Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Aaron ne savait s'il devait se sentir soulagé ou anxieux d'avoir enfin parlé librement. Avec la chance qu'il avait, l'alcool que Khaleen avait bu allait subitement refaire surface et elle ignorerait sa réponse en appuyant un fait comme quoi ce qu'il disait n'avait pas de sens. Oui, pessimiste qu'il était, rien ne lui enlèverait de la tête ses pensées négatives quant à la réaction prochaine de la jeune femme. Après tout, elle était capable d'à peu près tout quand on parlait d'une Khaleen ivre, donc il s'attendait à n'importe quelle réaction possible. Néanmoins, il était rassuré d'être parvenu à dire ses songes sans s'interrompre une seconde fois, déballant son sac comme on dit plus grossièrement. Mais une chose est sûre, c'était plaisant une fois que l'étape de le prononcer à haute voix était passée. Il n'avait plus qu'à attendre que Khaleen fasse un mouvement, réponde à ses paroles, accomplisse quelque chose autrement dit.
« Je… Je t’ai longtemps aimé tu sais ça Aaron… »
Sa voix douce résonna au travers de ses oreilles attentives, aimant curieusement la sonorité des mots énoncés. Cela réconfortait légèrement son opinion comme quoi il avait prit la bonne décision en racontant ses tourments à la belle blonde. S'il savait, ça oui... Il le savait. Et d'ailleurs certains aspects de son amour avait été quelque peu étouffant, sa jalousie arrivant sans aucun doute en tête de course. Combien de fois elle avait haussé la voix sur lui parce qu'une fille s'était approchée un peu trop de Aaron au goût de Khaleen ? Le garde du corps en avait perdu le compte. Il se demanda si cette possessivité était toujours d'actualité mais la suite s'enchaînait d'ores et déjà avant qu'il n'ait finit de profiter de sa dernière prise de parole.
« Et j’ai beau avoir essayé de t’oublier, je n’ai jamais réussi. L’idée de te savoir avec une autre femme, l’idée de savoir que nous avons perdu tant d’années me brise totalement alors… »
Sa partie égoïste n'était pas contre une telle réaction, en réalité trop fier d'avoir été inoubliable. Cela dit, il lui suffisait de se souvenir qu'il n'avait pas grandement brillé non plus dans ce domaine pour qu'ils soient de nouveau sur un pied d'égalité. Il se redressa à peine, juste assez pour que son visage soit à hauteur du sien.
« Embrasse-moi s’il te plait, et par-dessus tout, reste avec moi… »
« Tes désirs sont des ordres, my Queen. »
Souffla t-il alors que Khaleen devait même avoir sentit ses lèvres remuer pour formuler sa réponse, tellement leurs lèvres étaient proches. Un large sourire dévoilait ses dents parfaitement alignées, accompagnant le ton taquin et espiègle qu'il arborait. Enfin, ses paupières finirent par recouvrir ses prunelles bleu pâle et il réduit à néant la distance entre leur bouche. Un premier baiser fugace fut déposé, durant à peine une seconde. Un second fut planté au même endroit, suivit d'un troisième. Aaron prit soin de respirer lentement, voulant sentir le souffle chaud de la jeune femme sur son visage, tout comme elle devait percevoir le sien. Lorsque ses lèvres retombèrent contre celles de Khaleen, il se décida à prolonger l'instant, embrassant la belle blonde avec toute la douceur imaginable, le tout rehaussé par une once d'envie qu'il tentait de garder sous contrôle. Trop longtemps il avait attendu et rêvé qu'elle prononce ces mots. L'une de ses mains serpenta sur les doigts de Khaleen avant de se lancer dans un périple de caresses. Ses doigts effilés et longs passèrent sur son avant bras, son bras puis son épaule lentement. Ils continuèrent leur route en direction de sa clavicule, poursuivant leur chemin au creux de son cou qu'il effleura. Tout ces gestes pour finir par atterrir sur la joue chaude de la jeune femme alors que Aaron se penchait inconsciemment vers Khaleen, priant sans le savoir pour un peu plus de contact.
J’avais tellement peur d’aventurer mes sentiments là où ils auraient pu être définitivement perdus. J’aimais depuis toujours Aaron, et être séparée de lui avait été la chose la plus dure à vivre. Plus jeune, je priais pour que le temps ralentisse lorsque j’étais dans ses bras, et qu’au contraire il accélère lorsqu’il était éloigné de moi. Je dépendais totalement de lui, j’étais devenue accro à une personne qui avait fini par me briser le cœur, c’était si déroutant de se sentir une autre personne sans la présence de l’être aimé. J’en venais parfois à me détester d’être devenue celle que j’étais à cause d’Aaron, ces crises de jalousie, cette possessivité, ce n’était pas moi, non je n’avais pas été élevé comme ça et surtout je ne voulais pas l’être. J’avais failli perdre mes seules amies quand l’une d’elles avait commencé à porter de l’attention à mon ami, bien sûr nous n’étions pas encore ensemble seulement… mes sentiments avaient déjà pris possession de mon cœur, l’entourant et le mettant dans un bulle pour être sûr que je resterais sous l’emprise de ce jeune homme ténébreux. Alors lorsqu’une de mes amies avait commencé à lui tourner autour, le sourire aux lèvres, se préparant à sauter sur sa proie, je m’étais tout de suite opposée à son petit manège en lui barrant la route. Bien sûr que tout ceci avait été fait à cause de ma jalousie, seulement je l’aurais fait même si Aaron n’avait été qu’un ami, ou même mon frère, tout simplement que je ne voulais pas qu’il souffre inutilement avec des filles dans son genre.
Je venais de confier mes sentiments, je venais d’avouer ce qui me tourmentait, ce que je pensais de tout ça, et sur le coup mon cœur s’était arrêté, j’avais dû reprendre mon souffle durant quelques secondes pour ne pas tomber dans les vapes. Je me sentais d’un coup libérée et pourtant tellement emprise aux doutes, après tout j’avais bu et cela n’était notre première rencontre depuis des années. Je connaissais Aaron et j’avais peur qu’il regrette son geste ou ses paroles le lendemain, qu’il s’excuse et passe à autre chose, pire encore, j’avais peur que ce soit moi qui le regrette. Après tout, tout était allé très vite non ? Et bien que j’aimais sentir son contact, je ne voulais pas profiter ou accélérer les choses car je savais que cela aurait pu abimer notre relation, tout ça sous prétexte que nous désirions rattraper le temps perdu. « Tes désirs sont des ordres, my Queen. » Je soufflais longuement pour vider mes poumons, j’étais heureuse de sa réponse même si j’évitais de montrer une quelconque émotion, c’était certainement dû à l’alcool, comme ma tête qui tournait encore et encore à ce moment même. Je me contentais alors de fermer les yeux et d’apprécier ses lèvres venant se coller aux miennes une, deux, et même trois fois. Je frissonnais alors que sa main passait de mes doigts à ma nuque et me rapprochait instinctivement de son corps, mes doigts venant se poser sur son torse. Je rouvrais alors les yeux et lui souriais lentement avant d’attraper sa chemise et de le faire basculer par ma maigre force sur le dos. Me tenant au-dessus de lui, je souriais derechef et venais joindre une dernière fois nos lèvres avant d’ancrer mon visage dans son cou.
Aaron avait toujours l'habitude de donner des surnoms à la jeune femme blonde qui se tenait juste devant lui. Il n'avait jamais vraiment sut si elle appréciait ces derniers mais c'était plus fort que lui. Quelque part, il lui montrait l'importance qu'elle détenait sans avoir à répéter combien il l'aimait. C'était sa manière à lui de prononcer des mots doux, comme certains couples le faisaient. Là encore, il l'avait prouvé. Pourtant il savait bel et bien qu'ils n'étaient plus ensemble. La question se posa alors tout naturellement ; Qu'étaient-ils ? Après plusieurs années d'absence en étant éloigné l'un de l'autre, comment pouvaient-ils considérer leur relation. Le garde du corps ne pouvait se retenir de laisser cette pensée l'envahir, grignotant son esprit comme l'acide.
En tout cas, il savait que maintenant qu'il avait eut l'occasion de la revoir, Aaron ne se sentait pas prêt à la laisser lui filer entre les doigts. Ça c'était un fait. Néanmoins était-il réellement prêt à s'engager de nouveau dans une relation ? Il n'en était pas certaine. Mais le simple fait de voir Khaleen près de lui, d'avoir la possibilité de la toucher, de l'embrasser, c'était plus que ce qu'il n'avait espéré. Le grand brun était conscient qu'il était incapable de résister aux charmes de cette belle jeune femme à la chevelure d'or. Et cette vérité avait toujours été d'actualité, depuis qu'il étaient adolescent à aujourd'hui. C'était d'ailleurs en partie pour cela qu'il avait collé ses lèvres aux siennes sous sa demande. Il n'était pas en mesure de lui refuser un tel geste, lui-même mourant d'accomplir cela. Et Aaron l'avait fait, profitant de ses lèvres comme si elle allait disparaître la seconde suivante pour le laisser seul.
Quand il perçut le corps de Khaleen approcher du sien, ses doigts féminins s'étaient portés sur son buste. Il ne pût que sourire à ce contact auquel il aspirait avidement, appréciant grandement le touché de ses mains agiles. La suite le surprit l'espace d'une seconde, avant que ses lèvres ne s'étirent davantage encore. Elle venait de le pousser pour pouvoir s'installer au-dessus de lui, ce qui, avouons-le, était bien loin de lui déplaire. Savourant le goût de ses lèvres pulpeuses et sucrées, il prolongea un instant le baiser avant de la laisser nicher son joli minois dans son cou. Malgré toute sa retenue, un frisson parcouru longuement son échine à ce simple fait. Quant à son cœur, inutile de préciser qu'il avait soudainement loupé un battement pour s'accélérer considérablement contre sa volonté de le garder calme et serein. Pourquoi ? Et bien disons que le jeune homme aux cheveux de jais avait toujours été particulièrement sensible à cet endroit. Alors l'unique fait de sentir son souffle sur sa peau à cette zone précise suffisait à envoyer un large frisson au travers de son corps élancé. Amusé par sa propre réaction, il se demanda un furtif moment si elle se souvenait de l'effet qui l'atteignait dès qu'on stimulait un tant soit peu cette zone.
Lentement, ses bras vinrent encercler la taille de la magnifique demoiselle, se rappelant d'à quel point sa silhouette semblait fragile sous ses doigts effilés. Ces derniers se faufilèrent le long de sa colonne vertébrale, l'une de ses mains se stoppant dans ses cheveux qu'il parcourait agilement alors que l'autre ne cessait de caresser son dos en de lents gestes affectueux. Ses lèvres légèrement réchauffées par celles de Khaleen retrouvèrent leur chemin au creux de son cou gracile, le parcourant de baisers humides.
Depuis Aaron, depuis notre union, notre couple, je n’avais plus jamais connu cette sensation de bien-être qui est du genre à vous donner des ailes, à vous faire sourire pour rien, non je n’avais plus jamais connu ça, même une seconde. Alors que mes doigts fins parcouraient son torse, je m’étais arrêté un moment, laissant mon regard se perdre sur son corps, combien de fois j’avais pu faire ce geste avec des amants, alors que j’essayais de me convaincre que l’homme avec qui je m’amusais à cet instant allait être le bon, allait être celui qui me réparerait le cœur ? À cet instant je n’arrivais presque pas à croire que c’était bel et bien Aaron, l’homme que j’avais aimé toutes ces années qui étaient là, sous mes mains presque tremblantes. Chaque fois que je m’autorisais à penser, le doute s’emparait de moi, et même si je tentais de le repousser avec toujours plus d’ardeur, il parvenait toujours à m’ensorceler et à me mettre dans mes états. Un léger sourire s’était dessiné sur mon visage, je voulais profiter du moment, mais je pensais également à l’après, au futur. Allions-nous repartir chacun dans notre coin comme il y a quelques années ? Était-il prêt à m’aimer, enfin, le pouvait-il ? Je songeais également à mon père qui devait sûrement être dans les parages, j’étais soudainement curieuse quant à son comportement, pourquoi aurait-il laissé venir Aaron ici s’il me savait dans la même ville ? Nous rencontrer faisait peut-être partie de son plan, il avait peut-être eu la bêtise, semblable à la mienne, de penser qu’Aaron ne pourrait plus jamais aimer, dans ce cas-là le voir tous les jours aurait été une terrible torture pour sa pourtant si précieuse fille…
Je ne comprenais plus rien, et l’alcool n’aidait pas ma conscience et mon esprit à faire la part des choses. Je décidais donc de tout laisser et de profiter, encore et encore. Je posais mes lèvres sur les siennes en goutant à cette sensation de bonheur que je pensais définitivement oubliée. Je laissais alors mon souffle chaud le faire tressaillir comme tant de fois auparavant, cette sensation de ses mains sur mon corps m’avait terriblement manqué, et j’aurais voulu que ce contact dure encore et encore, devoir me détacher était une torture impensable sur le coup. Alors que je séparais délicatement nos lèvres, je me relevais doucement et me prenais à l’observer dans les yeux tout en restant silencieuse. Son contact m’avait manqué cependant ni lui ni moi nous ne voulions précipiter les choses, prendre ce risque pourrait briser tellement de choses, après tout des années nous avaient séparés… Je soufflais alors longuement et lui souriais avant de déposer un nouveau baiser sur ses lèvres, plus tendre cette fois-ci. Je restais encore à l’observer une longue minute, je voulais garder cette image ancrée dans mon esprit, je voulais que ce soit son visage qui se diffuse dans tout mon esprit, je voulais que ce rêve s’éternise encore et encore. Je fermais ensuite quelques secondes les yeux sans perdre mon souvenir et me laissais glisser à ses côtés, posant ma tête sur son torse, venant me blottir contre son corps. Ma main avait alors cherché la sienne et j’entrelaçais mes doigts avec les siens, soufflant de bonheur.