Wine & Cars - Knox Hendrix

Il était rentré un jour plus tard, et j'étais allée le chercher à l'aéroport de Nice en conduisant une de ses voitures. La Ferrari GTB rouge bordeaux s'arrêta nette devant ses pieds, devant un parterre d'inconnus qui regardaient avec envi, je baissais la vitre en lui offrant un large sourire.

- Vous montez monsieur... Dis-je en français, d'une voix lascive et sexy.

Je le laissais trouver une place pour mettre sa valise, et attendis qu'il ne s'installe du côté passager, mais il ne l'entendait pas de cette oreille. Capitulant, j'ouvris la portière conducteur, pour sortir de là avec une chemise verte me servant de robe, assez courte, grosse ceinture rose à la taille, et Nike air vertes et jaunes aux pieds. Un mouvement de cheveux sur le côté, avant de l'embrasser royalement, lui donner ses clés, pour ensuite faire le tour de la voiture, et reprendre place à côté de lui.

- Ce n'est pas si marrant de conduire une Ferrari en ville, où est le fun ? J'ai calé trois fois au feu. Lui confiais-je, en posant une main sur sa cuisse.

Je n'étais certes pas habituée, pas comme lui du moins.

- La prochaine fois, je prendrais la Mercedes, c'est nettement moins nerveux.

Je frottais mes jambes l'une contre l'autre, sans trop m'en rendre compte, mordillant ma lèvre, j'étais contente qu'il soit rentré, excitée aussi qu'il puisse peut être avoir envie de moi autant que j'avais eu envie de lui en son absence. Mon satisfyer avait eu une panne de pile au bout des 3 jours, son odeur de partout dans notre lit, m'avait insufflé bien des rêves érotiques et de la frustration.

- Le choix de la voiture pour venir te chercher n'était donc pas un choix à la légère, j'ai accepté le travail chez Ferrari, je commence Lundi, à Milan, et ensuite je pars avec les équipes sur le premier grand prix de la saison. C'est à la fois excitant et terrifiant.

Cette beauté m'avait fait le show le plus hot avant que je ne me fasse interrompre quelques secondes avant que je ne puisse lui rendre la pareille. Frustré, je m'étais montré un peu sec durant la réunion et j'avais été incapable de me l'enlever de la tête. Mais j'étais de retour à Nice, elle était là dans une de mes voitures et j'allais enfin la retrouver.

En me voyant, Nerea avait baissé la vitre et d'une voix sensuelle, elle m'avait salué. Rien que ça m'avait mis un sourire sur le visage et j'avais vite mis ma valise là où je pouvais avant de faire le tour de la voiture. Pour l'embrasser, mais aussi pour reprendre ma place derrière le volant. Il était hors de question qu'elle conduise, pas quand je pouvais frimer en accélérant sur les routes de campagne. Je perdis très vite le fil de ma pensée lorsqu'elle sortit de la voiture, venant rapidement poser ses lèvres sur les miennes. Elle me marquait, reprenait possession de ce qui lui appartenait - soit moi - et j'aimais bien ça. Je me laissa faire en posant mes mains sur ses hanches, la maintenant fortement contre moi. Wow... I missed you too. Ma voix était rauque, elle m'avait déstabilisé. D'ailleurs, je ne pus décoller mes yeux de ses longues jambes qu'elle n'avait pas caché pendant qu'elle faisait le tour de la voiture pour s'y installer.
Je pris place derrière le volant et pendant que je remettais tout à ma taille, car madame était toute petite, j'appris qu'elle avait signé avec Ferrari. J'étais heureux pour elle, même si c'était une écurie concurrente, mais je voyais les bons côtés. Nous allions nous voir souvent, voyager ensemble, mais aussi avoir les mêmes repos... Je la félicitais avant de bloquer ses cuisses avec une de mes mains. You can't do that. Not now, not here. J'étais à deux doigts de bruler la rétine de toutes les personnes qui regardaient dans notre direction. C'était le début de notre relation, nous étions comme deux petits lapins en rutes et de ne pas se voir pendant plusieurs jours... Je ne tenais plus. J'avais juste envie de lui remonter sa chemise et de la prendre. Est ce que c'était raisonnable ? Non. Est ce que ça pouvait m'arrêter ? Non. Je la regarda avec un regard chargé de désir, d'envie, d'amour. Maybe you can do something for me while I drive. Lui dis-je en sortant une boite d'un de mes sacs. Feed me. Je n'avais pas eu le temps de manger et je me disais que tant qu'elle me mettrait des trucs dans la bouche, je n'aurais pas le temps de penser à ce que j'avais envie de lui faire. Il y a un menu pour toi aussi. Parce que je n'allais pas la priver d'un bon burger et de frites.

Il arrête ma cuisse d'une main ferme et m'ordonne d'arrêter, je souris en secouant la tête, ne comprenant pas, ou faisant faussement l'incompréhension.

- I didn't do anything ! M'exclamais-je. I juste talk about Fast Car, with my boyfriend, that's it !

Lorsqu'il me demanda de faire quelque chose pour lui, pendant qu'il conduisait, j'ai cru à quelque chose de très coquin, mais il sortit un mac do, et je fis la grimace.

- Well, let's feed the man...

Nous quittâmes l'aéroport, et sur la route du bord de mer, je lui donnais des frites par moment, par moment je les mangeais moi, et lui mis un morceau de hamburger dans la bouche, me léchant les doigts de l'autre côté.

Nous aurions mille et un sujet à aborder, sachant que nous allions dés demain et pour 3 jours dans ma famille en Toscane, chez mon grand père exactement, mais présentement, je n'avais qu'un truc en tête.

- I don't know if it the right time to say that... but i'm wearing no panties right now... Dis-je alors que penchée vers lui, je lui donnais une gorgée de coca. Imagine, there could have been a gust of wind earlier, and I would have found myself naked butt out...

Je papillonnais des cils maquillés, avant de le regarder d'une certaine manière. Le genre de manière qui voulait dire, trouves nous un endroit à l'abris des regards, et prends moi dans cette Ferrari bon sang. Sinon je vais continuer à te rendre fou... D'ailleurs, je fis glisser mes doigts sur mes cuisses, l'air de rien, pour appuyer encore mes dires. Je glissais mon index dans ma bouche, sensuellement, le suçotant, pour enflammer un peu plus l'ambiance dans l'habitacle. On allait être flashé, ça ne faisait aucun doute. Mais je m'en moquais pas mal, trois jours où il m'avait chauffé, jusqu'à me demander de me caresser devant le portable, chose qui ne m'était jamais arrivé avant !!  

- I miss you.. so much... Soufflais-je, allant poser ma propre main sur sa cuisse, la caressant en tournant autour du "pot", j'étais à deux doigts de lui grimper dessus, alors qu'il conduisait encore.

Complètement iraisonné, je lui avais grimpé dessus en pleine conduite, comme une ado en chaleur incapable de se gérer. Et j'avais adoré ça, c'était complètement dingue, j'avais adoré être là, à le monter, quand il conduisait... jusqu'à ce qu'on se fasse arrêter et que je déchante littéralement. Knox m'aida à refermer la chemise assez rapidement, mais j'étais toujours sur lui et lui en moi. Je tournais le visage devenu très très pâle vers le policier, qui nous avait cramé et en beauté.

Et comme si ça ne suffisait pas, Knox était en train de continuer à bouger en moi, et je posais mes mains sur son ventre, fermement pour qu'il arrête.

- Pardon, vraiment, pardon monsieur le policier... c'est une... regrettable erreur... Lui dis-je alors.

De sévère il était passé à mitigé, et je voulais descendre de là, d'ailleurs, je policier me demanda de retourner à ma place. Je grimaçais, et regardais Knox. On allait finir au poste de police, pour exhibitionnisme.

- Alors... euh... oui... volontiers, mais pour se faire, il faudrait que vous vous retourniez...

Il me regarda sans comprendre, et j'étais maintenant rouge pivoine de honte.

- Je n'ai pas de culotte, on est dans une ferrari, je suis à califourchon sur Knox Hendrix... accessoirement mon homme et pas un homme de passage, donc vous vous doutez qu'il y a un truc non ? Argumentais-je à vive allure avec les mains.

Le policier croisa les bras sur sa poitrine, et secouait la tête.

- Sortez du véhicule. Dit il alors;
- Là encore, j'aimerais beaucoup croyez moi, mais je vais vous demander de vous tourner.

Finalement, il le fit, et je me glissais hors de Knox, le laissant se rhabiller rapidement et moi tirant sur les pans de ma chemise. Le policier se retourna vers nous.

Finalement, cette histoire, se termina et comme je m'en doutais dans le commissariat le plus proche. Pour ma part, les jambes serrées l'une contre l'autre, un peu voir complètement honteuse de m'être retrouvée dans cette position, Knox eut le droit à une amende un peu salée, et une tape sur les doigts et moi ? Et bien on me conseilla à l'avenir de manager mes pulsions... Incroyable, manager mes pulsions ???!! C'était moi à blâmer dans cette histoire ??!! Rongeant mon frein, et silencieuse jusqu'à l'appartement, je ne décrochais pas un mot, mâchoires contractées comme pas permis. Une fois dans le garage, je sortis de là, refermant la portière, entreprenant de traverser le garage pour partir de là.

- Tu sais ce qui me rend folle en cet instant, c'est que comme tu es si connu, si influent, personne ne te fera la morale ! Du moins, pas comme vient de me faire le capitaine... comme si j'étais une hystérique obsédée, incapable de résister au grand Knox Hendrix... et toi un tombeur !! éructais-je en Français.

Nous nous étions fait embarquer par la police pour exhibitionnisme et apparemment mon passage au poste avait été plus simple que celui de Nerea. Elle en était ressortie mutique, et à peine étions nous arrivés dans le garage de l'immeuble qu'elle avait exploser. Je m'en prenais plein la gueule, alors qu'elle avait voulu me monter tout autant que j'avais voulu qu'elle le fasse un peu plus tôt. Elle avait peut être passé un sale quart d'heure, mais je ne comprenais absolument pas pourquoi ça me retombait dessus. Et peut être que le passage au poste m'avait énervé, peut être que j'étais frustré, mais je ne réussis pas à mettre de filtres avant de lui parler. Je ne contrôle pas comment les gens me perçoivent ! Je n'y suis pour rien Nerea. T'avais tout autant envie de baiser que moi dans la voiture, je t'ai pas forcé ! La prochaine fois ne me chauffe pas si tu n'es pas capable d'assumer les conséquences derrière. Mes mots étaient brutaux, mais je lui en voulais de me sauter à la gorge alors que l'on était tous les deux coupables de ce qui s'était passé. Impatient, plein de colère et épuisé, je pris mon duffle bag sur l'épaule et je pris l'escalier de service plutôt que d'attendre l'ascenseur. J'avais de l'énergie à dépenser, j'étais mauvais et il valait mieux pour tout le monde que je m'isole. Ça aurait du être des retrouvailles au top et on se retrouvait à se crier dessus sans réelles raisons. Je savais que j'avais ma part de responsabilités, mais j'étais trop dans les émotions pour aller m'excuser, ou juste lui parler. A quel moment les emmerdes allaient elles arrêter de me tomber dessus ?

J'avais laissé décanter la situation, j'avais été prendre une douche, je m'étais changé et j'avais pris une bière. J'étais toujours grognon, mais un peu plus à même de me contenir. De m'excuser peut être. Je me mis à chercher ma brunette, mais elle n'était plus là et dans un élan de panique je partis voir l'étagère qui servait de perchoir pour la montre de son grand père. Elle y était encore et pourtant la peur viscérale qu'elle ne le soit plus était toujours bien présente. Je pris mon téléphone pour l'appeler, sans y réussir, puis je lui envoya plusieurs messages pour savoir où elle était, si et quand elle allait revenir. En moins d'une minute le Knox anxieux avait refait son apparence.

I'm sorry, I won't do it again. It was my mistake.
Where are you ?
Pick up your phone please.

Mes mains tremblaient sur le clavier de mon téléphone. Je savais que mes mots pouvaient être dévastateurs, je l'avais vu avec Mercedes et je ne voulais pas reproduire le schéma. J'étais pourtant persuadé que j'avais déjà fait la bêtise et que Nerea avait fuit.

Je ne lui en voulais pas à lui directement, j'en voulais à la terre entière, aux hommes autre que lui, qui trouvaient ça normal de me rabaisser et culpabiliser pour une chose qu'on était en train de faire à deux ! Et j'éructais parce que j'en avais besoin en cet instant, les mots de Knox tombèrent avec violence, et dureté. J'en restais pantoise, toujours dans le garage au final. Je restais là de longues minutes, clopant là bas d'ailleurs, assise sur le capot de la Lamborghini. J'attendis l'ascenseur, et en haut entendis la douche. Je récupérais une culotte dans le tiroir de la commode, et sortis de là pour aller marcher. Mon téléphone était éteint, et je passais pas quelques boutiques, avant de rentrer.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un boulet de canon prénommé Knox, qui fondit sur moi, pour me prendre dans ses bras, et collant sa tête dans mon cou. Surprise je l'étais, je posais ma seule main libre sur sa tête, caressant ses cheveux.

- But... what... what happen ? Dis-je inquiète qu'il ne se soit passé un truc de grave en mon absence. Are you okay ?!

Il avait paniqué.

- My phone was turn off... i'll go shopping a while and walking. I'm so sorry...

J'embrassais sa joue, sa bouche, collant mon front au sien.

- I'm so sorry for earlier, i was rough but i wasn't mad at you, i was mad at me... So... i went to buy wine, cheese, and saucisson to the grossery we love so much, to have a nice evenning... I'm so sorry if i scares you!

Je le pensais vraiment, je n'avais pas eu l'intention de lui faire peur, ni de le rendre anxieux, j'avais eu besoin de marcher, de le laisser seul aussi, et de digérer qu'on ait pu me prendre juste pour la nouvelle poule de Knox Hendrix, le nouveau parfum du mois.

Nerea était revenue à l'appartement et je l'avais accueillis en la prenant dans mes bras. Aucun mot n'arrivait à sortir de ma bouche. Je n'avais plus envie de la lâcher une seule seconde... Sauf peut être pour la laisser m'embrasser, me regarder, me réconforter avec un sourire. J'étais stupide de penser qu'une simple dispute pouvait la faire partir. Elle et moi nous avions quelque chose de fort en commun, quelque chose qui faisait battre mon cœur, mais qui me rendait très vulnérable. Je lui rendis son sourire en l'embrassant sur le front avant de la prendre par la main pour l'amener à la cuisine. Elle avait parlé de vin, fromage et de saucisson, tout ce qu'il fallait pour un bon apéro.
Pendant son absence, j'avais cuisiné de stress et une montagne de pâte occupait le plan de travail. Je la laissa s'installer sur un tabouret et je sortis deux verres pour qu'elle puisse nous servir, et je reprenais ma mission en façonnant le reste de ma pâte. C'était thérapeutique et je me sentais me calmer petit à petit. J'étais dans ma bulle. A tel point que je ne la vis pas faire le tour du comptoir pour se caler contre mon dos. Son corps chaud me ramena à la réalité et quand je me tourna pour lui faire face, elle tenait un morceau de saucisson devant mon visage. Je l'attrapa du bout des dents, avant de retourner l'embrasser. C'était plus fort que moi. Je ne parlais pas beaucoup, mais j'embrassais.
Je profitais de cette soirée ou tout semblait se faire naturellement, de l'apéro à notre diner, jusqu'à notre installation sur le canapé pour regarder la télé. Je lui caressais les cheveux pendant qu'elle s'énervait sur l'écran de la télé. Elle avait mis quelque chose en Espagnol et je ne comprenais pas tout, mais j'adorais la voir réagir comme ça. Elle me faisait rire... I love you. Ca faisait un moment que je n'avais rien dit. J'avais beaucoup observé ce soir. Please, don't ever leave me...

Quand ça n'allait pas bien, il rentrait en phase mutique, où seule sa production de pâte maison avait résonnance. Je lui laissais cet espace là de silence, juste en étant là, lui donnant à manger et à boire, et en le câlinant par moment. Peu sûr de lui, il avait eu peur une nouvelle fois, que je partes pour de bon, j'en déduisais donc que Mercedes Berkeley avait dû lui faire le coup souvent, et lui avait bel et bien brisé le cœur. A défaut de la trouver si géniale, et à huis clos dans mon esprit, je la trouvais culottée, cruelle, et sans une once de maturité. Son "ne lui brisez pas le cœur c'est un homme merveilleux" me faisait alors un tout autre effet, je le voyais comme un "ne faites pas comme moi, qui ai roulé sur son cœur avec avidité".  Et si je comprenais quelque part, qu'elle soit restée là bas avec leur fille, vu le planning chargé de Knox et à venir du mien, je trouvais ça aussi et d'autre part, super égoïste, pour un homme qui a élevé Pénélope comme la sienne depuis l'âge de 3 mois. Mais je n'avais pas mon mot à dire sur les deux sujets, à la place je mangeais les pâtes qu'il avait préparé, en les trouvant pas mal pour un Australien, avant de me caler contre lui devant une telenovela espagnole que j'adorais.

Je relevais le nez de ma contemplation et le regardais, il venait de parler. Hallelujah !

- I love you too. Répondis-je d'abord.

Et la suite me brisa le cœur, il avait véritablement cette peur viscérale, mais je n'avais pas l'intention de le laisser partir. Je souris doucement, allant mettre en mute la télé, me lever un instant, pour rejoindre mes sacs de course que je ramenais

-At first I just wanted to make a joke... by buying what will follow, and I told myself, that finally it wasn't so bad idea. You like speed, and I often have my cell phone discharged. So I went to the fnac, I wanted to buy the watches, but they were too expensive for me. So the saleswoman offered me the rings... J'ouvris la boîte noire pour montrer donc une bague, plutôt élégante malgré tout, noire en inox. It’s a bit silly, but here... inside this black stainless steel ring, is a GPS sensor, which via bluetooth connects to relay antennas, and via application to your phone and mine.

Je lui tendis ma trouvaille, et sortais la seconde boite, la bague était en inox bleue électrique.

- You’re so afraid I’m going, if that makes you feel better, then I say yes. But you really should be reassured, I don’t intend to let you go, Knox, I’m so in love with you, that this weekend you’re going to meet my whole family, that I’d like to one day marry you, and bear a child. Don’t really get scared, that’s how I feel, and I’m at peace with that.

Je posais les boîtes sur le canapé à côté de nous, et me glissais sur lui, assise sur ses genoux, j'allais caresser sa joue, en basculant la tête légèrement sur le côté.

- And now what would really do me good, Knox, would you make love to me, to show me that I’m yours... and only you. Soufflais-je de manière très sensuelle.

Jusqu'à ce qu'il se sente en parfaite sécurité avec moi, il fallait qu'il reprenne contrôle de son assurance via le sexe, ça fonctionnait pas mal depuis le début, et moi ça m'allait bien aussi. Je n'étais pas du genre à regarder comment faisaient les autres couples, pour leur équilibre, je n'avais pas été en couple depuis 13 ans, alors je tâtonnais avec Knox, pour lui éviter bien des ascenseurs émotionnels, je savais pertinemment qu'un jour il faudrait qu'il se rassure tout seul, pas parce que je serais parti, mais parce qu'il serait assez en confiance pour savoir que je ne partirais pas. Seul le temps pourra l'aider à ça et ma constance dans mes sentiments. En attendant... il y avait le sexe.

Oh que oui je l'étais... Okay. Mais ça c'était dans la soirée, parce que j'ai assez vite déchanté dans la journée. Il était partit sans me prévenir, sans laisser de mot, sans répondre à son portable, sans laisser aucune trace... rien. Il avait répondu au bout de nombreuses heures, sans un bonjour, sans un je t'aime, sans rien qui indique que je puisse être quelqu'un d'à peu près aussi important que la veille, et sans me dire ce qui avait provoqué ce départ anticipé. Sur le coup, je l'avais pas mal pris, un peu dubitative tout au plus, mais je l'avais pas mal pris.

Et puis dans le train, j'ai reçu un premier message de Mercedes, qui s'est fendu d'une signature équivoque, et d'un tacle écrit, tout aussi équivoque. On ne sépare pas une famille... connasse ! Quand je suis arrivée à la gare, ma mère a regardé de partout autour de moi et j'ai du lui dire qu'il avait eu un empêchement. Du coup, elle pense que Knox n'existe pas, et avec ce que j'ai lu, franchement je commence à me dire que je me suis fourvoyée depuis le début aussi. J'ai trainé ma valise dans le sable, je l'ai chargé dans la fiat 500 et j'ai parlé finalement à ma mère de ce qu'il s'est passé.

Selon elle, ce n'est pas quelqu'un de bien, et son ex est une belle salope. Ma mère m'indique de répondre à l'ex pour faire genre j'ai pas compris, ce que j'ai fait, et alors la réponse... la réponse me termina. Ajouté à cela la réponse de Knox quelques heures plus tard, et tout était clair. J'ai éteint mon portable à la suite de ça, qui est allé même rejoindre le bac à glaces remplit de Prosesco, et je me suis barrée dans les vignes de mon grand père avec une bouteille. Au doigt, cette stupide bague de merde... qui me faisait passer pour un chien perdu, plutôt qu'un être humain, je la retirais non sans mal, la regardais une dernière fois et la lançais de toutes mes forces au milieu de la pampa.

- Tiens connard... essaie de retrouver ça... Va franculo bastardo !

Le soir même, je dansais sur les tables, profitant de la joie d'être en famille, débarrassée de mon cœur romantique, et j'ai sacrément picolé... La cave de mon grand père y est passé. Au matin, c'est à dire à 13h, j'ai émergé, encore habillé de la veille dans le lit de ma chambre. J'ai pleuré sous la douche, pleuré dans les toilettes aussi, et à 15h j'ai suivi mon grand père dans les vignes, il voulait me parler.

- tu devais pas prendre ce poste chez Ferrari.
- Si... mais c'était pour les mauvaises raisons.
- Il faut que tu reprennes les pinceaux. Tu sais que tu peux rester ici Cara Mia.

J'hochais la tête, larmoyante sous mes lunettes de soleil.

Partir en pleine nuit pour rejoindre son ex, ça n'avait pas été ma meilleure décision. Je l'avais fait pour Pénélope, mais ça Nerea n'avait pas pu l'entendre, car elle m'avait bloqué de sa vie. Entièrement. Je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis plus de dix jours et ça me mettait mal. Je n'arrêtais pas de penser à elle, à nous... Peut être que j'étais fou de penser que je pouvais la récupérer, en tout cas j'étais devant le vignoble de son grand père et je ne comptais pas faire demi tour. Je sortis de la voiture de location et je fis descendre Pento et Dodger. Je les avais récupérer, pour soulager Mercy, mais surtout parce que je le voulais plus que tout.

On est où papa ? Demanda ma petite. Je savais que la question n'était pas anodine, je lui avais fait traverser le monde pour aller toquer à la porte d'une femme que j'aimais, après qu'elle ai eu à dire au revoir à sa maman. Le scénario n'était pas parfait, loin de là, mais j'avais agis sous le coup des émotions. J'avais du faire les demandes de visa pour tout le monde, puis j'avais réservé des avions et quand j'avais réalisé que peut être Nerea ne serait plus avec sa famille, il était déjà trop tard et nous étions au dessus de l'océan Indien. Pas grave, j'avais continué de foncer tête baissée. It's complicated. You met her. Nerea. She... I think I love her. No. I know I love her. It's just messy. Daddy is a messy boy. Do I have to call her mummy ? Ok, je n'avais pas du tout anticipé les questions de Pénélope et j'étais un peu pris au piège. Je m'étais enfermé pendant deux ans avec elle et aucune femme n'avait réussi à pénétrer notre cercle, puis Mercedes était arrivée et elle était devenue sa maman, avant de vouloir un peu d'espace et ... Je ne savais même pas si Mercy voudrait encore de ce titre si spécial aux yeux de notre fille. Et je ne voulais plus la mettre en porte à faux avec une autre femme. Non. Mercy est ta maman.

Je toquais à la porte et c'est un grand homme, assez âgé, qui m'ouvrit. Il me dévisagea avant de regarder Pénélope et Dodger. Il me demanda qui j'étais, en Italien forcément, et je répondis avec un accent à couper au couteau. Io sono Knox Hendrix. Nerea c'è? Je ne m'attendais pas à voir la porte se refermer devant moi aussi violemment. Please ! Je tenais la main de Pento et celle ci tira dessus, comme si elle voulait me ramener à la réalité. Elle avait raison, je ne pouvais pas sombrer, pas devant elle, pas maintenant. I'm sorry baby. Do you want to go home ? J'avais le cœur lourd, je ne savais plus quoi faire. Seul, je serais rester ici à toquer à la porte jusqu'à l'avoir devant moi, mais j'avais ma fille et ça changeait la donne.

Daddy, there is someone looking at us from the window.

Il le fallait, il fallait que j'aille déménager mes affaires de chez lui...enfin on peut pas rester là bas à attendre des réponses, que je n'aurais plus depuis que mon portable avait fait un vol plané dans la glace. En réalité je connaissais même pas son numéro de téléphone par cœur, et je me voyais mal appeler Ferrari, pour qu'il me donne son numéro... D'ailleurs parlons en, j'avais repoussé l'échéance prétextant un deuil prématuré. Ils avaient été plus ou moins cools, je ne pouvais pas leur en vouloir, après tout j'aurais du commencer y'a plus de 10 jours maintenant.

Les premiers jours après le week end en famille, qui s'est d'ailleurs transformé en biture totale et implacable, j'ai erré dans la maison de mon grand père en chemise trop grande et chaussons. La dépression m'a giflé fort, ça ne m'avait pas fait ça depuis 13 ans...mais la seule bonne nouvelle, c'est que je n'avais pas eu envie de rappeler Air France pour me barrer du vieux continent. J'ai pleuré et pas qu'un peu, et j'ai mangé et pas qu'un peu. Un matin, ça faisait 5 jours que je m'étais pas lavée, mon grand père m'a réveillé au jet d'eau par la fenêtre en m'ordonnant d'aller me laver.

Après ce réveil en fanfare, j'ai reprit un rythme, italien certes mais un rythme. Et puis au 7ème jour, mon grand père m'a trainé dans une pièce de son impressionnante maison et m'a collé un pinceau dans les mains. J'ai regardé le pinceau et les murs de la maison, et toute la peinture qu'il avait acheté, et il referma la porte derrière lui. C'est à grand renfort de standards de la musique italienne, couplé avec the Verve et Oasis, que je me remis à peindre et frénétiquement. (https://i.pinimg.com/originals/b8/ca/33/b8ca336341665be56341820244c95790.jpg)


Et à l'aube du 11ème jour… La porte claqua en bas, et j'entendis mon grand père râler. la chemise travail couverte de peinture, les mains aussi, et une marque sur mon visage, je descendis pour voir ce qu'il était arrivé.

- Chi è? Hai sbattuto la porta.

Il râla en mimant le ras le bol, et parla d'un crétino. Je fronçais les sourcils, allant regarder ce qu'il regardait dehors, et je vis alors Knox devant la porte;

- Vuoi farmi credere che hai sbattuto la porta in faccia a Knox?

Il me dit que oui, qu'il n'avait pas à être là, c'était pas un refuge sa maison.

- Ha una figlia di 5 anni e tu gli hai fatto questo, non ci credo!

Il me dit que c'était un crétin, et qu'il ne voulait pas le voir dans la maison. Il n'aimait pas les chiens en plus. Et il partit dans l'autre aile de la maison en claquant les portes.

- Gesù sposa Joseph ! M'exclamais je, avant d'aller ouvrir la porte à la volée.

Je regardais Knox, puis Pénélope et le chien.

- Well.. Dodger i presume, Pénélope... knox. Come on in.

La réaction du grand père de Nerea en disait long sur l'image que les Bassini avait de moi. Je ne pouvais cependant pas m’apitoyer sur mon sort, car j'avais ma fille à mes côtés. Elle était maligne, comprenait beaucoup plus que ce que j'aurais voulu. It's just a shadow. Lui répondis-je sans même prendre le temps de regarder s'il y avait bel et bien quelqu'un qui nous observait. J'étais dans la fuite et quand la porte se rouvrit, je ne pus que rester figé. Elle était là et même couverte de peinture, elle était belle. Elle m'avait manqué, mais est ce que j'avais le droit de revenir après être parti sans laisser de messages. J'avais rejoint mon ex et ce n'était pas vraiment quelque chose de facile à pardonner. Je m'étais perdu deux minutes dans mes pensées et Pento en avait profité pour répondre à l'invitation de la brunette à rentrer.

J'ai faim. Dit-elle en passant le pas de la porte. Je la rattrapais, la soulevant du sol pour qu'elle ne touche à rien. J'étais entré dans la gueule du loup en la suivant, j'étais chez les Bassini, en terre ennemi. Je vais t'emmener à McDo, on va y aller. Je comprenais totalement pourquoi elle avait faim, il y avait une odeur de sauce tomate qui flottait dans la bâtisse, un régal pour les nasaux. Il fallait que je file avant de recroiser le regard de Nerea. Je fis demi tour avec Pento dans les bras et Dodger à côté de moi, elle était là, juste devant la porte.

I won't bother you or your family anymore. I'm sorry. I messed up the second I left without telling you where I was going. Certes j'avais agis en mode automatique car il s'agissait de Penelope, mais j'aurais pu lui envoyer un message bien plus tôt. Là, j'avais attendu d'être à Singapour. J'avais merdé et dans les grandes longueurs.
C'est à ce moment là que je vis une femme à ma gauche et vu la ressemblance avec la brunette, ça ne pouvait être que sa mère. Le regard qu'elle me lançait était similaire à celui que m'avait offert le grand père. F**k ! J'étais grillé. Ma raison me disait de fuir, mais je restais les pieds collés au sol du hall de cette grande maison.
J'ai faim papa ! Tous les regards se posèrent sur sa petite bouille contrariée. J'ai faim ! J'ai faim ! J'ai faim ! J'ai faim ! Pénélope criait et me faisait un nouveau caprice. Mercy n'avait pas menti quand elle avait dit que la petite avait eu un changement au niveau de son caractère. Elle avait perdu l'étoile qui brillait auparavant dans ses yeux, et maintenant elle ne réagissait que par colère et larmes. Elle me faisait de la peine et dans ses moments là je ne savais plus si je devais la reprendre ou céder. J'étais perdu en tant que paternel et ça tombait au pire moment. Elle crevait la dalle, faisait un caprice et tout ça au beau milieu de la maison des Bassini.

Non so che cosa fare. Non sta bene e... Penelope se balança en arrière, je ne réagis pas assez vite et sa petite tête vint cogner sur le mur. C'était de pire en pire. Elle se mit à pleurer et même si je n'en étais pas loin moi même, je pris sur moi pour essayer de la consoler. Sans succès. Elle était inconsolable et j'étais toujours coincé entre Nerea et sa mère. Est ce que la situation pouvait empirer ? Oui. Attiré par les pleurs, le grand père de la brunette était revenu. Il ne semblait vraiment pas ravi de me voir chez lui. She's tired. Ca n'expliquait pas entièrement son comportement, ni sa réaction, mais ça me donnait une bonne excuse pour essayer de partir.

Il avait tenté de fuir une fois rentré, et Pénélope ne se fit pas prier pour se mettre à hurler, Dodger dans mes pattes, resta là sans comprendre, et j'étais un peu comme lui, je ne comprenais rien.

- STOP ! Criais je alors au milieu du marasme.

Tous se figèrent, même Pénélope se tut, surprise par l'intonation de ma voix.

- Je ne veux plus vous entendre, ni toi Nonno, ni toi mama, ni toi Knox. Mamma prende la bambina, la porta in cucina, e le dà da mangiare. Puoi farlo? Nonno, tira fuori la grappa, ne avremo bisogno in salotto. ANDIAMO !

Et une fois mes ordres donnés, ma mère alla prendra Pénélope dans ses bras, en lui donnant un gâteau, en l'emmenant dans la cuisine.

- Rentres maintenant Knox.

Dodger sur mes talons, me suivit jusqu'au grand salon, où mon grand père avait sortit la grappa, et deux verres. Je montrais à Kox où s'asseoir, et je lui servis un dé à coudre de grappa.

- Bois. Lui dis-je en appuyant d'un regard sévère.

Le calme était revenu dans la maison, Pénélope était dans les bras de ma mère, qui chantait une comptine en italien, je l'entendais et la reconnaissait, c'était la mienne. Elle mangerait tout ce qu'il avait dans la cuisine s'il le fallait, mais elle serait rassasiée. Je bus mon verre de grappa cul sec, sans sourciller, habituée à la grappa de mon grand père. Et dieu sait qu'elle arrachait la gueule, mais ce n'était pas pire que le Limoncello. Dans un coin de la pièce, se trouvait mon grand père, qui se fendit d'un espèce de grognement.

- piccola natura questi australiani
- Nonno, Ti Spiace ? Lui reprochais je son commentaire.

les mains posées sur mes cuisses, je le regardais.

- tu as l'air crevé. Knox, I’ll talk to you. I’m... not going to get unanimous support in my family, and fortunately nonno doesn’t speak English right now, but I spent 10 days eating, drinking and crying. I’m the only one responsible, I threw my phone in the ice cube tray and I didn’t know your number by heart... je fis une pause. I am completely, dramatically, positively, in love with you, and I can prove it to you.
- Non parlo inglese, ma capisco la parola love Ronchonna mon grand père derrière son journal.

Je levais les yeux au ciel, me levant, pour aller lui tendre la main. Une fois sa main dans la mienne, je lui demandais de me suivre à l'étage, et au milieu de très nombreuses portes, je poussais l'une d'entre elles, pour entrer dans mon atelier depuis plus d'une semaine. Sur un des murs... en géant, se trouvait son visage, peint à l'acrylique et au couteau.