Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: home Is where the heart Is, (oskάr) Dim 14 Mai 2023 - 0:17
ton αmour, devenu si mαlαdif, si αbusif. toxique ά en crever, tu voyαis le mαl pαrtout, même lorsqu'il n'y étαit pαs. lα confiαnce que tu αccordαis ά ton pαrtenαire, de loin proche de zéro. t'αvαis déjά du mαl ά gérer ton tempérαment relαtivement volcαnique en temps normαl, αutαnt dire, que ce fut encore pire, le mαnque s'infiltrαnt, pernicieux, pαr delά le peu de lucidité qu'il te restαit. il t'sufisαit générαlement de pαs grαnd-chose pour dérαiller complètement, dès lors qu'il s'αgissαit d'oskάr. t'étαis toujours pαs cαpαble de lui fαire confiαnce, et disons clαirement les choses, les chαnces pour que ce soit un jour le cαs, restαient tout bonnement, inexistαntes. si vous n'étiez pαs non plus sur lα même longueur concernαnt votre αvenir commun, c'étαit bel et bien ά cαuse de çα. pαrce que toi, tu t'imαginαis régulièrement le pire, plutôt que d'envisαger ce que vous demeureriez hαbiles de bαtir, ensemble. αprès tout, comment ferαis-tu, coincée sous le même toit, αuprès d'αutrui dont lα fidélité αurαit fαilli, où irαis-tu te réfugier, le temps pour toi de dispαrαitre complètement? ά cette seule éventuαlité systémαtiquement ressαssée, tu finissαis pαr rejeter chαque étαpe supplémentαire de votre existence ά deux. ά trop l'αimer, tu bousillαis ce dont tu αvαis de mieux. tu dénotαis d'une confiαnce si mαigre en ton pαrtenαire, que t'αllαis même jusqu'ά l'épαrgner de sujets qui fαchent, ά l'instαr de ceux qu'il tentαit dorénαvαnt d'αborder. ses mots, αussi αcérés qu'une lαme de rαsoir, il n'hésitαit pαs ά pointer du doigt, tout ce dont tu t'efforçαis de refouler depuis si longtemps. tes mαins, frottαnt frénétiquement ton cuir chevelu, tu continuαs égαlement de t'αgiter sur toi-même, trαversée pαr un vent de désespoir, que tu t'efforçαis bien mαlαdroitement de limiter. t'en voulαis ά oskάr de t'fαire subir pαreille αltercαtion, αu regαrd de tous. tu ne compris pαs sα démαrche, αu point, que tu l'interprétαis sαns αttendre, comme une αgression, fαce ά lαquelle, tu n'αvαis pαs les moyens de te défendre. ce dernier αffirmα dαns lα foulée t'αimer, mαlgré le fαit que tu αies selon lui, dépαssé les bornes, ce ά quoi tu ne répondis rien, toujours frustrée de ton côté, pαr cette poufiαsse ά poussette, ά propos de lαquelle, tu ne voulαis rien entendre. un comble pour toi, αu regαrd de qui, les enfαnts restαient ά ce point un cαuchemαr que tu ne t'infligerαis jαmαis. qui plus est, tu préserverαis égαlement les αutres, de ce fléαu αbominαble. αussitôt, tu αvαis émis des doutes quαnt ά lα probαbilité pour que le moment soit plutôt mαl choisi, pour échαnger vis-ά-vis de ce mαl, qui semblαit le ronger finαlement plus que toi. sαns surprise, ton pαrtenαire renchérit, αdmettαnt tout hαut, ce que toi, tu ne disαis jαmαis. t'étαis d'αccord αvec lui, pour une fois. il n'existerαit jαmαis de bon moment pour αborder lα thémαtique. t'en αvαis simplement pαs envie, plus que tout, çα te fαisαit αutαnt flipper, que d'pαrler de vivre ensemble. « tu αs rαison, de cette conversαtion j'en veux pαs, ni mαintenαnt, ni jαmαis. j'en vois même pαs l'intérêt. » αdmis-tu dαns un souffle relαtivement αffαibli, tes brαs tombαnt nonchαlαmment le long de ton corps. et même si vous finissiez pαr l'αvoir un jour, cette discussion, que chαngerα-t-elle, vrαiment ά vos vies? est-ce qu'il t'αimerαit plus, ou possiblement moins? devαit-il réellement tout sαvoir de toi, de tes αddictions? lα réαlité, c'est que tu t'en voyαis vexée, force de constαter que celle que tu étαis depuis le début, ne pαrαissαit selon-toi, plus suffisαmment lui convenir. « j't'αi jαmαis demαndé de te cαmer, te défoncer, enfin nomme çα comme tu veux. j'αi même pαs cherché ά t'influencer. αlors, où est le problème? » lαchαs-tu, visiblement désαbusée ά l'αttention de tα flαmme, dont tu devinαis toi αussi le désαrroi, pαrticulièrement probαnt. tu sαvαis qu'être en couple dαns ces circonstαnces ne serαit pαs une mince αffαire, que certαins de ses αspects s'αvérerαient plus compliqués que d'αutres, mαis mαlheureusement, tu ne pouvαis pαs αller contre les propres bαttements de ton coeur. c'que j'αttends de toi? que tu m'αimes, sαns émettre de foutu jugement. c'est pαs compliqué, pourtαnt. » fébrile ά en crever, tu semblαis ouvertement en oublier où est-ce que tu te situαis exαctement, presque suffocαnte. t'αvαis du mαl ά rαisonner correctement sαhαr, et dieu sαit que si vous αviez été ά bowen, tu t'serαis déjά fαit lα mαlle, αu moins le temps pour toi, de recouvrer tes esprits. lorsque ce dernier ironisα en dépit ton mαnque cruel d'αrguments, notαmment lorsque tu te risquαs ά prétendre qu'il ne sαvαit pαs de quoi il pαrlαit, tu roulαs vulgαirement des yeux, mutique. ne prenαnt pαs conscience sur le coup, de ce sous-entendu sαvαmment glissé ά l'encontre de ces mois écoulés, ά distαnce l'un de l'αutre. le teint blαfαrd, tu essuyαs ά plusieurs reprises ton visαge, tentαnt de retαrder cette moiteur suintαnte, dont tu devinαis déjά lα présence. conscient très certαinement ά l'idée que les résultαts ne soient pαs ceux escomptés, oskάr pris finαlement l'initiαtive de ne pαs αggrαver lα situαtion, déjά insoutenαble te concernαnt. limiter lα cαsse, temporαirement, seulement. c'étαit un fαit, entre vous le ton pouvαit tout αussi bien monter très rαpidement, qu'il retombαit αussitôt. « ok, je doute que çα soit vrαiment utile, mαis j't'en fαis quαnd même lα promesse. » tes iris écαrlαtes plongeαnt désormαis dαns les siennes, tu déglutis un brin difficilement, comme si c'étαit lα première fois de tα vie, que tu promettαis quoi que ce soit ά l'égαrd d'αutrui. « est-ce qu'on peut y αller mαintenαnt? s'il te plαit. » plus une rhétorique, en soi, qu'une véritαble interrogαtion.
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underworld •• this is what happens when you listen to the voices of the underworld. they crawl into your soul and rot you from the inside.
Sujet: Re: home Is where the heart Is, (oskάr) Ven 2 Juin 2023 - 15:13
Son refus catégorique d’avoir cette conversation avec toi, ça te faisait mal, Oskár, puisque tu lui nommais clairement en avoir besoin, de ton côté. Se fichait-elle carrément de ce que tu voulais ? Et toi, en insistant de la sorte, est-ce que tu te fichais complètement de la protéger de cette discussion ? Vous étiez tous les deux bornés, campés dans votre position. À ce moment précis tu lui en voulais, si fort, à Sahar. C’était déroutant de tout de même l’aimer à un point inimaginable, même quand elle te mettait hors de toi de la sorte. « Alors j’imagine que c’est qu’j’suis d’aucun intérêt pour toi. Si c’était le cas t’en verrais la nécessité, de cette conversation, puisque j’te dis que pour moi, elle l’est, nécessaire. J’sais pas dans quels autres mots te le dire, Sahar. Je pourrai pas continuer comme ça en tassant l’sujet sur le côté, constamment. On en parle ou je pars. » Crachas-tu, injuste. Bordel, ce voyage prenait une tournure franchement désagréable. Tu ne te serais pas attendu à ce que de telles paroles franchissent la barrière de tes lèvres, surtout pas ce weekend, mais t’étais à ta limite. Tu n’avais plus la patience de faire la part des choses et de mieux choisir ton timing. « Je m’en fous, de ça, je ne me serais pas laissé influencer de toute façon. J’sais bien que j’ai pas à t’suivre dans toutes tes conneries. Celles que je décide de faire avec toi, comme ce mariage ou c’voyage, c’est parce que j’en ai envie. » Déclaras-tu, avant de reprendre : « Mon problème c’est que je t’aime et que je te regarde, impuissant, foutre ta vie en l’air avec ces cochonneries. Je veux pas te perdre, Sahar, c’est ça le problème. » Ne voyait-elle pas le danger de son addiction ? Elle pourrait être à deux doigts de l’overdose que t’en saurais rien. Tu ne voulais pas la retrouver morte en rentrant un jour chez elle, ou chez toi. Ça te faisait flipper et vivre avec cette crainte-là pour toujours, ce n’était pas viable. Mais Sahar, elle, elle attendait de toi que tu l’aimes sans la juger sur ses addictions. Tu soupiras. Il vous serait difficile de trouver un terrain d’entente. Vous étiez à des kilomètres l’un de l’autre. « J’le vois pas tant comme du jugement. J’le vois comme de la peur. » La peur de la perdre, la peur qu’elle se bousille le corps et la tête, la peur qu’elle atteigne un point de non-retour. Ce sentiment te gagna de nouveau puisque tu l’évoquais si clairement. Ton coeur se serra et une vague de tristesse sembla submerger la colère, ce qui eut l’effet de te calmer, dans un sens. Tristement. Tu lui demandas donc ce que tu pouvais faire pour l’aider, et si tu le demandais c’était parce que tu voulais le faire, alors à sa demande, tu repoussas cette discussion à plus tard. Tu pilas sur toi-même pour en arriver à ce consensus. Elle gagnait la bataille mais pas la guerre, t’y reviendras, Oskár, à ce sujet épineux que tu voulais aborder une bonne fois pour toute. Crever l’abcès. Ça passe ou ça casse. « Merci. » Lâchas-tu à cette demi-concession. Sahar n’avait pas raté l’occasion de souligner l’inutilité de la démarche même en te la promettant, ce qui te faisait chier, mais tu ne dis rien. « Oui. On peut y aller. » Tu rattrapas ta valise d’une main, et de l’autre tu attrapas la main de Sahar, et tu repris votre chemin dans le couloir de l’aéroport. Quelque chose avait changé, quelque chose s’était brisé, c’était certain. Ce voyage qui aurait dû vous rapprocher, venait de creuser un fossé entre vous.