Please don't leave me - Knox Hendrix

Epuisée je l'étais, ça n'allait plus du tout depuis 3 semaines avec Pénélope, elle ne m'écoutait plus, répondait, me tapait, s'enfermait dans sa chambre, et je n'arrêtais pas de faire des allers-retours entre l'école et le café que j'avais ouvert. S'en était trop, j'avais envoyé un message à Knox, parce qu'il fallait qu'il soit là, qu'il soit là pour moi et pour Pénélope.

Sur la table basse, s'entassaient les journaux à scandales, dans lesquels lui et Nerera filaient le parfait amour, et où j'étais reléguée à la bobonne qui s'occupait de sa fille, comme au départ de notre relation en fait ! J'étais épuisée, et vraiment pas la force de continuer dans cette direction là.

J'avais fait une connerie sans doute en envoyant ce message texto à Nerea, une fois que Knox était arrivé à la maison. Mais je ne voulais pas d'elle dans le tableau, je le voulais lui et que lui. Du moins je le pensais à ce moment là.

J'avais arrêté les séances de psy, et les crises d'angoisse avaient refait surface, je m'auto médicamentais comme je pouvais, persuadée que je pouvais tout faire et m'en sortir de tout. Quand il serait là, ce sera mieux déjà, non ?

Je le pris dans mes bras, quand il arriva à la maison, frottant mon visage sur son épaule.

- Désolée de t'avoir appelé vraiment, mais là... je... je sais plus comment faire.

Le message de Mercy m'avait retourné et j'étais passé en mode automatique. J'avais quitté l'appartement Monégasque en pleine nuit sans même prendre le temps de prévenir Nerea qui dormait à mes côtés, et j'avais rejoins l'aéroport de Nice. C'était le plus proche, mais pas forcément le plus pratique pour rejoindre l'Australie, alors j'avais du remonter sur Paris avant de filer à Singapour. Lors de mon escale, j'avais trouvé le temps d'envoyer des messages aux deux femmes qui rythmaient ma vie avant de sauter dans mon prochain avion. En touchant le sol de Bowen, épuisé, j'avais écris à Mercedes, omettant totalement de prévenir ma brunette qui devait elle arriver en Toscane. Je m'étais juste dépêché de rentrer à la maison, où Mercy était tombée dans mes bras en me voyant.

Shhh, it's ok. Mes bras l'avaient entouré et je la serrais fort contre moi pour la réconforter. On va aller la chercher à l'école et lui parler. Ça va aller. Lui dis-je en venant prendre son visage entre mes mains pour pouvoir la regarder. She's mean because she loves you. Et parce que j'étais absent et qu'elle n'avait plus qu'une cible. Je mis mes lèvres sur son front pour un bisou que je voulais réconfortant avant de m'écarter d'elle.

En sortant de la maison, la main de Mercy dans la mienne, je vis quelques photographes, mais je n'y prêta pas attention. J'étais focus sur Pénélope et sur ce qu'elle avait fait. J'avais la boule au ventre de retrouver mon bébé, car pour se comporter ainsi, elle devait être dans un état de souffrance... Je m'en voulais de ne rien avoir vu venir, de ne pas avoir anticipé. Je ne pus que cogiter en l'attendant devant la sortie de l'école, mais les enfants sortaient un à un, mais pas elle. Quand il n'y eut quasi plus personne devant l'école, je vis que sa maitresse était au portail, mais seule. Bonjour, Pénélope n'est pas sortie. Ma phrase se termina comme une demi question. Je tenais toujours la main de Mercedes quand je vis le visage de la maitresse blanchir en m'annonçant que tous les enfants étaient sortis.  Comment ça ? Où est Pénélope ? La boule que j'avais au ventre se transforma en vide abyssal. Tous les pires scénarios s'invitèrent dans mon esprit, la fugue, l'accident, le kidnappeur, le tueur, le violeur... J'allais tomber quand je vis le visage vide de mon ex femme. Elle était sous le choc, mais je ne l'avais vu dans un état de sidération pareil. Baby, we'll find her. I'm sure she's fine. Ne pas craquer, ne pas pleurer, ne pas péter un cable ! FUCK ! Mon bébé n'était pas là et personne ne savait où elle était. Comment ne pas devenir fou ? Je pris le visage de la jolie blonde entre mes mains et je vins poser mon front contre le sien. On va la trouver, je te le promets. Même si je ne croyais pas vraiment mes propres mots.
La maitresse nous fit rentrer dans l'école pour attendre la police et nous expliqua qu'il y avait encore eu un incident avec Pento, qu'elle avait à nouveau mordu. Je me m'y alors à imaginer que la dernière chose de sa petite vie aura été les mots durs d'un adulte qui l'avait reprise sur son comportement. Je n'avais pas été beaucoup plus tendre la dernière fois que je l'avais eu en visio, je lui avais redis encore et encore qu'il ne fallait pas mordre... Et peut être qu'elle avait décidé de partir et qu'il lui était arrivé un malheur. Je tournais en rond dans la classe, je maudissais ce foutu système où pour être une famille "normale" il fallait deux parents ensemble, je m'en voulais et j'en voulais au monde entier.
La police était arrivée rapidement et des signalements avaient été envoyé aux patrouilles qui circulaient aux alentours. Un officier nous posait des questions, nous demandant comment elle était habillée, si elle avait des signes distinctifs... Je ne savais pas répondre à tout et Mercy avait du mal à aligner deux mots. Le choc nous paralysait. J'allais me lever pour bouger un peu mon corps, essayer de le tirer hors de la torpeur, quand une jeune policière entra avec ma fille dans ses bras. Je fis un bond pour aller la récupérer et je dus serrer un peu trop fort Pento car elle se mit à pleurer. On était deux, car mes larmes prirent le dessus. Le soulagement. La policière dit l'avoir trouvé cachée dans un placard. Ne fais plus jamais ça Pénélope ! J'avais crié sur la petite, mais c'était les émotions. I'm so sorry baby...

Il se voulait rassurant et j'étais prête à croire ses paroles, après tout il avait été là durant toute notre relation foireuse. Je restais dans ses bras, fermant les yeux, trop heureuse qu'il soit enfin rentré.

- I hope you're right. Soufflais-je dans son cou.

La suite me fit pouffer, mais pouffer de rire sans joie, elle était devenue méchante parce que j'étais en train de tenter de refaire ma vie, et que tout ne fonctionnait pas comme une putain d'horloge, que j'étais une piètre mère pour Pénélope, et que tout commençait à me taper sur le système. Je ne voulais pas rester en Australie, je voulais rentrer, et j'étais prisonnière de cette vie.

Il m'embrassa sur le front, et je me sentis comme avant, quand il était là, quand on était heureux aussi quelque part. Je l'embrassais sur la joue, et me laissais trainer jusqu'à l'école de Pénélope, où mains dans la mains on attendait la sortie de la petite. Marchant vers la maîtresse, quand plus personne ne sortait, je fronçais les sourcils. Knox prit les devants et la réponse, me fis vasciler.

- Co... Comment ça tout le monde est sortit, preuve que non, elle n'est pas... oh mon dieu... oh mon dieu... c'est de ma faute... c'est de ma faute... Je répétais les mêmes mots et Knox essayait de me canaliser, mais il ne pouvait rien faire.

Je me mis à trembler, et j'avais envie de vomir, sentant qu'une crise de panique était en train de me prendre au trippe, je lâchais la main de Knox pour prendre un cachet. Il posa ses mains sur mon visage, et son front contre le mien, mais je l'entendais sans l'entendre.

La police arriva, comme si la situation n'était déjà pas assez asphyxiante comme ça, et je n'arrivais pas à aligner deux mots corrects, je pleurais dans les couloirs, et je me giflais ensuite dans les toilettes, j'étais dans un état de nerfs peu commun, et tout ça c'était de ma faute. Trop fière pour avouer à Knox que je ne voulais pas de tout ça, persuadée que c'était ma croix à porter pour qu'il aille mieux, mais je m'étais enterrée toute seule dans une vie de mère célibataire qui ne me convenait pas du tout ! !

Je n'avais pas l'impression d'avancer, mais de reculer complètement et d'être acculée au mur !! J'entendis des cris, vifs et précis, et je sortis des toilettes, les yeux rougis par les larmes, pour voir Knox avec Pénélope dans les bras. Je fondis en larmes à bonne distance pourtant, soutenue in extremis par un policier.

Le temps de calmer les esprits, on était repartis. Je fermais la portière de la voiture, montant à côté de Knox, posant une main sur sa cuisse, le regardant avec beaucoup d'apaisement. Pénélope était derrière dans le siège auto, et elle comprit pas l'allusion au silence...

- Alors ça y est vous êtes de nouveau ensemble, non parce que je suis plus vos changements là. Un coup oui, un coup non, un coup avec la brune, un coup avec le blond... Vous êtes fatiguant. Dit elle assez cash.

Je poussais un soupir, en retirant ma main de la cuisse de Knox, pour regarder par la fenêtre, ne sachant pas quoi répondre, à part : roule vite, et tues moi en voiture s'il te plait Knox.

Je n'avais jamais eu aussi peur que lorsque la maitresse m'avait dit que Pénélope était introuvable. Mon sang n'avait fait qu'un tour avant que je ne passe en mode automatique. Mercy s'était enfoncée dans la panique, cédant à ses émotions, et j'avais été incapable de m'occuper d'elle. En fait, j'étais tellement focalisé sur Pento que je l'avais complètement mise de côté.
Dans notre malheur, on eut la chance d'avoir le scénario le moins catastrophique : Pénélope s'était juste cachée dans un placard. C'est une policière qui nous l'avait ramené et après des retrouvailles mitigées, nous nous étions mis en route pour la maison. Nos corps encore tremblants d'adrénaline. J'avais eu la main de Mercedes sur ma cuisse pendant une seconde, avant que Pento ne prenne la parole et ne jette un froid dans l’habitacle de la voiture.

No, we are not together. But we love you the same as before. Mummy and me, we... We just want you to be happy.

Le trajet vers la maison m'avait paru très long et en arrivant nous avions laissé Pénélope jouer. Ce n'est qu'après le diner que nous avions enfin trouvé le courage de parler à la petite fille. Les explications, les mots que l'on avait mis sur la situation avaient semblé l'atteindre et elle s'était endormie dans nos bras, épuisée par sa journée. Je l'avais porté dans son lit avant de recevoir un message de Nerea.
La journée n'en avait pas fini de me détruire et j'avais vu ma brunette me filer entre les doigts à cause de cette histoire et de quelques messages de Mercy. Mais plutôt que de confronter mon ex femme en face à face, je l'avais fait par message. Je ne voulais pas que Pénélope se réveille et nous voit nous disputer.

Au final, je ne savais pas en vouloir très longtemps à ma Blondie et je lui avais demandé de venir me rejoindre au lit - no freaky business -. Elle était arrivée avec une petite mine et je lui avais ouvert les bras pour qu'elle vienne s'y caler. You will always have a special place in my heart. I loved you so much, I can't freaking believe it. You are my Mercy, and I need you to be ok. To be happy. And as hard as it is to believe, you will. Je déposais un baiser sur son front. Pento, she'll love you and cherish you, even if she sees you less. I do. We just need to find what our next step is.

J'avais donc rappliqué dans sa chambre, en jogging informe, m'en foutais pas mal de mon look depuis quelques semaines déjà. Ronchon, je me blottis dans les bras de Knox, qui avait posé son portable, et j'en fis de même.

- Je suis tellement tellement épuisée de tout... je suis fatiguée d'être un légume, je suis... j'en ai marre de moi, de culpabiliser, de ne plus vivre, de n'être pas contente, de tenter de sauver les apparences... je pensais vraiment qu'en te faisant revenir, ce serait plus... léger, plein d'espoir, que les sentiments revivraient. Je t'aime c'est pas le souci, mais c'est pire en fait, parce que je t'aime plus comme un couple, plus comme un ami, et par contre... par contre y'a ce mec génial que j'ai croisé, qui me plait beaucoup, et j'arrive pas à passer outre mon mal être. Toi t'as réussi quelque part avec Nerea, mais moi... j'arrive pas, j'arrête pas de me dire que je suis quelqu'un d'horrible... je veux dire regarde nos 2 dernières années, c'est l'angoisse absolue. La seule chose qui a manqué dans ce scénario de série Z, c'est les extra terrestres ou les zombies... aucun scénariste sensé n'aurait pu écrire autant de merdes à un couple dans les films.

Finalement, j'avais envie de rire, et c'est ce que je fis, un bon gros fou rire nerveux, le fou rire du relâchement, à m'en tenir les côtes.

- Je... je... suis désolée... j'ai l'image... du film... j'arrive... pas... à m'arrêter...

Un nouvel éclat de rire, et j'allais grogner comme un cochon d'un moment à l'autre. On avait rit ensemble, à pleurer de rire pour une fois, et puis on s'était calmé, on s'était lové l'un contre l'autre, et on s'était regardé longuement.

- Comment tu veux faire ? Dis-je au bout d'un long moment de silence.

Mercedes était venue me rejoindre dans mon lit et s'était installée entre mes bras. Elle faisait mal au coeur, elle n'était pas bien et en étant en Australie elle était isolée de la plupart des personnes qui pouvaient lui venir en aide. J'entendais son mal être et je ne pouvais pas y faire grand chose, j'étais impuissant, j'en étais même la cause.

On a eu nos beaux moments aussi Mercy. Tu ne peux pas les oublier... Puis on s'est aimé. Fort. C'était intense et furtif et c'est vrai que ce n'est pas facile de passer à autre chose, mais il ne faut pas que tu culpabilises de le faire. C'est normal et sain, c'est la suite de ta vie. Il y a eu un nous et maintenant il y a toi. La femme fantastique qui a fait chavirer mon cœur et qui m'a redonné gout à la vie. Alors oui, on a eu notre lot de moments horribles, mais ça aurait pu être pire. On aurait pu être attaqués par des zombies aliens.

Elle était partie dans un fou rire et je l'avais suivi. On déchargeait en rigolant ainsi, il y avait du rire, des larmes, pleins d'émotions contraires... Ce fut long et quand enfin on réussit à se calmer, elle retrouva sa place dans mes bras et je me mis à la regarder. Toujours aussi belle, toujours aussi forte, elle avait juste besoin de s'en rappeler. Je m'approcha de son visage pour frotter mon nez au sien avant de l'embrasser. Un baiser de soutien, un baiser de fin.

Je vais prendre Penelope avec moi, Dodger aussi. Et tu vas prendre du temps pour toi et tu vas te faire aider. Mon pouce caressait sa joue. Je veux que tu me parles Mercy, ce n'est pas parce que tu n'es plus ma femme que je ne tiens plus à toi. Tout ce qu'on a partagé, ça nous a lié, et je déplacerai un monde pour pouvoir t'aider.

- faisons ça alors. Et puis on verra après...

Je lui rendis son baiser, et me lovais contre lui, pour m'endormir. épuisée je l'étais, après tant d'angoisse et de rebondissement. Et comme je l'avais prévenu, il se mit à ronfler et pas qu'un peu le bougre, le poussant légèrement, je finis par lui boucher le nez pour qu'il arrête de d'imiter un moteur de bétonneuse.

Il se réveilla, me regarda d'un air circonspect et je ris.

- J'aurais pu te botter le cul, je t'ai juste bouché le nez... Lui fis-je remarquer, en le tournant pour qu'il se rendorme.

Je me rendormis de mon côté, tourné dos à lui tout aussi bien, et c'est Pénélope, qui me réveilla, en me chatouillant le visage avec une plume. J'éternuais, avant de réaliser qu'elle me voyait dans le lit de papa...

- Ce n'est pas ce que tu crois. Dis-je;
- J'ai faim.
- J'arrive.

Je me levais, laissant Knox dormir, attrapant son pull dans un coin pour l'enfiler, et porter Pénélope jusqu'à la cuisine pour lui faire son petit déjeuner.

Je m'étais réveillé dans un lit vide, mais je savais que Mercedes avait dormi avec moi parce que je me souvenais qu'elle m'avait pincé le nez pour me faire arrêter de ronfler. On avait fini par se rendormir dos à dos et j'avais passé une nuit tranquille avec mon ex femme.

Après avoir enfilé des vêtements, j'étais allé à la cuisine où les deux filles étaient déjà. Je m'étais glissé derrière Penelope et je l'avais chatouillé. Elle s'était mise à rire et j'en avais profité pour la prendre dans mes bras. C'était la petite fille que j'avais élevé, celle qui était heureuse. Hey. Je fis le tour du comptoir avec Penny pour aller prendre Mercedes dans mes bras. C'était naturel de faire un câlin le matin, pas forcément recommandé lorsqu'on voulait faire comprendre à une enfant qu'il n'y avait plus rien entre ses parents.

On prend le petit déjeuner et après on devra parler, d'accord misstinguette. Je prévenais juste notre fille pour qu'elle ne soit pas prise en embuscade par la suite. Il va falloir que tu sois une grande fille parce que ce que papa et maman ont à te dire est très important. Je la déposais par terre pour faire couler un café et elle s'accrocha à ma jambe en me regardant avec ses grands yeux clairs. Je peux avoir un poney ? La question sortait tellement de nul part que je me mis à rire. Pas longtemps, car le regarde de Pento me fit comprendre qu'elle ne plaisantait pas. Pas tout de suite, on a des choses plus importantes à te parler avant ça. Je m'assis à côté d'elle, à même le sol, pour commencer à lui expliquer. Je sentais que c'était le moment et que ça ne servait à rien d'attendre. Elle me posait des questions et j'essayais d'y répondre au mieux. Maman et papa ne vivront plus jamais ensemble, mais on continuera à être là pour toi. Puis, papa il tient toujours très fort à Mama Mercy, tu le sais ça ? Et je suis sur que l'inverse ets vrai aussi. C'est juste que l'on n'est plus amoureux.