i don't want to miss a thing (malias)

Le caramel tout court, ça me va aussi très bien. J’ai une dent sucré en règle général et le caramel est l’un de mes nombreux pécher mignon. C’est tout naturellement donc que je choisi le dessert à base de caramel. Attendant donc qu’on soit servi, Manny se confie auprès de moi. Il me parle de sa famille, et en particulier de celle qui vit encore au Portugal et que Manny me décrit comme assez peu ouverte sur la question de l’amour et la sexualité. Je savais à quel point il était douloureux de ne pouvoir se montrer tel qu’on était au plus profond de soi, de parler des gens qu’on aimait, de peur d’être jugé. Ma famille avait toujours été un grand soutien, mais les choses n’avait pas toujours été simple en société. J’attrape la main de Manny et la porte à mes lèvres, avant de plonger mon regard dans le sien, tâchant de lui témoigner toute ma tendresse.
— Si tu ressens le besoin de leur dire, tu leur diras…et peut-être qu’ils ouvriront les yeux, parce qu’ils t’aiment, toi. Et puis si un jour tu veux que je les rencontre, je viendrai.

Quand il s’agit de ta famille, tu es tiraillé entre l’envie d’être pleinement toi-même sans avoir à leur cacher qui tu aimes et l’envie de ne pas les décevoir, de ne pas te sentir rejeté. Si avant tu ne te posais pas trop la question, acceptant qu’on te parle de copine sans évoquer un éventuel copain, maintenant qu’Elias est dans ta vie, tu vois les choses différemment. Tu sais que c’est encore tôt, que ça ne fait pas très longtemps vous deux mais tu ne peux t’empêcher de te projeter, d’imaginer un futur plus ou moins lointain duquel il fait parti. Tu gardes ça pour toi, tu as bien trop peur qu’il te quitte du jour au lendemain pour te confier là-dessus. « Je sais pas s’ils arriveraient à pas me voir différemment. Mais j’suis sûr qu’ils t’adoreraient et certains sont au courant de mon coming-out donc je sais que je pourrais en parler avec eux. » réponds-tu en le regardant, oubliant le monde autour, ta main caressant la sienne. Tu n’as pas de doute que tu risques bien de parler de lui jusqu’à ce que tes cousins et cousines en aient marre d’entendre parler du fameux Elias. « Tu me manqueras….en plus y’a dix heures de décalage. » Tu sais que c’est dans longtemps et que vous êtes ensemble depuis peu, mais il te manque déjà quand vous vous voyez pas pendant un jour ou deux, alors plus longtemps, tu risques de mal dormir la nuit pour pouvoir lui parler.

Manny faisait le tri dans sa tête, petit à petit, comprenant qu’il pourrait se confier à une partie de sa famille, ce qui semblait éclaircir un peu son horizon. Je lâche un petit rire face à son affirmation. Il est sûr que sa famille m’adorerait. C’est un compliment que je décide de prendre. J’ai mon caractère certes, mais je sais aussi être avenant. Et en vérité, cela me ferait plaisir que la famille de Manny m’apprécie. Pour le moment, je n’ai rencontré personne, mais j’ai hâte du jour où ce sera le cas. Manny mentionne ensuite les dix heures de décalage horaire et je ne peux m’empêcher d’écarquiller les yeux de surprise.
— Woaw, en effet, ça va être chaud à gérer…mais, on trouvera un moment. Je te répondrais à n’importe quelle heure de toute façon ! Tu me manqueras aussi

Toi, le cœur d’artichaut qui n’a connu aucune histoire avant celle-ci, tu as envie qu’elle dure tellement tu te sens bien dedans. Alors forcément tu te projettes, tu imagines qu’au moment où tu iras au Portugal, Elias ne t’aura pas lâché pour un autre ou juste pour être seul. Tu flippes aussi un peu de cette distance qu’il y aura entre vous et du fait qu’avec les jours ses nouvelles se fassent de moins en moins fréquentes jusqu’à ne plus en avoir. Oui, tu as peur que le temps loin l’un de l’autre, même si ce n’est l’histoire que de quelques semaines, mettent un terme à votre relation, même si Elias semble plutôt s’inquiéter du nombre d’heures de décalage. Et oui, le Portugal ce n’est pas la porte à côté alors forcément il y a de nombreuses heures de différence. Tu lui souris, heureux qu’il te dise que tu vas lui manquer aussi. « J’ai l’habitude avec ma famille, ça va faire bizarre mais y’aura des heures où on sera debout tous les deux mais ça risque d’être plus compliqué pour les bonnes nuits. » Et toi tu aimes vos messages de bonne nuit lorsque vous ne passez pas la soirée tous les deux, même si pour l’instant ce n’est que le début. Tu t’habitues vite au confort d’avoir un petit-ami dans ta vie. Quelques instants plus tard, vos desserts arrivent, pour ta plus grande joie, tu es prêt à dévorer ta portion de pudim de ovos.

Je n’ai jamais vécu une relation à distance, même pour quelques semaines. En vérité, je n’ai jamais vécu de relation tout court. Ou du moins pas au sens où on l’entend lorsqu’on parle de couple. Ce que je vis avec Manny est assez inédit pour moi et ça me plait. J’aime ce qu’il me fait ressentir, ces petits papillons dans mon ventre dès que je pense à lui, ce sourire qui se colle aussitôt à mon visage et cette sensation immédiate de bien-être dès que son visage, le son de sa voix ou l’intensité de son regard apparait sous mes paupières. Etre séparé de lui, même pour quelques semaines, sera sans doute une épreuve et je ne sais pas exactement comment je vais la vivre, mais je sais aussi qu’on pourra trouver un moyen de continuer à parler tous les jours.
— Je ne dors pas beaucoup, de toute manière, je lui rappelle, et puis…pour toi, ça me gênerait pas de rester éveiller toute une nuit.
Je lui souris, puis attrape sa main pour en embrasser le dos.
— Mais tu pars pas tout de suite, de toute façon, si ?

Tu es toujours heureux de revoir cette partie de ta famille que tu as moins l’occasion de voir mais à présent qu’Elias est dans ta vie, l’idée d’être loin de lui quelques semaine te peine. Tu te dis qu’une fois que tu seras là-bas, tu seras tellement occupé que la distance passera mieux. Mais tu t’es rapidement habitué à passer une partie de tes nuits avec lui, comme si ces quelques semaines passées ensemble faisaient déjà partie de ta routine. Avec le décalage horaire vous parler ne sera pas aussi simple, même si, comme il te le rappelle, il ne dort pas beaucoup la nuit. Tu lui souris avant de répondre « Je veux pas que tu dormes encore moins à cause de moi. » Même si tu trouves l’idée très mignonne et que ça fait fondre ton petit cœur. « Non c’est pas avant plusieurs mois donc on a le temps. » le rassures-tu. Il sera peut-être soulagé d’apprendre que tu ne vas pas partir tout de suite et que d’ici là il aura peut-être plié bagage pour retrouver sa liberté d’homme célibataire ou en trouver un qui soit un peu moins empoté que toi. Tu finis ton dessert avant de lui demander « Tu veux qu’on aille se balader sur la plage ? »

hj : tu veux qu'on arrête là ?