Why I care? [Chaisling]

Il semblait outré de son excuse, qu'elle prétexte devoir prendre des précautions. En réalité elle savait très bien qu'il ne lui ferait aucun mal. Chase était pratiquement un gentleman.

-Non, je t'embête.

Il était drôle quand il était vexé. Enfin, elle savait qu'elle ne devait pas abuser, pour qu'il ne devienne pas réellement grognon.
Elle esquissa un léger sourire avant de détourner le regard à sa remarque. Il avait entièrement raison et elle ne pouvait même plus le cacher. C'était peut être aussi pour cette raison qu'elle ne mettait pas de lingerie, elle était incapable d'être patiente.

-Moi plus que toi en fait.

Des atout insoupçonnés ? Il la faisait sourire. Enfin, venant de lui ça ne l'étonnait pas plus que ça, qu'il insiste. Pour en trouver un convienne, il faudrait qu'elle cherche longtemps et elle n'avait ni la patience ni la motivation pour ça.

-Pour en trouver un qui m'aille, va falloir aller au rayon XS.

Et encore. Aisling avait ce problème, parfois, lorsqu'elle s'habillait qu'elle était fine et grande et que par conséquent les tailles partaient un peu n'importe comment. Concrètement, l'idée de faire les magasins avec Chase ne lui déplaisait pas totalement, enfin, si ça se terminait par du sexe, mais quand elle avait déjà essayé ce genre de chose et elle s'était senti profondément ridicule.

La blonde évoqua le fait d'avoir des esclaves pour déménager et elle éclata de rire en voyant Chase s'étouffer.

-Des gens pour m'aider je veux dire, mais j'appelle ça des esclave parce que du coup je dirige.

Elle esquissa un petit sourire. En général elle arrivait bien à se faire passer pour trop frêle pour soulever les lourds cartons et tout le monde faisait tout pour elle. Fallait bien profiter de ses non-atouts aussi.

Elle m’embêtait et ça fonctionnait très bien. Je lui faisais une grimace comme quoi je n’appréciais pas le coup précédent, mais je passais à autres choses. Comme toujours, d’ailleurs. « Moi plus que toi, en fait. » Je riais doucement. J’étais effectivement de nature assez patiente, je ne doutais aucunement l’être plus que la blonde. Je n’argumentais pas davantage alors qu’elle trouvait un sujet pour lequel je me battrais davantage : la lingerie. « On ira dans le rayon qu’il faudra, belle blonde. » Effectivement, j’aurais parcouru l’Australie en entier pour en trouver. Et en plus, les modèles eux, ils prennent quoi sachant qu’elles doivent avoir la même silhouette qu’Aisling. J’apprendrais à faire la couture si elle me le demandait réellement. De toute façon, ça ne devait pas être bien complexe. Regarder un peu, apprendre, retenir et reproduire. C’était même tout naturel pour moi. Je n’aurais jamais osé exécuter une action si... féminine, mais au fond je m’en sortirais surement très bien. Puis,  Aisling m’expliquait sa définition d’esclaves alors que je levais les yeux au ciel pour ensuite murmurer. « Au final, y’a que moi que tu écoutes. » J’échappe un petit sourire en repensant à la boîte qu’elle a pris précédemment. « Je dois donc me considérer chanceux pour la boîte plus tôt, c’est ça? » Je pouffe de rire et je mange encore un peu, prenant une bouchée du sandwich puis de la salade, affamé. « Et tu as des projets pour plus tard? » lui demandais-je en tentant de reprendre la discussion.  

Chase semblait vraiment attaché à cette idée. Ca lui prenait maintenant, d'un coup. Pourquoi ? Est-ce qu'il avait trouvé leurs précédents ébats trop fades ? Elle n'en avait pourtant pas eu l'impression. Elle savait que son but n'était pas de la faire douter d'elle mais étrangement, cette confiance en elle qu'elle pensait à toute épreuve s'effritait un peu face à lui.

-T'es sûre que tu veux t'amuser à faire ça ? Tu sais, c'est pas passionnant le shopping...

Surtout avec elle. Ca avant tendance à la lasser vraiment vite. Et encore, elle n'y allait jamais toute seule, il fallait toujours quelqu'un pour la motiver à aller s'acheter des vêtements.

Elle esquissa un semblant de sourire avant de détourner le regard quand il constata qu'elle n'écoutait que lui. Effectivement, on pouvait voir les choses ainsi. Une chose était sûre, elle n'écoutait plus que très peu ses parents. Et il n'y avait personne d'autre qui avait une quelconque autorité sur elle.

-C'est pas pareil...

Quand ils étaient dans une chambre, oui elle l'écoutait mais c'était loin d'être le cadre de sa vie de tous les jours.

-On peut dire ça oui.

Elle n'aidait pas grand monde non plus, mais la situation lui avait fait tellement tout drôle qu'elle s'était retrouvé à vouloir brasser des cartons... Oui quand on la connaissait, on pouvait trouver son geste vraiment étrange. Il devait vraiment la retourner pour qu'elle fasse ça.
Elle leva les yeux vers Chase qui semblait avoir faim alors qu'elle mangeait très tranquillement son sandwich, sachant pertinemment qu'elle allait s'en contenter.

-Bah j'ai fini mes cours pour aujourd'hui donc je songeais plutôt à aller m'étaler dans mon lit et faire une petite sieste, quelque chose comme ça.

Ne rien faire faisait souvent parti des projets d'Aisling.

« T’es sûre que tu veux t’amuser à faire ça? Tu sais, c’est pas passionnant le shopping... » « Effectivement, je suis d’accord. Par contre, réaliser un fantasme le devient beaucoup plus immédiatement. » Je lui adresse un clin d’œil et je m’approche de son oreille pour susurrer davantage : « Et tu seras adéquatement récompensée, avec ou sans, crois-moi. » Je retournais donc à mon sandwich que je dévorais avec appétit. J’étais assez pratique au niveau du shopping, je savais ce que j’avais besoin, je le récupérais, je payais et je repartais par la suite. Aussi simple que ça. Son faux sourire m’inquiétait, je prenais sa main un peu inquiet. Son expression changeait et je le savais parce qu’avant d’être amants, nous étions amis. « Ça t’embête à ce point? » lui demandais-je un peu gêné et mal à l’aise. Je passais ma main libre sur ma nuque puis sur ma chevelure me coupant moi-même l’appétit. À ce que je lui avais mentionné, elle me disait que ce n’était pas pareil et elle avait bien raison sur ce point. Tout comme elle approuvait ma chance avec la boîte ce qui me faisait ressortir un petit sourire. À ma question, elle me répondait qu’elle avait envie de faire une sieste. « Une sieste à deux, ça te dirait? » lui demandais-je avec un petit sourire aux lèvres. Je pouvais bien être sage aussi de mon côté. Je remangeais un peu davantage pour reprendre des forces même si l’appétit avait disparu. Je terminais ma soupe et je poussais les crudités devant Aisling pour qu’elle en mange encore un peu.

Il la faisait sourire. Evidemment que réaliser un fantasme c'était différent... Et c'était un peu ce qu'ils faisaient à chaque fois qu'ils couchaient ensembles. Enfin, c'était son fantasme à elle en tout cas, même si lui ça ne semblait pas lui déplaire. Son chuchotement à l'oreille la fit frissonner, encore.

-T'es injuste avec moi.

Il faisait exprès de la mettre dans sous ses états pour après continuer de manger. Il devait bien savoir qu'il lui faisait de l'effet et qu'il ne pouvait pas jouer avec elle et ses hormones impunément.
Sentir la main de Chase lui attraper la sienne surprit un peu Aisling mais elle leva tout de même son regard bleu vers lui, essayant d'y lire ce qu'il ressentait. Il était gêné ? Ce n'était pourtant pas ce qu'elle voulait mais visiblement elle ne savait pas lui cacher lorsque quelque chose la dérangeait. Presque tendrement, elle fit glisser ses doigts sur le dos de la main du blond, la caressant tendrement.

-C'est pas ça mais... J'me suis jamais sentie... à l'aise, là-dedans.

Mais elle ne voulait pas le décevoir, non, elle voulait bien essayé si ça pouvait lui faire plaisir et quelque part peut-être qu'elle saurait en tirer une satisfaction personnelle, aussi. C'était juste que, contrairement aux apparences, Aisling n'était pas totalement à l'aise avec son corps, chacun savait bien lui rappeler qu'elle était trop maigre et même si elle se contentait de grogner, ça ne passait pas toujours au-dessus de son esprit.

-Mais si tu viens avec moi, on pourra peut-être s'arranger dans les cabines.

Elle voulait lui rendre le sourire. Elle n'avait pas voulu le mettre à l'aise.
Sa proposition d'activité, d'ailleurs, lui arracha un sourire. Elle ne savait pas s'il pensait à mal ou non mais elle ne pouvait réellement pas croire qu'il était capable de faire une sieste platonique à côté d'elle, ou alors c'était elle qui n'en était pas capable.

-Ca ne s'appelle plus une sieste dans ce cas.

Elle le regarda pousser le plat de crudité devant elle avant de lever les yeux vers lui, arquant un sourcil. Il semblait vraiment avoir prévu de l'engraisser.

-Tu sais mon sandwich me suffit largement.

Mais elle ne voulait pas le contrarier davantage alors elle prit quelques carottes, espérant que ça lui suffirait.

« T’es injuste avec moi. » « Pourquoi? » m’empressais-je de demander, un peu outré quand même. Je n’étais pas forcément démonstratif dans tous les cas. Je continuais de dévorer mon repas jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une miette. Puis, je caressais sa main, et elle en faisait autant avec la mienne. Nous étions trop mignons, ça en était presque effrayant lorsque je savais comment je la prenais lorsque nous étions seuls. « Si tu ne t’y sens pas à l’aise, on peut regarder pour un truc qui t’avantagerait et de mettrait à l’aise. Sinon, ne t’en fais pas, je comprendrais. » soufflais-je doucement alors qu’intérieurement j’étais un peu triste. Elle me demandait donc de l’accompagner et un sourire coquin se créait sur mon visage. « T’inquiètes pas. T’auras même pas le temps de l’enlever. » Je garde ce même sourire me créant quelques idées et images mentales. Puis, elle me confiait qu’elle ne comptait pas réellement dormir. Je la regardais avec un fin sourire. « Évidemment, la sieste sera pour après. » Je lui adresse un clin d’œil alors qu’elle râle pour ne pas manger plus. Je n’avais pas à passer de commentaires sur sa silhouette, par contre, de la voir manger un peu plus qu’un moineau allait certainement me rendre d’humeur joyeuse. « Les légumes c’est bon pour la santé. Et tu aimes les lapins et les lapins en mangent. » N’importe quoi ce discours d’animaux, mais j’savais bien que ça devait être un argument de taille pour qu’elle les mange. « Shopping puis sieste? » lui proposais-je finalement.

Aisling arqua un sourcil à sa question. Il ne comprenait vraiment pas ou bien il faisait exprès de ne pas comprendre ?

-Tu me frustres.

Et il la connaissait assez pour savoir à quel point c'était facile de la frustrer.
Elle le laissait caresser sa main, faisant discrètement la même chose. C'était assez inhabituel venant d'elle. D'ordinaire, elle aurait dégagé sa main, fuyant le moindre geste d'affection mais fallait croire qu'avec lui elle savait déjà qu'elle s'était trop attachée et qu'à présent ça ne servait plus à rien d'essayer de créer de la distance.

-Je suppose que je peux te faire confiance pour trouver quelque chose qui m'avantage ?

Après tout, il connaissait son corps et elle était à peu prés sûre que si elle lui demandait, il saurait lui donner ses mensuration comme ça, à froid. Vu comment il était observateur et avec sa mémoire sans limite, ça ne faisait aucun doute.
Elle eut un petit sourire en coin quand il lui dit qu'elle n'aurait pas le temps de l'enlever. Le connaissant elle n'osait pas mettre sa parole en doute.

-Ce serait bête de l'abîmer...

Surtout que ce genre de trucs, c'était pas loin de coûter cher. Ca devait être inversement proportionnel à la quantité de tissu.
Dormir après l'acte par contre ne serait pas déplaisant. Même si elle avait plutôt l'habitude de se sauver, Chase avait toujours des arguments pour qu'elle reste. Par contre ses arguments pour qu'elle se nourrisse étaient beaucoup plus discutable. Elle se mit à rire fasse à ce raisonnement sans queue ni tête.

-J'aime les souris aussi, et les souris mangent leurs crottes moles à cause d'une particularité de leur système digestif, tu crois que je dois faire la même chose ?

Elle le taquinait ostensiblement, attendant de voir s'il allait réagir.

-Sans parler des mante religieuse qui, souvent, mange la tête de leur partenaire pendant la reproduction.

Néanmoins, il avait raison sur le fait que manger des légumes était bon pour elle. Mais bon, elle n'allait quand même pas le lui accorder, elle préférait l'emmerder. L'ayant déjà un peu contrarié aujourd'hui, elle fit tout de même un effort et termina de manger les quelques légumes qui restaient dans son plat. Au moins il ne l'embêterait plus jusqu'à la fin de la journée.

-Ca me paraît honnête.

Et sur ce la blonde se leva, attendant qu'il en fasse de même. Parce qu'en fait elle allait plutôt le suivre, elle n'était même pas sûre de savoir où étaient les meilleurs magasins pour ce genre de choses.

« Tu me frustres. » Je ne comprenais pas davantage. « Et pourquoi donc? Cesse de dire que c'est le cas et explique moi pourquoi. » Moi, le pauvre type littéralement innocent. J’pigeais rien à ce qu’elle racontait, ni même la raison pour laquelle elle se frustrait. J’étais pas bien méchant à la base. Nos gestes d’affection étaient instinctifs, nos mains se retrouvaient facilement. Mon corps ne demandait qu’à retrouver le sien, sa peau douce. À sa supposition, je hochais la tête avec un léger sourire aux lèvres. « Absolument. Et je ne te forcerai jamais à porter quoi que ce soit qui ne te mettra pas en valeur. » Dans tous les cas, elle pourrait porter un sac de poubelle qu’elle serait toujours aussi belle, que je la regarderais avec des yeux remplis de désir pour elle. Et je pourrais le déchirer sans remords, qui plus est. Elle poursuivait néanmoins avec les souris alors que je grimaçais. Avec cette information, je regrettais soudainement ma mémoire eidétique. « Je ne crois pas, par contre je te déteste pour ce savoir inutile que je retiendrai. » Puis, elle poursuivait et j’affichais une mine de dégoût. « C’est réellement dégueulasse, Aisling. » Effectivement, ce devait être un tue-l’amour. Elle mangeait néanmoins : THANKS GOD! Au moins, elle dirait moins de trucs dégoûtants. Elle ne tardait pas à se lever et j’en faisais de même. Je ne tardais pas à prendre les devants en attrapant sa main par le fait même. « As-tu des endroits de prédilection? » lui demandais-je en l’entraînant de mon côté. Je me doutais que Victoria’s Secret n’allait pas nous aider et encore moins la rendre à l’aise. Quelques rues plus loin, il y a avait une boutique avec un bon nombre d’habits de ce genre. Je la faisais tournoyer sur elle-même en passant devant une boutique où on pouvait entendre un peu de musique. Puis, je poursuivais ma route en l’entraînant avec moi. « Tu ne m’as jamais dis si tu aimais danser, belle blonde. »

Il ne comprenait vraiment pas ? Tous ces gestes n'étaient pas purement intentionnels ? Aisling le fixa quelques secondes, essayant de voir s'il plaisantait ou s'il était sincère. Visiblement il pensait vraiment ce qu'il disait. Elle baissa un peu le regard, troublée qu'il ne se rende pas compte que tous ses gestes l'excitaient.

-Tu me rends choses, quand tu souffles dans mon oreille ou que t'effleures ma peau.

Elle se sentait presque timide, ce qui était un sentiment assez étrange pour elle. Elle pensait pourtant que c'était simple, compréhensible, qu'il savait que rien que sa présence lui faisait de l'effet parfois.

Elle lui sourit quand il dit qu'il ne la forcerait pas à mettre quelque chose qui ne la mettrait pas en valeur. Il était mignon. Mais faut dire qu'il n'aurait pas été capable de l'obliger à grand chose de toute façon. Elle avait toujours tendance à faire le contraire de ce à quoi on essayait de la contraindre, esprit de contradiction oblige.

-J'ai confiance.

Et ça c'était vrai. Jamais elle ne l'aurait laissé l'attaché sinon.
Aisling se mit à rire en voyant sa réaction à sa révélation sur les souris et les insectes. Il devait bien savoir que le glamour n'était pas sa spécialité.

-C'est la nature.

Quand on faisait ses études on perdait peut à peu la notion de dégoût fasse aux agissements de certaines espèces animales, c'était comme ça un point c'est tout.
Elle avait fini par se lever, puisqu'elle acceptait le shopping, et en faisant de même il attrapa sa main. Elle planta alors son regard bleu dans le sien, un peu surprise. Est-ce qu'il avait l'intention de lui tenir la main sur le chemin comme un couple d'ado' ?

-Pas vraiment... Je fais rarement du shopping en fait.

De temps en temps, aux soldes, pour renouveler sa garde de robe, un point c'est tout. Elle avait laissé sa main dans la sienne, le laissant l'entraîner malgré le fait qu'elle ne soit pas particulièrement à l'aise dans cette situation. Elle fut encore plus surprise quand il la fit tournoyer et le regarda quelques secondes avec un regard effaré avant de détourner les yeux.

-J'aime danser en boite mais je ne connais pas les danses de salons.

Se déhancher sur de la musique, ça elle en était capable. Draguer c'était son truc. Mais être en harmonie sur une musique avec un partenaire ça ne relevait plus du tout de son domaine de compétences.

Je la rendais chose, j’ignorais ce que ça voulait réellement dire. Nous n’étions pas dans Harry Potter, néanmoins je comprenais son comparatif alors qu’elle poursuivait. Je hochais la tête avec un fin sourire aux lèvres. « Et si c’est ce que je veux, au final? » Et si ce que je voulais, c’est que tu tombes amoureuse de moi? Je me retenais de lui dire toutes mes pensées. Je la regardais devenir plus timide et j’en profitais pour glisser une caresse rapide, mais douce sur sa mâchoire. Le silence qui s’installait était confortable, sans problème même. Comme s’il était intuitif, comme si nous n’avions qu’à nous regarder pour comprendre. La blonde le rompait en me disant qu’elle avait confiance, j’opinais en ce sens. Elle poursuivait en me disant que c’était la nature et au lieu de râler, je me permettais de ne faire qu’un avec le silence. Aisling me confiait qu’elle ne faisait que très rarement du shopping, j’échappais un sourire. « C’est le pourquoi on s’entend si bien. » Ce devait être vrai dans un certain sens. J’entrais, j’allais chercher ce que j’avais besoin de je ressortais de façon efficace. Alors qu’elle semblait mal à l’aise des quelques pas de danse présentés, je levais les yeux au ciel suite à sa confession. « Ce n’est pas une danse de salon. Ne sais-tu pas danser un slow, belle blonde? Une valse? » risquais-je même à la fin. Je m’arrêtais donc en pleine rue pour prendre sa main, la glisser entre mes omoplates, serrer la blonde contre moi, glisser ma main dans son dos. Avec ma main de libre, j’attrapais la sienne et je valsais quelques secondes en guidant ses pas. « Maintenant, tu sais. » Je m’arrêtais pour ensuite m’agenouiller et lui faire un baise-main en riant. Je me remettais debout en posture de marche pour retrouver l’endroit tant convoité. « Fais moi penser de te montrer les danses de cuisine... » riais-je doucement à ma propre blague. Nous avancions donc vers l’une des boutiques que je connaissais bien notamment pour la lingerie.

Aisling fit une petite moue alors qu'il faisait remarquer que c'était peut-être ce qu'il voulait. Elle ne pouvait pas savoir ce qui se tramait derrière sa tête mais elle espérait bien qu'il n'avait pas l'intention de la torturer ainsi trop longtemps. Sa caresse le long de mâchoire la pousse à détourner le regard. Elle a l'impression de se comporter vraiment bizarrement avec lui aujourd'hui. Le silence ne la gêne pas. Il est même agréable et rien que de rencontrer le regard bleu de Chase la fait esquisser un sourire.

-Je ne pense pas que ce soit le seule raison.

Le sexe par exemple en était une excellente aussi.
Elle avait été mal à l'aise à cause de ses quelques pas de danse et maintenant il la questionnait davantage. Elle leva les yeux vers lui et secoua la tête. Sa mère savait sûrement ses choses là, sûrement même qu'elle les dansait avec son oncle mais elle non. Se laisser conduire par un homme était quelque chose qui ne lui plaisir guère.

-Je sais juste qu'il faut tourner...

Mais elle n'a pas le temps de s'échapper qu'il attrape ses mains pour les positionner et passe une main dans son dos. La blonde a une expression de surprise, lui faisant même les grands yeux mais elle se laisse faire, elle le laisse faire. Suivant ses pas, n'ayant pas l'impression de pouvoir fuir. Elle sent son rythme cardiaque s'accélérer. Cette situation ne lui plait guère. Danser au milieu de la rue c'est... flippant. Il le fait exprès, elle en est sûre, il le sait que ça ne lui plait pas, qu'elle n'aime pas ça. Alors elle fixe ses pieds, le peut de temps que ça dure, pour ne pas marcher dessus, pour ne pas être transpercée par son regard acier alors qu'elle est si vulnérable.
Elle n'ose pas lui répondre mais alors qu'il s'agenouille devant elle, son cœur rate un battement. Il rit, lui ça l'amuse, pas elle. Peut-être qu'il ne s'en rend pas compte mais elle tremble. Elle a tremblé pendant les quelques secondes qu'il a passé à genoux. Il n'a pas le droit de lui faire des peurs pareilles, non, il ne peut pas. Là, tout de suite, elle lui en veut.

-Ce n'est pas drôle Chase.

Pas pour elle en tout cas. Mais elle le suit, entrant dans le magasin sans pour autant omettre de vérifier qu'elle ne connait personne alentour. Non pas qu'elle ait honte, mais elle n'a pas particulièrement envie qu'on vienne un peu plus la perturber alors que le pompier l'a déjà mise toute à l'envers. Son regard balaye doucement les rayons, elle se mordille la lèvre essayant de reprendre un peu d'assurance.

-T'as une couleur préférée ?

« Et quelles sont les autres raisons? » Si elle croyait être dans ma tête, elle aurait le premier choix pour y réfléchir. « Je sais juste qu’il faut tourner... » « Alors, tu en sais déjà beaucoup. » lui dis-je avec un sourire aux lèvres. Évidemment, il y avait des techniques et des trucs plus précis, mais elle avait la base. Elle avait suivi mes pas de danse sans tuer mes pieds bien qu’elle les regardait sans cesse. Alors qu’elle me disait qu’elle ne me trouvait pas drôle, je levais les yeux au ciel, très clairement amusé. « Allons, un peu de galanterie n’a jamais tué personne, ni un homme, ni une femme. » C’était de lui montrer ces manières particulières. Un monde différent du notre. Entrant dans la boutique, mon regard s’éparpillait. Aisling avait un teint de lait, sans doute du noir ou du rouge lui irait à merveille. Du violet aussi, pourquoi pas. En rose, elle aurait l’air de Barbie et du blanc lui donnerait un air cadavérique. « J’aime beaucoup le bleu, ceci étant dit je ne crois pas que ce sera la couleur qui t’avantagera le plus. » lui confiais-je alors que j’avançais dans une rangée pour fouiller un peu. Je sortais une nuisette en dentelle rouge, puis une noire légèrement différente. « Je crois que du rouge, du noir et même du violet peuvent te mettre en valeur. Tu aimes le rose vieillot ? » lui demandais-je en ne parlant pas d’un rose poupée. J’en sortais un nouveau. « Tu commences par ces trois-là pendant que je fouille un peu plus ? » que je demandais à la belle blonde qui ne me quittait pas d’un pouce.

Les autres raisons ? Voulait-il vraiment qu'elle les énumère ? Aisling n'avait jamais été pudique mais il savait comment la rendre un peu mal à l'aise tout de même. Elle aurait voulu rester évasive, lui répondre qu'il les connaissait aussi bien qu'elle et passer à autre chose. Étrangement, elle préféra lui répondre, peut-être pour se répondre à elle-même.

-Eh bien déjà on a un intérêt commun pour les langues, on n'est pas particulièrement bavard tous les deux et quand on couche ensemble, c'est cool.

Bon, ça c'était plutôt un euphémisme, mais il ne fallait pas non plus qu'il espère qu'elle le complimente.

A peine avait-il parlé de danse qu'il l'avait entraîné dans une valse, lui disant qu'elle en savait déjà beaucoup puisse qu'elle savait qu'il fallait tourner. Ce moment de torture sembla beaucoup amuser Chase.

-Ca, ça reste encore à prouver.

Et puis ce n'était pas de la galanterie, ça, c'était juste... juste horrible. Enfin, certainement que n'importe quelle femme normalement constituée aurait apprécié mais si elle avait été l'une d'entre elles, ça se serait su.
Une fois rentrée dans la boutique, Aisling resta toute collée à Chase comme si ça lui donnait un peu plus confiance en elle. Elle l'écouta sagement faire l'analyse de ce qui lui irait le mieux, tendant les bras pour attraper les vêtements qu'il sortait des rayons. Rouge, noir, pourquoi pas. Ca contrastait avec la teinte de sa peau mais certainement était-ce le but.

-Le rose vieillot ? Du rose pâle ?

La blonde n'était pas sûre de saisir sa définition des couleurs. Mais elle tentait tout de même de se prêter au jeu.

-Ca ne fait pas un peu enfantin ?

Elle prit la nouvelle nuisette avant de hocher doucement de la tête et de se diriger vers les cabines d'essayage.

-Bien chef.

Se glissant dans une cabine, elle retira ses vêtements, les pliant pour les poser sur le petit tabouret puis elle enfila la nuisette rouge avant de s'observer dans le miroir, tournant un peu sur elle-même pour s'observer sous toutes les coutures. Finalement, Chase semblait assez doué pour choisir ce genre de vêtements. Recoiffant ses cheveux du bout des doigts, elle sortit la tête des rideaux, le cherchant du regard.

-Tu viens ?

« On est bien ensemble, pourquoi en faire tout un plat? » demandais-je à Aisling suite à sa réponse. Je haussais les épaules en sachant bien que tôt ou tard, je voudrais plus. Je survivrais bien à la situation. J’ignorais ensuite sa remarque concernant la galanterie puisque je n’avais rien à y ajouter : pourquoi s’entêter avec un âne? Dans la boutique, elle s’approchait de moi en me demandant pour certaines teintes de roses et j’affichais une mine songeuse. « Le rose vieillot peut être bien. Pour le rose pâle, tu aurais l’air soit d’un ange, soit de Barbie. » Je m’approchais de son oreille pour y susurrer : « Et on sait tous les deux que t’es loin d’être un ange. » Ce qui expliquait mon intérêt pour le noir, le violet et le rouge. « Enfantin, tu crois? » lui demandais-je en penchant la tête, un peu perplexe. Elle était néanmoins docile lorsque je lui donnais les différentes possibilités. Elle se glissait rapidement dans une cabine alors que j’attrapais quelques autres morceaux, dont un en cuir et un en latex pour l’amusement de la chose. Elle n’avait pas trop de formes, les habits pouvaient être mortellement sexy. J’entendais sa voix alors que je m’avançais vers elle pour mieux l’observer avec un sourire un peu pervers. « Si tu me demandes mon avis... » Je la regardais en posant une main sur ses fesses. Je m’approchais même de son oreille pour de nouveau l’allumer : « Je te prendrais dans cette cabine immédiatement, si ce n’était que de moi. » Je lui donnais les nouveaux trouvés que j’accrochais dans la cabine pour mieux glisser un baiser à la commissure de ses lèvres et sortir de la cabine. J’étais à présent à la recherche de sang-froid et d’une douche froide. Très froide.

Aisling leva les yeux vers lui un peu surprise avant de hausser les épaules. Oui, ils étaient bien mais elle n'avait pas l'impression d'en faire tout un plat.
Elle se mit à sourire lorsque, une fois dans la boutique, Chase lui affirma qu'elle aurait l'air d'un ange ou d'une Barbie avec du rose. Elle eut un petit sourire coquin quand il vint lui susurrer à l'oreille avant de faire une moue faussement contrariée.

-Moi qui m'efforce pourtant de te faire plaisir, ingrat.

Bon ils n'allaient pas se mentir, Aisling savait bien qu'elle ne ressemblait en rien à un ange. Ce n'était pas son but de toute façon.

-Et je suppose que baiser Barbie ne fait pas parti de tes fantasmes de petit garçon ?

Elle était taquine mais elle voulait bien connaître la réponse tout de même. On avait tous des fantasmes inavoués, sauf elle bien sûr, chut.
Chase semblait dubitatif sur sa qualification de l'effet du rose sur elle. Elle haussa doucement les épaules.

-Je ne sais pas, je pense mais c'est toi l'expert.

Et sur ce coup là il n'y avait même pas d'ironie dans sa voix.
Aisling avait enfilé sa première tenue, désireuse de connaître l'avis de Chase qui ne se fit pas prié. Rien que son regard lui donnait des frissons, alors en sentant sa main sur ses fesses et son souffle dans son cou, elle sentit son corps se réchauffer instantanément.

-Je suppose que c'est ta façon de dire l'ensemble te plaît.

Elle le laissa se sauver de la cabine, les hormones sans dessus dessous. Il lui faisait perdre la tête, c'en était vraiment injuste. Elle tenta de calmer sa respiration avant d'enfiler un nouveau vêtement. Maintenant elle hésitait à l'appeler. Mais bon, si elle les essayait toute seule, ça perdait de son intérêt aussi. Ébouriffant ses cheveux, elle l'appela de nouveau.

-Tu veux venir voir la noire ? C'est quand même plus sobre que le rouge.

Le rouge était tellement la couleur de la luxure par excellence qu'elle trouvait que c'en était presque trop. Elle serait jalouse que la tenue en elle-même soit plus sexy qu'elle.