We are not loosing her (w/Mercedes)

Je m'arrêtais sur le bas côté, c'était trop beau pour être vrai en réalité, je m'étais leurrée. Notre histoire se terminait et je pleurais, complètement, je pleurais en l'écoutant, me mordant la lèvre, pour éviter de hurler.

- Du temps pour quoi ? Pour qui ? Répondis-je en essuyant mes larmes, j'étais sur le point de me briser devant lui. Tu m'as .... tu ne m'as pas regardé, tu as tout laissé tomber, moi, nous, nos projets, tu as tout arrêté... et d'un côté je ne t'en veux pas, Pénélope a besoin de toi. Mais j'ai le sentiment que tu n'as plus besoin de moi, ou que tu n'as jamais eu besoin de moi.

Je pleurais, encore et toujours, je pleurais... alors qu'il était en train de broyer les derniers battements de mon coeur entre ses mains. Je ne savais pas quoi répondre à ça !

- Je ne sais pas si... peut être que notre histoire n'avait aucun avenir, et ça me tue, je n'ai jamais aimé comme ça, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme toi, au point de me mettre de côté, et de faire passer l'autre avant moi. Je ne suis pas arrivée en F1, par hasard, c'est toi... je ne suis pas arrivée en Australie par hasard, c'est toi... Alors je pourrais rentrer, retourner aux USA, reprendre ma vie là bas, et oublier jusqu'à ta date de naissance. Mais j'y arrive pas. Oui j'ai eu des aventures, des rencards, des baisers d'autres pendant ces semaines, et j'ai vraiment essayé d'avancer, avec leur soutien, avec le soutien de l'équipe aussi, et des fans.

Je baissais le regard en regardant mes mains, laissant le silence emplir la voiture et contre toutes attentes, je redémarrais la voiture, direction New Castle.

- Je ne veux pas, je ne peux pas mettre un point à notre histoire sur le bas côté d'une route. Je ne veux pas me dire que c'est terminé, si tu ne m'aimes plus, si tu veux ne veux plus de moi, j'attends... j'attends que tu le dises haut et fort Knox Hendrix !

Je n'arrêterais la voiture, que lorsqu'il m'aura dit ces mots.

Je l'avais à nouveau fait pleurer, j'enchainais les erreurs avec elle et je n'avais pas la moindre idée de comment rattraper le coup. Elle me demandait de lui dire que je ne l'aimais plus, mais je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas lui mentir à nouveau. Alors après qu'elle ai redémarré, je me tournais vers la fenêtre pour broyer du noir dans mon coin. Je gardais les larmes aux portes de mes yeux en essayant de tout mon être de ne pas craquer.

Je t'aime Mercy. Finis-je par dire d'une voie étranglée après plusieurs dizaines de kilomètres parcourus. Je ne la regardais toujours pas et je ne comptais pas me retourner parce que l'idiot que j'étais n'arrivait pas à garder une expression neutre. Mais je ne pense pas que j'arriverais à te rendre heureuse. Je t'ai fait souffrir pendant un an et je ne peux pas te promettre que je pourrais faire mieux si tu restes avec moi. Je vais continuer à te blesser, encore et encore et ce n'est pas juste pour toi. J'essayais discrètement d'essuyer une larme qui avait réussi à couler sur ma joue. Puis le sourire que tu avais quand tu as sauté dans les bras de cet homme après le dernier grand prix, tu ne l'as jamais eu avec moi. Il réussira peut être à t'apporter ce que je n'ai pas réussi. Jusqu'au bout je méritais des claques. Je la poussais dans les bras d'un autre alors qu'au fond de moi je la voulais. Je l'aimais, je n'arrivais pas à vivre sans elle...

Je nous imaginais mariés, avec une petite tête blonde aux côtés de Pénélope. Je nous voulais heureux Mercy. Je sais que j'ai merdé, qu'à cause de moi on n'aura jamais tout ça. J'aurais du y rester quand j'ai eu mon accident... Ça t'aurais épargné bien des choses.

En fait j'avais toujours cru, que le pire pour moi, serait d'entendre : c'est terminé Mercedes, entre nous, tout est finit. J'avais tort, ce qui était pire, c'était ce qu'il venait de dire, il avait jeté l'éponge, et l'amour ne nous sauverait pas. Je ralentis, jusqu'à m'arrêter en plein milieu de nul part, je décrochais ma ceinture, et je sortis de la voiture, pour aller marcher en direction opposée de la voiture, au milieu de cette parcelle de désert australien. Rien à foutre des serpents en cet instant précis, je manquais d'air dans la voiture, je manquais de réponse, et il en avait trop dit. Je me doutais qu'il sortirait de la voiture au bout d'un moment.

- Alors c'est terminé... Waouh... quel manque de courage pour un multiple champion du monde... quel manque de couilles. T'es pas foutu de te battre pour moi... d'accord... j'ai compris. Et bien tu as gagné, je ne me battrais pas, cette fois ci, malgré tout, je ne me battrais pas pour te récupérer. Tu as exactement ce que tu voulais, non ? Que j'arrête totalement de me battre pour toi, pour que tu puisses t'apitoyer sur ton sort, pauvre Knox... incapable de trouver quelqu'un dans sa vie, quelqu'un qui ferait tout pour lui, qui le sauverait de ses démons, et l'élèverait au rang de dieu intouchable. Je croisais les bras sur mon torse, en le regardant d'un air mauvais. C'est pas ce que tu sais faire de mieux, dire que les sentiments t'accablent, que tu es qu'une pauvre victime des femmes avec qui tu étais, que c'était la faute à pas de chance ??

Je marchais pour m'éloigner de lui, j'avais besoin d'espace seule.

- Appelles un taxi, je te ramène pas.

Sa colère finit par déclencher la mienne et je descendis de la voiture en faisant claquer la portière derrière moi. J'étais partagé entre colère et tristesse, mais il était toujours plus facile de gueuler plutôt que de montrer ce que l'on ressentait vraiment.

You're the one fucking someone else ! Aboyais-je soudainement. Alors oui, je suis peut être le roi des cons, mais en attendant je ne te demande pas de m'aimer pendant que je m'envoie en l'air avec une autre.

C'était horrible, car je l'aimais et au fond de moi je savais qu'elle m'aimait aussi, mais nous étions incapable de communiquer. Le coup de grâce arriva lorsqu'elle m'annonça que j'allais devoir me trouver un taxi pour rentrer. Nous n'étions pas à Manhattan, elle m'abandonnait au milieu de nul part alors qu'il n'y avait pas une ville aux alentours, pas même un peu de réseau pour appeler quelqu'un. Mon regard la détailla de bas en haut avant d’acquiescer. Je retournais à la voiture pour prendre Dodger et mon sac. Quelle connerie j'avais eu de monter dans cette foutue voiture ce matin. Je partis à l'opposé de là où elle se trouvait, je ne suivais pas la route, je voulais juste m'éloigner d'elle. Mon chien ne voulait pas me suivre, sentant surement que je l'embarquais dans une énième galère, il trainait et regardait en arrière et je finis par le lâcher. Je n'allais pas le forcer à me suivre.

Le soleil tapait fort en ce début d'été et je n'avais ni casquette, ni eau, aucun réseau et aucune volonté de rejoindre une ville pour rentrer chez moi. Je m'étais laissé tomber à genoux au beau milieu de nul part pour hurler toute ma frustration. J'avais atteint le bout du bout. Je ne pouvais pas encaisser plus. J'aurais pu lâcher prise si une petite voie ne me rappelait pas que j'avais Pénélope, que je ne pouvais pas la laisser tomber. La seule et l'unique qui m'acceptait tel que j'étais.