You saw nothing ! feat Maxwell

Je ne vois pas pourquoi je continue de venir, j'ai pas d'amis et les cours m'intéressent pas. Je préférerais encore aller lire dans mon coin au calme là où personne ne peut me déranger et où je peux rester seule avec mes pensées. J'ai tellement de problèmes, tellement de choses que je dois essayer de comprendre. Je sais toujours pas ce que je dois penser de ce que mon père m'a annoncé. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Quand l'heure de la récrée sonne comme à mon habitude je prends un livre à lire sous mon arbre. Il est vrai qu'une fois je me suis fait piqué par une guêpe sous cet arbre et j'ai fait une réaction allergique, mais grâce a ça j'ai pu rencontrer Teddy le docteur. Mais on m'a dit qu'il était retourné chez lui en Angleterre, je suis triste de ne plus pouvoir le revoir, c'est à lui que je venais parler pour essayer de comprendre le bordel de ma vie. Maintenant j'ai plus personne a qui en parler. Je soupirs en sortant de la classe. Je ne veux vraiment pas y retourner après la récréation. Je me dirige vers mon arbre comme d'habitude avant de vérifier que personne me regarde et je vais vers l'arrière de la cour dans un coin caché par l'angle du bâtiment. Je sais que j'ai promis que je ne fuguerais plus, mais si je suis allée à l'école avant, c'est pas Adilyn qui aurait des problèmes mais l'école non ? Je regarde le grillage. Je vais vraiment réussir à escalader ça ? Je prends une grande respiration et monte sur le petit muret et m'accroche ai grillage quand j'entends des bruits de pas derrière moi je me retourne pour voir qui c'est en croisant les doigts dans l'espoir que ce ne soit pas un maitre ou une maitresse qui me surprenne.

Aujourd'hui, tu avais le droit de passer à l'école primaire de Bowen afin d'en faire la visite. Puisque tu allais bientôt prendre tes fonction, il fallait bien que tu regardes comment ça marchait. Alors tu t'étais installé au fond de la classe tout le long de la matinée, pensant que bientôt ce serait toi devant eux. Toi qui raconterait tes cours, qui essayerais de rendre ça ludique pour que les enfants s'y intéressent vraiment. Le moment de la pause arrivait, et les enfants se précipitaient dehors. Toi tu avais l'embarras du choix, tu ne savais pas ce que tu voulais faire mais tu n'allais pas rester enfermé à l'intérieur. Au contraire, c'était l'occasion de te rapprocher un peu plus des enfants. Tu passais donc doucement de tête en tête pour voir ce que chacun décidait de faire. Quand une petite fille attirait ton regard, elle ne t'avait pas vu l'observer mais une fois qu'elle eu fini de faire le guet, elle se faufila à l'arrière de l'école. Ce qui la rendait invisible aux yeux de tous, sauf pour toi, puisque tu l'avais vu se faufiler. Sans plus attendre, tu prenais le même chemin qu'elle. Jusqu'à la voir debout sur le muret, prête à grimper le grillage. Ça n'allait pas se passer ainsi. « Mademoiselle, où pensez-vous aller ? » demandais-tu en croisant les bras contre ton torse. Tu fronçais les sourcils, ne la quittant pas de regard et attendant que celle-ci redescende aussi vite qu'elle n'était monté. Tu ne comprenais pas pourquoi elle essayait de fuir l'école, mais au moins tu avais un aperçu de ce qui pouvait arriver. Tu savais que tu devrais l'avoir à l’œil une fois ton poste pris.

Je regarde le nouvel arrivant un grand monsieur qui commence par me demander ce que je compte faire. Pfff en quoi ça le regarde ? J'ai encore le droit de faire ce que je veux sans avoir à faire mes comptes à des inconnus. « Euh, nulle part... » Ben quoi c'est vrai je ne sais pas vraiment où j'allais, peut être au stade, quoique la dame de la dernière fois m'a dit que c'était dangereux et que l'on pouvait se prendre a ballon. Je fais la grimace en repensant a ça toujours accrocher au grillage. « Je regarde le paysage ! » Je me tourne pour voir ce qu'il y a en face de moi. Bon mauvais arguments, il y a une petite ruelle avec un vieux bâtiment en béton et une benne a ordure. Bon je suis définitivement grillée. Je saute du petit muret et me réceptionne sur mes deux pieds. Rien de vraiment compliqué j'ai toujour été douée à la gym, notamment à la poutre. Et donc descendre de ce petit muret est beaucoup plus simple que de descendre d'une poutre. Je regarde le monsieur en attente donc son sermon. Quand son visage me dit quelque chose. « Oh, mais vous êtes le monsieur qui était dans le fond de la classe ce matin ! » Je crois que la maîtresse a dit quelque chose à son sujet au début de la classe mais j'ai pas écouté je préfèrais regarder par la fenêtre. Qui peut-il bien être ?

Elle ne faisait rien qu'admirer le paysage. Pourquoi disait-elle ça ? Elle pensait que ce petit mensonge allait passer ? Surtout que tu l'avais vu se poser contre l'arbre pour lire puis ranger son livre à toute vitesse pour fuir. Elle n'était pas là pour, d'autant plus que le paysage n'était pas tellement agréable à regarder. Lorsqu'elle comprit qu'elle ne ferait pas le poids, elle sauta du muret pour te faire face. « Mentir c'est mal Mlle. » affirmais-tu sans ciller. Tu voulais lui faire comprendre que ce n'était pas toi qu'il fallait baratiner. Tu n'étais pas idiot. Et tu ne devais pas te laisser faire pas tes élèves, sinon tu n'avais aucune chance de pouvoir obtenir le respect qui t'était dû.  « Tu n'as aucun droit d'être là normalement » C'était trop strict. Tu n'aimais pas la façon dont tu disais les choses. Tu ne voulais pas non plus être le méchant flic. Si elle tentait de fuir l'école, c'était qu'elle avait une raison et tu étais bien curieux de la connaître. Assez pour tenter quelque chose. « Il y a deux manières de régler ça, soit tu me dis toute la vérité, soit je t'emmène dans le bureau du proviseur. » Et en guise de réponse à ta question, elle semblait se souvenir qu'elle connaissait ton visage. En même temps tu avais quand même passé trois assis dans le fond de sa classe, bien qu'elle n'avait pas trop l'air de s'en souvenir. Sûrement une tête en l'air. « Oui, je serais bientôt professeur ici ! » Puisqu'elle semblait l'avoir oublié, tu comptais bien l'aider à rafraîchir sa mémoire. Après tout ce n'était peut-être pas ton rôle aujourd'hui, mais tu le prenais déjà très à cœur.

Il me fait une réflexion comme quoi mentir c'est mal, pfff. Il y en a que ça n'a pas déranger mentir, ils m'ont quand même menti pendant neuf ans. En plus pas sur un petit truc comme ça, mais plutot sur l'identité de mon père. « Faut dire ça à mes parents ils sont expert ...  » Dis-je, je sais que je suis pas sensé répondre aux adultes, mais franchement je m'en fiche. « Enfin si vous les retrouvez. » J'ai un sourire mauvais en disant cette phrase, j'ai même envie de rire tellement c'est triste. Car si je le fais pas je risque de pleurer. Ensuite, il me dit que je n'ai aucun droit d'être là. « Je e le savais pas c'est écrit nulle part. » Ben quoi c'est vrai je l'ai pas vu écrit. Mais ce qu'il dit après me fait me clamer un peu dans mes paroles, j'ai pas vraiment envie de retourner voir le directeur, il me fait peur. Même s'il est assez indulgent en vue de la situation. Je détourne les yeux je sais pas ce que je peux lui dire. Car clairement je n'ai rien envie de lui dire. Ensuite, je me souviens qu'il était au fond de la classe ce matin. Et au lieu de lui répondre tout de suite je fais cette remarque. Il va devenir enseignant à l'école. Dite moi qu'il ne deviendra pas le mieux, car vu comment je lui ai parlé il ne va pas me saké. Bon on ne va pas empirer mon cas. « Bon d'accords je vais vous dire... » Je regarde le sol mal à l'aise et triture mes mains ne sachant pas quoi faire. « Hé bien... je pense que j'ai des problèmes beaucoup plus graves que louper quelques heures de classe... » Je sens son regard se poser sur moi, je sens bien que ça ne lui suffit pas. Et de toute manière il sera au courant après, tout le monde est courant de toute manière. « Comme par exemple retrouver ma mère qui fait une overdose dans le salon... » Normalement après ça il va me laisser tranquille, mais c'est foutu pour sécher aujourd'hui je vais devoir retourner en classe et sentir son regard sur mon dos toute la journée. Je lève les yeux vers lui pour voir sa réaction.

Si on t'avait dit un jour qu'une petite fille de dix te moucherait, tu ne l'aurais pas cru. Tout d'abord parce que tu restais convaincu que le respect était une valeur importante en Australie. C'était un pays fascinant pour les coutumes qu'ils voulaient dégager. Comme l'égalité des sexes, mais sans pour autant permettre aux personnes du même sexe de pouvoir consommer un mariage. Mais pourtant elle prit la parole comme si c'était normal. « Je n'aime pas beaucoup vos sous-entendus jeune fille. » Tu étais encore un peu déboussolé par tout ça. Elle semblait avoir une certaine rancune envers ses parents. Malheureusement tu ne connaissais pas encore tous les élèves, tu n'avais pas eu le temps de lire les dossiers de chacun. Tu sentais que tu en aurais bien eu besoin. « Pourtant c'est dans le règlement, et il vous l'ait précisé chaque année » Tu ne savais même pas pourquoi tu t'embêtait à lui dire, elle devait très bien le savoir. Elle voulait juste jouer l'idiote, passer pour celle qui ne sait rien, qui ne fait rien de mal. C'était la meilleure méthode pour prendre un juron et s'en aller penaud dans la cour de récré. Mais tu n'étais pas non plus idiot à ce point. Elle semblait être tout le contraire de ce pour quoi elle se faisait passer. Ce qui te donnait l'impression qu'elle te narguait, qu'elle tentait d'avoir le contrôle sur toi. Tu décroisais les bras en écoutant son histoire. Cette petite avait-elle vraiment vu sa mère faire une overdose ? « Je.. Je suis désolé pour toi, ça doit être quelque chose de très difficile à vivre. Mais si tu sèches l'école, que tu te fais attraper par la police sais-tu ce qui va t'arriver ? » Tu t'étais mis à sa hauteur pour la regarder dans les yeux. Elle ne semblait pas comprendre tous les dangers qu'il pouvait exister pour une enfant de dix ans. Peut-être que Bowen semblait être une ville calme mais elle n'était pas non plus à l'abri de tout. Et puis il devait bien y avoir une raison à tout ça, tu ne la lâcherais pas tant que tu n'aurais pas eu le fin mot de l'histoire.

Qu'il aime ou non mes sous-entendus je ne fais qu'énoncer des vérités, les choses sous comme elles sont et malhereusement je ne peux rien n'y change. L'idée de savoir que pendant neuf années ma vie n'a été qu'un mensonge, j'ai du mal à m'en remettre, mais encore s'il n'y avait que ça. Mais depuis quelque mois les choses sont de pire en pire. Et je ne sais pas ce qu'il peut arriver de pire encore, mais même quand je crois que ça ne peut pas être pire, ça me tombe dessus donc je n'espère plus, je me demande juste qu'elle sera la prochaine chose qui me tombera dessus. Et dans combien de temps ça arrivera. « Je n'aime pas non plus ce qui m'arrive » Je sais que je ne fais qu'aggraver mon cas, je n'ai jamais parlé comme ça à un adulte, j'ai tendance à me taire et me laisser faire. Je subis seulement. Mais j'en ai assez de subir. J'ai envie de faire comprendre à la terre entière que j'en ai marre que je veux juste être tranquille et qu'on arrête tout ça. « Hé bien je ne m'en souviens plus. » Je me mords la lèvre, il est vrais que je suis en colère contre tout le monde, mais il faut vraiment que je me taise, où il va vraiment m'envoyer chez le directeur. Adilyn va me tomber dessus si elle sait ça. Je pensais qu'après lui avoir dis pour ma mère j'aurais réussi à me débarrasser de ses questions et qu'il me laisserait maintenant partir avec un simple avertissement, mais je me suis trompée. Et qu'est-ce que la police me voudrait, je comprends pas. « Mais, mais j'ai rien fait mal, je suis pas une criminel. » Je ne suis pas comme mon père. Même si je n'ai pas eu le fin mot de l'histoire, si tu tues quelqu'un tu es un criminel non ? « La seule chose qu'on peut me reprocher c'est de ne pas être allé en classe, j'ai fais de mal a personne, moi, pourquoi la police voudrait m'arrêter ?  » Je demande presque paniquée, je ferais pas de mal à une mouche, il est vrai que je lance des regards mauvais aux autres, mais c'est juste pour qu'ils me laissent tranquille. Et oui j'ai cassé un des vase d'Adilyn l'autre jour, mais j'étais triste et en colère contre maman, je le suis toujours d'ailleurs.

Dans ta tête, tu avais bien envie de rire face à cette situation, mais tu devais garder ton sérieux. Elle continuait de te répondre et de jouer l'innocente, mais elle le jouait tellement mal que ça te faisait rire. Bien que tu ne le montrais pas une seule seconde pour le moment. Ce n'était pas encore l'instant de faire copain-copain avec elle. « Et moi je sais que tu n'es pas si idiote que ça. Ça se voit dans tes yeux, tu es une provocatrice jeune fille ! » Tu avais souri, ça ne servait à rien d'être méchant ou sévère avec elle. Ce n'était pas la force qui l'emportait toujours mais l'amour. C'était peut-être une vision un peu idyllique mais tu ne voulais pas être une mauvaise personne. Sa vie semblait assez chaotique comme ça pour que tu en rajoutes une couche. Tu voulais bien passer l'éponge à condition qu'elle ne se moque pas de toi parce que là alors, tu serais son pire cauchemar. « Sécher l'école c'est un crime. Une petite fille de dix ans qui traine dans les rues au lieu d'être à l'école, c'est une infraction et la police peut t'arrêter pour ça, mais c'est ta famille qui aura de gros soucis. Est-ce que tu veux ? » demandais-tu doucement. Elle ne semblait pas ravie de tes propos, mais elle ignorait peut-être qu'il y avait des lois sur ça. Et qu'elle ne pouvait pas passer au travers sans risquer d'être attrapée ou punie. Surtout qu'elle semblait avoir une vie assez difficile comme ça pour y ajouter des problèmes avec la justice. « Qu'est-ce qui ne te plait pas dans l'école ? » Au fond c'était la question qui t'intéressait le plus. Qu'est-ce qui pouvait bien la pousser à fuir un lieu comme l'école ?

Si la situation avait été différents j'aurais bien ris, jamais on n'avait dit de moi que j'étais provocatrice, plutôt le contraire, timide, réservée, refermée sur moi, mais pas provocatrice. Qu'est-ce qui m'arrive pour que je devienne comme ça, enfin si je sais, ma vie par en vrille plus que d'habitude. Mais là je suis trop perdue pour rire pour ce genre de choses. Mais je suis vraiment choquée parce qu'il me dit, le fait que je sèche les cours et quitte l'école au beau milieu de la journée risque de créer des problèmes à mes parents, fin mes parents je m'en fiche qu'ils aient des problèmes, mais c'est pour Adilyn, je veux pas lui créer de problème. « Mais je comprends pas pourquoi ça leur créerait de problème c'est l'école qu'aura pas su me surveiller ! » Ok, je comprends que c'est pas une chose à dire à un futur enseignant de la dite école, mais je vois pas pourquoi ça créerait des problèmes à Adilyn alors qu'elle est la moins fautive dans cette histoire. « Alors il faut en parler a personne je veux pas qu'Adilyn ai des problèmes par ma faute sinon ils vont me renvoyer aux foyers. » Un cauchemar j'ai passé un mois là-bas c'était largement suffisant, avec tous ces enfants qui crient, parle et rigole fort, pire que l'école. A sa question la réponse me vient naturellement. « Les autres, ils sont idiots ils font du bruit, tout le temps. On peut pas être au calme. » Je croise les bras et regarde le sol bougonne. Ce que je veux pas dire c'est que certain se moque de moi en parlant de ma mère, c'est un secret pour personne qu'elle à des problèmes d'alcool, ça me rend différente donc c'est facile de se moquer de moi. Mais je vois pas l'intérêt d'en parler aux adultes ça serait rajouter une raison pour qu'ils aient pitié de moi et leur regard est déjà suffisamment agaçant comme ça. Je veux juste qu'on me laisse tranquille.

Elle ne semblait pas comprendre l'importance de ses actes et c'était bien ça le problème. L'école serait responsable oui, mais elle ne serait pas la seule mise en cause. Les personnes s'occupant d'elle aussi seront jugés responsables. Une idée qui semblait la faire paniquer. « Parce que tu es petite, tu n'es pas en âge d'être punie par la loi, alors c'est le parent ou les responsables légaux qui sont jugés responsables et coupables. Le système n'est pas super pour ça. » La loi était absurde. C'était pas aux parents de payer pour les enfants et pourtant c'était ainsi, elle était mineure, on la considérait comme incapable d'avoir un vrai recul sur ses actes. « Je te promets de ne rien dire si tu ne cherches plus à escalader le grillage. Tu me fais la promesse ? » demandais-tu un fin sourire sur les lèvres. Tu appréciais beaucoup cette petite, tu avais presque l'impression de te revoir toi enfant, à travers ses yeux. Bien que vos situations sont complètements différentes. A défaut d'avoir de l'argent, tu avais eu une famille aimante, ce qui semblait cruellement lui manquer. « Tu sais que tu peux rester dans la classe le temps des pauses, si tu souhaites lire au calme ? » Elle pouvait même se poser dans la petite bibliothèque. Après c'est vrai que les temps de classe, les enfants étaient assez agités. Là tu ne pouvais pas y faire grand-chose, mais si tu pouvais l'aider à trouver des solutions pour se sentir mieux, tu serais prêt à tout. « Et il ne faut pas prêter attention aux regards des autres. A cet âge les enfants sont bêtes, ils se croient forts parce qu'ils n'ont pas de problèmes mais c'est qu'une façade. Toi aussi tu peux trouver un point sensible et les atteindre. » C'était ton expérience qui parlait. On s'était souvent moqué de toi à l'école parce que tu n'avais pas les moyens, parce que tu ne partais pas en vacances, parce que tu n'avais pas les dernières baskets à la mode. Au fond les moqueries avaient été difficiles à vivre, jusqu'au jour où tu avais fait en sorte qu'elle ne t'atteigne pas. Comme si elle ne parvenait pas à tes oreilles. Comme si ceux qui se moquaient de toi n'existaient plus et comme ils n'étaient que des fantômes, ils avaient fini par taire leurs murmures.

Je penche la tête en réfléchissant à ce qu'il vient de me dire, responsable de mes actes, les autres responsables de ce que je fais. N'importe quoi je suis la seule maître de mes actions. Si je veux fuguer c'est moi qui en ai fait le choix pas Adilyn. C'est injuste. Mais ce qu'il m'inquiète le plus c'est qu'il puisse tout raconter a quelqu'un et qu'Adilyn ai des problèmes à cause de moi. Mais heureusement il promet de ne rien dire si je ne tente plus d'escalader ce foutu grillage. J'hoche vivement de la tête. « Je vous le promets, croix de bois croix de faire si je mens je vais en enfer ! » Je le regarde dans les yeux, je prends les promesses au sérieux et quand j'en fais une je fais de mon possible pour ne pas la briser, car la briser voudrait dire recevoir plein de malheur et franchement j'en ai déjà suffisamment. Quand il me dit que je peux rester dans la classe pendant les pauses je fais la moue.« Mais j'aime pas être enfermé à l'intérieur je suis mieux dehors et même le reste du temps ils seront toujours là. Leur rire m'est insupportable. » Pas faire attention, c'est facile à dire, mais qu'il se mette à ma place un instant. Trouver un point sensible, c'est tout aussi facile à dire. Moi j'en ai tellement comment pourrais-je trouver celui des autres. « Je veux pas leur faire du mal je veux juste les oublier eux et mes problème Je veux juste oublier tout ce qui ce passe dans ma vie depuis bientôt deux ans. J'en ai marre, de tout ça. Je veux revoir ma maman, mais elle a disparu, j'ai deux pères, mais ce sont tous les deux des incapables la seule chose de bien c'est Adilyn, mais aucune chance qu'elle veuille me garder je ne lui apporte que des problèmes. » J'ouvre grand les yeux je touche mes joues les larmes ont commencé à couler. Je regarde le vide avant de mettre ma main devant ma bouche. Pourquoi je lui ai dit tout ça je ne veux pas qu'il sache tout ça je ne veux pas qu'il est pitié  de moi comme les autres adultes. Moi qui, il a peine deux minutes rechignais à lui dire que j'avais vu ma mère faire un overdose je lui déballe mon sac d'un coup d'un seul. J'ai juste envie de fuir et de faire comme si je n'avais rien dit. Je commence d'ailleurs à me retourner dans cette optique malgré tout je reste hésitante, car je peux pas le laisser répéter ça à qui que ce soit.

Elle s'était mise à te faire une promesse, comme tu avais pu en faire toi aussi quand tu  n'étais pas plus haut qu'elle. Tu n'avais pas pu t'empêcher de rire en la voyant faire ça. Tu avais même l'impression de replonger en enfance toi aussi. Mais il ne te fallait pas grand chose pour te prendre pour un enfant, tu refusais de grandir parfois. Tu serais prêt à jouer à chat avec elle, comme si tu avais dix ans. « L'enfer n'existe pas ! » Tu la reprenais en souriant. L'enfer c'était les  autres si tu en croyais Sartre. Dans son cas, il avait raison. Les autres passaient son temps à lui tourner autour, à lui faire des blagues sur sa famille d'après ce qu'elle te racontait. « La prochaine fois qu'ils riront, ferme les yeux, imagine la plage, le bruit des vagues et les rires vont se faire de plus en plus petits jusqu'au moment où tu ne les entendras plus. » C'était ton secret et ça marchait encore aujourd'hui. Quand une fille te parlait sans cesse, tu souriais, hochant la tête, mais en réalité, tu étais loin sur ta plage, à regarder les vagues qui s'écrasaient. « Moi ce que je vois c'est une petite fille qui se prend trop la tête. Profites de ta tutrice tant que tu le peux, ne te poses pas toutes ces questions, tu n'auras pas de réponses, juste des doutes. » L'histoire de la petite fille te brisait le cœur. Elle avait dix ans et elle était au milieu de drame dont elle n'avait aucun contrôle. C'était sûrement difficile à gérer pour elle, surtout qu'elle avait l'air de beaucoup trop y penser. Ce qui te semblait normal, mais injuste. Elle ne méritait pas d'avoir une enfance aussi chaotique, tu ne trouvais pas ça acceptable. « Je peux te faire une promesse, tant que je serais ici, j'aurais toujours un œil sur toi, personne ne viendra t'embêter et si c'est le cas, je veux que tu me le dises ! » Cette petite fille serait ta première protégée. Après tout, tu serais bientôt son professeur, tu voulais qu'elle puisse se sentir bien, qu'elle puisse avoir confiance en toi. Tant que vous seriez à l'école, tu ferais tout pour lui venir en aide, pour lui alléger la vie. « D'accord ? » demandais-tu en ne quittant pas son regard. Tu attendais un signe, un mot, un sourire, après quoi tu te relevais en reprenant la parole. « Allez, en classe, l'heure de retourner c'est, petit scarabée ! » Tu t'étais mis à rire, te prenant pour Yoda, même si ce n'était sûrement pas cette petite fille qui pourrait comprendre la référence. Sûrement trop jeune jeune pour avoir vu Star Wars.

Qu'est-ce qu'il en sait que l'enfer n'existe pas ? Je veux croire qu'il y a un lieu ou les méchant sont punit c'est tout, l'enfer existe j'en suis convaincu. Imaginer ça ? C'est facile à dire mais il croit que c'est aussi facile que ça à faire ? « Mais c'est pas si facile que ça je suis sûr. » Dis-je en bougonnant un peu. Profiter d'Adilyn tant que je le peux, c'est trop difficile pour moi, je peux pas faire comme si de rien était et que ma vie est un bordel monstre. Impossible de faire comme rien ne ce passait. Et malgré toutes mes réticences il reste gentil avec moi, il me promet et si jamais on m'embête il veut que je le prévienne, un de plus qui a pitié de moi. Qui me pense incapable de me débrouiller seule, en même temps il n'a peut-être pas tord. Il attend mon accord je finis par hocher de la tête. « D'accord. » Quand enfin il me dit de retourner en classe je soupirs dépiter par l'idée devoir retourner là dedans et de perdre le semblant de calme que j'aurais eu en m'échappant. Et je ne vois pas pourquoi il rigole autant. « Je suis pas un scarabée. » Dis-je en retournant en classe.