(#17) the hangover ≈ poppy

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Ce qui est galère quand on est un SDF, c'est qu'on ne sait jamais où on va passer la nuit. Certes, Thad pouvait toujours se replier pour dormir chez sa cousine, mais il avait un peu de mal à rester toujours au même endroit. Sa caravane lui manquait, avec un peu de chance il aurai bientôt assez d'argent pour la récupérer à la fourrière. Comme d'habitude, il avait bu quelques verres après le boulot, jusqu'à ce qu'il reçoive un texto de Pandore pour qu'il la rejoigne à l'autre bout de la ville. Voilà tout ce qu'il se souviendra de cette nuit de beuverie. Aucun souvenir d'avoir bu son poids en alcool, d'avoir été à deux doigts de se faire tatouer un kangourou sur toute la jambe, d'avoir fumé avec la moitié des fêtards de Bowen, de s'être fais draguer ou même d'avoir réussi à convaincre Panda de faire un duo avec lui à un karaoké. Le genre de nuit mémorable dont on ne se rappellera jamais. C'est comme ça qu'il se retrouve endormi sur le canapé de l'appartement 17, plus débraillé que jamais avec une seule chaussure au pied. Son T-shirt arbore quelques trous et semble avoir été tiré dans tous les sens, son pantalon est couvert de terre. Il a même bavé sur le canapé, pour dire le spectacle. C'est le soleil australien qui le tire du sommeil, un rayon en pleine tête. À cette heure-là, il est déjà parti surfer en temps normal, mais il n'a pas la force pour le moment. Il se contente de grommeler et de se retourner de façon à enfoncer sa tête dans le canapé et esquiver le soleil. Même pas une minute plus tard, on peut entendre un léger ronflement émanant de la masse puante sur le canapé. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'a même pas cherché à savoir où il se trouve avant de se rendormir, rentrée au petit matin de soirée fait des ravages sur son organisme.

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Tu t’es écroulée en plein milieu de ton travail, du genre de la peinture un peu partout sur le visage, un pinceau pour retenir ta tignasse. Le genre de bordel qui te met de bonne humeur au moment où le soleil t’extirpe de ton sommeil. Et dire que le pire t’attend dans la pièce d’à côté. À croire que quelqu’un souhaitait jouer une réplique de la Guerre de Sécession. « Pandore ! » Uptight Poppy is back. Pas de réponse de la part de la marmotte, ce qui ne t’étonne pas. À ton tour de toucher le fond. Tu gardes ton calme, bien décidée à la virée du salon puis ranger. « Vraiment t’abu… » -ses. Seconde d’étonnement. « Ça », ce n’est pas Pandore. Au moins, cette découverte t’épargne une nouvelle dispute. « Ça » prend trop de place dans le canapé, « ça » ne sent pas la rose et « ça » ronfle. La réincarnation du charme, en fait. Option numéro deux : c’est sa conquête de la nuit passée et ton unique mission va consister à le faire fuir. Ça tombe bien, tu dois avoir la tête parfaite de la fille réveillée du bon pied maintenant. Tu t’approches du lit, manquant de te pincer les narines au fur et à mesure. Tu prends pas mal de précaution pour le réveil de l’ours : tu gardes une certaine distance, assez de réactivité pour bondir de l’autre côté de la pièce si nécessaire et tu essayes d’inhiber ta mauvaise humeur. « Oh heeeeeeey, debout là-dedans ! » Tu secoues ce fameux « ça » avec force qui s’avère être un homme (pas étonnant), mais pas n’importe lequel non plus. Tu ne choisiras pas de continuer à lui hurler dessus, du moins pas dans l’immédiat. Pas super cool comme réveil alors qu’il a probablement la gueule de bois pour se retrouver dans cet état. « Thad ? » Tu te laisses tomber sur la table basse en soupirant. En dehors des ronflements, toujours pas de signe de vie. Tu te décides de le pousser un peu du bout du pied, au niveau du ventre. « Dure soirée ? » Chouette, à défaut de ne plus avoir Perry sur le dos, tu as hérité de deux autres irresponsables : ta colocataire et ton petit ami.

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Des bruits ? Il ne veut pas ouvrir les yeux pour savoir de quoi il s'agit, il est trop mort pour ça. Enfin jusqu'à ce qu'il entende distinctement son prénom et pas dans son rêve. Il grogne, son rêve était stylé, il était en train de faire la course avec un koala sur un skate-board, maintenant il ne saura jamais qui a gagné. « Quoi ? ». Sa voix sent la mauvaise humeur et la frustration, il utilise rarement un ton aussi agressif. Il se décide finalement à se tourner pour voir qui est venu mettre un terme à son sommeil tellement mérité. Il marque un temps d'arrêt, en découvrant Poppy posée normale devant lui. « Putain t'as vraiment une sale gueule, je te préférai quand je rêvais ! ». Tout en classe et en finance, il place une de ses mains devant ses yeux pour bloquer le rayon de soleil qui est de retour au niveau de son visage. « Qu'est-ce que tu fous là au fait ? ». Trop la flemme de regarder autour de lui pour savoir où il se trouve, à part qu'il était allongé sur un canapé, son cerveau n'avait pas plus d'infos que ça. Bizarre la présence de Poppy quand même, à aucun moment elle n'avait prévu de les rejoindre pour la soirée. Peut-être bien qu'elle les avait rejoint au cours de la nuit et qu'il avait en fait oublié. Son attention fut détourné par une envie pressante, sa vessie allait bientôt explosé s'il ne faisait rien. Pas trop envie de se faire pipi dessus devant sa copine non plus. Il se redresse difficilement, tous les muscles de son corps douloureux. Ça ne l'étonnerait même pas de découvrir des bleus un peu partout plus tard. La position assise ne lui réussit pas plus, un massif mal de tête vient lui rappeler ses excès de la veille. Il se relaisse tomber position allongée, sa vessie pourrait bien attendre quelques minutes de plus. Le dernier truc dont il se souvient c'est d'avoir enchaîné un plateau de shots avec Pandore, puis derrière c'est le brouillard. Il regarde Poppy avec un air sérieux et un peu inquiet. « Pandore est en vie ? ».

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Question mauvaise humeur matinale, il faut croire que l’un ne vaut pas l’autre. Quoique non, Thad fait pas mal dans son genre. Tu n’as rien demandé, il squatte comme ça et tu te ferais presque « engueulée » pour l’avoir réveillée un peu brutalement. Comme si tu avais pour habitude d’être hospitalière avec quiconque s’endormant ici. Et si c’était un psychopathe, hein ? « Je suis chez moi à ce que je sache. » Tu fronces les sourcils et souffles : « Oh et merci pour le compliment. » « Ça me va droit au cœur, tu peux retourner te coucher. », ça tu te retiens de le lui lâcher. Quant à Pandore… Bonne question. Tu hausses les épaules en guise de réponse et te lèves repartant d’où tu venais sans un mot. Persuadée il y a encore peu que c’était la jeune femme sur le canapé, tu n’as pas pris le temps de vérifier ce qu’il y avait dans sa chambre. Et ce n’est pas parce que vous vous prenez régulièrement le bec ces temps-ci que tu lui souhaites la mort. Tu pousses la porte et aperçois la blonde avachie sur son lit, mais surtout en vie. Bonne nouvelle. Retour dans le salon. « Elle respire et dort à poings fermés. Rassuré ? » Tu toises Thad, par la suite, constatant enfin les dégâts. À croire qu’il n’a toujours pas trouvé de toit « temporaire » le temps de récupérer sa caravane. Tu grimaces, mais ne dis rien à ce sujet, question de ne pas empiéter sur son principe de liberté et tout. Pire encore, un fou rire nerveux s’empare de toi, quitte à te faire perdre toute crédibilité maintenant de la fille un brin en colère. « Tu peux squatter la douche le temps que je fasse du café, si tu veux. » Tu finis par te reprendre, l’embrasses du bout des lèvres, t’en pis les restes de terre sur lui ou tes tâches de peinture, avant de zigzaguer, entre coussins au sol et autres objets non identifiés, jusqu’à la cuisine.

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C'est limite si il retient pas son souffle le temps que Poppy aille vérifier l'état de l'autre pochtronne. Rassuré il l'est c'est indéniable. « Elle a de la chance elle. ». Pour rien arranger à sa mauvaise humeur, voilà qu'elle se met à rigoler sans raison, juste en le regardant. Alors qu'il n'a rien fait pour provoquer le rire pour une fois. « Quoi ? ». Une proposition pour la douche ? Il lève un bras et sniff son aisselle, il en aurait bien besoin c'est vrai. Il répond par un grognement restant allongé encore une minute, le temps de trouver la motivation pour sortir du canapé. Quand finalement il finit par se lever, il se dirige sans un mot jusqu'à la salle de bain. Sans trop de mal, il repère une serviette propre à emprunter. Il prend sa douche en vitesse, même s'il a un besoin urgent de se laver ne signifie pas qu'il va se mettre à gaspiller de l'eau inutilement. Une fois propre, il est confronté à un autre problème, ses fringues sont loin d'être en état d'être remises et il y a aussi l'histoire de la chaussure manquante. Finalement, il choisit d'attacher la serviette autour de sa taille et d'aller demander de l'aide à sa petite-amie, c'est à ça que ça sert après tout. Cheveux tout mouillés, vêtu seulement d'une serviette il traverse tout l'appartement pour retourner au salon, vérifiant que Poppy ne se trouve pas dans la cuisine au passage. Il s'approche de sa sauveuse avec un petit air penaud. « Dit, y a moyen que j'emprunte des fringues à ton frère ? ». Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait remis les mêmes fringues, mais ça aurait un peu annulé l'effet de la douche. Pendant ce temps-là, il jette un petit coup d'oeil dans le salon pour voir s'il n'arrive pas à localiser la chaussure perdue. D'ailleurs il se demande, si c'est eux qui ont foutu un bordel pareil la nuit dernière ou si c'est toujours aussi mal rangé. « Et si t'avais un sac pour que je foute mes affaires sales aussi ce serait parfait ? ». Sourire ultra-bright pour qu'elle se laisse amadouer. « Pas une de ces merdes en plastique qui prenne 10000 ans à se dégrader hein, un truc en papier ou n'importe quoi. ». Double sourire freedent, espérons qu'elle est déjà eue le temps de prendre un café.

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À ton tour de tirer un peu la gueule pendant que monsieur est parti se doucher. Tu détestes ce genre de mauvaise humeur ambiante, surtout de bon matin. Pour la peine, tu aurais mieux faire de le laisser dormir même si c’était dans sa mauvaise odeur. Et le voilà de retour, presque illico presto… En serviette, ce qui au final ne te perturbe plus tant que ça vu son manque total de pudeur. Par contre, Thad portant des vêtements de Perry ? Tu hausses un sourcil. L’idée te fait sourire. Décidemment, il faut s’attendre à tout de sa part. Parce que hein, les goûts et les couleurs… Ce n’est pas dit qu’il trouve son bonheur dans la chambre de ton frère. « Si tu trouves quelque chose dans ses affaires… » Tu hausses les épaules. « Tu peux toujours y jeter un coup d’œil. » Tu te sers du café avant de partir à la recherche d’un sac, en papier – en plus – avant de te retourner brusquement. « Attends, ça veut dire que tu comptes partir tout de suite ? » Tu fais le tour du salon, tasse à la main, pour retrouver les affaires de Thad et ranger ce que tu peux croiser sur ton chemin. Certes, tes colocataires ne sont pas les rois du rangement, mais Pandore et votre squatteur du jour n’ont pas aidé. « Tu sais quoi le grognon ? T’as qu’à retourner te coucher, vraiment. » Tu pointes ta chambre du doigt. « Ou continuer de faire comme chez toi pendant que je m’occupe de tes affaires et de votre foutoir. » Étrangement, tu n’oses pas lui sortir tes yeux de petits chats pour lui demander, ou l’implorer, de rester un peu plus longtemps. Lèvres pincées, tu remballes ta frustration tout au fond de toi et retournes, silencieuse, à tes tâches ménagères, presque une habitude puisque tu es peut-être bien la seule de cette colocation qui ne se laisse pas trop aller.

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Les affaires de Perry ? Pas question qu'il fouille dans la chambre de celui-ci ou quoi que ce soit. « Il est pas là ? ». Connaissant la réputation de celui-ci ça ne serait pas vraiment étonnant. « Parce que bon je vais pas fouiller ses affaires quoi ! ». Sous-entendu, il faut que Poppy aille chercher des fringues à la place de Thad. Il est un peu demandeur ce matin. « N'importe quoi fera l'affaire, je me changerai dès que j'arrive à la plage de toute façon. ». La joie de bosser à la plage, on peut passer toute sa journée en maillot de bain sans que personne ne vous dise quoi que ce soit. Il lève un sourcil en souriant quand elle lui demande si elle va partir, elle n'avait pas donné des signes laissant penser qu'elle voulait qu'il reste non plus. D'abord, elle l'avait réveillé un peu violemment, avait critiqué son odeur corporel et ne lui avait pas parlé très gentiment durant tout le processus. Et voilà qu'elle en remet une couche en lui disant d'aller se coucher. « Tu veux que je reste pour dormir ? ». Il était vraiment confus sur le coup, pourquoi le réveiller pour lui dire d'aller se recoucher 10 secondes plus tard. « Je peux m'occuper de mes affaires tout seul, merci ! ». Il a juste demandé un sac en papier merde, c'est pas comme si il lui avait demandé de faire sa lessive non plus. Un peu ennuyé, il décide d'aller chercher des fringues par lui-même avant de dire quelque chose qu'elle prendrait encore mal. Mission commando, il colle son oreille contre la porte de Perry. Aucun bruit à l'intérieur, il ouvre un peu la porte et allume la lumière. Il repère une pile de fringues bien plier sur le bureau du jeune homme, sans aucun doute l'oeuvre de sa sœur. Il s'empare du premier T-shirt en haut de la pile et dégote un short qui traînait par là. Il enfile le tout et passe à la salle de bain pour étendre sa serviette, en se regardant dans le miroir il remarque que le T-shirt fait sacrément efféminé, carrément gay même. Il rejoint Poppy transformée en véritable fée du logis. « Je vais faire un malheur auprès des maîtres-nageurs moi. ». Il exhibe fièrement le T-shirt qu'il s'est choisi, faisant même un petit tour sur lui-même pour effet dramatique. Chasser le naturel, il revient au galop.

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Tu arques de nouveau un sourcil et te remets en question. C’est vrai que c’était étrange comme proposition. Mais c’est cette étrange façon de lui demander de partir sans techniquement partir. Tu te prends définitivement trop la tête pour des affaires routinières. Il serait vraiment temps que tu suives tes bonnes résolutions. Et pendant qu’il s’est enfin décidé à se changer, tu pars à la recherche dudit sac en papier que tu poseras sur le bord du canapé. « Si tu y tiens, ton sac. » Tu hausses un peu la voix histoire de te faire entendre, sauf qu’il est déjà de retour et… Heureusement qu’il compte se changer dans peu de temps. C’est assez ridicule pour te décrocher un sourire. Heureusement que ton frère et Thad ne sont pas proportionnellement trop trop différents, parce que là, ce n’est pas dit que tu te sois remise de tes émotions. Et puis tu n’avais tort sur le style… Pas (du tout) celui de ton petit ami. Quant à la réflexion qui suit, et qui ne te fait pas rire aujourd’hui en particulier, tu ne peux pas t’empêcher de lever les yeux au ciel. « Tant mieux pour toi, ça te va à ravir en plus. » Une fois le rangement à peu près fait et la baie vitrée entrouverte, tu files te blottir dans un plaid sur le canapé encore tiède. Tu te retournes vers Thad avec enfin tes yeux de chatons mignons. « Désolée pour le réveil, vraiment. » Après réflexion, tu n’aurais vraiment pas aimé être à sa place. Et la dernière fois que tu t’es retrouvée dans un sale état au petit matin chez lui, il s’était montré bien plus compatissant que toi. « Et… Passe quand même une bonne journée du coup. » Alors que tu comptes passer du canapé à ton lit, et de ton lit au canapé, en espérant que tu finisses avoir une idée pour trouver un nouveau job et ne pas te faire renvoyer dans ton pays.

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Pas du tout conscient qu'elle se fou de sa gueule en le complimentant, il répond avec un grand sourire. « Merci ! ». Il regroupe toutes ses affaires dans le sac, sans pour autant retrouver la chaussure perdue. Il se demanderait presque s'il est vraiment rentré avec. Elle a fini son rangement et il ne peut s'empêcher de rigoler en la voyant dégainer ses yeux auxquels il a du mal à résister. Thad hoche la tête en entendant ses excuses, pour lui signifier que c'est oublié. Il lève les sourcils quand elle lui souhaite une bonne journée, comme s'il allait se barrer comme un voleur, alors que sa copine est devant lui. Il s'approche du canapé en souriant et se laisse tomber comme un gros patapouffe à côté d'elle. « Quelqu'un a mentionné du café... ». Puis son ventre commence un peu à lui réclamer du carburant, il ne serait pas contre un petit-déjeuner. S'ill est gratuit, c'est un bonus non négligeable. Il s'approche prudemment pour déposer un baiser sur sa joue, essayant de jauger un peu l'humeur actuelle de Poppy. Les femmes se montrent tellement lunatique parfois. Il observe un peu mieux sa copine qu'il ne l'a fait un peu plus tôt, il n'avait pas fais gaffe à la peinture. « Pourquoi t'as l'air d'avoir participer à une partie de paintball au fait ? ». Il n'est pas complètement idiot, il sait que ça doit avoir à faire avec un dessin ou n'importe quoi. Peut-être que c'est pour un nouveau boulot, à vrai dire ils parlent rarement du travail de Poppy ou plutôt de ses occupations. Le canapé occupe une place stratégique dans le salon, qui lui permet de scanner une grande partie de la pièce. Toujours aucune trace de la chaussure perdue. « Putain elle est où cette godasse ! J'espère que Panda l'a pas planqué dans le congélateur ou un truc comme ça. ». Il cherche désespérément dans sa mémoire, mais ce n'est qu'un grand néant, il essaye de penser aux pires endroits où pourrait être sa chaussure.

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Tu ne peux pas t’empêcher d’avoir ce petit sourire sur les lèvres lorsqu’il se laisse tomber sur le canapé. Oui, t’es décidément une fille comme « ça ». Mais en ce qui te concerne, tu n’y restes pas longtemps. « Tu perds pas le nord. » Ouais, le café et la faim aussi. Au moins, tu ne passeras pas pour l’estomac sur pattes. Tu pars à la recherche de ce qu’il vous faut tout en lui répondant. « J’ai… je me suis endormie la tête contre une palette, genre profondément, je vous ai même pas entendu rentrer. » Pourtant vu l’état des lieux, pas besoin d’être détective pour constater que c’est juste impossible qu’ils fussent discrets cette nuit. Tu fais un détour par le miroir de l’entrée : t’as l’air ridicule avec tes tâches sur le nez, le front et quelques unes de tes mèches de cheveux, mais tant pis. « Comparé à ta belle expérience capillaire d’il y a quelques mois, qui soit dit en passant m’a rendue folle de toi, t’es jaloux ? » Entre nous, tu n’es absolument pas sérieuse sur le fait d’avoir été « folle de lui » (expression inappropriée de toute manière) pour cette raison. Tu reviens avec un plateau où tu as dû user de tes entraînements à Tétris pour y faire passer le café, le lait, deux bols et des céréales (pour enfants, toujours). « Pas dans le congélateur, ni le frigidaire, ni le four, encore moins dans le salon. Tu l’as peut-être perdue dans un des bars que vous avez écumés ? » Tu poses le plateau et te laisses tomber à ton tour sur le canapé. Retour dans ton plaid. « Après c’est un style comme un autre. » Honnêtement, tu préfères le tee shirt de mauvais goût que la chaussure unique – sorte de phobie des pieds, en général. « On peut aussi re-retourner l’appartement si tu y tiens vraiment… » Mais d’abord, le repas le plus important de la journée. En te servant dans le paquet de céréales, tu profites de l’absence de Perry pour récupérer le cadeau. Une toupie ? Wonderful.

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Il grimace quand elle lui rappelle son passage raté chez le coiffeur, elle ne va jamais se lasser de remettre cette histoire sur le tapis. Il la soupçonnerait presque d'avoir une photo de lui planquer quelque part dans son téléphone, pour lui ressortir un jour. « J'aime bien, ça donne un certain style. Tsais l'artiste folle qu'a pas vu la lueur du jour depuis des jours. ». L'attention d'un gamin de cinq ans, il voit un magasine qui traine et s'en saisit. Plus pour regarder les images que pour lire quoi que ce soit, mais ça lui suffit pour que sa chaussure lui sorte de la tête. Il est sorti de sa contemplation par le retour de Poppy ou plutôt de l'arrivée de la bouffe. Il rigole de bon coeur à l'énumération de tous les endroits où ne se trouve pas sa chaussure. « Probablement qui sait ? ». Il a déjà fait le deuil de sa chaussure, son esprit trop concentré sur la bouffe et le café. Il rigole à nouveau quand elle lui propose de retourner l'appartement. « Si je dois la retrouver, je la retrouverai on a mieux à faire ! ». Il sourit pour lui-même en voyant Poppy, la très sérieuse, en train de fouiller dans une boite de céréales juste pour trouver un jeu. Les gens ont beau vouloir le cacher, il y a bien un enfant enfoui chez tout le monde. Il s'empare de la boite pendant qu'elle fait joujou avec sa toupie, il prend une poignée conséquente et la fourre dans sa bouche sans attendre. Il mâche bruyamment tout en regardant la toupie tournée. Il reprend quelques céréales dans sa main, mais cette fois il les lance une par une en l'air, les réceptionnant direct dans sa bouche. Bien entendu, il manque son coup une fois sur deux, répandant de la nourriture un peu partout sur le canapé. Il va pour se servir du café quand une question lui traverse l'esprit. « Dit tu fais des dessins de nu parfois ? ». Allez savoir ce qui lui passe par la tête à celui-là.

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Le pire c’est que Thad n’a pas tort. Enfin une petite nuance est de rigueur : tu as peu vu la lueur du jour depuis… un moment, juste le minimum vital quoi. Sans raison particulière, sans envie d’en parler. Tu ne rétorques rien et retournes t’asseoir sur le canapé avec le petit déjeuner, comme si de rien n’était. Et pendant que tu joues telle une gosse avec ta toupie, ton voisin ne perd pas une seconde pour littéralement s’empiffrer de céréales avant de se mettre à jouer avec ces dernières. « Tu manges vraiment comme un porc Hogan. » Mais rien de plus. Enfin si, tu prends quand même un peu sur toi pour ne pas te lever et tout nettoyer. En fait, tu l’observes faire : quand il réussit ou quand il se plante. T’as toujours voulu essayer, sans jamais en prendre le temps. Tu n’as donc plus d’excuse. Tu attrapes une petite poignée pour te lancer à ton tour. Le résultat n’est pas fabuleux, tu en mets plus que lui en dehors de ta bouche. Ce canapé prend définitivement cher ce matin. Ah non, tu finis pas réussir pile au moment où Thad te pose cette question étrange sur des dessins de nus… Paf, la céréale passe en travers dans ta gorge, ratant de peu la trachée. Tu tousses pour ne pas t’étouffer. « Oui bien sur ! On m’en commande souvent pour illustrer des livres pour enfants ! » Tu lèves les yeux au ciel. « Okay, okay… Je suis coupable. Ça m’est arrivé, pas souvent, pour faire passer le temps à l’université. » Même pas une question de te faire un peu plus d’argent. Tu t’exerçais sans prévenir les quelques fois où tu avais l’occasion de le faire. Du coup, ton attitude avait le don de faire flipper les gens.

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Détecter les sarcasmes c'est pas vraiment son truc, alors sur le coup, il percute même pas que c'est un peu bizarre de commander des dessins de ce genre pour des bouquins pour enfants. Sa confession suivante l'enthousiasme directement. « Mec ou meuf ? ». Oui, parce que c'est un détail important pour lui. « D'ailleurs l'université c'est aussi fou que ce qu'on voit dans vos films ? ». Il est curieux d'en savoir plus sur les années étudiantes de la jeune femme, sa vision de l'université américaine correspond à peu près à un spring break permanent. « Plan à trois ? Une folle nuit avec ta coloc ? AVEC UN NAIN ? Donne-moi quelque chose Poppy. ». Si elle use des yeux de chats tout mignon, pour lui c'est le sourire ultrabright. Il n'aura probablement aucune réponse, mais ça vaut le coup d'essayer quand même. Il reprend des céréales et enfourne une grosse poignée dans sa bouche, plus qu'il ne faudrait en mettre pour manger proprement. « On parlait de quoi déjà ? Ah oui de nu. Je lisais les petites annonces l'autre jour, pour voir si je pouvais pas dégoter un truc pour gagner du fric plus vite. Bref, y avait un truc à propos d'un cours de peinture qui recherche des modèles pour poser nu. T'imagines ? ». Impossible de louper le fait qu'il ait complètement emballé par la perspective. « C'est comme se faire payer pour fumer un spliff quoi. Le job de rêve. ». Les yeux rêveurs, il remet quelques céréales dans sa bouche. Se trimbaler à poil, la notion même du plaisir pour lui. Donc, se faire payer pour ça, c'est carrément le paradis. « Alors, je me demandais, tu crois que faut que je me rase pour l'occasion ? ». Rien est inapproprié pour Thad Hogan, quel que soit le moment de la journée.

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« Des gars… Vu que c’était pas vraiment pour des cours. » Tu hausses un sourcil te demandant vraiment ce que ça pouvait bien lui faire. « C’est un interrogatoire ou quoi ? Ce qu’il se passe à l’université, reste à l’université. Sauf pour la théorie du nain : c’est dégueulasse, j’ose pas imaginer. » Tu ris de cette histoire du nain, même si c’est franchement sale en plus d’être on ne peut plus… tordu. Il a du tomber sur des films étranges et pas de ton style. « Si ce que vous voyez dans nos films se résument à : des détecteurs de métaux à chaque entrée et la frustration de ne pas pouvoir aller dans des bars sans psychoter avant tes vingt et un ans… » Ça c’était le mauvais côté des États-Unis, en général. Les malades qui se rendent sur les campus armés parce qu’un truc ne tourne pas rond dans leur tête et l’interdiction de boire de l’alcool sur cette territoire quand vous pouvez une fois la frontière passée. « C’était la Californie quoi. Du soleil, l’océan, pas autant de sensations de liberté qu’ici, mais un peu quand même… Après, je dois pas être la mieux placée pour raconter les soirées historiques du campus. » En somme, c’était toujours mieux que de rester cloitrée au Texas. « Arf. » Pendant quelques secondes, t’as sérieusement cru que Thad t’avait trouvé un plan (même temporaire) pour te sortir de ta galère de travaille et ce qui s’en suit. Et en effet, c’est un peu le job de « rêve », pour lui. Encore faudrait-il qu’il soit capable de rester quelques heures sans bouger. « Que tu te…. rases ? » Venant de sa part, il ne doit pas parler de ce qu’une personne « censée » comprendrait tout de suite. Désormais, il ne te faut pas plus de temps que cela pour percuter le sens premier de sa question. « Ils ont surement dû voir pire. Et raser, ça fait pas naturel du tout. » En plus, un gars « normal » se préoccuperait plus du reste de son physique. Enfin ça, c’est ton point de vue. Sans même avoir mis les pieds à un cours de dessin, tu parles en connaissance de cause. Oh, et aux dernières nouvelles, la pilosité de Thad n’est pas dérangeante. « Tu peux toujours tenter ta chance. »

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Les Etats-Unis font rêver beaucoup de monde, mais c'est loin d'être son cas, quelque chose à voir avec le fait qu'il associe les USA directement avec Mcdonald. Certes, il ne dirait pas non à Hawai, mais c'est bien la seule exception. « 21 ANS ? La loose. ». Elle esquive assez gracieusement ses questions, il est un peu déçu sur le coup. « Boring, la soirée points de croix c'était le highlight de ta semaine quoi. ». Toutes ces histoires d'amérique sont vite oubliés, quand il parle du cours de dessin. Poppy le surprend un peu. Il s'était presque attendu à ce qu'elle tape une crise parce qu'il va se retrouver à poil devant d'autres femmes. Comme quoi, toutes les femmes ne sont pas chiantes. Il écoute ses arguments, qui sont loin d'être faux. « T'as raison. Puis doit y avoir que des vieilles à ce genre de cours. C'était à la mode les poils à leurs époques. ». Il rigole de sa blague tout content avant de s'allonger de tout son long sur le canapé pour s'étirer un peu, il a beau avoir l'habitude de dormir dans des conditions de merde, leur canapé est foutrement pas confortable. Il en profite d'ailleurs pour poser sa tête sur le plaid et Poppy par la même occasion. « Je sais plus où j'ai foutu le journal et ça fait bobo de réfléchir. ». Il fait le pauvre malheureux et garde sa position, tranquillement allongé, bien entendu il ne peut pas s'empêcher de remuer un peu pour trouver une meilleure position. Provoquant quelques craquements au passage, des céréales transformées en miettes sous son poids probablement. « T'es confortable et ton café est pas dégueux, je vais peut-être te garder finalement. ». Il ferme les yeux, il a bien du mal à dissimuler un sourire tout de même.

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