DTR : define the relationship. (thad)

Tu descends la première viennoiserie en est un clin d’œil. Tu jettes un nouveau regard discret à la poche. Ce ne serait pas mal vu de se resservir ? Ni une, ni deux, tu n’attends pas que ta bonne conscience se pointe pour te dire d’être raisonnable. « Si tu proposes les roses en plus, je dirai pas non… Au fait, tu veux manger quelque chose toi ? » En réalité, tu dirais non. Parce que les roses, elles sont chiantes mine de rien. Elles laissent des traces dans les draps, par terre – même si c’est chez lui, c’est pas cool –, peuvent être responsables de chutes et puis, il faut y faire attention sinon ça devient moche, une fois froissées. Et c’est uniquement à ce moment que tu te rends compte que c’est déjà beaucoup pour lui de rester le lendemain. Tu es juste parce que tu dois être naturellement plus câline que lui. C’est tout.

Et tu retournes manger en l’écoutant d’une oreille plus distraite. Tu te réveilles tranquillement jusqu’à ce qu’il aborde son idée de décoration. C’est sur, il peut pas être parfait. Et le dessin, c’est ton domaine. Sauf que l’idée est… étrange. Loin d’être artistique. Du moins, ton esprit embrumé imagine quelque chose de très particulier. Ahurie. Il n’y a pas meilleur adjectif pour te définir à l’instant. Les yeux grands ouverts. Il ne manquerait plus que tu fasses de même avec ta bouche, sauf qu’elle est… pleine et que ce ne serait pas agréable à regarder pour la personne se situe en face de toi. À la place, tu manques de t’étouffer. Trop d’informations alors que tu t’es extirpée du lit il y a trop peu de temps. Et puis… imaginez si c’est Thad qui se colle à la réalisation. La façade de la pauvre caravane serait foutue. C’est ce qui te redonne le sourire quelques secondes. « T’es sérieux ou carrément allumé de bon matin ? » Tu suffoques, avec cette horrible sensation que tu es sur le point d’exploser. « Tu te sens l’âme d’un kangourou ou bien ? Ou c’était dans une vie antérieure, quelque chose comme ça ? » Ou alors, dernière théorie des plus étranges, son animal intérieur, son espèce de subconscient, est un kangourou. En tout cas, son idée est super kitsch et pas très artistique. À mort. Presque d’un goût douteux. « Mais tu sais… D’habitude, je fais pas les choses gratuitement. » Parce que c’est ton travail. Un peu comme l’autre soir où tu as réglé vos consommations au bar pour l’initiation au surf. Tu te lèves, laissant alors la poche sur le pas de la porte, et le rejoins. Tu reprends sur toi pour passer outre la fumée et son joint. « Alors j’accepte à une seule condition que tu devras remplir avant que je rentre chez moi. » Les premiers jours, tu es plutôt intenable. Limite un peu allumeuse sur les bords. Tu es comme une enfant qui a goûté à un truc terrible, pour la première fois et qui a besoin d’essayer encore, encore, encore, jusqu’à ce que l’envie lui passe. Tu trépignes, tu pourrais lui sauter dessus dans l’immédiat et accepter de remettre le couvert tout de suite, dehors, éventuellement à la vue des voisins les plus matinaux de Thad, avant de retourner à vos activités respectives. Les hormones ont un effet… on ne peut plus observable sur toi. Et cerise sur le gâteau, tu es de bonne humeur, inébranlable.

Oui, toi, Poppy, tu es capable d’avoir des arrières pensées mine de rien. Tu es une femme avec des besoins, totalement naturels.

Au bout de plus d'un semestre sur place, tu n'es toujours pas une spécialiste de la faune locale, alors tu haussés un sourcil lorsque Thad parle de dingo, sans pour autant poser la question à voix haute. Ce n'est pas exactement le moment et puis, à la limite, Google sera ton ami dès que tu rentreras chez toi. « Non, non, t'en fais pas. Si ça te fait plaisir et si tu y tiens, je le ferai. De toute façon, c'est chez toi, tu fais comme bon te semble. Et puis, c'est pas comme si les dessins pour enfants, même quand ils sont grands, sont ma spécialité. » Oui, il y a des moments, où Thad ressemble encore à un grand enfant dans un corps d'adulte : le soir où vous vous êtes retrouvés face à ce koala est un bon exemple. Pour en revenir au dessin, tu aurais bien proposé de t'occuper toi-même de la réalisation, sauf que tu aurais besoin d'une échelle ou de quelque chose pour te surélever et cela deviendrait u e activité un peu trop périlleuse pour toi. Alors restons à ce que tu satisfaire de mieux : dessiner sur une feuille ou la peau, pour emmerder ton entourage. Et te faire embrasser de bon matin. « C'est encore mieux que les câlins, les roses et tout le reste. Fais attention, je pourrai m'y habituer. » Quelques secondes de tendresse, que demande le peuple de plus ? Tu commences sincèrement à t'attacher à Thad, qui n'a rien en commun avec toi. Oui, tu cherches toujours et tu ne vois rien. « Trente minutes... On devrait y arriver. » Et vous retournez dans la caravane. Adieu le tee shirt superman avec lequel tu repartirais bien, finalement. Round two passé, tu tires le drap sur toi - son côté exhibitionniste n'a pas encore déteint sur toi, entre temps, faut pas trop déconner non plus - et t'extirpes de son lit à la recherche de tes vêtements. Tee shirt, short, soutien gorge... Puis, pas moyen de mettre la main sur la dernière pièce. « Thad, tu aurais pas vu ma culotte ? » Pas question de partir sans. Pas question de faire du vélo sans. Tu retournes à la recherche de ton sous-vêtement. Tu as même l'occasion de faire connaissance avec sa petite plante. Pas le temps de lui faire la morale de bon matin (après tout, tu lui as promis que tu ne lui dirais rien à ce sujet), alors que tu es de bonne humeur. Pas même le temps d'admirer la vue que tu as une fois debout. Tu crèves d'envie de prendre une douche, alors le plus vite tu auras retrouvé ce bout de tissus, le plus vite tu seras propre.

Chercher vainement ta culotte ou jeter un regard discrètement du côté de Thad… Dilemme. Et ce n’est pas chose aisée de faire les deux à la fois. Enfin, ta matinée pourrait commencer encore plus mal : tu pourrais ne pas connaître cette personne avec qui tu viens de partager ta nuit, elle pourrait être moche et pour couronner le tout, tu pourrais toujours être à la recherche de tes affaires. Et puis, il pourrait râler. Pas moyen de deviner si c’est du foutage de gueule ou autre chose, mais il te fait sourire. Et tu baisses les bras quand il se lance également de son côté : peu fructueux comme travail. Le pire est à venir… Décomposition faciale. T’es encore plus atterrée quand il te propose d’emprunter la culotte d’une autre, à moins que monsieur soit du genre à se travestir jusqu’au bout à ses heures perdues. C’est franchement dégueulasse comme idée, mais tu essayes de ne pas laisser tes pensées transparaître sur ton visage. Alors tu le pointes du doigt, tout en ajoutant : « Ah je savais bien que tu collectionnais quelque chose ! » S’il veut jouer avec les rumeurs que l’on raconte à son sujet, tu es partante, bien que cela ne te fasse ni chaud, ni froid. Enfin si, ça peut ne pas passer, parce que mine de rien, c’est on ne peut plus étrange de collectionner des caleçons ou des culottes. Il faut être plutôt… tordu. « Blague à part, je préfère la seconde option… Je pourrai pas rentrer sans rien et puis, ça fait toujours une autre raison pour se revoir, non ? » Non non, tu ne vas pas te lancer dans la collection de pièces étranges. Tu te sers dans ses affaires, après tout tu y as été invitée. Bon vous n’êtes pas du tout taillés de la même façon et c’est plutôt comique à voir comme résultat. Tu essayes de dissimuler le tout sous tes vêtements en lui lançant un regard noir signifiant « pas de commentaire s’il te plait. » « Passe une bonne journée Thad. » Tu ne sais pas quoi ajouter ou quoi faire. Déjà que tu as grandement évité un ton mielleux dégueulasse : les femmes un brin romantiques font flipper la gent masculine. Tu ne vas pas tourner les talons, comme ça, et passer la porte ? Enfin, il faudrait que tu parviennes, en quelques secondes, à trouver le juste milieu entre « la copine collante-chiante » et celle qui voulait juste s’envoyer en l’air. Nul besoin de préciser une nouvelle fois que tu l’aimes bien, d’où la prise de tête de bon matin. Alors tu l’embrasses et poses ta tête sur son épaule, le temps adéquat, le fameux juste milieu à ton avis. Un sourire avant de franchir la porte.