THADEUS ▲ « Bonsoir, quelle chance de se croiser ici . . »


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

La nuit commence à tomber, le ciel magnifiquement bleu commence à laisser place à de jolies couleurs orangées. Comme à mon habitude, je suis là, installée à l'arrière de mon van, à contempler la beauté du spectacle. Je ne m'en lasse pas, jamais. Chaque soir, je suis à cette place, une bière à la main. Je pourrais faire comme tous les autres, me contenter de regarder le ciel par ma fenêtre mais pourquoi ? Je n'ai pas envie de vivre normalement. L'air est frais, et je sens bien que le soleil ne réchauffe plus ma peau. J'attrape une veste qui traîne pour la mettre sur mes épaules. Ce spectacle me fait toujours sourire. C'est quand même beau l'Australie. Dommage de n'avoir personne avec qui partager cette scène.

J'observe les passants, ceux qui promènent leur chien, ceux qui se baladent, mains dans la mains avec leur moitié. Et moi, je suis installée sur ma chaise, la bière dans une main, dans l'autre une cigarette coincée entre les doigts. Puis au loin, une silhouette attire mon attention. Est-ce que mes pensées dépassent la réalité ? Machinalement, je me lève, j'écrase ma cigarette dans un petit cendrier, j'attrape une seconde bière, avant d'avancer vers cette silhouette qui me tourne le dos et qui se tient tout droit face à l'océan. « C'est magnifique, n'est-ce pas ? »



drive fast, wind in my hair, I push you to the limits,
'Cause I just don't care.You ask me where I've been,I've been everywhere,But I don't wanna be, Anywhere but here.

Penché au-dessus de mon balcon, ma chemise en jean trop usée à peine boutonnée je regardais les passants dans la rue qui se précipitaient chez eux pour aller se préparer pour une quelconque opportunité ou je ne savais quoi. J'aimais bien les épier même si je me savais incapable d'être à leur place. Je tirais une latte sur ma clope et recrachais la fumée par les narines en passant une main dans mes cheveux désordonnés. L'air se rafraichissait et la lumière se tamisait doucement. C'était l'heure parfaite. Je rentrais rapidement et attrapais mon Nikkon argentique, enfilais un paire de chaussure miteuse et partais un direction de la plage. Ce soir, j'allais faire des paysages.

J'avançais à contre courant des gens qui rentraient chez eux. Le chemin entre mon appartement et la plage n'était pas long. D'ailleurs, pour qui ce serait il le cas ? Je me le demandais bien. Je m'arrêtais de temps à autre pour prendre un plan que je tirerais surement dans la nuit puisque, certainement, mes cauchemars m’empêcheraient de dormir. Puis, lors qu’enfin je fus fasse à l'océan pacifique, je ne pus me résoudre à dégainer mon objectif. C'était beau, tellement beau. Habituellement, je venais pas à cause de tous ces amoureux qui roucoulaient, des familles heureuses qui se promenaient. Je fuyais tout ce bonheur dégoulinant comme la peste. Et sans m'en rendre compte j'avais laissé quelqu'un se glisser à côté de moi, quelqu'un qui me demandait mon avis: "Oui... C'est très beau." Je me tournais vers elle, Sian, je m'écartais d'elle d'un pas, prenant garde à laisser une distance suffisante entre elle et moi. Même si, je dois bien l'avouer, sa présence m’électrisait. " Qu'est ce que tu fais là ?"


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

C'était tout ce que j'avais trouvé à lui dire. Idiote, pensais-je. C'est lorsqu'il se retourne que je découvre son appareil photo, pendant autour de son cou. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je comprend alors que je ne suis pas la seule à aimer ce genre de moment. Mais lorsqu'il découvre que c'est moi qui se trouve à ses côtés, son expression, son attitude, changent. Il s'écarte de moi, comme si j'étais dangereuse, comme si j'allais lui sauter au cou pour l'étriper, bien loin d'être mon genre. " Qu'est ce que tu fais là ?", souffle-t-il comme si c'était si peu commun de me trouver sur une plage. « Je suis ici pratiquement tous les soirs pour regarder le ciel . . ». Je pointe du doigts son appareil photo, avant de me sentir obliger de préciser. « Par contre, toi, on dirait que tu es là dans un but précis . . »

Je l'observe de longues secondes, sa peau changeant de couleur en fonction des aléas du ciel. La scène pourrait devenir romantique, mais non, je lui tend la bière que j'avais prise spécialement pour lui. « Tiens, si ça te tente. » C'est alors que lorsqu'il tend la main pour attraper la bouteille, nos doigts se frôlent, s’entremêlent involontairement. Je reste bloquée sur cette sensation pendant de longues secondes avant de chasser les idées qui me traversent l'esprit. Ta main vient alors se loger dans la poche arrière de ton jean, usé, déchiré. Un blanc s'installe. Tu tentes de le rompre. « Ça fait longtemps que tu fais de la photo ? » J'aurais pu trouver mieux, c'est sûr.

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J'acceptais la petite bouteille de verre qu'elle me tendait et lorsque nos se touchèrent je restais complétement tétanisé. Pourquoi me faisait-elle ce fichu effet ? Mon cœur lui commença à battre à tout rompre sous mes côtes. Non. Stop. Qu'est ce que tu fous ! pensais-je. Alors, je me détournais d'elle et m'attelais à décapsuler ma bière à l'aide de mon briquet fétiche. Un espèce de truc ringard avec un dessin ressemblant à un bananier que j'avais acheté en Egypte lorsque j'étais allé visité les pyramides quelques mois plus tôt. Je bus une gorgée et continuais de fixer droit devant moi, l'horizon. Je pouvais pas la regarder, elle me ferait flanché. Elle me répondit que c'était son habitude, peut être, je ne savais pas, surement. Après tout qu'est ce que je connaissais d'elle, je le fuyais à chaque fois ou presque. " Par contre, toi, on dirait que tu es là dans un but précis . . ", une vague étincelle éclaira mes pupilles et je lui répondis:" La lumière est très belle à cette heure...c'est pour ça." Je pris mon appareil entre les mains et l'allumais afin de prendre un cliché. Le soleil était bas, le ciel bariolé de teinte violines, bleues et orangées. Clic. Elle était dans ma poche. Elle me posa une question à laquelle , pour première réponse, je haussais les épaules. " Je sais pas, oui. Fin ... oui!" J'avais commencé à faire de la photo quelques années après la mort de ma mère, vers mes onze ans , quelque chose dans ce goût là. Et cette pensée m’obscurcit soudain. Je n'avais pas pensé à elle depuis des mois, l'alcool, le tabac et mes photos m'y aidait mais pas là. Pas en cet instant. "C'est pas important de toute façons... " Le silence revint peser lourdement sur nos épaules et je lui jetais un regard en diagonale. J'espérais qu'elle n'avait pas vu la tristesse profonde qui avait éclairé , l'espace d'un instant, mes iris. Il était hors de question qu'elle voit que je souffrais tous les jours de la perte et de la phobie de la douleur.


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

"La lumière est très belle à cette heure...c'est pour ça.", bizarrement, je ne peux m'empêcher de sourire à cette remarque. Il a raison, je n'ai jamais été très douée en matière de photo, mais je ne suis pas sans savoir que ce genre de spectacle est très joli et doit surement bien rendre en image. Mes doigts tapotent sur la bouteille en verre, je me sens gênée, j'ai l'impression de le déranger. Comme toujours finalement. A chaque fois qu'on se croise, qu'on discute, il trouve toujours une bonne raison pour partir, essaye-t-il de me fuir ? Va-t-il faire de même ce soir ? Certainement. Mais qu'importe, j'espère que ce moment pourra me permettre d'en découvrir plus sur lui. Car dans le fond, je ne sais rien de plus que son nom . . "Je sais pas, oui. Fin ... oui !", ma question semble le déranger, à mon tour, je le regarde en diagonale, essayant de comprendre ce que ça pouvait vouloir dire. "C'est pas important de toute façons... " souffle-t-il comme s'il essayait de s'en convaincre. Ton regard croise le sien, il est brillant, profond, et malgré la pénombre qui commence doucement à s'installer, tu sens que quelque chose cloche. « Je suis désolée, j'voulais pas paraître trop curieuse. » Mon but n'était pas de le mettre mal à l'aise, au contraire. Et comme la tristesse me pousse toujours à faire des trucs stupides, je fais quelques pas, de cette façon, je me retrouve face à lui. Mes doigts fins viennent se poser sur le cordon autour de son cou qui retient son appareil photo. « Je peux ? », à vrai dire, tu n'attends pas sa réponse. Je le prend dans mes mains, le tournant l'objectif dans ma direction, j'appuie sur le déclencheur tout en faisant un grand sourire qui laisse apparaître toutes mes dents. Puis, délicatement, je le remet à sa place, un sourire en coin, le regard malicieux. « Lorsque tu développeras ces photos, tu ne pourras pas me fuir, et tu te diras que j'suis complètement débile, mais c'est pas grave, ça te fera peut être sourire. »

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J'aurais pu lui dire "Non, ne touche pas, ne me touche pas. Prend pas cette photo. Arrête!" mais aucuns sons ne sortit de ma bouche qui restait indubitablement close. Pour je ne savais quelle raison elle mystifié l'air autour de moi. Elle le rendait opaque, oppressant comme si j'étais immergé dans une masse informe et duveteuse de coton. Ce n'était pas dérangeant, ça avait son charme. En fait, je me demandais même si cela venait d'elle ou si c'était pas plutôt de moi. Moi, ce type un peu lugubre qui ne parlait jamais de lui et lorsqu'il le faisait, soit jamais, préférer disparaitre de votre vie que voir dans vos yeux la peine et la pitié. C'était peut être moi, c'était moi. Elle reposa l'appareil sur ma poitrine, un sourire qui en disait long au coin de ses lèvres fines et parfaites. Mon dieu qu'elles m'obsédaient ces lèvres là. J'aurais voulu les prendre en photos sous tous les angles, immortaliser tous leurs détails mais je m'obstinais dans la voie que je m'étais choisi. La laisser loin de mon univers. La laisser graviter comme une comète, parce qu'elle était belle et que je ne voulais pas la salir avec mon goudronneux passé. Après tout personne ne savait pour la drogue à l'adolescence, les bagarres à répétition, les brûlures de cigarettes parsemées sur mon corps. Et comme si elle avait entendu mes pensées elle me dit:« Lorsque tu développeras ces photos, tu ne pourras pas me fuir, et tu te diras que suis complètement débile, mais c'est pas grave, ça te fera peut être sourire. » Je me déridais doucement et laissais transparaitre un sourire très léger sur mes lèvres, à peine un frémissement de lèvres." Non, ça me changera juste des vieilles peaux, des gamines modèles photo de bac à sable. J'aurais enfin un joli sourire sous les yeux." J'en avais dis trop. Je baissais les yeux et évitais tout contacte oculaire avec elle. Je bus une gorgée de la bière qui s'était réchauffée avec le temps , attrapais mon paquet de clope, en tirais une avec les dents et l’allumais à la suite après échangé le paquet de clope contre mon zipo. Je tirais une latte que je gardais quelques secondes au fond de mes poumons puis tout en recrachant la fumée je m'avançais vers elle, la dépassais et descendis dans le sable encore un peu chaud. Je venais de lui dire qu'elle avait un joli sourire, je l'avais complimenter. Quel con!


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

Le cerveau dicte nos actes, nos paroles, mais aussi nos pensées. J'ai toujours préféré me dire que c'est mon coeur qui contrôle. J'aime me dire que je suis libre, penser que je peux faire ce que je veux et qu'aucune force au monde ne peut me retenir. Agir de cette façon, attraper son appareil photo, faire une tête de débile, tout ça, c'est mon coeur qui m'a dit de le faire. Non, ce n'est pas cette triste moue qu'il porte sur son visage qui m'y a obligé mais simplement un élan de connerie. Je sais, j'agis souvent de façon déplacée, je ne suis pas la reine des bonnes manières. Je porte la bouteille à mes lèvres, c'est à ce moment précis qu'il décide de reprendre la parole. "Non, ça me changera juste des vieilles peaux, des gamines modèles photo de bac à sable. J'aurais enfin un joli sourire sous les yeux.", je manque de peu d'avaler de travers, je tente d'étouffer le bruit. Suis-je en train de rêver ou c'est un semblant de sourire que je peux voir sur ses lèvres. Machinalement, je me mord l'intérieur de la joue, si ce n'est le sourire, il vient de me faire un compliment. Je bloque un instant sur celui-ci, flattée, heureuse. Lorsque je reprend mes esprits, il n'est plus là. Je me retourne, il piétine le sable qui commence à refroidir. Je le rejoins, puis lui fais face à nouveau. Mes pieds trempent dans l'océan, cette sensation. Un frisson me parcoure. S'il n'avait pas son appareil autour du cou, je l'aurais déjà éclaboussé mais je n'en fais rien. Je regarde la houle, aller et venir jusqu'à mes chevilles. Tête baissée, mes longs cheveux blonds tombent en cascade de part et d'autre de mon visage. J'ai l'impression d'être une ado à nouveau. Pourquoi est-ce qu'il me fait cet effet ? L'inaccessible, probablement. « Dans combien de temps vas-tu me dire que tu as quelque chose d'important à faire et partir ? Comme à chaque fois qu'on se croise. » demandais-je, soudainement, en cherchant son regard. Sourire en coin, tu n'es pas en train de lui faire un procès. « C'est une idée où tu me fuis ? Je te fais si peur ? ». Je pouffe de rire.

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Je piétinais sur place. Fin, je remuais mes doigts de pieds à travers le sable. J'aimais bien la sensation des grains rugueux et doux à la fois contre ma peau, ça me détendait. Je remarquais que l'écume faisait un drôle de mouvement lorsqu'elle atteignait le bas de mes jambes. Parce que oui, le temps qu'elle me rejoigne , j'avais ôté mes chaussures. Maintenant, elle se tenait là, face à moi et moi j'avais qu'une envie. Partir, partir loin d'ici car je savais que j'allais foiré comme d'habitude mais elle me devança:« Dans combien de temps vas-tu me dire que tu as quelque chose d'important à faire et partir ? Comme à chaque fois qu'on se croise. » Mon regard se braqua directement dans le sien, froid, impénétrable et terriblement mystérieux. Elle venait de harponner mon cœur, mon esprit, de tout traverser comme une lame d'acier. Incisive. Tranchante. Glacée. La panique fit accélérer mon cœur qui cognait de plus en plus fort contre mes os. C'était douloureux. Elle avait compris et que pouvait-je faire. Je ne savais pas quoi lui répondre. La trouille me tétanisait. Pourtant, son sourire aurait du me rassurer. Tu parles. J'avais l'impression de me liquéfier sur place, de devenir tout rabougri comme un pruneau sec. Mais je continuais de la fixer droit dans ses prunelles bleues, un bleu si limpide que je m'y perdais. Puis pile au moment où j'allais enfin me décider à lui répondre elle me coupa l'herbe sous les pieds:« C'est une idée où tu me fuis ? Je te fais si peur ? » Non, ce n'est pas toi. T'as pas compris encore que c'est moi le mec foireux qui risque de tout faire foirer, de te faire souffrir et qui sait peut être te détruire. Je ne crois en rien, pas même à moi même criais-je dans ma tête. Mais mes lèvres, elles restaient scellées. Je fermais et serrais à en faire blanchir mes jointures. Je baissais les yeux, tirais une taffe sur ma clope encore coincée à ma bouche et la jetais. J'expirais. J'humectais mes lèvres un instant et reposais mon regard sur elle."C'est pas toi." C'était un début mais je... je me flinguais de l'intérieur. Je voyais bien que ça la faisait souffrir en quelques sortes. "Écoute, vaudrait mieux que tu arrête là. Je suis pas fréquentable, je suis pas sain pour toi, ni pour personne d'ailleurs..." Je passais mes mains libres, puisque j'avais lâché mes chaussures dans le sable humide. Le largue pouvait bien les emporter, je m'en foutais."Je suis toxic et... et putain, Sian, j'vais te faire du mal si tu apprends à me connaitre. Je suis foireux à mort, vraiment, crois moi. Tu vois je suis le genre qui va te pourrir, te consumer, un poison. Malheureuse. Tu serais malheureuse si tu savais. Vaut mieux que tu ne sache rien, que tu me vois seulement comme ça et encore... regarde, tu te pose mille question à cause de moi. Je suis vraiment une merde!" Chaque mot était un coup de massue dans mon cœur. Je me flinguais un peu plus. Je foirais. Elle allait fuir et je l'aurais bien mérité. Pourtant, au tréfonds de moi, j'avais qu'une envie la prendre dans mes bras, lui dire qu'elle était parfaite, au lieu de quoi je lui disais de prendre ses jambes à son cou.


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Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

Je m'amuse avec l'eau, je la fixe longuement. Je suis dans mon élément, peut-être que dans une autre vie, j'étais une sirène. J'aime me dire que nous ne sommes pas simplement limité à une existence, qu'il y a autre chose, c'est aussi ça la liberté quelque part. Mais alors que je commence à me perdre dans mes pensées, je le sens me fusiller du regard. J'ai toujours ce petit rictus au coin des lèvres. Il semblerait que j'ai touché une corde sensible, son talon d'achille. Je le fixe à mon tour, mon regard se perdant dans le brun de ses yeux. A cette instant, je me dis que j'ai peut-être tout foutu en l'air, qu'il va m'envoyer balader, partir à nouveau pour ne plus jamais s'arrêter lorsqu'il me croisera. Je ne me suis pas trompée. "Écoute, vaudrait mieux que tu arrêtes là. Je suis pas fréquentable, je suis pas sain pour toi, ni pour personne d'ailleurs..." Je reste immobile, je ne veux pas le perturber, ni l'interrompre, c'est bien la première fois que je l'entend me dire autant de choses. "Je suis toxic et... et putain, Sian, j'vais te faire du mal si tu apprends à me connaitre. Je suis foireux à mort, vraiment, crois moi. Tu vois je suis le genre qui va te pourrir, te consumer, un poison. Malheureuse. Tu serais malheureuse si tu savais. Vaut mieux que tu ne sache rien, que tu me vois seulement comme ça et encore... regarde, tu te pose mille question à cause de moi. Je suis vraiment une merde!". J'inspire, j'expire. Mais le seul truc qui arrive c'est une sorte de fou rire. Je rigole à m'en décrocher la mâchoire, pas pour me moquer ou quoi que ce soit de péjoratif, c'est juste que je trouve ça . . adorable. « C'est une blague ? », je marmonne entre deux rires tout en me rapprochant de lui. Lorsque mon visage se retrouve à quelques centimètres du sien, je reprend mon sérieux. Je me mord la lèvre inférieure, cherchant mes mots, des mots qu'il n’interpréterait pas dans le mauvais sens. « Peut-être que tu n'es pas autant une merde que tu le penses . . la preuve. Tu te soucies des autres . . » commençais-je, timidement, mais surement. « Je ne suis pas une enfant, tu sais. Je ne veux pas que tu te confies à moi, si tu n'en as pas envie, je ne te le demande même pas. J'aimerais juste que tu arrêtes de me fuir comme la peste. », ma main attrape délicatement le cordon de son appareil photo, mes doigts s’emmêlent dedans, je détourne le regard. J'inspire profondément, mes yeux cherchant à nouveau les siens, « . . et puis qu'est ce qui te fait croire que ce n'est pas moi la fille dangereuse dans l'histoire ? »

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Elle riait. Elle riait à pleine gorge et voilà que je me retrouvais désarmé. Impuissant. Stoïque. Qu'est ce qu'elle me faisait là. Je ne comprenais pas. Normalement elle aurait du prendre ses jambes à son cou et au lieu de ça, elle riait. J'étais hébété. c'était comme si je venais de prendre un coup de casserole en plein dans la tronche. J'étais censé faire quoi moi maintenant ? Mais comme d'habitude elle me devança. Reprenant son calme, je la vis, la sentis remplir l'espace qui s'était creuser entre nous. Mon cœur, qui avait raté un battement, se remettait à battre comme un forcené au creux de ma cage thoracique. Je la regardais s'approcher et ma respiration commença à me trahir.« Peut-être que tu n'es pas autant une merde que tu le penses . . la preuve. Tu te soucies des autres . . » Je vis ses doigts se tendre jusqu'à moi et je tressautais de peur qu'elle ne me touche. Un seul contact d'elle et je me damnais. Elle susurrait et je buvais ses paroles, paniquant un peu plus à chaque syllabe. Elle était une sirène pour moi, sauf que je n'étais pas ce matelot là, j'étais pas chétif et impuissant, non, j'étais pourri de l'intérieur, brisé en des centaines de morceaux. Un fardeau. Je ne voulais pas devenir son fardeau. Je ne voulais pas qu'elle m'aime si tant est que c'était ce qu'elle voulait, m'aimer. Le mouvement du cordon qui bougeait sous ses doigts hérissait ma peau et je me sentais défaillir. Elle enchaina:« Je ne suis pas une enfant, tu sais. Je ne veux pas que tu te confies à moi, si tu n'en as pas envie, je ne te le demande même pas. J'aimerais juste que tu arrêtes de me fuir comme la peste. » Je la regardais, la bouche entrouverte, suffocant presque. "Il le faut pourtant..." Ces mots m'avaient échappé dans un souffle, un chuchotement à peine audible. J'étais incapable d'aimer, je le savais. Je le croyais au plus profond de mon esprit. Après tout j'avais été battu, ma mère avait été incapable de me protéger, j'avais vécu la mort de mon père puis la sienne sous mes yeux d'enfants. Oui, oui j'étais incapable de ça. Je voulais pas qu'elle subisse mes cauchemars, qu'elle entre dans ma prison imaginaire, mon panoptique réservé. Son regard accrocha le mien et je m'y plongeais. Toute ma vulnérabilité y était trahie, ma peur, ma panique. Tout. « . . et puis qu'est ce qui te fait croire que ce n'est pas moi la fille dangereuse dans l'histoire ? » J'inspirais brusquement. "Regarde toi Sian, tu es ... tu es magnifique, parfaite. Fin, tu ... je sais pas. Tu es pleine de vie, tu rayonne. Moi je suis mo..." Ma voix se brisa sur le mot "Mort". C'était ça. J'étais la mort au milieu de tous. 25 ans et j'étais déjà un pied dans la tombe psychologiquement. Elle, elle était pleine de vie. Comment pouvait-elle ne pas voir cette évidence ? Que j'étais une créature des bas fonds et qu'elle, elle flirtait avec les anges. Je crevais intérieurement, j'agonisais depuis des années. Je baissais les yeux. Je flanchais, je me sentais me démolir comme un château de carte. Comment faisait-elle pour percer mes défenses, me donner envie de me blottir contre elle , de parler de toute cette merde ? Comment faisait-elle pour faire éclore dans ma caboche une étincelle me dictant de me faire soigner ? " Crois moi... je suis pas un type bien..." Encore une fois, ma voix s'abima pour s'éteindre. Je ne la regardais plus, je la suppliais de faire ce que je lui dictais. Pars, ne te retourne pas....tu gagne du terrain mais non, fuis moi, fuis mois , fuis moi ... pensais-je pour moi.


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Face à lui, mes yeux vacillent de ses lèvres à ses yeux et de ses yeux à ses lèvres. J'ai cette pulsion qui est là, qui arrive. Mais est-ce que je dois agir ainsi ? Je ne pense pas. Il s'acharne encore une fois à me repousser, mais au moins maintenant je sais qu'il n'a rien contre moi. "Il le faut pourtant..." murmure-t-il. N'empêche, j'ai beau savoir que je ne suis pas la cause, ça me fou quand même un peu un coup au coeur. Alors, je suis partagée entre plusieurs émotions. D'abord, je suis vexée, parce que c'est peut-être la première fois qu'un mec me fait cet effet, et c'est aussi la première que je sens que ce sera compliqué, qu'on me repousse. Ensuite, je suis triste, pas pour moi bien sûr mais pour lui. J'aimerais être capable de panser ses blessures, de lui remettre le coeur en état de marche, de lui dire qu'il n'est pas ce qu'il pense être. Mon regard dans le sien, je ressens alors une certaine vulnérabilité dans sa voix. "Regarde toi Sian, tu es ... tu es magnifique, parfaite. Fin, tu ... je sais pas. Tu es pleine de vie, tu rayonnes. Moi je suis mo...". Et puis il y a cette dernière émotion, je suis touchée, flattée, et ça me pousse à ne pas abandonner. Il enchaîne alors, continuant sur le même refrain. "Crois moi... je suis pas un type bien...". Ce sourire en coin de ne te quitte plus. Ta main, qui joue avec ce cordon, remonte vers son cou, sa nuque. Légère étreinte, tu te contentes de ça, ni plus ni moins. Tes doigts effleurent sa peau, douce, chaude. Tu inspires profondément. "Depuis tout à l'heure, tu essayes de me faire peur . . mais je crois vraiment que tu dois revoir ta méthode." Volontairement, tu laisses le doute paner sur tes mots, avant de reprendre en pointant sa poitrine de ta main libre. "Tu dois arrêter de vivre, de penser, d'agir avec ton cerveau. Il va falloir que tu réapprennes à écouter ça." Mon doigts posé sur son torse, j’enchaîne. "Si tu me dis clairement que tu ne veux plus jamais me voir, d'accord, je te laisserais tranquille, mais si au fond de toi, quelque chose te retient, ne fais pas cette erreur."

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Sa main. Sa main contre ma peau était comme un million de fourmi qui dévalaient mes nerfs jusqu'au creux de mes reins. Comment pouvait elle me faire ça ? Comment quelqu'un pouvait-il avoir cet effet là sur une autre personne ? Je ne comprenais pas. ""Depuis tout à l'heure, tu essayes de me faire peur . . mais je crois vraiment que tu dois revoir ta méthode." Je détaillais chaque traits de son superbe visage, chaque mouvement de ses muscles. Elle m'hypnotisait complétement, me subjuguais et je paniquais encore et encore. Da ma tête, il n'y avait plus rien, juste un trou noir. Puis son dos vint pointer contre ma poitrine. Je le regardais avec le vague sentiment qu'il allait me transpercer de part en part. Elle continua:"Tu dois arrêter de vivre, de penser, d'agir avec ton cerveau. Il va falloir que tu réapprennes à écouter ça...Si tu me dis clairement que tu ne veux plus jamais me voir, d'accord, je te laisserais tranquille, mais si au fond de toi, quelque chose te retient, ne fais pas cette erreur." On y était, ça y est. Elle voulait partir. Mes poumons se remplirent brusquement et pareille à une bête apeurée, je commençais à regarder partout sauf ce que je devais regardé réellement. Elle. Elle avait raison, il fallait que j'arrête de me torturer, de réfléchir, de peser le pour et le contre en permanence. Mais comment faire ? Comment faire quand c'était la seule chose dont on était capable. Puis je ne sentis plus notre contact et le silence glacial s'installa entre nous. Que pouvais-je faire ? Que pouvais je dire ? Et pour seule réponse, je franchis la frêle distance entre nous, agrippais sa mâchoire et l'embrassais comme si c'était le dernier baiser que je donnerais à qui que ce soit. Je m'écartais d'elle, mais restais suffisamment proche pour qu'elle puisse entendre mon chuchotement à peine audible:"Fuis moi... Ne me laisse pas t'enchaîner!". Ma main était restée posé sur sa joue tout le long de ma phrase et je fis volteface. Je lui tournais le dos à présent. Je récupérais mes chaussures trempées et m'éloignais d'elle en marchant dans l'eau. "T'es trop con Thadeus... T'as tout foutu en l'air. Comme d'hab...Abrutis" marmonnais-je pour moi. J'étais un sauvage, un fouttu peureux des belles choses. Elle était une belle chose et j'avais peur d'elle. Je hurlais dans ma tête. J'avais envie de me noyer dans une tonne d'alcool à présent.


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

J'aurais pu lui dire que je n'aurais jamais l'intention de l'abandonner, de le fuir, mais à quoi bon ? Le voir dans cet état, fuyant mon regard, me fuyant simplement me laisse sans voix. Moi je ne le quitte pas des yeux, espérant qu'il finisse par comprendre que je ne bougerais pas. Ma respiration est saccadée, mes pensées sont confuses. Je suis intriguée, attirée, et effrayée à la fois. Qui est-il réellement ? Je l'imagine à cette instant prendre la fuite, comme toujours, et ne jamais revenir. Et puis, une sensation douce se pose sur ma joue. En une fraction de secondes, nos lèvres s'entrechoquent dans un baiser passionné, dans une tendre étreinte. Je ferme les yeux pour profiter de cet instant qui n'est qu'éphémère. Le goût sucré de ses lèvres me transporte alors dans un autre monde. Où suis-je ? Je n'ose plus les ouvrir à nouveau. Je préfère croire que le temps s'est arrêté. Puis, nos lèvres se séparent, je suis toujours loin. "Fuis moi... Ne me laisse pas t'enchaîner!", ses mots me font revenir à la réalité. Lorsque je retourne dans le monde réel, la pénombre est déjà là, sa main n'est plus sur ma joue, il est déjà loin, longeant la plage, les pieds dans l'eau. Immobile, je le regarde s'éloigner de moi, impuissante. Qu'est ce que tu m'as fais Thadeus Casewell ? Je me sens remplie d'un sentiment que je n'avais plus chatouiller depuis des années. Je ne sais pas si c'est ça qui m'a fait agir de la sorte ensuite. J'ai couru, couru jusqu'à lui comme si j'essayais de rattraper mon destin. "Attends !" criais-je en lui attrapant le poignet pour le forcer à me faire face. "Tu . . tu peux pas partir comme ça, pas après ça.", je ne suis ni triste, ni frustrée, mais j'ai l'impression que si je le laisse s'en aller de cette façon, je ne le reverrais jamais. "T'es contradictoire, tu me dis d'arrêter de te fréquenter, et ensuite, tu m'embrasses comme on ne m'a jamais embrassé avant. Qu'est ce qui se passe dans ta tête Thad' ?". Je le regardais, droit dans les yeux, les pupilles brillantes d'émotion.

drive fast, wind in my hair, I push you to the limits,
'Cause I just don't care.You ask me where I've been,I've been everywhere,But I don't wanna be, Anywhere but here.

Vide. A l'intérieur de ma cage thoracique il n'y avait plus que ça. Le vide. Le néant. Et ça faisait mal. Ça faisait un mal de chien. Je lui avais montré ce que je ressentais pour elle, cette indéniable, irrépréhensible envie d'être à elle, d'enchaîner son cœur, de la faire mienne. Et pourtant, maintenant je me dirigeais le long de la plage vers un bar miteux où j'avais mes habitude afin de sombrer un peu plus dans l'alcool, ma meilleure amie. Mais les doigts fins qui encerclèrent mon poignet me stoppèrent net.Ô comme ils étaient salvateurs pour moi ces doigts là. La chaleur de l'espoir commença à venir réchauffer le trou glacial de ma poitrine. Je fermais les yeux et appréciais ce geste, cette étreinte infime. "Attends !" avait elle crié et à mes oreilles ces mots sonnaient comme une douce mélodie. Elle ne me fuyait pas et je ne la fuyais plus en cet instant. Elle me força à lui faire face, j’obtempérais. Ô comme c'était douloureux pour moi de la regarder dans les yeux maintenant que j'avais commencé à foirer. Je ne voulais pas qu'elle souffre par ma faute, que je la fasse pourrir comme je faisais pourrir les autres. Je voulais d'elle reste un ange parmi les anges et que moi, je reste derrière les portes gardées par Cerbère. Mais je ne pouvais m'y résoudre, elle était la lune et la voie lactée dans ma nuit sans fin. "Tu . . tu peux pas partir comme ça, pas après ça." Sa voix me transperça le cœur. Si, je le pouvais, je le devais pour son propre bonheur. Tant pis pour moi, de toute façon je n'avais jamais été heureux. "T'es contradictoire, tu me dis d'arrêter de te fréquenter, et ensuite, tu m'embrasses comme on ne m'a jamais embrassé avant. Qu'est ce qui se passe dans ta tête Thad' ?" Il y avait comme un ton de reproche dans sa voix mais l'émotion de ses yeux finit de convaincre que tout cela devait s'arrêter. Que ce soir tout se jouait. Qu'il y aurait soit un happy end soit le froid mordant de la solitude. Je tombais, à genoux dans le sable, incapable de dire quoi que ce soit. J'étais à sa merci. "Je ne sais pas, plus... je... j'en sais rien." Chuchotais-je de ma voix vibrante d’émotions." Je crois... je crois que je t'aime. Et... ça me fait peur. Je... je... je n'ai jamais aimé personne. Puis... tu vois... personne ne m'a jamais aimé..." C'était libérateur, douloureux, mais libérateur. Je disais enfin ce qu'il y avait dans ma tête. Je connaissais son penchant pour le sexe, l'alcool et la liberté et moi, hormis l'alcool, je ne touchais personne à cause de ma terrible peur de la perte, de l'angoisse, de la dépression qui s'en suivait. Et je m’enfermais en permanence dans le panoptique de mon esprit tortueux. Je m'étais assi sur les fesses et maintenant, j'avais enfouis mon visage dans mes bras croisés. Quelle honte. Je me comportais comme une fillette, un vrai gamine en période de règles. Mais j'étais à fleur de peau et les fleurs du mal me rongeaient depuis si longtemps qu'il fallait que ça sorte. Peut être n'était-ce pas le bon moment mais ... Il le fallait. " C'est .... c'est pour ça que je ne dois pas resté auprès de toi. Toi t'es un ange parmi les anges et moi, je suis le déchu... le macabé qui a les pieds dans la tombe mais dont la mort de veut pas tu vois... Je veux pas...que...tu...souffre...de...ma...propre...souffrance. Je veux te voir heureuse et sereine, pas entrain de te faire du soucis ou je sais pas... pire avoir pitié pour mon état lamentable. Je suis lamentable de toute façon et ça transparait dans tous ce que je fais. Même mon travail..." Ma voix, faible, avait fini par se brisée. Voilà... elle en savait déjà un peu plus. Même si ce n'était rien de transcendant. Mais pour moi, elle en savait déjà trop: à commencé par la vérité.


Imagine-toi t’es là en train de te reprendre un verre au bar, quand tout à coup tu croises un regard qui te perfore de part en part. Imagine-toi t’es là, ça te tombe dessus sans crier gare. Un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi. 
Un truc comme ça . . Thadeus & Sian

Je me tenais là, devant lui, impuissante. Ma main sur son poignet, le retenait une nouvelle fois. Je le comprenais pas, je ne le comprenais plus. Je craignais à l'intérieur de moi que quelque chose comme ça se passe. Qu'il me donne l'espoir, l'espoir que quelque chose de bien pourrait se passer pour mieux partir ensuite. Mes yeux étaient brillants d'émotion, je ne pleurais pas, mais j'avais du mal à le regarder. Il semblerait que lui aussi en se laissant tomber sur le sable. Il avait l'air perdu, angoissé, et je ne ressentais que l'envie de le prendre dans mes bras et d'apaiser cette souffrance qu'il avait en lui, mais avant ça, je devais être en mesure de comprendre, ses paroles, ses actes. Je restais debout dans un premier temps, l'écoutant sans l'interrompre. "Je ne sais pas, plus... je... j'en sais rien." chuchote-t-il. En entendant ces mots, je décidais de m'accroupir face à lui, posant mes mains sur ses genoux, attendant la suite. " Je crois... je crois que je t'aime. Et... ça me fait peur. Je... je... je n'ai jamais aimé personne. Puis... tu vois... personne ne m'a jamais aimé...". Mon coeur se mit alors à balancer dans ma poitrine, je me m'attendais pas à cela, mais à vrai dire, à quoi je m'attendais exactement ? Depuis le début, depuis le premier jour où j'étais tombée sur lui, j'avais ressenti ce trouble, cette drôle de sensation, et je savais que ça ne me quitterais plus. Cependant, devant cette déclaration, je restais sans voix, car je sentais que le "mais" allait arriver, il n'a pas fallu beaucoup attendre. " C'est .... c'est pour ça que je ne dois pas resté auprès de toi. Toi t'es un ange parmi les anges et moi, je suis le déchu... le macabé qui a les pieds dans la tombe mais dont la mort de veut pas tu vois... Je veux pas...que...tu...souffre...de...ma...propre...souffrance. Je veux te voir heureuse et sereine, pas entrain de te faire du soucis ou je sais pas... pire avoir pitié pour mon état lamentable. Je suis lamentable de toute façon et ça transparait dans tous ce que je fais. Même mon travail...". Je me mordais les lèvres, silencieuse pendant de longues minutes, je me contentais d'abord de poser mes fesses sur le sol. Prenant une profonde inspiration, j'hésitais longuement à lui dire ce que j'avais sur le coeur depuis déjà un petit moment. Finalement, je n'avais plus rien à perdre, s'il voulait partir, je ne pourrais plus le retenir . . " C'est trop tard . . ", avouais-je, signe que la fatalité des sentiments était déjà tombée. " Je n'arrive pas à te sortir de mes pensées. Je crois que je suis tombée amoureuse de toi dès notre première rencontre . . me demande pas pourquoi, me demande pas comment. C'est arrivé, c'est tout. " continuais-je, un brin pensive, nostalgique. " Tu te rappelles ? " lui demandais-je en cherchant l'ambré de ses yeux. " Laisses moi t'aimer . . Laisses moi te montrer que tu n'es pas celui que tu crois, que ce coeur qui se trouve dans ta poitrine peut battre à nouveau. Laisses moi te prouver que c'est en restant à mes côtés que tu feras mon bonheur, et pas en me fuyant, ou en laissant me laisser entrevoir des choses pour ensuite te raviser derrière.", je reprenais ma respiration car mon coeur battait si fort dans ma cage thoracique, que je commençais à craindre l'arrêt cardiaque. Est-ce possible d'aimer à en crever ? J'approchais mon visage du sien, si proche que je pouvais sentir sa respiration aussi saccadée que la mienne. Ma main venait caresser sa joue, tendrement. " As-tu vraiment envie de me laisser ? Et ne me dis pas que c'est ce qu'il faut, je veux savoir ce que tu ressens, lorsque je suis là, face à toi, caressant ta joue, absorbée par l'idée de t'embrasser . . ?"