| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Lun 15 Juin 2015 - 16:56 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Une nouvelle vie. L'indépendance. Anna en a rêvé depuis sa tendre enfance, mais elle n'imaginait pas que ça serait aussi effrayant. Elle est en chemin pour sa nouvelle destinée, la seule qu'elle puisse choisir, la seule sur laquelle elle a une quelconque influence, et elle est tout simplement terrifiée. Elle parle bien la langue qu'elle devra utiliser désormais, mais elle fait parfois quelques fautes et ça aussi ça la terrifie. Elle doit pouvoir se fondre dans la masse et elle se rend compte que ça ne sera pas le cas. Elle se retourne toutes les cinq minutes, si ce n'est plus, pour voir si personne ne la suit, et même dans l'avion qui l'amène en Australie, la boule qu'elle a dans l'estomac ne la quitte pas. Sa mère a pourtant tout fait pour qu'elle soit en parfaite sécurité, mais elle sait à quel point son père peut lui en vouloir... Elle sait aussi qu'il a de grands moyens, et pas seulement financiers, alors oui, bien sûr, elle a peur d'être retrouvée.
Elle ne sait pas grand-chose de la nouvelle vie qui l'attend, sa mère lui a seulement donné le minimum d'informations, à savoir son billet d'avion, quelques dollars australiens, et un nom : Nelligan Malinowski. Elle ne sait pas de quelle manière le contact s'est fait, ni même à quoi ressemble cet homme. Elle ne sait pas son âge, ni son histoire, et ne sait absolument pas où il vit. Alors, oui, pour quelqu'un qui a toujours eu une vie parfaitement planifiée et organisée, tout ça lui semble vraiment effrayant. Oh, oui, c'est ce qu'elle a voulu. Elle a voulu quitter cette vie qui l'étouffait, et fuir ce mariage qui ne l'intéressait en rien. Tout ce qu'elle a voulu est là, à portée de main... Mais bien sûr ça ne l'empêche pas de trembler.
Lorsque l'avion atterrit et que tous les passagers sont priés d'en descendre, la pression d'Anna se transforme en un sentiment de danger imminent. Elle ne connaît pas ce Nelligan après tout. Et s'il était à la botte de son père ? Et si tout était tombé à l'eau ? La jeune femme se met à paniquer un instant, mais finit par se ressaisir lorsqu'une hôtesse de l'air lui demande si elle a un problème.
Non, non, merci, je descends. Répond-t-elle d'une voix tremblante en se dirigeant vers la sortie avec son seul bagage à main. Il contient ses quelques souvenirs, des photos, un collier offert par sa mère, ainsi qu’un change de vêtements, et l'argent liquide qu'elle prend bien soin de cacher. Ce sac contient tout ce qu'elle possède désormais. Ça, par contre, ça ne lui fait pas peur. Elle a toujours vécu dans l'opulence, une opulence qu'elle a tellement détestée qu'aujourd'hui elle est comme soulagée d'être libérée de ce poids.
Elle marche lentement, comme pour retarder l’inéluctable rencontre avec un homme qui lui fait peur avant même d'avoir pu le voir, mais finit par sortir du tunnel de débarquement. Elle tend le cou, histoire de voir s'il y a quelqu'un avec une pancarte à son nom, et c'est là qu'elle l'aperçoit. C'est un jeune garçon qui porte un écriteau sur lequel est écrit « Anna I. », exactement le contraire de ce à quoi elle s'attendait. D'un pas hésitant, elle s'avance vers le jeune homme, se demandant vraiment dans quoi elle s'est embarquée... |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Dim 21 Juin 2015 - 0:11 | |
| Je ne saurais vraiment expliquer comment du point A, je m’étais rendu au point B. Le point B, qu’était-il ? Moi, habillé d’un t-shirt gris, d’un jeans et de mes converses noirs et blancs, debout dans une aire d’attente d’aéroport, avec un prénom et une lettre d’un nom de famille inscrits sur une pancarte. Une petite pancarte blanche que je tenais contre moi, face au long couloir pour le moment vide mais qui allait bientôt abonder de gens en provenance d’autres pays. Je regardai une nouvelle fois ma pancarte, m’assurant que mes grands doigts ne cachaient pas l’écriture. Ce serait bien malheureux que cette Anna I. ne puisse pas reconnaître son nom et passe tout droit. Nous serions tous les deux bien perdus.
Anna Inan. C’est ce que je savais d’elle. Sa mère n’avait pas voulu m’envoyer de photographie, pour des raisons obscures c’était mieux ainsi, disait-elle. J’avais son numéro de vol et son nom, et je savais qu’il fallait qu’elle quitte la Turquie absolument. Quelques brises d’informations, mais pas le tableau au complet. Comment m’étais-je ramassé dans une solution aussi loufoque, me direz-vous ? Les côtés sombres d’un étudiant paumé qui passe trop de temps sur Internet. On y fait des rencontres, on se lie d’amitiés, on développe des liens très serrés avec des pseudos sans visage. La mère d’Anna était l’un de ces inconnus se dissimulant derrière un profil quelconque. Avant même que je puisse réellement comprendre le pont qu’était en train de créer la mère d’Anna entre mon pays et le sien, pour sa fille, voilà que cette dernière débarquait en Australie. Et j’étais son guide attitré. Son secours. Sa bouée de sauvetage.
Les passagers du vol venant d’atterrir commençaient peu à peu à arriver, valise en main. Anna était peut-être encore au tourniquet, ou alors elle faisait partie de cette foule. Je n’en avais aucune idée. Alors je mis ma petite pancarte encore plus en évidence et j’attendis, tentant d’arborer un visage amical et chaleureux. Les gens me dévisageaient, mais personne ne s’arrêtait. Je regardais avec insistance certaines femmes dans la vingtaine, sachant qu’il s’agissait à peu près de l’âge de la passagère attendue, mais toutes continuaient leur chemin. Jusqu’à ce que, à la toute fin de la foule, une brunette assez grande, mince et jolie, s’approcha de moi et s’adressa à moi. Je souris, timide, intimidé surtout. « Bonjour mademoiselle Anna. » Je tenais toujours ma pancarte bien dressée. Après un moment à la fixer comme un con, je souris un peu plus encore, d’un sourire gêné et franchement pas très à l’aise. « Vous avez passé un bon vol ? » Demandais-je tout simplement, tout en me mettant à marcher vers la sortie, me disant qu’elle m’accompagnerait également si j’emboitais le pas. Je me montrais toutefois hésitant, tout autant qu’elle sans doute, puisque nous étions tous les deux en territoire inconnu l’un envers l’autre.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Ven 26 Juin 2015 - 21:45 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Anna a rarement voyagé durant son enfance et son adolescence. Son père, homme très important de Turquie, avait honte d'elle. Sa fille ne se comportait en rien comme une petite fille digne de ce nom, elle désobéissait à la moindre occasion et ne respectait pas les règles de la bienséance. Pour M. Inan, une fille puis une femme doivent respect à leur père et à leur mari. Elles doivent toujours leur obéir et arborer leur richesse, surtout lors de meetings importants. Mais Anna n'a jamais supporté cette différence qui existait entre les hommes et les femmes, et à cause de cela, elle a souvent souhaité être un garçon, car eux n'appartenaient à personne, et ne faisaient pas figure d’œuvre d'art. La jeune turque avait besoin d'exister, de respirer, et son père n'appréciait pas. Alors oui, il l'a souvent laissée à la maison, au plus grand bonheur d'Anna qui pouvait souffler un peu. Elle aurait aimé voyager, mais certainement pas avec son père. Faire la potiche à longueur de temps, non merci.
C'est pour cette raison notamment qu'elle est un peu perdue lorsqu'elle arrive en territoire étranger. Elle a beau connaître de loin les coutumes de l'Australie (grande éducation oblige), elle ne connaît pas vraiment la façon de vivre des locaux. Difficile de cette manière d'imaginer se fondre dans la masse, surtout avec son accent prononcé et ses quelques lacunes en langue. Mais elle espère qu'elle s'adaptera vite, et que le dit Nelligan l'aidera du mieux qu'il peut. Cependant, lorsqu'elle s'avance vers le jeune homme, elle s'inquiète un peu. Il paraît bien jeune, peut-être plus qu'elle, et elle se demande quelles sont ses conditions de vie. S'il vit chez ses parents, ça risque d'être difficile de cacher d'où elle vient. Sa mère lui a bien dit de ne parler de ça qu'à Nelligan et à personne d'autre. En tous cas, le cerveau de la jeune femme marche à cent à l'heure, et ses nerfs sont mis à rude épreuve. Un sourire timide et, il faut le dire, un peu crispé affiché sur son visage, elle salue celui qui sera son repère.
Bonjour, euh, Nelligan ? Demande-t-elle avec un accent à couper au couteau. Elle est hésitante, malgré la pratique qu'elle a de la langue anglaise. Il faut dire qu'elle n'a toujours pratiqué qu'avec sa professeur d'anglais, elle-même turque. Ce qui rassure la jeune femme, c'est qu'elle ne semble pas être la seule à être gênée et mal à l'aise. Compte tenu du temps qu'elle a passé à se taire sur ordre de son père, elle a appris à analyser l'attitude des gens, à comprendre assez rapidement ce qu'ils peuvent ressentir. Et là, son interlocuteur ne lui semble pas très à l'aise.
Oui, merci.
Ann' est très brève dans ses réponses car elle n'ose pas faire de longues phrases. Par peur de se tromper ou tout simplement de peur qu'il comprenne à quel point tout ça lui paraît effrayant. Elle ne fait pas confiance facilement étant donné la raison de sa venue ici, alors elle ne dit pas non plus qu'elle a passé son temps éveillée malgré le vol de nuit. Elle a bien peur de ne pas pouvoir dormir de si tôt...
Bref, Nelligan commence à prendre le chemin de la sortie et Anna lui emboîte le pas, toujours légèrement hésitante. Elle n'a pas envie de paraître froide, mais elle ne sait pas vraiment quelle est la place des femmes en Australie, elle ne sait pas si elles peuvent vraiment s'imposer, et parler pour elle même. Elle ne sait pas non plus si le jeune homme qui l'a accueillie souhaite être considéré désormais comme son décisionnaire. Il est clair que la jeune femme ne l'acceptera pas. Elle décide donc d'exprimer ses inquiétudes avec maladresse, il faut le dire.
Je décide pour moi maintenant ?
Elle demande l'autorisation d'être la femme qu'elle a toujours voulu être. Une femme libre. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Dim 12 Juil 2015 - 4:43 | |
| Comment réagir à une telle situation ? Comment intervenir, subitement, comme ça, dans la vie d'une femme qui vient d'être complètement chamboulée, changée à tout jamais ? J'étais un acteur si important dans ce revirement de situation, de destin, pour cette jeune étrangère. Pourtant, je n'étais encore presque qu'un adolescent. Jeune adulte, certes, mais toujours adolescent dans son coeur. J'étais peut-être au collège, en chemin vers un avenir incertain, mais je n'étais pas complètement indépendant. J'appelais pratiquement à chaque soir ma mère pour lui demander le temps de cuisson des oeufs, des pommes de terre, des légumes au four, d'un poulet de telle ou telle façon. J'appelais aussi mon père pour savoir comment gérer mon argent, si je devais investir dans quelque chose ou quoi que ce soit. J'appelais aussi ma soeur parce que j'avais besoin de conseils pour une fille qui m'avait tapée dans l'oeil. J'avais encore besoin de tout le monde, je n'étais qu'un embryon dans ce grand monde, trop grand pour moi. Alors comment pouvais-je venir en aide à cette turque alors que je ne savais même pas prendre soin de moi-même correctement, et seul ?
Malgré tout, j'avais le sentiment que je devais la prendre sous mon aile, que je ne pouvais pas la laisser à elle-même sitôt arrivée au pays. J'avais certes promis à sa mère de l'aider à se retrouver, à se placer, mais je n'avais jamais promis de suivre son chemin pour plus longtemps que cela. Pourtant, maintenant qu'elle se trouvait devant moi, j'avais l'impression d'être responsable d'Anna. Pas de la mauvaise façon. Pas de la façon contrôlante qu'elle devait avoir subie toutes ces années en Turquie. Non. De la bonne façon. De la façon qu'un homme prend soin d'une autre personne parce qu'il ne veut pas la laisser tomber. Je ne voulais pas laisser tomber cette Anna. Même si je ne la connaissais absolument pas.
Une fois les présentations faites et les formalités complétées, nous nous dirigeâmes vers la sortie de l'aéroport, où ma petite motocyclette m'attendait. Nous attendait, plutôt. Avant de franchir les portes coulissantes qui nous séparaient de ce nouveau monde pour la turque, cette dernière se tourna vers moi et me demanda si elle décidait pour elle, maintenant. Cette question, pouvant paraître bizarre aux oreilles des ignorants, était empreinte de tellement de sens et d'émotions et de tristesse aux miennes. Je souris, à la fois triste et soulagé, triste parce qu'elle avait besoin de poser cette question, soulagé parce que la réponse était oui. « Oui. Oui, tu décides pour toi maintenant, Anna. » Mon sourire se fit maintenant plus réconfortant. Je fis finalement signe à la jeune femme de me suivre, amicalement, et je la conduisis jusqu'à ma motocyclette. Je lui tendis le second casque que j'avais apporté. « Où veux-tu aller ? » Demandais-je avec un grand sourire. C'était stupide, parce qu'Anna ne connaissait pas du tout l'Australie et qu'elle n'aurait donc aucune idée de ce qui l'attendait. Mais c'était pour lui montrer que j'étais de son côté. Que j''étais un mec bien. Qu'elle choisissait, vraiment. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Mer 15 Juil 2015 - 20:40 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Pour Anna, qui n'a jamais rien connu d'autre que la Turquie, même l'aéroport où elle vient d'arriver lui paraît étonnant. Dans sa famille, une femme se doit d'être toujours couverte, elle ne doit pas porter la Burqa mais doit cependant porter des jupes longues, et ne pas dévoiler ses épaules. Il peut arriver qu'elles puisse enlever le voile couvrant leur tête mais seulement en de rares occasions, lorsqu'elles sont en famille ou entre elles, par exemple. Pour son arrivée, elle est vêtue comme on le lui a appris. Mais lorsque Nelligan confirme que oui, elle peut décider pour elle désormais, Anna éclaire son visage d'un sourire qui ne pourrait être plus radieux. Elle ne se remet pas à marcher de suite, et au contraire, pose son sac par terre, entre ses chevilles, et libère sa belle chevelure du foulard qui lui couvre le crâne. Ce geste, qui peut paraître anodin aux yeux de nombreuses personnes, est le symbole de son émancipation. La preuve qu'elle peut enfin être libre d'être celle qu'elle souhaite.
Passant la main dans ses cheveux désormais libres, la jeune femme adresse un regard plein de reconnaissance à son guide, et ré-installe son sac sur l'épaule, avant de le suivre à l'extérieur. Là encore, le décor est bien différent de la Turquie, mais bizarrement, ça ne la perturbe pas plus que ça. Elle est prête pour sa nouvelle vie. Par contre, ce qui la surprend un peu c'est que le jeune homme ne dispose pas d'une voiture mais d'une petite motocyclette. Elle n'est jamais montée sur ce genre d'engin, mais déjà elle a hâte de le faire. Elle a toujours été un peu téméraire, mais pour la toute première fois de sa vie, elle avait le droit de l'être. Nelligan lui demande finalement où elle souhaite aller. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle connaît un tout petit peu l'Australie et il y a bien une chose qu'elle voudrait faire.
Si tu as un peu de temps, j'aimerais beaucoup voir l'océan.
Bien que son pays d'origine ait de belles côtes, il ne lui a jamais été permis de s'y installer même quelques minutes, pour contempler les vagues, et rêver. Elle rêve de pouvoir passer des heures sur la plage, pourquoi pas y dormir, et de se reposer au son apaisant des remous. Là, bien sûr, elle ne compte pas y rester des heures, elle ne voudrait surtout pas abuser du temps de son hôte, mais ne serait-ce qu'y aller seulement cinq minutes lui ferait énormément plaisir. Elle prend donc le casque que lui tend le jeune homme et l'enfile. Elle est un peu gênée de la proximité qui va se créer avec Nelligan lorsqu'ils seront sur la petite moto, mais elle n'a pas vraiment le choix, et en observant les personnes autour d'elle, elle se dit que la situation ne sera sûrement pas ambiguë. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Lun 20 Juil 2015 - 15:30 | |
| Je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’Anna posa son sac par terre et défit son foulard qui cachait ses beaux cheveux bruns. Je n’étais pas idiot, je connaissais assez les cultures différentes à la mienne pour savoir que si elle cachait ainsi sa tête, c’était parce que dans son pays, elle n’avait pas le droit de montrer ne serait-ce qu’une mèche. Les femmes étaient tellement oppressées dans certains de ces pays. J’étais ravi d’avoir pu aider au moins une femme à s’en sortir. C’était un petit pas pour l’Homme, mais un grand pas pour moi. La jeune femme me lança un regard dans lequel je pus lire une certaine reconnaissance et, pris dans cet élan de joie devant un événement aussi marquant dans la vie d’Anna, je commentai : « Tu as de très beaux cheveux. » Parce qu’aucun homme n’avait jamais pu le lui dire, je serais maintenant le premier. Et c’était vrai, Anna avait de beaux cheveux bruns éclatants, ceux-ci méritaient qu’on les complimente.
Nous passâmes finalement de l’autre côté des portes de l’aéroport, là où son aventure commençait vraiment. Et d’une façon assez spéciale, étant donné qu’elle ne se rendrait pas à destination en bus ou en voiture, mais bien en motocyclette. Pour tout dire, je ne savais pas si elles étaient un transport commun en Turquie, mais à en juger par l’air d’Anna, je pouvais comprendre qu’elle n’avait jamais monté un engin pareil. Je souris en lui donnant le casque et mettant le mien sur ma tête, et lui demandai alors où elle désirait aller. La jeune turque me confia avoir beaucoup envie de voir l’océan, si j’avais le temps. J’hochai la tête. « Tout mon temps est pour toi, aujourd’hui, Anna. » Je souris en embarquant sur ma motocyclette et tapotant le bout de siège qu’il restait derrière moi afin qu’elle embarque à son tour. J’étais un peu gêné par la proximité que cela allait mettre entre nous, mais je n’avais pas vraiment eu le choix. La jeune femme vint finalement se positionner derrière moi et, un peu hésitant parce que je ne voulais pas qu’elle interprète mal mes propos, je lui dis : « Si tu veux bien te tenir, tu peux te tenir après moi. » Mais si cela était trop gênant pour elle, elle allait pouvoir se tenir autre part, elle trouverait sans doute un moyen de garder l’équilibre.
Je conduisis donc cette belle turque au travers des petites routes de Bowen, celles qui offraient la plus belle vue des paysages. Arrivés près de l’océan, nous longions les côtes et les vagues frappaient les rochers à quelques mètres de nous. Au loin, on pouvait apercevoir la plage où il y avait déjà des parasols et des châteaux de sable installés par tous les gens qui s’y trouvaient. Je stationnai ma motocyclette dans le petit stationnement, et je débarquai pour ensuite aider Anna à le faire. « Préfères-tu rester là où il y a beaucoup de monde, ou bien tu voudrais que je t’emmène un peu plus près des falaises où tu seras plus tranquille ? Ton choix. » J’espérais ne pas en faire trop avec mes « si tu » et mes « que veux-tu ». En vérité, je ne voulais tout simplement pas lui imposer quoi que ce soit. Anna avait été, de ce que j’ai compris, trop longtemps confinée aux ordres de son père et des autres hommes l’entourant. Je voulais qu’elle comprenne que tout ça venait de changer.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Mer 29 Juil 2015 - 21:01 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Défaire le foulard couvre la belle chevelure d'Anna est pour elle est bien plus qu'une manière de se mettre à l'aise. C'est le symbole de son émancipation vis-à-vis de son pays, mais aussi de son père qui, depuis la naissance, n'a cessé de lui imposer de nombreuses règles qu'elle trouvait, pour la plupart, très injustes. Elle, tout ce qu'elle a toujours voulu, c'était vivre sa vie comme elle l'entendait, et n'a jamais adhéré aux préceptes religieux interprétés de manière à rendre les femmes soumises. Dans le milieu où Anna a grandi, les femmes doivent obéissance à leur père puis à leur mari, et si l'un ou l'autre vient à disparaître, un autre homme prend ce rôle en charge. C'est pour cette raison qu'elle essaie soulager de voir que Nelligan ne souhaite pas décider pour elle, car si lui ne souhaite pas endosser ce rôle, il n'y aura personne d'autre pour le faire. Cependant, lorsqu'elle entend le compliment de son « sauveur », elle se sent gênée. En Turquie, c'était passible de prison de faire ce genre de remarques à une femme qui n'est pas la sienne. Elle sait qu'en Australie, flatter une femme est une manière de la séduire, mais chez elle, enfin, dans le pays d'où elle vient, c'est une intrusion et c'est quelque chose qui ne se fait pas. Alors au lieu de remercier le jeune homme comme l'aurait fait une australienne, elle se contente de le sourire gentiment, en espérant que Nelligan et rien derrière la tête.
Lorsqu'elle le suit jusqu'à sa motocyclette, la question qu'il lui pose la rassure et lui fait plaisir. C'est bien la première fois qu'on lui demande ce qu'elle souhaite faire ! Malgré cette nouveauté, elle sait déjà ce qu'elle veut voir : l'océan. Il y a de belles cotes en Turquie, mais son noble statut et son père ne lui ont pas permis d'en profiter. À nouveau ravie de la réponse de son hôte, elle enfile son casque, et grimpe sur le bolide. Le jeune homme lui propose alors de se tenir à lui si elle le souhaite et, les sourcils froncés, Anna se contorsionne en vain pour essayer de voir s'il n'y a pas une poignée à laquelle s'agripper. Les mains tremblantes, elle n'a d'autre choix que de les poser sur la taille du conducteur et finit par s'agripper fermement pour ne pas tomber quand ils quittent l'aéroport. Nelligan les fait passer dans des endroits magnifiques, des paysages qu'elle n'aurait pas imaginé exister. Et pourtant, ils sont bien là sous ses yeux. Au début, la jeune femme ne se sentait vraiment en sécurité sur le deux-roues, l'amenant à fermer les yeux, mais elle s'est vite rendu compte que c'était bien pire si elle ne voyait pas. Et en voyant la beauté qui défilait sous ses yeux, elle s'était vite dit qu'elle avait vraiment eu raison de quitter sa famille, bien que celle-ci lui manquait étonnamment. À ce moment elle comprit qu'elle se plairait ici, et que peut-être elle pourrait vivre sa vie entière comme une femme libre.
Ils longent finalement les côtes, et s'arrêtent près d'une plage déjà bien occupée. À nouveau, Nelligan lui demande ce qu'elle souhaite faire, rester où il y a tout le monde ou trouver une crique plus tranquille, où ils pourront profiter de la vue. Pour Anna, qui a souvent vécu seule ou seulement avec quelques personnes, le calme lui manque un peu, surtout qu'elle a passé de longues heures entourée de personnes toutes plus bruyantes les unes que les autres que ce soit dans l'avion ou dans les aéroports. Alors elle répond à son interlocuteur :
Je suis un peu fatiguée du bruit et du monde, alors je choisirai la deuxième option, si ça te va !
La jeune turque commence à se sentir à l'aise avec lui, car il est tellement prévenant et attentionné qu'il serait difficile d'en être autrement. Alors forcément, Anna sourit, d'un sourire radieux, un sourire qu'elle n'a affiché que rarement. Ils marchent donc un moment avant de rejoindre les falaises dont il lui a parlé. Les yeux de la jeune femme sont pleins d'étoiles, tellement elle est fascinée par tant de beauté. Sans s'en rendre compte, elle prend même les devants et finit par marcher devant son nouvel ami. Comme elle l'a appris, elle décide pour elle maintenant, alors dans un sourire adressé à Nelligan, elle s'assoit sur un rocher près du bord de la falaise pour se reposer et contempler l'océan qui amène vers eux une odeur iodée qu'elle ne connaît pas.
Ça sent tellement bon… Je te remercie de m'accueillir chez toi. Dit-elle en s'adressant au jeune homme. Tu ne le sais peut-être pas, mais ça compte énormément pour moi. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Jeu 13 Aoû 2015 - 2:21 | |
| J’hochai la tête avec un sourire lorsqu’Anna décida d’y aller pour la deuxième option. J’étais plutôt content qu’elle ait décidé de s’éloigner un peu de tout ce monde, car en réalité, je n’étais pas non plus très à l’aise entouré de tant de personnes. Je m'améliorais avec l’âge, mais je n’avais tout de même jamais été la personne la plus sociable qui puisse exister. J’avais constamment peur que mon côté maladroit ressorte et qu’on se moque de moi, ou alors que je me plante dans mes mots et que je bégaie pour finalement dire n’importe quoi. Dans tous les scénarios que j’imaginais lorsque je me retrouvais en public, chacun se terminait par un fou rire général à mon égard. Probablement cela provenait-il du fait qu’il y a deux ans, alors que j’étais toujours au lycée, j’étais souvent le centre des moqueries, avec d’autres comme moi qui n’arrivaient pas à rentrer dans le moule. Tout cela parce que je portais des chandails de jeux vidéo et de bandes dessinées, que je lisais des mangas et que je rentrais vite chez moi le soir pour jouer à des jeux vidéo. En Turquie, les femmes étaient persécutées et ici, les nerds et les geeks l’étaient. Bon, comparaison de merde et on ne pourrait jamais mettre cela à la même échelle, je sais. Mais, comme Anna, je savais aussi ce que c’était que d’être persécuté … à ma façon.
« Suis-moi ! » Lui dis-je alors, l’emmenant à l’écart de tous ces gens avec qui j’aurais pourtant tellement aimé développer une amitié. Je manquais seulement trop de confiance en moi pour aborder ces jeunes adultes tous déjà si bien entourés. Au moins, maintenant, j’avais Anna. Et elle était aussi seule que moi. Peut-être serait-ce elle et moi, contre le monde, à partir de maintenant. J’osais espérer que ce n’était pas le début de la fin, que je n’étais pas qu’une aide passagère dans son immigration. J’espérais être un phare pour elle, et elle pour moi. Nous marchâmes donc un moment le long des falaises, dans le silence parfois, dans des paroles futiles sinon. À un moment, la brunette marcha un peu plus vite que moi, et je ne tentai pas de la rattraper. Elle n’était pas si loin, et de toute façon je n’avais pas à la surveiller. Au bout d’un moment, Anna s’assit sur un rocher surplombant la mer. On avait l’impression qu’un pas de plus nous ferait tomber dans le néant. Il ne fallait pas avoir le vertige, ou alors, si c’était le cas, regarder droit devant soi. Ce que je fis, un petit sourire inconfortable aux lèvres, alors que je prenais place à côté d’elle, mais un peu plus loin du rebord cependant. « Tu n’es pas peureuse en tout cas. » Lui dis-je avec un petit rire nerveux. Mais j’allais m’en sortir, ce n’était pas assez pour me faire rebrousser chemin. Pas en voyant les étoiles dans les yeux de la jeune turque.
Je souris doucement quand elle me remercia de l’accueillir chez moi. J’hochai la tête lorsqu’elle justifia ses paroles en ajoutant que cela comptait beaucoup pour elle. « Ça fait plaisir, Anna. Vraiment. Mais tu sais … ce n’est pas seulement chez moi. C’est chez tous ces gens-là aussi et … » Dis-je en levant le menton vers les gens un peu plus loin, sur la plage, qui paraissaient un peu plus petits maintenant que nous avions monté un peu en altitude. Puis je me tournai vers Anna, afin de compléter la phrase que j’avais laissée en suspens. « Et maintenant c’est chez toi aussi. » Je souris. Puis je pris une grande inspiration. « Je ne veux pas te plonger dans les détails et la paperasse tout de suite mais … es-tu au courant de la suite, pour toi ? Où vas-tu rester ? » La mère d’Anna m’avait seulement demandé de m’occuper d’elle à son arrivée, mais je ne pouvais pas m’occuper de tout. Je ne savais pas si elle avait de l’argent. Je ne savais pas si elle avait une adresse pour se loger. Je ne savais pas trop ce que je devais faire ensuite pour faciliter son arrivée. Je pourrais l’héberger dans ma résidence étudiante pour quelques nuits, en douce, mais ça ne pourrait pas durer éternellement.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Sam 22 Aoû 2015 - 22:47 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Assise en haut de la falaise, Anna ferme les yeux quelques secondes pour profiter de sa nouvelle liberté. Elle inspire profondément et expire lentement, laissant entrer en elle une douce odeur d’iode, une senteur qu'elle ne connaissait pas. C'est un petit peu comme si elle n'avait jamais respiré de sa vie, elle sent toutes ses tensions s'évaporer à mesure que l'air rentre et sort de ses poumons. Lorsqu'elle rouvre les yeux, Nelligan est assis à côté d'elle, mais un peu en retrait du bord. Ce dernier lui fait d'ailleurs une remarque sur son absence de peur, et elle comprend qu'il parle du vide qu'elle surplombe. En effet, elle n'a pas le vertige, et elle a toujours aimé prendre des risques. Cependant, elle a bien des peurs comme tout le monde. Mais le vide n'en fait pas partie.
Pas du vide, non.
Ce dont elle a le plus peur, c'est que son père la retrouve. Ça fait maintenant plus de vingt-quatre heures qu'elle a quitté le domicile, et elle s'imagine (à tort peut-être) qu’il a envoyé des hommes de confiance pour la chercher. Tout ce qu’elle espère, c’est qu’ils n’orienteront pas leurs recherches vers Bowen ou même vers l’Australie. Son regard se perd vers l’horizon, alors que son corps se contracte légèrement à l’idée que son tyrannique de père puisse la pourchasser. Un frisson la ramène à la réalité, et sans vraiment réfléchir, elle remercie Nelligan de son accueil. Elle aimerait savoir exprimer ce qu’elle éprouve à ce moment, mais son niveau de langue n’est pas assez bon et il a aussi fort à parier qu’il n’existe pas de mot assez fort pour dire ce qu’elle ressent.
Chez moi… Elle répète inconsciemment les quelques mots du jeune homme comme pour se persuader de sa véracité. Elle jette un coup d’œil en direction de la foule plus loin sur le sable et se demande si un jour elle fera partie de ces gens si décontractés qu’ils exposent leur corps sans gêne, si elle sera de ceux qui ne se soucient pas des pensées des autre. C’est aujourd’hui difficile pour elle d’imaginer tout ça, mais cette envie est bien là, elle rêve d’être comme eux, elle rêve d’être Australienne.
Je… Euh… Je ne sais pas. Anna est terriblement gênée de se comporter comme un poids sur les épaules de Nelligan. Elle n’a aucune idée de ce qu’elle va faire maintenant, d’où elle va vivre, et comment elle va pouvoir se nourrir. Elle baisse les yeux, honteuse, et réfléchit à toute vitesse pour trouver une solution. Mais bien sûr elle ne trouve rien. Elle ne connait pas le mode de vie Australien, et ne sait pas comment se débrouillent les femmes ici. Je suis désolée, je pensais que ma mère avait prévu quelque chose et que tu savais. Je… Peut-être que tu pourrais m’expliquer comment ça fonctionne ici, pour avoir une habitation et de l’argent ? Je ne veux pas t’embêter… Ajoute-t-elle en baissant à nouveau les yeux sur ses mains délicates qu’elle triture. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Sam 29 Aoû 2015 - 2:21 | |
| Je souris. Tout le monde est tellement différent. Je n’avais pas particulièrement peur des insectes, même si leur vue n’était pas des plus agréables, je ne figeais pas lorsque je me trouvais devant une araignée ou un truc dans le genre. Sauf que les hauteurs me donnaient le vertige, j’avais l’estomac qui se revirait de tous les côtés et le cœur qui faisait des bonds. Certes, il fallait que je sois très haut pour que l’effet se fasse ressentir, mais rien qu’ici suffisait à me faire reculer alors qu’Anna était si près du bord. Prête à tomber. Et pourtant, elle respirait la liberté et le bonheur. Comme si, en défiant ce gouffre, elle montrait au monde entier de quoi elle était capable. Elle était une femme forte et courageuse. Enfin libérée de ses chaînes. J’imaginais bien qu’il lui prendrait plus que deux heures pour réellement se sentir libre, pour faire une croix sur son père, pour cesser de penser à ce qui se passait depuis sa disparition. Des jours, des semaines, des mois, des années peut-être. Je n’arrivais pas à me mettre dans ses souliers, je n’avais jamais vécu une histoire de la sorte. Je pouvais toutefois envisager que ce ne serait pas du tout facile. Et voilà où j’intervenais ; mon rôle était de lui faciliter la transition. De la faire se sentir en sécurité. De l’aider.
Alors qu’Anna répétait mes mots, son regard se dirigea vers les gens sur la plage. Je savais, sans pourtant être dans sa tête, qu’elle s’imaginait un jour être de ceux-là. Je souris tristement, moi aussi en les regardant. Triste parce que bien que je sois un australien pure souche, à Bowen depuis ma naissance, je n’avais jamais eu l’impression d’appartenir à la même réalité que ces gens-là. J’espérais qu’Anna allait se débrouiller mieux que moi. J’espérais ne pas trop déteindre sur elle. Bref, pour mettre fin à ce moment de torture pour moi et de rêvasserie pour Anna, je lui demandai alors quels étaient ses plans pour le futur proche. Après tout, la journée allait avancer vite et il fallait organiser les prochains jours. J’avais des cours à suivre, des études à faire, un boulot auquel me présenter, alors je ne serais pas disponible pour Anna à cent pour cent. La jeune femme se confondit en excuses, n’ayant aucune idée de quoi me répondre puisqu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire. « Hé, c’est pas grave. Je suis là pour ça. » La mère d’Anna, ne connaissant sans doute pas si bien que ça non plus le système australien, avait tout laissé entre mes mains. C’était lourd pour un jeune collégien, mais je n’allais pas abandonner la jeune turque. « Bon, pour l’habitation, ça ne se trouve pas en un claquement de doigts j’dois t’avouer alors, pour les prochaines nuits, … » J’avalai difficilement, incapable de me faire à l’idée que j’étais en train de proposer à une si jolie fille de venir dormir dans ma minuscule chambre étudiante. « … tu dormiras chez moi. Je ne vois pas vraiment de meilleure option. » Ce serait gratuit et quand même plus sécuritaire qu’un motel délabré ou qu’un hôtel dispendieux pour lequel nous n’avions ni l’un ni l’autre les moyens. « Pour l’argent, faudra te trouver un boulot. Une boutique de vêtements peut-être, ou alors un café-bistro ça pourrait être bien. Faudra te faire un CV. » Ajoutais-je. Je ne savais pas si Anna avait déjà eu un curriculum vitae, je ne savais pas non plus si elle avait déjà occupé un emploi ou suivi des études avancées. On verrait tout cela en temps et lieu. Sinon, j’allais utiliser des contacts au collège pour l’aider à se trouver un job.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Sam 29 Aoû 2015 - 22:36 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Pour Anna, la vie Australienne semble tellement belle ! Lorsqu'elle voit toutes ces personnes plus loin sur la plage, elle a du mal à imaginer qu'elle pourra un jour se sentir vraiment chez elle. Elle a eu beau quitter son voile en arrivant sur les terres, se dévoiler plus que ça risque d'être un peu difficile pour elle qui entend encore son père lui dire que se dévêtir (même un peu) faisait d'elle une dépravée, une moins que rien. Même chez elle, elle ne pouvait pas se laisser aller car ses parents recevaient régulièrement de la visite et elle se devait d'être toujours parfaite., respectable. Alors, forcément, voir au loin autant de jeunes femmes en bikini la rend légèrement mal à l'aise. Comme Nelligan se situe légèrement derrière elle, la jeune turque ne voit pas son air tout aussi mélancolique que le sien. Elle s'imagine que pour lui tout ça est juste normal, et même facile. Que si elle n'avait pas été là, il ferait sûrement partie de ces jeunes qui s'amusent à se lancer un ballon par dessus un filet, ou à courir dans le sable.
Lorsque la discussion s'oriente vers le futur qui l'attend, Anna est vraiment très gênée. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle doit faire pour prendre réellement son indépendance. Malgré le fait qu'elle soit soulagée que son désormais seul ami ne souhaite rien décider pour elle, elle est vraiment effrayée à l'idée de prendre réellement en main sa vie. Elle ne connaît pas les lois qui régissent la vie Australienne, elle ne sait pas comment ça fonctionne ici. Alors après s'être excusée auprès de Nelligan, la jeune femme lui demande conseil. Ce qu'il lui répond la gêne, parce qu'elle ne veut pas être un poids pour lui et elle se dit que quelque part elle en sera un si elle vit chez lui. Elle n'imagine pas d'ailleurs qu'il vit dans une chambre étudiante, c'est pour elle impensable de partager sa chambre avec un garçon. Mais malheureusement elle n'aura pas le choix. Il faudra qu'elle fasse avec.
Merci Nelligan de m'accueillir, j’essaierai de me faire la plus discrète possible.
Quand, finalement, il parle d'argent, Anna se sent encore plus perdue. Une boutique de vêtement ? Un café-bistrot ? Elle n'a absolument aucune idée de ce qu'il faut y faire. Mais si elle le doit, elle apprendra. Elle n'est pas fainéante et fera tout pour s'en sortir. Par contre quand Nelligan lui parle de CV, elle s'arrête net. Un quoi ? Se déplaçant de manière à se retrouver assise face au jeune homme elle demande, dubitative :
Je n'ai jamais travaillé mais je suis prête à apprendre. Par contre, c'est quoi un CV ? |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Dim 30 Aoû 2015 - 23:48 | |
| Je ne savais pas vraiment comment dire à Anna que je vivais dans une minuscule chambre de collégien. En plus, si je le lui disais, elle allait sans doute refuser de venir s’y installer, alors qu’il s’agissait bel et bien de la seule option qui se présentait à elle. À moins de vouloir dormir sur un banc de parc. Je décidai donc d’attendre à notre entrée dans ma résidence étudiante pour voir sa réaction. Pour le moment, je repoussais le moment dans ma tête. « Oh, non, ne te fais surtout pas discrète ! Ça me fera du bien d’avoir de la compagnie, en fait. » Dis-je, non seulement pour la rassurer, mais surtout pour être très franc avec elle. Au collège, je ne m’étais pas encore fait énormément d’amis. Certes, l’année en était approximativement encore à ses débuts, mais la plupart des autres étudiants de mes classes s’étaient déjà regroupés en petites cliques. Quand venait le moment de se placer en équipe pour les travaux communs, je me retrouvais toujours à être le dernier choisi, jumelé soit avec une personne qui était devant l’obligation d’être avec moi, soit avec une personne tout aussi égarée que moi au beau milieu de ce troupeau. Ensuite, je retournais dans ma chambre étudiante et je me sentais encore seul. J’avais quelques rares amis avec qui manger sur l’heure du lunch, mais nous n’avions pas tous les mêmes cours et nous n’étions pas encore assez liés d’amitié pour qu’on sorte après les heures de cours. Je passais donc la plupart de mes soirées à faire les travaux que j’avais à remettre pour le lendemain ou à jouer à des jeux vidéo en ligne, là où je retrouvais des gens comme moi avec qui déconner sur le micro de mes écouteurs.
Anna me demanda finalement comment fonctionner les logements et les emplois en Australie. Bon, je n’étais pas un professionnel non plus, j’étais encore un jeune adulte à ce moment-là. J’essayai quand même de répondre quelque chose de base à Anna, lui parlant notamment des CVs. Ce serait là la première étape, car il était la plupart du temps demandé par les employeurs. Confuse, la jeune turque me confia qu’elle n’avait jamais travaillé de sa vie, mais qu’elle était prête à apprendre. En revanche, elle n’avait aucune idée de ce que les lettres C et V signifiaient. Intérieurement, j’eus un soupir de découragement. Je ne laissai toutefois rien paraître devant Anna, ne voulant pas qu’elle se sente mal à l’aise ou ignorante. C’était un si grand changement pour elle, tout ça. Je ne voulais pas nuire à ses rêves et à ses espoirs. Sauf que le fait de ne jamais avoir travaillé à l’âge qu’elle avait ne jouait pas forcément en sa faveur ici, en Australie. « Un CV, c’est une sorte de fiche descriptive de ton parcours, de tes compétences, de tes expériences. On va donc y mettre les établissements scolaires que t’as fréquentés, bon normalement il y aurait une partie pour les emplois que tu as eu avant mais comme c’est pas le cas, on ne mettra rien, ce n’est pas grave. As-tu accompli d’autres trucs, en Turquie ? Genre … faire du bénévolat, recevoir des prix quelconques ? » J’essayais de ne pas parler trop vite et d’utiliser des mots simples, car Anna ne maîtrisait pas encore totalement l’anglais alors je ne voulais pas la perdre ou la rendre confuse. Ce serait tout de même un bon ajout pour son CV, le fait qu’elle parle le turc et l’anglais.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Jeu 3 Sep 2015 - 21:05 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Dans la tête de la jeune turque, tous les Australiens sont extravertis et s'en sortent avec facilité. C'est très naïf de penser de la sorte évidemment, mais ce pays est un vrai mystère pour elle. Elle a étudié les pays du monde, mais ça n'a été que superficiel, ou tout du moins très abstrait. Alors forcément, quand elle entend Nelligan que ça lui ferait du bien d'avoir de la compagnie, elle ne comprend pas vraiment. Pour elle, tout ce qu'elle devait faire, c'était trouver rapidement comment se débrouiller seule sans avoir besoin de Nelligan, histoire de le laisser tranquille. Mais là, elle comprend qu'il est content de l'avoir chez lui, et qu'elle n'est pas totalement un poids sur ses épaules. Alors, oui, forcément, ça la rassure. Après avoir affiché une mine légèrement surprise, elle sourit. Elle a peut-être trouvé un ami en réalité. Amusée, elle répond :
Alors je prendrai toute la place !
Et puis Anna se sent bien plus que perdue lorsqu'elle entend parler de CV. Il faut dire que dans sa famille, on ne parlait pas business, ou en tous cas pas avec elle qui ne serait jamais amenée à en avoir besoin de travailler. Enfin, ça n'était pas prévu qu'elle fuie le pays, alors maintenant tout a changé et elle doit apprendre. Du coup elle signifie son absence de connaissance en la matière à Nelligan qui répond très gentiment à sa question. Tout cela paraît finalement très compliqué à la belle brune.
Je... Hum, en fait j'ai fait l'école à la maison avec un grand érudit de Turquie, j'ai fait du bénévolat dans un orphelinat pour faire de la publicité à mon père et euh bah les compétences je ne sais pas trop. Est-ce que c'est bien que je parle couramment cinq langues ? Le turc, l'anglais, le français, le russe et le japonnais. J'ai passé beaucoup de temps à lire les livres dans la bibliothèque de mon père alors je dois savoir d'autres choses utiles, je ne sais pas.
Quelque part, même si elle a un parcours hors normes, Anna a énormément de bagages pour commencer dans sa nouvelle vie, et c'est grâce à l'éducation plus que sévère et exigeante de son père. Elle ne connaît rien du quotidien Australien, à part quelques coutumes, comme par exemple la pratique du surf qu'elle rêve d'essayer. Mais pour l'instant, la temps n'est pas aux loisirs mais bien à l'apprentissage des fondements de son intégration dans son nouveau pays. |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Dim 13 Sep 2015 - 1:40 | |
| Je rigolai à la réponse d’Anna. Sa timidité s’envolait peu à peu, et la mienne aussi. J’avais tellement appréhendé ce moment, me disant que j’étais la pire personne pour accueillir une jeune femme étrangère dans mon pays. Moi qui n’arrivais même pas à me faire des amis et à m’intégrer dans cette ville, comment pourrais-je aider une autre personne à le faire ? Je m’étais aussi imaginé qu’Anna aurait pu être de ces filles superficielles et qu’elle allait se servir de moi le temps de s’installer avant d’aller voir ailleurs, d’aller voir mieux. À mon plus grand bonheur, Anna ne semblait pas être comme cela. Je m’imaginais même que ceci était la naissance de ma première vraie amitié avec une demoiselle. J’étais content rien que d’y penser. J’avais toujours été du genre à me créer des espoirs du genre ; espérons que cette fois, je ne serais pas déçu.
Maintenant que la question du logement était réglée, du moins temporairement, j’abordai la question du boulot. Voyant que la turque ne connaissait pas vraiment le terme curriculum vitae, je lui expliquai patiemment et le plus clairement possible de quoi il s’agissait. En énumérant le genre d’informations qu’on pouvait y retrouver, je voyais Anna devenir de plus en plus confuse et mal à l’aise. Ses explications me firent comprendre pourquoi : elle n’avait pas beaucoup d’expérience dans quoi que ce soit et n’était pas affiliée à un établissement scolaire reconnu. Mais, lorsqu’elle me parla des cinq langues qu’elle parlait, mon regard s’illumina. « Oui, oui ça c’est très bien que tu parles plusieurs langues ! Il faudra carrément l’écrire dans ton cv, ce sera ce qui te démarquera des autres. Et on écrira le bénévolat, aussi, c’est toujours bien vu. » Ils n’allaient toutefois pas écrire que c’était pour faire de la publicité à son père, mais bon, ce n’était pas important sinon. « Et puis tu sais, le CV c’est que du papier. Mais toutes les connaissances que tu as à force de lire les livres de ton père comme tu dis, tu pourras les montrer en entrevue. » Anna avait encore besoin d’explications, alors je me lançai : « Si ton CV est retenu, tu ne seras pas forcément engagée sur-le-champ. Ils te donneront une heure de rencontre et un endroit, et ton employeur va te passer en entrevue pour évaluer le genre de personne que tu es. Tu vas rayonner de ce côté-là, j’ai aucun doute. » Dis-je en souriant, avec une grande honnêteté mais surtout pour la rassurer. « Si tu le veux, je pourrai te faire un exemple d’entrevue. Je jouerai le rôle de l’employeur et je te poserai certaines questions typiques, pour te pratiquer. » Proposais-je. Puis, je consultai finalement ma montre. « Et si on allait porter ta valise chez moi ? Tu pourras prendre ton temps pour t’installer et te familiariser avec l’endroit. » L’heure du repas approchait, alors je pourrais cuisiner un truc vite-fait à Anna pendant qu’elle s’installait.
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| | | Invité | Sujet: Re: I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ? [PV Nelligan] Mar 15 Sep 2015 - 17:06 | |
| I'm a bit lost, but I guess you're the one I'm looking for ?
- Ft. Nelligan Malinowski -
| Onze années se sont écoulées depuis qu'Anna vit à Bowen et on peut dire qu'aujourd'hui elle a trouvé sa place. Elle a un job qu'elle adore, et elle a plusieurs amis à qui elle fait confiance. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Ceci est l'histoire de son arrivée en Australie, ceci est le début de sa nouvelle vie. |
Curriculum Vitae, entrevue… Tout cela semble bien compliqué pour la jeune Anna fraîchement arrivée en Australie. Elle n’est pas habituée à tous ces termes techniques liés à la recherche d’emploi, et pour tout dire, elle ne sait même pas si tout ceci est pratiqué en Turquie, son propre pays d’origine. Mais ça lui est égal. C’est ici, à Bowen qu’elle va s’installer. La Turquie, elle la laisse loin derrière elle. D’ailleurs, la jeune adulte écoute attentivement les informations que lui donne Nelligan, car elle ne souhaite s’intégrer au plus vite. Même si elle a compris que Nelligan n’est pas mécontent de l’avoir chez lui, elle ne souhaite plus dépendre de personne dès que ça sera possible. C’est une jeune femme parfois impatiente, surtout lorsqu’il s’agit de son futur. Elle est certaine qu’il sera riche en nouveautés et en bonheurs, alors elle a déjà hâte de se lancer. Mais là, forcément, quand son hôte lui parle de toutes ces choses qu’elle va devoir faire juste pour trouver un travail (ce qu’elle s’imaginait être la base), elle réalise que tout ne sera sûrement pas si simple que ce à quoi elle s’attendait. Mais elle est forte, et elle est optimiste. Elle s’en sortira !
C’est vraiment gentil à toi de m’aider et de me dire que je vais y arriver, mais c’est vrai que ça me ferait du bien que tu me pratiques.
Forcément, ce qu’elle vient de dire est on-ne-peut-plus ambigu, mais elle ne s’en rend absolument pas compte. Ce n’est pas voulu bien sûr, elle ne souhaite pas avoir ce genre de relation avec lui. C’est juste que la barrière de la langue va sûrement lui faire dire pas mal d’idioties de ce genre, et ce n’est sûrement qu’en voyant la tête de ses interlocuteurs qu’elle comprendra qu’elle a fait une erreur. Finalement, Nelligan lui propose d’aller poser sa valise chez lui pour qu’elle s’installe. Elle n’a pas grand-chose à installer, mais elle acquiesce en souriant, et jette un dernier regard à l’océan qu’elle reviendra vite contempler tant elle trouve cela apaisant. Du coup la jeune femme se lève, commence à marcher, et demande :
Tu vis seul ?
Si elle lui demande cela, c'est pour la simple et bonne raison qu'elle a certes envie de rencontrer du monde, mais elle a aussi peur de parler de ses origines de peur que son père la retrouve à cause du bouche à oreille. Tout ce qu'elle souhaite pour le moment c'est se fondre dans la masse, et elle craint de devoir expliquer aux éventuels colocataires les raisons de sa venue chez Nelligan qu'elle ne connaissait pas auparavant. |
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