Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Ven 16 Sep 2022 - 16:00
Aux mots de son amie, Selma se sent coupable car elle sait qu’elle fait partie de ces gens qui ne se sentent pas suffisamment concernés par la crise climatique. Elle fait certes des efforts et ne consomme pas à outrance comme certains peuvent le faire, mais elle continue ses voyages réguliers en avion, ruinant la majorité de ses efforts. La découverte de nouveaux paysages, de nouveaux endroits et de nouvelles randonnées est bien trop forte, si elle devait se contenter d’endroits seulement accessibles à pied depuis Bowen ou en transport peu polluants comme le train, elle n’irait pas très loin et ne sortirait sûrement pas de l’Australie. Elle pourrait éventuellement aller en Nouvelle-Zélande grâce à un bateau mais la traversée est bien plus longue, plusieurs jours et bien plus chère que par avion. D’autres pays seraient aussi sans doute accessibles par cargo mais le temps mis pour arriver à la destination ne lui permettrait pas de rester très longtemps sur place. Sans ses voyages, elle ne dépérirait sûrement et elle n’est pas prête à les sacrifier pour espérer que le monde aille mieux. La jeune femme a déjà trop perdue dans sa vie actuellement pour se permettre de laisser un autre bout d’elle en chemin. « Ça sera trop tard de changer à ce moment-là. Mais je pense aussi qu’on met trop la pression sur les individus alors qu’au final on pèse peu. Il y a des choses que je ne comprends pas dans les comportements des autres mais je comprends ceux qui ont besoin de voir le monde pour être bien. » Elle fait partie de ces gens et elle fait partie de ceux qui donnent envie aux autres de faire pareil. Elle écrit des articles sur le voyage, des livres sur la randonnée et sans pour autant inciter les gens à faire comme elle, elle montre tout le bonheur qu’elle retire de ces voyages. Comme Isaiah, Selma pense aux générations futures, à sa fille qui grandit et au monde qu’elle aura et que quelque part, elle a aussi sa part de responsabilité dans le monde qu’elle lui laissera. Ses réflexions s’évanouirent quand le terrain devint un peu plus périlleux, surtout pour le jeune homme, devant gérer le poids d’Harper sur lui. « Je pense aussi qu’une fois qu’on a commencé à marcher avec des bâtons, c’est difficile de faire sans sauf pour des petites marches. On s’habitue vite ! » dit-elle en riant avant d’attraper rapidement dans son sac à dos son appareil photo pour venir prendre quelques clichés dont certains finiront peut-être sur son compte instagram ou dans un de ses articles. « Je lui dirais, je pense que ça lui ferait plaisir de venir. » Tout comme sa mère, Izzy est assez libre et malgré son jeune âge, elle est déjà relativement indépendante, passant la majorité de son temps dehors, avec ses amis. « Je crois qu’on devrait pas tarder à arriver dans une zone avec des ornithorynques. » Grâce aux températures fraîches l’animal peut également être observé en journée tandis qu’il a plutôt tendance à ne sortir que la nuit durant les périodes chaudes.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Jeu 29 Sep 2022 - 21:42
Chaque individu pèse peu, il est vrai. Il faudrait un mouvement de collectivité. Mais lorsqu'on sait que même parmi tous ceux qui sortent dans les rues pour manifester pour l'environnement, il y en a qui ne font pas tous les efforts qu'ils revendiquent pourtant dans leurs slogans, leurs pancartes et leurs discours, c'est à se demander comment on peut s'attendre à ce que les choses changent vraiment. Dans les pays démocratiques, encore aujourd'hui les partis politiques les plus axés sur l'environnement n'arrivent à élire qu'une poignée de candidats. Des mesures écologiques ne partiront alors pas des partis au pouvoir, qui préfèrent garnir les coffres plutôt que de remettre des feuilles dans les arbres. Isaiah gardait de l'espoir lorsqu'il voyait parfois les plus jeunes générations être plus allumées que leurs aînés sur ces questions, et sur bien d'autres enjeux sociaux. Il espérait juste qu'il ne serait pas trop tard lorsqu'ils seraient en majorité. « Je serais hypocrite de dire que je comprends pas l'envie de voyager, moi aussi. Je n'ai peut-être pas beaucoup bougé dans la dernière décennie, mais avant ça, j'ai passé plusieurs années à prendre l'avion trois fois par année. J'avais soif de vivre et de découvrir. Bon, au moins, on ne prend pas nos jets privés pour un weekend à Paris. » Lâcha-t-il avec ironie en songeant aux personnes les plus riches qui, plutôt que l'idée d'une escapade de deux jours dans les villes environnantes, voyaient grand en partant à l'autre bout du monde pour quarante-huit heures. Isaiah était tellement loin de ça. Et même loin des longs périples avec son sac à dos. Son empreinte carbone avait vachement réduite dans les dernières années, et même si ce n'était pas forcément pour cette raison-là qu'il avait cessé de voyager, il y voyait ce bon côté. Le thème de la discussion changea du tout au tout lorsqu'ils arrivèrent dans une zone plus technique de la randonnée. Après l'intermède sur les bâtons, Isaiah pensa qu'Isidora aimerait probablement les suivre dans leurs aventures à proximité de Bowen, par moments. « Ça me permettra de la connaître un peu mieux, aussi. » Renchérit l'artiste, avant d'écouter Selma lui parler de la présence possible d'ornithorynque dans une prochaine section du sentier. « On doit être tout près d'une rivière ou d'un cours d'eau, alors ? » Demanda Isaiah qui n'entendait pourtant rien qui pourrait laisser deviner une chute, un débit d'eau ou quoi que ce soit. En même temps, parfois il n'était qu'une question de quelques minutes de marche de plus pour finalement en repérer.
Invité
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 16 Oct 2022 - 22:19
Selma reste bien moins engagée que son ami sur les causes écologiques ou même sur les autres causes qui pourtant lui sont chères. Contrairement à certaines de ses connaissances, dont Isaiah, elle ne sort pas manifester, préférant essayer de faire les choses à son échelle, personnellement. Elle ne se sent pas non plus la légitimité de descendre dans la rue quand elle sait qu’elle fait partie du problème avec ses nombreux voyages en avion, même s’ils sont pour le travail et qu’elle met toujours un mot dans ses articles ou ses livres pour rappeler l’impact carbone de son voyage et qu’il faut éviter de prendre l’avion pour de courts séjours. C’est d’ailleurs ce que le jeune homme évoque. Il comprend l’envie de voyager, lui-même grand voyageur à une époque mais au moins, ils ne sont pas les pires, ne prenant pas un avion privé pour à peine quelques jours à l’autre bout du monde. Si la jeune femme n’avait pas fondé une famille à Bowen, elle aurait sûrement pris la route pendant des années, pour de longues randonnées de plusieurs mois, ne prenant l’avion que très rarement pour revenir en Australie. Mais l’amour a eu raison de ce projet et elle a bien dû se poser un peu, ne voulant pas que sa fille vive sur les routes ni que León abandonne son métier pour elle. « J’ai vraiment du mal à comprendre comment certaines personnes peuvent prendre l’avion pour rester quelques jours sur place. Parfois même moins d’une journée ! » Ses voyages durent au moins une semaine et peuvent s’allonger pendant de plus longues périodes suivant les projets qu’elle a sur place. Par le passé il lui est arrivé de prendre l’avion pour seulement quelques jours, pour couvrir de grands événements ou des conflits, à l’époque où le réchauffement climatique n’était pas une problématique si médiatisée. A présent, ayant arrêtée son métier de reporter pour se consacrer à la thématique du voyage, elle n’a plus de raison de faire des voyages aussi courts. Surtout qu’il ne faut pas forcément aller loin pour faire une bonne balade, leur trajet du jour le prouve bien. « Oui c’est vrai que vous ne vous êtes pas souvent vus tous les deux. » S’ils sont amis depuis des années, Isaiah n’a pas eu souvent l’occasion de voir Izzy, surtout ces dernières années où la jeune fille commence petit à petit à prendre son indépendance à moins traîner avec ses parents. Selma expliqua ensuite qu’ils ne devraient pas tarder à arriver à un endroit où les ornithorynques sont souvent de sortis, un spectacle qui ravira sans doute Harper, s’ils arrivent à apercevoir quelques spécimens. « Oui, on devrait pas tarder à y arriver. C’est un coin où l’eau est assez calme, on a encore du chemin jusqu’à la cascade. » expliqua-t-elle. Pour l’instant la végétation environnante ne permet pas d’apercevoir ou d’entendre le cours d’eau mais si ses estimations sont exactes, ce n’est qu’une question de minutes avant qu’ils n’arrivent vers la rivière.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Sam 19 Nov 2022 - 17:00
Isaiah non plus ne comprenait pas comment ces gens fonctionnaient, comment ils pensaient. Ils ne pensaient sans doute même pas, voilà tout. C'était la seule explication pour des prises de décision autant irréfléchies que celle de prendre l'avion pour moins de quarante-huit heures dans une autre destination. Le non-sens de ces choix faisait fortement réagir Isaiah, en-dedans de lui c'était souvent de la colère mêlée d'incompréhension, une fatigue, aussi, face à l'être humain qui n'en faisait trop souvent qu'à sa tête. « Moi non plus. Ça ne donne même pas le temps de découvrir la place. Ça ne donne pas le temps de créer des liens, que ce soit avec la nature, le lieu ou ses habitants. » L'ébéniste soupira. « C'est souvent que pour des photos et des likes, j'imagine. Et pour être aux premières loges de tous les événements possibles. » Pour les mêmes raisons. Même pas pour profiter de l'événement en tant que tel mais pour montrer qu'ils y étaient. Isaiah en avait marre, du culte du pouce en l'air et des coeurs à profusion. Il n'avait pas l'impression d'appartenir à cette époque. Il ne s'y sentait pas à sa place. Il espérait que les générations à venir se réveilleraient enfin. Un peu plus encore qu'aujourd'hui. Qu'ils se réveillent mais qu'ils agissent, aussi, surtout. Isaiah croyait si fort en les jeunes comme Isidora. C'est d'ailleurs aussi pour cela qu'il aurait aimé apprendre à la connaître davantage, la petite Izzy. Pour voir en elle un monde de possibilités. Pour voir en elle l'espoir. Il en avait grand besoin, Isaiah, d'un peu d'espoir pour l'avenir. « Non ... Elle doit me voir comme l'ami de sa mère un peu atypique, lointain, qu'elle n'a pas forcément à apprendre à connaître. » Il rit. « Je la comprends. Mais j'aimerais bien échanger avec elle. J'suis certain qu'elle a beaucoup à m'apprendre. » Les manières de penser évoluaient et Isaiah se rattachait souvent davantage aux plus jeunes générations, en tout cas bien plus qu'à ses aînés, les boomers et autres. Selma aussi, sans doute, avait bien plus d'affinités avec ce type de personnes. Autrement, Isaiah et elle ne s'entendraient pas aussi bien. Ils ne s'aventureraient pas ensemble dans de denses forêts comme celle-ci, dans laquelle ils progressaient, mine de rien. « T'as une carte topographique dans ta tête, toi, en fait. » Il esquissa un sourire. Il était rare qu'Isaiah analyse énormément un parcours avant de s'y rendre. Il s'assurait, évidemment, d'y être préparé et de connaître la difficulté du trajet. Mais il se gardait quelques surprises. Selma avait raison, quelques minutes plus tard, ils débouchèrent sur une rivière qui coulait tranquillement, sans faire trop de bruit. Elle faisait son petit chemin, par elle-même. « Tu en aperçois ? » Demanda Isaiah en parlant des ornithorynques, s'agenouillant, se faisant tout petit, mais attentif.
Invité
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 27 Nov 2022 - 17:00
Si durant ses voyages Selma ne prend pas forcément le temps de nouer des liens avec les habitants sur place, passant davantage de temps à randonner seule ou avec un comparse de voyage, elle est bien loin de ceux qui prennent l’avion pour faire la photo en vue sur Instagram et repartir presque aussi sec. Forcément, elle qui a aussi un compte où elle poste parfois des photos de ses escapades et fait la promotion pour ses ouvrages, elle a déjà pris des clichés à la mode mais ce n’est clairement pas ce qui domine. Il lui est arrivé plusieurs fois de ne pas s’arrêter à un spot sympa parce qu’il y a déjà une queue monstre pour prendre la photo stylé que tout le monde veut sur son feed. Heureusement, comme la plupart de ses treks ont lieu sur des sentiers moins fréquentés, ça n’arrive pas si souvent. « Oui souvent c’est juste pour prendre une photo qui rend bien sans même visiter après. Je me souviens, durant l’un de mes voyages au Canada, j’ai été faire une randonnée aux lacs Joffre qui offrent cette vue typique des montagnes canadiennes avec au premier plan les lacs et derrière les montagnes. Sauf que sur l’un des lacs il y a une souche d’arbre et tout le monde veut sa photo ! La queue devait durer plusieurs heures je pense, pour avoir sa photo ! Moi j’étais pas venue pour ça donc je me suis pas arrêtée mais je voyais tout autour les gens piétiner en dehors des sentiers, faire du bruit. C’est vraiment un désastre pour la nature. » Et ce n’est pas la seule fois où elle a assisté à ce genre de spectacle, ça lui est arrivé en Norvège également, toujours sur des sentiers plus accessibles que ceux qu’elle peut faire habituellement. Elle a beaucoup vu l’essor des réseaux sociaux avoir un impact sur ses voyages. Certains lieux où elle est retournée étaient devenus bondés car découverts sur Instagram alors que lors de son premier passage, seuls quelques spécialistes et passionnés connaissaient l’endroit. Si elle apprécie voir de belles images de paysages sur son feed, elle a beaucoup plus de mal en revanche avec les mises en scène, les selfies où elle sait que derrière il a fallu trente minutes de pose pour arriver à une photo qui sera au final postée. Elle aime voir la nature sans artifices, sans retouches, sans effacer les gens qui viennent polluer la vue, sans laisser penser aux gens que le lieu ressemble à ce qu’il n’est pas. A présent que sa fille commence à traîner elle aussi sur les réseaux, elle essaie de la protéger au mieux de cette vision idéalisée. Heureusement Izzy est davantage intéressée à aller marcher avec sa mère ou traîner avec ses amis dehors que de passer son temps à scroller devant des photos d’influenceurs. « Je suis sûre qu’elle t’adorerait ! Elle est très nature comme moi donc je pense que vous pourriez bien vous entendre. » Sa fille est très débrouillarde et plutôt indépendante, il faut dire que Selma n’est pas vraiment une mère poule même si elle surveille toujours d’un œil sa fille, notamment que tout se passe bien à l’école, mais aussi en dehors. Et Leónel, quand à lui, n’est plus aussi présent qu’il a pu l’être auparavant même si elle voit bien qu’il essaie de faire des efforts pour leur fille. « Je connais déjà le trajet donc ça aide. » Tout ce qu’il y a dans la région de Bowen n’a plus aucun secret pour elle à présent. Mais à chaque saison elle voit les choses évoluer, c’est par exemple le cas à cette période où les ornithorynques sont de sortie puisqu’il ne fait pas très chaud. « Pas pour l’instant...mais ils arrivent bien à se fondre dans l’eau. » répondit-elle en essayant de ne pas faire trop de bruit. Elle scrute l’eau pour tenter de repérer l’animal marron. Quelques instants plus tard elle dit « Il y en a un là-bas...près de l’autre rive. » Elle montre du doigt l’endroit où l’animal est en train de nager tranquillement. « Si on ne bouge plus trop il y en a peut-être qui viendront de notre côté. » Selma se dit que ça pourrait faire plaisir à Harper de pouvoir voir des animaux.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Ven 23 Déc 2022 - 20:56
Pour Isaiah qui était un animal social, il était inconcevable de ne pas aller à la rencontre de la population habitant le pays ou la région qu'il visitait. Ce ne serait pas réellement visiter l'endroit, s'il n'échangeait pas avec ses gens. Certes, il s'attardait également à la nature, s'émerveillant devant les montagnes, les étendues d'eau, la faune et la flore qu'il ne connaissait souvent pas ou qu'il redécouvrait dans son contexte. Mais il s'attardait aussi à la culture, aux moeurs, aux valeurs et aux habitudes des locaux. Il avait tant à découvrir des autres, en bien comme en mal parfois, mais il en grandissait toujours. Il se nourrissait de connaissances et d'opinions personnelles. « Ah, oui, je sais exactement de quel endroit tu parles, alors que je suis jamais même allé ! Et tu vois ça ne me donne même plus envie, après avoir vu tant de clichés. Y'a plus de surprise, plus rien à découvrir. » Il s'arrêta un moment, pour gravir une section plus technique du sentier. « Et c'est sans parler du désastre naturel que ça cause, comme tu le dis ... Tant de sentiers abîmés, juste pour une belle photo de profil qui s'fond dans la masse. » Il soupira, songeant à tous ces sentiers que ses pas avaient pu frôler par le passé, et qui étaient désormais des autoroutes à randonneurs. C'était désolant. Est-ce qu'il cesserait pour autant de marcher en montagnes ? Non. Mais lorsqu'il découvrait une nouvelle place, il faisait bien attention de ne pas en ébruiter la beauté. Au contraire, il la préservait. Pas comme ceux qui allaient publier ses merveilles et géolocaliser l'endroit pour inviter encore plus de monde à s'y rendre pour le détruire. C'était son petit secret, son oasis de paix et de calme, de ceux qui se font si rares désormais. Il ne les partageait qu'avec des proches. Peut-être qu'il en partagerait avec Isidora, un jour. « Ouais, de ce que je constate à chaque fois que tu m'en parles, j'me reconnais beaucoup en elle. Pas étonnant sachant que j'me retrouve aussi beaucoup en toi, souvent. Et dans votre cas j'ai l'impression que l'expression telle mère telle fille s'applique plutôt bien, non ? » Demanda-t-il avec un sourire. Il se demanda alors si Harper lui ressemblerait davantage à lui, ou à Aisling, en grandissant. Aimerait-elle cuisiner ou cela représenterait-il une corvée comme ce l'était pour sa mère ? Serait-elle antisociale ou aimerait-elle aller vers les autres comme son père ? Aisling et lui étaient des opposés sur bien des points, même s'ils se rejoignaient sur pas mal d'autres aussi. Harper serait peut-être un beau mélange d'un peu tout ça. Les deux amis se reconcentrèrent sur le sentier, que Selma connaissait par coeur déjà, ou presque. Comme elle l'avait prédit, ils débouchèrent sur une rivière calme, presque stagnante, une eau qu'il leur faudrait très bien filtrer s'ils en venaient à manquer de réserves - ce qui ne serait pas le cas pour une courte sortie comme aujourd'hui, à moins de se perdre, mais c'était plutôt improbable surtout avec Selma qui n'en était pas à sa première visite. Ils se firent silencieux et discrets dans les herbes, à la recherche d'ornithorynques. « Ah oui, je le vois ... » Lâcha Isaiah dans un murmure. Lentement mais sûrement, en ne faisant presque pas de bruit, il détacha Harper de son dos et vint s'asseoir au sol, sa fille posée sur ses jambes, face à la rivière. Elle pourrait elle aussi profiter de la visite des petites bêtes, si elles se décidaient à traverser la rivière. Il était prêt à rester longtemps assis en silence rien que pour vivre de ces moments magiques.
Invité
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Mar 3 Jan 2023 - 15:48
Avec son métier Selma contribue sans doute à populariser certains espaces autrefois inconnus de la plupart des gens. Cependant, étant une adapte des longs treks, elle présente souvent des paysages atteignables après plusieurs heures de marche dans des zones parfois escarpées. Le genre d’endroit qui n’est pas à la portée de tous les instagrammeurs et instagrammeuses en petites chaussures et sans aucun entraînement. Si les paysages sont importants car il est toujours agréable de marcher dans des zones où on en prend plein les yeux, la journaliste aime aussi mettre l’accent sur l’expérience, sur la marche en elle-même, qu’elle soit solitaire ou non. Il faut savoir prendre le temps, être conscient que la marche est un mode de transport lent et exigent mais qu’il permet de réfléchir sur soi-même et de profiter pleinement de ce qui nous entoure. C’est aussi un défi à relever, marcher plusieurs jours de suite avec un sac de plusieurs kilos sur le dos n’est pas pour n’importe qui et il ne faut pas prendre les choses à la légère sous prétexte que marcher est à la portée de presque tout le monde. « Si c’est pour faire la même photo que tout le monde, je n’en vois pas l’intérêt non plus, à part pour dire : j’y étais. Je trouve ça tellement plus gratifiant de prendre une photo en haut d’un sommet qu’on vient de gravir plutôt qu’un beau paysage situé à dix minutes à pied d’un parking, surtout si tout le monde fait pareil. » expliqua-t-elle en haussant les épaules. « J’ai refait certains sentiers à quelques années d’écart et avec l’arrivée d’Instagram, j’ai vraiment vu une différence énorme sur certains endroits. Il y a des lieux qui étaient connus que des randonneurs habitués et maintenant ils sont ultra populaires et complètement massacrés. Après c’est bien aussi que tout le monde ait accès à la nature et puisse profiter de beaux endroits mais tous ne le font pas dans le respect, c’est ça le problème. » Avec les années, elle a vu les déchets bien plus présents sur certaines portions plus fréquentées de treks qu’elle a pu faire. Elle a toujours pris soin de ne rien laisser derrière son passage, enterrant les déchets biodégradables et locaux pour ne pas déstabiliser la biodiversité mais elle a pu constater que ce n’est pas le cas de tout le monde. Là-dessus elle rejoint bien Isaiah dans ses principes, comme sur beaucoup d’autres points. Selma ne doute pas non plus qu’il s’entendrait bien avec sa fille, qui comme il le dit, à l’air de bien lui ressembler. « Oui, elle a pas mal hérité de mon caractère je pense. Mais je vois aussi pas mal de León en elle avec tout le côté artistique. » Enfin le León qu’elle a connu il y a plusieurs années maintenant, celui qui aimait aller à des expositions, des concerts, l’accompagner parfois en randonnées aussi. Quand elle y pense elle est toujours un peu nostalgique, se demandant si les choses reviendront un jour un peu comme avant. La petite troupe arriva vers le bord de la rivière où un ornithorynque était de sorti, d’autres suivants peut-être ensuite. Le jeune homme s’assit sur le sol, sa fille sur ses genoux et Selma en fit de même. En silence ils observèrent l’animal vivre sa vie, ne semblant pas dérangé par les paires d’yeux l’observant. C’est ça qu’elle aime, marcher mais aussi parfois prendre le temps de faire une pause pour observer la nature autour de soi.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 8 Jan 2023 - 4:03
Le risque avec les sentiers difficiles et techniques qui étaient mis de l’avant, montrant en photographies à quel point c’était magnifique une fois la dangereuse montagne gravie, c’est justement que certains instababes en petites sandales s’y aventureraient. Certaines personnes étaient réellement prêtes à tout pour obtenir un beau cliché, et toutes les mentions “j’aime” qui viendraient ensuite. Prêtes à tout, même à risquer la mort, parfois. Les sauvetages en pleine nature avaient grimper en flèche, de ce qu’Isaiah avait pu lire récemment. Les équipes de secours devaient se rendre dans des endroits reculés et difficiles d’accès, parce qu’un randonneur mal préparé s’était perdu ou s’était tordu une cheville. Certes, cela pouvait arriver à n’importe qui et Isaiah lui-même savait qu’il n’était pas à l’abri. Cependant il se renseignait et s’équipait de sorte que les risques étaient grandement réduits. Ce n’était pas le cas de tous les nouveaux marcheurs et marcheuses des dernières années. Bref, Isaiah et Selma pourraient sans doute en parler en long et en large, de ça. Ils semblaient avoir leurs opinions bien travaillées. « C’est vrai. Je me souviens avoir lu à quelque part la frustration d’un groupe de randonneurs et de randonneuses, au sommet du Mont Washington aux USA. Ils se photographiaient à côté de la pancarte du sommet, fiers, puis un autobus voyageur est arrivé en haut et une horde de touristes est venu se prendre en photo avec la pancarte aussi. » Il eut un sourire. Le Mont Washington était effectivement accessible via une voie routière, alors finalement, ça devenait difficile de dire qu’on l’avait réellement gravi de nos pieds. Isaiah trouvait que la frustration du groupe de randonneurs était peut-être mal placée, après tout eux savaient qu’ils l’avaient fait, pour de vrai. Il fallait aussi apprendre à vivre et à laisser vivre. Si ce magnifique point de vue était accessible à des personnes dont la mobilité était réduite, alors tant mieux, ça en faisait profiter davantage. « C’est ça. Faudrait que tout le monde pratique le sans trace. » Mais le concept, ses règles, n’étaient pas connus de tous. Le duo parla ensuite d’Isidora, la fille de Selma. « J’ignorais que Leónel avait un côté artistique. » Lâcha-t-il tout simplement. Il ne connaissait pas aussi bien Selma, à l’époque où son mari et elle faisaient tout un tas d’activités culturelles. Il aurait été sans doute bien plus près de Leónel, si ça avait été le cas. Bref, le petit groupe arriva finalement au ruisseau en question, où des ornithorynques ne tardèrent pas à se pointer le bout du nez - si on peut appeler ça un nez. Les yeux de Harper s’agrandirent lorsqu’elle vit l’animal dans l’eau. Le regard d’Isaiah, brillant, voguait de sa fille à l’animal, lançant parfois des regards amusés à Selma. Ce genre de moment n’avait pas de prix.
Invité
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 15 Jan 2023 - 17:01
Selma pourrait raconter tout un tas d’anecdotes de randonnées liées à des gens qui ne savent clairement pas à quoi s’attendre à partant marcher ou qui ne font pas attention à là où ils mettent les pieds ou à la nature. Avec les années et la popularisation de la randonnée, des treks et des points de vue spectaculaires, elle a vu ce chiffre encore augmenter. Elle participe aussi à ça elle même à travers les ouvrages ou les posts Instagram qu’elle peut faire. Cependant elle tente toujours de rester dans une démarche responsable, informant les gens de la difficulté des trajets, insistant bien sur la préparation et les risques pour ne pas que n’importe qui ne s’aventure sur des trajets difficiles. L’anecdote d’Isaiah fait écho à plusieurs de celles de la journaliste. « Oui ça m’est arrivée plusieurs fois ! Il y a certains sommets qui sont accessibles avec des petits trains ou en voiture. Donc une fois arrivé au sommet, après une montée sans trop de monde, on se retrouve avec une file de gens pour prendre leur photo au sommet alors qu’ils viennent juste de descendre d’un train. » Elle se souvient avoir vécu ça plusieurs fois en Allemagne ou lors de l’ascension du plus haut sommet du Pays De Galles, qui reste assez accessible pour quiconque pratique un peu la marche. Certes ça permet à ceux qui ne peuvent pas forcément se déplacer facilement, qui n’ont pas les moyens d’avoir une suffisamment bonne condition physique pour aller à pied jusqu’au sommet, mais Selma regrette que parfois certaines personnes choisissent la solution de facilité pour aller prendre un selfie, quelques photos et repartir. Prendre une photo devant la pancarte indiquant l’altitude du sommet alors qu’on a fait la route assis sur un siège, elle n’en voit pas du tout l’intérêt. Tout comme elle ne comprend pas ceux qui ne ramassement pas leurs déchets ou sortent des sentiers balisés, tout ça pour une photo, alors qu’ils piétinent, sans doute sans s’en rendre compte, une nature fragile et en train de disparaître. « Et que les gens comprennent l’impact qu’ils ont en faisant n’importe quoi. » ajoute-t-elle. La discussion bifurqua sur la fille de Selma, adepte des randonnées elle aussi. Elle avait deux options avec une mère comme elle : soit être dégoûtée de la marche, soit l’apprécier, sans forcément aller jusqu’à la passion qu’a sa mère. « Si le piano. » répondit-elle en restant évasive. Dès qu’il s’agit de Leónel, elle sent la mélancolie remonter. Elle se souvient du temps où il jouait du piano chez eux offrant un fond agréable à Selma pour rédiger ses articles ou ses livres. Il y a des tas de choses que les gens ignorent sur son mari, parce qu’à présent il n’est plus vraiment lui et l’imagine qu’il renvoie ne correspond pas à l’homme qu’il est au fond. Ou bien est-il devenu cet homme ? Selma ne pourra jamais s’y résoudre. Heureusement l’arrivée vers la rivière et un spot d’observation ornithorynques la fait sortir de ses souvenirs. Les trois randonneurs s’assoient par terre pour profiter du spectacle en silence. Chacun observant calmement l’animal vivre sa vie dans l’eau. Après un moment d’observation, Selma décida de livrer quelques anecdotes sur l’animal, essentiellement pour Harper même si elle n’est pas sûre qu’à son âge elle puisse tout bien comprendre. « L’ornithorynque est venimeux, le mâle a du venin dans une sorte de griffe sur ses pattes. Et il est assez fort, donc il faut faire attention. »
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 29 Jan 2023 - 20:09
C’était un grand débat, ils pourraient en parler longuement, Isaiah et Selma, de l’accessibilité des sommets, de la nature devenue touristique à ses dépens, du bien et du mal dans tout ça. Il y avait les deux côtés. Si les visites par train, voiture ou bus étaient faites de manière responsable, pourquoi pas - mais à la base, l’était-ce, sachant qu’on prenait un véhicule à moteur pour se rendre dans un endroit préservé de tout ça jusqu’alors ? Isaiah n’aurait pas été prêt à défendre l’un ou l’autre des points de vue, il y avait beaucoup à prendre en considération, mais il savait en tout cas que n’importe qui ayant le privilège d’accéder à des sentiers, à un sommet, à la nature époustouflante, devait le faire sans laisser de trace. Ça, ce n’était pas encore gagné, et il continuerait de sensibiliser son entourage, au même titre que Selma le faisait à plus grande échelle dans ses articles. « Quand j’vois certains commentaires de certaines personnes, je me dis que c’est leur demander beaucoup, de comprendre tout ça. » Il soupira. Il avait généralement un peu plus d’espoir que ça en l’humanité mais depuis quelques années, son optimisme naïf s’était dissipé, laissant place à un peu plus de frustrations. « Mais il faut pas abandonner. Se taire face à eux ce serait pire encore. » Alors oui, Isaiah aller continuer de s’obstiner avec les gens qui ne voulaient rien entendre et qui croyaient que le monde leur appartenait. Il continuerait d’aller manifester pour la justice sociale et climatique même si on le traitait de woke à chaque coin de rue. Le sujet bifurqua sur Leónel, le mari de Selma duquel elle était séparée. Il hocha la tête en lâchant : « Ah, si, c’est vrai. » Il avait oublié que Leónel était pianiste de passe-temps. Il ne l’avait jamais entendu jouer, cela n’aidait pas sa mémoire. Le duo arriva quelques minutes plus tard au repère des ornithorynques, Harper s’émerveillant devant ces créatures qui sortaient petit peu par petit peu de leur cachette. La petite tourna la tête vers Selma alors que cette dernière lui offrait quelques informations sur l’animal. D’entre les deux c’est surtout Isaiah qui absorbait l’information. « Je ne savais pas. On va faire attention, hein, Harper ? » Souffla-t-il à l’oreille de sa fille avec un mince sourire. « La femelle a-t-elle un moyen de défense ? » Demanda-t-il, curieux.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma) Dim 19 Mar 2023 - 11:12
En parlant avec son ami, Selma était plutôt sûre que concernant la protection de la planète, il n’irait pas contre son avis. Il est bien plus engagé qu’elle sur la question, et même sur beaucoup d’autres où il n’hésite pas à aller manifester alors que la journaliste préfère couvrir les événements d’un œil extérieur. Elle ne se sent clairement pas légitime pour prendre part à ce genre d’événement sachant qu’elle fait régulièrement des voyages en avion afin d’aller faire des treks à l’autre bout du monde. Elle tente de faire sa part mais faire de la randonnée seulement à une distance accessible sans avion de Bowen lui semble impossible pour elle qui aime les grands espaces, les nouveautés et les paysages variés. Elle marche régulièrement autour de Bowen malgré tout, sinon elle serait partie encore plus souvent, mais il y a certains sentiers qu’elle ne pourra jamais trouver en Australie. Alors elle tente au mieux de réparer un peu ses voyages en avion en faisant attention sur le reste, en donnant à des associations, en plantant des arbres, ce genre de trucs qui fait se donner un peu bonne conscience. « Oui, faut commencer petit...très petit. » dit-elle en ayant parfois des conversations lunaires avec certains touristes sur les sentiers. Souvent elle trace sa route sans trop faire attention au comportement des autres, mais parfois elle ne peut pas laisser passer certaines choses et tente de faire un peu de pédagogie, malgré son agacement. Il n’est pas rare qu’elle ait l’impression de parler à un mur tellement les gens ne comprennent rien à la nature et aux règles de la randonnée. « Parfois se taire ça épuise moins que de parler dans le vide. » Elle n’a pas envie d’éduquer tous les pseudo-débutants sur les sentiers qui s’imagine partir en classe verte à cueillir des fleurs sur le bord du chemin et aller prendre des photos en les piétinant parce que c’est jolie une photo au milieu de la nature, même si on lui marche dessus ouvertement. La conversation revint un instant sur Leónel et son côté artiste qu’elle n’a pas vu depuis des années à présent, avant de repartir sur les ornithorynques après leur arrivée proche d’un cours d’eau où les animaux sont régulièrement présents. Le petit groupe s’assoit pour les observer, Selma expliquant que le mâle est venimeux. Isaiah demande alors si la femelle à elle un autre moyen de se défendre. « Non, enfin pas à ma connaissance, je ne suis pas experte en animaux. » Ce n’est pas vraiment son rayon même si elle connaît tout de même quelques informations sur les animaux sauvages, utiles lorsqu’on se retrouve en pleine nature potentiellement entourée de tout un tas de bêtes plus ou moins amicales. « Mais tu pourras demander à Aisling, elle doit savoir elle. » ajouta-t-elle en souriant.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: bye bye, bye to all of the noise (selma)