i'm not the only one. - Angus.

J'en sais rien, j'suis pas un grand connaisseur du classique. Ce ne sont pas tes champs d'intérêt. Tu es plutôt voitures, jeux vidéos, bière, nourriture et sexe. La débauche, ça te connaît. Un peu trop, même. Un silence vient soudainement plomber l'ambiance. Tu sens la tempête approcher, sans en connaître la nature, la cause. Tu réfléchis peu, ton tact n'est pas ta plus grande qualité, ton impulsivité est ton pire défaut. Depuis ton divorce, et même avant, tu ne sortais avec des femmes que pour le plaisir de la compagnie. L'infidélité de celle qui fut ta femme le temps de quelques semaines à peine t'aura causé bien des maux. Si tu étais prêt à changer pour la rendre heureuse, son manque de confiance en toi et ses problèmes auront détruit non seulement votre couple, mais aussi cette lueur d'espoir en toi. Et depuis, ça ne te causait plus aucun problème que de n'apprécier que les plaisirs de la chair et pas plus loin que la chair elle-même. « Ah, c'est sympa. » Son ton sec et tranchant te percute de plein fouet. Tu fronces les sourcils, ton regard s'assombrit particulièrement vite. Bon, c'est quoi le problème?! Demandes-tu, tout aussi sèchement. Tu n'aimes pas avoir à te justifier, tu aimes encore moins avoir à le faire devant une femme qui te juge sur tes aventures et sur ta façon de voir la vie, les relations. Sur une femme que tu connais à peine et qui se permet de croire qu'elle est la seule et l'unique. Elle sait bien que tu es dragueur. Elle a bien dû le remarquer toutes les fois où tu t'es pointé à sa boutique. Je suis avec toi, là. Maintenant. Dans le présent. J'ai pas à me justifier auprès d'une fille qui, encore ce matin ne voulait même pas sortir avec moi. Je ne changerai pas qui je suis. Je te respecte, mais je te désire aussi. Terriblement. Je ne sortirais pas avec une femme dont je ne ressens aucune envie, aucun désir. Il me semble que c'est logique, non?Alors soit on termine le repas en dressant le drapeau blanc et on passe une agréable soirée, soit on en termine là et on ne se fait pas plus de soucis avec ça. C'est à toi de voir. Tu soupires d'exaspération en ajoutant: Et pour moi une agréable soirée ne veut pas nécessairement dire te baiser, Bérénice. Je ne pense pas qu'avec ma queue, tu sais!

Tu t'es peut-être un peu trop emporté. Et tu n'as aucune raison qui explique ton énervement, sinon que cette pauvre fille que tu trouves de ton goût a peur de se faire considérer comme un objet, comme un vulgaire trophée de chasse, comme une conquête parmi tant d'autres. Malheureusement, c'est ainsi que tu considères les femmes. Pas comme des trophées ou des objets, non. Tu es bien trop poli et bien élevé pour agir de la sorte. Tu n'es pas misogyne, ni cruel. Toutefois, tu enchaînes les conquêtes, les coups d'un soir, les aventures d'une nuit et c'est ainsi que tu vis, tu es ainsi fait. Et tu aimes ce mode de vie auquel tu adhères. Mais tu n'es pas qu'un défi, Bérénice.. C'est pas ça du tout. Cesse de t'imaginer de pareilles horreurs. Tu ne la connais pas, ou peu. C'est pourtant clair comme de l'eau de roche que la fleuriste s'imaginait peut-être plus. Elle n'est pas comme la majorité des femmes qui te trouvent beau et de leur goût et qui apprécient de t'avoir dans leur lit, comme tu apprécies tout autant être dedans. Ses valeurs de vie sont différentes. Et tu respectes ça, vraiment. Même si elle ne te crois pas. Tu te lèves pour prendre les assiettes. Tu as terminé et vue la tournure de la situation, la jeune femme a probablement terminé elle aussi. En silence, tu déposes les assiettes dans le lavabo, puis dans le lave-vaisselle. L'instant de silence s'éternise, jusqu'à ce que tu le brises enfin. Tu n'as pas à te torturer avec ça, Bérénice. C'est pas toi qui est naïve. C'est moi le connard, et j'en ai bien conscience. Mais que veux-tu? J'aime les femmes. J'adore les femmes. Tu t'approches de la demoiselle, qui soupire, et semble exaspérée par la situation. Tu passes à côté d'elle, t'arrêtant de son côté gauche. Tu viens glisser sa main sur son bras, doucement. Lentement. Très lentement. Tu poursuis ton chemin de tes doigts sur son épaule, jusqu'à la naissance de son cou. Tu soupires, toi aussi, en murmurant: Il ne t'es jamais arrivé de connaître les plaisirs de la chair...? Avoir terriblement envie de quelqu'un, d'un homme? Mais pas que d'un seul. C'est purement sexuel, et il n'y a rien de mal à ça, princesse. Mais je comprends que tu t'attendais à ce que je sois plus galant que ça. Alors... si tu veux, voudrais-tu regarder un film? Faire un tour sur ma moto? Faire une promenade...?, demandes-tu en rompant le contact de tes doigts sur sa peau, retournant t'asseoir face à elle.

Définitivement, tu ne comprendras jamais les femmes. Et si un jour tu y parviens, ce sera un miracle. Bérénice fait partie de ce filles attachantes, mais tellement prévisibles que tu rencontres fréquemment. Jolie, craquante et intrigante, mais qui croit que l'homme que tu es va changer dès l'instant que tu passes un moment intime ou plutôt romantique avec elles. C'est hors de question qu'un jour tu changes pour une femme. Si c'est déjà arrivé dans le passé, les résultats de ce changement ont été catastrophiques, dévastateurs, si bien que tu t'es promis de ne jamais retombé dans cette roue sans fin et dans ce destin irréversible qu'est une relation amoureuse. Pourquoi Bérénice s'attendait-elle à ce que tu changes? Vous venez de vous rencontrer. T'as l'imagination fertile, ma belle... Tu hausses les épaules en soupirant d'exaspération, puisque tu es profondément exaspéré de la situation. De ce dîner qui aurait dû être plaisant. Tu ne t'attendais pas à l'attirer dans ton lit, sous tes draps, pour la nuit à venir. Tu le sais pertinemment bien lorsqu'une fille se refuse à un homme, par respect pour soi-même. Ce n'était pas dur à deviner, pour Bérénice. Tu ne peux pas t'attendre à ce qu'un homme change pour toi dès la première rencontre. J'suis comme je suis, et désolé d'te décevoir, mais c'est ainsi. C'est dans ma nature, dans mes habitudes de draguer, de charmer, de toucher, mais je savais d'avance que ce souper ne serait pas autre chose qu'un souper, princesse. Et ça m'va aussi bien comme ça, t'sauras.. Tu proposes finalement de regarder un film. Ça va p'têtre changer les idées de la demoiselle et la détendre un peu suite à cette discussion... haute en couleurs. Bien des trucs, j'dois dire. Tu rigoles en te relevant de table, laissant la vaisselle sur la table sans trop t'en soucier. Tu t'occuperas de tout ça après. Tu t'diriges vers le canapé, en invitant la demoiselle d'un signe de tête. T'es plutôt du genre films romantiques? De suspense? Horreur? Comédie? ou Drame? J'ai pas mal de tout.

Tu as proposé le film, puisque la discussion commençait clairement à tourner au vinaigre, et c'est bien loin de ce que tu t'étais imaginé comme scénario pour la soirée. La pauvre s'était imaginée des choses que tu es incapable de faire. Toi, romantique? Toi, amoureux? Toi, en couple? Toi, avec une seule femme? Impossible à concevoir. Tu es sur le canapé, et Bérénice s'y installe à son tour, à des lunes de distance de toi. Un sourire se dessine sur tes lèvres, qui s'étirent tout en retenant un rictus. Tu ne romps pas la distance entre vous, de peur de l'effrayer ou de ne la choquer plus qu'elle ne l'est déjà. Ce sera à elle de venir à toi si jamais elle change d'avis, au bout du compte. Allons-y pour horreur, dans c'cas. Tu te lèves pour aller dénicher Conjuring, le premier des deux films, que tu installes dans le lecteur DVD. La télévision est ouverte, et le film se met en marche après avoir sélectionné le langage. Comme ça, tu n'as pas froid aux yeux? Demandes-tu, curieux qu'elle ait préféré l'horreur à la romance. Tu n'es pas sans remarquer le teint rose de ses joues. Je te mets mal à l'aise, princesse? Tu aimes poser ce genre de questions. Puisque si elles l'étaient bel et bien, elles deviennent encore plus rougissantes. Si au contraire elles ne l'étaient pas, elles se questionnent et le deviennent. Tu l'observes du coin de l'oeil, sourire aux lèvres, tout en admirant sa robe subtilement. C'est ce qui attirera plus ton attention tout au long du film, et non pas l'exorcisme, comme il se devrait. Ah, les femmes...

Si elle n'a pas peur des films d'horreur, tu n'auras même pas la chance de la prendre dans tes bras pour la rassurer. Tu ne sais pas si tu dois te réjouir de sa force de caractère ou t'attrister parce que tu ne pourras la toucher. Peut-être te décideras-tu à rompre cette distance entre vous sur le canapé, finalement. Toutefois, tu t'abstiens. Elle est fragile la p'tite fleuriste, tu ne veux pas trop l'énerver encore une fois. Sans passer par quatre chemins, tu lui demandes si tu la mets mal à l'aise. Comme de fait, elle rougit encore plus violemment et détourne le regard. Tu te passes une main dans les cheveux sans la quitter des yeux. Cette situation t'amuse tout particulièrement. Qu'est-ce que c'est, alors? Tu insisteras jusqu'à ce qu'elle avoue, tel un flic qui fait passer un interrogatoire. Immédiatement, elle tire sur sa robe pour recouvrir ses cuisses. Tu maugrées entre tes dents, mécontent et tout particulièrement déçu de son geste. T'avais pas à faire ça, Bérénice... T'as d'jolies cuisses... Et d'magnifiques jambes. Des fines jambes, longues, qui semblent douces. Tu aimerais les caresser, passer tes mains sur les cuisses, jusqu'à remonter un peu sous la robe, en toute discrétion. Mais tu ne peux pas, merde. Tu dis, sincèrement. T'es un sauvage ; c'est un fait. Mais tu as tout de même la politesse de te retenir de lui sauter dessus, alors qu'elle t'a bien fait comprendre qu'elle n'avait pas envie de toi et encore moins de tes avances.

« Non, c'est vrai, tu m'intimides ... » Surpris par cette déclaration, tu hausses un sourcil. Tu pivotes les hanches un peu pour te retrouver quelque peu face à la demoiselle, ton coude apposé sur le dessus du canapé, la tête contre ta main. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Dans cette position, tu en profites pour admirer son visage, en descendant par son cou, ce long cou... Tes yeux s'attardent à sa poitrine, incapable de dévier le regard de cette parcelle de son corps. C'est la fleuriste elle-même qui te tire de tes pensées coquines en t'arrachant un bref et sincère sourire. Est-ce que j'ai besoin de dire ce que tu sais déjà? Que ce ne serait pas pour me déplaire, que tu te retrouves les fesses à l'air! Tu rigoles, puis encore plus fort lorsqu'elle te frappe de son coude dans les côtes. Tu mimes un aïe, bien que tu n'aies évidemment ressenti aucune douleur. « Aller, concentre-toi sur le film, maintenant. » Roh. Tu es pris sur le fait. Mais ce n'est pas non plus comme si tu te faisais discret pour l'admirer. La discrétion et toi, ça fait trois. Quatre. Cent, même. Tu fais la moue en te retournant, faisant mine de bouder. Ça va, ça va! J'ai compris. J'me concentre sur le film, alors!

Au moins, c'est une bonne chose. Ouf. Elle est un peu difficile à capter, comme femme. Enfin, plus ou moins. Ce sont ses réactions que tu ne comprends pas toujours. Une fois elle te crie après puisque tu la dragues, puis l'autre instant elle est toute douce, mignonne et timide devant les nombreux compliments que tu lui adresses. Ça fait son charme, que voulez-vous? Ce serait malsain de dire que... j'aimerais bien les voir, tes fesses? Bien entendu, la réponse est claire et précise: oui, ce serait malsain. Mais c'est si plaisant de la voir rougir, de la sentir mal à l'aise, de se tortiller dans le canapé sans savoir quoi faire ou répondre. V'la deux secondes, tu t'es retourné pour projeter toute ton attention - ou presque, sur le film, et v'la que Bérénice brise enfin la distance qui vous séparait de sur le canapé pour s'approcher de toi. Qui plus est, elle pose sa tête sur ton épaule, tout en fixant la télévision. Tu figes, ne sachant quoi faire, d'un coup. Ça va? T'es pas tombée sur la tête? Tu poses la question, puisque tu ne te serais jamais attendu à ça de sa part, quoi. Surtout après votre houleuse conversation de tout à l'heure. Malgré tout, tu passes ton bras autour de ses épaules, tout sourire. Si t'as envie d'être réchauffée, je connais un tout autre moyen... Dis-tu d'une voix rauque, bien que tu connaisses déjà la réponse à cette proposition. Un homme a bien droit de plaisanter, non?

T'es vachement exaspérante, tu le sais, ça?! Tu l'as dit sur un ton légèrement peut-être trop sec. Même si c'est tout con que de s'énerver pour si peu, tu es pratiquement inconnu au rejet. Depuis ton divorce, du moins. On te dit rarement non. Il te suffit d'un sourire charmeur, d'être un peu show-off, de te secouer les cheveux au petit matin dans les rues de Bowen, et d'offrir des fleurs et le tour est joué. Généralement. Avec Bérénice, c'était tout autre. Ça te frustre vachement de ne pas savoir comment la prendre, la comprendre, interpréter ses réactions. Toi qui parviens si facilement à savoir ce que veut la gente féminine. Là, pas du tout. Nada. « Non, merci ... » Elle s'éloigne de toi, se retire de ton étreinte. Inévitablement, tu pousses un soupir en arrêtant le film. Enfin, en le pausant. Un moment de silence s'éternise, tu essaies de trouver les mots, mais rien ne sort. C'est le silence plat, tu ne sais pas quoi dire, à vrai dire. Tu soupires encore une fois, comme si tu ne savais que faire ça, puis tu te rapproches de Bérénice pour entourer ses épaules de ton bras, une nouvelle fois. Désolé. Des fois, j'ferais mieux de me taire. Tu caresses son épaule du bout des doigts. Tu m'pardonnes? Demandes-tu d'une voix plus calme, plus douce.