various methods of escape (sacha)

Avant de répondre il détourne le regard, je m'attends au pire mais. Et c'est pas loin de l'être pas loin, sa réponse est des plus surprenante, si je m'étais attendu à ça... Je pensais qu'il lui aurait fait des reproche, pas qu'il l'aime encore. Pas qu'il est toujours des sentiments après tout ça après toute cette souffrance. Il me fait tellement de peine, je m'inquiète tellement pour lui. Je ne sais pas quoi dire avant qu'il se remette à parler, il n'a pas entièrement tord quand il dis que c'est pas ce que j'aurais voulu entendre. Mais le pire dans sa phrase c'est qu'il me dit l'aimer plus que de la détester. Il l'aime et la déteste en même temps. Tout ça est tellement compliqué pour moi. Tellement difficile à comprendre. Je réfléchis à mes paroles pour bien choisir mes mots. Mais avant de les avoir trouvés il reprend la parole, j'ai peur de savoir la suite peur de voir encore plus dans sa tristesse. Pas sain qu'il dit, que ça le soit ou non ça importe peut ça ne change pas les fait. Je peux pas rester en place je me lève avant de le regarder. « Lennox, quand il s'agit de tes sentiments ce que je veux entendre importe peu. Ce que je voulais c'est qui tu sois honnête envers moi, mais aussi envers toi. C'est vrai que je m'attendais pas à ça, mais si c'est ce que tu lui dirais alors soit. » Je fais quelques pas avant de le regarder à nouveau. « Et de savoir si c'est sain où non ce n'est pas à moi d'en juger. C'est compliqué oui, mais les sentiments ça se contrôle pas. » Je fais une pause et me rassoit sur la petite table face à lui. « Maintenant qu'as tu l'intentions de faire de tes sentiments envers elle. » Je bute sur le dernier mot, j'arrive pas à cacher mon dégout envers cette fille. Lui l'aime peut-être encore, mais moi je ne peux que la détester après avoir vu a qu'elle point, elle à fait souffrir l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour l'avoir face à moi là maintenant pour lui dire ce que je pense d'elle. Une sale trainée.

Sacha était prête à mettre de côté le visible ressentiment qu’elle éprouvait à l’égard de Lou depuis que Lennox lui avait révélé les motifs de sa rechute, et cela comptait énormément aux yeux de l’homme. Elle voulait réellement son bien, ce qui était le mieux pour lui, et selon lui. Après tout, n’était-il pas le seul maître de sa destinée ? Le seul à savoir ce qui le rendrait heureux ? Évidemment, là, avec tout l’alcool dans son sang, Lennox avait peut-être la vue trouble, mais ivre ou non, il savait pertinemment que son cœur battait constamment pour Lou. Quelques gouttes d’alcool en trop n’altéraient en rien son jugement par rapport à ses sentiments. Sacha sembla le comprendre, sans doute en voyant toute la sincérité, mais aussi toute la douleur dans les yeux de Lennox quand il lui parlait de son amour pour cette femme. Elle lui demanda alors ce qu’il comptait faire de ses sentiments envers elle. Lennox soupira, haussa les épaules, secouant la tête tranquillement, soupira de nouveau en fermant les yeux et en se prenant la tête dans une main, ébouriffant ses cheveux. Son crâne lui faisait tellement mal. « Je n’en sais rien … » Lâcha-t-il alors, las. Il prit encore le temps de réfléchir, la tête baissée, toujours dans sa main. Il respirait profondément, surtout pour chasser les hauts le cœur qui s’en prenaient cruellement à lui. Rien que l’idée de repenser à cette bouteille de vodka lui donnait la nausée. Il en avait l’arrière-goût imprimé dans sa bouche, et avec tout le sucre ingurgité, le mélange n’était guère recommandable. « Tu sais, avant qu’elle ne fasse ça … je comptais lui demander de m’épouser. » Confia Lennox à Sacha, se redressant et la regardant dans les yeux, guettant sa réaction lors de ses prochaines paroles. Même si Sacha et lui ne se connaissaient pas depuis longtemps, l’avis de la jeune femme était devenu très important pour lui. « Je n’ai pas été capable de me débarrasser de la bague. Elle attend encore … et … et je n’ai pas envie d’attendre. » Et, l’esprit confus, le cœur à l’envers, Lennox osa même ajouter : « Peut-être que si on se fiance, Lou n’ira plus voir ailleurs … » C’était une triste façon de penser, et certainement pas le meilleur motif pour des fiançailles. Dès demain, Lennox regretterait sans doute de l’avoir dit à Sacha.

Je reste le regarder guettant chacune de ses réactions, pour essayer de le comprendre au mieux. Je m'inquiète tellement pour lui, derrière moi le film continue sans nous, je ne me souviens même plus de l'histoire donc ça ne m'inquiète pas vraiment. Je remarque qu'il a l'air mal, comme malade, peut être l'alcool tout l'alcool qu'il a bu, je préférais qu'il évite de me vomir dessus. Mais j'attends avec curiosité la réponse à ma question, que va t-il faire finalement ? Il ne sait pas. Je soupirais bien, mais je me retiens je ne sais pas comment l'aider je me sens comme dans une impasse. Dans mon esprit ce batte mon côté qui veux lui dire de l'oublier, ce n'est qu'une trainée et qu'il mérite mieux et mon côté qui essai de comprendre ses sentiments avant de trouver une solution. J'ai pas envie de la voir souffrir comme ça. Je me relève d'un coup quand il dit qui allait lui demander de l'épouser. Mon dégout envers elle augmente encore d'un cran. « Lennox je la déteste de plus en plus à l'idée de ce qu'elle t'a fait tu n'imagines pas à qu'elle point. » Je veux bien être compréhensive mais les mots sont sortis tout seuls. Je le regarde, il a toujours, la bagues, bizarrement ça ne m'étonne pas qu'il ai garder, vu l'ampleur de ses sentiments envers cette fille répugnante. Mais le pire c'est qu'il ne veut plus attendre, il songe même à lui demander dans l'espoir qu'elle n'aille plus voir ailleurs. « Je ne sais vraiment pas quoi te dire, mes mots vont peut-être te paraître blessant. Mais je vais te dire ce que je pense. Si elle a déjà sauté le pas une fois je ne suis pas sûr qu'une bague et une promesse changent grand-chose. Je ne la connais pas donc je peux pas dire si ça la ferait réagir. Mais si tu veux faire quoique ce soit faux que tu sois sûr que ce n'est pas pour les mauvaises raisons, au risque de finir blessé en étant bercé par de faut espoir et de le regretter plus tard. » Je le regarde, je pense pouvoir être honnête avec lui, j'ai peur qu'il n'aime pas mes paroles et qu'il me demande de partir, car je suis loin d'être douce, mais j'ai décidé de ne pas prendre de pincette pour lui faire comprendre que je ne prends pas ça à la légère. Mais il n'a toujours pas l'aire très bien. « Tu as l'air malade, tu veux que j'aille te chercher quelque chose ? » Un autre verre d'eau ou une bassine au cas où, mais je ne suis pas chez moi donc je ne sais où sont rangées ses affaires.

Dès que Lennox mentionna son intention de demander à Lou de l’épouser, Sacha se releva d’un bon, visiblement choquée, indignée. Le trentenaire avait tout de suite relevé le regard vers elle, sursautant légèrement devant une telle réaction inattendue. Il connaissait la brunette si calme et posée, c’était surprenant de la voir réagir aussi fortement. Surtout à propos d’un sujet qui ne la touchait pas directement. Lennox comprenait enfin à quel point il comptait à ses yeux, à quel point elle ne voulait que son bien. Il n’était pas habitué à ce qu’on puisse avoir autant d’affection à son égard, et autant d’espoir pour une vie meilleure pour lui. Sacha lui cracha alors qu’elle détestait Lou de plus en plus pour ce qu’elle lui avait fait. « Tu la détestes de plus en plus parce que je t’ai dit que je voulais la marier ? » Demanda Lennox, confus. Sa réaction spontanée et à retardement ne faisait aucun sens pour lui. Sacha prit alors le temps de s’expliquer, l’avertissant que ses paroles le choqueraient peut-être. Il l’écouta tout de même d’une oreille attentive, car même s’il avait l’habitude de n’en faire qu’à sa tête sans penser aux autres, il voulait quand même connaître le fond de la pensée de son amie. Et puis, plus il l’écoutait, plus il sentait qu’elle avait raison, sur toute la ligne. C’était idiot de croire qu’une bague agirait comme une sorte de laisse, et en plus, c’était bien cruel vis-à-vis de Lou de penser ainsi. Le mariage n’était pas une prison, Lennox n’avait jamais pensé ainsi et, pourtant, il semblait croire le contraire. Parce qu’à ses yeux c’était la seule et unique solution pour pouvoir vivre heureux avec Lou sans avoir peur qu’elle ne le quitte pour un autre. Pourtant, comme le disait Sacha, leur mariage n’y changerait rien. Si Lou en désirait un autre, elle en désirerait un autre, qu’elle soit son épouse ou non. « C’est vrai, je sais, c’est vrai Sacha. Tout ce que tu dis est vrai. J’ai été idiot de dire ça. Je ne veux pas la marier pour la changer. Je veux la marier parce que je l’aime. » Mais, si elle ne changeait pas, Lennox allait souffrir. Ça aussi c’était vrai. De réfléchir à tout ça, de faire aller son cœur et sa tête, ça lui donnait encore plus mal au cœur. Sacha s’en rendit bien vite compte. « Un verre d’eau … s’il-te-plaît … » Pendant que la brunette retournait vers la cuisine, Lennox s’étendit de tout son corps sur le divan, afin de reposer sa tête qui tournait dans tous les sens, l’étourdissant. Quand Sacha revint, il attrapa sa main au passage, délicatement. « J’suis tellement désolé, Sacha. C’est le chaos dans ma tête, dans ma vie, dans mon cœur. J’veux pas que tu te sentes obligée de faire le ménage dans mon bordel … » Il se sentait encore et toujours coupable d’avoir des amis qui voulaient l’aider. Il essayait, encore une fois, de tenter de dissuader Sacha de rester. Il ne savait faire que ça, repousser les gens qui l’aimaient. Qu’il aimait.

Je hoche de la tête à sa question. Bien sûr que je la déteste plus à cette idée, car sa trahison est encore plus grande et la souffrance qu'il doit endurer encore plus dur que celle que j'aurais imaginé. Il était près à passer le restant de ses jours avec elle et à tout briser. Elle l'a brisé lui. Je ne peux pas lui pardonner un tel affront. Je lui explique le fond de ma pensée ma manière de voir les choses. Mon expression s'adoucit un peu quand il dit être d'accords avec moi, même s'il me répète encore qu'il l'aime. Un amour que je ne comprends pas, mais il existe bel et bien. Je me rends compte qu'il n'a pas l'air d'aller bien et je lui demande si je peux faire quelque chose pour l'aider il accepte volontiers en me demandant un verre d'eau. Je réfléchis pas et attrape son verre soulagée de pouvoir faire quelque chose. Je vais dans la cuisine et remplis rapidement son verre avant de le rejoindre à nouveau, j'ai pas envie de le laisser seul trop longtemps. Je le retrouve allonger sur le divan, je me baisse pour lui donner le verre et je suis surprise quand il retient ma main. Il s'excuse de m'obliger à m'occuper de lui. Il n'a toujours pas compris la leçon, je fais un petit sourire attendrit. « Lennox faut pas que tu t'excuse pour quelque chose que tu n'as pas fait. Rien de tout ça n'est de faute.  Et je t'ai dit tout à l'heure que je pourrais pas partir te sachant comme ça. » Il y a pleins de choses que je voudrais lui dire ou lui demander, mais quand je le vois comme ça j'ai juste envie de lui faire oublier ses souffrances. « Note bien que je suis encore là car je le veux bien et que je ne me sens aucunement obligée d'être là. Tu peux compter sur moi. »  Je le regarde, je vois sa tristesse et sa fatigue. « Maintenant je pense qu'il faut que tu te reposes un peu, je vais te laisser un peu mais t'inquiète pas je serais pas loin et si tu te sens pas bien appelle moi. » Je le regarde en attendant sa réponse. Le temps je pourrais faire un peu de ménage pour m'occuper l'esprit. Je pourrais même trouver un plaid à mettre sur ses épaules.

S’excuser était sa façon de se déculpabiliser de tout, de lui-même, de sa vie, du reste. Et même si ça ne fonctionnait pas forcément sur le long terme, Lennox avait l’impression que de demander pardon à tout bout de champs lui enlevait quelques vis qui le clouaient au sol. Heureusement que Sacha n’était, pour le moment, pas encore las de l’entendre se répéter après ses lamentations. « Pas ma faute ? » Lennox haussa les épaules, toujours allongé sur le fauteuil, levant les yeux au plafond. « Tu ferais quoi, toi, si t’étais coincée avec un homme qui est toujours dans un état déplorable, qui ne sourit jamais, qui ne connaît pas le bonheur ? C’est lourd de m’avoir dans sa vie, je le sais. » Il baissa de nouveau les yeux, cette fois vers ses doigts qui s’emmêlaient, maintenant qu’il avait lâché le bras de Sacha. Cette dernière réitéra le fait que si elle était toujours là, c’était bien par velléité et non pas par obligation. Il hocha la tête, et une seconde fois lorsqu’elle lui dit qu’il devrait se reposer un peu. Visiblement, il n’était pas dans son assiette, physiquement et psychologiquement, donc dormir un peu était une assez bonne idée. « Merci. Te gêne pas pour quoi que ce soit, hein, si t’as faim ou soif, ou si tu veux regarder la télé ou aller sur mon ordinateur, il est dans le bureau … » C’était déjà tellement bien que Sacha accepte de rester ici même lorsqu’il ferait une sieste, il n’allait quand même pas la faire attendre à fixer le mur. Et puis, il se fichait bien qu’elle s’aventure n’importe où chez lui, c’était si vide et froid, aucun secret ne se trouvait où que ce soit. Lennox n’avait pas de vie, alors forcément, il n’avait rien à cacher, si ce n’était que les dossiers confidentiels de ses clients. Rien qui avait un lien avec lui-même. La jeune femme le laissa donc seul pour qu’il puisse se reposer et exténué par la tristesse et l’alcool, Lennox ne tarda pas à s’endormir. Quand il se réveilla, sans doute une ou deux heures plus tard, il ne trouva pas Sacha du regard. Il prit le temps de se réveiller, d’analyser son mal de tête, avant de se lever, couverture sur les épaules, et de s’avancer vers la cuisine. « Sacha ? » Demanda-t-il d’une douce voix.

Sa question m'agace quelque peu, mais je ne lui montre pas, car je sais une chose que je ne ferais pas. « Je ne sais pas ce que je ferais, mais il y a une chose qui est sûre je lui resterais fidèle et si je veux aller voir ailleurs et bien je le ferais, mais seulement après avoir mit fin à ma relation avec cet homme. Mais si j'aime vraiment cet homme, je ferais de mon mieux pour l'aider et l'idée d'aller voir ailleurs me traverserais pas l'esprit. » C'est peut-être présomptueux de ma par de dire ça, car je n'ai jamais vécus ça, mais je sais que j'aurais fait de mon mieux pour la personne qui partage ma vie et mes sentiments. Et je n'aurais jamais fait quelque choses derrière son dos alors que cette personne vivait des moments difficiles dans le but d'aller mieux. Du moins j'espère. Ensuite, je lui dis de se reposer il accepte en me disant que je pourrais faire comme chez moi.« Ne t'inquiète pas et dors. » Je fais un mince sourire en me relevant. Je commence par chercher un plaide ou une couverture sur ses épaules, une fois ça de fait je vais dans la cuisine pour la nettoyer, je ne l'ai pas vraiment salie, mais ça m'occupe l'esprit de me concentrer sur une tâche simple. Une fois ça de fait je peux pas m'empêcher de regarder dans chaque placard de la cuisine pour vérifier que je ne trouve pas d'autre bouteille et je suis soulagée de ne rien trouver, mais aussi bien c'est rangé ailleurs, mais je ne vois pas fouiller toute sa maison je ne suis pas chez moi, c'est déjà suffisamment malaisant de le faire seulement dans la cuisine j'ai l'impression d'envahir un espace qui n'est pas le mien. Je tourne un peu en round ne sachant quoi faire. Je finis par me faire un café et m'asseoir sur une chaise pour le boire. Je m'inquiète tellement pour lui, je regrette déjà suffisamment de n'avoir rien remarqué la première fois que l'on c'est rencontré que maintenant je suis prête a tout pour l'aider à aller mieux. Et s'il a besoin de l'autre poufiasse pour ça je vais devoir faire avec. Je prends mon téléphone pour aller sur internet et faire des recherche sur la dépendance et l'alcool et la dépression. Pas forcément une bonne idée, mais je ne peux pas rester à rien faire. Je suis sortie de mes reflexions quand j'entends Lennox appeler mon nom. Je relève les yeux et pose mon téléphone en le voyant arrivé avec la couverture que je lui ai confiée quand il dormait sur les épaules. « Oui je suis là. » Dis-je en me levant. « Ca va mieux ? Tu veux un café ? » Me dirigeant déjà vers la machine a expresso dans l'optique d'en faire un. C'est en moi je ne peut pas, ne rien faire quand quelqu'un à qui je tiens va mal.

Sacha avait-elle la même façon de voir les relations amoureuses que la majorité des autres femmes ? Était-ce Lou qui était l’exception, la mauvaise personne, celle qui avait fait une grossière erreur ? Lennox était-il en train de pardonner un comportement impardonnable ? Agissait-il en parfait idiot en pensant pouvoir faire confiance de nouveau à l’aveugle ? Il ne savait pas, il ne savait plus, ses idées étaient tellement brouillées par la douleur et la rechute dans l’alcool qu’il n’arrivait plus à voir droit devant lui. Il n’arrivait plus à voir au-delà de son impasse. Ce qui se trouvait derrière, Lennox ne le savait même pas. Il ne savait pas si ça valait la peine de se battre pour continuer à avancer, ou s’il valait mieux rebrousser chemin pour en emprunter un autre. Dans tous les cas, les paroles de Sacha faisaient naître le doute en lui, parce qu’à l’entendre parler, ce que Lou avait fait était mal, tellement mal, et si peu respectueux de sa personne. Les décisions qu’auraient prises Sacha auraient pu sauver Lennox, si elle avait été à la place de Lou. « J’aurais aimé qu’elle pense comme toi … » Quoique, à bien y réfléchir, à choisir entre se faire tromper par Lou mais pouvoir la retrouver ensuite ou bien se faire laisser pour qu’elle ne lui appartienne plus jamais, Lennox aurait sans doute sélectionné la première option. Sa survie dépendait tellement de la présence de Lou dans sa vie qu’il préférait largement qu’elle le tue à petit feu plutôt qu’elle le laisse seul dans ce froid glacial qu’était son cœur sans elle. Bref, après cette discussion qui n’eut pour effet que de le plonger davantage dans son désarroi, il arriva tout de même à trouver un certain sommeil qui le porta quelques heures plus tard. À son réveil, le salon était vide, et pas un son dans son logement. Il se leva, la couverture sur les épaules, et tituba jusqu’à la cuisine, appelant Sacha tout au long de son trajet. Il tomba sur elle dans la salle à manger, alors qu’elle se levait pour aller à sa rencontre. « Un peu mieux, oui. » Du moins, physiquement. Il n’avait plus le cœur au bord des lèvres et ses vertiges s’estompaient. Moralement, ce n’était pas encore tout à fait ça. « Je veux bien un café, merci. » Ça lui faisait bizarre que ce soit Sacha qui prenne soin de lui alors qu’ils se trouvaient dans son propre logement. Il se sentait tellement stupide. Toutefois, il se souvenait que Sacha prendrait sûrement mal un autre refus d’aide de sa part. Elle voulait être là pour lui. Il la laisserait, jusqu’à ce qu’elle se lasse. Et elle se lasserait. « Sacha … pourquoi étais-tu venue me voir aujourd’hui ? Avais-tu quelque chose à me dire ? » Ils avaient tellement été centrés sur son cas que Lennox en avait oublié de songer aux raisons de la visite de son amie jusqu’ici. Et elle l’avait tellement aidée qu’il pouvait au moins l’écouter en retour.

Je fais un mince sourire quand je l'entends dire qu'il va un peu mieux, c'est mieux que pas du tout, mais pas encore suffisant. Mais c'est un début. Et je suis aussi soulagée quand il accepte que je lui prépare un café. « Bien. » Je suis déjà devant la machine a café en train de mettre une capsule quand il me pose la question de ma venue chez lui. Je me crispe, tellement j'étais concentrée sur lui que j'étais parvenue à faire ce pour quoi j'étais venue, oublier les images qui me hantent depuis que je l'ai rencontré. « Je ne me sentais pas très bien. Je vois bien que tu souffres plus que moi mais j'ai besoin de me confier a quelqu'un. » J'appuie sur le bouton de la cafetière et me retourne pour regarder Lennox. Il est triste à regarder, j'hésite à tout lui raconter je ne veux pas qu'il s'inquiète, mais si j'en parle à personne je vais devenir folle. « Tu es la seule personne à qui je peux en parler. » Je baisse un peu les yeux avant de reprendre la parole quelque peu plonge dans mes souvenirs. « Depuis le jour où on c'est rencontré et que tu m'as sauvé je fais des cauchemars. Dans ces cauchemars je revois la scène et je sens le contacte de ses mains sur ma peau et son regard sur mon corps. Et dans ces moments j'ai vraiment l'impression qu'il est là et qu'il m'observe dans l'ombre à attendre. A me guetter. » Je sens que je commence  à paniquer il faut que je respire. Je passe une main dans les cheveux pour ne pas qu'il puisse voir tremblement. « J'ai envie que ça s'arrête. » Je relève enfin les yeux tristes. A croire qu'à chaque fois que l'on se voit on est tous les deux dans un sale état et la fête de la dernière fois n'est qu'une exception.

Les doigts de Sacha se crispèrent autour de la petite capsule de café alors qu’elle l’insérait dans son récipient. Elle resta un moment immobile, avant de reprendre le contrôle d’elle-même et de refermer le dessus de la machine à café pour finalement l’enclencher, la tasse bien positionnée, prête à recevoir le liquide. Toute cette onde de choc tétanisant qui venait de parcourir Sacha provenait de la seule question de Lennox quant à sa venue jusqu’à chez lui. Il devina bien vite que ce n’était pas pour parler de la pluie et du beau temps autour d’une tasse de thé. Sacha et Lennox étaient des êtres tourmentés, chacun pour des raisons bien distinctes. Sacha avait des blessures récentes, Lennox avait des cicatrices qui peinaient à s’atténuer malgré les années. Tous les deux tentaient de gérer tant bien que mal, mais ils se rendaient peu à peu à l’évidence : ils avaient besoin l’un de l’autre, comme des béquilles, pour avancer un peu plus droit, un peu plus loin. « Ne comparons pas nos souffrances. Tu peux te confier à moi n’importe quand, Sacha. » Comme pour se justifier davantage, la jeune femme reprit en lui avouant qu’il était la seule personne à qui elle pouvait parler de ce qui la tracassait. Il posa ses mains sur le comptoir de la cuisine, d’où il s’était assis à proximité sur un tabouret, se penchant vers l’avant comme pour lui démontrer son ouverture. « Pourquoi seulement moi ? » Demanda-t-il, pas tant dans l’espoir de se faire jeter des fleurs mais plutôt avec l’intention de donner à Sacha le petit coup de pied qu’il lui manquait pour commencer à lui parler de ce qu’elle avait sur le cœur. Comme de fait, la brunette lui raconta que c’était parce que c’était en lien avec ce jour-là durant lequel ils s’étaient rencontrés, dans des circonstances bien peu joyeuses tant pour l’un que l’autre. Mais surtout pour Sacha. Lennox ne doutait pas une seule seconde qu’une telle frayeur pouvait marquer de façon indélébile une âme, un esprit, un corps. Le trentenaire, impulsivement, se leva et vint poser sa main sur celle de Sacha, tous les deux debout devant la machine à café qui crachait son liquide, remplissant la tasse à ras-bord. Une goutte de plus et ça se renverserait. Tout comme la goutte que Lennox et Sacha tentaient de contenir dans leur vase avant de s’écrouler. Sa main tremblait, et le notaire la caressa du bout des doigts pour l’apaiser. Leurs yeux tristes entrèrent en contact. Se comprirent. « Il ne reviendra plus, Sacha. » Lennox ne pouvait pourtant pas en être persuadé. Cet homme arpentait sans doute encore les rues de Bowen. Se rendant compte qu’il lui offrait des paroles réconfortantes mais vides de sens, il soupira discrètement. « Mais si tu devais de nouveau te trouver face à une telle situation … ou simplement pour te donner la force et l’assurance pour chasser tes cauchemars … n’aimerais-tu pas suivre des cours d’autodéfense ? » Proposa Lennox, déjà à court de recours alors qu’il n’avait encore rien dit d’autre. « Je suis prêt à m’inscrire avec toi, si cela t’aiderait. » Ajouta-t-il avec douceur.

Chaque mot que prononce Lennox à mon égard me pousse à me confier, je le sais, je le sens que je peux lui faire confiance et tout lui dire, jamais il ne se moquera de moi ou me jugera. Il sera toujours là pour moi. Ma langue se délit au fur et à mesure et je lui avoue tout. Je lui parle de mes rêves, je lui dis aussi comment je me sens après chaque rêve. je parle de mes inquiétudes et de mes peurs. Un poids s'enlève de mes épaules, je me sens plus légère. J'en avais besoin, je lui fais partager mon fardeau comme il m'a partagé le siens. Quand il dit qu'il ne reviendra plus j'aimerais tellement le croire et m'accrocher a cette idée. j'aimerais temps que ces simples mots puissent faire disparaître tous mes doutes et inquiétudes à ce sujet. Mais malgré tout, la peur reste. Je ne me sens pas en sécurité même chez moi. Ce n'est pas une crainte qui peut disparaitre en un claquement de doigts. Son contacte légère sur ma main me rassure tout de même un peu et me décide enfin à répondre à la question qu'il m'a posé plus tôt, je ne lui ai pas répondu tout de suite, car sur le moment seul comptais que je lui raconte mes malheur j'avais besoin de vider mon sac. « Seulement toi, car je n'en ai parlé à personne, je me refuse à le faire, j'essaie de faire comme si ça n'était jamais arrivé et de l'oublier. Mais ça ne marche pas, la preuve je suis venue paniquer chez toi. » Je baisse les yeux quelque peu honteuse de voir que tous mes efforts ont été complètement inutile. Mais rapidement il me fait une proposition, une chose a laquelle je n'avais pas pensé. Des cours d'auto défense. Je lève les yeux vers lui nous imaginant prendre ce genre de cours j'ai beaucoup de mal à l'imaginer là-dedans. « Pourquoi pas. » Je commence à faire un  mince sourire quand je sens quelque chose de chaud, voir brulant dans le dos je sursaute et me retourne. Le café ! Il a débordé j'appuis sur le bouton pour l'éteindre. Je l'avais complètement oubliée trop obnubilée par ce qu'il se passait dans ma tête. Je soupire, je suis une catastrophe ambulante je me désespère. « Je suis désolée » Je regarde la catastrophe mon T-shirt derrière est trempée je le sens, je n'aurais pas dû m'adosser au comptoir comme ça, ça m'apprendra, mais je suis tellement à l'ouest que je n'arrive pas à me dire qu'il faudrait peut-être que je nettoie tout ça.

Comprenant déjà un peu mieux les raisons qui poussaient Sacha à constamment se tourner vers lui lorsque les doutes et les peurs la submergeaient de nouveau, Lennox hocha la tête, tout simplement. Il avait tout  de même un peu de mal à comprendre quel réconfort il lui apportait, car il n’avait franchement pas l’impression d’être capable de l’apaiser, mais visiblement il avait un certain effet calmant sur la jeune femme. Dès que tous les deux se retrouvaient entre ces murs blancs, la porte de close, leurs tourments devenaient en quelque sorte plus légers. Se dissipaient et flottaient dans l’air, hors de leur portée. « Peut-être que ça te ferait du bien d’en parler à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne l’a pas vécu, qui n’était pas là … » Après tout, Lennox avait beau être la seule personne vers qui elle pouvait se tourner pour le moment, il était aussi le seul, sans doute, qui devait lui rappeler à ce point-là cet événement malheureux. La preuve : le lien se faisait directement à chaque fois que les pensées de Sacha la ramenaient à cette journée. Si elle pensait à son agresseur, tout de suite, elle pensait aussi à son sauveur. Lennox. Il n’était qu’un douloureux rappel de cette troublante peur ressentie. Mais si Sacha n’était pas encore prête à s’ouvrir à un autre, alors Lennox pensa qu’elle pourrait au moins se donner tous les outils nécessaires afin de se sentir en contrôle de ses angoisses. Il proposa alors une idée sans doute un peu folle, surtout pour lui, mais Sacha ne refusa pas tout de suite l’idée. « Je nous inscrirai, alors. » Dit-il avec un mince sourire. S’ils laissaient cette idée en suspens, dans les airs, pensant que la balle était dans le camp de l’autre, ils ne le feraient jamais. Lennox décida donc de les prendre en main, se disant que c’était pour le bien de Sacha. Et si elle s’accrochait autant à lui pour l’aider, il en ferait de même pour elle. Leur discussion fut toutefois interrompue lorsque Sacha se retourna brusquement derrière elle, surprise par le contact brûlant du café sur son chandail. Derrière elle, le liquide ambré coulait le long du comptoir, depuis la cafetière. Elle se confondait en excuses, regardant les dégâts. Lennox la rejoignit de son côté et sortit un torchon qu’il étendit sur la flaque de café. « Ce n’est pas grave du tout. Tu ne t’es pas brûlé le dos, j’espère ? » Demanda-t-il en regardant son chandail taché et mouillé. « Attends, je vais aller te chercher de quoi te changer. » Il avait encore la tête qui tournait, encore plus en montant les escaliers menant à sa chambre, mais il arriva à se traîner jusqu’à ses tiroirs et à en sortir un t-shirt trop grand pour Sacha, mais c’est tout ce qu’il avait à offrir. En revenant, il le lui tendit. « Ramène-moi ton chandail, on va le passer à la machine tout de suite. » Assura-t-il.

Il a sans doute raison, je devrais surement en parler à quelqu'un d'autre, me confier. Sans doute que ça me ferait du bien. Mais ça me fait aussi peur d'en parler a quelqu'un d'autre. « Oui tu as raison, mais en parler à quelqu'un reviendrait à lui donner une chance de me le rappeler même pars inadvertance ou même à les inquiéter inutilement. » Oui ça serait inutile de les inquiéter alors pour quelques choses s'étant produit il y a plusieurs mois de cela et même dans les fait il ne c'est rien passé, Lennox est arriver a temps. Peut être que je minimise trop les choses que je ne leur donne pas l'importance que je devrais et que c'est pour ça que ça me revient en plein visage. Je sais pas, mais je ne demande qu'une chose oubliée. Je suis tout de même contente de pouvoir me confier à lui, de pouvoir tout lui dire, il m'aide comme il peut et c'est déjà énorme. Des cours d'auto défense, jamais je n'y aurais pensée toute seule. Et pourtant l'idée m'a l'air vraiment bonne, mais pas vraiment le temps d'y penser plus que ça que le café brûle mon dos. Dans la panique j'éteins la machine et me confonds en excuse à moitié perturbée. Je suis complàtement à l'ouest. Pas grave serte, mais encore une preuve de ma maladresse j'essaie de l'aider et voilà comment ça finit. Je suis irrécupérable. « Non non ça va, merci. » Dis-je en regardant le torchon par terre qui s'imbibe de café. « Je sais pas ce qui m'arrive je dois être un peu fatiguée. » Ca n'est pas étonnant après mon cauchemar je n'ai pas réussi à me rendormir. Je relève les yeux vers Lennox pour le voir s'éloigner, il a dit qu'il allait me chercher de quoi me changer. Je passe la main dans mes cheveux, je ressent la fatigue que me tombe dessus d'un  coup. Je relève la tête quand Lennox arrive, je lui fais un petit sourire en le remerciant quand il me tend le T-shirt. « Je vais aller me changer... Dans la salle de bain je reviens, merci encore. » Je monte à l'étage et me retrouve dans la salle de bain je retire mon haut taché avant s'enfiler le T-shirt de Lennox, j'en profite pour me rincer le visage. Une fois que je relève mon visage et croise mon reflet dans le miroir la scène me rappelle quelque chose. Cette fois-ci j'ai l'air fatigué, mais il n'y a plus cette peur dans mes yeux, ni les coulure de maquillage sur mes joues. et je n'ai pas non plus le teint de cadavre de ce jour-là. Je vais mieux, j'ai des personnes qui sont là pour moi maintenant. Il y a Lennox Tiffany, il y a aussi Woody et Ally. Et même s'il y a cette autre fille qui me pourrit la vie en plus de ces cauchemar j'ai envie de croire que je pars sur de bonne et nouvelle base. Je regarde mes poignets pas de bleu, les traces physiques laisser par mon agression ont disparues depuis longtemps seule les traces psychologiques sont encore là. Je respire un bon coup et je descends les escaliers. Et retrouve Lennox en bas mon haut sale en main. « Tu as raison il faut que je fasse quelque chose pour arrêter d'avoir peur, je suis pas encore prête à en parler a quelqu'un d'autre pour le moment, mais les cours d'auto-défence sont un bon départ. » Je m'approche de lui et le sert dans une étreinte, j'ai envie de le remercier de l'aide qui m'apporte. « Je sais pas comment je ferais sans toi. » Je me recule d'un pas et le regarde. « Et si tu penses que Lou peut t'apporter le bonheur même je la déteste je veux bien faire un effort. Et quoique qu'il arrive on sera là l'un pour l'autre. » Je lui souris, en paix avec moi-même en cet instant.

Sacha marquait un point, mais encore, même si Lennox n’était pas psychologue, il avait assez longuement vécu avec la souffrance pour connaître quelques sorties de secours, quelques mécanismes de défense. « Parfois, en parler ouvertement permet de faire en sorte que lorsqu’on s’en rappelle, après, ça fait moins mal. Parce qu’on a su mettre des mots dessus. » Lennox n’avait pas réussi à verbaliser toutes ses souffrances, alors celles-ci étaient encore bien recroquevillées au fin fond de lui-même, mais certaines s’étaient envolées avec ses paroles. Bon, envolées, sans doute pas. Les souffrances existaient encore en lui, mais plus discrètes, moins sournoises. « Pour ce qui est d’inquiéter les gens … c’est inévitable, à un moment ou à un autre. C’est leur problème, pas le tien. » Lennox haussa les épaules. Il se rendait compte que c’était plus facile de parler pour les autres que pour soi-même, parce qu’en réalité, il détestait que les gens s’inquiètent pour lui. Après ses tentatives de suicide, ses parents par exemple, l’appelaient à tous les jours pour prendre de ses nouvelles. S’assurer qu’il ne venait pas de se passer la corde au cou, peut-être. Ou alors l’obliger à enlever l’embouchure du fusil de sa gueule pour pouvoir leur répondre. À un certain moment, Lennox en avait marre et s’éloignait de ces personnes qui s’en faisaient trop, alors qu’elles ne voulaient que l’aider. Alors il comprenait très bien Sacha de ne pas vouloir en parler, mais il avait aussi peur d’être le seul sur qui elle pouvait reposer. Il n’était pas une bouée de sauvetage. Ils couleraient ensemble.

Leur conversation fut écourtée par le petit incident de Sacha avec le café. Lennox s’empressa de nettoyer, de s’assurer que Sacha ne s’était pas brûlée, et il alla ensuite lui chercher un vêtement propre. Il le tendit à la brunette qui alla à la salle de bain pour se changer, pendant que le notaire continuait de nettoyer le liquide qui s’était infiltré entre quelques craques du comptoir. Il leur servit également deux tasses de café, car bien que la cafetière ait débordée, elle était encore bien pleine. Lennox leva la tête vers Sacha quand elle revint, redescendant les escaliers. Il sourit en la voyant avec son chandail. C’était un sentiment étrange que de voir une autre femme que Lou porter ses vêtements. « Ah c’est parfaitement à ta taille, super. » Plaisanta-t-il, avec un petit rire. Il allait mieux aussi, Lennox, mieux qu’une heure plus tôt. Peut-être était-ce les quelques traces restantes d’alcool qui lui permettaient un tel humour mais, dans tous les cas, ses traits étaient détendus. Sacha le rejoignit et, comme si elle avait eu un moment de réflexion personnel à la salle de bain, lui avoua qu’il avait raison pour sa peur. Elle devait apprendre à la contrôler. « Un très bon départ, oui. » C’était mieux que rien, en tout cas. La brunette s’approcha finalement du trentenaire et l’étreignit, le remerciant d’être là pour elle. « Et moi, hein ? C’est toi qui m’as sauvé, aujourd’hui, je te signale. » Des super-héros l’un pour l’autre, voilà ce qu’ils étaient. Toujours prêt à se sortir de la merde, toujours prêt à se tendre la main. Les paroles de Sacha le touchèrent quand elle dit qu’elle ferait un effort pour Lou, malgré qu’elle ne la porte pas dans son cœur. « Et donne-lui sa chance … Si je l’aime, c’est parce qu’elle a un tas de qualités à aimer. » Il attrapa la main de Sacha un moment, pour sceller ses prochains dires. « Tu pourras toujours compter sur moi. » Il lâcha sa main, avant d’attraper les deux tasses de café préparées comme chacun les aimaient respectivement. « Un café pour te réveiller ? Ou tu préfères rentrer chez toi ? Ou faire une sieste ici, si tu veux … » Trois options qui s’offraient à la jeune femme, à elle de choisir.

Il a raison je le sais, je ne sais pas pourquoi je continue à chercher une raison de me taire, une raison de garder ça pour moi, pour nous. La peur de partager ça avec quelqu'un d'autre, ça ne serait plus leur secret à eux, j'ai l'impression que si j'en parle avec quelqu'un d'autre ça va nous éloigner l'un de l'autre, il compte tellement pour moi. « Sans doute. » Trop de non-dit trop de poids a supporté. Mais pas le temps de continuer le débat encore le café qui dégouline, moi qui ne réagit pas et Lennox qui va me chercher un T-shirt je suis perdu. Mais je crois que le petit moment de solitude qui m'a permis de réfléchir à tant de chose, a là où j'en suis en ce moment m'a aidé. La preuve je redescent plus confiante, en moi et à la possibilité d'aller mieux. Je vais y arriver, je vais arrêter de pleurer sur mon sort et bouger. Je souris même à la blague de Lennox sur le T-shirt, j'aurais bien répondu quelque chose mais j'avais quelque chose à lui dire, quelque chose d'amplement plus important d'après moi. Et sa réponse me fait tellement plaisir me rend fière, un bon départ oui je vais y arriver je vais évoluer, et je vais aussi savoir me défendre. Me défendre contre mes démons personnels aussi. Oui je peux aussi être fière de moi, moi aussi je l'ai sauvé. « On est des héros, et les héros gagnent toujours à la fin. » Et j'ai même réussi à lui dire que j'allais faire un effort pour accepter Lou, je dis pas que je vais y arriver ça va même être difficile, mais je veux y croire, je veux croire que je suis capable de faire des efforts pour lui. «Je vais essayer oui. » Le contacte de sa main sur la mienne est rassurant et ses paroles le sont encore plus. L'entendre dire comme ça rend les choses tangibles réelles, ce n'est pas seulement un film que je me fais dans ma tête toute seule et que je m'imagine, je compte pour lui et lui pour moi. « Oui. » J'ai le sourire, je pars sur de bonne base sur ce nouveau départ. Je suis fatigué j'ai mal au crâne, mais mon coeur est empli de joie de savoir que j'ai quelqu'un sur qui conter. « Oh oui un café parfait. » Je remarque les tasses seulement quand il me tend la mienne. « Merci. » Car même si moi je me sens mieu qu'en est-il de lui comment puis-je être sûr qu'il va mieux, je m'inquiète toujours pour lui il allait si mal tout a l'heure et même je n'ai pas envie de rentrer, pas maintenant.