Another one bites the dust(levi)

Cela fait longtemps que je n’ai pas eu la tension si haute de bon matin. Même si, en vérité, elle n’est pas vraiment redescendue depuis hier soir. Un message. Un putain de message de Levi, à 23h, complètement bourré et à peine capable d’aligner deux mots dans un anglais correct, voilà ce qui m’a suffit pour que je ne touche plus terre. Un message vocal, puis plus rien. Il n’a pas répondu à mes appels, pas plus à mes sms, puis…après 1h, je suis automatiquement tombée sur messagerie. Il est à peine 6h et je n’ai pas honte de débarquer si tôt à son appartement. J’espère sincèrement l’y trouver, d’abord parce que je m’inquiète pour lui, et ensuite, parce que je compte bien lui voler dans les plumes à ce petit con. Je saisis le code sur le digicode  et pousse la lourde porte après que celle-ci ait émis un bip sonore. Je grimpe les escaliers en vitesse et trouve la clef dans sa cachette habituelle. J’entre en trompe dans l’appartement, puis pince aussitôt le nez. La pièce sentait l’alcool, ou plutôt…le mec fortement alcoolisé écroulé sur le canapé. Mon oeil tombe sur Levi, je serre les poings. Il n’a même pas capté ma présence, du moins…pas encore.
— Levi ?
Aucune réponse. Je m’approche, et hausse le ton :
— Levi !
Toujours rien. Ma mâchoire se contracte et, prise d’une impulsion soudain, je me dirige vers la cuisine pour me servir un verre d’eau. J’en bois une gorgée pour faire redescendre la pression, puis, toujours en colère, je retourne vers Levi et lui jette le contenu de mon verre à la figure sans aucune pitié.

@Levi Wheeler

La débauche, ni plus ni moins, voilà dans quoi Levi se complaisait ces derniers temps. Il n’avait plus aucun sens du rationnel, se noyant l’âme dans les substances toutes plus illicites les unes que les autres, avec l’espoir que ça anesthésierait ses pensées encore un petit moment. Il savait pourtant que ça n’était qu’une illusion, que son bien-être sur le moment n’était qu’artificiel et qu’à un moment ou un autre, la réalité finirait par le rattraper et s’abattre sur lui. Après le service, il s’était une nouvelle fois abandonné à ses vices les plus sombres, s’embrumant le corps et l’esprit jusqu’à ne plus savoir comment il s’appelait, jusqu’à en oublier sa propre existence. Et même lui était incapable de savoir comment il réussissait à chaque fois à retrouver le chemin de son appartement, lui qui ne se réveillait la plupart du temps qu’avec des bribes de souvenirs de la veille. Ce matin-là, encore une fois, la chance s’était alliée avec lui, le guidant jusqu’à son canapé sur lequel il s’écroula aussitôt la porte fermée. Il avait imaginé décuver toute la journée à l’appartement, comme il le faisait souvent, avant que quelqu’un n’en décide autrement, chamboulant ses plans. « Putain de merde ! » Sursauta-t-il, se redressant le cœur battant à toute allure alors qu’il comprenait qu’il venait de se faire réveiller par un verre d’eau en plein visage. Le temps de reprendre un minimum ses esprits, Levi trouva le regard de Lys, ses sourcils se fronçant immédiatement. « Bordel Lys mais à quoi tu joues ?! » Lâcha-t-il, encore sous le choc de ce réveil pour le moins brutal, lui qui avait évidemment totalement oublié le message qu’il lui avait envoyé la veille.

C’est rare de me voir en colère, vraiment rare. J’estime être quelqu’un de plutôt calme, et j’arrive, en général à garder mon sang froid. Mais Levi m’avait fait peur, si bien que je n’avais pas réussi à m’endormir tranquille. Ce boulet, avec son sms bourré et son silence, m’a mis la rate au cour bouillon ce matin. Ce verre que je viens de lui lancer à la figure est un geste instinctif, de colère sans doute, mais il est teinté d’un certain soulagement. Mon ami est complètement raide, mais il est en sécurité chez lui, et non en train de vomir ses tripes dans le caniveau comme je me l’étais imaginé. Il rouspète, à juste titre, mais je ne me démonte pas, je croise les bras et me contente de l’observer avec les mâchoires serrées.
— À quoi MOI je joue ? je rugis d’un seul coup, t’es sérieux, Levi ?
Je fouille dans mon sac à la recherche de mon portable. Mes mains tremblent et je galère un peu. Je finis par le trouver puis, retrouvant le sms que mon ami m’a envoyé la veille, je plante mon écran sous le nez de Levi.
-— Tu me laisses sur ça, et tu donnes aucune nouvelle après ! J’ai essayé de te joindre un million de fois cette nuit ! Je me suis inquiétée, Levi !

Lui qui avait surtout imaginé que sa journée serait dédiée à se remettre de ses déboires, il n’aurait clairement pas parié sur un réveil aussi mouvementé, et à une heure aussi matinale. C’était de toute évidence sa mauvaise foi qui avait pris le dessus quand il ouvrit les yeux, découvrant Lys juste devant lui, un verre à la main et son contenant entièrement renversé sur lui. « Ouais j’suis sérieux, c’est pas une manière de réveiller les gens putain. » Renchérit-il, tentant de se redresser comme il le pouvait, avec son équilibre précaire, parvenant à retirer son t-shirt qu’il roula en boule pour essuyer l’eau qui dégoulinait de son visage. Il s’intéressa finalement aux mots de son amie qui semblait tout aussi remontée que lui, ses yeux agressés par la lumière de son écran qu’elle lui imposa pour appuyer ses dires. « Ouais ok j’ai merdé et c’est pas cool de ma part mais… est-ce que ça méritait vraiment ça ? » Lâcha-t-il, finissant de sécher son visage alors qu’il comprenait enfin pourquoi Lys s’était empressée de débarquer chez lui ce matin. « J’vais bien, ok ? » Souffla-t-il finalement, cherchant à la rassurer même si elle était tout à fait apte à comprendre qu’il avait une énième fois sombré dans la débauche et qu'encore une fois, il s'en était fallu de peu pour qu'il ne se mette en danger.

Je ne m’attendais pas à ce que Levi se réveille avec le sourire aux lèvres et me remercie de l’avoir tiré du monde des songes avec un verre d’eau en pleine figure. Pas vraiment. J’admets que je suis allée un peu fort, mais j’ai complètement laissé parler l’impulsion.
— Ca va, c’est que de l’eau, je rétorque en croisant les bras. Et vu ton état, ça devrait pas te faire de mal.
Je montre à Levi le message qu’il m’a laissé hier, et lui explique l’inquiétude que son silence, en suivant, à générer chez moi. Je sais que ce sont mes états d’âme, et que je ne suis pas sa mère, mais il est mon ami et je tiens à lui. Je n’aime pas le voir s’enfoncer dans l’alcool, car je sais qu’il ne boit pas juste occasionnellement. Que son état du jour n’est pas le résultat du simple soirée un peu arrosée. Non, je sais que cela va plus loin et c’est ce qui m’effraie.
— Tu vas bien ? T’es sûr ?
J’inspire profondément, puis essaie de retrouver mon calme, je sais que ça ne sert à rien d’être si incisive.
— Je vais me faire un café, tu en veux un ? je demande, comme si j’étais chez moi.

Ça n’avait l’air de rien comme ça mais Lys, elle avait remarqué que son état n’était pas qu’un simple égarement d’une nuit. Elle, elle l’avait compris. Avant d’arriver au moment où les questions fuseraient, Levi insista sur la violence de son réveil, pas forcément ravi d’avoir été aspergé d’eau à une heure aussi matinale. « C’est ça, rajoutes-en. » Lâcha-t-il en roulant des yeux, conscient que la journée démarrait mal, entre la délicatesse de Lys et le mal de crâne qui s’annonçait. Son amie s’était finalement expliquée, le mettant face à ses agissements de la veille qui n’auraient que pu éveiller son inquiétude, Levi découvrant ce sms qui avait crée la tourmente. « Lys. Ça va. » Répéta-t-il, lui qui n’avait clairement pas envie de s’attarder sur ce sujet qu’il savait épineux, parce-que Levi, il savait qu’il n’avait aucune justification à son comportement, à cette manière brutale qu’il avait de sombrer dans ses pires démons. « Il m’en faudra pas qu’un seul, je crois bien. » Répondit-il en hochant la tête, suivant Lys dans la cuisine, dans un silence qui pesait, le genre qu’il était préférable de ne pas briser, ce que Levi s’efforça de faire, fouillant dans son tiroir pour trouver les aides chimiques qui feraient passer sa gueule de bois plus rapidement. « Doucement s’il-te-plaît… » Soupira-t-il alors que chaque son semblait amplifié, résonnant à l’intérieur de sa boîte crânienne dans un manège infernal.

Levi répète qu’il va bien, et je ne sais pas qui il essaie de tromper en disant ça. Lui ou moi ? Je pince le nez, serre les mâchoires avant de décréter qu’il nous faut un café. Je me dirige vers la cuisine et commence à faire comme chez moi, cherchant les dossettes, et sortant les tasses. Levi me demande de faire moins de bruit, il grimasse comme si j’étais en train de jouer du tambourin dans la cuisine. Je me doute que sa gueule de bois amplifie tous les sons, et je ne suis pas assez sadique pour le torturer. Je fais attention à mes gestes, tâchant d’être un peu plus douce cette fois. J’ai beaucoup de peine de voir mon ami dans cet état, cela me fait mal, d’autant qu’il a l’air de prendre ça à la légère, ce qui a tendance à me faire grincer des dents. Je ne peux rien contre le bruit de la machine qui vibre et gronde comme si elle devait moudre elle-même le café qui se trouve dans la dosette. Une fois que le café a coulé, je tends la première tasse à Levi avant de m’en servir une.
— Tu sais que l’artiste auto-destructeur et torturé, c’est complètement ringard ? je dis calmement.

Il était évident qu’il tentait par tous les moyens de ne pas s’attarder sur le sujet, loin de vouloir débattre sur cette routine destructrice qu’il avait décidé de suivre depuis un petit moment. Son absence de nouvelles n’était d’ailleurs pas un fait anodin, lui qui avait tendance à s’isoler facilement, se complaisant dans cet univers où il perdait pied. Il avait rejoint la cuisine à son tour, suivant Lys qui avait pris les devants, aggravant sans le vouloir les céphalées de l’anglais qui supportait à peine les bruits environnants. Il ferma les yeux en priant que ces tasses de café soient prêtes au plus vite, la machine faisant résonner le bruit et les vibrations jusque dans ses tempes. Il hocha fébrilement la tête en récupérant la tasse que lui tendit Lys, se ruant sur cette première gorgée qu’il espérait salvatrice. « C’est l’image que j’te renvoie alors ? » Pouffa-t-il cyniquement en déposant sa tasse sur le plan de travail, relevant son regard encore vitreux vers celui de Lys. « C’est même pas un peu sexy ? » Osa-t-il alors qu’il savait que cette légèreté n’amuserait certainement pas la brune qui avait l’air plus que sérieuse. « Je m’amuse, j’prends du bon temps. J’vois pas où est le mal. » Continua-t-il en s’éclaircissant la gorge.

La machine a fini de nous casser les oreilles et nous voilà en possession de nos deux cafés. Après la nuit que j’ai passé à me ronger les sangs, j’en ai bien besoin, même si quelque chose me dit que Levi en a plus besoin que moi. Il sent encore l’alcool, et sa mine traduit la nuit qu’il a passée, sans doute pas à s’inquiéter comme je l’ai fais, mais à se détruire à petit feu, ça, c’est une certitude. Je ne peux pas faire comme si de rien n’était, j’apprécie trop l’artiste pour ça. Je tâche, avec une note d’humour - car je ne n’ai pas envie d’alourdir l’atmosphère plus qu’elle ne l’est déjà - de lui faire comprendre que son attitude m’inquiète - empruntant l’image bien connue de l’artiste torturé.
— T’as pas besoin de ça pour être sexy, je lui rétorque.
Son talent se charge déjà de cela, c’est certain. Et je préférais le voir se mettre en lumière et incarner l’artiste incroyable qu’il est plutôt que de l’observer somber dans une pénombre inquiétante. Je soupire longuement.
— Parce que prendre du bon temps revient à se saouler la gueule jusqu’à se noyer complètement le cerveau ?

Il avait l’intime impression que Lys ne lâcherait pas si facilement l’affaire avec lui, surtout après cette nuit où il l’avait visiblement inquiétée. Mais Levi n’en démordait pas, tentant par tous les moyens de rassurer son amie, dédramatisant cet état assez désastreux dans lequel il se retrouvait ces derniers temps, de plus en plus fréquemment. Il détourna son regard dans sa tasse, espérant encore dissimuler ces petits éclats de vaisseaux sanguins qui donnaient cette teinte rougie à ses yeux. « Tu trouves ? » Répondit-il, sans se départir de ce ton plus léger, bien qu’il savait pertinemment que derrière cet aparté, le sujet se voulait bien plus sérieux, le regard concerné de Lys le lui prouvant une nouvelle fois. Il soupira à son tour après avoir avalé une gorgée de café, retournant dans le salon, incitant silencieusement la brune à le suivre. « Qu’est-ce que ça change ? J’finis quand même en un seul morceau chez moi, non ? » Répliqua-t-il, n’ayant pas la volonté d’admettre qu’il avait tort, que son comportement ne ressemblait en rien à celui d’un type qui prenait du bon temps. « J’arrive pas à dormir, Lys. J’suis juste en train d’allier l’utile à l’agréable, là. » Souffla-t-il, s’ouvrant un peu plus bien qu’il continuait à trouver des excuses et des justifications à son rythme infernal.

Je déteste jouer les gendarmes. Etre celle qui vient tirer les oreilles de son ami, ça ne me ressemble pas. Mais Levi m’a inquiétée, et cela n’est pas la première fois. Je me fais du soucis pour lui, trouvant son comportement un peu trop sur le fil du rasoir. Je n’ai pas envie qu’il se mette en danger, ou qu’il se détruise, alors s’il me fallait passer pour la méchante, je le ferai. Je le suis au salon avec mon café en main et m’installe dans un coin du canapé après avoir vérifié que l’endroit où j’avais décidé de m’asseoir était immaculé. Je l’écoute se trouver des excuses puis soupire longuement.
— Je sais même pas comment tu as réussi à rentrer vu le taux d’alcool que tu avais dans le sang…
Je me tais un instant, digère ce qu’il vient de me dire en même temps que je prends une gorgée de mon café.
— Si t’arrives pas à dormir, parles-en…j’en sais rien. Ou trouve un autre moyen que de t’assommer le cerveau avec de la vodka. Comme…la peinture, par exemple.

Lys l’avait surpris en flagrant délit de ce qui semblait être une descente aux enfers, celle que Levi n’assumait pas encore devant son amie. Parce-qu’il était toujours plus simple de prétendre que tout allait bien, qu’il n’était pas en train de s’écrouler, de provoquer lui-même sa propre perte. Il savait qu’il ne pourrait pas jouer à ce jeu bien longtemps, premièrement parce-que son corps ne tiendrait pas la cadence mais surtout parce-que son entourage, dont Lys, ne le laisserait pas faire. Ils rejoignirent le canapé avec la précieuse boisson en main, Levi continuant à miser sur l’indifférence, comme s’il s’agissait de la seule solution qui s’offrait à lui. « Je m’en sors toujours. T’en fais pas. » Haussa-t-il les épaules, croyant à tort que ça rassurerait Lys de le savoir. « J’peux faire les deux. » Répliqua-t-il, avant de jeter un coup d’œil aux derniers croquis qui se trouvaient sur la table basse, soupirant. « J’fais rien de bon ces derniers temps. Même ça, c’est chaotique. » Finit-il par souffler, reprenant une gorgée de café, conscient que les états dans lesquels il pouvait se complaire étaient incompatibles avec son envie de créer. « On a assez parlé de moi, comment tu vas, toi ? »

Il s’en sort toujours oui, jusqu’au jour où tout ça le rattrapera. Si je lui volais dans les plumes aujourd’hui, ça n’était pas pur plaisir, mais bien parce que je me faisais du soucis et que je préférais, autant que possible, lui éviter de se prendre un mur. Je ne serais pas une vraie amie sans cela, du moins, à mon sens. Levi évoque son art, m’avouant sans détour qu’il trouve ses productions du moment chaotique. Je pince les lèvres. Je sais que le syndrome de l’imposteur, dans notre domaine, est un fléau, qu’il peut nous fragiliser à tout instant, comme il est probablement en train de grignoter l’âme d’artiste de mon ami, lui laissant croire qu’il n’a pas de talent. Ce qui est complètement faux. Par respect, je n’attrape pas les dessins étalés sur la table basse, jugeant que si Levi souhaitait me les montrer, il l’aurait fait de lui-même. Mais j’en aperçois quelques-uns du coin de l’oeil, et rien de ce que je vois ne m’apparait comme quelque chose de chaotique.
— On est souvent dur avec son propre travail, je rappelle à Levi, peut-être que tu devrais persévérer, je suis certaine que tu parviendrais à faire quelque chose de chouette avec tout ça.
C’était plus facile à dire qu’à faire, j’en avais bien conscience, mais un peu d’encouragement ne pouvait pas faire de mal.
— Ca va, j’ai l’impression de courir un peu partout, avec les travaux de la maison, les expos…mais c’est cool tout ça, alors je ne me plains pas trop.

Il le savait Levi, que le fait de rentrer sain et sauf relevait parfois du miracle à en voir son état en fin de soirée. Mais face à son amie, il préférait relativiser, pour ne pas l’alerter davantage bien qu’il semblait déjà trop tard pour ça. Elle l’avait surpris, abandonné à ses démons les plus vils, sans chercher à s’en défaire, assistant à cette débandade qui n’avait aucun sens et qui l’amenait toujours plus bas. Lys, elle constatait à quel point Levi était au fond du trou, même s’il ne l’admettait pas, lui qui était même frustré dans ce qu’il faisait de mieux, incapable de créer, incapable d’éprouver du plaisir dans l’exercice de sa passion. C’était ce qu’il confia à demi-mots à son amie, jetant un rapide coup d’œil, sans intérêt, à ces dessins qui jonchaient sa table basse en bazar, à l’image de son état d’esprit. « J’en sais rien. Je sais même pas si j’en ai l’envie. » Lâcha-t-il, dans un souffle presque inavoué, préférant reporter son attention sur Lys, grimaçant à ses révélations. « J’suis un peu la cerise sur le gâteau alors. » Ajouta-t-il, mi-amusé, mi-désolé d’avoir ajouté son grain de sel à son train de vie déjà bien fourni. « J’sais que ça donne pas forcément envie là tout de suite, mais si t’as besoin d’un coup de main, j’suis là pour toi. » Finit-il par lui confier, lui qui désirait lui montrer qu’il restait présent pour elle malgré tout, comme ils l’avaient toujours été l’un pour l’autre.

Je savais à quel point la confiance d’un artiste était fragile. Moi-même, il m’arrivait de passait par de nombreuses phase, et pas toujours des plus agréables. Quand bien même j’étais plutôt confiante de ma technique, sûre que mes peintures plaisaient…c’était le lot des métiers artistiques sans doute. Le syndrome de l’imposteur n’étant jamais bien loin. Il était parfois difficile de s’en détâcher, ce pourquoi j’avais tant à coeur de monter mon centre d’Art Thérapie. J’évoquai mon quotidien chargé auprès de Levi, et sa remarque à propos de la cerise sur le gateau me fit sourire.
— Je sais que tu es là, Levi…c’est bien parce que je tiens à toi que je viens te voler dans les plumes ce matin. Mais c’est pas exactement ton aide que j’aimerais te demander, fis-je en haussant les sourcils, avec un air mystérieux sur le visage.