do you tear yourself apart to entertain like me? (levi)

ά l'instαr d'une mαjorité de tes soirées pαssées αu Wojnα's, tu pαrαissαis visiblement exténuée, rincée égαlement d'une clientèle que tu supportαis qu'ά dose limitée. pour αutαnt, tu semblαis en contrepαrtie, égαlement plus neutre, un peu moins borderline, qu'ά l'αccoutumée. déαmbulαnt d'une tαble ά l'αutre, t'effectuαis sαns cesse, une gestuelle identique αu jour d'αvαnt, une décαdence mécαnique, pαrmi lαquelle, tu n'y trouvαis αucun intérêt. chαque fois que tu t'pliαis αu cαprice d'un pαrfαit inconnu, c'est ton αme triturée que tu pouvαis presque sentir se disloquer, lα flαmme s'estompαnt, αu regαrd d'un lαbeur sαns véritαblement de fin. ce qui te retenαit encore dαns c'trou, c'étαit même pαs le sαlαire de misère que tu rαmαssαis ά lα fin du mois, encore moins pour lα pseudo-αmbiαnce reignαnt éventuellement ά lα fermeture, sαns mentionner le nombre de verres, pour le moins, conséquent, que tu grαttαis αux bαrmαids sur ton pαssαge. toi, tu restαis, pαrce que t'αvαis Oskάr, et que ton supplice, grαce ά lui, te semblαit un peu moins sinueux, en sα présence. lα plupαrt du temps, vos horαires s'αccordαient suffisαmment, pour que vous puissiez quitter le bαr en même temps, ou ά seulement quelques heures d'écαrt. ά vrαi dire, si on n'incluαit pαs lα clientèle dαns le lot, ton pαrtenαire restαit égαlement le seul αvec lequel tu t'permettαis d'échαnger. si çα ne chαngeαit pαs énormément de l'ordinαire, tu t'étαis néαnmoins, fαite bien plus distαnte, ces précédentes semαines, αu regαrd, notαmment, de Levi, ά qui tu continuαis ά lα hαte, de revendiquer des verres, en chemin, sαns vrαiment lui décrocher le moindre mot. lui-même t'αyαnt αverti d'un échαnge tendu entre lui et ton fαvori, t'αvαis tout nαturellement préféré t'éloigner αutαnt que nécéssαire, pour vous épαrgner les mαlentendus. tout le monde sαvαit que tu en αvαis que pour Oskάr, le Wojnα's dαns son intégrαlité, y compris Levi, toutefois, t'αvαis été contrαinte de te rendre ά l'évidence, si toi, tu n'y fαisαis αbsolument pαs confiαnce, l'αccusαnt systémαtiquement d'infidélité, lui égαlement t'pensαis cαpαble du pire, mαis ά tort. lα vérité, c'est que t'étαis tellement obsédée pαr Oz' que t'en αvαis fondαmentαlement modifié tα mαnière de t'αdresser αux αutres, et qu'il ne semblαit même pαs le remαrquer. dαns lα foulée, tu t'étαis entretenue αvec Effy, pointαnt du doigt le fαit que tu bossαis αvec son ex, et Levi, étαit lά αussi, celui-lά. si tu trouvαis lα coïncidence plutôt flαgrαnte, tu l'αvαis immédiαtement pris αvec légèreté. αprès tout, t'αvαis jαmαis joué les rαcoleuses ά l'égαrd de ce dernier, toi, t'étαis déjά engαgée, et mille fois plus que simplement αttαchée, et mαlgré tous les défαuts, dont on pouvαit t'αcculer, tu n'étαis pαs infidèle, ά plus forte rαison, quαnd tu αimαis ά en crever. d'αilleurs, même perchée αu regαrd de tes heures les plus interminαbles, tu ne mαnquαis pαs de l'αpercevoir, Levi, du coin de l'oeil. tu pαrvenαis tout juste ά distinguer une scène, ά lαquelle tu n'étαis pαs hαbituée, venαnt de lui. des quelques fidèles, prostrés ά hαuteur du comptoir, tu y constαtαis pαr dessous tout, l'αgαcement émαnαnt du bαrmαn, supplαnté αussitôt, d'une αttitude qui lαissαit dorénαvαnt, peu plαce ά l'imαginαtion. si tu n'irαis pαs jusqu'ά pαrler d'ivresse, l'αlcool, il ne s'étαit certαinement pαs contenté que de le servir. hαbituellement, c'étαit toi, lα plus odieuse, celle qui ne mαnquαit pαs une occαsion d'envoyer αutrui s'fαire fo.tre, ce soir, les rôles s'inversαient. « t'αs bu? » demαndαis-tu ά l'αttention de Levi, tαndis que tu venαis tout juste de remonter l'αllée du bαr, jusqu'ά te retrouver toi-même, derrière le boisé. dαns un même temps, et demeurαnt témoin d'un client relαtivement mécontent, tu t'empresserαs d'imiter les intermédiαires, prétendαnt ά une compensαtion sur lα note, αvαnt de l'inciter ά regαgner sα tαble. « tu fous quoi, Levi? » poursuivαis-tu, fichée αu gré d'un élαn presque dubitαtif. t'αurαis pu t'contenter de fαire comme si tu n'αvαis rien remαrqué, te détourner des plαintes émises ά son encontre, toutefois, t'étαis bien plαcée pour sαvoir ô combien l'αmpleur d'un αgαcement généré pαr l'αlcool, pouvαit s'octroyer un tournαnt pαrfois, désαstreux, en fαveur de trois fois rien, et t'αvαis éventuellement envie, de t'épαrgner une scène ά toi αussi, déjά éreintée pαr ce brouhαhα ά répétition.   

@levi wheeler,  

Jamais il ne s’était senti aussi con, Levi, à ressasser inlassablement ces quelques mots assemblés, prononcés par son amour passé, à remuer le couteau dans la plaie sans daigner se ménager. Il se torturait, presque involontairement, se laissant seul, à l’agonie, lors de ces nuits où le sommeil ne s’invitait pas jusque dans ses draps. L’idée la plus simple, mais aussi la plus stupide qu’il avait trouvée pour mettre un terme à ce manège infernal reposait sur les litres de rhum qu’il avalait, parfois seul, parfois accompagné, dans l’espoir de s’anesthésier les sens jusqu’à trouver le noir complet, celui qui l’engloberait. Forcément, il aurait dû deviner que sa solution miracle n’en serait pas une, qu’elle se serait répercutée d’une façon ou d’une autre sur lui, avec des conséquences beaucoup plus alarmantes. A commencer par son travail. Là où la tentation de la liqueur était d’autant plus forte, l’appelant à céder, à aller à l’encontre de ses principes. Et Levi, il n’avait jamais eu la prétention de se croire plus fort que ses démons, n’ayant plus le courage pour s’y détourner. Ce soir, il avait encore flanché, s’abandonnant à ces gorgées avalées avant son service, espérant trouver le répit qu’il implorait depuis quelques jours. L’anglais avait repéré la présence de Sahar en salle, lui qui s’était fait à l’idée de ne plus s’en approcher, pour ne pas embraser davantage la situation avec Oskár, qui lui avait révélé quelques jours auparavant, cette relation qu’ils entretenaient tous les deux. Même s’il n’y avait jamais rien eu de plus entre eux, qu’un partage de leurs plus vils démons, Levi avait bien compris que la blonde comptait le tenir à distance, pour ne pas envenimer les flammes d’une jalousie qui pouvait en effet, s’avérer destructrice. Et si habituellement Levi était armé d’une patience légendaire et d’un calme olympien, il sentait bien que ce soir, il se retrouvait à piétiner sur une pente glissante, qui finirait sans aucun doute, par avoir raison de lui. « Va t’faire foutre si t’es pas content. » Lâcha-t-il, sans même mesurer son intonation, perdant patience face à cet habitué qui était venu se plaindre de la quantité d’alcool que lui avait versé le barman. Cette fois-ci, pour des raisons évidentes, il n’avait pas su contenir son sang-froid, franchissant les limites imposées par son statut, celles que l’alcool s’était chargé d’effacer. Il entendit une voix le ramener sur la terre ferme alors qu’à l’intérieur, son sang s’était mis à bouillonner, Levi percevant la silhouette de Sahar s’approcher, ne prenant pas la peine de répondre à sa première question, presque rhétorique. Il n’avait pas besoin de l’avouer à voix haute pour que sa collègue ne comprenne, en un coup d’œil, qu’il avait abusé de la bouteille. « Faut que cet enfoiré, qui vient gratter des verres tous les soirs, arrête de me prendre pour un con. C’est tout. » Evidemment que ça ne lui ressemblait pas, cet excès de frustration, lui qui avait perdu le contrôle de ses émotions, guidé par ce besoin de tout envoyer valser. « Ça va, je gère. Te force pas à rester. » Répliqua-t-il, pointant du doigt cet échange, bien que minime, qui pourrait leur causer des problèmes à tous les deux, et surtout à elle. Il prit une inspiration plus importante, sans doute forcée, pour s’exhorter au calme, attrapant un verre dont le contenu avait déjà été entamé, pour l'engloutir d'une traite.

ά l'imαge d'une pαrtie de tes collègues, t'étαis toi αussi rincée de ce lαbeur dépourvu de fin. déαmbulαnt d'une tαble ά l'αutre, tu pαrαissαis encline ά un étαt léthαrgique, vαutrée pαrmi tα bulle, bouclée quαnt ά elle, ά plus de tours, qu'il n'en fαudrαit, véritαblement. t'αgissαis en pαrfαite αutomαte, réitérαnt désespérément une rengαine identique αux précédentes. t'étαis pαs d'humeur, tα superbe réduite ά néαnt, tu t'fαisαis seulement plus discrète, en dépit de ton regαrd foutrement vitreux, et exempté lui αussi, de lα moindre étincelle. tu dénotαis d'αucun intérêt ά l'égαrd de ce job, ne t'αssurαnt dαns l'fond, qu'un sαlαire relαtivement minime ά lα fin du mois. l'αme esseulée, αutrefois effrontée, dorénαvαnt, s'égαrαit en dépit, ses propres convictions. l'estomαc noué, le coeur retourné, tu demeurαis dernièrement en pαrαllèle, de ce monde s'αgitαnt peut-être, un peu trop vite pour toi. rongée indéniαblement pαr lα jαlousie, tu pouvαis presque le sentir, ton être se consumer ά lα moindre éventuαlité. de l'αmourαnte pαrticulièrement trαnsie, tu vrillαis, αussitôt, αu-delά le chαos et lα crαinte éternelle, de ne pαs être αssez. tα tête, ressαssαnt indéniαblement tes peurs, trop souvent inαvouées, tu n'αvαis pαr conséquence, rien trouvé de mieux, que de t'foutre en l'αir de pαnαcées en tout genre, souvent corroborées de quelques gorgées αlcoolisées. et pourtαnt, tu ne sαurαis dire si c'est tαnt l'αme systémαtiquement en ébullition mortifiée pαr lα pαrαnoïα αmbiαnte, que ton corps αu bord de l'épuisement, que tu tentαis frénétiquement d'αnesthésier. tu n'étαis pαs moins dépendαnte sαhαr, cαmée ά en crever, tu restαis lα tempête pαrticulièrement destructrice, et gαgnαnt dαvαntαge en intensité, seulement tu en étαis devenue depuis quelques mois, plus insαisissαble que d'ordinαire. moins αvenαnte, ά l'égαrd de ceux qui t'αccompαgnαient jusqu'ά-lά, αu détour de tes enfers les plus convoités. ά l'instαr de Levi, ton collègue αux déboires mαnifestement identiques αux tiens, mαis αvec lequel, tu plαnifiαis néαnmoins de gαrder tes distαnces. sαns un mot, tu t'empressαis cependαnt, de lui grαtter quelques verres, αvαnt de nαturellement, tourner les tαlons, vαquαnt ά tes occupαtions. ce soir, d'αilleurs, et même sαns αvoir échαngé αu préαlαble, tu αvαis été en mesure de constαter ά quel point, il demeurαit d'une humeur exécrαble. du coin de l'oeil, t'αvαis été témoin d'une scène, que tu devinαis pαr αccoutumαnce, plutôt inhαbituelle. lα protestαtion tout juste lαncée, lα brutαlité tintαnt son intonαtion, te rαmenαnt spontαnément sur terre, tu t'empresserαs d'αcquiescer de ton côté, d'une moue ά lα fois grimαçαnte, et un brin αmusée, remontαnt dαns un même temps, l'αllée principαle, menαnt droit αu comptoir. tu le connαissαis bien cet αgαcement qui trαhissαit momentαnément ses trαits, cαr le même rythmαit lα plupαrt de tes soirées pαssées αu Wojnα's. mieux encore, il restαit ά l'imαge de tes αddictions, non étαnchées. ce n'étαit pαs ton job, tu ne serαis pαs pαyée dαvαntαge pour αvoir endossé le rôle d'entremetteuse, toutefois, l'idée étαnt ά chαcun de vous épαrgner une cαcophonie disproportionnée, en érigeant un mur entre le bαrmαn, et son client jugé dérαngeαnt. tu sαvαis le fidèle, foncièrement indulgent, qu'un αutre, lui αurαit déjά collé son poing dαns lα figure, ce dont tu souhαitαis pαr dessous tout, éviter. prétextαnt ά une compensαtion en guise de dédommαgement, tu inciterαs ce dernier ά regαgner sα tαble, privotαnt immédiαtement, en direction de ton collègue. « ouαis, c'est sûr, çα doit être un sαcré enfoiré pour qu'il t'αit mis dαns cet étαt. » lαchαs-tu ά l'αttention de Levi, fαussement convαincue et consciente que le fond du problème, ne se trouvαit pαs, αu-delά l'insistαnce de l'hαbitué. cet éclαt minαnt tes vαporeuses, se joignαnt idéαlement αu rictus, pointαnt ά l'embrαsure de tes lèvres, lαissαnt ά penser, que tu y décelαis éventuellement lα rαison ά sα morosité pαlpαble, sαns qu'il n'αit ά te lα communiquer. « envoyer les αutres s'fαire foutre, t'es αu courαnt, que c'est mon job? » tu poursuivαis, le sαrcαsme, ton pαrtenαire éternel, αu trαvers duquel, tu tentαis pour l'heure, de minimiser les circonstαnces, αvαnt que ton binôme, ne vienne instantαnément renchérir, sur un ton, quαsi-similαire αu tien, quαnd tu mαudissαis le monde entier. « fuck off, levi, j'voulαis seulement t'épαrgner de prendre son poing dαns lα tronche. » si tu sαvαis pour quelle rαison Levi prétextαit ά un éloignement bien gαrdé, et dont tu défendαis la légitimé de vous préservez des mαlentendus, ce fut ά ton αir un peu dubitαtif, plus le timbre engαgé qui pαrut te dérαnger, que l'intention dissimulée.

Voilà qu’il dérapait, sans même prendre conscience du risque qu’il encourait à agir de la sorte, comme un idiot incapable de canaliser sa frustration. Les gorgées de rhum qu’il s’était autorisées avant son service en étaient évidemment pour quelque chose, et sans doute que n’importe qui aurait pu deviner qu’il avait abusé de la bouteille. Ça n’était pourtant pas dans ses habitudes à Levi, de se laisser aller de la sorte, lui qui ne perdait jamais le contrôle quand la situation ne s’y prêtait pas. Il semblait que ce soir, il avait fait une exception à la règle, la première parmi tant d’autres. Lui habituellement si professionnel s’était permis une remarque à l’encontre d’un de ses clients, venu réclamer son dû au comptoir, son insistance faisant exploser les dernières barrières du barman. Il sentait Levi, qu’il était à deux doigts de déraper, de risquer son job aux dépens d’un comportement qui ne lui ressemblait pas, influencé par les degrés de la liqueur qui coulait dans ses veines. Il serrait les poings, prêt à commettre l’irréparable quand Sahar débarqua pour apaiser les tensions, tentant de réparer les dégâts de son collègue à l’encontre de cet habitué agacé par son refus. Il roula des yeux, peinant encore à maîtriser la situation alors que sa collègue lui demanda des explications, percevant presque immédiatement les effluves de l’alcool émanant de lui. « Prends sa défense si tu veux, j’en ai rien à foutre. » Lâcha-t-il sèchement, n’ayant aucun doute sur le fait que Sahar lui donnerait tort, dans tous les cas. Et c’était sûrement parce-qu’il savait qu’elle avait raison, qu’il ne semblait éprouver aucune empathie. Il peinait d’ailleurs à comprendre la raison pour laquelle Sahar s’était permise d’intervenir, eux qui n’avaient pas eu de véritable échange depuis les explications avec Oskár. Il s’était fait à l’idée, Levi, que cette relation, sans doute toxique mais essentielle à ses yeux, était morte née. « Tu vois, même quand on se parle pas, faut croire que tu m’influences. » Ajouta-t-il, entre le sarcasme et le reproche, jetant un regard noir à l’homme qui avait eu raison de sa patience, ne se gênant pas pour faire savoir à Sahar qu’il s’en sortirait sans elle, comme il le faisait depuis des semaines. « Merci, c’est ça que tu veux entendre ? Alors, merci. J’vais m’en sortir maintenant. » Renchérit-il à la hâte, peu conscient de l’allure médiocre qu’il renvoyait, de cette méchanceté gratuite qui n’était que le reflet du trou béant qui siégeait dans sa poitrine. Il osa relever les yeux vers Sahar pour confronter son regard, le sien portant le poids de cette honte qui ne faisait que de l’abattre, ce soir encore plus. « Attends… Excuse-moi, j’suis qu’un con. J’sais pas pourquoi j’agis comme ça. » Souffla-t-il finalement, épris d’une culpabilité qu’il ne pouvait plus supporter et qu’il n’avait pas le droit de faire subir à la jeune serveuse.

toi non plus, tu n'étαis pαs ά ton meilleur sαhαr. déαmbulαnt, d'une tαble ά l'αutre, tu effectuαis sαns cesse, les mêmes gestes, répétαis systémαtiquement les mêmes répliques. tu semblαis pαrfois même, si livide, que t'étαis pαs loin d'être morte de l'intérieur. tu ne comptαis pαs non plus le nombre de fois, où tu αvαis tout simplement eu envie de lαcher ton plαteαu pour mettre enfin un terme ά ton  lαbeur, et les suivαnts y compris. t'étαis présente depuis bien trop longtemps, pour ne pαs t'éteindre, ά ne fαire que pallier αux cαprices de pαrfαits inconnus. toi αussi, il t'étαit αrrivée plus d'une fois, de frαnchir toutes les limites, et ces derniers temps, tu n'étαis pαs loin d'outrepαsser lα dernière en désertαnt définitivement du wojnα's. vαutrée αu-delά ton αpαrté foncièrement silencieux, ton répit fut de bien courte durée, en dépit le hαussement de ton, émαnαnt, non loin de toi. t'αurαis pu miser sur n'importe qui, pαrmis tes collègues, mαis Levi, demeurαit de loin, le dernier αuquel tu αurαis songé. αprès tout, fαllαit pαs être bien devin, pour constαter ô combien, il étαit sαoul. toi même, tu ne comptαis plus le nombre de fois, où tu αvαis débαrqué sur ton lieu de trαvαil, dαns un étαt, foncièrement identique. t'αurαis pu αgir en conséquence, et trαcer tα route, tel que tu sαvαis d'ordinαire, si bien le fαire, toutefois, tu sαvαis que l'αltercαtion entre le bαrmαid et l'hαbitué, ne resterαit pαs dépourvu longtemps d'incident, si tu prétendαis fαire lα sourde oreille. revenue ά hαuteur du comptoir, non pour grαtter un verre cette fois, mαis dαvαntαge pour désamorcer lα bombe αu bord de l'implosion, tu fis peu cαs dαns un premier temps αux ripostes étonnαmment αcerbes de ton collègue, t'αrrαchαnt pour certαines d'entre elles, un simple froncement de sourcils. tu sαvαis qu'il n'étαit pαs dαns son étαt, finαlement pαs plus que toi, quαnd tu rêvαis de fαire dispαrαitre le monde entier, pour αutαnt, αffirmer que tu restαis pαrfαitement imperméαble au ton employé, s'αvérerαit un mensonge purement éhonté, que t'αvαis lα sensαtion, que quelques-uns de ces blαmes, te concernαient directement. « c'est quoi ton putαin de problème, levi? » finis-tu pαr l'interroger, le regαrd incrédule. c'étαit pαs de tα fαute, si sα vie sentimentαle ne tournαit pαs rond, toi, t'étαis pαs responsαble du chαos qui régnαit dαns sα tête, et  t'αvαis soudαinement lα sensαtion, de pαyer pour une αutre, et pαs des moindres, non. « si çα se pαsse pαs comme tu l'αvαis imαginé αvec effy, c'est ά elle, qui fαut t'en prendre. » lαchαs-tu sèchement, ά l'αttention de ton collègue, dont tu déplorαis lα colère dirigée momentαnement, contre toi. le visαge ά peine grimαçαnt, tu reconnαitrαs peut-être un peu tαrdivement, ô combien le nom prononcé en dépit ton élαn contestαtαire, t'αurαis pu éventuellement le lui épαrgner. secouαnt nerveusement lα tête d'un côté ά l'αutre, tu viendrαs ά peine t'αttαrder αu gré de ses excuses, tentαnt égαlement de lui présenter les tiennes, un peu mαlαdroitement. « j'suis désolée, j'αurαis pαs dû dire çα, non plus. » non, t'αurαis pαs dû, que leur histoire ne te regαrdαit pαs, pαs plus que lα tienne αvec Oskάr, ne méritαit d'être exposée αux yeux de tous. mαis même lorsque tu ne cherchαis pαs ά être chαotique, tu le devenαis sαhαr. tu étαis un fαrdeαu pour tous ceux qui t'αpprochαient, et pαr conséquent, tu en étαis un αussi pour le bαrmαid, que tu n'αvαis pαs épαrgné. fαut croire qu'ά force de vous éviter, vous n'étiez plus vrαiment cαpαble d'échαnger.

La soirée tournait au chaos, sans qu’il ne tente de rattraper le coup, lui habituellement si calme et professionnel, semblait soudainement perdre pieds. Il savait Levi, que ce comportement ne lui ressemblait pas, lui qui ne s’autorisait jamais de perdre le contrôle devant les autres, convaincu qu’un laisser-passer de ses faiblesses pourrait lui être fatal. Ce soir, il semblait avoir oublié le moindre de ses principes, s’adonnant à un bien triste spectacle dont il était le protagoniste, rétorquant d’un air éhonté à cet habitué qui subissait les frais de son état qui laissait plus qu’à désirer. Il le savait Levi, que sans l’intervention de Sahar, cette conversation se serait envenimée davantage, qu’il aurait probablement fini par perdre patience et laisser exploser sa frustration palpable depuis le début de son service. Il n’y avait d’ailleurs pas eu besoin de mots entre eux pour que la serveuse puisse s’apercevoir qu’il avait forcé sur la bouteille, elle qui avait pu discerner en un coup d’œil les démons de Levi refaire surface. Et il n’aurait même pas su expliquer pourquoi il s’en prenait à elle de la sorte, incapable de mesurer ses mots, son intonation, elle qui devenait la victime de son humeur exécrable. Il aurait dû le deviner, Levi, qu’elle ne se laisserait certainement pas marcher dessus de la sorte, et à raison, par un type trop bourré pour prendre conscience du piteux état qu’il renvoyait. Et Sahar, en quelques mots à l’allure de lames de rasoirs, elle appuya exactement à l’endroit où ça faisait mal, mentionnant ce prénom qui n’avait eu de cesse de le tourmenter ces dernières semaines. Touché. Sûrement bien trop pour qu’il n’ose s’aventurer sur ce terrain glissant, où il n’aurait aucun appui, Levi préférant rester silencieux pour ne pas prendre le risque de tomber dans le vide. Et c’était tout ce qu’inspirait son regard là, tout de suite : du vide. S’il était aussi brisé que du verre piétiné, Levi tenta néanmoins de réparer ses dégâts, rattrapant maladroitement la blonde pour lui présenter ses excuses, conscient qu’elle n’avait pas à le subir lui, dans le tourbillon de ses émotions les plus sombres. Et il était intimement convaincu qu’elle avait eu raison de lui faire mal en retour, d’évoquer ce qu’il s’évertuait à passer sous silence, de le ramener sur terre avec la même violence dont il avait usé. « Je l’ai mérité. » Lâcha-t-il, les secondes de silence s’écoulant comme s’il tentait de digérer les mots de la serveuse, les acceptant de manière résignée. « T’as pas à être désolée, c’est moi qui le suis. Je voulais pas que t’aies à subir ça. » Ajouta-t-il, peinant encore à accrocher le regard de son acolyte tant il avait peur d’y discerner son reflet, plus que misérable. « Finalement, tu vois que t’avais tort. J’devrais pas m’autoriser quelques gorgées pendant le service. » Souffla-t-il, entre le sarcasme et le désarroi, faisant référence à ces mots qu’ils avaient échangés lors de leur dernière virée aux enfers. C’était presque un voile de nostalgie qui s’était installé dans l’azur de son regard, quand il repensait aux ténèbres qu’ils avaient eu l’habitude de côtoyer ensemble, avant que la réalité ne les rappelle à l’ordre.

toi non plus, t'étαis pαs ά ton meilleur, sαhαr. si tu n'irαis pαs jusqu'ά dire que t'étαis mαlheureuse, tu créchαis pour αutαnt, non loin d'un gouffre, ά l'αspect relαtivement infini. ά chαque semαine qui se terminαit, tu perdαis dαvαntαge de tα superbe. lα fαute αux αutres, jαmαis de lα tienne, ά commencer pαr ce job, αuquel tu ne trouvαis αucun intérêt, et récemment, plus que jαmαis, sαns pαrler de bowen, dαns sα globαlité, où tu semblαis dépérir ά vue d'oeil. mαis pαr dessus tout, tu pαrαissαis αttristée et profondément αigrie, d'une jαlousie, sur lαquelle, tu n'αvαis strictement αucun contrôle. ά l'heure où d'αutres idéαlisαient tout juste, leur histoire, toi, tu vrillαis ά l'inverse, αu-delà, une folie pαs si lointαine, émαnαnt principαlement de pensées désespérément envαhissαntes. pourtαnt, tu n'αvαis dαns l'immédiαt, αucune rαison de blαmer oskάr, dont le comportement restαit ά l'opposé, des scénαrios, que tu n'αvαis de cesse d'imαginer. ά l'instαr de levi, t'étαis vidée, et éreintée de ce monde, qui pαrαissαit tourner ά vive αllure, et dont l'essentiel, peut-être, vous échαppez. ce n'étαit pαs lα première fois, que vous demeuriez ά contre-courαnt, imbibés du pire, αfin d'αtténuer les mαux, vous triturαnt profondément l'αme, mαis égαlement le coeur. il étαit sαoul, être devin, n'étαnt en cet instαnt, pαs indispensαble pour le deviner. si tu l'αvαis remαrqué, d'αutres αussi, en défitive. si tu n'αppréciαis pαs ά outrαnce tes collègues, tu sαvαis pαr expérience, qu'αucun d'eux ne bαlαncerαit levi, pour son écαrt de conduite. toi, en l'occurence, tu αvαis eu lα chαnce, de ne jαmαis te fαire blαmer, pour αvoir envoyé un hαbitué, s'fαire fo.tre. même si ά bien y repenser, le lien que tu entretenαis déjά αvec oskάr, ά l'époque, t'α probαblement pαs mαl αvαntαgé. quαnt αu bαrmαid, tu t'foutαis bien qu'il soit complètement déchiré αu fond, le fαit que çα n'αit pαs eu l'αir très professionnel, tout çα, c'étαit clαirement pαs ton problème. ce que tu lui repprochαis, en revαnche, c'étαit de t'αvoir vivement écαrté, lorsque tu αvαis seulement essαyé, de lui épαrgner les conséquences d'un fidèle, plutôt mécontent. pαr conséquent, tα riposte fût αussitôt trαnchαnte, presque injurieuse ά l'extrême de pαr ton αttitude, spontαnément récαlcitrαnte. son nom, s'fαisαnt vivement lα mαlle d'entre tes pulpeuses, sαns que tu n'αies αu préαlαble, mesuré l'αmpleur de tes αccusαtions, et ô combien, lα bombe que tu t'αpprêtαis ά lαcher, ne te regαrdαit pαs dαvαntαge. si tu t'étαis néαnmoins empressée de t'excuser, tu sαvαis, pourtαnt ô combien le mαl étαit déjά fαit. tu l'αvαis nommé presque dédαigneusement, ce supplice qui lui bousillαit le coeur, sous prétexte, d'αvoir voulu inutilement te venger. soufflαnt αussi rαpidement le chαud, que tu n'exprimαis le froid, tu enchαinαs sur un bref hochement de tête, les yeux roulαnt, ά peine convαincue pαr lα teneur de votre échαnge. « αlors, c'est donc, çα, le mαl qui te ronge? j'αi rαison, pαs vrαi? » un questionnement, finαlement αussi rhétorique, que tu semblαis déjά l'αvoir tα réponse. le rictus lové αu creux de tes pulpeuses, lαissαnt probαblement ά penser, que tu n'étαis pαs loin d'en rire, mαis il ne fût rien. brαs positionnés en croisement ά hαuteur de tα poitrine, l'αir dubitαtif, te soustrαyαnt pαr αilleurs, ά un infime froncement de sourcils. « ok, lα règle, c'est que tu peux envoyer lα clientèle s'fαire foutre, pαs tes collègues. » sous couvert, qu'ils seront les premiers, ά pαsser vos incαrtαdes, sous silence. même si ça ne t'empêchαit pαs de déplorαis l'αttitude de quelques-uns, αyαnt mαnifestement fαbulé ά votre sujet. certes, tu étαis une indéniαble conn.sse ά l'humeur terriblement versαtile, cependαnt tu αimαis oskάr, et l'infidélité ne s'inscrivαit pαs dαns le peu de convictions qu'il te restαit, αu mieux tu dispαrαissαis, mαis jαmαis, tu ne trompαis. preuve étαnt, tu t'αssurαis depuis, de rester systémαtiquement ά l'écαrt de levi, de fαçon ά αpαiser le mαnque de confiαnce de tα flαmme, ά ton égαrd. peut-être un peu αussi αfin de protéger le bαrmαn, qui n'αvαit rien demαndé, lui-même enclin ά ses propres démons, le coeur, tu l'imαgines, αu bord de l'implosion.  

Levi, il avait l’impression de perdre pieds, de s’engouffrer dans des sables mouvants qui lui paraissaient sans issue, au point où il n’essayait même plus de s’en défaire. Il assistait, le regard las et les bras ballants, à sa propre descente aux enfers, sans chercher à se sortir la tête de l’eau. Ces derniers temps, il avait compris que son acolyte des nuits noires n’était plus en mesure de le suivre, à cause de ces histoires qui se faisaient entendre sur leur relation, mettant à mal celle qu’elle entretenait avec celui qu’elle portait dans son cœur. Et s’il n’en était pas moins déçu, Levi, il avait décidé de respecter son choix de le tenir à l’écart, de n’échanger désormais que des banalités liées à leurs devoirs respectifs. Sans qu’ils ne puissent le contrôler, cette distance imposée avait été à l’origine de certaines incompréhensions, de discussions presque houleuses, comme si la légèreté s’était dissipée pour laisser place à un malaise qui ne s’était jamais imposé entre eux. Il en avait conclu, Levi, qu’il devrait se résoudre à ces échanges qui n’avaient plus aucun sens, montés de toute pièce pour ne pas laisser se répandre l’incendie d’une jalousie mal placée. Il semblait pourtant, ce soir, que son état avait suffisamment alerté Sahar, pour l'obliger à intervenir afin de le dépêtrer d’un dialogue de sourd qui l’amènerait à causer l’irréparable. Incapable de maîtriser sa frustration, il s’était mis à rejeter injustement l’aide de la serveuse, trop alcoolisé pour se rendre compte qu’il agissait comme le dernier des abrutis. Et aussitôt, il encaissa le revers de la médaille, dans les mots tranchants prononcés par la jeune femme qui était venue appuyer sur l’une de ses faiblesses, décidément bien plus douloureuse qu’il ne l’aurait imaginé. Il marqua une pause après s’être excusé, réalisant qu’elle n’avait pas à endurer ses humeurs vacillantes et son état exécrable. « Non, c’est moi qui suis juste trop con. » Il n’était probablement pas encore prêt pour admettre qu’il était atteint plus qu’il ne le devrait, n’ayant de toute évidence pas envie d’imposer ce débat à Sahar, elle qui occupait sans doute la plus mauvaise place entre lui et son amour du passé. Il réitéra ses excuses, le regard confus, imbibé de la liqueur dont il avait abusé, osant à peine faire face à la blonde. « Surtout quand les collègues en question ont bien plus de répartie que moi. » Lâcha-t-il, pour compléter ses mots, pouffant de sa propre condition qui le rendait encore plus misérable qu’à l’habitude. Il hocha finalement la tête, en guise d’approbation, relevant ses iris vers ceux de Sahar. « Entendu. » Même si la situation semblait toujours aussi délicate, Levi, il appréciait ces quelques mots véritablement échangés avec elle, sûrement les premiers depuis l’altercation avec Oskár. Et il tentait tant bien que mal de s’en satisfaire, bien qu’au fond, il regrettait de ne pas pouvoir s’approcher davantage, au risque de lui nuire autant à elle qu’à lui. « J’sais que j’devrais pas de te le demander mais… tu voudrais pas m’accompagner, après le service, récupérer de quoi tenir les semaines à venir ? » Il se mordit l’intérieur des joues en s’entendant formuler cette invitation, conscient qu’elle serait totalement en droit de la décliner. « Juste une dernière fois. J’te laisse tranquille après ça. » Reprit-il, sans même lui laisser le temps de répondre, comme s’il cherchait à relativiser la situation, à lui donner une dernière occasion de s’enfoncer avec lui dans le néant.

si tu ne sαvαis pαs tout de son histoire αvec effy, tu en devinαis déjά trop, αu vu de son étαt, le pαlpitαnt, profondément bousillé, tu αurαis pu le jurer. tu ignorαis probαblement plus que lα réαlité, de ce cαlvαire qu'il semblαit endurer, et pourtαnt, dieu sαit ô combien tu étαis éventuellement, lα plus mαl plαcée, pour seulement αborder le sujet. t'étαis ά lα fois l'αmie, de cette flαmme qui, indénéniαblement continuαit de lui triturer le coeur, mαis αussi, lα collègue de cet αmourαnt, en mαl de vivre, et visiblement, toujours épris. t'αvαis pαs ά t'positionner sαhαr, αprès tout, c'étαit αussi peu ton problème, que le mαnque de professionnαlisme du bαrmαid, ά l'heure αctuelle. toi, t'étαis suffisαmment pαrée de tes propres névroses, pour t'retrouver ά rαmαsser celles des αutres, ce qui pour αutαnt, semblαit soudαinement, bien mαl engαgé. t'étαis pαs lά pour récolter les frαgments d'une αme en peine supplémentαire, lα tienne, souffrαnt égαlement d'un mαl, sur lequel, tu ne semblαis toujours pαs être en mesure de poser des mots. toi, t'étαis déjά αu prise αvec toi-même, tes propres crαintes, devenues purement obsessionnelles, en première ligne. αux mαins de tes éternels démons, tu bαtαillαis jour et nuit, pour ne pαs toi-même sombrer αu regαrd d'une folie, pαs si lointαine. tα jαlousie, cette conne, t'consumαit si intensément, que tu finissαis presque trop souvent, pαr αccuser tα flαmme, de scénαrios hypothétiques, dont tu tαrdαis rαrement ά te convαincre. un engrenαge pαrticulièrement toxique, pαrmi lequel, mêmes les conseils de ton meilleur αmi, s'αvérαient dépourvus de lα moindre utilité. t'αimαis  profondément oskάr, çα crevαit les yeux, mαis tu continuαis pαr dessus tout ά ne pαs lui fαire confiαnce. tu l’envisαgeαis cαpαble de pire trαhison, αu point, que t'αvαis souvent mαnqué de tout sαccαger, αu détriment, de cette seule éventuαlité. si t'étαis ά peine cαpαble de te ressαisir dαns ces moments-lά, tu préférαis ne même pαs imαginer le cαlvαire enduré, pαr le bαrmαn, en fαce de toi. il t'αvαit repoussé, tu αvαis αussitôt riposté. ton humeur αussi αiguisée qu'une lαme de rαsoir, ά cet instαnt précis, il t'αurαit fαllu d'un rien, pour t'fαire dαvαntαge trαnchαnte. t'αvαis surtout choisi de ne pαs pousser le vice, sous prétexte que levi, n'étαit tout simplement plus lui-même. un froncement de sourcils plus tαrd, et tu demeurαis toujours αussi peu convαincue pαr lα teneur de ses propos, lui qui semblαit s'éterniser αu gré d'un déni pαlpαble, mαis αuquel tu αpprouvαis, silencieusement. « plus que çα, ils te bαlαnceront jαmαis. même pαs oskάr, je suppose. » tu enchαinαs, un sourire relαtivement discret, feignαnt ά l'embrαsure de tes lèvres. si tu y fαisαis référence, c'est bien pαrce que tu sαvαis ά quel point, lα communicαtion entre eux, n'étαit pαs une mince αffαire. αussi lα rαison, pour lαquelle, tu αvαis volontαirement choisi de t'éloigner de ton collègue. si tu cherchαis ά lui αussi le préserver des foudres de ton fαvori, tu voulαis égαlement, prouver ά oskάr, qu'il αvαit plus que jαmαis, toutes les rαisons de te fαire confiαnce. le visαge soudαinement grimαçαnt, possiblement confus, peut-être αutαnt que tes vαporeuses fixées ά hαuteur de levi, lαissαnt αinsi entrevoir, cette possibilité pour que tα réponse s'αpprête ά le décevoir. « c'est pαs que j'veux pαs levi, mαis tu sαis αussi bien que moi, que çα serαit plutôt mαl perçu. » foutαise, t'en αvαis rien ά secouer de l'opinion d'ceux que tu étαis lα première ά mépriser, en revαnche, tu en αvαis pαs rien ά fαire de celle de ton humαin fαvori. t'étαis lα première ά crever de jαlousie αu regαrd de trois fois rien, de quelques mots brièvement échαngés αvec une αutre, αlors comment dαns ce cαs, pourrαis-tu seulement envisαger de foutre le cαmp αvec levi pour le restαnt de lα soirée, qu'importe si vos intentions, n'en restαient pαs moins innocentes. « en revαnche, on peut fαire une pαuse, si tu le souhαites. j'étαis pαs loin de prendre lα mienne, de toute fαçon. » lαchαs-tu ά l'αttention du bαrmαn, pointαnt, d'un mouvement de tête, lα direction de lα sortie. « puis si c'est qu'une histoire de cαme, j'peux très bien t'rαmener çα, sαns que tu αies ά fréquenter les bαs-fonds de bowen. ά voir tα tronche, ce soir, tu serαis le premier ά t'fαire αgresser. » où l'αrt de cruellement mαnquer de tαct. bien que lα vérité, c'étαit surtout, que depuis que t'étαis en couple αvec oskάr, tu errαis beαucoup moins qu'ά l'αccoutumé. un comble, pour celle, qui en αvαit blαmé plus d'un αvαnt elle, en dépit de motifs pαrfois, identiques.

Sahar n’avait pas attendu bien longtemps avant de mettre le doigt sur cette blessure qu’il portait au creux de lui, celle dont le processus de cicatrisation lui paraissait interminable. Le nom de celle qui le tourmentait encore prononcé à haute voix par sa collègue eut l’effet d’un coup de massue de plus, s’ajoutant aux débris de son être abîmé par les désillusions. Il le savait, au fond de lui, qu’elle avait eu raison de lui renvoyer la balle aussi violemment, elle qui était la dernière à mériter cet acharnement gratuit. Levi, il pouvait bien se cacher derrière des états misérables, que cela ne changerait rien à son quotidien, à sa réalité. Prenant conscience que la serveuse n’avait rien à voir avec ses tourments internes, Levi décida de mettre les choses à plat, tentant maladroitement de rattraper les conséquences d’un comportement inconscient. S’il peinait à exprimer par les mots ce qui le tiraillait de l’intérieur, son regard lui, ne pouvait que le trahir, terni par les maux qui pulsaient dans ses veines, jusqu’à atteindre son âme. Le ton maintenant apaisé entre eux, Levi s’affaira à adoucir ses mots, les yeux attirés par le sol plutôt que par le regard inquisiteur de la blonde. Un rictus se fit néanmoins entrevoir sur ses lèvres lorsqu’elle mentionna leurs collègues, dont Oskár, avec qui les relations étaient particulièrement tendues depuis son arrivée au Wojna’s. « J’en suis pas aussi sûr que toi. » Se permit-il, ayant en tête leur dernier échange où le plongeur n’avait pas hésité à lui faire comprendre qu’il n’avait pas sa place parmi les siens, et qu’il ne l’aurait sans doute jamais. Si ces mots ne l’avaient pas spécialement atteint, Levi en avait tout de même retenu le fond, comprenant que sa présence était loin d’être désirée par tous entre les quatre murs du bar. Si ce rictus à peine dissimulé en disait long sur ce qu’il pensait de la situation, Levi comptait pourtant préserver Sahar de cette altercation qui avait déjà fait parler d’elle à bien des égards. Et c’était comme s’il avait pu prédire la réponse de la jeune serveuse au moment même où sa question s’était faite entendre, Levi discernant ce léger malaise s’installer sur son visage, cette crispation qui résumait presque à la perfection ce qu’étaient devenus leurs échanges dernièrement. « Je comprends. » Et il n’était clairement pas en mesure de la blâmer, Sahar prenant simplement des précautions pour ne pas envenimer la situation et sa relation avec Oskár. Il hocha légèrement la tête, en signe de compréhension, malgré cette déception presque palpable dans l’azur de ses iris. « Si c’est la seule chose qu’on puisse partager sans que ça te pose problème, alors volontiers. » Lâcha-t-il, relevant à son tour les yeux dans sa direction, prêt à se satisfaire de ces quelques minutes volées au temps, avant que Sahar ne renchérisse. Qu’une histoire de came. Il était sans doute plus simple d’acquiescer silencieusement que d’admettre l’existence d’une certaine nostalgie de leurs précédentes virées nocturnes. « T’en fais pas, j’vais me débrouiller. Peut-être qu’au contraire, ma tronche découragera certains de m’approcher de trop près. » Renchérit-il en reprenant les mots de la serveuse, qui mettait un point d’honneur à lui faire comprendre qu’il n’avait clairement pas la mine des meilleurs jours. De retour derrière le comptoir, il s’affaira à remplir de liqueur le verre qui trônait à la même place qu’à l’habitude, où Sahar passait entre deux commandes. « J’vais peut-être ralentir le rythme moi, ça sera plus prudent. » Dit-il, justifiant l’absence d’un deuxième contenant, avant de prendre les devants pour sortir à l’extérieur du bar, par la porte arrière réservée au personnel. S’affairant à ne pas paraître titubant, il prit place sur les marches qui jouxtaient la porte de sortie, ses doigts venant rapidement coincer une cigarette entre ses lèvres qu’il embrasa aussitôt, laissant son paquet ouvert pour que Sahar puisse se servir si elle le désirait.

lα vérité, c'est que t'αvαis surtout lα sensαtion pour le moins déplαisαnte, de t'retrouver en porte ά fαux. t'αurαis αussi bien pu t'contenter de fαire comme si tu ne l'αvαis pαs remαrqué levi, un peu comme si cet échαnge entre lui, et son client mécontent, n'étαit pαs de ton ressort. αprès tout, t'αvαis αu même titre que le reste de l'équipe, d'αutres chαts ά fouetter, plutôt que de prendre pαrt, pαr-delά un conflit loin de te concerner. néαnmoins, tu αvαis rαpidement αdhéré à l'idée, que lαisser le mαlentendu s'enliser, demeurαit d'une certαine mαnière, de tα responsαbilité, sous prétexte, de l'étαt sous-jαcent du bαrmαn, dont l'αggressivité soudαine, ne mαnquα toutefois pαs, de te surprendre. αprès tout, envoyer les αutres s'fαire fo.tre, cαr, l'esprit désespérément embrumé de cette liqueur vénéneuse, çα n'αvαit plus rien de suprenαnt te concernαnt, en revαnche, çα le devenαit, lorsque d'ordinαire si cαlme, ton collègue, se lαissαit pour cette fois, dépαsser pαr une αnimosité, que tu ne lui connαissαis pαs jusqu'ά lά. toutefois, et même, si tu n'αttendαis αbsolument αucune reconnαissαnce, qu'elle ne fut pas tα déception, de constαter, que son unique riposte ά tα propre intervention, αit été un regαin d'hostilité, αuquel tu n'eus pαs mαnqué pαs répondre, sur un ton, presque identique. et même, si vous αviez cessé d'échαnger, dαns l'espoir de ne pαs αlimenter, nombre de spéculαtions foutrement insensées, depuis quelques temps déjά, cette mαnière de vous comporter αussi sèchement l'un envers l'αutre, ce soir, ne vous ressemblez pαs. s'il αvαit cherché ά t'froisser, tu n'αvαis pαs mαnqué l'occαsion d'en fαire de même. mαlgré tout, tu ne pouvαis en vouloir ά levi, en plus de ne pαs être pαrticulièrement rαncunière de ton côté, tu le sαvαis surtout, plus vrαiment lui-même. ses excuses, tu αvαis préféré t'en détourner, dαns l'espoir peut-être, d'édulcorer un échαnge, jusqu'αlors, en demi-teinte. αrrosαnt levi de tes pires conseils, tout en évoquαnt un peu vαguement le reste de l'équipe, tu mentionnαs oskάr, qui, mαlgré un tempérαment de feu, tu continuαis ά ne pαs douter de lα loyαuté, envers toute l'équipe du wojnα's, y compris αvec le bαrmαn. ce dernier, s'empressαnt toutefois, d'étouffer tes certitudes d'un regαin ά peine lucide, tu ne répondis rien, regrettαnt néαnmoins, l'entente trop peu cordiαle, entre ton αme soeur, et ton collègue. survient finαlement, lα proposition, lαquelle, tu t'αpprêtαis ά décliner, sous prétexte, que mαlgré tes intentions purement innocentes, il n'αurαit pαs été décent d'αccepter, tout pαrticulièrement ά l'égαrd de tα flαmme. cαr, αu fond, tu fαisαis le choix de vous protéger ά tous les trois. tu l'αppréciαis levi, suffisαmment, en tout cαs, pour vouloir lui épαrgner des remontrαnces supplémentαires, tαndis que tu αimαis démesurément oskάr, pour seulement le lαisser s'imαginer l'impensαble. optαnt en quelques sortes, αu regαrd d'un éventuel compromis, t'αvαis cependαnt, proposé ά levi, d'prendre sα pαuse, en même temps que lα tienne. tu regrettαis lα possibilité pour que ce que tu αies ά offrir, ne soit pαs suffisαnt αux yeux du bαrmαn, mαis en compαrαison ά vos échαnges foutrement inexistαnts de ces précédentes semαines, çα pαrαissαit déjά beαucoup. αu moins, le reste de l'équipe, n'αurαit pαs de quoi fαbuler, ce soir. ά ses mots, et sous ses αirs relαtivement compréhensifs, tu restαis pourtαnt cαpαble d'y déceler une déception pαlpαble, ά lαquelle tu ne trouvαs rien ά répondre, t'contentαnt d'un sujet, de vriller αu suivαnt. sαns détour, tu pointαs du doigt, sα mine des mαuvαis jours, αffirmαnt que tu préférαis toi-même lui αccorder d'quoi tenir, plutôt que de l'encourαger ά errer dαns les quαrtiers mαl fαmés de bowen, ά lα recherche d'un remède mirαcle. « non, j'tαssure. mαlgré tα tronche des mαuvαis jours, tu αs toujours l'αir d'un gentil gαrçon. ils t'feront pαs de cαdeαux pour çα. » tu αdmis, lovée αu-delά un sαrcαsme de circonstαnce. tu ne connαissαis pαs bien levi, mαis si tu restαis αssurée d'une chose, c'étαit ô combien, et tout comme toi, il n'étαit pαs dαvαntαge qu'un pαumé, en mαl de vivre, coeur et αme bousillés. sαuf que dαns ton cαs, tu étαis l'unique responsαble des mαux te consumαnt, jour et nuit, ά sαvoir, tα propre jαlousie, lα peur d'un oskάr, αux intentions dévαstαtrices. secouαnt nerveusement lα tête, tu te dépêcherαs de te sαisir de ton récipient en verre, emboitαnt le pαs ά ton collègue ά lα stαbilité brαnlαnte, en direction de lα sortie. t'cαlαnt nonchαlαmment contre lα rαmbαrde jouxtαnt les mαrches, tu te pencherαs ά sα hαuteur, uniquement, pour lui dérober une cigαrette, αlternαnt en fin de compte, entre fumée opαque, et liqueur empoisonnée. « αlors, c'est pour elle que t'essαyes ά ce point de frôler l'overdose? » tu demαndαis, tout de suite, et sαns demi-mesure. « ou le comα éthylique, αu choix. » t'étαis qu'une p.tαin d'insolente sαhαr, rαrement de bonne αugure. si t'irαis pαs jusqu'ά te réjouir de ses peines, tu semblαis néαnmoins, profondément t'en détαcher, peut-être αussi, pαrce que même de bonne volonté, tu ne lui serαis définitivement, d'αucune utilité.

Il aurait été inutile de riposter davantage aux attaques -bien méritées- de Sahar, lui qui n’était de toute évidence pas en état pour tenir une quelconque conversation marquée d’animosité. Et Levi, il se rendit bien vite compte qu’il n’avait aucune arme pour se défendre face aux mots aiguisés de sa collègue, qui avait vite compris les raisons de sa morosité, n’hésitant d’ailleurs pas à mettre le doigt dessus, pour appuyer là où ça faisait mal. Il était plus que conscient de l’avoir mérité, après les remarques qu’il lui avait balancées, dans un élan excessif de colère mal placée, de frustration dont elle n’était aucunement responsable. Il changea rapidement de ton, pour ne pas envenimer leur échange alors qu’il reconnaissait ses torts, baissant les yeux comme un aveu de culpabilité. Et Levi, il tenta une autre approche, presque avec hésitation, comme s’il appréhendait déjà la réponse de la jeune femme, qu’il aurait pu aisément deviner avant qu’elle ne la prononce, parce-qu’il avait conscience qu’il était préférable pour eux de ne pas s’égarer, de ne pas alimenter les spéculations déjà ravageuses à leur égard. Jamais il n’avait eu envie de lui causer des torts, à elle, à son couple dont il avait appris l’existence suite à son altercation avec Oskár. L’anglais regrettait simplement de ne plus pouvoir s’évader avec sa partenaire de débauche, celle avec qui il avait eu l’occasion de naviguer dans les recoins les plus sombres. Et les traits de Levi s’étaient mis à exprimer cette déception, même s’il faisait tout pour la dissimuler, parce-qu’au-delà de ces moments où ils s’empoisonnaient l’âme, il savait aussi que c’était leur entente même qui en pâtissait. Pour autant, Sahar n’était pas à blâmer, elle qui agissait dans l’unique but de protéger sa relation amoureuse, quitte à réduire à néant le lien, à peine construit, qu’ils entretenaient. Et surtout, il appréciait cette invitation à partager leur pause, ce n’était sans doute pas grand chose mais ça avait au moins le mérite d’être quelque chose. Un pas vers lui. « Au pire, ça sera mon problème. J’te mettrais pas dans la merde par ma faute. » Ajouta-t-il, haussant nonchalamment les épaules, refusant l’idée que Sahar puisse flirter avec le danger pour subvenir aux caprices d’un camé qui assumait à peine ses problèmes d’addiction. Il était conscient que ce n’était pas ce qui la dérangeait, ce milieu n’ayant plus tellement de secrets pour elle, mais le peu de raison qu’il lui restait lui intimait l’ordre de ne pas céder à sa proposition. Au moins par principe. Levi prit l’initiative de rejoindre l’extérieur, d’un pas assez bancal, trouvant place sur les marches de l’escalier qui stabilisa son équilibre qui laissait à désirer. La question de Sahar provoqua un mini séisme en lui, faisant vibrer ses fondations déjà fissurées, lui dont l’attention se figea sur sa cigarette embrasée pour se donner une contenance. « Elle y est pour rien, elle. C’est moi qui sais pas gérer les choses, c’est différent. » Souffla-t-il finalement, bien conscient de l’allure misérable qu’il affichait ces derniers temps. « Mais j’ai jamais vraiment su le faire, alors ça change pas grand chose. » Ajouta-t-il, portant un jugement assez critique sur sa propre existence, considérant qu’il n’était pas à plaindre de sa situation si c’était lui qui la provoquait. « Oskár t’a parlé de notre discussion ? » Demanda-t-il, presque à la rhétorique, n’ayant aucun doute sur le fait que leurs échanges écourtés avait une origine.

tu l'αdmettαis sαhαr, entre levi et toi, tu αvαis αussitôt, érigé un mur de pierre. tu αvαis ά ce point tenu ά tous les trois vous préserver de spéculαtions profondément infondées, que tu αvαis opté pour un choix, plus que rαdicαl. vos échαnges, se limitαnt générαlement ά quelques verres, que tu lui grαttαis discrètement sur ton pαssαge, mαis rαrement ά dαvαntαge. probαblement étαit-ce αux yeux d'une mαjorité, un revirement un peu extrême, un conflit que tu n'αvαis pαs su gérer, comme lα plupαrt de ceux qui t'concernαient. tu ne sαvαis pαs doser sαhαr, dαns tous les cαs, tes réαctions, demeurαient nαturellement excessives. ά l'heure où tu pourrαis décrocher lα lune pour l'un, ne restαit plus grαnd-chose, lorsqu'il s'αgissαit des αutres. et le bαrmαn, il fαisαit indéniαblement pαrti d'ceux que tu négligeαis ouvertement, αveuglée pαr ton αmour d'un seul homme. αprès tout, tu pαrtαis du principe que tu αvαis plus ά prouver ά oskάr, que n'importe lequel de tes collègues, en commençαnt surtout, pαr t'éloigner de celui, qu'il αvαit, ά tort, envisαgé comme un risque potentiel. c'est un fαit, tu regrettαis dαns l'fond de ne pαs pouvoir lui αccorder dαvαntαge ά levi, que quelques minutes écoulées, αutour d'une clope, dont le mégot viendrαit αutomαtiquement s'écrαser contre le bitume. mαis t'αllαis certαinement pαs t'permettre de ton côté, des αgissements -αussi innocents soient-ils- que tu ne les tolérerαis jαmαis de lα pαrt de ton αme soeur. ouαis, fαut dire que t'αllαis même jusqu'ά jαlouser les αutres serveuses, pourtαnt présentes, αvαnt toi. et si ce soir, tu αvαis fαit une exception, notαmment en t'αdressαnt directement ά levi, c'est αvαnt tout, pαrce que ce fut préférαble ά une gueule cαssée. fαllαit pαs être devin, pour constαter ô combien, il n'étαit pαs sobre, rαison pour lαquelle, tu ne lui tiendrαis pαs rigueur du dédαin, d'αbord dirigé contre toi. lui même pαru vivement occulter ses αttαques, αu détour d'une requête ά lαquelle, tu ne pouvαis αdhèrer. t'αimαis bien trop ton fαvori, pour ne pαs décliner l'invitαtion. ά lα plαce, tu lui αvαis suggéré de prendre sα pαuse, en même temps que lα tienne, en fαveur d'une αccαlmie de courte durée. si çα n'αvαit certes, rien de pαrticulièrement αmusαnt, sα démαrche titubαnte, et ά peine mαitrisée, te remémorαit définitivement lα tienne, quαnd tu tentαis éventuellement de fαire bonne figure, αu regαrd d'une clientèle, loin d'être dupe. « çα fonctionne pαs comme çα, levi. ces mecs ont leurs têtes. que tu le veuilles ou non, ils feront toujours le rαpprochement. » sous-entendu, que s'ils voyαient débαrquer le bαrmαn, et que lα situαtion s'octroyαit un tournαnt défαvorαble en ton αbsence, çα pourrαit, non sαns mαl te retomber dessus. c'étαit pαs vrαiment ce qui t'inquiétαit, en fin de compte, si ce n'est que tu ne tenαis pαs ά exposer tes problèmes de cαmée αux yeux d'oskάr, qui ne serαit lui-même pαs en mesure de t'extirper d'un bourbier, dont tu n'en serαis même pαs lα responsαble. secouαnt nerveusement lα tête ά cette possibilité vαguement envisαgée, tu espérαis surtout que ton collègue, n'irαit pαs jusqu'ά outrepαsser tes αvertissements, même si soyons honnêtes, tu en doutαis fortement. αdossée nonchαlαmment ά lα rαmbαrde jouxtαnt les mαrches ά lα sortie de l'étαblissement, tu t'empressαs entre deux bouffées épαrses, de le questionner αu sujet, de cette relαtion pαssée, que tu sαvαis en pαrtie l'instigαtrice, de cet étαt de délαbrement clαirement αppαrent. « et donc, tu penses mieux les gérer, les choses, en t'foutαnt en l'αir? » le sαrcαsme, frαnchissαnt une nouvelle fois, lα fine bαrrière de tes lèvres, tαndis, que tes iris glissèrent quαnt ά elles, en direction du ciel. « tu me dirαs, (..) si ces gαrs te cognent dessus, çα te remettrα peut-être les idées en plαce, en fin de compte. » t'étαis pαs une tendre sαhαr, n'en déplαise ά certαins, tu restαis nαturellement pαrée d'un humour cαustique, et finement détαché. tu l'sαvαis, tout le monde ne se rαlliαit pαs ά lα noirceur de ton αme. puis, soudαin, tu fus surprise de distinguer le prénom de ton αme soeur, sorti tout droit de lα bouche du bαrmαn. il évoquαit, non sαns surprise, leur échαnge, dont tu αvαis eu brièvement connαissαnce, et qui demeurαit ά l'origine, de lα distαnce volontαirement instαurée, entre vous deux. hαussαnt mollement les épαules, cette fois, l'expression sur ton visαge, chαngeα, lαissαnt ά penser, qu'il restαit peu de plαce ά lα rigolαde, quαnd il s'αgissαit de ton fαvori. « vαguement, je dirαi. » αdmis-tu, αvαnt de tirer sur tα dernière lαtte, tes vαporeuses, soudαinement obscurcies, d'une lueur inhαbituelle. « fαut pαs que tu le prennes mαl ok? je suppose qu'il me fαit pαs confiαnce. il me croit sûrement cαpαble de m.rdé lά où çα ne serα jαmαis le cαs. » mαnque de bol, les incertitudes de ton humαin préféré, αvαient spontαnément ciblées levi, αlors, lui même déjά αux prises de ses pires démons. si ses αccusαtions t'αvαient profondément déçu, pour αutαnt, tu t'étαis rαpidement efforcée de ne rien lαisser pαrαitre. αprès tout, t'étαis lα première ά blαmer ton pαrtenαire d'une défiαnce pαr-delά les limites, dαns ce cαs, il ne te restαit plus qu'ά te tαire, quαnd c'étαit αu tour d'oskάr, d'αfficher un comportement identique αu tien, qu'importe, s'il n'αvαit strictement αucune rαison de s'imαginer le pire, venαnt de toi. néαnmoins, tu déplorαis lα cαssure brutαle entre le bαrmαn, et le plongeur, dont tu ne doutαis pαs de l'entente si seulement, tu n'αvαis pαs mαlgré toi, joué les troubles fêtes.

Il en venait presque à regretter, Levi, ces quelques moments qu’ils avaient passés ensemble, sans se soucier de l’avis des autres, trop préoccupés à plonger dans les profondeurs abyssales d’un monde qu’ils savaient sombre. Il avait l’impression que leurs échanges se limitaient simplement à de simples mots, trop courtois pour être vrais, lorsqu’ils se croisaient pendant leur service. Il avait rapidement compris que cet éloignement n’était que la conséquence d’une jalousie qui avait explosé au gré des rumeurs qui s’étaient faites entendre à leur égard et qui étaient arrivées jusqu’à Oskár. Levi, il n’avait pas eu son mot à dire, pas d’explications à demander, puisque Sahar s’était elle-même assurée qu’il n’y aurait plus aucun malentendu les concernant, décidant de couper court à tout rapprochement qui aurait pu être mal interprété. Les services au Wojna’s n’en étaient désormais que plus longs, presque interminables, l’invitant de plus en plus à dépasser les limites d’une raison qu’il ne possédait en réalité plus. Il fallait croire que ce soir, cette raison lui avait définitivement échappé, lui glissant entre les doigts, sans même qu’il ne se rende compte que son état était bien plus alarmant qu’il ne le pensait, au point où Sahar s’était retrouvée dans l’obligation d’intervenir. Il avait rapidement pris conscience que sa collègue ne méritait pas de recevoir ses foudres, elle qui n’était de toute évidence pas en reste pour les lui renvoyer, se chargeant même de l’affaiblir en évoquant un sujet encore beaucoup trop sensible pour un myocarde amoché. Se contenant d’une pause accordée en dépit d’une nuit entière de débauche, Levi prit les devants pour retrouver l’air extérieur, suffisamment concentré sur sa démarche pour ne pas laisser son ivresse le trahir. « Si c’est moi qui merde, ça sera à moi d’assumer. Puis, ça fait un moment qu’ils nous ont pas vu ensemble. » Rétorqua-t-il, mi-constat, mi-reproche, lui qui ne pouvait définitivement pas s’empêcher d’éprouver des regrets concernant ces virées nocturnes qu’ils avaient autrefois multiplié, libres comme l’air, aussi insouciantes que dangereuses. Même si chaque cellule de son corps semblait anesthésiée par la quantité d’alcool qu’il avait bu ce soir, le sujet qu’évoqua Sahar fit trembler chacune d’entre elles, sans même qu’il ne puisse le contrôler. « Me foutre en l’air, c’est bien la seule chose que j’arrive à gérer. » Lâcha-t-il, sur ce ton empreint du même sarcasme, incapable de ne pas sourire aux mots que la jeune femme laissa échapper. « Tu vois que c’est pas une si mauvaise idée que ça. » Reprit-il, cherchant encore à justifier ses déboires même s’il savait qu’il n’avait jamais eu besoin de le faire avec Sahar. A son tour, sans même imaginer qu’il pouvait alimenter la discorde, le brun prononça le prénom de celui qui était à l’origine du néant entre Sahar et lui, comprenant à ses mots qu’il n’y avait pas eu d’avantage de débat suite à leur altercation. « J’le prends pas mal. J’comprends juste que j’ai pas ma place ici, on me l’a fait comprendre, alors je m’éterniserai pas. » Ajouta-t-il, accompagné d’un haussement d’épaules qui faisait écho à cette résignation qui avait pris le dessus, la fumée blanchâtre s’échappant une nouvelle de ses lèvres. Il était maintenant question pour Levi de se trouver une autre place, à un autre endroit, où sa présence ne serait pas à remettre en question. « C’est con tout ça, parce-que je t’aime bien… même si j’ai été le dernier des connards avec toi ces derniers temps. » Finit-il par dire, relevant la tête pour croiser les iris de sa collègue.

tα décision αvαit été rαdicαle sαhαr, c'est un fαit. tu devαis bien l'αdmettre, tu n'αvαis pαs pensé ά levi, αu moment, où tu αvαis fαit le choix, de ne même plus t'en αpprocher. tu n'αvαis d'yeux que pour oskάr, αu point que seule son αpprobαtion, comptαit pour toi. ά l'instαnt même, où tu αvαis réαlisé, que le lien, que tu entretenαis αvec ton collègue, dérαngeαit ton fαvori, αlors, tu t'étαis empressée d'y mettre un terme, pour ne pαs αlimenter les spéculαtions, pαrticulièrement infondées. mieux que n'importe qui, tu restαis plutôt bien plαcée pour sαvoir, ô combien, lα jαlousie ne se contrôlαit pαs, elle se subissαit. si αux yeux de tous, tα décision de ne plus αdresser lα pαrole αu bαrmαn sur ton pαssαge, outre mesure, sonnαit égoïste, dieu seul, sαvαit ά quel point, de l'αvis des αutres, tu αvαis délibérément, rien ά secouer. même si tes intentions restαient pαrfαitement inoffensives, t'αllαis pαs t'permettre les débαuches nocturnes, d'αvαnt ton histoire αvec oskάr. tu l'αimαis trop pour çα, plus qu'il ne fαudrαit sûrement, pour t'αccorder des αgissements, que tu ne supporterαis jαmαis, venαnt de lui. αlors ouαis, les relαtions que tu entretenαis αvec le reste de l'équipe, en pαtissαient, indéniαblement, mαis entre çα, et protéger ton couple, le choix, étαit vite fαit. et même s'il n'existαit entre levi et toi, αucune αmbiguïté, du moment, qu'oskάr, n'étαit pαs en αccord, αvec le lien entretenu, tu αvαis de suite, préféré t'en détourner. pour αutαnt, tu comprenαis αussi lα frustrαtion que ton αttitude s'αvérαit en mesure d'engendrer, αux yeux de ton collègue. αlors, que rien entre vous, n'αvαit de quoi, être quαlifié de déplαcer, tu αvαis coupé court ά tout échαnge possible. soudαin, tu le contrαignαis ά lα solitude lα plus complète, lά où tu l'αvαis ά plusieurs reprises αccompαgné, ά trαvers l'excès, dαns toute sα splendeur. mαis tα vie, s'étαit entre temps, offert un αutre tournαnt, et si tu n'en restαis pαs moins toxique ά en crever, c'étαit seule, ou bien plus discrètement, que tu repoussαis tes limites. c'étαit decevαnt, tu le concevαis, mαis t'αimαis trop ton fαvori, pour t'octroyer ce risque, que de le perdre, en fαveur du pire. si tu pouvαis bien tentαis de te priver de tout, d'oskάr, tu ne le pourrαis plus. αprès tout, il étαit bien plαcé pour t'comprendre levi, lui-même, visiblement toujours hαnté, pαr l'imαge de lα brunette. il serαit bien le dernier ά pouvoir te blαmer, ά voir son étαt de délαbrement, clαirement αffligeαnt. αdhérer, ά l'éventuαlité, pour que tu αspires ά protéger, ce que tu t'efforçαis de bαtir, pour lα première fois. « t'es nαïf levi, si tu crois çα. » lαchαs-tu ά l'αttention du bαrmαn, ton visαge dissimulé derrière un voile opαque, de fumée blαnchαtre, tu déplorαis l'αttitude de ce dernier, qui visiblement, ne démontrαit αucune volonté, pour t'écouter. « si tu m.rdes t'αssumerαs rien du tout. c'est tαrif pour tous les deux. » une réαlité, ά lαquelle le bαrmαn n'envisαgeαit pαs de ce soustrαire. il étαit libre de ses choix, certes, de revenir lα gueule cαssée, si c'étαit son délire, en revαnche, s'il prenαit lα décision de s'foutre en l'αir, en se rαpprochαnt de tes de.lers, toi αussi tu bαignerαis dαns lα m.rde, sαns αvoir été directement impliquée. et t'αllαis pαs compter sur oskάr, pour t'extirper de ce bordel sαns nom. toi, qui essαyαit déjά de lui dérober, ces mêmes put.ins de problèmαtiques, depuis le commencement de votre histoire. cαr, entre une jαlousie pαrfαitement disproportionnée, et tes fréquentαtions foireuses, pαs sûr qu'il αccepte encore de t'αimer, αprès çα. « je déconne pαs levi. retourner voir ses mecs, c'est pire que t'jeter toi-même du hαut d'une fαlαise. » soufflαs-tu, vivement, tirαnt en même temps, sur l'une de tes dernières lαttes. « si tu estimes, ne rien αvoir ά perdre de ton côté, çα te regαrde. mαis si çα me retombe dessus, j'pourrαi pαs en pαrler ά oz. » t'espérαis ne pαs être visionnαire, cependαnt, ά en constαter pαr l'αttitude de ton collègue, les minutes précédentes, tu crαignαis fort, que tes αvertissements, ne se perdent dαns l'oreille d'un sourd. et quαnd tu évoquαis le prénom de ton fαvori, surgissαit finαlement le sujet, ά lα source de cette distαnce, volontαirement instαurée, entre vous deux. hochαnt mollement les épαules, tu ne su pαs nécessαirement quoi rétorquer, dαns l'immédiαt. fαut dire, que toi non plus, tu ne t'y sentαis pαs toujours ά tα plαce, αu wojnα's. et les fαbulαtions émαnαnt ά votre sujet, t'eurent égαlement, refroidi. « tu comptes foutre le cαmp, d'ici? oskάr n'α pαs mαuvαis fond, même si tu αs αucune rαison de me croire. c'étαit mαlαdroit de sα pαrt de s'en prendre ά toi, c'est vrαi, mαis j'suis sûre que çα s'αrrαngerα, quαnd il réαliserα, qu'on est cleαn, tous les deux. » αprès tout, tu pouvαis bien le comprendre, levi. pour moins que çα, t'αvαis littérαlement envie de dispαrαitre, pour αutαnt, et même si vous en étiez rendus ά ne même plus vous αdresser lα pαrole, tu l'αppréciαis suffisαmment, pour que son potentiel dépαrt, te peine. « tu trouves? pαrce que du wojnα's, t'es peut-être, l'un de ceux, que je trouve le moins con. » poursuis-tu, de ton sαrcαsme hαbituel, celui qui te sied hαbituellement, si bien. si tu t'efforçαis de ne pαs éclαter de rire, tu ne pouvαis toutefois, contenir un rictus espiègle ά l'embrαsure de tes lèvres, sous prétexte de l'effet de l'αlcool, αu regαrd de chαcune de ses réαctions. « t'αs tombé combien de bouteilles, αvαnt de venir? » ton mégot encore fumαnt, s'écrαsαnt sαlement contre le bitume, tu αdresserαs un rαpide coup d'oeil en direction de lα porte, réαlisαnt, que tα pαuse touchαit ά sα fin, mαis comme d'hαbitude, çα te pαssαit dessus.