keep on blinking at the moon (ella)

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“Hey. Tu dors ?” Avait pianoté Reyansh sur le clavier tactile de son téléphone portable, envoyant ce message à Ella, dont la chambre était à l’étage inférieur au sien. Lui avait une chambre dotée de grandes fenêtres vitrées donnant sur la piscine du toit, on aurait dit qu’il vivait dans une serre et d’ailleurs, c’est là-dedans qu’il faisait pousser ses toiles, des peintures pour la plupart abstraites mais dont l’une prenait de plus en plus les traits d’Ella, finalement. Coupe de vin rouge en main, Reyansh sourit en voyant trois petits points apparaître sur le fil de leur conversation. Elle ne dormait pas. Il lui proposa de monter le rejoindre. Elle accepta de le joindre pour une coupe de vin, il ne lui faudrait qu’une coupe supplémentaire à monter. Il prit une gorgée de son propre vin en laissant tomber son téléphone sur son lit, retournant vers ses toiles un moment. Il avait les cheveux en bataille, ne portait que des caleçons et un tee-shirt, il aurait normalement été prêt à aller au lit mais il ne trouvait pas sommeil. Il n’était que onze heures, environ, et il était rare pour lui de s’endormir avant les deux heures du matin passées. Il avait du mal à cesser de penser à Ella, qui avait laissé sa marque sur son cœur et dans ses songes. Il ne rêvait que d’elle et de ses baisers. Il n’avait plus l’inspiration pour quoi que ce soit d’autre que son visage. En entendant la porte s’ouvrir à l’extérieur, il tourna la tête vers la piscine, qu’Elle était en train de longer, s’approchant de sa chambre. Il sourit en faisant quelques pas pour la rejoindre, à l’entrée de sa chambre, dont la porte était déjà ouverte pour laisser pénétrer la douce brise. Leurs yeux étaient légèrement endormis mais leurs sens complètement éveillés. « Bonsoir. J’ai eu un peu peur de te réveiller avec mon message. Je suis content que tu étais debout. » Il attrapa la coupe de vin vide qu’elle avait entre les doigts, et au passage, il se pencha vers elle pour l’embrasser, l’adossant tout doucement au cadre de la porte. Ça lui avait manqué, ces lèvres, ce souffle chaud, cette douceur.

23h – Musique douce dans les oreilles, petite lumière dessinant une constellation au plafond, ronronnement du chat sur le ventre, Ella profite de ce moment pour se ressourcer. Le calme et la tendresse du félin, la recette idéale. Et pourtant, elle n’y arrive pas. Rien ne pouvait calmer sa tête, et encore moins son cœur. Il est toujours là, dans ses pensées et dans ses mouvements. Impossible qu’il en sorte. Toutefois, cela ne lui déplaît pas, au contraire même, elle est vraiment heureuse depuis et tout devient si beau. C’est comme s’il avait transformé son petit monde en univers de galaxie à explorer. Bip. Dur retour à la réalité, Ella saisit son téléphone en main se demandant qui pourrait bien lui envoyer un message si tard. Soudainement, son visage s’illumine à la lecture de son nom. Comment pourrait-elle refuser son invitation ? C’est ce dont elle attendait le plus. Elle embrasse son chat tout en lui expliquant la bonne nouvelle comme s’il allait comprendre jusqu’à se rappeler que Reyansh en est allergique. D’un petit saut, elle fait descendre Max de ses genoux, et cherche rapidement des vêtements qui ne sont pas envahis par les longs poil de la bête. Malheureusement, elle devra le laisser seul ce soir car elle ne souhaite pas le voir malade. Surtout pas maintenant. Elle se faufile ainsi hors de sa chambre, saisit rapidement un verre à vin, se précipite vers les escaliers, longe la piscine et… le voit, les cheveux animés par la légère brise. Le regard d’Ella s’illumine, ses jambes tremblent, son sourire s’agrandit. Elle se rapproche de lui tout en écoutant sa voix la bercer, lui donne sa coupe de vin, et se laisse embrasser. Les mains d’Ella viennent se poser automatiquement sur le creux de ses hanches. Puis, vient le tour de son odeur de lui caresser les narines, suivi par le contact de sa peau qui adoucit ses mains, et, enfin le goût de ses lèvres pour éveiller toutes ses papilles. Tous ses sens prennent vie. Tout devient plus clair, tout est en éveil, et Ella peut désormais se reposer, se détendre, laissant disparaître doute et peur. « Et je suis contente d’avoir reçu ton message. »  Elle regarde son verre de vin. « Et je suis aussi contente de voir que tu aies choisi le vin, je me serai sûrement trompée »  ajoute-t-elle en riant tout en entrant dans sa chambre, lui tendant la main pour qu’il la suive. Maintenant qu’elle est avec lui, elle se sent bien. Avec lui, la nuit peut durer une éternité mais paraître si courte. Avec lui, tout est possible.
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23hish - Rien que le fait de la retrouver, rien que le fait de la voir, là, à l’autre bout de la piscine et de plus en plus proche de lui, cela suffisait à ensoleiller la nuit de Reyansh. Il suivit le reflet de ses pas sur l’eau de la piscine, avant de l’accueillir dans ses bras dès son arrivée à la hauteur de la porte de sa chambre. Il lui dégagea les mains pour que celles-ci puissent parcourir son propre corps, il s’était ennuyé de ses paumes chaudes et de ses caresses contre sa peau. Il s’ennuyait tout le temps, n’importe quand, d’elle. C’était aussi simple que ça, c’était en permanence qu’elle habitait ses pensées. Les lèvres de Reyansh tout de suite allèrent retrouver celles d’Ella, parce que c’est ce dont il rêvait depuis qu’elle avait accepté de monter le rejoindre et, soyons honnêtes, depuis bien avant cela. Il se détacha d’elle en sachant fort bien qu’il pourrait recommencer dès qu’il le désirait, et elle aussi. Il sourit quand elle parla du vin. « On se trompe rarement avec le vin pour accompagner les fins de soirée. Et … je dois admettre que je prends mon rôle de contrôleur de vin très au sérieux, tout ce qui rentre ici est acceptable. » Lâcha-t-il en hochant la tête avec sérieux, les sourcils légèrement froncés. Il sourit bien vite, se tournant dos à Ella afin de rejoindre sa table de chevet où se dressait la bouteille de vin rouge déjà ouverte. Il en versa le liquide foncé dans la coupe de la jeune femme, et revint vers elle pour la lui donner. Il reprit la sienne, du même coup, qui l’attendait sur l’une de ses tables de travail abîmée par ses longues heures de création. Rey passa une main dans ses cheveux afin de dégager son front, il avait constamment des boucles qui lui tombaient devant les yeux, autrement. « Comment ça se fait que tu ne dormais pas ? » Demanda-t-il. « Je t’avertis, en montant ici, tu t’engages à t’endormir très tard. » Il n’était pas fatigué, Reyansh, il avait envie de profiter de la présence d’Ella, de regarder les étoiles filantes avec elle, de sauter dans la piscine sous la lumière de la lune, de lui faire l’amour, de la dessiner pendant des heures. Tout sauf dormir et perdre ces précieuses heures à ses côtés.

Savoir qu’elle allait le retrouver, là, ce soir,  alors que ce n’était pas prévu, rend la nuit spéciale aux yeux d’Ella, bien différente des autres. Depuis quelques temps, Reyansh habite ses nuits, et se faufile dans ses rêves, dans ses pensées, du soir au matin. Et le tourbillon qu’il a créé ne s’arrête plus. Il est là, et reste là. Pourtant, Ella ne veut pas le faire partir, elle est heureuse, et elle veut que cela dure pour toujours. C’est pour cela qu’elle n’hésite pas une seconde à le rejoindre, et se dépêche d’y arriver le plus vite, pour ne manquer aucun moment. L’adrénaline monte à chaque marche, son cœur bat de plus en plus fort, ses pommettes rougissent, tout s’accélère, et tout tourne, tout est flou autour seul le chemin pour le retrouver reste net. Ella est transportée par cette danse jusqu’à.. jusqu’à le voir, là, où plus aucune pensée ne traverse son esprit, où tout découle de sens, où tout est si facile. Et ce premier échange de baiser témoigne de leur harmonie et de la douceur qui règne entre les deux. « Alors j’espère que je le suis aussi. » dit-elle en riant, comme si elle en doutait. Toutefois, l’entendre le confirmer lui ferait du bien, elle qui est toujours inquiète, elle qui se soucie de tout. Ella se dédouane de la tâche du vin, sachant pertinemment que Reyansh sera meilleure qu’elle, et qu’elle ne sera pas déçue. Elle le regarde œuvrer, observe tous ses faits et gestes. Puis, elle lâche un petit rire, non qu’elle se moque de lui, mais le voir relever ses cheveux le rend encore plus beau, plus mignon, et cela a le don de laisser le cœur d’Ella s’emporter.  « Je me demandais quel vin allai-je boire. » Avec lui, Ella a toujours envie de rire, plus rien ne peut être triste, et des fois, elle a envie de tenter l’humour, pour le meilleur ou surtout le pire. Car après tout, pas grave, c’est juste devant lui, et si jamais il se moque d’elle, elle aura au moins réussi à revoir son sourire.  « Et toi ? » demande-t-elle aussi, même si elle sait que Reyansh a tendance à s’endormir plus tardivement qu'elle et se lever aussi beaucoup plus tard.. Pourtant, les voilà, tous les deux, s’apprêtant à ni s’endormir, ni à se lever, à se moquer du temps qui passe, à défier les bras de Morphée, et à rire de leur cernes, tant qu’ils sont ensemble. « Est-ce nécessaire le sommeil ? » répond-elle, amusée, désirante de voir les heures défilés comme des secondes. Ella se moque des conséquences sur le lendemain. Plus rien ne compte. Sauf lui. Sauf cette envie de passer du temps en sa compagnie, de rire aux éclats, de jouer aux gamins, de boire du vin, de danser, de découvrir son corps.  « A notre nuit. » enchaîne-t-elle, en levant sa coupe, curieuse de goûter au vin, curieuse de découvrir la nuit avec lui.

Il recula la tête, surpris de cette incertitude venant d’Ella, surpris de ces mots sortis d’entre ses lèvres. « Acceptable ? » Reyansh n’aurait jamais utilisé ce terme pour décrire Ella. Elle n’était pas acceptable, elle était bien plus que ça, elle était plus que bienvenue, elle était celle qu’il attendait, telle qu’elle était. « T’es sans doute la plus belle “chose” qui soit entrée ici. » Dit-il en faisant le signe de guillemets de ses mains, un léger rire se transformant vite en doux sourire. L’artiste s’éloigna d’elle pour aller lui verser un verre de vin, qu’il lui ramena rapidement tout en lui demandant ce qui l’avait tenue éveillée cette nuit. « Et tu n’as pas pensé à m’envoyer un message pour me demander des propositions ? » Il la regarda, faussement accusateur, plus malicieux qu’autre chose. C’est lui qui lui avait envoyé un message le premier alors qu’il était bien clair maintenant qu’ils étaient tous les deux en train de penser l’un à l’autre. Il était en train de boire une gorgée de son vin rouge quand Ella lui renvoya la question. « J’ai dessiné un peu … » Il ouvrit sa main libre, dévoilant ses doigts où du fusain s’était faufilé sur ses empreintes digitales. « … Puis j’ai eu envie de, peut-être, avoir un modèle humain pour m’inspirer … ? » Proposait-il en sous-entendus. Lui qui avait l’habitude de se perdre dans l’abstrait, n’avait maintenant qu’une image bien précise et détaillée dans son imaginaire : les traits d’Ella, son regard à la fois sombre et lumineux, ses taches de rousseur, ses lèvres dont on devinait la douceur même à distance, son corps fin. Elle était tout ce qu’il avait envie de peindre. De toucher. D’aimer. Oh, la nuit se prolongerait, oui. Et pourtant elle lui semblerait n’avoir duré que quelques minutes. « Non, c’est surévalué, le sommeil, je pense. » Répondit-il, amusé aussi. Il leva sa coupe, la cognant tout légèrement contre celle de la brunette. « À notre nuit. »

Les inquiétudes d’Ella s’envolent et disparaissent définitivement pour cette nuit. Elle connaissait la réponse au fond d’elle, mais elle voulait l’entendre, pour se rassurer, pour ne pas croire juste à une illusion. Pourtant, ce doux rêve est bien réel. Les joues d’Ella rougissent, un sourire se dessine et son cœur oublie de battre à l’instant où elle entend les mots. Elle n’arrive plus à dire quoique ce soit. Le bonheur l’emporte cette fois-ci, la parole est bien inutile.  L’attrait pour le verre de vin vient mettre fin à ce moment un peu suspendu dans les airs pour revenir à un semblant de réalité. Elle saisit sa coupe avant de se défendre des accusations.  « Et tu m’as devancée cette fois-ci. » Alors que dans les faits..  Jamais elle n’aurait osé lui envoyer un tel message. Jamais elle n’aurait eu le courage de lui proposer de la rejoindre. Pourtant, c’est ce qu’elle désirait le plus, le revoir, le ressentir, redécouvrir sa peau, et ses lèvres. Le regard d’Ella balaye sa chambre rapidement, cherchant à admirer ses œuvres mais les mots de Reyansh interrompent l’observation. Elle le fixe à nouveau. Un modèle humain ? Et il a pensé à elle ? Son cœur survole les battements, et prend une cadence qu’elle n’arrive plus à contrôler. Depuis, plus rien ne compte. Tout ce qui intéresse Ella, c’est de voir maintenant Reyansh mettre en œuvre sa créativité, observer ses sourcils se froncer lorsqu’il se concentre, et être attendrie par son sourire, satisfait de lui, satisfait de sa création. A travers tous ces ateliers d’art, Ella a appris à connaître tous ces traits, et surtout, à les aimer. Savoir qu’ils seront à nouveau présents, devant elle, ce soir, l’enchantent. Le sommeil n’existe plus alors, et ni toutes les autres nuits où ils sauront ensemble. Ensemble, ils défient les lois de la nature sans aucune crainte, car après tout, ils sont tous les deux, et ils sont bien plus forts. Ella trinque à ce pacte, en buvant, une, puis deux gorgées de ce vin qui mettent en éveil ses papilles.    « Excellent choix. Je n’aurai pas rêvé mieux. » Si, elle aurait rêvé mieux. Elle aurait rêvé que ce soit le goût de Reyansh au bout de ses lèvres. Ella boit à nouveau dans sa coupe, pour faire partir cette pensée, bien qu’elle ne soit pas désagréable à imaginer. Or, l’alcool monte un peu à la tête, désinhibant sa timidité, lui offrant une autre facette d’elle. Elle se sent puissante et désirée à travers les yeux du jeune homme. Ce regard lui laisse alors pousser des ailes, et l'entraîne à se surpasser, à avoir envie de plaire, de lui plaire, encore plus.   « J’accepte d’être ton modèle.. »  revient-elle sur la conversation.  « A condition que je choisisse la position. »  Ella se retourne, pose son verre sur la table de chevet, dégrafe un bouton, puis deux de sa chemise et la laisse tomber sur ses coudes suggérant alors sa poitrine légèrement nue. Elle s’assoit après sur le lit, en tailleur, dos à lui.   « Qu'en penses-tu, ainsi ? » questionne-t-elle, en laissant seulement sa tête tournée vers lui. Ce verre de vin, c’était juste ce qu’il lui faut, pas plus, pas moins pour se laisser emporter, et montrer ses envies. Est-ce l’alcool la seule fautive ? Non, bien sûr que non, c’est impossible avec seulement trois gorgées. L’effet Reyansh Bhakta a ses tords aussi. C’est ça de se sentir bien avec une personne. Et en réalité, on ne saura jamais si l’alcool a vraiment joué un rôle dedans.

Peu importait au fond qui des deux avait été le premier à inviter l’autre. L’important était qu’ils soient à nouveau réunis. Depuis leur baiser sur le trottoir, il était difficile de songer à quoi que ce soit d’autre qu’à ses lèvres, qu’à son parfum, qu’à la douceur de sa peau contre le bout de ses doigts. Reyansh, il était complètement sous le charme d’Ella, depuis bien plus longtemps que ça d’ailleurs mais c’est comme s’ils avaient ouvert la porte d’un jardin dans lequel des millions de papillons n’attendaient que le moment de leur envol. Il ne pensait qu’à elle, jusque dans son art. Il n’avait plus envie d’abstrait, Reyansh, il avait envie d’elle, de la toucher dans le concret et non plus seulement dans son imaginaire. Alors, il osa proposer de la dessiner. Elle était la seule modèle humaine de laquelle il avait envie de s’inspirer. Elle était le dessin le plus près de la perfection auquel il s’abandonnerait. Elle but d’abord une gorgée de vin, lui aussi. « C’est un de mes vins préférés, alors je suis content que tu l’aimes. » Elle pourrait très bien être amenée à le déguster encore et encore, à ses côtés, si cet idylle n’était pas que passager, si leurs cœurs tenaient le coup face au temps qui passe. L’artiste plongea son regard dans celui d’Ella, il attendait qu’elle prenne une décision, ses joues rougissant à son tour rien qu’en se projetant dans le moment. Son coeur rata un battement quand elle accepta finalement, à condition de choisir la position. « Je te laisse carte blanche. Ce que tu veux. » Si ce n’était que ça, Reyansh n’avait aucune réticence. Il n’aimait pas contrôler, de toute façon. Il prenait les gens et les choses tels qu’ils étaient. Il ne forçait pas. Il accueillait. Ella se retourna et posa son verre sur la table de chevet, à côté de la bouteille. Dos à lui, il devina ses gestes, elle déboutonnait sa chemise, un coup, deux coups. Une vague de chaleur traversa le corps tout entier du libraire alors qu’elle faisait glisser le tissu le long de ses bras, la chemise ouverte s’arrêtant à ses coudes. Il déglutit, découvrant son dos nu, s’imaginant sa poitrine presque à découvert, de l’autre côté. C’est lorsqu’Ella alla s’asseoir sur son lit qu’il pu entrevoir les courbes de ses seins, à peine cachés par ce qu’il restait de sa chemise sur son corps. Lorsqu’elle lui demanda ce qu’il en pensa, Reyansh mit un temps à répondre. Il était subjugué par sa beauté. Déboussolé par le fait d’admirer autant la perfection, pour une fois dans sa vie. « C’est … » Il bégayait, perdait ses moyens. Il se râcla la gorge. « Ne bouge surtout plus. » Il prit une gorgée de vin avant de déposer sa coupe sur sa table de travail un peu plus loin, où il récupéra sa tablette à dessins et ses crayons de fusain. Il tira son tabouret de bois qu’il traîna jusqu’au bout de son lit, à deux mètres du matelas, environ. Il positionna également son chevalet, juste à côté, où il déposa sa tablette, ouverte à une page vierge. Avant de se lancer, il détailla Ella du regard, comme s’il voulait lire dans son âme à travers chaque parcelle de sa personne. « Tu me coupes le souffle, Ella. Ce sera difficile de garder ma concentration … De résister à la tentation de te rejoindre … » Admit-il, un sourire gêné, les joues rosées. « Mais je crois que ce portrait en vaudra toute cette patience. » Il se lança pour les premiers traits. Et les prochains. Et tous les autres. Et une heure passa et puis une autre.

Ella n’est pas une grande experte dans le domaine du vin, loin de là. Pourtant, elle sait qu’elle veut boire de ce vin, encore et encore. Un de ses préférés. Juste avec ces mots, Reyansh l’a rendu spécial. Désormais, il n’aura plus que le goût de sa saveur, de leur moment, de lui. Et pour ça, le vin est devenu unique aux yeux d’Ella, aux papilles qui pétillent. Elle ne se prive donc pas d’en reboire un petit peu, et encore un peu plus jusqu’à avoir une idée… l’idée d’accepter de poser pour lui, mais selon ses règles. En quelques mouvements, elle déboutonne  sa chemise, la laisse se glisser au creux de ses coudes, suggérant alors sa poitrine dénudée. Puis, elle s’installe sur le lit, et se tourne légèrement vers lui, dévoilant légèrement la forme de ses seins. Un sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres. Elle souhaite aussi qu’il la rejoigne, qu’il vienne la prendre dans ses bras, qu’il caresse sa peau, qu’elle puisse à nouveau ressentir son odeur, et redécouvrir la douceur de ses mains. Mais l’artiste en herbe décide de se lancer dans sa peinture, de dessiner les premiers traits. . « Ne t’inquiète pas, on a toute la nuit pour que tu me rejoignes. » C’est vrai, qui a dit qu’ils sont pressés, qui a dit que la séance de croquis doit être rapide ? Ella n’est pas fatiguée, bien au contraire, tout son corps est éveillé. Le voir, lui, atteler à sa tâche laisse le cœur de la jeune femme s’enflammer. Les boucles qui retombent de temps en temps sur son regard, ce petit geste furtif pour les remonter, les sourcils qui se froncent pour les courbes plus compliquées à représenter, le petit sourire de fierté. Tout ça forme un tout. Le tout Reyansh Bhakta. Et tout ça a le don de faire perde notion du temps à Ella. Pourvu que les grains du sablier se coincent, pense-t-elle. Et les heures défilent, tout semble léger près de lui. Puis, il se redresse. Ella lève le sourcil, curieuse « Je peux voir ? » demande-t-elle en dépliant ses jambes. Puis, elle se tourne à nouveau en direction du jeune artiste, dévoilant maintenant l’entièreté de ses seins. Pourtant, elle n’est pas gênée, elle ne cherche pas à se couvrir. Même la légère brise qui vient effleurer la surface de ses seins ne la dérange plus. Loin de là, elle est bien, devant lui, devant l’artiste, à attendre ses consignes. En effet, peintre aussi, elle sait très bien que se lancer avant l’accord de l’autre peut être mal vu. Elle lui laisse donc le temps de terminer ses finitions, reboit une petite gorgée de vin, et l’admire une nouvelle fois. Maintenant, elle ne souhaiterait pas que voir uniquement l’œuvre. Elle rêve désormais de déguster à nouveau ses lèvres, ses baisers, et surtout, laisser les frissons qu’il crée s’emparer de son corps.

1h - Cela faisait maintenant deux heures que Reyansh dessinait Ella, s’appliquant aux détails, surtout aux traits qu’il préférait chez elle, même s’il aimait tout, même si elle lui plaisait au grand complet. Il y avait de ces parcelles de son corps qu’il aimait particulièrement et encore, il n’avait pas tout vu, il sentait que cette nuit sans doute il la découvrirait un peu plus, un peu mieux, et qu’elle chamboulerait cet ordre. Peu importe au fond puisqu’il aimait tout d’elle et qu’il aurait voulu la dessiner sous tous les angles rien que pour prendre le temps de la regarder sous toutes ses coutures. Il appréciait pouvoir la scruter du regard, l’admirer en silence, observer des choses qu’il n’avait encore jamais remarquées. Et les étendre sur son papier, comme il aurait aimé étendre son corps sur son lit. L’artiste redressa les épaules, recula légèrement la tête, signe qu’il contemplait maintenant le résultat presque final de son dessin. Reconnaissant évidemment ce geste, elle-même artiste, Ella demanda à voir son portrait, dépliant ses jambes et se tournant vers lui. Il la regarda furtivement, un sourire aux lèvres, mais ce qui devait être un coup d'œil rapide revint rapidement se reposer sur elle, lorsqu’il réalisa qu’elle était maintenant face à lui, sa poitrine dénudée s’offrant à sa vue. Son cœur s’emballa, le bas de son corps aussi. Après deux heures à la dessiner, il était clair que Reyansh avait envie de sa peau, bien plus qu’en la dessinant simplement de ses doigts. Il voulait la dessiner de ses lèvres. « Impatiente. » Il rit doucement. « Donne-moi encore une minute. » Il la lâcha du regard bien malgré lui, heureusement c’était pour se replonger dans une autre version d’elle, au fusain. Il s’appliqua à corriger quelques détails, coups maladroits, et déposa enfin son crayon sur le rebord du chevalet. « Ok. J’ai fini. » Il se leva et alla le rejoindre sur son lit, sa tablette à dessin entre les mains, ouverte à la page du portrait d’Ella. Il vint se lover contre elle, une jambe repliée contre lui, l’autre allongée près des jambes de la jeune femme. Il déposa le portrait entre eux, sur sa cuisse. « Je ne te rends certainement pas justice, mais … Je suis content d’avoir pu capturer ici, par-là, ta beauté. » Il releva des yeux brillants sur elle, un sourire aux lèvres, guettant sa réaction.

Alors qu’elle avait posé pour lui deux heures qui semblaient des secondes,  les secondes qui défilent maintenant pour voir le résultat paraissent des heures. Leur relation défie les lois du temps, tout s’inverse, tout se bouscule, plus rien ne fait de sens excepté eux. Et puis tout se chamboule à nouveau lorsqu’il annonce avoir fini. Ella suit du regard l’artiste qui vient se poser près d’elle. Elle peut à nouveau ressentir son odeur. Elle peut à nouveau retrouver la sensation de cette attraction, de cette proximité, de ce fil qui les lie. Presque le dessin n’est plus important. Il n’y a que lui, lui, et lui qui compte. Pourtant, elle jette un œil à son œuvre. Son regard s’illumine, ses pommettes rougissent, et les papillons s’envolent de son estomac. Un festival de couleurs et de bonheur règne dans la tête de la jeune femme qui admire toutefois un croquis en noir et blanc. C’est comme ça avec lui, rendre vivant le blanc, colorier le noir. Pour tout. Pour les dessins, et pour la vie. Ella lâche un petit rire à sa petite phrase. « Mais.. tu sais… »  dit-elle avant de tourner sa tête vers lui, plonger son regard dans ses yeux étincelants. « On ne m’avait jamais dessiné, avant. »  Et même, avant, elle n’avait jamais été aussi à l’aise avec quelqu’un pour ça. « et… et.. j’aime beaucoup.. tu as du talent, Reyansh Bhakta » . Les deux jeunes artistes ont des styles complètement différents, lui plus explosif et elle, plus contemplative. Et Ella aime ça, cette complémentarité. Pourtant, en regardant son portrait, tout s’efface, et le voir s’inspirer de son style rend le moment aussi beau. Les courbes, les traits, les cheveux. Peut-être que quelques défauts figurent, mais Ella n’arrive pas à les voir, ou refuse de les voir, aveuglée par ce privilège, par lui. Ses yeux se tournent à nouveau vers lui, vers ses yeux aussi qui brillent, puis vers sa petite moustache, et enfin ses lèvres. Ses incroyables lèvres. Ella ne peut plus résister, elle s’élance, ferme les yeux, et l’embrasse. Ses mains se laissent alors s’emporter et viennent effleurer son cou, puis son dos, avant de revenir vers sa nuque, ses cheveux. Elle se détache un moment, sourit, ouvre les yeux, s’approche de son oreille. « Beaucoup de talents.. »  murmure-t-elle, doucement, presque inaudible.

C’était un outrage, que personne jusqu’à cette nuit n’ait eu l’idée d’immortaliser la beauté d’Ella, sur papier. En même temps, Reyansh se considérait chanceux d’être le seul et l’unique à avoir eu cette opportunité de l’aimer du regard pendant toutes ces longues minutes qui s’étaient accumulées sans que jamais il ne les sente dans son âme ou dans ses doigts. Les deux dernières heures avaient filé comme des étoiles filantes, et Reyansh faisait le vœu qu’avec Ella le temps ne passe pas toujours aussi vite, puisqu’il voulait en saisir chaque seconde qui tombe comme un grain de sable. Rien que là, présentement, leurs corps collés l’un à l’autre, dans ce silence et dans cette intimité, c’était un moment privilégié auquel il s’accrochait. C’était la première fois qu’ils pouvaient se regarder aussi longtemps, pas que des regards lancés à la dérobée pour que personne ne remarque cette attraction naissante et explosive entre eux. Ils prenaient le temps. Ils étaient eux-mêmes. La nuit leur appartenait. « Merci. » Souffla-t-il en prenant le compliment. « Tu as été une modèle exemplaire, pourtant, pour une femme qui n’a jamais fait ça … » Il esquissa un sourire, le bout de ses doigts caressant la cuisse d’Ella. « J’espère que tu ne te sens pas trop courbaturée … » Après avoir gardé cette position aussi longtemps, sans bouger, il aurait été normal qu’elle soit un peu ankylosée. Pourtant elle trouvait encore la force de se mouvoir un peu plus vers lui. Ils se dévorèrent du regard un moment avant qu’elle ne se lance, capturant ses lèvres comme il avait capturé son âme un peu plus tôt. Reyansh pressa ses lèvres contre les siennes, d’un mouvement vers l’avant, vers elle. Il la laissa parcourir son cou, son dos et puis sa nuque à nouveau, de ses doigts fins mais déterminés. Un rire étouffé, contenant mal toute cette explosion de sensations, retenant tout le désir qu’il éprouvait pour elle, s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’elle réitéra qu’il avait beaucoup de talents. La respiration courte, parce que son coeur battait tellement vite qu’il avait du mal à contrôler son corps, Reyansh prit le carnet de dessins pour les dégager, le laissant tomber au sol, à côté du lit. Il se releva sur ses genoux, se retrouvant un peu plus haut qu’Ella, et se pencha pour l’embrasser à nouveau. Elle goûtait le bonheur, la liberté et l’extase tout à la fois. Il ne se sépara d’elle que pour la regarder, avec tendresse mais avec aussi beaucoup de désir, et de finir de lui retirer cette chemise déjà à moitié tombée.

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Peut-être que les jambes d’Ella espéraient que ce moment artistique s’arrête plus vite. Peut-être que ses épaules, son cou, et ses bras aussi. Mais Ella a trouvé son anesthésiant, sa morphine. Reyansh. La douleur, la peine, les peurs disparaissent petit à petit en sa compagnie. C’est comme si elle n’avait plus besoin d’autre chose sauf de lui. Et puis de toute façon, tout ce temps passé dans la même position, valait bien le coup, non ? Elle n’aurait jamais pu voir naître ce dessin, et encore moins admirer, rêver sur l’artiste en création et en réflexion, observer tous les détails de cette gestuelle, comme s’il dansait sur le papier. Un petite rire résonne. « Un petit peu, j’avoue, mais ça ira. » Ça ira, s’il continuait à caresser sa cuisse, tout en se regardant, comme ça. Mais ça ira encore mieux si elle l’embrasse. Et sans crainte, elle s’élance vers lui, pose ses lèvres sur les siennes, et ses mains sur son cou. Puis son dos. Puis sa nuque. Le désir de parcourir tout son corps, d’effleurer chaque partie monte de plus en plus. Mais, avant tout, elle souhaite le féliciter encore une fois dans un petit murmure au coin de l’oreille, actant la fin de la session croquis. Et à ce moment, désormais, l’art ne compte plus. Le carnet de dessin se retrouve au sol. Il ne reste plus que eux, que tous les deux, sur ce lit. Elle l’observe se relever et revenir vers elle. Son torse, son sourire, ses cheveux bouclés, ses yeux noirs. Tout proche d’elle. L’envie de le voir, lui, contre elle provoque une accélération dans son cœur. Elle sent les boutons de sa chemise, partir, un à un, petit à petit. Elle en profite pour retirer son tee-shirt, et.. admire son corps,  son torse. Il ne lui est plus possible de résister. Une main relève une mèche de cheveux du jeune homme pour mieux voir ses yeux, son regard, son sourire, tandis que l’autre parcourt son poitrail, puis son ventre, puis... Rapidement, la deuxième main rejoint l’autre pour enlever ce qu’il lui restait de vêtements, et elle finit par le découvrir, entièrement. Ella admire son corps, à son image, tout autant parfait qu’imparfait. Mais ces petits défauts sont ce qui fait qu’il est unique, qu’il est lui, qu’il charme Ella. « Je.. »  souffle-t-elle avant de l’entraîner contre elle, pour qu’elle ressente tout son corps contre sa peau. « Te trouve magnifique. » finit-elle par lâcher avant de l’embrasser et laisser ses doigts parcourir son corps à nouveau. L’envie est de plus en plus grandissante, et elle ne souhaite plus qu’une chose, lui. Ella n’a qu’un désir : vibrer, frissonner, avec lui, en même temps. Ella ne souhaite plus que d’entamer cette danse, en sa compagnie. Et la suite de cette heure n’appartient qu’à eux.

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« Il y a encore du temps pour un massage, cette nuit. » Déclara-t-il avec un sourire. Elle lui avait donné deux heures dans cette position, pour le bonheur de ses yeux, pour le bonheur de sa main droite qui l’avait dessinée tout ce temps-là. Il pouvait bien lui rendre la pareille en détendant tous ses muscles fatigués. Pour le moment cependant, l’heure n’était pas aux massages mais aux caresses, les doigts de Reyansh effleurant doucement la peau des jambes d’Ella. Se dégageant légèrement de leur position pour se mettre face à lui, Ella vint ensuite l’embrasser. L’artiste la laissa venir à lui mais prit rapidement part à cette danse des lèvres et des langues, se pressant contre elle. Le dessin se retrouva au sol et lui à genoux face à celle qui faisait battre son cœur. Lentement, se torturant lui-même d’impatience, il déboutonna les dernières attaches de la chemise d’Ella. Il la fit ensuite glisser le long de son corps dont le haut était désormais nu. À son tour elle retira le tee-shirt de Reyansh, lui qui se retrouva en caleçon. Les deux se découvraient avec une douceur rafraîchissante, ils n’étaient pas pressés, ils prenaient le temps de se regarder, de se désirer. Reyansh n’avait jamais été du genre à précipiter les choses, pas même sous les draps, il préférait se délecter de chaque seconde auprès de l’autre. Le fait de constater qu’Ella allait au même rythme que lui ne faisait que renforcer l’évidence : ils se comprenaient. La brunette fit finalement tomber le dernier morceau de tissu recouvrant Reyansh. Dans toute cette vulnérabilité du corps, il se laissa attirer vers elle, s’allongeant au-dessus d’elle, même, entre ses jambes. « Je te désire, énormément, Ella. J’ai envie de toi. Tout le temps. » Il l’embrassa, et ses baisers glissèrent jusqu’à son oreille. « Surtout maintenant. » Murmura-t-il avec un sourire, avant de l’embrasser à nouveau, dans le cou, puis sur sa poitrine, s’attardant à découvrir ses seins, avant de descendre jusqu’aux vêtements recouvrant encore le bas de son corps. Ses mains prirent la relève pour les lui retirer. Il se redressa afin de faire glisser le tissu le long de ses jambes qu’elle releva pour lui faciliter la tâche. Quand elle fut, à son tour, complètement mise à nue, Reyansh tendit le bras vers sa table de chevet où il tira le tiroir et en extirpa un préservatif. Redressé face à elle, il déchira précautionneusement l’enveloppe et enfila le condom sur son membre tendu. Il s’allongea à nouveau sur elle, la couvrant d'abord de baisers ardents, dansant entre ses bras, puis se glissa en elle dans un soupir de bien-être.

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Ils se retrouvèrent tous les deux, dénudés. Enfin, presque. Seul Reyansh est dévêtit de tout tissu. Ella ne saurait plus dire la couleur des murs, ni le motif sur le draps. Ses yeux ne fixent que Reyansh. Lui et son corps qu’elle désire tant. Le reste, c’est secondaire. Le corps de la jeune femme se met à frissonner, la chair de poule est présente. Non pas qu’il fait froid, au contraire, elle a beaucoup trop chaud maintenant. C’est surtout la faute de la phrase de Rey. Elle le désire tant aussi, elle rêve de ce moment depuis tellement longtemps. Et l’entendre le dire ne fait qu’augmenter. Sans lui, elle se sent vide. Sans lui, c’est comme s’il manquait quelque chose pour la combler, pour qu’elle soit complète. Ella découvre la douceur de ses lèvres sur son cou, sa poitrine, puis jusqu’en bas de son ventre. Chaque baiser éveille une partie du corps de la jeune femme. Son corps réagit pleinement aux douceurs qu’offrent Reyansh. Puis, elle sent son bas se retirer petit à petit. Elle lève son bassin pour l’aider à l’enlever plus rapidement. Elle ne peut plus attendre, elle souhaite, l’avoir, lui, sur son corps, et dans son corps. Il se redresse, récupère un préservatif, et l’enfile sur son membre. Elle l’attire à nouveau vers elle pour l’embrasser, pour caresser son dos. « J’ai tellement envie de toi. Maintenant » répète-t-elle. Et puis, elle le sent en elle, comblant alors son corps de bonheur, et d’un sentiment de bien-être. Ensemble, ils entament cette valse de va-et-vient. Ensemble, ils trouvent la cadence parfaite. Ils n’ont quasi guère besoin de communiquer, ils se comprennent, ils sont sur la même tonalité, le même tempo. Sur ce rythme, Ella laisse ses mains danser sur tout le corps de Reyansh, elle ne veut rater aucune partie. Elle souhaite effleurer chaque parcelle de peau, chaque grain de beauté, et pour revenir à chaque fois à ses cheveux qu’elle agrippe. Mais elle n’oublie pas ses lèvres, qu’elle n’arrive plus à quitter, qu’elle ne peut plus imaginer à plus de deux millimètres des siennes. Et c’est ainsi, qu’elle se laisse emporter par leur symphonie, ou plutôt leur concerto pour amoureux, ignorant si leur mélodie pourrait déranger leur colocataires.  

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Lui aussi bouillait d’envie pour elle. La flamme au creux du ventre de Reyansh s’était transformée en brasier. La chaleur l’enveloppait comme les mains d’Ella autour de sa nuque. Il la voulait. Il la voulait ici, maintenant, pour toujours. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas désiré à ce point une autre personne, parce que cette fois l’attirance physique était mêlée aux émotions criées par son cœur. Il s’inséra en elle et c’est comme si tout d’un coup tout prenait sens, tout était à sa place, ils étaient à leur place, ensemble, l’un contre l’autre, lui en elle. Il l’embrassait, ses lèvres ouvertes, déviant parfois sur sa joue, parfois sur sa mâchoire, la dévorant doucement au rythme de ses vas-et-viens. Cette vague de bien-être et d’extase déferlait sur lui et il n’avait pas peur de s’y noyer, au contraire, il voulait baigner dans cette euphorie pour longtemps encore. C’est d’ailleurs pour cette raison que Reyansh ne bousculait rien, il allongeait les minutes de cette relation intime. Sur la même longueur d’ondes, ni l’un ni l’autre n’augmentait la cadence. Ils prenaient le temps de s’apprivoiser, de se découvrir, de s’embrasser. De s’aimer à travers les caresses et le sexe. Reyansh, il ignorait pendant combien de temps ils dansèrent ainsi, Ella et lui. Il ignorait combien de fois il leur avait fallu tourner le sablier. Quelques fois, sans doute. Avant qu’il ne sente la vague se transformer en tsunami. Avant qu’il ne sente tout son corps se préparer à recevoir le courant électrique. Il jouit, front posé contre celui de la brunette, la pénétrant plus profondément encore alors qu’il atteignait l’orgasme. Ses lèvres entrouvertes laissèrent passer un souffle chaud de plaisir. Un instant plus tard, une fois tous les deux repus, Reyansh se débarrassa de son préservatif qu’il alla jeter dans la poubelle à côté de sa table de travail. Il revint rapidement vers son lit et se laissa glisser à côté d’Ella, se lovant contre elle, la tête posée sur le même oreiller, les yeux rivés dans les siens. Il se sentait bien. Comblé. Heureux. Juste bien. Le silence était doux, paisible. « Je ne veux plus jamais bouger d’ici. » Ajouta-t-il quand même, après un moment.