i'm not the only one. - Angus.

Ce matin, tu as réussi à l'inviter à un rendez-vous. Rectification. Tu as réussi à la faire accepter ton énième invitation. Il faut reconnaître que tu es plutôt fier. Ton insistance sera venue à bout de son blocage, et ce soir elle sort avec toi. Avec toi, quoi. Tu arrives chez elle en l'attendant dans la voiture, après lui avoir envoyé un texto indiquant que tu es arrivé. Tu t'es vêtu simplement, mais proprement. Tu tapotes le volant au rythme de la musique de demeuré que tu as mise, tel une rock star. Elle a dit qu'elle était prête. Elle devrait arriver bientôt, pas vrai? Ah, les femmes.. Finalement, tu entends une porte claquer, alors tu détournes ton regard de l'horizon pour voir s'il s'agit de Bérénice. Putain. Elle est sexy. Cette robe rouge la met en valeur. Elle est mince, mais a de belles courbes.. des courbes qui vendent du rêve, mais qui se dissimulent plus souvent sous son tablier de fleuriste. Elle arrive devant ta voiture, et tu reviens à la réalité. Ou presque. Wow! Que tu dis lorsqu'elle s'installe sur le siège passager. Tu es sublime. Tu souris en démarrant la voiture. Tu es un homme plein de surprises, la demoiselle ne devrait pas être déçue. Même si elle prétend que ça ne peut qu'arriver, tu n'y crois pas une seconde. On va chez moi, en fait. Parce que c'est là qu'aurait lieu le dîner. Parce que tu sais cuisiner, et que ça servirait à quoi sinon, si tu ne pouvais impressionner les femmes par tes talents de chef?

« Merci ... » Nul besoin de te retourner pour voir qu'elle est rouge comme une tomate. Comme sa robe. Sa robe... Elle est tellement bien dedans, putain. Tu as bien du mal à résister à l'appel de la chair, et cette belle femme qui se trouve du côté passager, juste a côté de toi... si naïve et timide. Tu en côtoie rarement, des filles comme elle. «Détends-toi.» Dis-tu d'une voix qui se veut douce et particulièrement rassurante. Mais c'est tout le contraire qu'elle fait. « Quoi ?! » Sans pouvoir t'en empêcher, tu éclates d'un rire franc et rauque. Mais qu'est-ce qu'elle est mignonne, la p'tite fleuriste. Relaxe.. Je vais ni te manger, ni te violer. Tu tournes la tête vers elle, elle semble tendue. Ce que tu donnerais pour essayer de la détendre, là... Putain, Angus, il faut que ça cesse. Tu aimes un peu trop les femmes. Beaucoup trop. Tu n'habites pas trop loin de chez elle, environ dix minutes en voiture. Tu soupires en te garant devant ton appartement. Celui-ci n'est pas miteux, mais n'est pas totalement luxueux non plus. Tu sors de la voiture en te dépêchant d'aller à la porte du côté passager, que tu lui ouvres toi-même gentiment. Détends-toi, princesse. C'est qu'un dîner. Que tu mentionnes dans un rictus, accompagné d'un regard amusé. Tu l'invites à te suivre, puis dès que tu ouvres la porte menant à ton appartement, tu souris, fier de toi. L'ambiance est là, la table est prête, c'est chaleureux mais simple. Comme au restaurant, mais tu n'avais pas envie d'un restaurant. Tu vois? C'est chez moi, car j'ai moi-même préparé à dîner. J'espère que tu aimes le canard rôti. Car c'est ce qui est au menu ce soir. Dis-tu en haussant les épaules, pas certain qu'elle voudrait rester. Tant pis pour elle, après tout. Et tant pis pour toi aussi, car si vous l'aviez vue dans sa robe rouge... Tu voulais t'en mordre les doigts d'envie.

L'une des seules fois où tu te décides à cuisiner pour une fille à la maison, il fallait qu'elle soit végétarienne. Évidemment, et puis quoi encore? Tu te sens terriblement mal, tu n'as jamais cuisiné végétarien. C'est quoi en fait, le végétarisme? Tu te passes une main nerveuse dans les cheveux. Euh... ouin. Tu regardes Bérénice, puis la table, puis le four et encore la jeune femme. Uhm.. qu'est-ce qu'on fait, alors? Tu veux... qu'on aille au restaurant, finalement? C'est chiant, c'est vraiment chiant. T'imagines sur le long terme, devoir toujours préparer deux repas différent, un pour le carnivore et l'autre pour la végétarienne? Rien que ça t'exaspère. Ou... Je te fais une belle et bonne salade, et après je te dévore? Tu hausses un sourcil en retenant un rire, l'observant du coin de l'oeil pour voir sa réaction. En reprenant un peu de sérieux, tu rectifies le tir: J'm'excuse. Je savais pas que tu es végétarienne, j'ai pas pensé demander. Que veux-tu faire? Tu hausses les épaules, curieux. Et tu te demandes pour toi-même: ça nourrit vraiment, de ne manger que des plantes?

La jolie fleuriste s'agite les bras dans tous les sens. Ça y est, elle est possédée. Tu es tombé sur une folle finie qui ne sait pas comment contrôler son corps et ses mouvements. Olala. Tu la regardes faire, puis soupire de soulagement lorsqu'elle met des mots sur ses gestes. Mais tu vas mourir de faim... Après tout, il n'y avait qu'un peu de couscous à côté, et des légumes en tous genres. Elle n'allait tout de même pas se nourrir seulement de ça, quand même. Tu te mords la lèvre en regardant le four une dernière fois. Bon, d'accord. Allez, assieds-toi. Je sers le repas. Tu souris. Elle est mignonne, la p'tite. Tu sors les mitaines pour sortir le plat du four, que tu déposes pour ensuite créer deux parfaites assiettes. Tu délaisses le canard pour celle de ton invitée, favorisant le couscous et les légumes en quantité. Un sourire niais, mais presque invisible se forme sur ton visage lorsqu'elle parle des autres filles avec qui tu dois sortir. Eh bien, c'est vrai que ce n'est pas la première question que je pose... Tu déposes les plats sur la table, un peu gêné tout de même de la tournure du repas. Vraiment désolé encore pour le repas, je croyais que ce serait réussi... J'espère que tu vas aimer quand même.

Je sais pas, j'y connais rien au végétarisme... Ce qui est totalement vrai. La viande, c'est toute ta vie. Tu te sentirais moins viril du fait de ne manger que des plantes ou du riz. Ouais, le macho. Elle est tout de même très contente de ce que tu as préparé, ce qui te ravi. Tu ne tardes pas à croquer dans ton canard rôti, qui est franchement délicieux. Ben quoi, tu as du talent, en cuisine. On ne va pas se le cacher, tout de même! Tu observes le visage de la fleuriste passer du sourire à une sorte de déception, puis de nouveau au sourire. Tu n'es pas du genre à toujours poser plein de questions sur l'état d'âme des gens, alors tu te tais et t'attarde aux détails plus importants. Comme... sa magnifique robe. Qui lui va si bien. Damn. Tu tentes de t'attarder à ses yeux, son regard qui cherche le tien aussi. Tu souris. Alors.. Tu t'appelles Bérénice, tu es fleuriste et tu fais de magnifiques bouquets de fleurs. Et, j'imagine que tu est à l'université? Si tu ne parlais pas de la température cette fois-ci, tu t'attarderais plutôt aux questions importantes, celles qui te permettront d'apprendre à la connaître un peu.

Parler de toi n'est pas dans tes habitudes. Tu détestes en dévoiler trop sur ta personne. Tu dissimules trop souvent la vérité que c'en est devenu une habitude. Si on venait à savoir ce que tu fais, pourquoi tu te retrouves toujours avec la gueule en sang au beau milieu de la nuit, il n'y aurait pas que les rumeurs pour te tomber dessus. La zoologie, hein.. J'ai donc devant moi une grande amoureuse des animaux? Tu souris, ravi. J'ai un chien, un pitbull.
Mais comme certaines... personnes ont peur, il est souvent chez mon meilleur pote. Ton chien, c'est comme ton bébé. Tu l'aimes tellement, cette bête là. Et moi j'ai mon propre garage. J'suis mécano. Je ne suis plus aux études, mais j'aimerais peut-être aller en ingénierie. P'têtre, si j'ai les moyens. Car dans le moment, tu n'en avais aucunement les moyens. Et parce que poursuivre tes rêves, ça t'fichait parfois la trouille. Si bien qu'il n'est pas rare de te voir rebrousser chemin tout juste avant l'atteinte de tes buts, de tes rêves. C'est bien? Tu aimes le repas? Demandes-tu, d'un sourire illuminé. Elle ne cesse de rougir, et ça t'amuse. Le rouge te va bien, je trouve. Autant pour la robe que sur ses joues. Tu souris en coin, amusé, tout en prenant une énième bouchée de ton repas pas du tout végétarien.

La danse classique? Comme le ballet? Tu es ravi qu'elle s'ouvre à toi. C'est toute une surprise que de la voir si confiante, d'un coup. Elle qui a l'air si timide, si peu ouverte à l'idée de sortir avec toi, de se confier à toi. Après tout, il faut bien lui donner ça: tu n'es qu'un inconnu pour elle. Un inconnu qui ne cesse d'acheter des fleurs pour différentes filles toutes les semaines et qui fait des blagues douteuses. Ton regard s'illumine quand elle t'annonce que les pit sont sa race de chien préférée. La prochaine fois, je le laisserai ici. S'il y avait une prochaine fois. Tu n'es pas du genre à permettre les prochaine fois. Tu regrettes d'emblée ce que tu viens de dire. Mais trop tard, c'est dit. Un rat? Arnold? Waouh... C'est pas commun! Ce n'est pas ta tasse de thé, les rats. Ni les animaux autre que les chiens, à vrai dire. Tu émets un petit rire en déposant tes ustensiles dans l'assiette, maintenant vide. Tu te retiens de roter. Tu peux pas roter devant une demoiselle, c'est impoli. C'pas comme lorsque tu es avec Alfie. Il s'en fou, lui. Tu n'aimes pas beaucoup parler de toi, alors tu te contentes de sourire et d'hocher la tête. C'est tout ce que tu sais faire à ce propos: garder le silence sur ta vie, sur tes problèmes, sur tes secrets. Qu'elle te complimente sur ta nourriture te fourni un alibi pour changer de discussion. Merci, merci! J'ai toujours su prendre les gens par les sentiments... avec la bouffe. Dis-tu pour plaisanter un peu. J'aime bien te rendre mal à l'aise. Ça te fait rougir. Murmures-tu en haussant un sourcil, fier de l'effet que tu as sur elle. Ça se voit, ça se sent qu'elle te trouve de son goût. J'en ai quelques-unes. Généralement, ces prétendantes ne me posent pas de questions sur mes autres prétendantes, mais... Tu fronces les sourcils. Tu n'es pas mal à l'aise, mais tu ne sais quoi réponse. C'est vrai que tu es un peu macho. C'est d'une évidence que tu adores les femmes. Et c'est aussi clair dans ta tête que les relations, ce n'est pas fait pour toi. Tu avais l'air de résister un peu trop à mes techniques de drague. Je voulais voir si c'est moi qui était mauvais, ou si c'est toi qui était un peu trop difficile d'approche.. Tu ne te rends pas compte que ce que tu dis peut possiblement être blessant. Après tout, tu ne perçois pas les choses de ta vie sur le long terme. Tu vis dans l'instant présent, tu n'aimes pas te projeter plus loin. Encore moins avec quelqu'un. Je ne regrette pas de t'avoir invitée, princesse. Tu es ravissante. Et délicieuse. Et j'aime bien ta compagnie, en dehors de la boutique. Dis-tu en te passant une main dans le cheveux, tout à fait naturellement.