Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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Sujet: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Lun 14 Sep - 17:58
Dès que la nouvelle à propos d’une prisonnière autochtone décédée quelques heures avant son transfert en prison était sortie dans les médias, Isaiah avait contacté Jamie de bon matin pour obtenir son opinion sur la question. La femme, trouvée coupable et gardée au commissariat de police de Brisbane avant d’être amenée au pénitencier, était morte de causes naturelles, selon ce que la police avait véhiculé comme informations. À quarante-neuf ans. À ce timing précis. Il y avait anguille sous roche, quand même, et Isaiah avait été curieux d’avoir l’opinion de Jamie qui travaillait dans le milieu légal. Après quelques discussions et ayant fait augmenter leur colère et leur sentiment de révolte en sentant l’injustice de la situation à plein nez, Isaiah avait proposé à Jamie de se rendre à Brisbane pour faire pression devant la station de police afin d’obtenir des déclarations claires et véridiques. C’était une idée complètement cinglée, Brisbane ce n’était pas à la porte, et pourtant Jamie avait accepté. Jamais dans l’extrême, tous les deux, quand venait le temps d’aller au fond d’une histoire et d’en ressortir la justice. En plus, ni l’un ni l’autre n’avait de voiture, l’âme écolo l’un comme l’autre. Isaiah se déplaçait généralement à vélo mais pour 1 142 kilomètres, ce n’était pas une option envisageable à moins d’arriver mille ans après les faits. N’abandonnant cependant pas l’idée, ils avaient acheté des billets d’autobus vers Brisbane, le départ le plus tôt. Quinze heures de route, environ, puisque l’autobus faisait plusieurs arrêts le long des villes côtières. À l’heure de l’embarquement, Isaiah alla retrouver Jamie juste devant le quai. Il lui sourit et la serra dans ses bras. « Hey, bon matin Jamie. La seule cap’ de me suivre jusqu’au bout du monde pour défendre ses convictions. » Il eut un léger rire malgré le sérieux de la situation. Ils étaient quand même capable d’un peu de légèreté malgré les circonstances habituelles de leurs rencontres. « J’espère qu’on ne va pas arriver trop trop tard. » Quoique, même s’ils n’avaient été que tous les deux une fois sur place, Isaiah avait la certitude que Jamie l’aurait suivi dans sa révolte.
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Joséphine Gibson
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Mar 15 Sep - 8:54
Un thermos dans chaque main, contemple le quai dans l'attente d'Isaiah. Il est très tôt, trop tôt pour être sur ce quai. Jamie se moque de l'heure indiquée sur le cadran de sa montre. Elle attend tout simplement son partenaire de crime pour une longue, éprouvante mais importante journée. Quelques heures plus tôt, la nouvelle était tombée. Le genre de nouvelle qui glace le sang et donne la nausée. Une femme était morte. Une femme autochtone, qui se battait pour ses convictions, sa nature, sa vie et sa maison. Elle était morte dans des circonstances plus que douteuses. Isaiah et Jamie avaient compris l'enjeu de la nouvelle et les auteurs de la mort de cette femme. Il avait suffi à Isaiah une seule phrase pour que lui et Jamie réservent deux places pour le bus le plus tôt en direction de Brisbane. C'était simple avec Isaiah. Il n'y avait pas besoin de mille arguments pour convaincre l'autre de le suivre. Jamie n'en attendait pas moins lorsqu'il lui avait proposé de partir pour faire pression aux forces de l'ordre. Voilà la raison qui pousse Jamie à être de si bon matin, sur le quai, laissant ses dossiers en attente, avec deux thermos. Quinze heures. C'est qui attend les deux militants. Quinze heures de bus à s'échauffer, à critiquer et à se révolter. Jamie a tout prévu pour ces quinze heures. Dans son sac à dos, quelques cartons, des stylos et des feutres pour offrir aux deux réactionnaires un support pour exprimer leur indignation. Isaiah arrive et Jamie lui présente son plus beau sourire avant de se serrer dans les bras. "Bonjour à toi aussi Isaiah, le seul qui me propose d'aller au bout du monde." Ils ont l'habitude de rire, c'est important pour relativiser le genre de situation dont ils se confrontent si souvent. "Au pire, même si on arrive trop tard, ils auront leur deuxième vague de contestation". Ils étaient peut-être que deux, mais savait faire du bruit et contester comme au moins dix personnes. Ils entrent dans le bus, aux places qui leur sont réservées. Les autres voyageurs dormant à moitié. La plupart d'entre eux s'arrêteront bien avant pour profiter des vagues de la Sunshine Coast. "J'ai ramené de quoi nous faire patienter." Elle ouvre son sac à dos en grand pour qu'Isaiah puisse découvrir les activités manuels qui l'attendaient.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Mar 15 Sep - 21:27
C’était presque poétique, ça, d’être le seul à lui proposer d’aller au bout du monde. Isaiah lui offrit un grand sourire, touché par d’aussi simples mots. Il aimait être proche des gens, encore plus quand c’était si doux, si facile, que ce l’était avec Jamie. « Absolument. Et quelle deuxième vague ! » Dit-il d’eux-mêmes, parce que même s’ils étaient petits en nombre, leur voix s’élèverait et leurs convictions fracasseraient les murs et les portes fermées du commissariat. Ils ne scandaient aucun slogan pour ne rien dire, aucun pour le simple plaisir de crier. Ils les scandaient parce qu’ils y croyaient, parce qu’ils voulaient voir le monde changer pour du mieux. Pour un monde plus beau, plus juste, respectueux de tous. Les deux militants entrèrent finalement dans le bus et trouvèrent rapidement les deux places réservées. Toutes les autres étaient occupées, ou un banc sur deux de libre. Au fond à droite, deux bancs côte à côte n’attendaient qu’eux. Isaiah laissa Jamie s’asseoir à côté de la fenêtre et il prit place en bord d’allée, plongeant son sac à dos sous son siège. Il n’avait rien besoin pour le moment. Jamie, en revanche, avait prévu tout un attirail pour confectionner leurs armes pacifiques : des mots sur des pancartes. Elle ouvrit son sac pour lui montrer tout le matériel nécessaire. « Tu penses tellement à tout. J’aurais complètement oublié. Ok, je vais penser à quelques slogans ou trucs qui percutent. » Dit-il avec sérieux, appuyant sa tête sur l’appuie-tête. La fatigue était quand même encore bien présente, et son esprit un peu dans le brouillard. Son regard glissa d’ailleurs vers les deux thermos que Jamie avait avec elle. Il en pointa un du doigt. « T’aurais pas aussi été géniale au point d’amener un café pour moi ? Ou alors c’est une soupe pour une fringale du midi ? » Demanda-t-il avec un sourire. Il avait complètement oublié de se préparer du café ce matin. Au pire, il y aurait une station-service à laquelle ils s’arrêteraient en chemin, mais il n’avait pas sa propre tasse de voyage et il ne prendrait pas une tasse jetable. À l’avant, le chauffeur démarra finalement le bus après en avoir fermé les portes, et s’engagea sur la route principale, vers l’autoroute côtière.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Mer 16 Sep - 8:08
Au-delà des centres d’intérêts en commun et d’un mode de vie identique, c’est leur force de conviction qui ont rapproché les deux militants. Il a suffi de quelques événements et quelques slogans hurlés dans la rue pour que Jamie lui offre sa confiance. Être une femme, en manifestation, même pacifique, peut conduire à des situations stressantes, mettant sa sécurité en danger. Alors, il faut trouver une personne ou deux. Une sorte de contrat tacite où, certes les idées et la révolte sont présents, l’un comme l’autre assure la sécurité de son partenaire. Jamie, elle l’a trouvé. Ce n’est pas pour rien qu’elle se trouve dans ce bus avec Isaiah. C’est le seul qui la suit, le seul qui porte autant de révolte qu’elle. Il ne se contente pas d’une manifestation par-ci ou par-là. Non ce type de militantisme manie et pilote la vie. Ce sera avec lui qu’elle finira en prison si un jour ils vont trop loin. C’est avec lui qu’elle fuira la violence de la police dans les rues. Pour le moment, c’est avec lui qu’elle compte traverser un tout petit bout du pays pour défendre des idées, leurs idées, celle de la justice. Jamie réfléchit de manière pratique. Leur voix suffiront à se faire entendre mais les mots sur les pancartes traversent les générations à travers les photos. Alors oui, elle a amené de quoi s’exprimer. C’est le regard pétillant qu’elle ouvre son sac avec un sorte de « tadam ». Et Isaiah retrouve son sérieux de militant. « On a le temps. Quinze heures pour trouver les meilleurs slogans ». Il lui avait laissé la place près de la fenêtre. Il n’y a pas de meilleure place pour réfléchir et se plonger dans la réflexion, mélancolie et rêve. Mais pour le moment, elle range son sac. Elle le ressortira quand les idées fusionneront. Jamie voit les yeux pétillants et le sourire de son ami fixer vers les thermos. La blonde écarquille les yeux. « Oh oui, je les avais presque oublié. Evidemment qu’il y en a un pour toi. » Elle lui en tend un remplis de café. Le bus démarre et Jamie prend une gorgée. C’est partie pour quinze heures. « Alors raconte-moi ! Qu’est-ce que je dois connaître sur Isaiah ? » Jamie décide de profiter de ce moment pour mieux connaître son compagnon. Ils parlent souvent. Seulement ils se connaissent sans se connaître. Ils connaissant leurs engagements, leur mode de vie mais ils parlent peu de leur vie et de ce qu’ils sont à côté des manifestations. Alors comme ils en ont pour quinze heures, pourquoi ne pas en profiter ?
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Jeu 17 Sep - 17:54
Quinze heures pour trouver les meilleurs slogans, oui, et Isaiah comptait bien s’appliquer. Il était bon pour prendre la parole et défendre ses points de vue, il était assez libre mais surtout investi pour se trouver au milieu de chaque foule de manifestants peu importe l’endroit au Queensland, mais lorsque venait le temps de trouver les mots, quelques mots justes mais percutants, sans se lancer dans les longs discours qui ne tiennent pas sur une simple pancarte, Isaiah n’arrivait généralement à rien. Pourtant, ce n’était pas son genre de désirer la perfection. Il la savait inatteignable, mythique. Mais lorsqu’il était question de faire passer un message fort, il avait trop à dire, trop peu d’espace, sur des affiches à tenir à bout de bras quand la société est au bout du rouleau. Ces quinze heures ne seraient donc pas de trop. « J’espère que ces bancs sont confortables plus que dix minutes. » Lâcha plutôt Isaiah à Jamie, un sourire aux lèvres en testant quelques positions, ne restant pas en place plus de deux secondes. Au pire, ils finiraient par s’endormir la tête appuyée sur l’épaule de l’autre, peu importe qui adoptait quel rôle. Puisque dormir cette nuit n’était visiblement pas dans les plans, il faudrait qu’ils prennent des forces avant même de commencer à en perdre. Recharger une batterie déjà presque pleine, en d’autres termes. Par presque pleine, j’entends qu’Isaiah n’avait pas encore eu son café matinal et qu’il n’était donc pas encore tout à fait fonctionnel. C’est à ce moment qu’il se permit de relever les deux thermos que tenait Jamie. Sans hésitation, elle lui en tendit un. « T’es géniale. Merci beaucoup. » Répondit Isaiah en prenant le thermos, le portant tout de suite à ses lèvres après avoir ouvert l’embouchure. Après sa gorgée, Jamie lança une question des plus ouvertes afin d’apprendre à connaître le militant. Il est vrai qu’ils ne se connaissaient qu’en surface, ou plutôt qu’à propos d’une seule sphère de leur vie : le militantisme. Hormis leurs idéologies, Jamie et Isaiah ne savaient pratiquement rien l’un de l’autre, si ce n’était que leur situation conjugale ou leur métier, ce qui, soyons honnêtes, ne dit pas forcément grand-chose d’une personne. « Teeellement de choses à dire ! Et parfois j’parle tellement que je sais même pas ce que j’ai pu te raconter ou non … J’t’ai sans doute déjà dit que je venais de la Nouvelle-Zélande, non ? Ou peut-être pas, après tout dès que j’ai eu l’âge de partir seul en solo j’l’ai fait, pour découvrir le monde. J’viens d’un peu partout, au fond. » Admit-il avec un sourire. Ils parlèrent un moment de lui, de tout et de rien. « Et toi ? T’sais quoi, j’me rends compte que je sais que t’es avocate mais que j’sais même pas forcément quel domaine. Tu ne risques rien à aller dans ce genre de manifestations ? Un casier judiciaire qui t’ferait perdre ton droit d’exercice, j’sais pas ? » Demanda-t-il, curieux. Après tout, même si la plupart des regroupements auxquels ils assistaient étaient pacifiques, parfois, des débordements survenaient.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Ven 18 Sep - 17:42
Ce n’est qu’une fois que le bus ait démarré, que Jamie se rend compte qu’il allait devenir son environnement pour les cinq prochaines heures. Il y a trop en jeu, trop d’injustice pour refuser ces quinze heures de bus. Pourtant c’est long. C’est même plus long de partir de Bowen et d’arriver à Brisbane que de rejoindre Sydney en avion de Johannesburg. Alors comment est-il possible, dans ce monde ultra-rapide, de prendre le temps d’apprécier la nature, la terre, l’écosystème qui entourent l’homme ? Dans ce bus, le temps est devenu le maître. Il y aura des moments simples, des moments purs. Juste assez pour qu’Isaiah et Jamie puissent prendre le temps de trouver les bons mots. Il y a ceux qui seront affichés mais également ceux qui seront clamés. Isaiah gigote, essayant de trouver la position la plus confortable. Pas de doute, ce bancs seront à un moment leur pire ennemi. Elle ricane légèrement. En quinze heure, ils vont avoir le temps de râler sur le manque de confort de ce bus, de dormir, d’attendre impatiemment la prochaine pause pour se dégourdir un peu leur jambe. Pour le moment, Jamie ne ressent pas la fatigue. L’excitation de l’événement l’anime, la colère la submerge. Il ne faut pas oublier, une personne est morte. En se préparant, Jamie avait pensé au café. Ils en auront besoin, déjà parce que c’est plus convivial et puis il faudra tenir. Sans oublier que le goût de son café rendait Jamie heureuse et souriante. Ils boivent quelques gorgées, avant que la blonde s’affale un peu dans son siège, posant ses genoux pliés sur le dos du siège de la place devant elle. Elle tourne sa tête, les yeux brillants de curiosité. Elle veut découvrir un peu plus Isaiah. Ils parlent souvent, un peu de leur vie, mais sans entrer en profondeur. Ils échangent la plupart du temps quelques idées laissant parfois s’échapper quelques bribes de leur vie. Cette fois-ci, il ont le temps. Isaiah parle. Elle l’avait remarqué bien avant aujourd’hui, mais Isaiah sait parler. Il a du verbe, il manie les mots avec précaution pour faire passer le message qu’il souhaite. Jamie l’écoute, d’une oreille attentive, secouant la tête de droit à gauche à sa question sur ses origines qui ne demandait pas de réponse. « Je sais ce que tu es en fait. » Elle lui sourit. « Tu es un enfant du monde. » Pour Jamie, un enfant du monde, c’est celui qui voyage, celui qui vit pour le monde et dans le monde. Vient à son tour de répondre aux interrogations de son ami. Son thermos, entouré de ses deux mains posés délicatement sur son ventre, elle ricane. « Mon ex-mari me reprochait souvent ça. Pour lui j’mettais ma carrière en danger pour des idées d’adolescent. Mais quand j’y pense, j’pense qu’au final, sans le vouloir, les manifestations me font de la pub. J’suis spécialisée en droit de l’homme et droit de l’environnement. J’fais aussi beaucoup de pénal. » Cette fois-ci elle rigole un peu plus fort. Puis l’espace de quelques secondes, elle s’imagine au tribunal, sur le banc des inculpés. Cette furtive image ne la déstabilise pas pour le moins. « Dans le pire des cas, j’pars avec un sacrée avantage. Je sais me défendre. » Pendant qu’ils parlaient, le paysage s’écoulaient, laissant apparaître des magnifiques vues sur l’océan et les plages australiennes.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Sam 17 Oct - 17:33
La position qu’adopta Jamie sembla plaire à Isaiah, ou du moins l’inspirer à l’imiter, parce qu’il releva à son tour ses genoux pour les poser contre le dossier du banc devant lui. « En espérant que ce ne soit pas à ce moment-là qu’ils choisiront d’abaisser leur dossier pour une longue sieste. » Murmura Isaiah avec un doux sourire, le visage rapproché de celui de Jamie pour que ce ne soit des paroles échangées qu’entre eux deux. Le jeune homme ne s’en plaindrait pas, pas réellement, parce qu’il laissait toujours les autres vivre et ce malgré son propre inconfort, parfois. Enfin, pour des trucs aussi futiles, bien sûr. Pour des actes révoltants, là, Isaiah ne se taisait plus. Il ne se taisait pas non plus lorsqu’on lui posait des questions l’invitant à s’étaler de long en large sur différents sujets. Il aimait discuter, Isaiah. Les moulins à vent jalousaient le débit de ses paroles. Quan Jamie l’invita à parler de lui, il se lança, sans trop de fil conducteur. Il haussa les sourcils, intéressé et intrigué, alors que la blonde mentionnait savoir ce qu’il était. « Ah ? » Demanda-t-il, curieux. Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Un enfant du monde. « C’est exactement ça. » Admit-il, se permettant dorénavant d’emprunter cette expression à Jamie. Ce fut au tour de l’avocate de se dévoiler un peu plus, bien que la question de l’ébéniste ait été un peu plus dirigée, pour le moment. « J’aurais dû m’douter. Droit de l’Homme et droit de l’environnement, ça te ressemble tout à fait. Si tu m’avais dit un truc style droit corporatif, j’crois que je me serais posé des questions. » C’était du pur jugement, mais aux yeux d’Isaiah, ces avocats-là respiraient davantage l’argent et le succès à tout prix que des avocats en droit des personnes. Le jeune homme rit alors que Jamie disait qu’au pire, si elle se faisait arrêter, elle savait se défendre. « Tu pourras m’défendre quand même, si on est tous les deux arrêtés ? Ou alors j’espère que t’as de bons collègues à me recommander. » Il sourit. Ça augurait mal leur séjour à Brisbane, ce genre de conversation pessimiste. Le but n’était certainement pas d’aller se faire foutre en prison, mais si c’était la conséquence d’élever leurs voix, ils la subiraient. Faut c’qui faut. « Sinon, à part la défense des droits, qu'est-ce qui t'animes ? » Demanda-t-il alors que les paysages défilaient des deux côtés du bus.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Sam 24 Oct - 13:02
Jamie avait toujours aimé cette position, les genoux contre le dossier avant, les fesses au milieu de l’assise et la tête au centre du dossier de son siège. Elle trouvait ça confortable mais tout dépendant du bon vouloir de la personne de devant. Et Isaiah en s’approchant d’elle lui fit la remarque. Rendant son sourire, Jamie affirmait en espérant que devant eux ils n’étaient pas dans le genre à faire une sieste. Elle se relevait un peu regardant discrètement les deux personnes qui se trouvaient devant. Puis se réinstallant dans sa position antérieure elle murmure à Isaiah. « Je crois qu’on a le temps, ils sont en train de regarder un film. » Prenant une nouvelle gorgée de son café, elle écoutait Isaiah raconter ce qu’il souhaitait lui partager. Cela passait par ses origines et de ses voyages. Un enfant du monde, comme Jamie aimait le dire. Elle lui souriait quand il confirmait cette théorie. Enfant qui ne savait pas rester en place voulant découvrir d’autres contrées et paysages. Puis à son tour à Jamie, de lui donner quelques informations sur elle. On ne pouvait pas dire qu’elle avait choisi sa spécialité, non. C’était les droits de l’homme et le droit de l’environnement qu’ils l’avaient choisi. Elle qui petite fille voulait sauver le monde. Quand Isaiah lui parle de droit corporatif, un air de dégoût s’affichait sur le visage de la blonde. C’était ce que faisait Jonas, son ex, et elle détestait les requins de ce milieux. « Eurk, le droit corporatif. Ils gagnent des milliers pour ruiner les autres et la terre. » Jamie n’avait pas l’habitude d’être aussi catégorique sauf pour ce milieu-là, qu’elle avait côtoyé quelques années malgré elle. Isaiah la comprenait. Il comprenait l’importance du combat. Les risques également qu’ils encouraient en sa battant. Se faire arrêter faisait partie du quotidien des militants mais ça n’était jamais arrivée à Jamie. Si un jour cela arrivait, comme elle l’expliquait à son ami, elle aurait les armes pour se défendre. Se relevant un et plongeant son regard dans celui d’Isaiah en rigolant elle lui répondit avec une voix pleine de conviction. « Evidemment que je te défendrais ! Puis ils n’ont pas intérêt à t’arrêter. » Disait-elle en souriant. Autant elle s’en moquait elle d’être arrêtée, il ne fallait pas toucher à ses proches. Retournant à sa position elle écoutait la nouvelle question d’Isaiah. Un large sourire s’installait sur ses lèvres rien qu’en pensant à ce qu’elle aimait. « J’adore lire, vraiment. J’lis au moins deux livres pas semaines ou plus s’ils ne sont pas épais. L’art aussi j’adore. J’vais souvent voir des expos ou au cinéma. Puis j’adore cuisiner et tester des nouvelles recettes mais souvent ce n’est pas hyper bon. » Disait-elle en riant. Toutes ces choses elle les avait retrouvé quand elle avait divorcé.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Dim 15 Nov - 7:45
Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de l’ébéniste alors que sa voisine de banc se relevait pour zieuter discrètement les passagers de la rangée avant la leur. Lui suivit le mouvement de Jamie du regard sans pour autant joindre la partie d’espionnage. Ils auraient perdu de leur subtilité. Ses yeux suivirent à nouveau la blonde quand elle retrouva sa position initiale. Il n’avait pas perdu son sourire de toute la durée de ce manège. « T’as eu le temps de voir ce qu’ils regardaient ou tes talents d’espionne ne sont pas encore aiguisés à ce point ? » La nargua Isaiah joyeusement. En réalité, il n’en avait que faire de ce que leurs voisins d’en avant regardant, pour la simple mais bonne raison que le titre du film en question ne lui dirait probablement rien du tout. Isaiah n’était pas un grand cinéphile, au contraire, le fait de devoir rester assis pendant deux heures, parfois trois, lui demandait beaucoup. Il ne tenait jamais en place bien longtemps, l’artiste, alors le divan de la maison était certainement l’endroit qu’il occupait le moins souvent. Apprenant tranquillement à le connaître sur cette facette-là d’ailleurs, Jamie lui donna le qualificatif d’enfant du monde, ce qui paru plaire à l’homme. Ce fut ensuite au tour de la blonde de laisser s’évanouir quelques pans de mystère entre eux alors qu’elle dévoilait des informations sur elle. Isaiah tapa dans le mile avec sa vision des avocats en droit corporatif. Lui qui n’aimait pas les préjugés, il était pourtant le premier à en avoir envers ceux desservant le 1% et autres grosses entreprises destructrices. « C’est ça. Faut avoir vendu son âme pour défendre des compagnies dont on connaît pertinemment les impacts nocifs pour d’autres personnes et pour la nature … » Avoir vendu son âme à qui ? Il disait ça comme ça, Isaiah, lui qui n’était pas croyant. C’était juste pour illustrer à quel point il trouvait que ces gens-là n’avaient aucune morale. C’était souvent contre eux, d’ailleurs, que Jamie et Isaiah élevaient leurs voix lors de manifestations. Jusqu’à maintenant, ça ne s’était jamais soldé par une arrestation mais, qui sait, ils se trouveraient peut-être un jour face à des abus de pouvoir de la part de policiers lassés. « Tu ne ferais qu’une bouchée d’eux. » Renchérit l’ébéniste alors que son amie disait qu’ils n’avaient pas intérêt à l’arrêter. Il rit. Il rit à nouveau quand Jamie parla de ses recettes qui s’avéraient souvent moins bonnes que prévu. « Je comprends l’attrait des livres et des films, l’excitation de connaître les dénouements, la beauté d’un script et tout, mais j’y arrive juste pas. J’sais pas pourquoi. Enfin, je le sais un peu. J’ai les jambes qui me démangent trop vite. Mais c’est aussi, j’crois, que j’ai pas envie de m’évader dans un autre monde alors que j’ai tellement à découvrir de celui dans lequel je vis. » Expliqua-t-il, aucunement dans le but de juger ou gêner Jamie. Il était toujours dans l’échange, Isaiah. « Par contre pour ce qui est de cuisiner, il faudra qu’on teste des recettes ensemble, un de ces jours. Aller acheter les ingrédients frais au marché de Bowen et cuisiner toute la journée, c’est un peu devenu mon dimanche idéal. » Affirma-t-il dans un sourire. Ça n’aurait pas été son discours, il y a près de dix ans, mais depuis qu’il était à Bowen, le jeune homme avait transformé ses petits bonheurs.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Jeu 19 Nov - 4:44
Discrètement, Jamie se releva un peu pour observer les personnes assises devant elle et Isaiah. Un sourire aux lèvres amusées, elle retrouva sa position initiale avant de rire à la remarque de son ami. « Hé je t’interdis de remettre en question mes talents d’espionne. Les films qu’ils regardaient n’ont aucune importance. » Elle riait. Si le voyage se passait dans cette ambiance alors ça allait être très agréable même s’ils allaient à Brisbane dans un but moins joyeux. Jamie pensa qu’elle aurait pu ramener quelque chose sur lequel elle aurait pu regarder un film. En quinze heures elle aurait eu le temps. Mais elle n’y avait pas pensé surement parce qu’elle avait été très touché par ce qui s’était produit avec la jeune femme autochtone. Alors pour passer le temps, Isaiah et elle discutaient un peu de leur vie, de leur aspiration. C’était son ami qui avait commencé et enfin Jamie avait répondu à sa question. Elle détestait les avocats corporatifs, alors que la blonde était de nature bienveillante envers ses confrères. Jamais elle n’avait compris cette passion, celle qui influençait la vie des gens et l’environnement. Si Jamie avait été dans son domaine, jamais elle ne pourrait se coucher le soir en ayant une bonne conscience. Isaiah avait raison, même si le terme était fort, ils avaient vendu leur âme. Et pourtant, c’était la spécialité de son ex-mari de l’avocate. Elle se souvenait de toutes ces soirées qui était synonyme d’enfer pour elle. « Tout à fait, ce milieu est tellement mauvais … » Son visage se déformait un peu sous la colère, elle détestait tellement ce milieu. Mais peut-être qu’elle manquait d’objectivité à cause de Jonas et de ses amis qui lui avaient fait vivre un cauchemar. La plupart du temps, Jamie plaidait contre eux parce qu’elle défendait l’association environnementale ou le petit propriétaire contre la grande entreprise. La conversation changeait, et Jamie souriait préférant largement parlé de ce qu’elle aimait faire, plutôt que de ce qu’il l’exécrait. Mais avant elle confirma à Isaiah que jamais elle ne le laisserait aux mains des policiers. Elle écoutait attentivement ce que son ami lui disait réagissant aux aspirations de Jamie. Il était tout le contraire d’elle sur ce point-là. Alors qu’il préférait découvrir ce monde plutôt qu’un autre, Jamie elle préférait sortir de cde monde pour aller dans celui de son imagination. « Je comprends ce que tu dis. » Elle ne prenait pas mal ce qu’il venait de dire, loin de là. Isaiah était une personne qui aimait échanger et c’était pour une de ses raisons qu’elle s’entendait bien avec lui. « Mais parfois notre monde est trop pour moi, alors je préfère voir autre chose. » Expliqua-t-elle doucement. L’avocate voulait de temps en temps mettre une pause dans son militantisme, dans sa vie parce qu’émotionnellement elle en avait besoin et les livres étaient ses meilleurs alliés pour ça. En revanche, dès qu’ils parlaient de cuisine, les deux militants étaient en accord. « C’est une bonne idée, on pourrait se faire un marché suivi d’un brunch. Peut-être que tu pourras m’apprendre deux trois trucs. » Disait-elle avec un grand sourire.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Ven 4 Déc - 20:35
Isaiah se contenta de rire à la réplique de Jamie. Elle avait raison, les films visionnés n’avaient absolument aucune importance. La seule information pertinente qu’ils auraient pu en retirer aurait été la longueur du long-métrage en question, parce que le plus long il était le mieux c’était pour eux et leurs genoux confortablement relevés sur le dossier. Peu importait, au fond, tout cela n’était que des blagues et même s’ils en venaient à abaisser leurs bancs, Isaiah ne s’en formaliserait pas. Vivre et laisser vivre. Enfin … jusqu’à certaines limites morales, sociales. En effet, l’artiste avait beau vouloir laisser les gens agir selon leurs propres envies, certaines envies étaient à ce point répréhensibles qu’il ne pouvait s’empêcher d’intervenir. C’était le cas pour les grosses corporations sans conscience et sans éthique, et tous les avocats et autres professionnels les défendant. À voir le visage réellement dégoûté de Jamie, Isaiah pencha légèrement la tête, curieux. Son plus vilain défaut. « J’ai l’impression que c’est encore plus personnel pour toi, ou je me fais des idées ? » Se permit-il de demander. De toute façon, les gens autour d’Isaiah savaient fort bien qu’il n’insisterait jamais et qu’il n’y avait aucun mal à refuser de répondre à ses questionnements. Il était curieux et s’intéressait à tout, jamais dans le but d’être indiscret, mais il pouvait parfois l’être malgré lui. Leur conversation s’allégea au fil des kilomètres parcourus par le train. Ils échangèrent sur leurs visions de ce monde, de leurs manières différentes de s’en évader. Il hocha la tête à propos de la lourdeur de ce qui se passait dans leur monde parfois trop réel. « Je comprends. J’avoue que je n’aurais peut-être pas compris y’a quelques mois de ça mais … on dirait que j’ouvre de plus en plus les yeux sur les tristes réalités, peut-être que je fermais les yeux pour me protéger, pour garder mon éternel optimisme, j’sais pas trop. Don’t get me wrong, j’ai toujours eu conscience de bien des choses qui clochaient, mais naïvement je pense que j’avais attribué ça à une minorité … » Réalisant que ce qu’il disait ne faisait peut-être aucun sens ailleurs que dans sa tête, il rit. « En gros, j’ai eu cette révélation quand j’me suis inscrit sur Facebook cette année et que j’ai été confronté à la méchanceté gratuite et à la connerie humaine dans les commentaires de beaucoup trop de publications. » Il soupira. « J’aurais dû me tenir bien loin de ça comme je l’avais toujours fait. C’est du poison pour le moral et pour l’espoir. » Heureusement qu’il y avait encore du bon monde, Jamie évidemment comprise. Autrement, Isaiah ne ferait pas autant de plans avec elle, débordant même de leur habituel militantisme pour maintenant prévoir des journées de cuisine. « J’pense qu’on pourra tous les deux s’apprendre des trucs ! Ce sera avec grand plaisir. Ma copine viendra sans doute squatter notre brunch dès qu’elle sentira les bonnes odeurs. » Aisling ne cuisinait que rarement et ne mangeait pas énormément mais Isaiah savait qu’elle était toujours au rendez-vous pour de la bonne bouffe maison.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Lun 7 Déc - 4:53
Si l’amitié naissante entre les deux militants se passaient bien, c’était parce qu’ils se partageait plusieurs points communs. A commencer par cette légèreté dans leur conversation. Ils riaient, se moquaient gentiment de l’autre avec un grand respect. Ils avaient les même idéaux et les mêmes aspirations. Un optimisme débordant et l’espoir qu’un jour ils verraient un monde meilleur. Amoureux de la nature et de l’homme, ils devaient se rencontrer à cette manifestation. Isaiah était le seul à comprendre la dévouement de Jamie pour les causes qui lui tenait à cœur, puisqu’il les partageait. Jamie avait fait de sa vie personnelle et professionnelle un combat permanent. Depuis toute petite elle avait cette philosophie de la justice juste, un partage des richesses entre tous. Mais elle s’était un peu perdue en chemin et Isaiah avait deviné. Il y avait un mélange de rancœur et d’énervement quand Jamie parlait de ces avocats des affaires. Elle lui souriait. « Mon ex était ce genre d’homme. J’ai fait pas mal de grandes soirées en compagnie de toutes ces personnes. » Une mine un peu dégoutée prenait place sur le visage doux de la blonde. Ce n’était vraiment pas une belle période pour elle. A l’époque elle était amoureuse, mais avec le recul, elle s’était rendue compte de la toxicité du milieu, des humiliations et de cet esprit de compétition éternel. Jonas avait été un peu moqué que sa femme écolo gagne plusieurs fois contre lui. Les autres ne la prenaient pas au sérieux. Et La blonde était heureuse d’avoir quitté ce monde et de s’être isolée loin de Perth. Le bus avançait et Jamie ressentait de moins en moins la fatigue, intéressée par les mots échangés avec son ami. Elle l’écoutait, attentive à ce qu’il racontait. Elle hochait parfois la tête à ses propos. Lui il était dans ancré dans le monde tandis qu’elle aimait en sortir de temps en temps. Ils parlaient de cette désillusion, de ce démon superpuissant transformé en réseau social. Jamie elle grimaçait, comprenant parfaitement ce qu’Isaiah essayait de lui raconter. « Je suis désolée que tu ais vécu ça. » Elle avait elle-même été victime de cette haine médiatique, de ces mots violents qu’il était facile de balancer. Un gros combat commençait contre les réseaux sociaux, un combat une nouvelle fois de l’argent contre l’humanité. « On a l’impression qu’avec les réseaux on est libre de dire ce que l’on veut, qu’on est libre de notre propre destin et que notre avis vaut autant que ceux des autres. Mais au final, c’est une prison. On s’enferme dans un schéma que l’on a pas décidé. Mais il y a des gens comme toi qui seront toujours là pour rappeler ce qu’est la vraie liberté. » Et ces personnes devenaient de plus en plus nécessaires. Isaiah était une petite bouffée de douceur dans ce monde un peu trop brutal. L’avocate aimait passer du temps avec lui, parler de ce monde et de ces combats. Mais à présent ils prévoyaient quelque chose de plus calme et de plus reposant. Une nouvelle activité toujours passionnante. « Elle sera la bienvenue évidemment. » Jamie lui souriait, déjà impatiente de ce futur brunch en compagne d’Isaiah et de sa copine.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Sam 12 Déc - 9:39
De nature curieux mais voulant aussi se montrer toujours disponible pour recevoir les confidences des autres, s’ils en ressentaient le besoin, Isaiah questionna un peu plus Jamie à propos de cette rancœur qu’elle semblait avoir par rapport à une certaine catégorie d’avocats. Il était à l’écoute, Isaiah, pas que des mots mais aussi du non-verbal, et il avait senti un problème plus profond derrière ses paroles. La châtaine confirma ses doutes et lui apprit que son ex-petit-ami était ce genre d’homme. Ça le surprit, Isaiah, qui ne l’imaginait tellement pas au beau milieu de soirées mondaines. Jamie ne correspondait pas à ce décor, et c’était tant mieux. « T’as genre été … une infiltrée. » Répliqua-t-il avec un mince sourire même s’il voyait au visage de Jamie que ce n’était pas une belle période à se remémorer. Il ne voulait pas faire remonter la poussière si elle ne désirait pas s’épandre plus largement. Ce fut donc à son tour à lui de confier de nouveaux pans de sa vie un peu moins lumineux. Il avait récemment décidé de s’inscrire – très minimalement – sur les réseaux sociaux pour garder contact avec certaines personnes, mais voilà qu’il découvrait les démons de ce monde qu’il avait longtemps évités. Isaiah avait pleinement pris conscience de sa naïveté, et de sa bienveillance qui n’avait peut-être pas toujours sa place finalement. Lui qui avait tendance à vouloir voir le plus beau dans tout le monde, il avait réalisé que le monde était si laid. Pas juste les grands dirigeants abusant de leur pouvoir. Mais Monsieur et Madame tout le monde qui se cachaient derrière leurs écrans pour humilier, critiquer, cracher sur les autres. Pour des raisons tellement, mais tellement futiles, superficielles. Si les gens étaient aussi méchants, que l’Humain courait vers sa perte en détruisant sa planète, qu’on ne pouvait plus se sentir en sécurité où que ce soit, mais quel monde léguait-il, Isaiah ? Lui qui avait milité si fort pour changer les choses, se devait d’admettre que ça n’avait aucun impact, ou si peu. Les mots de Jamie parvinrent jusqu’à ses oreilles et elle expliqua parfaitement ce sentiment d’invincibilité, mais aussi d’invisibilité, des gens sur les réseaux sociaux. Il esquissa un faible sourire quand elle affirma que des gens comme lui étaient là pour rappeler la véritable liberté. En aurait-il toujours la force ? « Je ne sais pas même pas si ça suffirait. J’ai l’impression que le problème avec les réseaux sociaux est devenu tellement …. Tellement plus profond que ça, ancré dans le mode de vie actuel … La culture du like et la course à la popularité, ça pousse les gens à faire tout et n’importe quoi, parfois au détriment de leur vraie vie, celle qu’ils ont quand ils ferment l’écran … » Il digressait un peu, Isaiah, mais c’était un tout nouveau fléau qu’il avait découvert cette année même s’il savait que le problème grandissait depuis bien longtemps. Jamie et lui changèrent de sujet bien vite en voyant que ça leur minait le moral, parlant de cuisine et de brunch, avec Aisling sans doute. « Cool. Elle sera contente. » Ou pas. Elle n’aimait pas toujours rencontrer de nouvelles personnes. Mais il était persuadé que Jamie et elle s’entendraient bien. Elles avaient les mêmes valeurs, elle aussi.
Spoiler:
On pourra éventuellement sauter jusqu'à l'arrivée à Brisbane, si tu veux
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Mar 15 Déc - 10:26
Le trajet avait duré longtemps, quinze heures exactement. Durant tout ce temps, Isaiah et Jamie avaient eu le temps de dormir. Parfois ils s’étaient endormis ensemble, parfois l’un tout seul pendant que l’autre réfléchissait au potentiel slogan de la manifestation. Ils avaient eu le temps de parler aussi. Jamie lui avait raconté son histoire avec son ex-mari. Elle avait ri quand il lui avait dit qu’elle était infiltrée dans le milieu de la corporation. Et cette fois-ci sa langue s’était déliée, lui expliquant son passé, son mariage, l’échec de son mariage, les humiliations, les coups dans le dos jusqu’à son arrivée à Bowen. Il lui avait aussi raconté ses peurs, ses espoirs et il lui avait offert un peu de sa pensée. Ils s’entendaient bien et aujourd’hui Jamie avait l’impression de plus connaître Isaiah. Et elle n’avait aucun doute, cet homme-là allait devenir un ami, s’il ne l’était pas déjà. Mais voilà, au bout de quinze longues heures de bus, ils arrivaient à Brisbane, à la gare routière. Les jambes un peu ankylosée, Jamie s’étirait avant de se retourner vers son ami. « Bon alors … il faut qu’on aille à la station de police. » Elle avait déjà plaidé à Brisbane, mais la plupart du temps il était question d’affaire sur des questions écologiques. Elle ne connaissait pas le commissariat de cette ville comparée à celui de Bowen où elle s’y rendait au moins une fois par semaine. Après avoir un prit une nouveau bus mais cette fois-ci un bus de ville, ils étaient arrivés. Et ils n’étaient pas les seuls à avoir eu cette idée. Plusieurs centaines de personne se trouvaient devant le bâtiment scindant différents slogans et demandant que justice soit faite. Jamie adorait cette ambiance, il avait le don de la galvaniser, de la rendre plus sauvage, plus militante. « On essaye de ne pas se perdre. » Disait-elle avec un grand sourire. Elle reconnaissait parfois quelques visages, à force de manifester, on revoyait souvent les mêmes personnes. C’était ce qu’ils leur étaient arrivés à Isaiah et Jamie. A force de se croiser dans les lieux de rassemblement, ils avaient commencé à parler. Puis par la suite, ils manifestaient ensemble jusqu’à aujourd’hui où ils avaient décidé de partager quinze heures de bus, dans l’unique but de se révolter contre l’Etat australien qui avait assassiné une femme. Rien n’énervait plus Jamie que ça. Pourtant, la blonde avait un tempérament calme, toujours douce, à s’effacer pour ne froisser personne. Mais quand il s’agissait de l’écologie et des droits de l’homme, c’était le visage d’une lionne que l’avocate montrait. A quelques mètres d’eux, elle vit un socle libre et sans réfléchir elle prit le bras d’Isaiah pour l’emmener avec elle. Ils étaient maintenant hauteur, ayant une meilleure visibilité sur ce qu’il se passait.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie) Mar 22 Déc - 18:04
Quinze heures ça pouvait être long comme ça pouvait être court, et ce voyage en train avait été un peu tout ça à la fois. Les moments de discussion avec Jamie avaient fait filer les secondes. Isaiah pouvait maintenant affirmer connaître la blonde sous plusieurs facettes, de son passé jusqu’à ses aspirations futures, en passant par son présent, évidemment. Isaiah en avait fait de même, partageant ses projets de famille avec Aisling qui n’aboutissaient pour le moment pas, même s’ils essayaient depuis plusieurs mois. Ils avaient ouvert les portes à cette amitié qui prenait de plus en plus forme. Plus que des partenaires militants, ils étaient désormais plus près l’un de l’autre. Le déclic, Isaiah l’avait senti. Puis, il y avait eu des moments plus longs, quand il cherchait en vain le sommeil et que Jamie dormait à côté de lui. Le contraire était aussi arrivé, quand les jambes d’Isaiah ramollissaient au point de s’étendre dans l’allée de passage jusqu’à ce qu’il se réveille devant le regard amusé de Jamie. Leurs pancartes barbouillées de slogan étaient prêtes lorsque le bus s’arrêta à la gare routière de Brisbane. « Déjà ? » Avait plaisanté Isaiah, alors que tous les deux se dégourdissaient les membres endormis. Jamie affirma qu’ils devaient maintenant se rendre à la station de police. L’artiste hocha la tête avec sérieux. « J’espère que le mouvement ne se sera pas déjà essoufflé. » Après tout, ils avaient un peu plus de quinze heures de retard sur la mise en marche de l’action. Mais Isaiah avait espoir que ce n’était pas le genre d’indignation qu’un week-end allait tasser du revers de la main. Le jeune homme fut ravi de constater, à leur arrivée au commissariat, que des centaines de personnes scandaient leur hargne à coup de cris rythmés par les claquements de mains ou les coups tambours. « Et si on se perd, on se rejoint à l’arrêt de bus de l’autre côté de la rue. » Puisque lorsqu’ils repartiraient, ce serait en sens inverse. Isaiah avait l’habitude des manifestations, il savait qu’à peu près n’importe quoi pouvait arriver. Ça pouvait éclater comme ça pouvait demeurer paisible. À l’autre bout du Queensland, il ne voulait pas risquer de rester sans nouvelles de Jamie et de ne pouvoir la retrouver. Et comme sa batterie de téléphone était sans doute à terre, lui qui n’utilisait jamais ça … il fallait prévoir selon les bonnes vieilles méthodes. Jamie l’attrapa par la main et le tira jusqu’à un socle libre, sur lequel ils montèrent afin de surplomber la foule. Des photographes de presse couvraient déjà l’événement, les policiers restaient aux aguets mais en retrait, pour le moment. Isaiah leva leur pancarte dans les airs en joignant sa voix à celle des centaines d’autres personnes, criant les mêmes slogans qu’eux.
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Sujet: Re: one man's word held the country together but the truth is getting fierce (jamie)
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