her face is a map of the world ; ella

Il aurait pu parler de Gin tonic, de mojito, de café ou d'un simple verre d'eau, Ella ne se serait pas privée de ce fameux dernier verre, qui servait plutôt de prétexte pour ne pas se quitter aussi rapidement. Elle ne s'en cachait pas. Et lui non plus. Preuve étant qu'ils étaient encore sur la même longueur d'ondes, même après tant d'années sans se voir. Tant d'années où ils avaient grandi et évolué, où ils étaient devenus deux parfaits adultes qui assumaient leurs actes. Qui assumaient cette dernière partie de soirée dans l'hôtel où logeait Henri. Après avoir observé son lieu de vie, elle avait pris place sur le bord du lit, constatant, amusée, qu'il était bien vide, ce lit. N'y avait-il donc pas une Madame Dickerson dans le coin ? Ses yeux rivés sur lui, elle esquissa un sourire en entendant sa réponse. "Je suppose que ton complexe d'Oedipe a été réglé depuis bien longtemps, la seule Madame Dickerson ne joue donc pas dans la même cour que les autres." En gros, elle retenait l'idée que ce lit était vide. Sauf si Henri jouait aussi avec un éventuel Monsieur, mais là, c'était encore une autre histoire. Elle prit le verre qu'il lui tendit et le remercia. Elle attendit l'instant où il se posa sur cette chaise, en face d'elle, pour retrouver son regard, dans lequel elle voyait une lueur d'intérêt. Un intérêt qui complétait à merveille cette sensualité que l'on retrouvait dans les yeux marrons d'Ella. Elle le dévorait clairement du regard. Elle leva son verre à son tour et répondit : "Retrouvailles très inattendues, même..." Un sourire vint étendre ses lèvres quand elle ajouta : "...mais intéressantes." Elle trinqua avec lui, se penchant simplement pour que son verre vint taper contre le sien. Elle but une légère gorgée avant de raccrocher son regard sur lui. Elle ne pouvait se départir de ce sourire à la fois malicieux et charmeur. "ça fait quand même bizarre de te revoir après tant de temps, ça éveille pas mal de souvenirs." reprit-elle. "Nous nous sommes quand même bien éclatés, tous les deux, non ?" Même si cela ne s'était pas terminé de la meilleure façon, même s'il y avait eu un gros quiproquo entre eux, ils ne pouvaient pas oublier l'alchimie qui était présente entre eux. Et qui l'était toujours un peu. Comme quoi, Ella ferait peut-être mieux de ne pas employer le passé quand elle disait qu'ils s'étaient bien éclatés...

Je souris lorsqu’Ella plaisanta à propos d’un éventuel complexe d’Œdipe. J’aimais infiniment ma mère, mais j’étais bien trop indépendant pour laisser qui que ce soit régir ma vie, ma mère y comprit. Plusieurs milliers de kilomètres nous séparait, et si j’admettais qu’elle me manquait parfois, je pensais que c’était très bien comme ça. Le téléphone, par ailleurs, avalait la distance comme s’il n’en était rien. Quand j’avais le malheur de décrocher, elle pouvait resté des heures, pendue au bout de fil, cherchant à savoir ce qui constituait ma vie. J’étais plutôt discret sur ce point là, pas uniquement avec elle d’ailleurs. J’étalai rarement ma vie, à qui que ce soit. Peut-être parce que seul mon travail la composait actuellement et que cela ne regardait pas grand monde. Heureusement, hormis le travail, il subsistait quelques intermèdes agréables, comme celle de ce soir, en compagnie d’Ella. Nous trinquâmes à nos retrouvailles, qu’elle qualifiait d’intéressantes. Je ne pus que partager son point de vue.
— Oui, c’est vrai qu’on a eu de très bons moments ensemble…
La voir assise sur mon lit, la voir me sourire, en effet, ravivait des souvenirs et je trouvais doux d’y plonger à nouveau. Je la regardai, sans me cacher. Elle était belle, et encore, le mot était faible. Je devinai sa poitrine généreuse sous son haut, dont le décolleté pourtant ne dévoilait que peu. Ses jambes, aussi, étaient divines. J’étais presque sur de me souvenir de la douceur de sa peau. Je bus une gorgée de champagne, sans la quitter du regard, puis vins m’approcher d’elle. Je lui souris, sans rien dire. Puis d’un dos de la main, vins caresser sa joue avec douceur. Je me penchai alors, et effleurai ses lèvres, réclamant un baiser. Je m’agenouillai devant elle, me plaçai entre ses jambes, puis fit migrer ma bouche dans son cou.

Spoiler:

De bons moments ensemble. Et encore le mot était faible. Ella se rappelait de leurs caractères qui se confrontaient parfois, de leurs points de vue différents qui menaient à des débats houleux et des réconciliations enflammées sur l'oreiller. Elle n'avait pas duré longtemps, leur histoire, elle ne s'était pas bien terminée, mais il fallait avouer que, tant d'années après, c'était surtout les bons moments qui restaient dans l'esprit de la brune. Des bons moments qui se rappelaient à elle aujourd'hui, face à cette tentation qui émanait d'eux, ces sourires partagés et les regards d'Henri qui la troublaient. Qui la troublaient déjà à l'époque. Quand elle l'avait rencontré, elle était la jeune mère qui voyait son quotidien dicté par son bébé. En posant ses yeux sombres sur elle, il lui avait montré la jeune femme qu'il voyait en Ella. Une sensation grisante qu'elle retrouvait ce soir, alors qu'elle était là, face à lui, à soutenir son regard. Plus de dix ans après, il avait encore le don d'éveiller sa féminité. Il la faisait se sentir femme. Cette femme qui pouvait ressentir de l'attirance, de l'envie pour un homme. Et qui l'assumait pleinement. Alors quand il s'approcha d'elle, sans la quitter du regard, elle ne cilla pas, l'invitant totalement à faire ce qu'ils avaient tant envie de faire. Sa main sur sa joue l'électrisa, jouant à effleurer ses lèvres alors qu'il avait approché son visage du sien. Et quand il dévia vers son cou, elle murmura, en souriant : « J'ai comme l'impression qu'on a tous les deux très envie de se rappeler de ces bons moments, justement... » Elle avait penché la tête afin de lui laisser pleinement l'accès à son cou. Puis quand il se recula, sa main alla chercher le verre d'Henri qu'elle récupéra, le posant à terre avec le sien. Elle revint vers lui, plongeant de nouveau son regard dans le sien, ce sourire charmeur sur les lèvres. « Viens là... » souffla-t-elle alors que ses mains remontèrent le long de son torse, jusqu'à agripper le tissu de son t-shirt afin de l'entraîner quand elle se laissa tomber sur le lit. Elle l'accueillit contre elle, venant enfin déposer ses lèvres sur les siennes pour un baiser d'abord timide, vite enflammé. Glissant ses mains sous son t-shirt, elle s'affaira à le débarrasser de ce premier vêtement, un regard satisfait se posant sur lui. Fini le jeune homme de dix-neuf ans. Elle avait l'homme, le vrai, dans ses bras. Elle dessina du bout des doigts ses courbes masculines, l'une de ses mains descendant le long de son torse, se faufilant entre leurs deux corps collés l'un à l'autre, afin d'aller taquiner le bouton de son pantalon qu'elle détacha habilement, le regard taquin. Très vite, ses lèvres allèrent retrouver les siennes, lui réclamant un nouveau baiser. Tout montrait qu'elle ne le laisserait pas lui échapper ce soir...

Spoiler:

Je n’étais bien évidemment plus le même que lorsque j’avais vingt ans, c’était d’autant plus vrai depuis plusieurs mois, depuis ma décision de quitter New York pour tenter l’aventure en Australie, l’aventure, ou pour le moins la reconquête de mon petit frère. Non, je n’étais plus le même et Ella devait sans doute s’en rendre compte, pourtant, le désir que j’éprouvais pour elle demeurait inchangé. Mon ancienne amante n’avait pas tort lorsqu’elle affirmait que nous avions tout deux envie de nous remémorer les bons moments, et nous en avions vécu de sacrément agréable, et pas uniquement au lit d’ailleurs. C’était doux de retrouver un morceau de notre complicité passée. Un sourire heureux ne quittait pas mes lèvres, en il n’était pas là uniquement pour la perspective d’une nuit torride. J’étais vraiment heureux de revoir Ella. Malgré tout, je ne me fis pas prier quand elle me proposa d’approcher. Dès lors que nos lèvres se touchèrent et que nous commençâmes à nous déshabiller, le feu se ranima dans mon corps. Mon envie d’elle, dès que ses doigts se mirent à danser sur ma peau, se manifesta physiquement. La tension dans mon sexe tendait perceptiblement le tissu de mon pantalon et je fus content que ma partenaire prenne l’initiative de défaire mon bouton. J’intensifiai mon baiser, mêlai ma langue à la sienne tandis que d’une main, je m’aventurai sous son haut et passai la barrière de son soutien-gorge pour venir recueillir le galbe de son sein dans ma paume

Retrouver les lèvres et la peau d’Ella, c’était comme de revenir sur un chemin du passé. Le genre d’endroit qu’on n’avait plus fréquenté depuis longtemps mais dont on se souvenait de tous les détails. C’était agréable et rassurant et je me laissai guidé par l’envie de la jolie brune qui ne tarda pas à prendre les choses en main. Je me laissai totalement aller à elle, ma respiration se faisant plus saccadée à mesure qu’elle me prodiguait ses caresses. J’aimais sa douceur, aucun de ses gestes n’étaient brusque ou précipité, elle ne cherchait pas à précipiter l’instant, et c’était beau. D’ailleurs, elle était belle, divine, magnifique. Je ne la quittai pas du regard et ne tarda pas à lui retirer ses vêtements, à elle aussi. Je respectai son rythme, ne souhaitant pas que ce moment passe trop vite. Quand elle fut nue devant moi, je pris le temps de la regarder à nouveau, mon œil passant sur chaque partie de son corps qui m’était offerte tout à coup. Je levai une main pour caressant son visage, passai tendrement mon pouce sur ses lèvres en lui souriant, puis je me penchai pour l’embrasser. Mes mains allaient sur son corps, le redécouvrant avec bonheur, se délectant de son grain de peau, mes lèvres goutaient sa nuque, ses seins, son ventre.