Big Wedding Dream - Knox Hendrix

Ma femme était une tentatrice qui connaissait chacune de mes faiblesses. Je n'avais aucune chance face à elle, alors quand je lui fis remarquer que son maillot était détaché, je me savais déjà perdu. Son regard brulant se fixa sur moi et son petit sourire finit de m'achever. J'étais une proie facile. Ma main rejoignit la sienne sur le côté de son corps, mais plutôt que de l'aider à refaire le nœud, je tirais dessus pour faire descendre le tissu le long de ses jambes.

Te débarrasser de tout ça rapidement. J'allais lui retirer le haut de son bikini quand mon regard croisa celui d'une autre femme. Elle me souriait, l'air serein, comme si j'allais l'inviter à nous rejoindre... Et l'idiot que j'étais répondis à son sourire avec un autre encore plus grand. La gêne. Le pire c'était que je l'avais déjà croisé dans l'hôtel et qu'elle ne se cachait pas pour me montrer que je lui plaisais. Ce n'était pas réciproque, mais j'étais trop poli pour lui dire directement. Et là je me retrouvais avec Mercy contre moi, à moitié nue, et cette femme qui commençait à s'approcher d'une démarche féline. Honey, on devrait retourner dans notre bungalow. J'avais des palpitations, je ne voulais pas que les deux femmes se retrouvent face à face. Il y avait une énorme différence entre jouer la carte de la jalousie et voir son mec se faire draguer devant soi.

Le pire dans tous ça, c'est que j'avais une érection qui n'arrivait pas à redescendre. J'avais envie de Mercy, j'aimais ce côté dangereux d'être dans l'eau à quelques dizaines de mètres de la plage, j'aimais tout du moment. Quasi, la brunette qui s'avançait toujours été le point noir du moment.

La pluralité ne m'intéresse pas, mais bientôt nous allons être trois. Je la prévenais, mais avec mes phrases énigmatiques, pas certain qu'elle ai pu comprendre ce que je voulais dire avant l'arrivée de la jeune femme.
Hey, je t'ai vu me sourire et je me suis dit que peut être... Elle me regardait moi, et ce n'est que lorsque mon regard se posa sur Mercedes qu'elle sembla là voir également. Vous formez un couple adorable. Ok... Mais encore ? C'était le moment où elle aurait du partir. Je me disais que peut être on pourrait tous se retrouver un peu plus tard pour... Partager un moment. Je manquais de m'étouffer, elle avait un culot monstre et c'était remarquable, mais terriblement déplacé. Le malaise grandissait à vu d’œil, seulement elle ne semblait pas le percevoir. Je ne pense pas qu'on soit intéressé par ce genre de plan. Babe ? Sos ! J'avais besoin d'elle pour repousser la squatteuse. On allait rentrer de toutes façons.

Le bas de mon bikini se fait la malle assez rapidement, et se retrouve autour du bras de Knox. Je me rapproche de lui, vais glisser ma main dans son maillot de bain, prête à faire des choses très intimes, possiblement en étant vu, mais minime quand même. Il s'arrête, presque gelé sur place en regardant derrière moi.

- Hein ? De quoi tu... Non je suis bien là... fais pas ta poule mouillée, je te rappelle qu'on l'a déjà fait dans les vestiaires de l'écurie avec trente personnes à côté !

Pas consciente du tout de ce qui allait arriver, je tentais de lui sortir le membre du maillot, mais il gigotait comme un asticot, et ce qu'il me dit me laissa pendante, je retirais ma main.

- La quoi ? Plurali...

La voix d'une nana derrière nous, me figea sur place, j'avais quand même les fesses à l'air, et le bas de mon maillot toujours accroché sur l'avant bras de mon mari..

- Il t'a sourit... murmurais-je avant de me retourner vers la nana, pensant à un laideron, mais on s'approchait plus du physique d'une victoria's angel, que d'un thon.

Je poussais un long soupir, attrapant comme je le pouvais le maillot perdu, pour tenter de le remettre en place, et ce que la nana continuais à dire, ne me plaisait pas du tout.

- Alors on va être très clair barbie pute, on est un couple marié, pas franchement versé dans le triolisme. Je la poussais du bout des doigts pour la faire reculer de ma zone de confort.

Je n'écoutais pas franchement ce que disait Knox, d'abord se débarrasser de l'intruse, après défoncer mon mari.

- Y'aura pas de plan à trois, pas de on se retrouve, y'aura même pas de tu regardes mon mari en le reluquant.
- Mais c'est lui qui n'a pas arrêté de me sourire. Dit elle, en me regardant de travers. Il est peut être pas si content que ça d'être marié à une frigide mégère hystérique. Bitch.

J'avoue ne pas être une violente, et pas vraiment versée dans le fait d'en venir aux mains. Mais avec la montée d'hormones, on va dire que la raison s'est fait la malle. Je bondis sur elle, comme une panthère prête à attaquer, elle était plus grande oui, mais pas plus agile, elle bascula en arrière, et nous commençâmes à rouler sur le sable de ce bord de plage, sous le regard effaré des touristes venus profiter. Je la griffais, lui tirais les cheveux, et elle essayait aussi de m'atteindre en poussant des petits cris d'animaux. Dans mon esprit ça n'avait pas durée plus de 10 minutes, avant qu'on nous sépare.

Assise sur un transat à bien 2 mètres d'elle, un serveur m'avait apporté de la glace pour faire dégonfler ma lèvre qui avait prit un choc. Silencieuse, je retraçais l'incident dans ma tête, et la source de cet incident... Knox et ses sourires. Je m'enroulais dans une serviette de l'hôtel, mon bikini avait été déchiré en haut pendant l'assaut, et j'avais montré mes nibards à toute la plage... un vrai combat de chattes sans boue mais dans le sable mine de rien. J'avais du sable dans les oreilles, et dans la raie des fesses, sans compter dans les cheveux.

Elle était partie avec un squad de l'hôtel, pendant que l'autre squad de l'hôtel tournait autour de Knox et je les voyais parler les uns avec les autres, sans entendre ce qu'il se disait.

La situation avait dégénéré en quelques secondes. Mercy s'était jetée sur la pouf qui était venue déranger notre moment, et avant que je ne puisse intervenir, elles se battaient. Tirage de cheveux, griffures, coups de pieds et de poings... J'avais essayé de les séparer, mais lorsque j'en faisais reculer une, l'autre revenait à la charge. Ce fut finalement la sécurité qui réussit à les arrêter... Et je me retrouva entre les deux à expliquer ce qu'il s'était passé au chef de la sécurité. Je me sentais tellement débile, tout ça pour des sourires... Des sourires de politesse.

Mon regard s'était détourné de Mercedes le temps d'une seconde, et ça avait suffit pour qu'elle se lève et parte. Elle ne m'attendait pas, filait droit vers notre bungalow et cela n'annonçait rien de bon. J'étais partagé, la suivre ou lui laisser de l'espace pour qu'elle puisse se calmer. Elle pouvait parfois se montrer sanguine et je voulais à tout prix éviter de faire escalader la tension à nouveau. J'attendis quelques minutes avant de m'excuser et de prendre le même chemin qu'elle.
C'est sans un bruit que je m'introduisit à l'intérieur de notre suite. Tout était calme à l’exception de la douche. J'aurais probablement du rester à ma place, loin d'elle, mais je ne pouvais pas et je partis la rejoindre dans la salle de bain. Elle était couverte de bleus, de griffures, je crus même voir une morsure. Ma mâchoire se serra et c'est d'une voie rauque que je lui fis savoir que j'étais là. Est ce que ça va ? Je n'attendis pas d'avoir sa réponse pour la rejoindre sous l'eau et la forcer dans mes bras. Son corps se raidit et je fis un pas en arrière en réalisant qu'elle ne voulait pas de moi. J'ai rien fait Mercy. Je souris parce que je suis comme ça, mais je n'ai absolument rien fait avec elle. Jamais. Ma femme restait dos à moi, elle ne m'adressait pas la parole et je finis par comprendre qu'il valait mieux pour moi que j'aille faire un tour.

Je m'étais assis sur le bord du lit et j'attendais qu'elle sorte de la salle de bain en faisant tourner mon téléphone entre mes mains. Il était déjà tombé quelques fois, mais je m'en moquais. J'étais embêté, je ne voulais pas me prendre la tête avec ma femme pour une histoire aussi bête. C'était notre lune de miel, on était sensé passer un bon moment, pas s'engueuler à cause d'une bimbo.
Après ce qui me parut une éternité, Mercy finit enfin par sortir de la salle de bain entourée d'une serviette. Elle ne me regarda même pas avant d'aller vers le placard pour chercher de quoi s'habiller. Mercy ? Le ton de ma voix était suppliant. Je voulais parler avec elle. Je voulais qu'on oublie tout ça pour reprendre nos vacances en amoureux. Parle moi... Arrête de faire la gueule. C'est à ce moment là qu'un détail me frappa, un filet de sang coulait à l'intérieur de sa cuisse. La panique s'empara de moi, même si d'apparence je réussis à rester relativement calme. Tu saignes. Je refusais d'admettre que peut être mes sourires avaient pu avoir un impact bien plus destructeur que ce à quoi ils étaient destinés. For fuck's sake, talk to me now !

J'étais rentrée dans notre bungalow, avec une impression étrange, des vertiges, un brin de fatigue inexpliquée. Même la bagarre, n'expliquait pas ce sentiment étrange que je ressentais, mes mains tremblaient légèrement, et j'avais froid. Je me glissais sous la douche chaude pour tenter de me ressourcer, si tenté qu'une simple douche pouvait avoir ce pouvoir. Je laissais l'eau couler sur mon corps émacié, et quand je le sentis derrière moi, je sursautais légèrement. Il du prendre ça pour ce que ça n'était pas, je ne le repoussais pas. J'avais la tête dans un étau, le cœur qui battait lentement pourtant, et y'avait un bourdonnement dans mes oreilles, une furieuse nausée... Qu'est ce que j'avais ?

Je sortis de la douche, pour regarder la pièce, avec ce sentiment : je ne connais pas cet endroit. Un brin de panique me gagna alors, et finis par vomir dans le lavabo, me regardant à la remontée du visage. Je ne me souvenais pas de où j'étais, ni de mon prénom... Putain qu'est ce que c'est que ce bordel ? J'attrapais une serviette pour l'enrouler autour de moi, me rendant compte que du sang coulait de mon entrejambe. Tu dois avoir tes règles, et c'est normal en sortant de la douche, voilà... tout à une explication. Tu vas traverser cette chambre, tenter de dormir et demain, ça ira mieux, tu te souviendras de ton prénom, de l'endroit, du jour et même de l'heure, mais plus important encore, tu te souviendras de qui est ce canon notoire, qui t'attend sur le lit.

Il se lève, me parle de sang, d'arrêter de faire la gueule, je voudrais lui répondre réellement... je voudrais, mais tout devient flou, et je n'arrive qu'à prononcer qu'un vague "au secours" lointain, avant de tomber dans les pommes. Inconscience totale...

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Je n'ai pas entendu les cris, les appels, je n'ai pas entendu non plus les médecins qui me demandaient de parler, je n'ai pas sentit qu'on me soulevait les paupières, et mes pupilles n'ont pas réagi à la lumière. Je n'ai rien entendu, pas les appels au micro dans les couloirs des urgences, pas le bruit métallique du chariot qui roule sur le carrelage, je n'ai pas sentit la main de Knox sur la mienne, pas non plus le masque à oxygène qui a été mis sur ma bouche. Je n'ai pas non plus entendu le diagnostic inquiet du médecin, alors que Knox était à mon chevet.

Dans les limbes, complètement dans les limbes, je suis restée inconsciente avant et après l'opération. J'ai d'abord senti les tubes de plastique dans mes narines qui crachaient de l'air frais, avant de me rendre compte que j'étais allongée sur le dos, les fesses à l'air. Je gémis un peu, tentant de bouger mon corps, mais c'était difficile, j'avais l'impression de peser 10 tonnes.

- Kno... x

Je m'étais énervé et elle s'était effondrée, inconsciente... La panique avait pris le dessus sur tout et j'avais composé le 000 avant de réaliser que je n'étais pas dans mon pays. Sans réponse, j'avais appelé la réception de l'hôtel qui avait fait le nécessaire pour que les secours arrivent le plus rapidement possible. J'avais gardé Mercedes dans mes bras en les attendant, lui chuchotant de s'accrocher et que tout irait bien. Elle n'avait pas le choix, Pénélope l'attendait à la maison et il y avait ce bébé que l'on allait accueillir dans quelques mois. Notre histoire n'était pas terminée, elle commençait à peine.

Les médecins avaient emportés Mercy au bloc sans réussir à m'expliquer ce qu'ils allaient lui faire. La barrière de la langue était trop importante. J'avais eu droit à un dessin, mais même avec ça, je n'étais pas certain de la procédure exacte qu'ils voulaient réaliser sur ma femme. Ils l'avaient emmené à 15h54, il était à présent 19h29 et je n'avais toujours pas de nouvelles. Les infirmières commençaient à bien me connaitre, car je passais leur demander des nouvelles quasi toutes les dix minutes, je tournais en rond devant elles en me maudissant moi et mes foutus sourires. Et alors que j'allais m'assoir, à bout de force à force de tourner en rond, une jeune brunette vint me dire quelques choses. Je ne comprenais pas ce qu'elle disait, mais avec des gestes, elle réussit à me guider jusqu'à la chambre où était installée Mercy.
Des lunettes à oxygènes dans le nez, la peau pâle, son corps relié à tout un tas de moniteur pour surveiller ses constantes... Je la reconnaissais à peine, surtout qu'elle était toujours endormie. Un médecin, entra dans la chambre, je l'avais déjà vu avant la chirurgie, et il tenta de me rassurer. Son anglais était très limité, tout comme mon français, mais avec un peu de temps et de persévérance je réussis enfin à traduire le diagnostic. Merci Google. Elle avait saigné à cause d'un hématome au niveau du placenta et même si le pronostic pour le bébé était plutôt sombre, pour le moment il était encore là. L'hématome avait été drainé, Mercy avait reçu une transfusion, il fallait à présent attendre. Faire preuve de patience.
De nouveau seul avec ma femme, je m'étais assoupi sur le fauteuil à côté de son lit. Le stress m'avait drainé de toute mon énergie. Mais assez étonnamment, lorsque la voie de ma douce résonna dans la pièce, j'ouvris les yeux sans difficulté pour aller rejoindre son chevet. Je suis là. Ma main attrapa la sienne et je l'amena à mes lèvres pour y déposer un doux baiser. Un flot d'émotion m'assaillit, mais je resta solide pour ma belle Blondie. Pendant quelques minutes, je lui expliqua ce qu'il s'était passé, je lui donnais la version positive de ce qu'on m'avait annoncé, évitant soigneusement d'aborder le fait que notre bébé avait plus d'un risque sur cinq de ne pas naitre vivant. C'était sombre comme pronostic... Beaucoup trop pour qu'elle ai à s'en inquiéter maintenant. Le médecin à dit qu'il repasserait te faire une échographie demain matin pour voir l'évolution de l'hématome.

J'ai le pressentiment que c'est une fille. Une guerrière, comme sa mère. Elle ne lâche rien malgré les obstacles. J'avais rapproché mon fauteuil près du lit et je lui caressais le ventre avec la délicatesse d'une plume. J'aime l'idée de n'avoir que des filles avec moi à la maison.

J'ouvre un œil puis deux, quand je sens une main sur la mienne, j'ai mal de partout, comme une grosse gueule de bois, sans avoir picolé pour autant. Enfin de ce que je me souvienne bien sûr. Je gémis, tente de bouger un peu, mais ça me fait grincer des dents, la douleur est bien trop présente.

Je suis là, il est là, on est là. Il me parle d'une échographie, d'un médecin, je fronce les sourcils, ses tuyaux qui me crachent de l'air de dans le nez, me dérangent, mais je n'arrive pas bien à comprendre comment on lève la main. C'est avec une lenteur hallucinante que je lève mon bras gauche, et que j'observe ma main. Il parle, mais je ne comprends pas tout, je suis hyper fatiguée.

Une guerrière comme sa mère, je crois qu'il pense que je suis enceinte, mais j'ai le sentiment d'être vide à l'intérieur de moi, et qu'un seul cœur battait. Il me parle de la maison, d'être entourée de femmes, et je tilte un détail, que je n'avais pas encore saisit. Tournant la tête vers lui, je l'observe, bel homme âgé, le genre à faire rêver dans les magasines, qui probablement doit avoir un corps de rêve...

- Qui êtes vous ? Lâchais-je alors confuse, l'homme semblait vraiment me connaître, mais je n'arrivais pas à me souvenir.

Je ne voulais pas le blesser, et je prenais un ton doux malgré la situation assez paniquante pour moi. Je retirais tout aussi doucement ma main des siennes, posant les doigts sur ma gorge, sur ma joue, j'étais moi, il était lui, mais je comprenais pas bien le lien entre nous. Et puis un bijou sur ma main, me fit la regarder, une bague impressionnante sertissait mon annulaire. OK. J'étais mariée, mais à qui ?

Lorsqu'elle me demanda qui j'étais, je crus d'abord à une blague - une très mauvaise -, mais elle retira sa main de la mienne et son regard se fit plus distant. Un froid tomba sur la pièce. Knox... Je suis Knox, ton mari. Blondie regardait son alliance comme s'il s'agissait de la plus grande erreur de sa vie et cela me mit un coup. Il y avait tellement d'incompréhension dans son regard, je la voyais paniquer et j'étais impuissant. Je vais aller chercher un médecin. Dis-je en prenant la direction de la porte. Il fallait que je sorte, que je quitte cet enfer où ma femme était amnésique et m'avait rayé de sa vie. C'était trop pour moi. Les jambes flageolantes et le cœur douloureux, je m'effondrais dans la salle d'attente. Il fallait que ça sorte, que tout mon stress s'évacue... J'allais récupérer ma femme quoi qu'il arrive, pour le bébé, pour notre fille, pour tout l'amour que j'avais pour elle.

Les médecins avaient fait d'autres examens pour comprendre la cause de cette amnésie et bien que Mercy semblait aller bien, ils avaient découvert un petit caillot dans son cerveau. Elle faisait un AVC et avait du repartir se faire soigner par je ne sais quelle procédure. Je voulais juste ma femme et c'était peut être égoïste de ma part de penser à ce que je voulais à cet instant plutôt que ce dont elle avait besoin, mais c'était comme ça.

Elle ne revint que bien plus tard dans la chambre, alors que la nuit était tombée depuis longtemps. Les médecins se montraient rassurant sur les lésions cérébrales, mais en voyant le regard de ma belle, je compris qu'elle ne se souvenait toujours pas de moi. J'étais un inconnu qui squattait sa chambre et elle n'était pas à l'aise avec cela. Qui l'aurait été ? J'allais lui offrir cet espace dont elle avait temps besoin quand mon téléphone se mit à sonner. C'était les parents de Mercedes, il gardait Pénélope le temps du voyage et c'était l'heure de notre appel quotidien. Personne ne décrocha et mon téléphone finit par se remettre sur l'écran d'accueil. C'était une photo de nous trois le jour de notre mariage, on était heureux et cela semblait déjà si lointain... Ce fut au tour de son téléphone de sonner, mais son regard semblait figé sur la photo qui illuminait toujours mon téléphone. C'est Pénélope. Tu te souviens d'elle ? C'est notre fille. Mercedes n'était pas aussi perplexe en voyant notre Pento qu'en me voyant moi. Ca me donna un espoir tout nouveau. C'est grâce à elle que l'on s'est rencontré.

On me ramène à nouveau, et je ne comprends pas grand chose, je capte seulement de mon lit qui roule, le regard derrière, d'un homme qui a peur, d'un homme à qui l'on a enlevé une parcelle de sa vie. Je me mords la lèvre, j'ai la nausée, je ne me sens pas bien très longtemps, déjà on m'endort de nouveau et on me parle d'un cerveau tout neuf.

A mon énième troisième, quatrième réveil, il est encore à mon chevet. C'est marrant ce n'est pas vraiment mon style d'hommes, je me rappelle d'Axel, de Louis, de Stan et David... ils étaient blonds ou roux mais pas bruns comme lui. Mon observation silencieuse de cet homme, fut couper un instant par la sonnerie d'un téléphone. Il n'eut pas besoin de me dire qui c'était, je le savais dans mes trippes. Pénélope, ma fille. J'hochais la tête en signe d'acquiecement lorsqu'il me demandait si je m'en souvenais. Je me souviens d'elle, de son rire, de ses calins, d'elle qui chante Taylor Swift dans la voiture le matin pour l'école. Okay... c'est notre fille, j'accepte complètement ça.

Le téléphone s'arrête, il n'a pas décroché. Je lui montre du doigt le téléphone qui sonne, l'autre, alors qu'il me parle de notre rencontre grâce à elle.

- Réponds... le téléphone réponds, et dis lui que je suis allée marcher, et que tout va bien...

J'hochais la tête, je ne voulais pas qu'il lui raconte ces derniers jours chaotiques, le fait que je sois à l'hôpital avec un demi cerveau en état de marche. Il se lève va répondre dans le couloir, et je reste seule, je regarde ma face dans un morceau de vitre, et je fais peur à voir sérieux. J'ai la lèvre boursoufflée, et une entaille sur la pommette, je passe les mains sur mon ventre, sur mes cuisses, et puis je tends la main vers son portable à lui. J'appuie sur un bouton pour allumer l'écran, et vois la photo de nous trois, à ce qui semble être notre mariage.

Le médecin interrompt mes pensées, et vient me parler.

- Grosse épreuve, vous avez été admise après quelques complications, si j'ai bien compris vous avez une bonne droite... mais pas aussi bonne que la personne qui vous a administré des coups. Heureusement et malgré le léger AVC que vous avez fait... l'enfant que vous portez est bien là... je peux vous faire une échographie ?
- Oui...

Lorsque l'appareil passa sur le cœur battant de l'embryon, je fondis en larmes. Cachant ma bouche d'une main.

- J'ai faillit le tuer... je l'ai mis en danger... je suis horrible... Hoquetais-je en pleurant à chaud de larmes.

J'avais des bribes, pas franchement tout clairement, je me souviens d'être dans les bras de Knox, et puis après, de voir couler le sang de mon entre-jambe dans la salle de bain.

Pénélope avait tout de suite compris que quelque chose n'allait pas quand elle n'avait pas vu Mercedes à mes côtés. Je ne lui avais pas menti, car ce n'était pas dans mes habitudes, mais j'étais resté assez vague sur ce qu'il se passait pendant notre lune de miel. Elle ne m'avait pas écouté et avait réclamé sa maman tout le long de l'appel, des larmes avaient roulé sur ses joues en réalisant qu'elle ne la verrait pas aujourd'hui. J'avais fini par raccrocher en lui promettant que Mercy la rappellerait bientôt. Ma femme semblait s'être souvenue de Pento quand le téléphone avait sonné, alors j'avais un peu d'espoir. Oui... Que Mercy m'oublie était une chose, qu'elle oublie notre fille... Notre petite ne pourrait pas s'en relever et ce n'était pas une option.

De retour devant la chambre, je vis qu'un médecin était en train de faire une échographie à Mercedes. Je ne savais pas si elle voulait de moi pour ce moment. En temps normal, je n'aurais pas hésité à entrer, mais là, elle ne se souvenait pas de moi. J'étais un inconnu. Alors, je me mis à regarder par l'embrasure de la porte. Je pouvais voir notre bébé sur l'écran et entendre son cœur. J'étais hypnotisé par ce moment émouvant, jusqu'à ce que je réalise que Mercy n'allait pas bien. Elle pleurait en comprenant que la bagarre aurait pu couter la vie de son bébé. Non, non... Dis-je en poussant la porte pour la rejoindre. Peut être que je n'étais qu'un inconnu à ses yeux, mais je refusais qu'elle pense que c'était de sa faute. Elle n'y était pour rien. C'est cette taré qui t'a fait ça. Pas toi. Je lui pris la main dans les miennes, avant de la lâcher, puis de la reprendre à nouveau. Je ne savais pas trop comment réagir avec son amnésie, mais il était hors de question que je la laisse sombrer dans cet état de détresse. C'était elle, mes sourires, ma connerie... Tu n'as rien fait. Elle t'a provoqué et j'aurais du l'arrêter.

Le médecin était parti et peu de temps après quelqu'un était venu m'informer que les heures de visite étaient terminées. J'étais parti à contre cœur pour retourner à l'hôtel. J'y avais croisé l'autre femme, qui sans gêne avait retenté sa chance, mais je l'avais ignoré sans même m'arrêter pour l'écouter. Si je m'étais attardé, je pense qu'elle aurait fini dans un sale état. Elle avait blessé ma femme et pour ça, jamais je n'arriverais à être raisonnable si je venais à devoir discuter avec elle.
Je pris une douche pour essayer d'enlever tous les dramas de la journée, avant de me glisser sous les draps. C'était étrange d'être là sans ma moitié. Ce n'était pas naturel. Et c'est sans réfléchir que je pris mon téléphone pour lui envoyer des messages. “And it was enchanting to meet you, All I can say is I was enchanted to meet you”. Je lui envoyais les paroles d'une chanson de Taylor Swift, c'était une évidence pour retracer notre histoire. “It’s a roller coaster kinda rush, And I never knew I could feel that much, And that’s the way I loved you”. Je continuais à envoyer des paroles de chansons, des photos de nous et d'autres que je trouvais sur internet. Elle allait vite redécouvrir à quel point j'étais dorky, que ma maladresse était aussi présente que ma connerie. Elle ne répondait pas beaucoup, voir pas du tout, mais je la bombardais tellement qu'elle ne devait pas avoir le temps. Ou du moins je pensais cela pour me rassurer. Je t'aime et tu m'aimes aussi, il faut juste que je te le rappelle.