demon, where did my angel go ? /pandys.

Un terrain miné. Il savait bien, du moins à peu près à quoi il se risquait s’il commençait à entrer dans ce jeu-là. Il s’en voulait de ne rien avoir vu venir plus tôt, comme s’il aurait été capable de prévoir ce qu’il allait ce passer. Comme quoi ce n’était pas fait pour lui, il le savait ça. Et pourtant … quelque chose en lui refusait cette possibilité et se bornait à lui rétorquer  que tout ce qu’il pensait était bidon et ne jurait que par une personne. Pandore. C’était une histoire à dormir debout, à s’en retourner le cerveau, une histoire comme il les haïssait et préférait éviter. Mais celle-ci était importante. Un mois s’était écoulé depuis… ce fâcheux épisode du soir au Café. Il n’avait plus eu ni de nouvelles de Julie, ni de Pandore. Une soirée, quelques minutes et paf ! Il avait perdu amie et petite-amie. Est-ce qu’il pouvait tomber plus bas que ça ? Pour le moment non. Il avait passé ses premières semaines de célibataire à se réfugier dans le boulot comme une partie des gens le faisaient. Puis par rester enfermer chez lui, comme l’autre partie des gens le faisaient. Une serviette de bain autour de la taille, il fila dans sa chambre se vêtir avec l’un de ses jeans qui trainait dans le placard, avant de se rendre dans la cuisine et se servir de la première bouteille qui passait sous sa main. Il porta, d’un geste dénué de vivacité, son verre à sa bouche lorsque l’on toqua à la porte. Cela devait faire bien longtemps qu’il n’avait pas vraiment reçu de visite, mis à part peut-être le livreur de pizza, mais il ne se souvenait pas avoir passé commande. Debout dans la cuisine, il hésita quelques secondes avant d’aller voir de qui il s’agissait. De la pub, ou un voisin ? Honnêtement, il serait bien retourné dans la salle de bain prendre une autre douche, mais il lui fallait bien faire quelque chose du reste de sa vie. Il s’avança donc vers la porte, jetant un œil à travers le judas et … ses muscles le lâchaient subitement. Un éclair lui traversa l’esprit, et rien d’autre n’avait d’importance que ce qu’il voyait devant lui. Non impossible.. Ce n’est qu’en entendant son verre se briser au contact du sol qu’il se permis de détourner un moment ses pensées sur autre chose. Elle était là. Devant sa porte. Son cœur battait à cent à l’heure, il se réchauffait tandis qu’il se forçait à rester neutre. Qui ait ? Elle avait surement quelqu’un d’autre depuis, et c’était ce qu’il avait voulu pour elle… à un moment donné… il n’en savait trop rien e fait. De toute façon, elle ne devait pas avoir trop de mal de ce côté-là. Il était grand temps d’en avoir le cœur net. Quelque peu alarmé, ses yeux virevoltaient dans tous les sens : les débris de verre, la porte, le jus étalé sur le parquet, la porte, la cuisine, encore la porte… Au diable le ménage ! Il se planta devant la porte, baissa la tête en soufflant un bon coup, et le plus naturellement qu’il puisse faire, ouvrit la porte pour faire face à la jolie française. Elle avait certes perdue cette petite lueur dans ses yeux, sa bonne mine, … ou alors se faisait-il des idées. Elle était quand même belle à ses yeux. « Hey.. » bon début… Il ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, mais il se sentait bien con. Il avait milles et une chose à lui dire, mais tout s’était évaporé en un instant. Le temps défilait. Est-ce qu’un blanc s’était déjà installé ? Il ne saurait le dire. Il poussa la porte en grand afin de l’y inviter même si elle repartait tout de suite, ce qui était possible à vrai dire …

Spoiler:

Elle semblait prendre tellement de précaution en s’avançant qu’il avait l’impression qu’à tout moment elle pouvait rebrousser chemin avant même d’avoir vraiment franchi le seuil de la porte. Peut-être même qu’elle était en train de se demander si c’était une bonne idée.. Il laissa la porte ouverte encore un moment dans le cas où l’option envisagée se réalisait. Finalement, en peu de temps qu’il ne lui avait fallu pour le réaliser, elle y était bel et bien, dans son appartement. Rassuré en quelque sorte qu’il ne la faisait pas fuir non plus, ça avait dû lui couler beaucoup d’avoir fait le déplacement déjà.. « J-Je.. ne te dérange pas, au moins ? » Il fronça doucement les sourcils comme s’il ne comprenait pas sa question. Bah non, jamais, pourquoi ? … Fallait lui rappeler au garçon qu’ils n’étaient plus ce qu’on appelle un couple ? C’était une évidence pour tout le monde. Et même s’il avait mis du temps à se mettre dans la tête qu’il avait été en couple, s’en défaire était tout aussi perturbant. Pandore, le déranger ? Elle s’attendait probablement à ce qu’il y ait quelqu’un avec lui. Les mots évaporent avant même d’avoir été prononcés. Faut dire que les situations aussi sérieuses et délicates … Il ne savait absolument pas comment réagir. Il était plus absorbé par es traits du visage de la française, les vagues que formaient ses cheveux blonds, la façon dont elle se tenait, de le regarder, de se mordiller les lèvres, … Tout ce qui faisait Pandore et qu’il avait perdu en un claquement de doigt. Il finit par secouer la tête. Dans son imaginaire, il lui avait sembler avoir répondu que non, mais aucun son ne sortit de sa bouche. A force de ne pas parler, elle allait le prendre pour un fou. La main posée sur la poignée, il la regarde un moment avant de doucement la pousser pour la refermer derrière eux. Assez lentement pour qu’elle puisse l’arrêter à tout moment. Assez lentement pour qu’il puisse réfléchir à ce qu’il pouvait lui dire, et Dieu sait qu’il en avait des choses à lui dire. A commencer peut être par mettre sa fierté de côté et accepter le fait qu’il avait beau être indépendant pendant des années, il était bel et bien dépendant d’elle. Qu’il pouvait toujours penser à autre chose, tout se rapporterait au final à la française. Traduction ? « Je… » « Je suis là parce que.. » il s’interrompt de suite. De toute façon, sa voix n’avait pas du dépasser les quelques décibels et avait dû s’estomper avant même d’avoir pu être audible. Il retient même sa respiration pour mieux entendre sa voix. Il se sentait si petit « Ça fait un mois et j'y arrive pas, pas du tout. J-Je.. je pense que j'ai eu tort de partir sans te laisser la possibilité de t'expliquer, et.. et notre histoire ne méritait pas de finir comme ça. » Son rythme cardiaque prends une cadence plus soutenue. Bon sang, qu’est ce qu’il devait dire ? Voulait-elle qu’il s’explique maintenant sur ce qui s’était réellement passé ce soir-là au Café ? Tout semblait si flou, et si loin derrière lui. Regrettait-elle la manière dont ça s’était finit ? Que ca se finisse tout simplement ? Ou bien les deux ? … Bordel, trop de questions et pas assez de réponses… Il aurait aimé prendre un peu de temps et penser à ce qu’il allait lui dire, mais cette fois-ci, les mots lui échappaient spontanément. « C’est de ma faute. Je me suis comporté comme un crétin. J’ai fait le mec passif qui n’en avait rien à faire alors que … » il reprit rapidement une grande inspiration avant de poursuivre. « Je n’aurais pas du m’emporter aussi, ce n’était pas la solution, et ca n’a rien arrangé au contraire … Ce n’était pas ce que je voulais… » Il se sentait littéralement fébrile, comme si une petite brise pouvait l’emporter très loin. Comme si de nouveau, il était à la merci de la belle blonde. A moins que cela n’avait pas vraiment changé depuis le début.

« Tu veux dire que... » Je veux dire que… Il voulait dire plein de chose. Qu’il regrette,  qu’il ne veut pas la blesser davantage, qu’il ne veut que son bonheur, qu’il veut être avec elle mais n’est pas certain d’être ce qu’il lui faut… Qu’il l’aime… Elle semble faire un pas vers lui avant de se reculer et revenir à sa place initiale. Le fossé qui s’était creusé depuis la dernière fois, il le voyait bien maintenant. Et il était blessé de s’en apercevoir, mais il ne pouvait que s’en vouloir à lui-même. Sa respiration se voulait accélérée. Il entrouvrit la bouche pour lui répondre spontanément, mais il ne savait pas quoi lui dire. Elle le devance, et c’était tant mieux. Elle soupira, passa une main dans ses cheveux, et lui, ferma les yeux une longue seconde pour échapper à ce sentiment de désir qui grandissait. Qu’est ce qu’il aimait ses mimiques… « Tu as un peu de temps, là ? On pourrait.. simplement en parler. Je suis.. prête à t'écouter. » Prête à l’écouter… Ah oui. L’écouter, ses explications de cette nuit-là… Sa gorge se serra, mmes ses yeux ne quittaient plus ceux de Pandore. Quelque chose en lui se déchirait en se remémorant de ce douloureux passage. Mais c’était inévitable non ? Puis surtout nécessaire ; C’est vrai qu’il aurait voulu passer à autre chose très vite, oublier cette scène, mais il se rappela bien vite à quel point il avait désiré ces explications. « O-Oui … bien sûr. » fit-il doucement, avant qu’elle ne se rattrape rapidement. « Enfin, je comprendrais que tu ne préfères pas, et je.. je peux aussi repartir, si tu m'en veux trop d'avoir réagi ainsi. Mais il me restait encore un espoir, celui de venir te voir, alors autant le brûler tant qu'il est là.. » Il croisa son regard un instant, et une bouffée de souvenir lui revenait un plein visage. Il soupira doucement en baissant la tête comme s’il venait de prendre sa décision. « Dis pas de bêtises… » finit-il par dire avec presque un soupçon de sourire qui étirait un coin de ses lèvres, à moins que ce n’était qu’un illusion. Il finit par s’éloigner de la porte et faire quelques pas à l’improviste dans l’appartement pour bien lui faire comprendre qu’il ne comptait pas la laisser partir. Enfin … du moins tant qu’elle pouvait rester là. « Je.. hum… Fais comme chez toi.. » lança-t-il quelque peu maladroitement avant de se réprimander mentalement. Il fronça un peu des sourcils. C’était pas l’expression la mieux adaptée à la situation, même si c’était ce qu’il souhaitait. Qu’elle soit à l’aise. Bien qu’il était évident qu’aucun des deux ne l’était. Il l’invitait à s’asseoir tandis qu’il s’enfuyait dans la cuisine pour servir un verre d’eau. Oui, faut dire que les courses depuis, il le faisait pour le stricte nécessaire. Jusque maintenant, il ne s’était pas vraiment jeté à l’eau, mais il était grand temps d’aborder le sujet. Après tout, elle n’aurait pas fait tout ce trajet pour rien. Il le devait pour elle au moins. « Tu sais … il ne s’est rien passé. » fit-il de la cuisine, avant de se retourner quelque peu timidement vers elle. Il se souvenait bien de son regard la dernière fois qu’il lui avait dit ça. Il pouvait voir la colère, la tristesse, le dégoût dans ses yeux. Il craignait de le voir de nouveau. Il s’approche d’elle (et il était heureux de pouvoir le faire) pour lui donner le verre. « Rien n’aurait pu se passer. »

Alors qu’il se commença à se lancer dans une explication, il sentit les doigts de Pandore effleurer les siens en lui donnant son verre. Il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir les serrer là, entre les siens. Son contact lui manquait définitivement. Il ne cessait pas de la quitter des yeux et son imagination devait lui jouer des tours, mais non. C’était un bien un semblait de sourire qui embellissait le visage de la belle Française. « Mais alors comment... » C’était ça la partie la plus compliquée. Comment lui expliquer ? C’était si simple et pas du tout à la fois. Dans d’autres circonstances, il lui aurait souri. Pour la taquiner peut être, comme il l’aurait fait avant. Ca lui paraissait un peu déplacé pour l’occasion, mais il ne put s’empêcher d’afficher un fin sourire sur les lèvres, discrètement, avant de baisser la tête pour regarder un instant le sol. « Je suis désolée, d'avoir... jugé trop vite. La vérité c'est que... la jalousie m'a aveuglée. » Il releva la tête et la secoua frénétiquement en entrouvrant la bouche pour parler, mais elle enchaina plus rapidement que lui. « Tu m'as atrocement manqué.» Il pouvait garder la bouche bée ainsi. Il la referma doucement, et il ressentit une douce explosion à l’intérieur de lui. Il ne le remarque surement pas, ou alors il est trop occupé à détailler le visage de Pandore à ce moment-là, à réaliser si ce qu’il venait d’entendre était réel ou non, mais ses yeux s’étaient légèrement embués. « Tu m’as manqué aussi. » Tellement manqué … Beaucoup plus qu’il ne saurait jamais le montrer. « Tu avais toutes les raisons de croire que … Enfin… » Il marqua une pause et soupira d’exaspération. Oui il s’exaspérait à ne pas trouver les mots juste, à ne pas parvenir à mettre de l’ordre dans ses idées. Faut dire qu’elle l’avait pris au dépourvu et en débarquant à l’improviste… Bon il était du genre à agir à l’instinct, mais un temps pour se préparer ne lui aurait pas fait de mal. Il se raccrocha à son visage. Il ne l’avait jamais vu comme ça, il y avait quelque chose de différent. Quelque chose de différent et pourtant de déjà-vu. Bon sang, qu’est-ce qu’elle était belle … Il inspira un grand coup comme pour se détendre avant une représentation ou autre. « Il ne s’est rien passé et il n’allait rien se passer, je te le promet… » Sa fin de phrase s’était affaibli. Qu’est ce qu’il croyait ? Que tout allait s’effacer en quelques mots ? Non. Et pourtant il aurait souhaité que ca soit aussi simple. Il n’était pas certain que ce qu’il venait de dire, ni même sa démarche inconsciente étaient légitimes.

Il voudrait lui parler. Il avait tant de choses à lui dire. Mais rien. Bon sang Emrys, reprend-toi … Lui dire qu’il ne s’était rien passé… Ce n’était pas assez ! Evidemment que ce n’était pas assez. Ce n’était sûrement pas comme ça qu’il allait pouvoir lui expliquer et lui faire entendre raison. Elle n’allait pas le croire, lui et sa petite histoire. Ca avait été dur à croire sur le moment, il n’y avait pas de raison que cela change maintenant pas vrai ? « Je te crois. » Son cœur s’arrête net. Du moins il en avait l’impression. D’abord surpris d’entendre sa voix, alors qu’il cherchait encore ses mots pour la convaincre. Ce qu’il aurait dû faire depuis le début finalement. Puis quand l’information remontait doucement mais surement, il fronçait doucement les sourcils. Est-ce qu’elle le croyait vraiment ? Ou alors elle était tout simplement fatiguée de penser le contraire ? Il n’en était pas certain. Ce n’était pas suffisant. Il aurait aimé se glisser dans sa tête pour en être sûr. Pour une fois qu’il ne laissait pas le choix au hasard. La De Balzac finit par couper court à tous ses questionnements. Elle tira une chaise pour s’y laisser tomber. Tous ses faits et gestes l’hypnotisaient, et l’espace de quelques secondes il en oubliait presque ces soucis pour la grâce de la beauté à la française. Il l’écoutait. Son cœur battait à chacune des syllabes qu’elle prononçait. Tout ce qu’il pouvait dire paraîtrait bien fade à côté. Emrys, ou celui qui ne parvenait jamais à aligner deux mots lorsqu’il le devait vraiment. « Je suis un idiot Pandore… » Sa voix s’affaisse aussitôt. L’émotion le prend à la gorge et il doit se faire violence pour se reprendre aussitôt. Dans un autre temps il aurait voulu y ajouter un petit sourire pour casser un peu l’ambiance un peu pesante pour lui. C’était le bon remède pour tout il faut dire. Mais pas pour maintenant. « Je suis un idiot et j’en suis désolé. Souvent je me dis que tu mérites mieux qu’un mec comme moi. Et souvent j’en suis convaincu, seulement là … » Il serra la machoire. Il se tourna doucement vers elle pour capturer son regard. Il voulait être certain qu’elle comprenne bien le message. « Je t’ai laissé partir alors que je n’aurai pas dû. » Très probablement la plus grosse erreur de ta vie garçon … Non il n’aurait pas dû. La perdre, ou ne serait-ce que de la voir s’éloigner encore plus de lui, surtout après l’avoir devant lui là tout de suite…

« Emrys... »Il la voyait s’avancer vers lui, rompre la distance. Inconsciemment, il en faisait de même. Son cœur battait la chamade, il se sentait fébrile. Il aurait aimé pouvoir réagir, là tout de suite, se donner une bonne claque pour se réveiller, mais il était complètement pris dans un tourbillon qui le laissait à la limite de l’amorphisme. Mais ce n’était pas le cas. Ses sens étaient en éveil au contraire, et étaient à l’écoute des moindres indices que lui donnerait Pandore. D’ailleurs, il retint malgré lui sa respiration pour percevoir la moindre syllabe que prononcerait la jeune française. Il avait bien cette impression que ce devait être quelque chose d’important, comme tout ce qui étaient dit aujourd’hui en même temps … « Emrys, et si on.. et si on repartait à zéro ? » Repartir à zéro. Il ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait dire par là,. Et pourtant, tout recommencer à zéro, il connaissait bien. Pour l’avoir fait la plus grande majorité de sa vie, et finalement n’avoir rien construit avant d’arriver à Bowen. Mais là, c’était autre chose. Recommencer du début, repartir à zéro, avec elle. Il savait ce que ça impliquait. Et si elle lui donnait une seconde chance, il la prendrait de suite sans hésiter. Et pour une fois, il n’irait plus les yeux fermés parce qu’il ne comptait pas refaire les mêmes erreurs. Il entrouvrait la bouche pour lui répondre quelque chose, mais elle le prit de cours. Il sentit son contact. La chaleur de ses mains sur les siennes. Son regard dans le sien, tandis qu’il resserrait ses doigts autour des siens. « J-Je.. J'ai besoin de toi. » Et lui alors… Depuis qu’ils n’étaient plus ensemble, sa vie n’en était plus vraiment une. A passer ses journées à faire ce qu’il pouvait faire chez lui, ne sortir que pour les cours obligatoires et le boulot au Café, les rares sorties pour les courses ou tenter de se changer les idées … Il avait vécu mieux. Il se rendait bien compte l’emprise que Pandore avait sur lui à présent. Il ne l’avait pas vraiment cherché, mais c’était là. Et il avait beau cherché à s’en défaire, il ne pouvait pas vraiment, et finalement, il ne le voulait pas. Il fallait faire avec et si elle a besoin de lui, il va s’en dire qu’il en est de même pour le jeune homme. Une voix lui crie de lui prouver, de lui dire à quel point il est perdu quand elle n’est pas là, qu’il est épris à un point inimaginable, qu’il ne veut qu’elle et qu’il déplacerait des montagnes s’il faut... « Et moi je t’aime. » Son rythme cardiaque ne faiblit pas une seule seconde, il n’est pas certain d’avoir dit ce qu’il venait de dire. Il avait une drôle d’impression, comme s’il appréhendait quelque chose. Il posait un regard quelque peu inquiet sur Pandore. Jamais il n’avait pensé pouvoir le dire un jour. Ces petits mots qui voulait tant dire. Il s’en contrebalançait maintenant. C’était sorti spontanément et il avait toujours voulu être honnête avec elle. Si maintenant était leur nouveau départ, alors il commencerait par ça. Il glissa ses deux mains délicatement de part et d’autre du visage de la belle De Balzac, puis vint déposer ses lèvres sur les siennes pour illustrer dans cet acte ses forts sentiments.

Bon sang… Il se surprenait lui-même de ne pas imploser sur place là tout de suite. Tellement de choses se bousculaient dans sa petite tête, des petites voix qui lui imploraient de faire ou de dire. Elle lui avait tellement manquée … Il ne se rappelait même plus des raisons exactes de leur rupture, mais ce devait être sûrement absurde. Tout ce qui comptait maintenant pour lui était là, devant lui. Dans son appartement… Il venait de lui avuer l’inavouable. Et pourtant ca crevait les yeux. Il était assurément le dernier à s’en apercevoir, et s’était entêté des mois à prétendre que ce n’était pas le cas alors qu’il n’avait jamais ressenti ce petit quelque chose de magique avant. Dommage qu’il ait fallu attendre d’atteindre le précipice pour enfin l’admettre. Oui. Il l’aimait. Il était fou d’elle, elle le rendait complètement dingue, dépourvu de rationalité, dépendant de sa personne. Il pensait ne jamais le dire un jour, mais c’était une chose de faite désormais. Soulagé d’un poids, mais pourtant ampli d’une certaine appréhension. Pandore était figée. Il ne savait pas comment l’interpréter. Il lui fallait le temps de digérer l’information peut être. Oui, en même temps c’était compréhensible. Lui-même ne saisissait pas tout à fait ce qu’il venait de faire. Mais plus les millisecondes passait et plus il craignait une réaction négative de sa part. Tant qu’à se manger un énorme râteau, autant clore le sujet d’une manière plus agréable que la dernière fois. Il s’était rapproché pour lui démontrer tout son amour dans un baiser. Un vrai. Et il reprenait vie. Ce fut comme une bouffée d’oxygène, elle lui était vitale. « Moi aussi, je t'aime, Emrys.. » Il serrait la mâchoire pour retenir l’explosion qui montait en lui. Son front contre le sien, heureusement qu’elle ne voyait pas ses yeux doucement s’embuer. Toute la pression des dernières semaines retomber de la manière la plus magnifique qui soit. Lorsqu’elle rouvrait les yeux, il se laissait tomber dans ses océans bleus. « Ne me laisse pas. » Il sent son cœur s’arrêter. Ne me laisse pas … Les mots se faisaient rares entre eux depuis le temps, et chaque syllabes voulaient désormais tant en dire. Lui demandait-elle ne de pas la laisser seulement maintenant, ou pour plus longtemps peut être. Parce que lui ne voulait pas la laisser. Il ne voulait plus la laisser. Il ne voulait pas commettre la même erreur, pas deux fois. Plus d’efforts, de sacrifices, … tout ce qu’elle voudra, tout ce qu’il faudra, il le ferait. Puis au-delà de ca, s’il était prêt à ne plus la laisser … c’était tout de même une grande responsabilité qu’il déciderait d’assumer. Il était prêt à se donner corps et âme pour elle, si seulement il se rendait compte à quel point il était à ses pieds.