Take what you need, and be on your way and stop crying your heart out + Andréo

Comme si la période n'était déjà pas assez complexe, voilà que Livio s'était fait piquer sa sacoche ! Il avait passé sa soirée au bar, parlé avec quelques personnes, payé quelques tournées avant qu'une bagarre n'éclate. Bien sûr, Livio avait tenté de temporiser, de calmer les choses – pas physiquement, mais avec les mots – mais cela n'avait en rien aidé. La police était intervenue, des gars avaient été embarqués. Et c'était dans ce chaos total qu'il s'était fait dérober sa sacoche, qu'il avait laissé sur le comptoir en demandant au gars d'à côté de garder un œil dessus – trop de confiance, que voulez-vous ! Il n'avait pas imaginé finir sa soirée au commissariat pour déposer une plainte, mais cela fut bien le cas. L'entrevue terminée et alors qu'il s'apprêtait à s'en aller, le regard de Livio s'arrêta sur les cellules dans lesquelles se trouvaient plusieurs gars. Il s'approcha, sur ses béquilles et pointa du doigt un grand brun tatoué (Andrew) : « Hey, mais c'est toi qui devais garder ma sacoche ! Où est-ce que tu l'as mise ?! Rends-la, s'il te plaît ! » Le policier à ses côtés observa la scène avec attention, prêt à demander si Livio était sûr de son coup. Mais l'italien plissa les yeux, continua à regarder le jeune homme avant de dire : « Ah non mais ce n'est pas toi ! Toi, t'es celui qui as voulu arrêter les autres mecs avec ton pote! » Livio grimaça face à sa méprise : « Désolé ! » Il regarda le policier, affirmant à ce dernier que les deux hommes étaient innocents, eux, (comme si sa voix pouvait porter) puis s'éclipsa en souhaitant un bon courage à ces derniers qui, visiblement, n'avaient pas eu de chance, ce soir.

Spoiler:

Il était adorable, Andrew, à tenter de réconcilier tout le monde. Malheureusement, il n’avait pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire et Léo ne donnait ses informations que par petits bouts. Principalement parce qu'il était sous le coup de l’alcool, ça ne l'aidait clairement pas à être très logique dans son raisonnement. Le musicien essayait de trouver des circonstances atténuantes, mais ça ne changerait pas grand-chose. De toute manière, Léo resterait toujours cet incorrigible séducteur, même s’il n’avait aucune mauvaise intention et qu’il tenait bien trop à Alba, à leur famille, pour tout gâcher. Il resterait toujours joueurs, toujours un peu sur le fil, surtout avec une femme comme Freja. Même lui se giflerait pour tant de bêtise, mais il était ainsi fait et il lui était difficile de changer. Il se souvenait très bien de cette mâtinée, du moment de cette photo, il se rappelait du petit top blanc et sa lingerie rouge. Mais il se rappelait notamment que ce jour-là, il avait la tête ailleurs, il avait été réveillé par un appel d’Alba qui lui apprenait qu'il devait aller chercher Kai. Qu'il en avait la garde, que son père venir de mourir et elle avait besoin urgemment d’une famille d’accueil. Et que le père avait fait un testament en stipulant qu’il voulait que ce soit Léo et personne d’autre qui s’en occupe. Passé la stupeur, il avait dû trouver une solution, il devait donc rentrer à Bowen, pour repartir au Laos, le tout en 48 heures. Alors il n'avait pas remarqué la brune qui s'était glissée dans la salle d'eau pendant qu'il prenait sa douche. Si tel avait été le cas, il lui aurait fait sa proposition graveleuse de le rejoindre sous la douche directement, Freja l’aurait renvoyé promener, ils auraient rigolé de leurs conneries et basta. Seulement, il avait fallu qu'il découvre le cliché sur Instagram et qu'il laisse une trace de ses bêtises. Bref, l'erreur avait été faite, réparée, Andrew avait raison, balle au centre, qu’il disait, peut-être bien oui, compteur à zéro, de toute façon le mal était fait. À présent, malgré des tensions et une vie de couple à construire, c’était bien de mariage qu’ils parlaient tous les deux avec Alba, une idée qui ne plaisait pas à son compagnon. Il fallait avouer que Léo avait un rapport particulier au mariage. Il avait déjà offert une bague à une femme qui avait compté. Il aurait pu, il avait voulu, épouser Grace. Probablement qu’elle portait toujours sa bague d’ailleurs, la dernière fois qu’il l’avait vue, c'était le cas, mais c’était il y a quelques années déjà. Il n’avait pourtant jamais posé le genou à terre, ils s’étaient séparés avant. Le fait est qu’il n’avait pas voulu l’épouser pour des raisons logiques ou rationnelles, il voulait faire ça pour elle. Parce qu’elle croyait de tout son cœur à un Dieu auquel Léo ne comprenait rien et qu’elle avait toujours l’impression d’être dans le péché avec lui. Léo avait sincèrement aimé Grace, ils avaient eu cette relation si particulière durant quelques années. Il avait été anéanti par le fait qu’ils se séparent. Même s’il savait aujourd’hui qu’ils n’auraient pas été heureux ensemble, ils n'aspiraient pas à la même vie, à la même relation. Mais il avait été prêt à accepter le mariage. Il se rappelait du choix de la bague, un diamant de petite taille, discret, qu'il avait mis des heures à choisir. Il l’avait voulue délicate, comme elle, surtout pas trop voyante, elle aurait détesté ça. Il se rappelait aussi comment ça avait terminé, sur les terres africaines, au Bénin, où ils étaient tous les deux en mission humanitaire. C'était le dernier soir, celui où il avait prévu de faire sa demande, elle lui avait appris qu'elle ne voulait pas repartir. Techniquement, elle ne l'avait pas quitté, c'était lui qui était parti, parce que sa vie ne pouvait pas être seulement un enchaînement de voyages loin de Bowen. Parce qu'il avait un fils qu’il voulait voir grandir. Alors au petit matin il avait quitté le campement en laissant Grace endormie, avec mot à côté d'elle et l'écrin rouge qui détonnait avec l’environnement. Il aura appris plus tard, bien plus tard, que Grace avait espéré qu’il revienne et que pour elle, cette bague était comme une promesse. Mais il était mauvais pour tenir sa parole et le temps avait passé depuis. Avec Alba, c'était différent, totalement différent. Ils aspiraient à la même vie, ils avaient un avenir ensemble et bientôt deux enfants. S’il acceptait le mariage alors ça faciliterait grandement les choses, il en était conscient. Mais Léo était têtu au fond, ce qu'il voulait, c'était que cet engagement signifie quelque chose, il ne voulait pas juste signer un bout de papier. Il voulait que ça ait du sens, un vrai sens, pour elle et lui. Il détestait les compromis, surtout s’ils n’étaient pas en sa faveur, ainsi, il n’avait pas envie de plier parce que c'était ce qu'il fallait faire. Léo était passionné, amoureux, romantique d'une façon très tordue. Il avait besoin de vibrer. Il grimaça, peu convaincu par la proposition de Drew. Alors ça revient à se marier sans sentiments, juste parce qu'il le faut. Il se redressa. Et pourquoi un couple marié ferait une meilleure famille, hein ? Je ne suis pas d’accord ! C’était un sujet sensible pour lui, ils n’avaient pas encore trouvé d'accord, Jensen et lui, Léo faisait de la résistance. Ce n'était malheureusement pas Drew qui allait l’aider ce soir. Cependant, sa question le secoua, s'il avait la garantie que le dossier passe, ou si au contraire, à cause de son sale caractère, ça ne passait pas… Ill s’en mordrait les doigts, incontestablement qu’il s’en voudrait, qu’il se maudirait. Bon, pour arrêter de se stresser sur ce sujet qui, de toute évidence, n'avancerait pas ce soir-là, pas dans une cellule, au milieu des autres fêtards éméchés, avec Drew qui faisait son possible pour lui donner espoir. Il jugea bon de lui demander quelle était sa position à lui sur le mariage. Il l'aurait parié, son petit poulet était romantique. Évidemment qu'il rêvait de trouver la bonne et qu'elle devienne sa femme ! Ahah ouais, celle qui t’accepterait tel que tu es ! T'es pas si bizarre, tu sais. Emerson avait bien remarqué que son ami avait tendance à se dévaloriser. Cependant, pour avoir passé un week-end entier avec lui, après avoir bien discuté et observé, il avait bien compris que le musicien avait pas mal de petites habitudes. Qu'il lui était certes difficile de changer, des petits rituels, des manies. Pour autant, ça ne lui semblait pas incompatible avec une vie de couple. Après tout, Drew ne l’avait jamais vu bichonner ses boîtiers photos, leur parlez, même leur donner des petits noms. Même Alba se moquait gentiment de lui, au fond, on avait tous nos bizarreries, le tout était de trouver la personne qui les acceptait. Mais il faut que tu sortes un peu plus, mon canard. C’est pas en restant terré chez toi que tu vas trouver la future madame Parish. Il haussait les sourcils en souriant. Oubliant bien vite que Andrew était amoureux de sa pâtissière. Comme s'il était impossible qu'il épouse Charlize un jour. Ne me demande pas d'être témoin, hein, je te ferais un discours de merde. (Spoiler alert, c'est faux, il ferait un discours de malade et on le sait toi et moi ma bichette !) Et sur cette note élégante, Léo clôturait le sujet mariage. Enfin, ce n’était pas vraiment Léo qui y mit fin, mais plutôt cet excité du bocal qui venait de pointer Andrew du doigt en l’accusant d’avoir volé sa sacoche.

Léo regarda la scène se dérouler devant ses yeux sans réellement comprendre. Il y avait ce gars, qui, arrivé de nulle part, gueulait sur son copain. Il disait vaguement quelque chose à Léo, peut-être bien qu’il fût, lui aussi, au bar un peu plus tôt, avec ses propres copains. L’esprit du photographe était à ce stade bien trop en compote pour pouvoir l’affirmer avec assurance. Toujours est-il qu’il ne comprenait pas pourquoi cet idiot avait confié ses affaires personnelles, pour ainsi dire, sa vie, avec ses papiers, son argent, à un parfait inconnu, il fallait être un peu fêlé à ce stade. Ce qui était sûr, c'est que Léo n’avait pas quitté le beau musicien et que son ami était parfaitement innocent. D’ailleurs, Andrew se défendait vivement, clamant haut et fort qu’il n’avait rien fait. Go for it Drew, Bats-toi ! Enfin, qu’il ne se batte pas trop non plus pour ne pas aggraver son cas, ce serait le comble. Finalement, l’autre inconnu ( @Livio Manzoni   ) se ravisa, il s’était approché, avait observé les deux énergumènes chacun leur tour, Andrew, puis Léo et il s’était rendu compte de son erreur. Mieux ! Il affirmait au policier qu’ils étaient innocents, qu’ils avaient essayé d’arrêter la bagarre au lieu d’être dedans. En fait, ce mec, c’était leur sauveur ! Léo se redressa rapidement, il se leva, s’approcha des barreaux. Vous avez entendu monsieur l’agent ? On a un témoin ! Monsieur… il se retourna vers Livio en fronçant les sourcils. C’est quoi ton nom ? Ce charmant jeune homme, là, nous a vu essayer d’arrêter la bagarre. Vous nous croyez maintenant ? Comme si un Léo qui gueulait plus fort que les autres allait réellement avoir du poids. Enfin cette fois il avait une preuve et il était plus assuré dans ses paroles. Le flic roula des yeux et hocha la tête, sans qu’on puisse vraiment savoir si c’était pour signifier qu’il s’en moquait totalement, ou bien s’il allait enfin le prendre au sérieux. Il regarda l’homme à la sacoche et esquissa un rictus. Merci, on te revaudra ça un jour, tu es notre sauveur. Il l’aurait embrassé, s’il n’y avait pas eu ces barreaux qui les séparaient. Manifestement, pour pouvoir lui rendre l’appareil, il aurait fallu qu’il connaisse son nom. Mais le jeune homme était déjà parti sans le divulguer, comme le véritable superhéros qu’il était : justicier sans cape, mais magnifique, défendant l’innocent et homme bourré sans pareil. Léo l’aima à ce moment-là, sincèrement, de toute son âme. Jusqu’à ce qu’il se retourne vers Andrew et que l’autre lui sorte cette expression de nulle part. Il pouffa de rire, ça foutait un coup à l’image du superhéros. Il est peut-être notre ticket de sortie, t'es dur avec lui ! Le Léo saoul aimait tout le monde, c’était un fait. Bien que cet amour s’envole une fois l’euphorie retombée, un peu comme pour son amour pour les femmes. Bref, ce n’était pas le sujet. Il retourna s’asseoir auprès de son copain. Les autres fêtards s’étaient un peu calmés, il commençait à être tard, tout le monde était épuisé et ça se ressentait. Quelques-uns s’étaient assis à même le sol, d’autres discutaient entre eux. On leur avait laissé leur banc, les deux amis étaient tranquilles. Comme si c’était un accord tacite, ils étaient les cools kids de la cour de récré, ceux qu’il ne fallait pas embêter. Ils étaient surtout les deux seuls qui n’avaient rien à faire dans cette maudite cellule et mine de rien, les autres le savaient bien, même si aucun n’avait cherché à les dédouaner. J’ai faim. Tu crois qu’on aura droit à un appel ? On ne nous l’a même pas proposé… Tu crois qu’on va passer toute la nuit sur ce banc ? Il fait mal aux fesses. On sentait la lassitude chez Léo, il déraillait. Il avait déjà passé des nuits pires que celle-là, dans des endroits bien moins confortables. Au moins, la cellule du commissariat de Bowen était propre, c’était déjà un sacré luxe. Et puis il ne réalisait pas que c’était plus une cellule de dégrisement. On attendait déjà qu’ils dessaoulent pour ne pas les relâcher dans la nature dans un état pareil. Alors, pour l’appel, ils allaient devoir attendre encore un peu. Quoi que, une policière arriva avec ses clés qu’elle tourna dans la serrure. Parish, Emerson, venez avec moi. Léo se leva d’un bond. OH c’est vrai ?! On est libre Drew, viens, bouge-toi ! Mais non, ils n’étaient pas encore libres. On les entraina dans un dédale de couloirs, qui aurait pu croire que l’hôtel de police de Bowen était si vaste ? Et la femme les fit finalement entrer dans une petite pièce en leur indiquant deux chaises pour s’asseoir. Le deux hommes se regardaient, interdits. Qu’est-ce qui les attendait maintenant ? Ils n’allaient tout de même pas subir un interrogatoire comme dans les films ? De toute façon, Léo savait comment faire, il ne parlerait pas sans la présence de son avocat, c’était une certitude. Il ne se ferait pas avoir. La femme s’installa face à eux dans un long soupire, visiblement pour, elle aussi, la nuit avait été longue et épuisante. Emerson croisa les bras sur son torse, l’air renfrogné, attendant de connaitre la suite. Bon, messieurs. Il y avait des caméras de surveillance dans le bar. On les a visionnés rapidement. Par rapport au vol de la sacoche et pour avoir le déroulé de la soirée. Sachez aussi qu’on a le témoignage du patron du bar. Et aussi, ma foi, la parole du gars qui s’est fait voler. Vous dites donc que vous êtes innocents tous les deux ? Léo gesticula. Oui ! Oui oui oui ! On vous le dit depuis le départ, on n’a rien fait. Elle le regarda avec un air supérieur de celle à qui son petit manège ne faisait ni chaud ni froid. Il y a eu pas mal de dégâts dans ce bar, c’est pour ça qu’on ne peut pas laisser passer, c’est pas juste une petite bagarre. Le barman réclame dommages et réparations. On n’est pas là pour rigoler ! Et puis vous deux, là. Maintenant, elle les pointait du doigt. On vous connait, c’est pas la première fois que vous atterrissez en cellule, alors il faut pas faire les malins. Heureusement pour vous, le barman dit que vous n’avez rien fait et les caméras le confirment. Vous êtes libres. Léo la regarda avec des yeux de merlan frit. La femme venait de leur faire la morale, pour juste après leur dire qu’ils étaient libres ? Tout ça pour ça ? Par contre, on ne vous laisse pas rentrer comme ça, Emerson, vous marchez à peine droit, Parish, vous avez pas mal d’alcool dans le sang. Trouvez quelqu’un pour venir vous chercher sinon vous passez la nuit avec vos ptits copains. Elle se leva et leur tendit le sachet qui contenait leurs effets personnels, avec, le plus important, leurs téléphones pour passer ce fameux coup de fil qui leur rendrait leur liberté. Vous avez quelqu'un à appeler ? Je vous laisse cinq minutes. Et elle quitta la pièce. Léo se retourna vers Andrew avec un grand sourire. On est libre mon lapin ! Avant de froncer les sourcils, techniquement, ils n’étaient pas encore totalement libérés. Mais j’peux toujours pas appeler Alba. T’as une idée ? Il comptait sur lui sur ce coup, pour trouver la bonne personne qui puisse enfin les sortir d’ici et qu’ils puissent dormir.

Il était tard, très tard. La sonnerie de son téléphone se mit à retentir, réveillant Tahlia en sursaut. Son sang ne fit qu'un tour, parce que les appels en pleine nuit n'étaient jamais de bon signe. Les yeux ensommeillés, elle vit le prénom d'Andrew s'afficher sur son écran. Elle décrocha aussitôt, inquiète. Heureusement, c'était le jeune homme de l'autre côté du fil et il lui expliqua très vite la situation. Andrew et Léo avaient, semble-t-il, fini leur soirée au commissariat. Et comme l'exigeait la procédure – surtout quand il y avait de l'alcool – les équipes de police relâchaient les délinquants d'un soir, uniquement et uniquement si quelqu'un les prenait en charge. Pour ce soir, c'était elle la grande gagnante de la loterie. Elle grommela : « Tu m'as fait peur, Drew ! » Il fallait qu'elle calme son rythme cardiaque qui, clairement, faisait un marathon. Mais elle finit par dire quand même : « J'arrive. » Après avoir décroché, elle sauta de son lit, enfila un haut et un bas de jogging, ne prenant même pas la peine de dompter ses cheveux en bataille.

Une quinzaine de minutes plus tard, Tahlia fit irruption. Elle connaissait le commissariat comme sa poche. Et chance pour elle, le policier à l'accueil, ce soir, était l'un de ses anciens collègues, avec qui elle avait fait les 400 coups. « Je viens chercher les deux délinquants, Parish et Emerson. » dit-elle, ne pouvant dissimuler son amusement. Son collègue répliqua aussitôt : « Tu vas voir, ils sont aussi gratinés l'un que l'autre... » Tahlia haussa les épaules et suivit son collègue jusqu'à la pièce dans laquelle se trouvaient Andrew et Léo. En les voyant tous les deux, les yeux brillants, pâles, l'un avec un œil au beurre noir, l'autre avec la lèvre inférieure en sang, la brune leva les yeux au ciel. « Eh bien, vous ne vous êtes pas loupés, sur le coup ! » Elle n'avait pas eu Léo depuis... pfiiiou.... leur nuit passé ensemble. Et c'était amusant qu'ils se retrouvent toujours dans des situations improbables. Elle les regarda tous les deux, secouant la tête en tentant de ne pas rire de la situation. Les deux semblaient faire la paire. « Vous êtes capables de marcher droit jusqu'à la voiture, au moins ? »  

Il était tard, les effets de l’alcool commençaient doucement à descendre et l’adrénaline à d'amoindrir également. Léo était épuisé, vidé de toutes ces aventures nocturnes, décidément, il avait passé l'âge. Une fois que la policière leur avait dit qu'ils étaient libres Andrew et lui, il sentit la fatigue le plomber, ses épaules s'affaissèrent, il aurait pu s'endormir là, sur cette table. Il aurait même pu passer la nuit au poste de police au point où ils en étaient, du moment que ce soit acté qu'ils étaient innocents. Il compta sur Andrew pour trouver une solution pour les sortir, il lui parla de Tahlia pour les sortir d'affaires. Le photographe ne réagit même pas, portant Tahlia il la connaissait bien, mais sur le coup il ne fit pas le rapprochement entre son ex du lycée et le musicien, il avait toujours du mal à intégrer le fait qu'elle travaillait pour lui à présent. En vérité , il pensait déjà à son lit. Ou à l'énorme burger bien gras qu'il rêvait d’avaler, parce qu'il était également mort de faim. L’écho de la conversation arrivait à son œil comme un son atténué par du coton, ça n’avait aucune importance, du moment qu’ils sortaient d'ici. Une fois la conversation terminée, Léo releva la tête vers Drew. T’as vraiment des ressources inattendues ! Au moins on est sauf pour quelques heures, on ne se fera engueuler ni par Alba, ni par Charlize. J’aurais pas été d’humeur à ce qu'on me fasse la leçon. Qu'il affirmait avec lassitude. Bien qu'il savait parfaitement que ce ne serait que reculer le moment. La flic revint les chercher avec son air toujours si aimable. Honnêtement, à la voir les regarder ainsi, elle donnait vraiment l'impression qu'ils étaient coupables de quelque chose. Elle les installa dans une autre cellule, plus isolée et surtout libre, celle-là. À nouveau derrière des barreaux alors qu'ils étaient innocents, c'était un comble tout de même. Rapidement, même pas un quart d'heure plus tard, on entendit des pas dans le couloir, un flic, accompagné de Tahlia Wates. Léo releva la tête alors qu'il était déjà entrain de piquer du nez sur l'épaule de son pote. Il avait l'oeil hagard et surtout surpris. Tahl ? Qu'est-ce que tu fais là ? Ils se levèrent tous deux d'un seul bond. On n'a rien fait ! On n'a même pas tapé sur les autres. Il n'avait pas à se justifier mais c'était plus fort que lui. Tu parles on nous a fait traverser tout le commissariat, on peut bien marcher un peu plus. Merci d'être venue en tout cas ! Qu'il la remercia enfin.

@Tahlia Wates