dance the night (grark)

On s'embrasse doucement, sans se presser, prenant le temps qu'il faut pour se découvrir, pour apprécier cet instant de proximité. Même si parfois j'ai tendance à vouloir aller trop vite, à ne pas assez vouloir prendre mon temps, le tempérament d'Arlo m'aide à prendre les choses plus doucement, à me caler sur un rythme plus doux. Nos lèvres s'apprivoisent tranquillement et je me sens comme si j'étais enroulée dans une couverture très confortable, très douce, le genre dont on n'a pas envie de sortir parce qu'on se sent terriblement bien. Mais il faut bien en sortir juste un peu, juste un instant. On s'écarte légèrement l'un de l'autre, tous les deux souriant de ce moment. Je ne suis pas la seule à avoir appréciée visiblement et ça me rassure. On se regarde un instant, légèrement hésitant pour se rapprocher à nouveau mais l'hésitation se dissipe bien rapidement. Il se pose ses mains sur mes joues et je me rapproche pour que nos lèvres se joignent à nouveau et qu'elles continuent à se découvrir, à s'apprécier. La douceur continue dans nos échanges. J'ai envie de me blottir dans ses bras et d'oublier encore un peu plus le monde autour, de profiter de cet instant hors du temps ou rien d'autre ne compte, où il n'y a que nous, où on ne fait que profiter du moment sans se poser de questions. J'aime pouvoir me dire que je suis bien là, que j'aime notre baiser sans me poser mille et unes questions sur la suite, sur ce que ça signifie. Il y a juste nous, ce baiser et rien d'autre. Nos lèvres finissent par s'écarter à nouveau, toujours le sourire aux lèvres je me rapproche pour lui glisser à l'oreille « J'aime bien danser comme ça avec toi. » J'ai aimé notre danse mais j'ai encore plus aimé la danse de nos lèvres entre elles. Je passe mes mains derrière son dos pour venir l'enlacer et poser ma tête sur son épaule. J'ai envie de poursuivre encore longtemps ce moment de douceur, cet instant où je suis bien et où rien ne presse, où on peut juste prendre le temps de faire ce dont on a envie.

Se découvrir, c'est ca, le mot. Arlo découvrait Vega en commençant par sa voix, qui lui avait dit qu'elle avait envie de l'embrasser, puis par son souffle qu'il avait senti contre sa joue. Sa peau, qu'il avait senti glissé contre la sienne et finalement, ses lèvres, douces, tellement douces. Ils prenaient leur temps, tout le reste autour n'était que distraction auquel l'Anglais ne portait pas attention. Vega non plus, visiblement. Leurs lèvres se relâchent un moment et elle sourit, elle est belle. Ses yeux, il les trouve pétillant. Il pourrait se perdre dans son regard à ce moment, Arlo. Il caresse sa joue d'une main et sourit aussi. Elle s'approche à nouveau de son oreille et lui dit qu'elle aime danser comme ça, avec lui. Ça l'amuse, il lâche un petit rire et quitte sa joue pour enrouler ses bras autour d'elle. Arlo la serre contre lui alors qu'elle dépose sa tête contre son épaule. « J'aime ça aussi », lui répond-t-il.  Ils ne dansent plus vraiment, à ce moment-là, mais ça n'a pas d'importance. C'est leur moment à eux deux. Il n'avait pas d'attente envers cette soirée, mais il se trouve satisfait, le petit Arlo. Leur chimie virtuelle n'avait pas menti, ils connectaient bien tous les deux. Arlo relâche lentement son étreinte, un instant, gardant une main sur l'épaule de Vega, qui glisse doucement vers ses doigts, qu'il prend alors entre les siens. « Est-ce que je peux t'offrir quelque chose à boire ? » Maintenant qu'ils avaient bien dansé, peut-être voudrait-elle prendre un peu de recul et s'asseoir ou bar ou prendre l'air à l'extérieur. Arlo ne dirait pas non à l'une ou l'autre des options, à aucune, d'ailleurs. Il était à la merci de Vega, ce soir. Il ne disait jamais non, de toute façon. C'était souvent un problème, mais ici, maintenant, c'était tout le contraire.

Ce moment-là me fait beaucoup de bien, parce que c’est doux, c’est mignon et léger, ce baiser, j’ai l’impression, n’appelle à rien d’autre que d’en profiter, sans plan sur la suite, sans être le prémisse de quelque chose, c’est juste là et c’est très bien. On sourit tous les deux, on se confirme qu’on a aimé, à demi-mot, s’embrasser et qu’on est bien. C’est important pour moi qu’on se sente tous les deux bien, qu’on soit tous les deux sur la même longueur d’onde. On reste un instant au milieu de la piste dans les bras l’un de l’autre, c’est bien, il y a peut-être des gens autour qui nous regardent, qu’on dérange un peu mais ça ne me préoccupe pas. On s’écarte un peu, pour se regarder, nos mains se retrouvant, la proximité physique n’étant jamais bien loin, le contact jamais vraiment rompu. Après cette séance de danse qu’on a poursuivi et ses baisers, Arlo me propose de boire un verre. Et si je voulais continuer à danser tout à l’heure, là je ne dis pas non à aller m’installer dans un coin un peu plus tranquille, même si on reste dans une boîte de nuit. En vrai ce que j’aimerais là c’est qu’on se blottisse tous les deux dans un plaid en parlant de tout et de rien, avec notre baiser mon mood a bien changé. « Oui je veux bien. » Je lui réponds en souriant. Il m’arrive de refuser des verres, quand ils viennent d’inconnus surtout, pour diverses raisons ou quand je sens que c’est un moyen pour la personne d’avoir une espèce de domination mais quand je sens que les choses sont à l’équilibre, ça me va, j’offre moi-même des verres ou autre à des personnes avec qui je partage un rendez-vous. Ce truc des hommes qui offrent et des femmes qui reçoivent c’est tellement du sexisme ordinaire caché sous de la galanterie que je trouve ça débile que ça ne fonctionne que dans ce sens là. Mais Arlo n’a pas l’air d’être comme ça ou s’il l’est je ne pense pas qu’il soit vraiment du genre à ne pas écouter les avis des autres et à à tout prix penser qu’il a raison. Le tenant toujours par la main je me faufile avec lui jusqu’au bar. « Je vais prendre une limonade. » Je lui dis, ayant surtout soif et pas franchement envie de boire d’alcool. « T’as envie de faire quoi ? » Je lui demande pour savoir dans quel mood il se situe.

On se prend tous les deux une limonade et ça change vraiment des autres soirées que j’ai pu passer ici. Sans être du genre à boire beaucoup, je me rends compte que j’ai l’habitude de passer les soirées festives avec un ou plusieurs verres d’alcool. Je crois que cette nouvelle année c’est aussi pour moi l’occasion de questionner cet aspect de ma vie et le fait qu’il n’y a pas besoin d’alcool pour s’amuser et que dans le cas présent j’ai le sentiment que ça viendrait tout gâcher. Je n’ai pas envie que le sentiment que je ressens actuellement soit perturbé par quelque chose qui m’empêche d’être consciente de tout ce qu’il se passe. Alors oui une limonade ça peut paraître un peu plat par rapport à l’ambiance musicale qui nous entoure mais moi je trouve que ça correspond très bien au contraire. C’est pétillant, sucré, acidulé, exactement ce que je ressens actuellement. En attendant que nos verres arrivent, je lui demandes ce qu’il a envie de faire ensuite mais Arlo ne semble pas vraiment avoir d’idée en tête, seulement qu’on passe une bonne soirée. Et ça me tient à cœur qu’on passe tous les deux une bonne soirée, je vois qu’il a envie de me faire plaisir mais je n’ai pas envie qu’il fasse les choses seulement pour moi, mais parce que ça lui fait réellement plaisir aussi. « C’est gentil mais faut aussi que tu fasses les choses qui te font plaisir. Je sais pas si t’as l’habitude de toujours vouloir faire plaisir aux gens mais...pense à toi aussi et à ce qui te ferait vraiment plaisir. » J’ai envie qu’il puisse se dire qu’avec moi il peut être complètement honnête et pas juste suivre ce que j’ai envie de faire. Mais ce côté de son caractère ne m’étonne pas vraiment, je ne le connais pas tant mais il travaille à l’hôpital au service pédiatrie, donc s’il est du genre à faire passer les autres avant lui, ça ne m’étonne pas. Il me propose malgré tout plusieurs options, précisant qu’il est ouvert à tout, ce qui me fait rire parce qu’il me laisse à nouveau complètement le choix. « On peut sortir un peu dehors, ça sera un peu plus calme. Et puis il y a un extérieur où on peut sortir avec nos verres. » Comme ça si on veut retourner danser, on pourra le faire plus facilement.

Il n’a pas l’air de prendre mal ma remarque, m’assurant juste que c’est dans sa nature d’être comme ça et que ça lui fait seulement plaisir d’être avec moi. Je trouve ça très mignon et en vrai moi aussi peu importe ce qu’on fait temps qu’on reste tous les deux et qu’on peut continuer à partager un peu de temps ensemble. J’avoue que j’ai un peu plus envie de creuser cet aspect là de lui, j’ai envie de creuser plein d’aspects de lui en vrai, de le connaître un peu plus. Parce qu’on a discuté cette semaine mais je pense qu’on a fait qu’effleurer la surface de ce que nous sommes, on a encore plein de choses à découvrir l’un sur l’autre. « Moi aussi en vrai. » Je lui réponds en souriant avant qu’on ne récupère nos limonades pour aller s’installer dehors. Il y a quelques personnes qui fument, on entend toujours la musique mais elle est plus sourde et la brise de la fin d’été rend la chaleur bien plus supportable, même si à ce moment de la nuit la température a déjà pas mal redescendue. On s’assoit dans un coin, un peu à l’écart de tout le monde, histoire d’être à nouveau dans notre petite bulle rien que tous les deux. Je souris à son compliment avant de répondre. « Merci, toi aussi, même sans paillettes. » Je pense que le fait de le connaître un peu mieux, d’avoir dansé avec lui, de l’avoir embrassé, me le rend plus attirant. Parce qu’il y a la base, la première impression physique, mais l’attirance se renforce avec tout le reste. Si je vois un gars objectivement beau mais quand je lui parle, ça passe pas du tout, il sera moins beau à mes yeux. Même si on s’entend très bien à présent, il se glisse tout de même vers mon oreille pour me dire, par des moyens légèrement détournés, qu’il a encore envie de m’embrasser. Je frissonne un instant en souriant. Sans bouger, je lui réponds « Les miennes aussi. » Je dépose un baiser sur sa joue, puis un autre et encore un autre, jusqu’à arriver à ses lèvres sur lesquelles je pose les miennes en fermant les yeux. Je passe une main dans ses cheveux pour venir les caresser et j’entrouvre légèrement mes lèvres pour aller chercher sa langue avec la mienne, s’il en a envie, j’écoute les signes qu’il me donne.

J'ai envie qu'on fasse les choses à notre rythme, que ce soit confortable pour nous deux, qu'aucun de nous ne se sente pressé de quoi que ce soit, ne se sente obligé de quoi que ce soit aussi. Lorsque je glisse ma langue entre mes lèvres, je guette la réaction d'Arlo, je surveille s'il se crispe, s'il a un léger mouvement de recul, kne hésitation. C'est important pour moi qu'il ne se sente pas obligé de quoi que ce soit, mais il me suit et nos langues s'emmêlent et se découvrent comme nos lèvres l'ont fait avant. Ça me plaît bien, j'aime beaucoup l'embrasser, j'ai envie de continuer à faire ça pour le reste de la soirée. Mais évidemment, la réalité me rattrape bien vite, je ne peux pas oublier bien longtemps qu'on vit dans un monde de merde et que les mecs sont des cons. C'est dommage, ça faisait un moment que je n'y avais pas pensé. Mais tandis qu'on s'embrasse, un mec nous siffle. C'est forcément pour nous, il n'y a pas grand monde dehors. On ne peut donc jamais être tranquille ? J'ai envie d'aller le voir, de lui dire mes quatre vérités mais je sais que ça ne ferait que me faire perdre du temps et sortir un peu plus de ma bulle avec Arlo. Ce con a gâché notre baiser ! Nos lèvres s'éloignent mais on reste tous les deux proches. Il me demande si les types ne me dérangent pas trop et la manière qu'il a de demander ça, ça me fait sourire. Moi j'airais parlé de cons qui m'emmerdent. « Si. » Je lui réponds simplement avant de lui demander « On va ailleurs ? Là où on risque de pas croiser de cons. » Le nombre de lieux semble limité vu la propension des hommes à se comporter comme des cons mais bon.

Ça m’énerve de pas pourvoir faire les choses au rythme où j’ai envie, comme j’ai envie, comme on en a envie même, tout ça parce que des types ont décidé que puisqu’on est en public, ils peuvent se permettre de s’incruster dans notre intimité. Mais nan, pour eux c’est normal d’aller s’occuper de la vie des autres, ils se pensent dans leur bon droit. J’essaie de canaliser mon agacement pour ne pas qu’il vienne gâcher cette soirée que j’ai envie de poursuivre et j’ai envie qu’elle se passe bien et réussir à nouveau à oublier le reste du monde, même si le monde a tendance à bien me rappeler qu’il est là. Arlo accepte qu’on s’en aille, lui aussi semble être agacé par ceux qui sont venus nous déranger et s’incruster dans notre moment. Je bois un bout de ma limonade parce que je sais que je vais bientôt la laisser pour partir. Il réfléchit un instant et me propose deux options, aller sur la plage ou aller chez l’un de nous et manger une pizza. Je sens qu’il n’a pas envie que je me sente obligé de quoi que ce soit et je trouve ça prévenant de sa part de ne pas me proposer directement qu’on aille chez l’un ou l’autre, parce que parfois ça peut être un peu stressant ce genre de trucs. J’ai confiance en lui mais on ne sait jamais après tout. Je souris lorsqu’il ajoute que peu importe ce qu’on fera, on pourra toujours discuter et s’embrasser, un programme qui me plaît bien. Après son baiser au coin de mes lèvres, j’ai envie de tourner un peu la tête pour l’embrasser et je me souviens des types qui doivent être en train de nous scruter. « Les deux me vont bien. On peut un peu se balader sur la plage avant d’aller chez toi ou chez moi ? Suivant ce qui est sur la route. » Je lui propose, me disant que ça fait un bon compromis entre les deux. Dans tous les cas je termine ma limonade avant de me lever et d’attraper sa main pour qu’on quitte la terrasse et les débiles qui y sont. On retraverse un instant la boîte avant d’aller vers la sortie. « Bon j’espère que maintenant on sera un peu plus tranquilles. » Je lui dis une fois qu’on se retrouve dehors.

On se retrouve à l’extérieur de la boîte de nuit rapidement. On marche quelques minutes main dans la main, sans rien dire, profitant du silence retrouvé après avoir passé un long moment entouré de musique, même sur la terrasse on l’entendait résonner alors que là, il n’y a que le bruit de la nuit et des quelques personnes encore éveillées. Sur la plage, il n’y a plus personne, l’endroit est désert et ça me va bien de me retrouver un peu sans personne autour, c’était l’idée de toute façon. Je retire mes chaussures pour pouvoir marcher dans le sable parce que les talons dans le sable c’est un coup à se péter une cheville. Arlo s’excuse de ce qui nous est arrivé, ajoutant qu’heureusement que tous les hommes ne sont pas comme ça. Je pince légèrement les lèvres, me retenant de faire un commentaire qui pourrait mener à une longue conversation. Je vois bien qu’il veut que je l’inclus pas parmi les types qui vont importuner des gens mais la rengaine du not all men, j’y ai droit quasiment à chaque fois que je discute avec un gars et bon, c’est un peu saoulant à la longue. « Ouais, malheureusement y’en a beaucoup trop, pas tous, mais beaucoup. » Je tempère, histoire de quand même donner mon avis. Parce qu’Arlo se rend sûrement pas compte du quotidien d’une femme et que des types comme ça, c’est pas un truc exceptionnel, j’en croise en permanence, ils sont partout. Si jamais il passe au café un jour, je lui ferai quelques petites recommandations de lecture parce que je ne pense pas qu’il soit fermé à l’idée. Mais pour l’instant je me retiens de me lancer dans une explication détaillée du patriarcat avec ses tenants et ses aboutissants, soirée chill on a dit ! Sur un sujet bien plus léger, il me demande si je vais souvent me promener sur la plage. « Pas très souvent en vrai...j’y passe de temps en temps mais pas tant, des fois je m’y arrête pour lire un peu ou me baigner, mais j’vais pas y passer mes journées. Et toi ? » Et maintenant avec le café j’ai moins de temps et la plage n’étant pas ma priorité, j’y vais encore moins.