(+18) We're going to be ok (w/Mercedes)

Je vis parfaitement son visage et son corps entier se crisper, en voyant qui appelait, et je n'eus pas besoin de plus d'explication. C'était ce salopard. Je laissais mon père et Knox ensemble, et je rejoignis la chambre de Pento, où j'y trouvais ma mère avec, en train de se faire coiffer les cheveux. Je passais juste devant leurs portes, pour rejoindre la salle de jeu de Knox, salle de pilotage du coup. Je fermais la porte, posant ma tête contre, et respirant. J'avais besoin d'un moment seule, mon mère et Knox feraient le lit, et Pento serait avec ma mère pendant ce temps là. Je fermais les yeux, pour tenter de reprendre contrôle de cette montée de panique en moi, et c'est à ce moment là que le téléphone sonne...

Non ce n'est pas Toto, c'est un numéro que je ne connais pas, je décroche avec un peu de défiance dans la voix.

- Mlle Berkeley ?
- Oui
- Je suis le Docteur Richard Cobalt, Singapour m'a envoyé votre dossier médical, pour le suivit. Je suis à Melbourne. Il faudrait que l'on se voit, auriez vous un créneau dans la semaine ?
- C'est à quel propos ?
- Vos tests gynécologiques ont révélé quelque chose Miss Berkeley.
- C'est...
- Je ne suis pas en mesure de parler de cela par téléphone;
- Vous allez me dire ce qu'il y a, croyez moi j'ai eu assez d'émotions fortes pour une vie, en si peu de temps. Dites moi ce qu'il y a.
- Vous êtes enceinte Miss Berkeley... Enceinte de 4 semaines... de ce fait, vous ne pouvez pas poursuivre les courses de F1.

Un grand blanc suivit l'annonce, et je fis un bond de 10 mètres quand on frappa à la porte derrière moi.

- Vous m'avez entendu Miss berkeley ? Me dit le docteur en même temps que Knox me demanda si ça allait là dedans.
- Euh oui... oui... j'arrive Honey, laisse moi... 5 secondes, c'est Anna qui a besoin de parler. Girls talk, toussa, toussa.

J'attendis que Knox s'éloigne, pour reprendre ma conversation très bas avec le toubib.

- Je viendrais demain, n'en parlez à personne.
- Bien sur que oui.


Trop. Trop. Trop de choses, beaucoup trop de choses d'un coup, et je n'arrivais pas à réaliser. Je sortis de là, dans un état second, prétextant un gros coup de fatigue, je proposais à Knox de sortir avec mes parents et Pento, et de me laisser me reposer un peu...

L'appel de Toto avait réussi à refroidir la situation et Mercy m'avait abandonné avec son père. Elle se disait fatiguée, mais je savais qu'elle avait juste besoin de se retrouver seule. J'allais devoir parler avec son père et ce ne fut pas chose simple de lancer une conversation. Nous n'avions pas grand chose à nous raconter, même en préparant la chambre qu’il allait occuper. Je pensais ma cause perdue lorsque Pento revint vers moi avec la mère de Mercedes avec en tête de montrer le jardin. Je n'étais pas contre alors je l'envoya mettre ses chaussures avant de rejoindre ma salle de jeu ou ma moitié s'était enfermée. Après quelques minutes, elle me fit comprendre qu'elle n'était pas encore prête à sortir. Je ne voulais pas la presser, alors je sortis faire le tour de la propriété avec ses parents et ma petite.
Voir le jardin, le parcours de kart, l'océan à deux pas, sembla rassurer les parents de Mercedes qui allèrent se mettre au lit après notre balade. Je couchais également Pento sans aucun soucis. Elle était vraiment épuisée après toute cette journée.

Bae ? T'es toujours la ? Tout le monde dormait, il n'y avait plus que moi et cela faisait des heures que je ne l'avais plus vu. La porte de la salle de jeu s'ouvrit, mais celle ci était vide. Je fis ensuite le tour de la chambre avant de finalement la trouver dans la salle de bain attenant à notre suite parentale. Elle était nue et s'observait dans un des grands miroirs. Tu es belle... Ce n'est pas ses sales mains qui ont changé ça. J'en profitais pour aller dans son dos pour l'entourer de mes bras. J'ai tellement hâte de pouvoir rouler à tes côtés... On va être une super équipe.

OH MON DIEU - OH MON DIEU - OH MON DIEU.

Une fois qu'ils furent partis dans le jardin, je me collais toute habillée dans la baignoire vide, regardant encore et encore les résulats de ma prise de sang. Putain.

- Putain... 26 ans... mais c'est trop jeune ! 26 ans et déjà enceinte... 26 ans et en couple depuis 9 mois et déjà enceinte !! Oh putain... oh putain j'ai envie de boire de l'alcool... et je peux pas ... voilà... génial, cette semaine est sans doute la pire de toutes.

Je me déshabillais, pour me coller dans un bain chaud plein de mousse, et avec des rondelles de concombre sur les yeux... si tenté que l'action puisse me détendre réellement. En fait, je voulais avoir un enfant de Knox, mais pas avant 2 ans, pas avant d'avoir gagné Melbourne comme je lui avais promis, et pas avant non plus qu'il raccroche réellement de la F1...

Je me collais les écouteurs dans les oreilles, et sortis du bain, pour aller me regarder dans le miroir... La nuit était tombée sur Bowen, et il entra dans la salle de bain pour me regarder. Je retirais l'écouteur, posant mes mains sur les siennes, et ma tête contre son épaule. Ce qu'il me dit, me mit mal à l'aise.

- Et si... et si... je ne pouvais pas reprendre ? Dis-je doucement, de peur qu'il ne prenne mal ma question, ou qu'il s'emporte.

Etait il comme ça ? Non, mais je ne savais pas vraiment comment il pouvait réagir à la nouvelle que j'avais apprise. Je pouvais toujours me faire avorter, ne rien lui dire, continuer dans la F1 à fond, et lui montrer que j'étais pas une quitteuse. Comment Pénélope prendrait la nouvelle aussi ? Accepterait elle d'avoir un frère ou une soeur ? Mes parents allaient faire des bonds, et j'en entendrais parler jusqu'à mon accouchement.

- Knox ? dis-je en tournant la tête vers lui, posant mon front contre sa mâchoire barbue. Il faut que je te dise un truc...

Je poussais un soupir, attendais et attendais encore, mais concrètement aucun médecin ne me signera de document pour que j'y retourne dans cet état. Personne. Je tournais le regard vers le miroir, pour le regarder.

- Je suis enceinte.

Je l'avais retrouvé dans la salle de bain en train de s'observer dans le miroir. Elle semblait pensive et quand je me mis dans son dos, elle vint s'y adosser pour ressentir ma présence. Quelque chose n'allait pas et je pensais savoir ce que c'était... L'appel de Toto l'avait perturbé.
Sa question me surprit. Si elle ne voulait plus approcher du monde la F1 je ne la forcerais pas. C'était sa décision et non la mienne. Je la serrais un peu plus dans mes bras pour la réconforter sur son choix. Son visage se tourna vers moi et elle m'avoua avoir quelque chose à me dire. J'étais un peu perturbé. Je ne voyais pas ce qu'elle allait bien pouvoir vouloir me dire de plus. Peut être que c'était nous, notre relation, qu'elle voulait quitter. Après tout c'était un peu de ma faute si elle était devenue la proie de Toto.

Tu es enceinte ? Je croisais son regard à travers le miroir. Je t'ai fait un bébé ? C'était une question stupide, mais j'étais sous le choc et j'avais besoin d'être certain.
C'était pour ça qu'elle ne pouvait plus remonter dans une F1, parce qu'elle portait la vie. Mais devenir parents alors que l'on se connaissait si peu, ce n'était peut être pas une bonne idée. J'étais heureux, vraiment heureux, mais je me questionnais sur le timing. Est ce que c'était le bon moment pour nous en tant que couple ?
Mes mains allèrent se poser sur son ventre comme par instinct, le caressant avec une infinie tendresse. Si elle venait à choisir de le garder, je serais là, et inversement si elle décidait d'avorter. J'allais être là pour elle quand son choix serait fait. On va laisser passer la nuit et on y réfléchira à tête reposée, ok ? Là, tout de suite, ce n'est pas le moment. Lui murmurais-je à l'oreille avant de la faire tourner pour qu'elle soit dans mes bras. Ce n'était pas comme ça que nous aurions du apprendre l'arrivée de notre premier bébé, ni aussi rapidement après le début de notre relation.

Je t'aime Mercy... Dis-je en remontant la couverture sur son corps. J'adorais l'avoir dans mes bras pour dormir et ce soir je ne la lâcherais pas. Je ne les lâcherais pas. Elle était toute ma vie. Ça va aller Babe.