« C'EST PAS COMME SI JE PASSAIS DE JOYEUSES FÊTES ♣ AIDAN »

C'était une soirée bien différente de toutes celles qu'Aidan et moi avions pu passer. Ce n'était pas seulement le réveillon du Nouvel An, quelque chose avait changé. En moi aussi. Je répondais à ses provocations avec un certain plaisir, rendant cette ambiguïté encore plus importante. En d'autres temps, je lui aurais dit, sur le ton de la plaisanterie, d'arrêter ses air de charmeur avec moi. Et pourtant, ce soir, je le laissais faire avec plaisir. Ça me plaisait, pour tout avouer. « Je donne trois concerts et demi par mois, c'est pas avec ça que je vais me payer un restaurant cinq étoiles ! Et pour le dessert, si tu me laisses faire... J'vais choisir la solution de facilité, c'est-à-dire te mettre toute nue sur la table avec de la crème fraîche et du chocolat aux endroits stratégiques... » Le rouge me monta aux joues mais je ne pus m'empêcher de sourire. « Ouais mais y'a que toi qui en profites alors, c'est pas juste... » Façon de dire que ça ne me dérangeait pas que ça arrive ? Peut-être...

En tout cas, j'avais bien l'intention de profiter de nos retrouvailles et de cette soirée. Et comme j'étais chez moi, je n'avais pas à me montrer raisonnable dans ce que je buvais. Même si je n'aimais pas perdre le contrôle. Mais ce soir, ça n'avait aucune importance, ça ne me dérangeait pas. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien que j'avais demandé à Aidan de nous resservir un peu. On n'allait quand même pas laisser ce champagne sans le boire, si ? Non, ça aurait été un crime que de ne pas boire ce délicieux alcool. Et l'un que l'autre, nous semblions nous réjouir de cette situation. « Hey ! Avec toi, c'est toujours moi qui finis à poil. Je te fais le strip-tease promis à minuit pile si tu te dénudes aussi. Comme ça, j'me sentirai moins seul. » J'ouvris la bouche pour répondre mais je n'eus pas le temps qu'Aidan poursuivit : « Marché conclu ? » . Je lui tendis la main et le regardai avec un sourire en coin. « Marché conclu... »

Je lui serrai la main avant de retourner m'occuper de mon canard, mais il fallut que je me change. J'étais sans doute en train de réaliser ce qui était en train de se passer entre lui et moi et je commençais à avoir chaud. Très chaud. Je partis donc dans ma chambre à la recherche de quelque chose de plus léger, que je pris sans doute inconsciemment un peu plus aguicheur. Est-ce que j'avais vraiment envie de plaire à Aidan ? En réalité oui, c'était un peu le cas... Je remis un peu d'ordre dans mes cheveux, me regardai dans le miroir avant de revenir dans la cuisine. Et encore une fois, Aidan ne put s'empêcher de me taquiner. « Han... Moi qui espérais que tu enfiles juste un tablier avec rien en dessous, en mode cuisinière sexy... Je suis déçu ! » J'esquissai un léger sourire et levai les yeux au ciel en poussant un soupir exagéré. « C'est pour minuit, ça, chéri... »

Il fallait que je retourne aux fourneaux pour terminer de préparer notre repas, qui n'allait pas tarder à être prêt. Encore une ou deux minutes de cuisson pour le canard et ça sera bon, nous pourrions passer à table. Je savais qu'Aidan était un grand gourmand et j'allais le réjouir avec le plat, du moins je l'espérais. Je lui demandai ensuite d'ouvrir la bouteille de vin, qui accompagnerait bien mieux notre repas que le champagne. « Besoin d'aide ? » Décidément, Aidan semblait bien décidé à me donner un coup de main jusqu'au bout. Il était quand même adorable... « Tu peux sortir les plats du four et les poser sur le plan de travail ? Je vais servir les assiettes » Ce que je fis assez rapidement. La sauce me prit à peine le temps de découper le magret et de servir. Tranches de magret, poire pochée au vin rouge et gratin dauphinois, avec une sauce à l'échalote. Le repas parfait. J'allais déposer le tout sur la table et m'assis, attendant que mon meilleur ami fasse de même.

« Bonn dégustation... » dis-je en lui faisant un clin d’œil. Si "bon appétit" était une phrase classique de mon boulot, celle-ci en faisait partie également. Nous pûmes alors commencer à manger et je guettai les réactions d'Aidan. « Ça te plaît ? » lui demandais-je, en me demandant s'il allait vraiment apprécier. Le canard n'était pas une viande forte en soi mais c'est vrai que je n'avais pas pensé qu'Aidan ne puisse pas aimer. Je pris mon verre de vin et le levai en le regardant dans les yeux « A cette soirée... »

« Ouais mais y'a que toi qui en profites alors, c'est pas juste... » L'attitude de Savannah me surprenait de moins en moins. En fait, je m'y habituais. Et ça devenait de plus en plus naturel. « Ça dépend. Si je suis doué, tu profiteras aussi... » soufflai-je à Savannah, sur le ton de l'invitation mais avec un sourire qui pouvait immiscer le doute dans la véracité de mes dires. Et aussitôt, j'enchaînai sur un marché tordu du même registre, proposant à Savannah de se dénuder avec moi à minuit. La main tendue, j'attendais sa réponse. « Marché conclu... » conclut-elle en me serrant la main avec un sourire en coin. Un petit rire nerveux s'échappa de mes lèvres. Le genre de rire que je lâche quand je ne sais plus quoi dire parce que je suis déstabilisé. Ouai, ce genre de rire-là.

Savannah s'éclipsa un moment pour passer une tenue plus légère pendant que je surveillai la cuisson du canard avec attention. Elle revint quelques minutes plus tard, moulée dans un débardeur qui mettait ses formes en valeur. Malgré tout, je ne pus m'empêcher de prendre un faux air déçu, lui expliquant que je m'attendais à la voir plus dénudée. Elle leva alors les yeux au ciel en poussant un long soupir : « C'est pour minuit, ça, chéri... » Je levai un sourcil, surpris par l'insistance que Savannah avait fait tomber sur le dernier mot. Alors que la jeune femme s'était déjà remise aux fourneaux, je passai une main dans le bas de son dos, au niveau de la chute paradisiaque de ses reins. « Arrête, tu m'excites... » lâchai-je d'une voix trop ridicule pour que ma remarque paraisse crédible. Quoi que...

Lorsque j'eus remplis les verres de vin, je revenais près de Savannah pour lui donner un coup de main. Elle m'indiqua quoi faire et je m'exécutai, restant toujours à proximité pour lui porter secours, au cas où. Lorsque nos assiettes furent pleines, nous nous installâmes autour de la table, prêts à déguster. « Bonne dégustation... » Je me mis à rire devant l'effort de Savannah. « J'admire la variante ! » Et aussitôt, nous nous mîmes à manger dans un silence religieux. C'est la voix de Savannah qui le rompit. « Ça te plaît ? » J'imitai une moue de dégoût avant de dire, sur un ton fade : « Bof... » Et là, j'étais certain que Savannah allait être au bord de l’infarctus alors j'ajoutai aussitôt : « J'déconne ! C'est toujours bon ce que tu prépares, de toute façon. » Et ça, c'était vrai.

Savannah leva son verre, plantant son regard dans le mien. « A cette soirée... » J'acquiesçai en surenchérissant, faisant tinter mon verre contre le sien. Je bus une gorgée de vin - une de plus, une de trop - et nous terminâmes le repas presque en même temps. Je le conclus par un : « C'était très bon. » avant de me lever pour débarrasser la table. Je me penchai sur la jeune femme pour lui murmurer : « Je m'occupe de débarrasser, va t'installer dans le sofa. J'te rejoins. » J'embrassai sa joue avant de faire des allers et retours entre la table et la cuisine pour ranger les plats dans le lave vaisselle.

Cette ambiguïté avec Aidan était de plus en plus forte et elle me dérangeait de moins en moins. Comme si c'était naturel entre nous. Pourtant, à bien y réfléchir, c'était la première fois que les choses allaient aussi loin et je ne pouvais pas nier que ça me faisait bizarre. Bizarre mais tellement agréable à la fois. Comme si notre complicité était encore plus renforcée maintenant. Et au rire qui s'échappa de ses lèvres, je devinai qu'il ne me pensait pas vraiment capable de le faire. Et pourtant... Mais nous n'étions pas encore là...

A croire que cette soirée était placée sous le signe des sous-entendus, mais je ne m'étais pas attendue à ce qu'Aidan me réclame en tenue sexy, juste avec un tablier. Mais là aussi, j'étais capable de le faire si je buvais assez pour me lâcher. Je m'étais déjà retrouvée en sous-vêtements face à mon meilleur ami, mais jamais dans le but de l'aguicher. Mais ce soir, je m'en sentais tout à fait capable. Je frissonnai en sentant sa main dans le bas de mon dos. « Arrête, tu m'excites... » Je me retournai alors pour le regarder, plantant mon regard dans le sien et me mordant la lèvre d'un ai encore plus aguicheur. « Et je peux faire encore plus... » Comme l'embrasser là, maintenant, parce que j'en mourrais d'envie ? Qu'est-ce qui me prenait, je devenais complètement folle ? C'était la première fois qu'Aidan me mettait dans un tel état.

Heureusement pour nous deux, nous passâmes rapidement à table, ça nous changerait les idées. Quoi que le vin n'aiderait pas à calmer les esprits qui s'étaient déjà échauffés. Mais c'était de sa faute, c'était lui qui me tendait de telles perches, que je ne pouvais que saisir... Mais le repas se déroula dans un calme olympien, plus de petite remarque ambiguë qui aurait pu nous mettre mal à l'aise si nous réalisions vraiment ce qui se passait. Ce qui ne semblait pas vraiment être le cas pour l'instant et c'était très bien. Mais je ne pus m'empêcher de demander à Aidan si le plat lui plaisait. « Bof... » Et là, imaginez ma tête. La bouche à moitié ouverte et les yeux sur le point de sortir des leurs orbites. Non, je ne pouvais pas imaginer ça... « J'déconne ! C'est toujours bon ce que tu prépares, de toute façon. » Et là, mon cœur rata un battement et je pus souffler. Et à voir Aidan, ça semblait l'amuser. « Méchant ! C'est pas gentil de me faire des frayeurs pareilles ! » Vous imaginez si soudain, j'étais devenue une piètre cuisinière ? Je n'aurais plus qu'à aller me pendre...

Le vin était délicieux mais je commençais à sentir ses effets. J me sentais bien, calme, un peu euphorique aussi. « Je m'occupe de débarrasser, va t'installer dans le sofa. J'te rejoins. » Je souris et ne me fis pas prier pour aller rejoindre le canapé, me mettant bien à l'aise en attendant qu'Aidan revienne. Comme nous avions bien mangé, autant attendre un peu avant de prendre le dessert. Surtout qu'il n'était plus très loin de minuit là. Quand Aidan revint à mes côtés, je lui fis une place en me blottissant contre lui. « Tu choisis le programme ? » Entre les différents bêtisiers et les émissions enregistrées, nous avions le choix. Glissant ma tête sous son bras, je posai ma tête contre son torse, bien lovée dans ses bras. Qu'est-ce que c'était bon... Sourire aux lèvres, je tendis la zapette à Aidan pour le laisser choisir, savourant juste ce moment à être dans ses bras. « Tu veux prendre le dessert maintenant, ou on attend minuit ? »

« Méchant ! C'est pas gentil de me faire des frayeurs pareilles ! » Je passai ma main dans ses cheveux pour y foutre le bordel - parce que c'était marrant de l'emmerder - en lui susurrant :« Tu t'en remettras... »Et je filai jusqu'à la cuisine avec nos assiettes en main pour les ranger dans le lave-vaisselle. J'invitai Savannah à aller s'installer dans le sofa pendant que je terminai de débarrasser la table. Lorsque ce fut fait, je la rejoignis dans le salon. La jeune femme était déjà installée dans le sofa. Heureusement, elle me laissa une place suffisante pour que je puisse me coller à elle. Nos corps serrés dans ce divan trop étroit, j'avais presque l'impression que ça relevait de la provocation. Je ne pouvais pas faire un mouvement sans entrer en contact avec sa peau.

« Tu choisis le programme ? » Et Savannah me passa la télécommande, symbole de la lourde mission qui me revenait : trouver une émission intéressante en ce soir de réveillon. À cette heure, les chaînes sont envahies par des spectacles en tout genre et sincèrement, mon attention se portait sur toute autre chose que ce genre de conneries : le corps de Savannah. Je déglutis. « Tu veux prendre le dessert maintenant, ou on attend minuit ? » Je me pinçai la lèvre, une idée tordue venant de germer dans mon esprit. Je me penchai au dessus de Savannah, ma poitrine frôlant largement son visage, pour aller déposer la télécommande sur la table basse.

Je me relevai, m'extirpant de l'étreinte de Savannah pour la forcer à me suivre. « Vu que t'en parles et que c'est toi le dessert au menu... » Sans vraiment savoir si elle était d'accord ou non, je la soulevai pour la balancer comme un sac à pomme de terre sur mon épaule. Bien sûr, elle était bien plus sexy qu'un vulgaire sac de patate ! Enfin bref, c'était pas la question.

Je la portai jusqu'à la cuisine, sans la redéposer à terre. Je me contentai d'ouvrir le frigo, en oubliant presque le poids peu contraignant de Savannah sur mon épaule. Je saisis une bombe de crème chantilly et refermai le réfrigérateur. Je me mis en marche jusqu'à la chambre de la jeune femme, d'un pas assuré malgré l'alcool qui commençait vraiment à m'échauffer l'esprit - et pas que l'esprit... Soit.

Je déposai doucement Savannah sur son lit. N'ayant aucunement l'occasion de la libérer complètement tout de suite, je m'installai à califourchon sur elle, dégainant mon arme de chantilly. Je secouai la bombe et tentai d'asperger Savannah sans succès. Je jetai un coup d'oeil à l'embout, pressai de nouveau la détente et le siphon fit un bruit des plus particuliers avant de projeter dans ma figure des éclaboussures de chantilly. « Merdeuuh... » grommelai-je.

Cette situation de l’arroseur arrosé devait être des plus cocasses. Je tournai la tête - toujours couverte de chantilly - vers le réveil de Savannah qui indiquait vingt-trois heures vingt-huit. Je posai mes yeux sur la jeune femme, le regard brillant. « Il est bientôt minuit... Ce qui signifie que même si je t'ai pas en dessert, je pourrais toujours te violer après ton strip-tease. T'as pas oublié j'espère ? » soufflai-je en passant ma langue sur mes lèvres désormais sucrées.

Posés tous les deux dans le canapé, je profitais de la présence d'Aidan à mes côtés. Plus le temps passait et plus je me rendais compte qu'il m'avait manqué. Je savourais chaque seconde que je passais en sa compagnie, comme si je redécouvrais un peu notre relation. Ou comme si c'était une toute autre relation qui était en train de se tisser entre nous. Je ne sais pas, peut-être que c'était parce que c'était la première fois que nous avions été séparés si longtemps... Mais je ne le voyais plus de la même façon.

Collée contre lui, je regardais les images qui défilaient à l'écran sans vraiment les voir, je profitais surtout de la présence de mon meilleur ami. Il serait bientôt minuit et je m'en réjouissais déjà. Mais c'est vrai qu'il faudrait bientôt penser au dessert. Sauf qu'Aidan ne semblait pas vraiment être dans cette optique. « Vu que t'en parles et que c'est toi le dessert au menu... » A peine le temps de froncer les sourcils qu'Aidan venait de m'attraper pour me balancer sur son épaule, la tête en bas. « Hey ! Mais qu'est-ce que tu fais ??? » Je tentai bien évidemment de me débattre, en me demandant ce que mon ami avait en tête. Et je me retrouvai assez rapidement sur le lit, après un petit passage par la case cuisine. Comme j'avais le dos tourné, je ne pouvais pas imaginer ce qu'il avait en tête, et je ne cessais de me poser des questions.

A présent allongée sur le lit avec Aidan au-dessus de moi, un sourire en coin prit place sur mes lèvres quand je le vis dégainer la bombe de chantilly. Avec un éclat de rire quand je le vis se retrouver aspergé lui-même. « Merdeuuh... » Mon regard plongé dans le sien, je souriais toujours et je glissai mon doigt près de ses lèvres pour récolter un peu de chantilly. « Très bon... » murmurais-je en ne quittant pas mon ami des yeux. Mon regard devait d'ailleurs briller autant que le sien...

« Il est bientôt minuit... Ce qui signifie que même si je t'ai pas en dessert, je pourrais toujours te violer après ton strip-tease. T'as pas oublié j'espère ? » Et là, mon cœur fit un bond énorme dans ma poitrine. Je crois même que j'ouvris la bouche et que je la refermai aussi vite, prise de court. Et c'était pourtant rare que je reste sans rien dire... « Oh non, je n'ai pas oublié... » soufflais-je, la voix rauque d'un désir en train de s'exprimer. J'avais encore plus chaud que tout à l'heure et mon cœur ne cessait de battre la chamade. Sans quitter Aidan du regard, je posai ma main sur sa poitrine, au niveau de son cœur, qui devait sans doute battre aussi vite que le mien. « Je peux même te donner un coup de main... » dis-je en glissant mes doigts au niveau du premier bouton de sa chemise, que je mourrais d'envie de défaire. Et ce n'était pas seulement une manifestation de l'alcool que nous avions déjà bu tous les deux, c'était bien au-delà de ça. C'était surtout une prise de conscience de tout ce que j'avais raté depuis que je le connaissais. Je repris un peu de chantilly de son visage et me léchai le doigt en le regardant d'une façon plus qu'aguicheuse. Ce qui était certain, c'est que ce qui se passerait ce soir serait loin d'être du viol...

« Très bon... » conclut la jeune femme après avoir récolté un peu de chantilly au coin de mes lèvres avec son doigt. Mon coeur s'emballa complètement rien qu'avec ce simple contact. Je me raclai la gorge pour retrouver un peu de contenance, sans trop de succès. Alors j'avais détourné le regard, posant mes yeux au hasard sur le réveil de la jeune femme. Celui-ci indiquait bientôt minuit. L'heure du fameux strip-tease tant attendu, que je rappelai à Savannah sans vraiment trop y croire.

Je savais que, lorsqu'on lui collait un défi, elle ne manquait pas de le relever. Mais celui-ci n'était pas anodin. Je l'avais vue un sous-vêtements des centaine de fois sans que ça ne me fasse le moindre effet mais à présent, c'était différent. Et j'étais certain qu'elle le savait. Alors je doutais encore du fait qu'elle remplisse notre « marché ». Pourtant, sa voix, d'une tonalité plus basse et d'une sensualité que je ne connaissais pas encore, me fit comprendre le contraire. « Oh non, je n'ai pas oublié... » Je la fixai, surpris et complètement décontenancé. Elle posa sa main sur mon coeur et ce geste fut tellement spontané qu'il me fit presque sursauté. Je soupirai longuement, essayant de retrouver mon calme alors que mon coeur s'affolait complètement. « Je peux même te donner un coup de main... » Elle glissa ses doigts entre ma chemise et ma peau pour la déboutonner. Je me laissai faire, n'ayant toujours pas prononcer un seul mot depuis plus de dix minutes. Je passai nerveusement ma main sur mon visage pour racler les dernières traces de chantilly qui y subsistaient.

Lorsque ma chemise se retrouva complètement ouverte, je la laissai tomber le long de mes bras. Je tendis une main vers Savannah pour attraper son débardeur et la forcer à se rapprocher de moi. « Maintenant, c'est à toi de remplir ta part du contrat... » soufflai-je avec un léger sourire sur les lèvres. Un sourire qui se voulait rassurant même si je trouvais la situation des plus bizarres. Avec Savannah, c'était bizarre. Pourtant, ça ne m'arrêta pas. Je glissai mes mains de chaque côté du bas de son débardeur et le relevai doucement, jusqu'à le lui retirer complètement. Je jetai un coup d'oeil à Savannah, en partie dénudée, et je ne pus m'empêcher de rougir. C'était pas possible d'être aussi sexy...

Je balançai son débardeur dans un coin de la pièce. Je me penchai de plus en plus sur Savannah, qui se vit contrainte de basculer en arrière. Je déposai quelques baisers dans son cou, comme si c'était la suite logique des choses. Et peut-être que ça l'était mais secrètement, ça me faisait flipper. J'avais pas l'habitude des « lendemains ». Avec toutes les filles que j'avais fréquenté, ça s'était arrêté à une nuit. Savannah, c'était ma meilleure amie. Demain matin, elle, elle serait toujours là... Par contre, comment elle prendrait les choses après la chute d'adrénaline, j'en savais rien. Et c'est ça qui m'effrayait.

Malgré tout, même si j'étais partagé entre la peur et l'envie, c'est l'envie qui prit le dessus. Après tout, avant mon départ, elle m'avait repoussé. Mon attitude l'avait mise mal à l'aise. Et aujourd'hui, elle s'offrait à moi sans conditions. J'avais du mal à contenir ma joie dans un moment pareil. En plus, Savannah, ça faisait quelques semaines que je ne voulais qu'elle...

Mon visage penché au dessus du sien, en suspend, j'hésitai un moment avant de me rapprocher dangereusement de ses lèvres. Ma bouche les frôlèrent, doucement. Mais ce geste était trop léger, trop frustrant alors j'engageai un baiser plus franc, plus appuyé, tout en laissant mes mains caresser ses côtes. C'était peut-être une transition un peu brutal mais pourquoi tourner autour du pot ? Cela dit, je craignais tout de même la réaction de Savannah alors, je relevais doucement la tête. « Ça va...? »

Jamais je n'aurais cru me retrouver un jour dans cette situation avec Aidan. Mais je me rendais compte que je voyais à présent mon meilleur ami comme un homme qui me plaisait, et non plus comme un simple ami. Même si nous étions tous les deux un peu échauffés à cause du champagne et du vin, ce n'était pas ça qui m'empêchait d'avoir conscience de ce que je faisais. Au contraire, je savais bien que ça risquait de dégénérer mais je ne faisais rien pour arrêter ce que nous étions en train de faire.

Ma main posée au niveau de sa poitrine, je sentais son cœur battre aussi vite que le mien, et ça ne m'arrêta pas pour entrer encore un peu plus dans notre petit jeu. Je vis bien à ses yeux qu'il avait envie que je lui déboutonne sa chemise et je ne m'en privais pas. Euphorique, heureuse même, mes doigts glissèrent sur la peau d'Aidan pour le faire frissonner. « Maintenant, c'est à toi de remplir ta part du contrat... » Ce fut à mon tour de frissonner en sentant ses doigts passer en-dessous de mon débardeur et je levai les bras pour qu'il puisse me l'enlever. Et mon cœur de battre encore un peu plus vite.

M'allongeant sur le lit, je fermai les yeux et laissai passer un soupir de plaisir en sentant les lèvres de mon meilleur ami se poser dans mon cou. Un gémissement même. J'aimais tellement ce genre de baisers, mais c'était encore meilleure avec Aidan. Je ne me posais même pas la question de savoir ce qu'il en serait demain, je savourais chaque seconde, laissant le plaisir et surtout le désir m'envahir de plus en plus. Je n'avais juste pas envie d'être comme ses autres conquêtes. Mais quelque chose en moi me dirait que ça ne serait pas le cas.

Aidan et moi étions en train de franchir un cap et je me sentais de plus en plus fébrile. Quand je vis son visage approcher du mien, mon cœur rata un battement. Je glissai ma main sur sa joue, déviant ensuite vers sa nuque, relevant légèrement la tête pour que ses lèvres touchent les miennes. J'étais en train de m'affoler totalement, réalisant soudain que tout allait bien changer entre nous dès à présent. Nous n'étions pas que de simples amis, nous étions bien plus que ça. Je fermai les yeux, laissant les lèvres d'Aidan caresser les miennes pour ensuite commencer un baiser plus approfondi.

C'était la première fois que je goûtais aux lèvres d'Aidan mais je n'avais pas envie que ça soit la dernière. J'étais trop heureuse en cet instant pour que ça s'arrête. Même si le baiser dut bien prendre fin à un moment... « Ça va...? » Mon sourire suffisait comme réponse. Est-ce que j'avais l'air d'aller mal ? Pas du tout... Bien qu'un peu perturbée quand même... Je me mordis alors doucement les lèvres avec un léger sourire, et je hochai la tête. « Très bien.. » Et à le voir, il allait aussi bien que moi, ce pourquoi je ne lui retournai pas la question. « Embrasse-moi... » murmurais-je, caressant sa nuque du bout de mes doigts et venant poser mes lèvres sur les siennes. Je n'avais pas envie que ça s'arrête.

Me faisant un peu plus joueuse, je mordillai doucement les lèvres de mon ami avant de venir les caresser de la pointe de ma langue, découvrant vraiment son corps pour la première fois. Je sentis d'ailleurs une vague de chaleur m'envahir, mon corps appelant à davantage de proximité. Le baiser se fit plus langoureux et j'y mis fin en venant poser mon front contre celui d'Aidan, mon regard plongé dans le sien, une de mes mains caressant le creux de ses reins, l'autre toujours logée dans sa nuque

« Très bien.. » Savannah me sourit et je soupirai. Elle passa ses doigts dans ma nuque et me souffla d'une voix suppliante : « Embrasse-moi... » C'était mignon. Je souris, laissant Savannah effectuer une pression dans ma nuque pour que mes lèvres puissent atteindre les siennes. La jeune femme me surprit à mordiller doucement mes lèvres, puis à les titiller de la pointe de sa langue. Ce détail, d'une inconnue, ne m'aurait pas déstabilisé mais là, il ne s'agissait pas de n'importe qui.

Au fil des minutes, nos baisers devinrent de plus en plus appuyés. Timides au début, la gêne finissait par s'en aller. J'étais rarement aussi peu assuré et d'ordinaire, le démarrage se faisait plus rapidement. Mais pour le coup, je devais avouer que j'étais anxieux : j'avais peur de l'opinion que Savannah allait se faire de moi, de ses éventuelles déceptions... Tous ces petits détails (presque) insignifiant qui préoccupent les gens amoureux...

Savannah, elle, semblait débarrassée de toute anxiété. J'avais presque l'impression que, pour elle, les choses se faisaient tout naturellement et, par conséquent, simplement. Elle appuya son front contre le mien, laissant glisser ses doigts jusqu'à la chute de mes reins. Je frissonnai. L'obligeant à se cambrer, je fis courir ma main de ses côtes à son dos pour aller dégrafer son soutien gorge. Celui-ci céda tout de suite : je n'avais donc pas perdu la technique.

Je ne pris pas la peine de lui retirer son soutien gorge tout de suite. En fait, j'avais tellement peur de la mettre mal à l'aise que j'évitai de trop m'emballer et de faire les choses trop vite. Je me redressai légèrement, après lui avoir donné encore quelques baisers sur les lèvres. J'embrassai son ventre tout en faisant glisser son jean le long de ses jambes. Mes lèvres finirent par quitter définitivement sa peau pour que je puisse lui retirer son pantalon plus facilement. La voir aussi peu habillée me fit rougir. Je laissai traîner ma main sur l'une de ses cuisses puis, la laissai remonter sur son ventre et sa poitrine, pour l'instant toujours couverte.

Je me penchai à nouveau sur Savannah, la serrant contre moi. J'embrassai son cou, mordillant doucement sa peau, mes lèvres remontant jusqu'au lobe de son oreille. Je lui soufflai, dans un soupir presque inaudible : « J'ai envie de toi... » Je me doutais qu'elle l'avait remarqué mais j'avais besoin de le lui dire. Après avoir fait semblant pendant des semaines, ça faisait du bien d'être sincère, de ne plus devoir jouer un rôle... Ma main se fraya un chemin jusqu'au boxer en dentelle de Savannah, dans lequel elle se glissa doucement. Ben oui, c'est bien connu : quand on essaye de chasser le naturel, il revient au galop (a).

C'était fou comme je me sentais différente en cet instant. Quand je voyais le regard d'Aidan, je me sentais belle et ça faisait longtemps que ça ne m'était plus arrivé. Je n'étais, de nature, pas une femme à avoir des tas de conquêtes, même si j'en avais quand même quelques unes à mon actif. Mais ce soir, je me sentais différente.

Même si c'était la première fois qu'Aidan et moi nous retrouvions dans cette situation, j'avais l'impression que les choses se faisaient naturellement. Comme si nous ne partagions pas ce moment pour la première fois. Comme si nous étions destinés à me retrouver. Et ça, c'était délicieux... Mes lèvres avaient trouvé celles de mon ami avec une certaine aisance et surtout une grande gourmandise. Je n'avais pas envisagé le dessert de cette façon mais ça me convenait plus que parfaitement.

Des frissons couraient sur ma peau, des décharges électriques parcouraient mon corps réchauffés par les caresses d'Aidan. Je cambrai les reins quand il me força à le faire et me mordis les lèvres en le sentant dégrafer mon soutien-gorge. Mon cœur se mettait à battre plus vite dans ma poitrine, sachant bien ce qui se passerait ensuite. Chaque caresse, chaque frôlement de sa part, me rendait de plus en plus fébrile et je ne cessais de savourer ce moment. J'avais même envie qu'Aidan accélère un peu les choses, mais je le laissais faire, à son rythme.

Le désir semblait prendre complètement possession de moi, mon corps devenait plus chaud et mon être brûlait déjà au plus profond de moi-même. « J'ai envie de toi... » Des paroles que je n'aurais jamais cru entendre de la bouche d'Aidan. Et c'est fou l'effet qu'elles me firent. Et alors que sa main se glissa dans mon sous-vêtement, je lui mordis une nouvelle fois doucement les lèvres. « Moi aussi, j'ai envie de toi... » Et à quel point... Un soupir s'échappa de mes lèvres, appréciant de sentir sa main où elle était. La mienne commença d'ailleurs à se faire un peu plus intrusive. D'abord un peu timide à déboutonner le pantalon de mon ami mais ensuite plus franche.

C'était quand même impressionnant malgré tout, ça restait une première fois avec tout ce que ça entraînait, même si Aidan et moi nous connaissions depuis longtemps. Mais j'avais peur d'aller trop vite ou de le brusquer. J'avais souvent l'habitude de prendre les choses en main - sans mauvais jeu de mot x) - mais je préférais prendre mon temps malgré le désir qui était en train de me consumer. Mon cœur battait à toute vitesse, je sentis même une bouffée de chaleur m'envahir. Je crois même que je me mis à rougir alors que ma main se glissait dans le boxer d'Aidan et que je commençais à frôler sa virilité du bout de mes doigts.

« Déshabille-toi... » murmurais-je, en venant embrasser son cou du bout des lèvres, pour ensuite y faire glisser la pointe de ma langue. J'arrivai ensuite sur sa gorge, que je parsemai de délicats baisers qui ne tardèrent pas à dévier vers le haut de son torse

Mes doigts se faufilèrent dans le boxer de Savannah. Elle me mordit la lèvre en soupirant : « Moi aussi, j'ai envie de toi... » Je souris en pressant doucement ma bouche contre celle de la jeune femme, la laissant glisser sa main jusqu'aux boutons de la braguette de mon jean. Savannah se montra de plus en plus aventureuse, allant jusqu'à visiter l'intérieur de mon boxer. Surpris par le désir, je me pinçai spontanément la lèvre. Une pellicule de sueur recouvrit bientôt tout mon dos alors que Savannah et moi, nous nous découvrions toujours de plus en plus intimement. Plus les minutes filaient et moins j'étais inquiet. Je supposai que, arrivé à un certain niveau de désir, on avait plus peur de rien.

« Déshabille-toi... » me murmura-t-elle au creux de l'oreille avant de laisser sa bouche dévier jusqu'à mon cou. Je sentis sa langue venir titiller ma peau et un frisson intense me parcourut. Ses lèvres se perdirent sur mon torse mais je ne lui laissai pas l'opportunité de me faire frémir plus longtemps. Je me redressai doucement pour retirer plus aisément mon jean et mon boxer. Aussitôt, mes joues s'enflammèrent tellement cela me paraissait étrange de me retrouver nu devant Savannah. Pourtant, j'étais loin d'être pudique et encore moins avec elle.

Toujours à genoux, à proximité de son corps, je posais délicatement les paumes de mes mains sur ses cuisses. Je les fis remonter jusqu'à son sous-vêtement dont je saisis les bords. Je le tirai doucement pour le faire descendre le long de ses jambes jusqu'à ses chevilles. Je déposai le boxer sur le lit avant de replonger sur le corps sculptural et parfaitement dessiné de Savannah. Je parsemai son bas-ventre de baisers, mes mains posées sur ses fesses rebondies. Bientôt, mes lèvres retrouvèrent les siennes. Entre deux baisers, je chuchotai : « Je t'ai déjà dit que tu étais sublime ? » Je lui souris tendrement, une de mes mains posée sur sa joue pour la caresser avec douceur, l'autre remontée jusqu'à sa poitrine pour lui retirer une bonne fois pour toute son soutien gorge.

Mes mains se baladèrent sur ses cuisses et mes lèvres sur sa poitrine. Le désir était arrivé à son apogée ; mon souffle devenait saccadé et mon coeur battait à tout rompre. Mon membre, lui, était devenu rigide alors il ne manquait plus rien pour passer à l'étape suivant. Pourtant, j'hésitai. Je me penchai au dessus du visage de Savannah, la regardant droit dans les yeux. « Alors... T'es vraiment sûre ? T'en as vraiment envie... ? » Je ne voulais pas que Savannah pense avoir envie de s'envoyer en l'air avec moi juste parce que je lui avais manqué ou qu'elle se croit obligée de me donner satisfaction pour que je ne m'en aille plus jamais. Je redoutais vraiment les conséquences du lendemain. Peut-être qu'on était sur le point de briser quelque chose sans le savoir ? J'enfouis mon visage dans la chevelure de Savannah...

Fébrile, je n'avais qu'une envie, qu'Aidan se déshabille et qu'on apprenne à se découvrir encore mieux. Chaque caresse de ses mains sur mon corps me rendait plus brûlante, plus envieuse de passer à la suite. Même si c'était inévitable que les choses changeraient entre nous ensuite. Tout ce que j'espérais, c'était que ça ne changerait pas dans le mauvais sens... C'était un risque à prendre, mais mon désir était bien trop grand pour que l'on s'arrête là.

Je redressai légèrement la tête pour regarder Aidan se déshabiller, sentant mes joues commencer à rougir un peu, également. Ça me faisait bizarre de le voir comme ça, maintenant mais je ne pouvais pas nier que je profitais de la vue quand même... Me mordant doucement les lèvres, je regardai mon meilleur ami revenir vers moi et je lui adressai un sourire. Cambrant les reins pour l'aider à enlever le dernier vêtement qui me restait. « Je t'ai déjà dit que tu étais sublime ? » Allez savoir pourquoi, mais ses paroles me firent du bien. Et mon sourire ne se fit que plus grand. « Pas comme ça, non... » murmurais-je en posant ma main sur la sienne, mes yeux dans les siens également.

Mon soutien gorge parti je me retrouvais complètement nue devant Aidan, tremblant légèrement. Et pas à cause du froid. C'était le désir qui commençait à me faire trembler, et aussi le stress de cette première fois. Et ça ne me le faisait pas d'habitude... Mais ici, tout était tellement différent... Je sentis le membre raide d'Aidan me frôler et je me mordis la lèvre. tout mon corps semblait être en train de l'appeler et les secondes qui s'égrainaient rendaient l'attente de moins en moins supportable. Je le désirais comme jamais je n'avais désiré un homme.

Alors que nous étions sur le point de passer aux choses plus sérieuses, je vis une lueur d'hésitation dans les yeux d'Aidan. « Alors... T'es vraiment sûre ? T'en as vraiment envie... ? » Ce fut à mon tour de lui caresser doucement la joue, sur le bout des doigts, comme si je cherchais à le rassurer. « J'en suis parfaitement sûr, oui... » Je lui souris et déposai un tendre baiser sur ses lèvres. S'il y avait bien une chose dont j'étais certaine, c'était que j'avais envie d'Aidan et que je ne voulais pas que ça s'arrête. Nous étions déjà allés bien trop loin pour ça. Je glissai un bras autour de sa taille, ma main posée au creux de ses reins, le rapprochant doucement de moi. Mon cœur battait à présent tellement vite que j'avais l'impression qu'il allait sortir de ma cage thoracique.

Je bougeai légèrement le bassin en avant, prête à l'accueillir en moi. Ma main, toujours posée sur sa joue, dévia vers sa nuque, et je plongeai mon regard dans le sien. Il pouvait y lire toute la certitude et toute l'envie que je ressentais en ce moment. Et surtout que je ne regretterais pas. Parce que j'avais trop longtemps voulu me le cacher, je m'étais voilée la face trop longtemps. Le départ d'Aidan m'avait ouvert les yeux. Il était beaucoup plus qu'un ami pour moi, il l'avait toujours été. Et maintenant, nous devenions amants. Mais moi aussi j'avais des craintes, les mêmes que lui. Les choses seraient différentes entre nous après, je le savais. Et ça me faisait peur. Peur de n'être qu'une conquête parmi d'autres. Pourtant, je sentais que ce n'était pas le cas, que notre relation allait au-delà de ça...

« J'en suis parfaitement sûr, oui... » Et elle déposa un baiser, léger, sur mes lèvres. Sa main pressa le creux de mes reins et je cambrai légèrement le dos pour rapprocher mon bassin le plus possible du sien. Savannah, désireuse de me mettre en confiance - du moins, c'est ce que je supposai - planta son regard brûlant dans le mien, laissant ses doigts glisser jusqu'à ma nuque.

Je ne me fis pas désirer plus longtemps. Je guidai mon membre jusqu'au sexe de Savannah et après quelques timides frictions, je donnai un coup de reins plus franc entre les cuisses de la jeune femme. J'étouffai un gémissement avant de presser aussitôt ma bouche contre celle de Savannah. Tout en l'embrassant, je poursuivis les mouvements de va et vient. Je lui volai sa main, qu'elle avait niché dans ma nuque, pour la plaquer contre le matelas et entrelacer mes doigts avec les siens.

Mes coups de bassin suivirent un rythme cadencé, d'abord lent puis, au fil de la montée du plaisir, de plus en plus rapide. Ma respiration devint de plus en plus saccadée et mes doigts se resserrèrent sur ceux de Savannah, qu'ils emprisonnaient. Je n'aurais su dire exactement pourquoi mais ce que je vivais à l'instant avec la jolie blonde, c'était quelque chose de fort. Je n'étais pas certain d'être amoureux mais mon coeur flanchait pour Savannah, c'était certain. Alors, forcément, être dans ses bras, ça foutait un sacré bordel dans mes émotions.

Mon coeur battait au rythme de mes mouvements. Une chaleur agréable envahit tout mon corps, mais surtout mon bas-ventre. Le plaisir se faisait de plus en plus intense. Et avec Savannah, il avait quelque chose de spécial que je ne retrouvais pas avec les autres. C'était peut-être le fait d'avoir attendu qui me rendait aussi fébrile. Cet instant me semblait mérité, comme si la jeune femme acceptait de m'accorder une partie d'elle après que je lui ai prouvé qu'elle pouvait me faire confiance. Ma bouche alla rejoindre son cou, l'embrassant tendrement tandis que je pressai mon torse contre sa poitrine, sentant son coeur battre la chamade contre ma peau.

J'étais parfaitement certaine de ce que je voulais. C'était Aidan que je voulais, et rien d'autre. Et c'était la première fois que je réagissais comme ça, que je pensais à lui de cette façon. J'étais certaine de vouloir partager cette étreinte avec lui, de le sentir vibrer en moi. Comme si j'avais toujours attendu ce moment et qu'il arrivait enfin. Je portais un nouveau regard sur mon meilleur ami, devenant mon amant d'un coup de rein qui m'arracha un gémissement de plaisir. Ce fut comme une décharge électrique au plus profond de mon être tellement j'étais fébrile et que j'avais attendu ce moment...

Je serrai ma main dans celle d'Aidan, répondant fiévreusement à ses baisers, laissant mes soupirs venir mourir contre nos lèvres soudée. J'avais l'impression d'être sur un nuage ou en plein rêve tellement la situation me semblait irréelle. C'était à peine croyable de penser qu'Aidan et moi étions dans le même lit, mais à faire l'amour au lieu de nous chamailler quand nous en avions l'habitude.

Mon cœur ne cessait de s'emballer, ratant parfois un battement, sous les mouvements de bassin de mon meilleur ami. Mes gémissements se faisaient plus forts, plus sonores, témoignant du plaisir que j'étais en train de prendre. Collés l'un à l'autre, Aidan dévorait mon cou tandis que je découvrais son corps pour la première fois. Mes mains caressaient sa peau, contournant ses muscles, les dessinant de mes doigts. J'osai même glisser ma main jusque ses fesses musclées pour les caresser, remontant ensuite doucement vers ses côtes pour le faire frissonner.

Je caressai son cou et lui fis relever la tête, le regardant avec un sourire. Des soupirs mêlés aux gémissements s'échappaient toujours de mes lèvres et je plongeai mon regard dans celui d'Aidan. Je lui mordillai doucement les lèvres, évitant un baiser d'une façon joueuse, pour venir l'embrasser dans le cou, à mon tour. Mes lèvres caressant sa peau pour revenir à la découverte de son torse. Je me fis plus franche cette fois, arrivant jusqu'à ses pectoraux, que je vins embrasser. J'étais encore un peu timide et réservée, mais je prenais le temps de le découvrir. C'était tellement important pour moi.

Sentant le plaisir se faire plus fort, je glissai une de mes jambes autour de celles d'Aidan, lui permettant d'avantage de mouvements s'il en avait envie, et je revins à ses lèvres que je parsemai de baisers. J'avais le regard brillant et je le plantai à nouveau dans le sien pour qu'il sache à quel point il me rendait heureuse en ce moment

Les gémissements sonores de Savannah me firent sourire. J'étais plutôt satisfait de lui faire autant d'effet qu'elle m'en faisait. Pour ne délaisser aucune partie de son corps, j'embrassai fiévreusement son cou. Je sentis ses mains glisser jusqu'à mes fesses pour les caresser, ce qui me fit autant sourire que frémir. Ses doigts remontèrent ensuite jusqu'à mes côtes et mon ventre se contracta, soumis à un spasme de plaisir. Ensuite, elle caressa mon cou, me forçant à relever la tête. Je la fixai, les yeux brillant d'excitation et je vis un sourire se dessiner sur ses lèvres. Lorsque je voulus l'embrasser, elle évita le baiser de façon joueuse et je protestai. Sa bouche s'enfouit alors dans mon cou et j'oubliai aussitôt cette petite contrariété.

Les lèvres de Savannah se baladèrent d'une façon plus téméraire sur mon torse. Trouvant ces baisers plus qu'agréable, je la laissai faire. Bientôt, elle glissa l'une de ses jambes autour de la mienne pour laisser plus d'amplitude à mes mouvements. Opportunité dont je profitai pour donner un rythme plus soutenu à mes coups de reins. Je collai mon front à celui de Savannah, laissant mes soupirs glisser sur ses joues.

Après un moment à une cadence soutenue, je décidai de laisser Savannah prendre les choses en main - histoire de profiter un peu de la vue aussi (a). Sans prévenir, je nous fis basculer sur le côté. Je me retrouvai couché sur le dos avec Savannah à califourchon sur moi. Je me redressai pour m'asseoir et avoir la peau de la jeune femme à portée de lèvres. Je lui tirai la langue, plutôt content de mon coup avant de l'embrasser à nouveau avec plus de fougue que jamais.

Mes mains glissèrent le long de l'épine dorsale de Savannah pour atterrir sur ses fesses plus qu'appétissantes. Je les caressai doucement tandis que mes lèvres se posèrent dans le cou de la jeune femme, puis descendirent lentement mais sûrement jusqu'à sa poitrine que je saupoudrai de baisers. À présent, plus aucune gêne ne me barrait la route. Je cédai tout simplement à l'envie d'elle.

Cette proximité avec Aidan me réjouissait au plus haut point. C'était un scénario que j'avais imaginé des tas de fois, tout en sachant qu'il ne se réaliserait jamais. Et pourtant, ce soir, nous étions là, tous les deux, unis de la façon la plus physique qu'il puisse être. Je découvrais son corps avec un certain plaisir, caressant son torse de mes lèvres, ses fesses de mes mains. J'aimais le sentir trembler et frissonner.

Mes gémissements étaient doux mais se faisaient toujours plus forts, plus intenses, grâce aux mouvements de rein d'Aidan. Peut-être aussi parce que ça faisait longtemps que je n'avais plus eu l'occasion de me retrouver avec un homme dans mon lit. Et ici, il ne s'agissait pas de n'importe quel homme, mais de celui que j'avais inconsciemment désiré pendant autant de temps.

Un hoquet de surprise s'échappa de mes lèvres quand Aidan inversa nos positions, de sorte que je me retrouve au-dessus de lui. J'eus alors un sourire en coin et prolongeai son baiser avec une certaine envie, commençant à bouger un peu sur lui. Mes mouvements étaient lents pour l'instant, j'y allais doucement comme si j'avais peur de brusquer les choses. Je me cambrai en sentant les lèvres de mon ami se faire plus taquines au niveau de ma poitrine et je penchai la tête légèrement en arrière. Je commençai alors à accélérer un peu mes mouvements de bassin, les rendant plus profonds mais toujours souples. Je ne cessais de gémir, exprimant le plaisir que je ressentais.

Mes lèvres glissèrent au niveau de la tempe d'Aidan pour y déposer quelques baisers, laissant ma langue venir chatouiller le lobe de son oreille. Je posai ma main dans sa nuque, remontant doucement mes doigts vers sa chevelure et lui remontant doucement la tête pour venir l'embrasser. Comme si j'avais besoin de ses baisers. Je collai alors complètement mon corps contre le sien, me laissant aller et guider par le plaisir qui montait toujours plus fort, échauffant mon bas-ventre de plus en plus, l'explosion n'étant sans doute plus très loin