there's a flaw in my heart's design -r.

« Au revoir, Cassie. Merci encore pour tout. » Avais-je déclaré à l’adresse de la jeune femme qui m’avait si chaleureusement accueillie dans son chez-soi après ma peine d’amour et ma descente brutale au fond du baril. Je la serrai fort dans mes bras avant de la relâcher et de la laisser faire ses au revoir à Lola, avant de quitter l’appartement avec sa valise et ses sacs remplis. Ses boîtes étaient déjà parties depuis la veille. Je soupirai alors que la porte se refermait. Durant les mois de cohabitation, Cassandre et moi nous étions beaucoup rapprochés, même si nos débuts furent très lents puisque j’avais fait de moi le colocataire fantôme. Avec le temps, elle avait appris à apprivoiser mon côté plus sombre des derniers temps. Elle m’avait fait du bien. Maintenant, elle partait pour aller vivre ailleurs.

Je me retrouvais donc avec Lola. Tous les deux. Plantés là. N’osant pas tellement nous regarder. Pourtant, Lola et moi étions amis depuis plus d’un an maintenant. Nous avions partagés de si beaux moments. À en rire et à en pleurer. Alors pourquoi, maintenant, appréhendais-je tellement de la regarder dans les yeux ? Parce que nous avions commis l’irréparable. Enfin, c’aurait pu être réparable si j’avais été en mesure de ne pas être le dernier des connards. Malheureusement, mes idées embrouillées et mon attitude des derniers mois avaient fait en sorte que j’avais repoussé Lola après que nous ayons partagé un moment des plus intimes, sur le coup de l’impulsion. Je regrettais tellement de lui avoir fait du mal. Je n’avais pas encore eu le courage de le lui dire.

« Bon eh bien. Voilà. Elle est partie. » Déclarais-je avec un petit rire nerveux. Je regardai du coin de l’œil la jeune femme, qui ne semblait pas non plus des plus enjouées de se retrouver seule avec moi. Mais il était temps pour moi de réparer les pots cassés. Tara était partie pour de bon. J’avais décidé de me prendre en main et de me trouver un emploi qui avait plus de sens que mon précédent. Il fallait que je fasse la paix avec tout ce qui s’était passé, une bonne fois pour toute. Lola était une des premières étapes. Je pivotai donc complètement face à elle. « Lola … je … je voulais te parler de l’autre soir … » Ça faisait déjà quelques semaines, mais elle comprendrait.

La tension était palpable entre Lola et moi. Je savais qu’elle m’en voulait encore, rien que par le silence qui planait entre nous. Pourtant, elle restait là, les bras croisés, alors qu’elle aurait pu retourner dans sa chambre et fermer la porte. Comme nous le faisions depuis des semaines lorsque nous nous retrouvions tous les deux seuls à l’appartement – ce qui arrivait souvent, étant donné que Cassandre était déjà pratiquement partie bien que ses effets personnels étaient là. Je décidai donc de commencer par du small talk, pour ne pas rentrer trop rapidement dans le vif du sujet, mais voyant que Lola n’embarquait pas dans ma tentative, je décidai de changer de tactique. Je lui dis donc, comme ça, que j’aurais voulu que l’on revienne sur cette soirée.

Lola me regarda avec un air auquel je ne m’attendais pas du tout. Elle soupira, levant presque les yeux au ciel, et me dit sèchement qu’elle savait déjà que nous avions fait une erreur et que je n’avais pas besoin de lui dire. Je restai figé là un instant, comme pris au dépourvu devant autant de colère et devant un discours que je ne partageais pas. Je secouai la tête en fronçant légèrement les sourcils. Je pensais que nous étions assez matures pour nous parler doucement sans hausser le ton, mais visiblement ce n’était pas le cas. Et la colère de Lola déclenchait la mienne. « Je n’allais pas dire ça, non. » La coupais-je brusquement. Je m’étais redressé, alors qu’un peu plus tôt j’étais adossé contre le meuble derrière moi. « Mais si c’est ce que tu crois, que c’était une grave erreur comme tu dis, bah merde le sujet est clos, hein ? On a été cons et on le regrette, c’est ça ? … Pense ce que tu veux. » Crachais-je tout en secouant la tête et en me dirigeant vers ma chambre.

"Nell, attends." Je m'arrêtai brusquement, fermant les yeux un moment, prenant une grande inspiration. Je n'avais jamais vécu de drama, je n'avais jamais été assez important, assez populaire, pour m'attirer ce genre d'histoires. Voilà que depuis un an, ma vie entière semblait être un mauvais téléroman dans lequel les scénaristes s'acharnent sur un seul même personnage. Je ne prétends pas être le centre de l'univers et le monde ne tourne certainement pas autour de moi. Sauf que j'avais l'impression que ce n'était qu'une grosse blague, qu'on se moquait de moi. Qui sait, peut-être allais-je partir en voilier jusqu'au bout du monde pour me frapper à un mur sur lequel était peinturé un ciel artificiel, comme dans le Truman Show. Comprendre que ce n'était qu'une mascarade. I wish. Non, c'était la réalité, et je devais y faire face. Tout comme je devais faire face à Lola à ce moment-même.

Je me tournai vers elle. Elle se tira une chaise pour s'y asseoir et me demander de lui dire ce que j'avais à lui dire. Elle me laissait la place, la parole, maintenant. Je retournai un peu plus prêt, me tirant également une chaise pour la positionner devant elle, à une distance raisonnable. Entre les deux. Pas trop loin. Pas trop près. L'équilibre. Celui que je n'arrivais pas à avoir. « La seule grave erreur que j'ai faite a été de te repousser ce soir-là, Lola. » Mes yeux luisaient légèrement par l'eau qui montait tranquillement à mes yeux. La situation me rendait sensible. Parce que je réalisais à quel point j'avais été stupide dans les derniers mois, et je m'étais pourtant toujours promis de ne pas devenir l'un de ces hommes-là. « Je ne regrette pas ce qu'on a fait. J'en avais besoin, Lola ... je veux dire, j'avais besoin de toi. J'ai besoin de toi. » Avouais-je. Je secouai légèrement la tête, tentant de faire le ménage dans mes pensées. « Mais c'est le bordel dans ma tête. C'est le bordel dans ma vie. Et je t'ai emmenée dans ce bordel et ce n'était pas correct de ma part. Je suis désolé. » Je me taisai un moment, attendant sa réaction.

Tout de suite, les traits de Lola semblèrent s'adoucir. J'avais choisi la bonne approche. Pas que j'avais longuement réfléchi à un moyen de la calmer, non, j'y étais allé avec mon coeur et avec ce que je ressentais. Visiblement c'était ce qui fonctionnait, puisque la jeune femme s'apaisa et me parla plus calmement à son tour. Sa réponse me surpris, car bien que je la savais maintenant plus calme, j'étais loin de me douter qu'elle irait jusqu'à minimiser le blâme que je pouvais me porter. Je ne méritais pas qu'elle recule ainsi devant sa colère, tout compte fait. « Peut-être, mais ça ne pardonne pas du tout la façon dont je t'ai traitée après. Ce n'est pas une excuse. » Renchéris-je alors qu'elle disait qu'elle savait dans quelle mauvaise passe je me trouvais à ce moment-là. Certes, nous savions tous les deux à quel point j'étais, et elle aussi d'ailleurs, perdu. Sauf que jamais il n'avait été question de manquer de respect envers l'autre pour cette raison. Et j'avais manqué de respect à Lola alors qu'elle était l'une des personnes les plus chères à mes yeux, dans ce monde.

Quand je révélai à Lola avoir besoin d'elle, elle m'arrêta en me suppliant de ne pas le dire. Je fronçai légèrement les sourcils, attristé par cette réaction, parce qu'aujourd'hui je comprenais que mes mots, même ces mots se voulant gentils, la blessait. Parce qu'entre Lola et moi il y avait toujours eu plus, toujours eu des sous-entendu, des non-dits. Je me rendais compte qu'elle avait encore plus de non-dit que moi, en fait. Que Lola aussi avait de ces pensées envers moi. Peut-être plus fortes encore, je ne voulais pas m'avancer sur ces hypothèses. Mais il y avait quelque chose, je le voyais clairement maintenant. Ce qui me culpabilisait encore plus. J'hochai la tête quand la jeune femme me confia que je n'étais pas le seul dont la vie avait basculée. « Je sais. Je sais que tu as souffert aussi, Lola. Comme moi. » Je m'avançai un peu, tirant ma chaise vers elle, et je lui pris la main. « Et je veux être là pour toi, et je sais que tu seras là pour moi. Et comme on est tous les deux dans le brouillard ... que dirais-tu qu'on soit là l'un pour l'autre, en tant qu'amis, pour le moment ? » Proposais-je. Parce que je ne pouvais pas m'autoriser à laisser entrer l’ambiguïté de ma relation avec Lola dans mon bordel. Ça ne ferait que tout compliquer, et tous les deux nous en ressortirions perdants. Encore une fois.

Cela ne servait à rien de chercher le coupable pour ce qui s'était passé durant cette soirée. Nous avions tous les deux posé des actes ayant mené à ce résultat. Toutefois, je continuais de croire que j'étais le principal acteur dans le fiasco qui avait suivi notre dérapage sentimental. Il s'agissait de mes paroles, de mes décisions, de mon attitude, qui avaient fait de la peine à Lola. Si j'étais simplement resté là, à lui offrir au moins mes bras, nous en serions à une place différente aujourd'hui. Probablement pas plus qu'amis, parce que mon état émotionnel en serait demeuré inchangé et j'avais toujours autant le coeur brisé, mais nous n'aurions pas cessé de nous parler durant tout ce temps. Rien n'aurait fissuré notre amitié. Alors malgré les mots réconfortants de la brunette, je prenais tout le blâme sur moi.

Je m'approchai alors d'elle, posant mes mains sur la sienne, et Lola ne tarda pas à joindre sa seconde main. Je proposai donc que l'on continue de nous aider, elle et moi, mais en tant qu'amis. Je souris à la réponse de Lola. Un sourire soulagé, un sourire touché, un sourire heureux. « Oui. Oui bien sûr que nous sommes déjà amis. » Je m'approchai alors d'elle encore plus et je l'étreignis, la serrant encore plus fort dans mes bras avant de m'écarter de nouveau. « Je m'ennuyais de toi, Lola. » J'avais appréhendé durant des heures le moment où j'allais devoir parler à Lola, mais finalement, tout s'était bien passé. Je n'aurais pas dû avoir peur. Nous étions tous les deux adultes et matures, nous étions capables de nous parler de cette histoire. Finalement, je soupirai légèrement en regardant autour de moi. « C'est vide, sans Cass. Que veux-tu qu'on fasse ? Trouver un autre colocataire ? Je t'avouerais que le loyer divisé en trois m'accommoderait pas mal plus que juste à nous deux ... » Après tout, je n'avais pas un boulot très payant et j'avais déjà du mal à finir le mois.

Je souris, tout simplement, lorsque mon amie me dit que je lui avais manqué aussi. C’était tellement simple, entre Lola et moi. Depuis le tout début. Nous avions d’abord appris à nous apprivoiser, tous les deux parfois réticents, tous les deux parfois sur nos gardes, mais à force de nous donner rendez-vous, de traîner ensemble, nous avions développé une relation unique. Une relation qui dure. Nous avions notre lot de problèmes, de disputes, certaines ridicules et d’autres plus grandes, comme celle que nous venions de traverser. Mais nous arrivions toujours à nous en sortir, en écoutant l’autre, en s’ouvrant à l’autre. En étant là pour l’autre. Lola était vraiment une femme exceptionnelle. J’espérais qu’elle le savait. Parce que moi, je le savais.

Suite à mon soupir, Lola releva des yeux intrigués vers moi, et elle comprit bien vite à mon regard balayant la place que tout cet espace me pesait déjà. La jeune femme soupira à son tour tout en haussant les épaules. J’acquiesçai à ses paroles. « C’est vrai. Mais je sais pas, on dirait que là c’est encore plus vide en sachant qu’elle ne retraversera pas le cadre de porte … enfin, pas pour y rester … » Parce que j’osais espérer que Cassandre allait revenir nous rendre visite, partager un repas avec nous, pour qu’on ressasse nos maigres souvenirs de colocation. Nous n’avions pas vécu beaucoup de moments les trois ensemble, principalement par ma faute, et c’était un regret que je portais dans mon cœur. Je souris à la proposition de Lola quant à la reconversion de la chambre, et un regard moqueur s’afficha sur mon visage alors que j’ajoutai : « Ou alors une grande salle de jeux vidéo. Des consoles et des télévisions partout. On pourrait organiser des tournois ! » Je rigolai, parce que le regard de Lola me fit comprendre que ma blague avait fonctionnée.

La jeune femme proposa ensuite de se trouver un second job pour arriver à tout payer. Je soupirai en pensant à ma situation actuelle, dans ce foutu magasin de jeux vidéo payé au salaire minimum. « Oui, faudra que je cherche aussi un meilleur boulot. Sinon, je crois qu’on n’aura pas trop le choix de poster des annonces … Qui sait, peut-être qu’on pourrait trouver quelqu’un de pas mal … » Je savais toutefois que Lola était bien plus réticente à cette idée que moi. Je me souvenais du temps où j’étais un inconnu à ses yeux et je savais que ça avait été difficile pour elle de m’accorder sa confiance. Ce serait donc sa décision, au final.

Après nous être plaint du départ de Cassandre et du vide qu’elle laissait, et après avoir blagué sur l’avenir de son ancienne chambre, nous parlâmes de ce qui allait réellement se passer du côté du loyer. Ce n’était une surprise pour personne, encore moins pour Lola qui vivait avec moi depuis quelques mois et qui était au courant de ma situation : je n’allais pas pouvoir payer la moitié du loyer. Déjà le tiers était difficile pour moi, alors je ne voulais même pas penser à ce que ce serait maintenant que la somme augmentait considérablement. J’étais content que Lola ait des portes qui s’ouvraient à elle pour se trouver un emploi de plus. Elle avait la chance d’être très talentueuse dans son domaine et d’être connue des bars pour cette raison. Je n’avais aucun doute que le bar dans lequel elle chantait allait l’embaucher. Comme ça, elle serait là pour faire le service et pour chanter lors d’une même soirée. C’était si accommodant, pour eux. Moi, je n’accommodais personne. Je regardai donc Lola, gêné. « C’est chouette pour toi. J’espère qu’ils te prendront. De mon côté je … je ne sais pas où je pourrais appliquer d’autre … J’ai pas vraiment de qualifications. Mais va falloir que je trouve, sinon j’arriverai pas à payer ma moitié … » Avouais-je à Lola. Ce n’était en aucun cas pour qu’elle me prenne par pitié et m’aide financièrement ou un truc dans le genre. De toute façon, Lola n’était pas sortie de la merde elle non plus, alors elle ne pourrait sans doute pas faire grand-chose pour moi. C’était davantage pour lui faire comprendre que peut-être qu’une troisième colocation était peut-être la seule solution raisonnable qui s’offrait à nous.

Lola se leva finalement, et replaça sa chaise avant de me sourire et de me dire qu’elle allait commencer à faire un peu de ménage. J’hochai la tête. « Je vais t’aider. » Je me voyais vraiment mal acquiescer à cela sans proposer mon aide. Aller m’enfermer dans ma chambre pendant que Lola ramassait les restes du déménagement de Cassandre ? Très peu pour moi. Nous n’étions peut-être pas redevenus aussi à l’aise qu’avant l’un avec l’autre, mais ce n’était pas une raison pour la laisser travailler seule. J’allai donc dans la cuisine, et ouvrit la porte sous l’évier, de laquelle j’en sortis des essuie-tout, des lingettes, des produits ménagers, etc. J’attrapai également le balai et j’allai rejoindre Lola qui se trouvait déjà dans l’ancienne chambre de Lola, en train de regarder l’espace. « Ne te fais pas de plans trop vite, on va devoir se séparer géographiquement la chambre, si elle reste vacante. » Je la voyais déjà s’imaginer comment elle transformerait cette pièce en salle de répétition. J’avais mon mot à dire, quand même ! Je la regardai en souriant, un regard moqueur au visage, parce que je savais bien qu’elle ne prendrait aucune décision sans m’en parler.

J’hochai la tête, avec espoir mais plus ou moins convaincu, quand Lola me dit que j’allais me trouver quelque chose. Elle avait confiance en moi, mais avais-je moi-même assez confiance en moi ? J’avais longtemps été sur ce processus de recherche d’estime de moi, consultant même un psychologue pour qu’elle m’aide à travailler sur moi-même. Je ne voyais plus Dr. Morgan depuis plus d’un an maintenant, mais elle m’avait beaucoup aidé à me sentir plus intégré, à faire davantage les premiers pas, à croire en moi et en mes capacités, etc. Si on regardait mon évolution depuis mon adolescence, je n’étais plus du tout le même homme. Sauf que voilà, rendu à mon âge, avec le peu d’études et d’expérience que j’avais, je me retrouvais encore au bas de l’échelle de l’estime quand il en venait à parler de carrières. Je n’avais aucune qualification et je ne savais vraiment pas pour quelles raisons un employeur aurait besoin de moi plus qu’un autre. Je détestais ces moments, en entrevue, où on devait se vendre, dire à l’employeur pourquoi on serait un meilleur choix que les autres candidats. En réalité, les autres candidats étaient probablement de meilleurs choix. Mais ça, il ne fallait pas le dire en entrevue, sinon c’était tout perdu. Alors je devais jouer un rôle, me trouver des qualités, et ça, c’était un exercice plutôt difficile pour moi. J’avais souvent songé faire un retour sur les bancs d’école mais, vu les frais de scolarité et mon manque de revenus, ce n’était pas le moment.

Cette conversation et la décision qui s’en suivrait fut reportée à plus tard entre Lola et moi. Pour le moment, nous devions faire un peu de ménage question que la chambre de Cassandre ne reste pas dans la poussière du déménagement trop longtemps. Et puis, si on pouvait aérer un peu l’appartement en déplaçant certaines choses dans cet espace vide, ce serait bien plus agréable. J’avais toujours apprécié les décors épurés aux décors chargés. En voyant Lola rêvasser en regardant la chambre vide, je ne pus m’empêcher de lui faire un commentaire, qu’elle prit en riant. Je rigolai aussi. C’était bon de la retrouver, ma Lola. « Ouais, ouais, tant que ça reste un rêve ! » Je lui fis un clin d’œil. Je n’étais pas aussi méchant, bien sûr qu’elle pourrait mettre ses instruments ici. La brunette me prit les produits ménagers et me laissa avec le balai, alors je m’attelai à la tâche sans plus tarder. Sans vraiment m’en rendre compte, je commençai à siffler la chanson que Lola avait jouée sur scène lors de notre première sortie ensemble. Elle m’était toujours restée en tête, même après une année …