I love the way you heal me, love the way you kill me (Niels)

Aelya n'aurait jamais pensé pouvoir glorifier ses épreuves un jour, et pourtant, dans une certaine mesure, elle était satisfaite d'avoir vécu toutes ces choses qui n'avaient eu que pour seul but de croiser la route de Niels. Elle voulait continuer à fouler le chemin avec lui, sa main dans la sienne, liée pour ne jamais la lâcher. En sortant de prison, elle s'était dit que c'était une chance pour tout recommencer, recréer ce qu'elle avait détruit, mais elle n'aurait jamais pu imaginer que cette chance était celle de se laisser happer dans le bonheur d'appartenir à quelqu'un, chose qu'elle fuyait comme la peste. Quelque part, elle avait toujours désiré échapper à l'espoir d'être heureuse, parce qu'elle avait simplement craint de se lancer dans des eaux troubles, elle qui n'avait jamais pu esquisser de sourires sincères. Et dès à présent, elle voulait que les étoiles qui dansaient dans ses yeux grâce à Niels ne s'effacent jamais. Elle sourit à sa remarque, bercée par les images de leurs rencontres qui n'avaient rien eu de romantique, et qui, à bien des égards, avaient marqué le début de leur histoire.

- Tu peux compter sur moi pour te soutenir. Je serais derrière toi pour tout ce que tu entreprends et je t'aiderai à réussir mon amour. Je croirai toujours en toi, admit-elle amoureusement.

Elle le relèverait quand il tomberait, le soutiendrait quand il aurait besoin d'un appui, le soignerait quand il aurait mal et le protégerait quand il serait en danger. Si elle ne devrait pas mettre toute sa vie à contribution pour quelqu'un qu'elle connaissait depuis peu, elle savait qu'elle le connaissait bien mieux que quiconque, et que son cœur ne savait que battre au rythme du sien. Elle sentait son sang bouillir à l'idée qu'on puisse le rejeter, lui donner l'impression de ne pas avoir le droit de simplement exister, parce qu'il était tout ce qu'elle avait toujours désiré, sans le savoir. Quand on s'en prenait à lui, c'était aussi elle qu'on touchait. Alors, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir indignée par les mots qu'il lui avait confiés. Elle rigola légèrement à sa remarque, peignant à s'imaginer Niels entant qu'avocat.

- J'aurais croisé un avocat comme toi quand j'étais en prison, je t'aurais gardé dans ma cellule en tout cas, ajouta-t-elle, joueuse. Moi aussi ça m'est égal, je suis déjà fière de toi de toute façon, et je te le rappellerai tout le temps, avoua-t-elle tendrement.

Elle voulait lui faire comprendre que si ses parents s'étaient résignés à l'idée de le voir évoluer, Aelya serait là pour lui rappeler qu'il était bien plus que tout ce qu'on pouvait penser à son sujet. Elle lui rendit son baiser, savourant ce contact qui nourrissait ses lèvres en manque perpétuel des siennes. La brune s'était lancée dans les songes de ses souvenirs, lui confiant ce qui lui était passé par la tête. Elle se rendait compte qu'il serait le seul qui pourrait accueillir ses confessions. Sentant la chaleur de sa paume dans la sienne, elle s'imprégnait de ses paroles qui animaient chacune de ses cellules.

- J'ai pas aimé te décevoir... C'est moi qui devrait m'excuser, soupira-t-elle tristement. J'ai souvent l'impression que je sais faire que ça, et je supporte pas de te faire du mal, avoua-t-elle tendrement. J'ai peur ouais, parce que je sais que je veux personne d'autre que toi et que y'a que toi qui compte. Je sais pas quoi faire si t'es pas là, je suis perdue.

C'était comme si le monde lui devenait étranger, hostile et que chaque battement de son cœur devenait vain. Aelya le laissa prendre sa main avant de venir se poser contre elle, où elle vint apprécier la douceur de ses lèvres dans son cou. Elle passa ses mains dans son dos pour l'enlacer.

- Déjà, j'ai très envie de toi là, tout de suite, souffla-t-elle d'une voix envieuse à son oreille avant de laisser ses mains basculer au bas de son dos. Puis, comme t'es un danger pour la gente masculine, je préfère m'assurer que tu sois hors de portée, dans un lit, pour éviter les problèmes, se justifia-t-elle de manière espiègle.

Elle laissa ses lèvres descendre dans son cou qu'elle mordilla légèrement, amusée.

- Donc ouais, vaut mieux rentrer. Je dis ça comme ça mais c'est comme tu veux hein, je veux surtout pas t'influencer, s'amusa-t-elle.

Aelya le fit basculer sur le dos pour venir sur lui avant de lui voler un baiser fiévreux, se redressant d'un coup pour laisser la passion opérer.

Aelya n'avait jamais cherché à vouloir connaître ceux qu'elle croisait le temps d'une soirée. Elle avait apprécié la frivolité de ses histoires qui n'avait pu réveiller aucune crainte à l'intérieur d'elle, aucun tumulte qui aurait pu la déstabiliser, elle qui avait cherché le contrôle sur sa vie dépravée. Aelya s'était emmurée dans un univers qui l'avait protégé de toute souffrance et elle n'avait tenté d'en sortir que lorsqu'elle avait rencontré Niels. Elle avait entièrement changé son mode de fonctionnement pour lui, parce que dès le premier baiser qu'ils avaient échangés, elle en était tombée accro, lui donnant déjà les clefs qui menaient jusqu'à son âme. Elle le voulait jusqu'à l'usure, jusqu'à la cassure, et elle savait qu'elle en revoudrait encore, qu'importe la rupture. Elle lui était dévouée, attachée à son cœur dans un lien que rien ne pouvait briser. Aelya lacha un petit rire à sa remarque, haussant les épaules de manière faussement innocente.

- Je vois pas de quoi tu parles, et puis c'est pas si mal d'avoir les chevilles qui gonflent, répondit-elle de manière amusée en venant lui voler un baiser emplit d'affection.

Elle se délectait de chaque compliment qu'il lui faisait et qui mitraillait son cœur de battements désordonnés, à l'instar de l'amour passionné qu'elle ressentait pour son être. Elle était heureuse de se montrer au bras de l'homme qui lui faisait tourner la tête, qui l'inspirait, qui lui offrait le temps d'un week-end le pouvoir de s'adonner au rêve. Jamais personne n'avait juste songé en faire autant pour Aelya. Elle pouffa de rire quand elle s'imagina Niels de la manière dont il s'était décrit, peinant à reconnaître qu'il puisse être plus posé un jour. Ce qui lui allait très bien. Elle aimait s'enflammer au contact de sa fougue qui s'expliquait de bien des manières.

- De toute façon, si t'étais vraiment ce genre d'hommes là, je suis pas sûre que je t'aurais intéressée non plus. Je t'aurais fait peur, s'amusa-t-elle.

Elle n'avait pas un tempérament de tout repos non plus, n'ayant jamais fait partie de ces personnes sages et réfléchies, qui préféraient la réflexion aux actions. Elle sourit tendrement, le regard brillant aux mots réconfortants et encourageants qu'il vint ajouter, savourant la chaleur de cette espoir qui continuait d'éclore à l'intérieur de son cœur.

Se laissant bercer par le vent qui caressait doucement sa peau, elle s'était ouverte à Niels, permettant à sa vulnérabilité qu'elle préférait étouffer de s'insinuer en dehors de ses lèvres. Elle avait toujours peur de le décevoir, regrettant les marques qu'elle avait pu laissé sur son âme qu'elle voulait chérir jusqu'à la fin de sa vie. Elle écoutait ses mots, s'imprégnant de leur sincérité qui savaient toujours la rassurer, resserrant ses doigts liés aux siens.

- Je te trahirai jamais bébé et je ferai jamais rien pour te nuire. T'es trop important pour moi, et le but c'est que je te garde le plus longtemps possible, lâcha-t-elle tendrement.

Elle hocha la tête, partageant son avis.

- Promets-moi que tu m'aimeras pour toujours... Ajouta-t-elle dans un murmure, comme si elle désirait qu'il soit le seul à l'entendre.

Parce que c'était son vœu le plus cher, celui qui résumait son présent et son futur. Elle tombait amoureuse de lui à chaque seconde qui s'écoulait alors plus le temps passait, plus elle avait envie de s'accrocher à leur relation. Elle le vit venir profiter de leur proximité pour égayer son désir en baladant ses lèvres dans son cou, et sentait déjà son sang bouillir d'envie.

- Tu peux pas t'imaginer à quel point, répondit-elle d'une voix envieuse.

Elle sourit amusée devant ses paroles qui justifiaient à merveille sa volonté de le garder à ses côtés pour consumer leur passion qui laissait toujours un arrière goût d'inachevé. À tel point, qu'elle n'était jamais rassasiée.

- Te connaissant, ça risquerait pas de redescendre d'aussi tôt en plus, donc on a pas le choix, lança-t-elle en feignant la déception.

Elle vint se placer au-dessus de lui pour éveiller le désir qui demandait juste à exploser en lui, semblable à celui d'Aelya qui semblait d'ailleurs s'agiter quand elle put percevoir ses mains sur ses courbes. La brune se redressa, acquiesçant à sa remarque avant que la main de Niels ne vienne remplir sa paume. Aelya releva les yeux à la question de son petit-ami, suivant du regard celui qu'il désignait. Elle tentait de discerner la silhouette qui tanguait devant eux, le cœur battant sous l'effet du stress, et qui explosa quand elle reconnut son visage.

Sa main lâcha la sienne pour se mettre en route vers l'homme, et Aelya fit quelques pas rapides pour attraper le bras de son petit ami fou de rage.

- Hey bébé, viens, il en vaut pas la peine ! Lança-t-elle d'une voix agitée.

L'homme bourré se posta devant eux, les toisant du regard.

- Vous avez un problème ? Eh mais... On se connaît nous deux, non ? Lança-t-il d'une voix enjoleuse avant de reconnaître Aelya. T'es la conne qui m'a giflé ? Ajouta-t-il, les traits soudainement crispés par la colère.

Aelya leva les yeux au ciel de manière hautaine devant cet inconnu qui la dégoutait.

- Je le referai sans hésiter. La conne t'emmerde, répondit-elle, la mâchoire serrée.

Vu le caractère d'Aelya, il y avait eu très peu de possibilités pour qu'elle ne puisse trouver une âme qui ressemblaient à s'y méprendre à la sienne, une âme qui savait la comprendre et l'apaiser alors que le tumulte qui y régnait en ferait fuir plus d'un. Parce qu'elle avait passé son temps à repousser tout le monde dans une facilité déconcertante, sans jamais regretter les mots parfois durs qu'elle avait pu balancer. Avec Niels, ça avait été plus que compliqué, comme si son corps s'était refusé à l'idée de le laisser partir comme tous les autres, sachant d'ors et déjà qu'il était différent et elle n'avait pas pu agir très longtemps en prétendant qu'il ne lui inspirait que de l'indifférence. La lutte acharnée devenait vaine, alors elle s'était livrée à lui en acceptant sa dépendance à son être. Elle sourit amusée à sa remarque qui n'était pas fausse, parce que le brasier de sa personnalité avait alimenté le sien dans une harmonie qui laissait peu de doutes vis-à-vis du fait qu'ils s'étaient bien trouvés.

- Je devrais pas dire ça parce que c'est conforter le fait que tu fais des conneries mais... Ouais. Je peux pas nier que ta propension à faire n'importe quoi m'attire quand même un peu, voire même beaucoup, ajouta-t-elle sur un ton espiègle.

De toute façon, il était inutile de mentir à ce sujet. Si elle en avait eu marre de sa manière d'agir, elle ne serait pas revenue vers lui à chaque fois que leur chemin se séparerait. Ils s'attiraient tous les deux dans la tendresse de leur passion qui pouvait parfois devenir toxique, les amenant à s'entraîner dans leur chute. Même au fond du trou, Aelya ne faisait que de le chercher, de l'appeler, dans l'espoir que sa main ne vienne trouver la sienne. Elle voulait simplement sentir son amour transpercer son cœur encore et encore, ne se lassant jamais de pouvoir apprécier l'intensité de leurs échanges. Aelya capta son regard attendrie, le regard pendu à ses lèvres, attendant sa réponse qu'elle crevait d'envie d'entendre. Des frissons se déclenchèrent le long de son échine alors qu'il caressa sa peur avec la douceur de ses paroles.

- Même si je fais de ta vie un Enfer ? Demanda-t-elle, amusée, en haussant un sourcil.

Elle répondit à son baiser qui pouvait lui transmettre en retour tout ce qu'elle possédait pour lui, cet amour infini qui la tenait en vie, lui permettant de marcher, d'avancer, et non plus d'errer sans but. Se laissant conduire par l'envie d'animer son désir, elle avait ajouté plus de ferveur dans leur échange, même si ça ne faisait qu'augmenter la passion de son côté.

- Il paraît que je suis douée pour ça, répondit-elle avec un sourire en coin, consciente qu'elle était apte à maîtriser son énergie d'une certaine manière.

Elle ne cherchait jamais à contrôler le feu qui brûlait entre eux. Elle ne désirait que de le voir grandir, jaillir, pour s'éteindre dans le creux de leur étreinte. Alors qu'ils s'étaient mis en route pour rentrer, Aelya reconnut l'homme qui l'avait harcelé quelques instants plus tôt, sentant l'adrénaline emplir ses veines quand elle comprit que Niels ne voulait pas le laisser s'en tirer comme ça. À peine eut-elle le temps de réagir en voulant le convaincre qu'il valait mieux passer son chemin que l'homme se dressa devant eux, captant rapidement la lueur noire qui dansait dans les yeux de Niels. Il avait mis le feu aux poudres en s'en prenant directement à Aelya qui commençait à sentir son sang bouillir devant son comportement. Elle vit son petit ami plaqué l'homme contre le mur, le menaçant directement.

- Casse-toi, parce que ce serait dommage qu'on en arrive là, surtout que t'as pas l'air d'être accompagné, personne viendra te secourir, lança-t-elle à l'intention de l'homme.

Elle aggrémentait les menaces pour qu'il vienne lui-même à décider qu'il valait mieux de lâcher les armes, et réellement, ce n'était pas pour lui qu'elle disait ça. C'était pour Niels, pour lui éviter d'avoir à se battre maintenant qu'il était hors de lui. Les choses avaient vite dégénérées, et l'homme se mit à mordre jusqu'au sang le bras de son petit ami.

- Bébé ! Cria-t-elle en se précipitant vers lui.

Elle voyait l'ampleur de la marque qu'il lui avait laissé, et maintenant c'était elle qui voyait noir. Niels lui assena un coup de poing dans le visage qui le sonna quand sa tête tapa contre le mur. Il s'écroula au sol, inconscient. Elle prit de l'élan pour lui offrir un nouveau coup de poing quand elle s'arrêta net, en voyant une traînée de sang sur le mur qui semblait correspondre au coup qu'il avait reçu à l'arrière de la tête.

- Putain... Se figea-t-elle, son regard rejoignant celui de Niels.

Aelya aimait se sentir enveloppée par le sentiment d'être aimée, elle qui n'avait jamais vraiment eu d'idée sur ce que ça voulait dire. Elle avait toujours pensé que l'amour n'existait pas, sûrement parce qu'elle n'avait pas eu connaissance de cette émotion si puissante et si vivifiante. Alors, elle s'était mis à détester cette chose qui semblait rendre heureux tout le monde à part elle. C'était toujours plus facile de haïr, alors à défaut de ne pas avoir un cœur fonctionnel pour aimer, elle avait choisit l'autre option. Elle ne savait pas qu'elle s'affaiblissait à cette époque où elle se pensait justement forte. Elle l'avait su quand elle avait comprit l'ampleur de son affection pour Niels. Et ce fut vraiment à partir de là qu'elle put juger à quel point elle devenait solide à son contact. Elle lâcha un léger rire à sa remarque, regardant ses lèvres s'approcher avant de venir mordiller son lobe.

- Je vais pas tenir longtemps si tu continues... Souffla-t-elle en faisant référence à son attitude aguicheuse.

Son corps entier voulait céder contre le sien, comme si sa peau cherchait constamment le contact de la sienne, desséchée par le manque de proximité, de sa chaleur si enivrante si savait la réparer. Elle aimait les savoir unis dans leur tempérament, dans leurs projets, dans leurs envies, qui s'alignaient dans une parfaite harmonie, celle qui animait leur alchimie. Elle ne voulait retrouver ça avec personne d'autre, sachant pertinemment que la recherche serait dans tous les cas vaine puisqu'il n'existerait personne qui remplacerait Niels. Aelya sourit de manière joueuse à sa réponse avant de venir mordiller sa lèvre de manière espiègle pour tout simplement se laisser fondre dans un baiser doux mais aussi passionné, déclenchant une hausse de sa température corporelle en sentant son corps contre le sien. La brune ne put que remarquer qu'elle avait aussi attiser son désir, s'amusant de le voir tenter de lui résister alors que son regard traduisait la même urgence de ne faire qu'un avec lui.

Si elle avait espéré passer une soirée tranquille, et qu'elle avait pensé l'espace de quelques minutes qu'elle avait réussi à calmer Niels pour qu'il rentre chez eux sans trop de marques, c'était sans compter sur la difficulté que la vie leur donnait constamment, comme si cette malédiction ne les quitterait jamais, même loin de Bowen. Parce que c'était en eux, ancré dans leur personnalité tumultueuse qui semblait attirer les problèmes partout où ils passaient. En quelques minutes, une dispute avait éclaté entre les deux hommes, Niels se fit mordre et avait désiré se défendre par le biais de ses poings. Aelya avait remarqué la marque qu'il lui avait laissé sur le bras et son instinct de protection avait voulu exploser sur celui qui leur avait causé du tort. Son cœur sembla se figer dans la glace de l'angoisse quand elle percut un liquide rouge sombre sur le mur représentant une traînée qui prit fin au niveau de la tête de l'homme.

Paniquée, elle avait regardé Niels qui ne mit pas beaucoup de temps à comprendre qu'il était bien blessé. Elle passa ses mains dans ses cheveux de manière frénétique, tremblant soudainement à l'idée qu'il pouvait mourir, et que Niels soit inquieté dans cette histoire.

Elle souffla quand elle vit Niels faire remarquer qu'il était toujours vivant, hochant la tête à sa proposition. Alors qu'il avait appelé les urgences, ses yeux regardant l'homme de manière stressée, elle avait eu le temps de réfléchir.

- Niels, on peut pas rester là quand ils seront ici. Tu risques de finir en garde-à-vue, je peux pas te laisser là-bas... Dit-t-elle, la voix tremblant sous la panique.

Faisant les cents pas près du corps allongé par terre, elle ressentait une rage incontrôlable.

- Putain mais il aurait pas pu se la fermer et se tirer ce con-là !

Quand bien même il était dans un sale état, elle ne pouvait toujours pas compatir avec lui, parce que quelque part, il avait cherché l'embrouille et il avait aussi décidé de rester devant leurs menaces.

- On aurait juste pu rentrer nous aussi Niels ! Je veux pas être sans toi à cause de ça, je pourrais pas le supporter, et s'il meurt... On pourra peut être plus jamais se voir ! Lança-t-elle, révoltée.

Une vague de désir bousculait l'accalmie superficielle qu'elle avait tenté d'arborer alors qu'il s'amusait à tester sa tolérance très faible à la passion qui l'envahissait. Elle n'avait plus envie de se battre contre le flot d'émotions qu'il lui provoquait, c'était trop de travail, de la torture même, alors qu'elle pouvait juste choisir de se fondre facilement dans ses bras qui ne la refusaient pas. Niels savait toujours comment faire pour influencer ses envies. Il tirait sur les cordes de son âme à sa guise, lui donnant toujours la possibilité de l'avoir contre lui, bien que les blessures pouvaient creuser des fossés entre leurs deux corps. Ils savaient toujours se retrouver, parce qu'ils étaient aptes à emprunter tous les chemins pour que les leur se rejoignent, dans le désir de pouvoir créer un contact qui mènerait à l'explosion de leur affection. Frissonnant en sentant la chaleur de sa respiration se percuter contre le creux de son cou, elle avait fermé les yeux, se laissant bercer par toutes les images qu'elle voulait voir se concrétiser. L'urgence d'assouvir ce besoin était telle qu'elle sentait sa peau brûler, et le baiser qu'il lui offrit ne faisait qu'augmenter son envie de les posséder de manière plus que passionnelle. Elle avait voulu le détendre, lui faire oublier le temps quelques minutes sa colère qu'elle avait vu dans le creux de ses pupilles dilatées. Aelya avait voulu le faire revenir dans leur univers qui les accueillerait toujours quand la réalité leur donnait l'envie de s'en s'échapper. Elle voulait s'y perdre pour ne jamais revenir sur Terre, persuadée que plus rien ne l'attendait dans ce monde maintenant qu'elle avait Niels dans sa vie et pour la vie. Parce qu'il n'était plus question qu'elle ne lâche sa main. Seul la sienne s'emboîtait parfaitement dans sa paume qui se retrouvait bien vide quand il n'était plus là pour la tenir.

Quand l'homme se retrouva à terre, sonné par le coup que Niels lui avait envoyé et qui avait permis à sa tête de valser contre le mur, Aelya avait tout de suite pensé au pire. Son amour parlait à la place de toute moralité. Elle avait peur pour eux avant tout. Il était toujours vivant d'après les constatations de son petit-ami, mais les minutes qui s'écoulaient douloureusement, étaient surement déterminantes pour la suite des événements.

- Bébé. Si, tu peux le faire, les secours vont arrivés, t'as fait ce qu'il fallait, ajouta-t-elle pour le rassurer et le convaincre.

Elle ne partirait pas sans lui et elle ne pouvait pas supporter l'idée qu'on vienne l'amener loin d'elle. Son coeur se tordait dans tous les sens sous l'effet de la panique qui agitait ses entrailles. Elle vint près de lui en sentant sa culpabilité réagir, attrapant sa main dans la sienne.

- T'as rien fait du tout, ça arrive, c'est comme ça, t'as juste voulu me défendre mon amour, t'es pas une mauvaise personne, souffla-t-elle en captant son regard.

Elle s'inquiétait vraiment plus pour l'état de son petit-ami que pour cet homme qu'elle détestait maintenant au plus haut point, parce que ce serait sans doute à cause de lui qu'ils se sépareraient encore une fois. Tout ça par fierté, tout ça parce qu'il était surement trop bourré. La peur lui faisait complètement perdre pieds. Elle plissa les lèvres, perplexe, quand elle l'entendit s'excuser avant d'entendre les sirènes résonner au travers des rues. Elle fit quelques pas pour venir planter son regard dans le sien, détestant celui qu'il lui lançait parce qu'il était résigné, et encadra son visage avec ses mains avant de sceller un baiser sur ses lèvres.

- Mon amour, écoute-moi. On peut encore s'en sortir, on peut encore partir. Ils vont prendre soin de lui, mais s'il te plait bébé, me fais pas ça, je peux pas rentrer sans toi. Je t'aime, je pourrais pas supporter qu'ils t'embarquent, lança-t-elle, les yeux brillants d'émotions. S'il te plait, viens... Murmura-t-elle, la voix brisée.

Elle ne se faisait pas trop d'illusions vis-à-vis du fait qu'en effet, c'était uniquement de la légitime défense, mais vu le casier de Niels, ils ne lui feraient pas de cadeau.

Aelya pourrait le retenir jusqu'à la fin de ses jours contre sa peau, contre son coeur qui s'agitait au rythme du sien et qui semblait se désaccorder et se désordonner en son absence, menaçant sa propre destruction. Son corps pouvait fonctionner mais à la seule condition que Niels soit là pour le faire marcher et quand il n'était pas présent dans son champ de vision, ou encore pire, dans sa vie, elle le ressentait tout de suite, sentant le trou que Niels colmatait par sa seule présence s'effondrer sur lui-même pour tout aspirer à l'intérieur. Ses démons se battaient constamment pour la faire sombrer dès que son petit-ami s’éclipsait, et souvent ils y arrivaient, parce qu'Aelya ne voyait aucune utilité à tenir debout si c'était pour subir la solitude. Et celle-ci devenait de moins en moins tolérable à mesure qu'elle se liait à Niels, et qu'il lui faisait remarquer tous les jours à quel point ils étaient faits l'un pour l'autre. Elle ne pouvait plus en douter et même si les disputes les avaient blessés, elle savait qu'ils s'en remettraient puisqu'ils avaient tous les deux le pouvoir de se soulever pour repartir sur le chemin de leur relation.

C'était pour ça qu'elle ne pouvait pas le lâcher, alors qu'il lui avait laissé entendre qu'il resterait aux côtés de l'homme qui les avait agresser. Elle, elle n'arrivait à voir que lui, sa culpabilité, ses tourments qui le faisaient douter et qu'elle pouvait percevoir dans ses yeux ravagés par le stress.

- Niels, c'est pas ta faute ! Lança-t-elle, tentant de lui inscrire ça dans l'esprit. Tu l'as pas fait exprès et ça change tout ! Ajouta-t-elle en passant une main dans ses cheveux.

C'était un accident, rien à voir avec un meurtre de sang froid même si dans les deux cas, la mort pouvait être entraînée. Elle paniquait à mesure que les minutes défilaient, se rendant compte qu'ils devaient partir maintenant ou jamais, et bientôt, ils n'auraient plus ce choix. En entendant les secours qui arrivaient au loin, son coeur augmenta son allure sous l'effet de l'adrénaline qui la privait de toute réflexion supplémentaire, la préparant à fuir avec lui. Dépassée par ses émotions, elle avait tenté une dernière fois de lui exprimer son ressenti dans le désir qu'ils échappent à leurs problèmes pour ne pas en créer d'autres. Elle lâcha un soupir de soulagement quand elle le vit accepter sa proposition, fondant dans son étreinte pour que sa chaleur puisse apaiser les tremblements de son corps.

Elle le suivit au travers des rues de Sydney dont l'écho de leurs pas contre les immeubles témoignaient de leur présence. Ils s'engouffrèrent après quelques minutes de courses dans un taxi, où le stress était palpable, les privant de paroles alors que le regard d'Aelya tenta de fixer chaque paysage qui défilait dans l'espoir de se divertir, de s'enlever ces images de la tête. Arrivés chez eux, elle vit Niels se précipiter dans la salle de bain sans un mot, et elle ne perdit pas une seconde avant d'en faire de même. Aelya se faufila discrètement dans son dos, et elle laissa courir ses doigts sur son dos en douceur.

- Mon amour... Ta présence aurait rien changée. A part qu'on aurait été séparés. C'est mieux comme ça... Souffla-t-elle en enroulant ses bras autour de son corps.

Elle perçut la morsure sur son avant-bras et se détacha son étreinte pour venir délicatement prendre son membre blessé dans sa main.

- Je vais te soigner bébé, murmura-t-elle tendrement avant de se décaler pour chercher de quoi le soigner.

Elle trouva une crème anti-inflammatoire dans un tiroir et pressa le tube entre ses doigts pour en faire sortir le gel avant d'exercer de légère de pression au niveau de sa plaie, concentrée sur l'envie de lui faire le moins mal possible.

Elle se démenait pour prendre soin de lui, pour l'attirer à la surface quand il se laissait sombrer dans les abîmes, mais ce n'était jamais suffisant parce que les circonstances les amenaient toujours à faire face à la tempête et Aelya comprenait qu'elle avait simplement retardé l'échéance en lui proposant de terminer la soirée loin du bar. À quelques minutes près, ils auraient tous les deux pu éviter de conduire un homme à l'hôpital, peut être qu'ils auraient dû simplement rentrer plus tôt ou plus tard, de manière à éviter de se retrouver sur le même chemin que ce type. Dansant encore main dans la main au bord du gouffre de leur destinée, elle avait pris peur, se rendant compte du danger de la situation qui planait au dessus d'eux, et qui était lié de très près au pouls de l'homme qui gisait au sol. De toute façon si Niels tombait, Aelya le suivrait dans sa chute, parce qu'il était impossible pour elle de concevoir qu'il puisse passer sa vie derrière des barreaux, loin de sa chaleur, loin de son cœur tandis qu'elle, elle pourrait mener une vie "paisible" de son côté. Elle était son alliée et le resterait pour toujours et à jamais.

Elle laissa traîner un dernier regard sur l'inconnu aux mots de Niels, avant de se mettre en route avec lui, tentant de courir le plus loin possible des sirènes qui s'approchaient du lieu de l'agression. Elle voulait rayer ces images qui défilaient en boucle dans son esprit, bien consciente que ce n'était pas forcément correct d'avoir fui, mais elle essayait de se convaincre qu'ils avaient quand même prévenu les secours. Elle était quand même bien plus attachée à sa liberté et à celle de Niels qu'à cet homme qui aurait peut être fait la même chose si les rôles avaient été inversés parce que personne n'était parfait. Si sa vie importait autant en cet instant, c'était uniquement parce qu'elle dépendait aussi de celle de l'être qu'elle aimait le plus au monde.

Niels l'inquiétait bien plus alors qu'il ne frôlait pas la mort. Mais elle sentait sa culpabilité, ses remords, qui la transpercait à travers son silence. Elle détestait le voir accablé de la sorte et c'était pour cette raison qu'elle n'avait pas attendu plus longtemps avant de rompre la silence avec ses mots qui n'avaient que pour but de soulager sa conscience. Elle secoua la tête négativement, en désaccord avec sa comparaison qu'elle ne trouvait pas juste.

- C'est pas pareil bébé. Toi, on t'as tabassé gratuitement et personne n'a appelé les secours. C'est pas comme si t'avais continué de lui donner des coups quand t'as réalisé qu'il allait pas bien. Eux, ils l'ont fait, lâcha-t-elle, serrant la mâchoire en repensant à cet épisode horrible.

Niels était une bonne personne, elle en était convaincue, persuadée, et elle ne s'arrêterait jamais de le clamer. Le problème, c'est que son passé l'aurait rattrapé et ses justifications auraient sonnés fausses, simplement parce qu'il avait déjà un casier judiciaire bien fourni. Elle n'aurait jamais voulu prendre le risque de le voir se dénoncer. C'était l'un des seuls risques qu'elle ne désirait pas encourir. Elle s'était attelée à le soigner, comme à son habitude, c'était une manière de le réconforter et de le soutenir aussi, parce qu'elle prendrait toujours son parti.

Sans qu'elle ne s'y attende, elle sentit ses lèvres trouver les siennes dans un baiser passionné qu'elle lui rendit, entendant le tube de crème s'écraser au sol alors qu'elle enroula ses bras autour de lui pour l'approcher d'autant plus de son corps. Son cœur loupa un battement à sa remarque qui résonnait dans chacune de ses cellules tant ses mots vinrent la soulager.

- Jamais je voudrais que tu le fasses, tu passeras toujours avant, souffla-t-elle contre ses lèvres, la respiration haletante.

Elle préférait passer son temps à le rassurer, à panser ses blessures pour alléger sa conscience plutôt que d'accepter de l'envoyer dans un endroit qui ne fera qu'alourdir ses peines. Elle se laissa conduire dans la chambre sans quitter ses lèvres avant de s'allonger sur le lit, fermant les yeux sous la tonne d'affection qu'il lui donnait par ses mots et par ses baisers.

- Si tu savais comme je t'aime aussi... Je donnerai ma vie pour toi. Je passerai ma vie à te protéger, ajouta-t-elle, amoureusement.

Ses mains vinrent caresser son torse, se revigorant au contact de sa chaleur avant qu'elles ne descendent deboutonner son jean, tandis que ses lèvres mordillèrent son lobe.

- Fais moi l'amour... J'ai besoin de toi, Murmura-t-elle à son oreille de manière envieuse.

Elle tenait à lui comme on pouvait tenir à la vie, s'accrochant à son amour comme à une bouée de sauvetage qui savait toujours la ramener sur la terre ferme quand elle se perdait dans des eaux déchaînées qui menaçait de la noyer. Il était son souffle, comme si son sang qui s'écoulait dans ses veines possédait les traces de l'oxygène qu'il lui offrait par le biais de ses baisers, comme si lui seul était capable de la réanimer quand elle avait échoué, et qu'il lui montrait toujours la voie même à distance tel un phare dont la lumière percait tous les ténèbres alentours. Elle avait besoin de lui et elle voulait lui faire comprendre par ses réactions et ses paroles qu'il pourrait toujours compter sur elle, parce qu'elle lui était dévouée et elle ferait toujours tout pour garder leur relation intacte, se battant contre tout ceux qui voulaient leur séparation.

Même si cet homme n'avait pas demandé de finir à l'hôpital, il l'avait provoqué et par ce biais, elle ne pouvait pas vraiment compatir, préférant s'attarder sur leur lien qu'on menaçait encore une fois de briser. Aelya n'en voulait pas du tout à Niels de s'être laissé attirer dans la haine, jugeant qu'elle aurait sûrement réagi de la même manière. Parce qu'ils ne pensaient plus quand il s'agissait de se protéger l'un et l'autre, et la brune avait elle aussi risqué sa liberté plus d'une fois pour ses beaux yeux. Elle n'avait jamais regretté, parce que ça leur avait permis de se retrouver, de s'aimer d'un amour inconditionnel que personne ne pouvait arrêter. Pas même eux. Et pourtant elle avait essayé, avant de se rendre compte qu'elle s'épuisait dans le vide.

Elle n'avait pas envie de se dire que leur temps était compté et qu'il pendait à la vie de l'homme blessé dont elle voulait oublier son existence. Au moins pour cette fin de soirée. Aelya s'était laissée attirer dans le lit, ses lèvres étaient comme aimantées aux siennes, désirant savourer le moindre de ses baisers passionnés. Elle avait encore l'espoir que leur histoire puisse survivre à leurs déboires, parce qu'il n'y avait que ça qui comptait dans sa vie, sinon, c'était le vide.

- Je m'arrêterai jamais de t'aimer comme une dingue, ajouta-t-elle passionnément.

Il n'y avait personne qui pouvait la toucher comme il le faisait constamment, et si c'était vrai psychologiquement, c'était aussi vrai physiquement. Elle se sentait frémir sous la caresse de sa main qui tirait lentement sur la fermeture de sa robe, se mordant la lèvre inférieure devant l'impatience qui bouillonnait à l'intérieur d'elle alors qu'elle l'avait aidé à se débarrasser de son jean quelques secondes plus tôt. Elle capta son regard brûlant quand le sien détailla son corps désireux de se faire posséder par celui qu'elle aimait, satisfaite de voir qu'elle l'attirait toujours autant. Aelya laissa glisser ses mains contre son dos alors qu'il attisait son désir en caressant sa peau avec ses lèvres qui descendaient lentement mais sûrement vers le bas de son corps. Elle noua ses doigts aux siens, et se prit à les serrer d'autant plus fort quand elle put ressentir le plaisir la percuter de plein fouet alors qu'il s'amusait avec la partie la plus sensible de son anatomie. Son corps se cambrait, désirant presque se faufiler en dehors de son emprise tant elle succombait totalement à la brûlure de la passion.

- Bébé... Souffla-t-elle, fermant les yeux sous l'effet de toutes les sensations qu'elle ressentait.

Elle laissa échapper des soupirs réguliers, de plus en plus bruyants alors que sa respiration se faisait de plus en plus superficielle. Aelya le fit remonter à ses lèvres qu'elle emprisonna avec beaucoup de ferveur avant de l'inviter à venir s'allonger pour qu'elle puisse s'amuser avec lui de la même manière, ses mains venant erafler légèrement la peau de son torse alors qu'elle se plaça à califourchon sur lui. Elle vint mordiller son cou de manière fiévreuse avant de venir embrasser chaque parcelle de peau qui se trouvait sur son passage jusqu'à son bas ventre, où elle se debarassa de son sous vêtement pour venir égayer son plaisir avec ses lèvres, désireuse de le faire patienter comme il l'avait fait, en lui accordant des regards aguicheurs qui lui montraient qu'elle ne voulait que lui.