two minds and all the places they have been (adilyn)

Au fond, Adilyn avait raison. Maxence se voilait le visage s’il croyait que les gens n’allaient pas écouter les ragots et croire celui qui criait le plus fort plutôt que la raison, que la justice. Il avait beau essayer de rendre Adilyn un peu moins sur ses gardes, au fond, il ne connaissait pas toute son histoire même s’il l’aurait voulu, et ses peurs étaient peut-être justifiées. Il hocha donc la tête, d’abord silencieux, avant de dire : « Si jamais quoi que ce soit vous arrive, je me battrai pour que la vérité soit entendue. » Ça ne voulait peut-être rien dire pour elle, mais pour Maxence, c’était un véritable engagement. Il savait qu’Adilyn était une bonne personne, meilleure que tellement d’autres, au fond. Il ne la laisserait donc pas couler sous les doigts pointés vers elle, si jamais la situation en venait à cela. Le mieux serait que rien ne se produise, qu’Adilyn s’imagine trop le mal autour d’elle et que ce ne soit pas si grave. Si ce n’était pas le cas, toutefois, Maxence serait là pour la rattraper. Cette fois, oui, Maxence serait là, et il n’arriverait pas trop tard, après les dégâts.

Une fois arrivés à proximité de la demeure d’Adilyn, Maxence la questionna quant à une petite famille chez elle, puisque c’était un quartier résidentiel assez reconnu pour les jeunes familles et le train de vie tranquille. Lui-même se surprenait à rêvasser à y vivre un jour, avec une femme et des enfants. C’aurait été moins un rêve s’il n’avait pas poussé son ex-femme à le divorcer. Mais bon, de ce côté-là, il était bien trop tard déjà. « Oui, j’attends aussi cela. Je ne m’étais jamais vraiment imaginé avoir des enfants, mais … à chaque fois que je croise des parents et leurs enfants, j’ai quelques regrets. Je me dis donc de plus en plus que j’dois être en train de passer à côté de quelque chose de bien, de beau … » Avoua Maxence. L’alcool faisait sans doute en sorte qu’il se confiait plus facilement à la belle jeune femme, parce qu’en temps normal le juge n’aurait jamais parlé de ses projets personnels de la sorte. Surtout pas ceux de fonder une famille, tellement il était lui-même confus à ce propos.

Ils arrivèrent finalement devant la porte d’Adilyn, et le cœur serré, Maxence se prépara à lui dire au revoir. Il aurait préféré que cette nuit ne se termine jamais, car il avait trouvé quelqu’un avec qui se blottir dans sa solitude, métaphoriquement parlant. Même s’ils n’avaient eu aucun contact physique, Maxence avait eu l’impression de réellement connecter avec Adilyn, et ça lui avait procuré un bien fou. « Moi également. Vous êtes une femme extraordinaire, Adilyn. » Dit-il en souriant, espérant la faire rougir de nouveau. Parce qu’elle était adorable quand elle rougissait. « Je l’espère aussi. » Après un léger hochement de tête, Maxence tourna les talons et s’éloigna, ne manquant pas de tourner la tête une dernière fois vers elle. Il n’aurait su dire si c’était son regard insistant ou alors un réel désir chez Adilyn de ne pas le voir s’éloigner d’elle dès maintenant, mais cette dernière quitta le porche de sa maison pour marcher rapidement vers lui. Maxence fit volte-face afin de l’accueillir alors qu’elle se lançait dans ses bras, l’embrassant avec une douce passion qui fit exploser le cœur de l’homme. Il posa ses mains encore surprises de chaque côté de la taille de la jeune femme, la tirant un peu plus vers lui. Une fois leurs visages éloignés l’un de l’autre, Maxence sourit, bêtement. « Je ne voulais pas que vous me laissiez partir comme ça non plus. » Et ses lèvres se posèrent de nouveau sur celles d’Adilyn, ses mains remontant les bras de la jeune femme, caressant sa douce peau pour venir détailler la courbe de ses épaules, de son cou, puis de son visage qu’il enferma entre ses paumes. Il se détacha de nouveau, bien malgré lui, pour lui sourire de nouveau, le regard brillant. Il osait espérer qu’encore une fois, ce n’était pas des paroles d’au revoir, ni un baiser clôturant cette soirée. Il attendait toutefois de savoir ce qu’Adilyn désirait, ne voulant pas pousser sa chance trop loin de peur de la perdre.

Les paroles de Maxence, elle ne les prenaient pas au sérieux, parce que tellement de gens lui ont promis d'être là à tous les instants, mais avaient tournés le dos d'Adilyn dès qu'il y avait un soucis. La femme a toujours eu l'habitude de se défendre seule, c'est pourquoi elle en veut tellement à son avocate de lui avoir offert un ticket vers les enfers, vers l'horreur sur Terre et le mot était faible pour la blonde, bien qu'ils n'étaient pas maltraité là-bas, se dire qu'elle allait y passer la vie, ça ne l'avait qu'affecter. Au lieu de se persuader qu'elle était une innocente, ça lui persuadait du contraire, parce que deux mois ça ne passe pas vite dans un endroit où le mal règne, aujourd'hui la blonde était perdue. Du moins, quand elle ne posait pas ses yeux sur Maxence, il avait un côté rassurant, bien qu'il n'apaisait pas la blonde parce qu'inconsciemment, il mettait son corps en bataille contre elle-même, elle ne pouvait pas contrôler ses propres envies, ses propres sentiments. Plus ils s'approchèrent de la maison de l'infirmière, plus celle-ci avait le sentiment que bientôt, son bien-être allait s'envoler, peut-être qu'elle exagérait ses sentiments à l'instant parce que l'alcool lui retournait la tête, tout comme Maxence pouvait le faire. « Vous devez être à peine plus vieux que moi, ne parlez pas comme s'il était trop tard. »  Ou alors, elle s'inquiétait de ne jamais avoir d'enfants, créer sa propre famille comme elle le voulait depuis des années. Puis, avec le caractère qu'il dévoilait à Adilyn, elle ne doutait pas qu'il puisse trouver une femme dans peu de temps, elle le pensait depuis le début et, était d'ailleurs étonnée de le voir célibataire. « Quand je vous disais que la femme de votre vie se trouvait dans le bar … je ne mentais pas, courrez la rejoindre. »  Son rire frappait de nouveau, tandis qu'elle arrivait sur le pas de sa porte.

Rien ne se passait que des paroles qui ne donnaient qu'envie à Adilyn de le retenir et, elle en voulait presque à Maxence de ne pas rester pour ne pas briser ce qu'il se passait. L'homme maîtrisait bien les mots, si bien qu'elle ne savait pas quoi dire, mit à part le dévorer des yeux, elle ne pouvait rien dire, parce qu'il l'avait emmené tellement haut qu'elle ne voulait pas tomber de ce rêve maintenant. Il avait été une bouffée d'air dans son petit monde sombre, un moment de liberté qu'elle ne voulait pas arrêter. Le voir partir ne faisait que la déchirer, bien qu'elle ne cesse de se dire qu'elle ne devait pas ressentir ça, ce n'était que l'alcool, pas quelque chose de plus profond. Mais qui sait ? Adilyn ne pouvait pas le laisser s'en aller, parce que sans doute qu'ils n'allaient plus jamais avoir l'occasion de se revoir ainsi et que son cœur criait l'absence alors qu'il n'avait fait que quelques pas. Se dirigeant vers lui, elle se laissait ensuite aller dans ses bras. Elle lui donnait sa passion et son envie. Elle eut un petit sourire timide après les paroles de Maxence. Puis quand ils venaient poser ses lèvres sur celles de la blonde, elle aurait voulue que le temps s'arrête pour qu'elle puisse savourer ce moment. Un frisson la parcourait quand les mains de l'homme parcourrait celui-ci, puis une sensation de chaleur venait complètement la faire fondre et, son corps bouillonnait. Ses lèvres restaient silencieuses quand ses doigts s'entremêlaient à ceux de Maxence. Le guidant vers chez elle sans le quitter des yeux. Ce soir, il était tout, en aucun cas elle voulait le lâcher s'échapper une autre fois. Passé le pas de sa porte, elle venait lui poser un baiser sur le coin des lèvres tout en glissant sa main sur son torse. Elle voulait le découvrir en entier sans se poser de questions.

Adilyn avait raison. Tout n’était pas perdu pour Maxence. Il croyait depuis longtemps avoir gâché cette partie de sa vie, la sphère familiale, en divorçant de son ex épouse. À ses yeux, cela avait été comme de faire un X sur l’éventualité de devenir père. De toute façon, Maxence n’avait jamais éprouvé le besoin de mettre un enfant au monde avant l’année actuelle. Il n’aurait su dire ce qui s’était passé exactement. Peut-être était-ce son rapprochement avec Opale ou les enfants de Kaliska, ou alors le fait qu’il avait de plus en plus d’opportunités de fréquenter des femmes mais, dans tous les cas, l’envie d’être père était de plus en plus présente chez Maxence. Le fait qu’Adilyn lui dise qu’il n’était pas trop tard le rassurait, en quelque sorte. « J’espère qu’il ne l’est pas, c’est sûr. Qu’il n’est pas trop tard je veux dire. » Spécifia-t-il. La jeune femme lui rappela alors ce qu’elle avait dit concernant la femme de sa vie dans ce bar, et Maxence rigola en hochant la tête. « Je ne sais pas si j’ai tellement envie de courir jusque-là alors que je suis ici avec vous. » Lui-même était confus par ses propres paroles. Il ne savait pas trop où il avait voulu en venir. Ça lui avait semblé être la chose la plus naturelle à dire. Pourtant, maintenant, il réalisait à quel point le sous-entendu pouvait être fort et engageant. Lui qui était si perdu dans ses sentiments.

Cette soirée avec Adilyn n’aidait en rien les états du cœur du juge. Maintenant qu’il était sur le trottoir, et qu’elle s’approchait de lui, ne pouvant le laisser partir, Maxence sentait tout son corps s’abandonner. De plus, pour une fois, pour une rare fois, son esprit suivait le rythme de son cœur. Lui qui se mettait toujours des limites, lui qui dressait toujours des barrières entre lui et les femmes, pour mieux se protéger, le voilà qui détruisait tous les murs afin de rejoindre les lèvres d’Adilyn. Que ce soit avec Eleanor ou Pearl, Maxence s’était toujours interdit quoi que ce soit. Il s’était toujours promis de ne pas jouer avec le feu, par peur d’abîmer sa carrière, ses rêves, son ambition. Avec Adilyn pourtant, il n’avait pas peur. Il n’y songeait même pas. Tout ce qu’il désirait, c’était de la mettre à nue. De la connaître sur le bout de ses doigts, autant son corps que son âme. Leurs mains s’emprisonnèrent l’une contre l’autre, et la jeune femme le guida de nouveau jusqu’au hall d’entrée, poussant la porte et le laissant rentrer à sa suite. Elle glissa une main sur son torse alors que Maxence posait ses mains dans le bas de son dos, la pressant contre lui. Une fois tous les deux passés dans la maison, il détacha ses lèvres de celles d’Adilyn et recula de quelques pas pour refermer la porte, sans pourtant quitter le regard de la jeune femme. Il la regarda un moment, la respiration plus saccadée non pas à cause de la marche jusqu’à sa maison, mais plutôt à cause de toute l’envie qui faisait vibrer son corps. Il marcha de nouveau vers elle et s’empara de ses lèvres de nouveau. Il ne connaissait pas les liens, mais il les guida jusqu’à la première pièce qu’il découvrit, qui était la salle à manger. Il ne chercherait pas plus longtemps. Il souleva Adilyn après avoir posé ses mains sous ses fesses, et la déposa sur la table, écartant ses jambes pour se frayer un chemin entre celles-ci, de sorte à ce que leurs corps se pressent l’un contre l’autre. Avec Adilyn, Maxence avait l’impression que rien d’autre n’importait.

Même si elle avait voulu avoir des enfants pendant sa vingtaine, la blonde se disait qu'elle se rattrapait en gardant Abygaël chez elle, bien que ce ne soit pas définitif, ça mettait de la vie dans sa maison. Elle se sentait presque maman à ses côtés et, le fait que ce ne soit pas elle qui l'ait mise au monde ne changeait rien à ce qu'elle voyait en cette petite. Même si elle se dit qu'elle ne devrait pas autant s'attacher, quand Aby partirait de nouveau auprès de sa mère ou même de son père, ça ne lui ferait que mal. Puis, l'enfant était la seule chose qui la retenait encore dans cette ville, sa famille faisait un peu aussi, mais elle savait qu'ils l'encourageraient toujours, eux. Pourtant, ce n'est pas en bougeant partout qu'elle finirait par faire sa propre famille avec un peu d'espoir, elle resterait ici quelques années de plus. Adilyn lui lançait un regard timide après la phrase remplie de sous-entendus étranges qu'elle ne comprenait pas et qu'elle avait peur de comprendre. Parce qu'elle, elle n'était pas la femme de sa vie, loin de là. Et même si elle l'était, lui ne le serait pas, au vu de la complexité de leur relation. Du moins, si elle avait le moindre sentiment, elle refuserait de se l'avouer. Ce soir, la blonde se sentait plus contradictoire que jamais envers lui. Adilyn voulait poser des limites avec les gens qui s'étaient approchés un peu trop près de leur histoire, y compris Maxence, mais la voilà perdue en l'invitant à rentrer chez lui, dès l'instant où elle l'avait embrassé, son esprit avait lâché prise, elle voulait se laisser aller dans ses bras sans se soucier du lendemain ; parce qu'il était sûr qu'elle allait s'en vouloir, comme à chaque fois. Comme avec Xavier. 

Pour le moment, Maxence lui faisait perdre la tête, elle suivait chacun de ses mouvements, effleurant ses lèvres une nouvelle fois, avec l’impression cœur au bord de l’explosion. La blonde découvrait un visage de Maxence qu’elle appréciait, qu’elle voulait découvrit en entier. Adilyn se laissait guider jusque dans sa salle de vie. Elle préférait ça, à ce qu’il tombe accidentellement dans la chambre d’Aby, elle ne voulait pas montrer cette facette ce soir, pour ne pas être à ses yeux une sorte de mère. Ce soir, elle serait Adilyn. L’ancienne. Celle qui allait bien mieux et qui allait bien au contact du brun. Ses jambes passaient derrière lui alors qu’elle savourait le moment qu’elle passait contre lui.

De toutes les façons possibles que cette soirée aurait pu se terminer, celle-ci était certainement celle que Maxence n’aurait jamais même seulement osé s’imaginer. Adilyn avait commencé leur échange en mettant tout de suite ses limites, en lui disant sans plus attendre ce qu’elle pensait de lui – même si cette opinion était sans doute faussée par son expérience face à la justice et qu’elle s’était montrée ouverte à la modifier au fil des verres d’alcool. Toutefois, comme elle lui avait très clairement fait comprendre qu’elle ne le changerait pas de camp aussi vite, qu’il lui faudrait du temps pour voir Maxence tel qu’il était réellement en tant que personne et non pas en tant que juge, ce dernier n’avait pas prévu un revirement de situation aussi soudain. Ce n’était cependant pas pour lui déplaire. Il pressait le corps d’Adilyn contre le sien, respirant son parfum à coups de petits bonheurs, parce qu’elle sentait bon et que si Maxence n’avait pas été ivre à la base, cette fragrance aurait très certainement eu le même effet sur lui de toute façon. Il sentait son esprit s’embrumer plus ses lèvres détaillaient chaque parcelle du corps de la jeune femme. Il n’avait pas envie d’arrêter. Il ne pouvait pas arrêter. Comme Adilyn semblait être sur la même longueur d’ondes que lui, prête à s’abandonner peu importe les conséquences, peu importe leur état émotionnel, Maxence ne se priva pas de la déshabiller d’abord du regard, puis de ses mains dès que son imagination ne fut plus assez satisfaisante. Adilyn était magnifique, une de ces beautés divines qu’on ne s’imaginerait jamais réelles. Pourtant, elle était bien là, et les doigts de Maxence effleuraient sa peau, sa douce peau parfumée, laissant son nez chatouiller le côté droit de son cou, un sourire au visage. Le désir était monté en flèche chez le juge et avant de continuer sur cette lancée de laquelle il serait bien difficile de s’extirper, le trentenaire se recula, caressant doucement la joue de la jeune femme avec un sourire rassurant. « Je n’irai pas plus loin si tu le ne veux pas. » Peut-être était-ce son haut niveau de respect ou alors ses notions de droit qui le faisaient toujours agir ainsi, mais Maxence s’assurait toujours d’avoir le consentement verbal des femmes. Question de ne jamais poser un acte regrettable. Question de ne jamais être le motif d’un regret chez l’autre, le lendemain, aussi.

Chacun de ses baisers la faisait fondre, elle en voulait toujours plus et son coeur ne faisait que tambouriner de plus en plus fort à chaque fois qu'il posait ses lèvres sur sa peau. C'était sans doute l'ivresse qui donnait à Adilyn l'envie de connaître tout de Maxence, elle avait la agréable sensation d'être en sécurité dans ses bras, peut-être était-ce encore le fait qu'il était juge, qu'il avait été parmi ceux qui l'avaient libérer de sa cellule. Au fond, elle espérait que ce ne soit pas ce sentiment qui l'avait fait dérogé à sa règle qui n'était de ne pas approcher de trop près ceux qui faisaient partie de son affaire. Ses mains détaillaient le corps de l'homme tandis qu'elle se laissait dénuder peu à peu. Elle posait son regard des plus doux quand il se reculait de sa nuque, mordant sa lèvre inférieure avec l'impression de ne pas pouvoir attendre plus longtemps, jusqu'à ce qu'il pose sa question. Ce fût comme si celle-ci avait fait s'évaporer tout l'alcool qu'Adilyn avait dans le sang, elle détournait alors son regard quelques secondes avant de prendre la main de Maxence qui effleurait sa peau. « J'en ai très envie Maxence ... »  Pourtant il y avait un mais, elle ne pouvait pas plus s'avancer avec lui, même si elle mourrait d'envie que leurs deux corps ne fassent qu'un, dans son crâne l'addition ne se faisait pas. « Tu ne crois pas que nous sommes en train de faire un erreur ? »  Elle ne pouvait pas le faire partir de chez elle, c'était volontaire de sa part de l'avoir invité dans sa maison, c'était aussi elle qui l'avait embrassé. Il penserait sans doute qu'elle est instable mentalement, voir même lunatique, à toujours changer d'avis, mais l'alcool n'aidait pas son état, sa question devait avoir brisé tout désir, de toute manière. « Au vu de notre relation, nous regretterons tous les deux. » Son ton devenait plus faible, elle avait honte de tout arrêter maintenant et son regard lui demandait le pardon. Maxence devrait sans doute s'en vouloir de coucher avec une femme qu'il avait jugée, c'est ce qu'elle pensait et, elle ne voulait pas être le fardeau d'une personne en plus. Lui n'était qu'une tentation pour elle et, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aurait fait si elle avait bu moins d'alcool mais s'ils avaient eu la même conversation pendant cette soirée. À cet instant, elle ne s'attendait qu'à ce qu'il claque la porte. Elle tenterait d'oublier son erreur et finirait sa soirée comme elle avait prévue de la finir, seule.

Il ne savait pas si c’était sa question qui avait redonné toute sa tête à Adilyn ou si elle aurait de toute façon mis un terme à cette folie, mais dans tous les cas, les voilà qui venaient de mettre une certaine distance entre eux. Même si leurs corps étaient encore enchaînés l’un à l’autre. Même si leur respiration s’emmêlait. Même si leurs regards ne se détachaient pas. La main de la jeune femme se posa sur celle du juge, et elle l’arrêta alors qu’il caressait doucement sa douce peau. Le désir de Maxence était comme en suspens, comme tous ses mouvements, et il regardait Adilyn alors qu’elle lui assurait qu’elle en avait très envie. « Mais ? » Demanda-t-il, avec le ferme sentiment qu’il y en aurait un, un mais. Parce que la jeune femme n’avait plus la même flamme dans les yeux. Maxence y lisait davantage le regret, l’incertitude, la confusion. Elle ne savait sans doute plus vraiment ce qu’il voulait. Maxence non plus, au fond. Il savait qu’il voulait Adilyn, là, maintenant, mais pour après, c’était une toute autre histoire. Elle lui demanda alors s’ils n’étaient pas en train de faire une erreur. Maxence eut un mouvement de recul, instinctif, mettant fin à ce contact entre leurs deux corps brûlants. « Je ne sais pas. Je ne sais plus. » Avait répondu Maxence, passant une main dans ses cheveux en baissant le regard vers le sol. Il se sentait bien peu à l’aise, tout d’un coup. Pas à sa place. Comme un intrus dans cette maison qui lui était inconnue. Tout comme la femme qui se trouvait devant elle, au fond. Comme pour se convaincre, Adilyn renchérit en disant qu’ils le regretteraient tous les deux, au vu de leur relation. Maxence hocha la tête, silencieusement, avant de relever les yeux vers la jeune femme. « D’accord. Si c’est comme ça que tu le vois, je ne dirai rien de plus. » Il n’était pas du genre à insister, à essayer de la convaincre du contraire. Ces derniers temps, Maxence avait tendance à ne plus trop songer aux conséquences de ses actes, de ses paroles. Adilyn le remettait sur le droit chemin, et c’était sans doute préférable ainsi. « Je devrais y aller, dans ce cas. » Maxence rattacha sa ceinture qu’il avait détachée dans le feu de l’action, ainsi que les quelques boutons du haut de sa chemise. « Bonne nuit, Adilyn. » Dit-il avec un faible sourire avant de tourner les talons et de retourner au hall d’entrée, et de partir. Sans claquer la porte.