ADRIAN + It's going to be legen, wait for it, and I hope you're not lactose intolerant, because the second half of the word is dary!

Grandir à Sydney dans une famille nantie a toujours été un privilège pour moi. Être aimé de toute part, par ma mère, mon père et même ma sœur cadette est quelque chose d’important pour moi. Je réalise chaque jour la chance que j’ai d’être non seulement en vie et en santé, mais surtout des avantages que j’ai. Depuis que j’ai l’âge de marcher, mon père me montrait son monde : les affaires. Être à la tête d’une compagnie importante était un métier qui lui seyait bien, pour ne pas dire parfaitement. Je n’ai pas tardé à suivre ses pas en laissant tout de même ma trace. J’ai fait mes études en administration des affaires pour pouvoir suivre ses traces et maintenant, je réalise que c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre il y a quelques années. J’ai également fait le pari risqué de faire un double baccalauréat avec une partie de psychologie. Bien que j’ai failli y laisser ma peau à quelques reprises, j’ai réussi mes études avec des mentions d’excellence, me poussant vers des études supérieures. J’ai même entamé des études doctorales tout en travaillant dans la compagnie de mon père.

Puis, j’ai réalisé l’envie que j’avais d’expérimenter le terrain de mes recherches. Lorsque j’ai parlé de mon projet à ma famille, ils ne s’en sont pas montrés très enchantés... Ma sœur, Autumn a simplement répliqué : « Mais ça va pas la tête! Les études, c’est bien, mais pas à ce point... » Ma mère m’a appelé par mon nom complet en me disant que j’avais perdu la tête et qu’il était hors de question que je fasse ça, qu’elle me l’interdisait... Malheureusement pour elle, elle ne m’avait pas enfanté pour que je ne fasse rien du tout dans la vie. J’étais d’ailleurs persuadé que je rendrais le monde meilleur tôt ou tard. Mon père, quant à lui, a eu un petit sourire en confirmant que j’étais bel et bien son fils!

Les relations d’affaires, la psychologie, les gens dans le besoin, les aidants de ces mêmes gens me passionnaient réellement. C’est ce sur quoi j’ai fait mes études. Il me reste encore l’étape de doctorat à franchir pour devenir professeur ou ne serait-ce que pour le faire par plaisir... J’ai la chance d’avoir de l’argent et ça a été ma seule décision relative à tout cela. De plus, je ne cacherai pas qu’en travaillant avec mon père, j’avais un bon salaire. J’ai pu faire des investissements importants et mettre de l’argent de côté pour ce projet que je caressais depuis longtemps... Celui de devenir clochard!

J’ai décidé que je vivrais comme un itinérant, un clochard pendant un an. Une expérimentation de ma thèse. Évidemment, ça n’allait pas être facile de retirer le Palladino de moi à Sydney. Tout le monde connaît la compagnie... J’ai décidé de quitter pour Bowen, une petite ville bien sage à quelques heures de Sydney – enfin un endroit où je pourrais finalement retrouver ma charmante ex-voisine, Maxine. Donc, en mai 2016, plutôt que de m’impliquer davantage dans la compagnie familiale, je suis parti vers Bowen pour mon expérimentation d’une durée d’un an. Mon poste avait été conservé auprès de mon père qui appuyait toutes mes démarches dans l’espoir certain que je reprendrais l’entreprise familiale par la suite. L’été prochain, je serai donc en mesure de rédiger les conclusions de ma thèse. J’ai de nombreuses hypothèses que je devrai confirmer au cours de cette année. La vie de clochard me tente bien... Un peu trop selon ma mère. Et je réaliserai davantage une fois de plus la chance que j’ai. Enfin, d’ici là j’espère bien être capable de prendre un bain... J’espère trouver une personne  suffisamment gentille pour me permettre de me nourrir à tous les jours, de me fournir un toit éventuellement...