(+18) L'alcool tue lentement. On s'en fout, on est pas pressés. ı River

Amara était pleine de surprises. Moi qui croyais tout savoir d'elle, persuadé de la connaître par cœur, j'étais surpris de voir avec quelle aisance elle prenait le contrôle de la situation. C’était plutôt moi  d'ordinaire, mais avec elle rien ne se passait comme prévu. Il y a encore quelques minutes, je m'étais convaincu que j'allais devoir jouer l'abstinence avec elle pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'elle mette les choses en ordre dans son esprit et qu'elle soit sûre de ce qu'elle voulait avec moi. Mais j'étais ravi de constater qu'on n'allait pas partager une relation platonique très longtemps. En plus de ça, elle était entreprenante. C'était étonnant, mais pas assez pour me faire perdre mes moyens. Juste assez pour la laisser prendre les rênes. Je ne voulais pas forcer les choses, même si elle était clairement partante. Je préférais la laisser me guider pour être sûr de ne faire aucun faux pas avec elle.

Ses mains sous mon t-shirt me firent l'effet d'une caresse électrique, c'était carrément plus intense qu'avec la première greluche bourrée ramassée dans un bar sordide. Je comprenais maintenant pourquoi les gens faisaient une différence entre baiser et faire l'amour. Rien que les préliminaires étaient plus excitants. Pourtant à ce moment précis, j'étais sûr d'une chose. Quels que soient mes sentiments pour Ams', c'était elle qui rendait tout ça particulièrement euphorisant, et j'étais convaincu que ça resterait propre à elle et à personne d'autre. Si toutefois les choses ne marchaient pas entre elle et moi, je savais d'avance que ce qu'elle déclenchait en moi, au-delà du désir sexuel habituel, je ne le connaitrais avec aucune autre nana. C'était unique, j'en étais certain.

Rapidement, Amara se débarrassa de sa robe et de mon t-shirt dans la foulée. Ses doigts vinrent effleurer ma peau un court instant avant de me retirer mon pantalon en express. Je passai mes mains dans son dos pour dégrafer son soutien-gorge tandis qu'elle se penchait vers moi pour murmurer à mon oreille.

- J'ai envie de toi...

La chaleur moite de son souffle et ces quelques mots me chatouillaient l'oreille... Et l'entre-jambe évidemment. Et son regard plein de désir me faisait carrément frétiller. Je lui souris et caressai sa poitrine avant de la rapprocher de moi, m'apprêtant à l'embrasser quand elle m'interrompit.

- Tu sais où sont les préservatif ? Que j'aille en chercher un...

Bordel... Quand je disais que j'y pensais pas, c'était pas des blagues ! Y avait rien à faire, c'était absolument pas un réflexe pour moi. Mais apparemment, j'allais devoir changer ça avec Amara, du moins au début. C'était rare qu'une nana réclame une capote, en tous cas en ce qui concernait mes expériences personnelles passées. Peut-être parce que je me tapais que des dissidentes irresponsables. Et étant moi-même adepte du je-m'en-foutisme, je sortais rarement couvert. Il m'était arrivé avec certaines, d'accélérer les choses pour qu'elles acceptent de se passer de protection, mais je n'en ferai rien avec Ams'. Je ne voulais pas la contrarier. Et puis avec elle, ça ne me paraissait plus si important. Si ce détail nous permettait d'unir nos corps dans un échange sauvagement lubrique, ça m'allait.

- Heu, ouais...

Je savais que mon père avait des capotes, même si apparemment il avait découvert que ça existait un peu sur le tard... Rancœur, quand tu nous tiens ! Il les avaient probablement rangées dans la salle de bain.

- Dans l'armoire à pharmacie je crois, la salle de bain à l'étage.

J'espérais qu'elle allait en trouver, je n'avais pas envie de réfréner mon désir maintenant qu'on avait si bien entamé les réjouissances. Et puis c'était pas mon genre de quitter le terrain alors qu'on commençait tout juste la partie. Si finalement il y avait pas de capotes dans cette foutue baraque, ça allait carrément me foutre la frustration. Mais je comptais sur la vie sexuelle trépidante du vieux pour me rassurer en me disant qu'il y avait forcément des préservatifs qui devaient trainer dans tous les coins.

Attendant qu'Amara ne revienne, je soupirai, impatient. Je récupérai le joint que j'avais posé dans le cendrier sur la table basse et le rallumai. Je tirai quelques taffes en tapotant le canapé de mes doigts dans un geste nerveux, freinant difficilement mon empressement.

- Si tu trouves pas, y en a sûrement dans la piaule de mon daron ! Le premier tiroir de sa commode ! suggérai-je assez fort pour qu'elle m'entende.

Oui une commode... Les vieux ils avaient ça pour ranger leurs fringues. Ça et une armoire, à l'aire où la nouvelle génération utilisaient des dressings. Enfin, le mien était sans prétention, c'était juste un portant branlant et totalement désorganisé. Il y avait des cintres et tout, mais au final je jetai mes fringues directement dessus au fur et à mesure. Du coup, c'était plus un porte-manteaux qu'autre chose, sauf que dessus il y avait aussi des fut' et des t-shirts, entassés les un sur les autres.

Ça ne me gênait pas qu'Amara entre dans la piaule du vieux. De toute façon il n'était pas là. Mais elle était trop prévenante et trop respectueuse pour oser aller fouiller dans les tiroirs de mon père. A sa place, je ne me serais pas gêné. L'intimité des gens, c'était pas le genre de trucs qui m'arrêtait.

Amara redescendit assez rapidement. J'écrasai mon bédo dans le cendrier, pressé de poursuivre notre "accolade". Tout comme elle visiblement, puisqu'elle ôta ses sous-vêtements avant de me grimper dessus à nouveau. C'était étrange quand même que... Ben que je trouve pas ça bizarre justement ? Elle non plus n'avais l'air gênée le moins du monde, comme si tout ça était parfaitement naturel. Ça faisait tant d'années qu'on était amis, ça aurait dû nous rendre un peu nerveux, non ? Pourtant je ne l'étais pas. Pas plus qu'elle de toute évidence. J'étais pourtant là, à reluquer le corps nu magnifique de celle qui était jusque là ma meilleure amie et que par conséquent je n'aurais jamais dû voir. Malgré ça, je n'étais pas embarrassé, et elle non plus. Comme si tout ça était écrit, comme si c'était notre destin d'en arriver là. Cette aisance naturelle qui régnait entre nous, c'était pour moi la preuve qu'on en avait tous les deux envie depuis longtemps, plus ou moins consciemment. Je nous avais imaginés si souvent dans ma tête, que je n'étais absolument pas nerveux. Pourtant on jouait une belle amitié, la meilleure que je n'avais jamais eue d'ailleurs. Et si je faisais tout capoter, si on merdait dans cette relation, on y perdrait probablement ce lien fort qu'on avait toujours partagé. Ça aurait dû me faire stresser, non ? Et ce n'était pas la weed qui pouvait suffire à me faire oublier cet enjeu. Alors pourquoi j'étais aussi serein ? Peut-être parce que j'étais certain que ça marcherait entre nous, en dépit des prévisions que je m'étais fait dans mon esprit jusque là. De toute façon, ce n'était plus le moment de se poser des questions, mais celui de passer à l'action.

- J'en ai pris plusieurs, la nuit peut être longue après tout.

Je ris en voyant toutes les capotes qu'elle avait rapportées. Elle avait carrément braquer la salle de bain ! C'était mon père qui allait tirer une tronche de six pieds de long... Il allait être surpris, surtout qu'il savait que les capotes c'était pas tellement un truc que j'utilisais. Il allait peut-être flipper en se disant que c'était Kaz qui les avaient piquées.

- T'es ambitieuse, dis-moi !

Il y avait des chances pour qu'on remette ça, vu que c'était la première nuit qu'on passait ensemble et que j'avais tellement patienté pour que ce moment arrive, mais peut-être pas au point d'utiliser tous ces préservatifs ce soir. En plus j'avais bien picolé, ça n'allait pas m'aider. Si j'avais su ce qu'il y allait se passer, je me serais contenté d'une bière !

Je la laissais m'ôter mon boxer et m'enfiler le préservatif en douceur, avec ses doigts de fée. Si j'avais su ce matin que j'aurais les jolies mains de ma meilleure amie sur ma teub, je n'y aurais pas cru. C'était si inespéré qu'elle en ait envie autant que moi, que j'en revenais toujours pas. Ça rendait ce moment encore plus excitant. Je la serrai contre moi, caressant son dos tandis qu'elle m'embrassait. Le désir se fit pressant quand elle se mit à me chauffer avec ses mouvements de bassin, me faisant resserrer mon étreinte avec vigueur.

- Fais moi l'amour... Ou tu veux, comme tu veux, mais j'ai plus envie d'attendre.

Je ne m'attendais pas à ça. J'étais agréablement surpris et souris d'un air coquin. Je n'avais pas imaginé que ma douce Amara me dirait un truc pareil un jour. J'étais jouasse comme jamais !

- Faut pas me le dire deux fois ! m'amusai-je de la situation.

Je la fis basculer sur le canapé, avant d'embrasser sa gorge, parcourant son corps tout entier de mes mains. Je caressais sa poitrine, puis ses côtes du bout des doigts, et donnai un coup de langue au creux de sa cuisse, léchant délicatement sa peau jusqu'à l'aine. Je la serrai contre moi, prenant ses lèvres d'assaut dans un baiser fougueux, entre deux respirations haletantes. Amara était si belle. Son corps tout entier n'était que perfection à mes yeux. J'en aimais chaque parcelle, sa poitrine, la douceur de sa peau légèrement hâlée, son parfum fleuri. Je quittai ses lèvres pour lécher le lobe de son oreille, enfouissant mon nez dans ses cheveux.

Je me redressai et attrapai Amara pour la garder tout contre moi. Je la laissai passer ses jambes autour de ma taille et la soulevai pour quitter le canapé. Je fis quelques pas, sans cesser mes baisers, Ams' toujours accrochée à moi et la plaquai contre le mur, jouant de ma teub pour caresser son entre-jambe. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour elle serait en train de mouiller contre moi, et pourtant on y était, putain ! Si j'avais su, je lui aurais déclaré ma flamme plus tôt. Elle était prête, mais je voulais attendre son feu vert. Elle avait clairement contrôlé la situation depuis le début, ce qui me laissait supposer qu'elle aimait prendre la direction des opérations. Et j'étais très attentif à ce qu'elle voulait, contrairement à mes conquêtes passées.

Amara était prévoyante, ou alors elle était encore plus attirée par moi que je l'imaginais, vu le nombre de capotes qu'elle avait rapportées. Mais c'était loin de me déplaire, bien au contraire. J'aimais son côté pragmatique. Ça aurait été encore plus simple de ne pas en utiliser, mais j'aurais été surpris que Ams' soit d'accord. C'était pas son genre de se montrer irresponsable. Et puis, je ne pouvais pas lui en vouloir, elle connaissait mon passé et je me trainais déjà pas mal de casseroles niveau MTS. En plus je venais tout juste de me débarrasser d'une chaude-pisse dont je me serais bien passé... J'étais sûr que c'était Avery qui me l'avait refilée. Vu comment c'était allé vite entre nous, elle devait faire ça avec le premier venu. Je ne savais pas où elle avait trainée, mais elle ne valait vraiment pas mieux que moi...

- J'ai pas l'intention de toute les utiliser, j'ai juste pas envie d'interrompre un autre moment coquin pour aller en chercher alors qu'on peut juste ranger celles dont on ne se sert pas.

- T'as bien fait, comme ça, on est tranquille !

Si on devait utiliser des préservatifs à chaque fois, et si on se retrouvait à baiser toute la nuit, je serais bien content de trouver des capotes à la maison. Parce que mine de rien, ça coûtait cher ces merdes ! J'étais soulagé de ne pas avoir à les payer. C'était toujours ça de pris, à défaut d'avoir eu la caisse que j'avais demandée...

Même si j'adorais Ams' telle qu'elle était, ce côté chaud bouillant qu'elle me dévoilait pour la première fois était loin de me déplaire. Je n'aurais jamais imaginé ça d'elle. Je l'aimais encore plus comme ça. En fait, elle était hyper mystérieuse comme nana. Puisque malgré toutes ces années d'amitié, je découvrais encore des choses nouvelles sur elle. Comme ce petit côté sauvage que je n'avais pas soupçonné. On était tellement différents tous les deux, mais on avait quand même une chose en commun, on baisait comme des lapins. Étant donné qu'elle avait vidé le stock de capotes de toute la baraque, je supposais en tous cas qu'elle était aussi active que moi. Qui aurait cru qu'Amara et moi on arriverait à se trouver une similitude. Parce qu'à part ça, elle et moi c'était quand même le jour et la nuit. A moins que je ne me sois trompé sur elle, ne voyant que ce qu'elle me permettait de voir, et qu'en réalité elle soit beaucoup plus décadente qu'elle ne le laissait paraître. J'avais hâte de le savoir.

- Heureusement, je n'ai pas envie de me répéter.

Putain, mais c'est qu'elle était autoritaire en plus ! Je me raclai la gorge, un peu désarçonné par sa remarque et étouffai un rire, aussi amusé que surpris. Ok, Amara aimait mener la barque, c'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Si n'importe qu'elle autre nana m'avait dit ça, je crois que ça m'aurait pas trop plu. Pas au point de me barrer comme un péteux, mais quand même. Mais vu que c'était Ams', et que je l'adorais, ça ne me gênait pas. Du moins jusque là... Mais fallait pas qu'elle se mette à jouer les adjudants chef non plus.

En tous cas, de mon côté, j'avais quand même bien fait de la laisser piloter notre étreinte, à son rythme. Parce qu'elle semblait particulièrement réceptive à ma délicatesse et à ma prévenance. J'allais m'en souvenir de ça, ça servirait. Jusque là, je me souciais pas trop de ce que mes partenaires aimaient ou non. Mais j'avais de réels sentiments pour Amara, alors je n'avais même pas besoin de me forcer, je faisais gaffe spontanément parce que je tenais à elle.

Elle commençait à gémir tandis que je continuais de l'effleurer, lentement, avec délicatesse. J'avais pas envie de tirer mon coup vite fait comme avec n'importe quelle chaudasse complètement bourrée que j'aurais ramassée dans un bar. Non, je voulais prendre mon temps, je voulais que ce soit parfait, et qu'Amara garde un excellent de souvenir de notre première fois. Je voulais surtout pas foirer ce coup-là, pas avec elle. Mais je ne risquais pas de revivre l'épisode Avery, parce que cette fois-ci aucun tracas ne venaient perturber ma performance.

J'avais décidé de ne pas forcer les choses, de ne pas les précipiter et d'attendre qu'Amara prenne les devants, comme ça j'étais certain de ne pas la brusquer. Je la sentais prête, mais j'avais attendu. Et finalement, c'est elle qui m'introduisit en elle, poussant un gémissement qui me ravit. Son acquiescement et ses mains sur mes fesses ne laissaient pas de doutes sur ses désirs. C'était le signal pour me dire de foncer. Ok, je m'étais assez fait désirer comme ça ! J'entrepris des mouvements de bassin pas trop rapides au début avant d'accélérer progressivement la cadence. Avec certaines, je bourrinais sans ménagement, mais je n'avais pas envie de faire ça avec Amara. Sauf si elle le voulait, mais comme c'était notre première fois, je ne pouvais pas le savoir, alors je préférais jouer la prudence. Il était hors de question pour moi de manquer de tendresse envers elle, et encore moins de lui faire mal. Poursuivant la pénétration, j'embrassai sa gorge, savourant la chaleur de ces halètements mélodieux. Malgré ma retenue, j'accélérais un peu le rythme, modérant difficilement mon transport pour elle. Je la désirais tellement que c'était impossible à réprimer. Je comptais sur elle pour me prévenir si jamais j'étais trop brutal à son goût. Et je restais attentif à ses réactions pour être sûr de ne pas merder. Ça aussi c'était un truc que je découvrais chez Amara, ses gémissements profonds et symphoniques. J'adorais ça, putain !

Resserrant mon étreinte, gardant Ams' tout contre moi, je m'interrompis une seconde pour nous détacher du mur et l'allonger par-terre, sur le tapis du salon. D'une main, je poussai la table basse et repris mon enchainement, un peu plus fort, caressant les hanches de Ams' pour remonter le long de ses côtes jusqu'à sa poitrine.

C'était surprenant de partager ce genre d'alchimie avec Amara, alors que tout nous opposait. Malgré nos différences, on s'accordait dans une parfaite osmose sexuelle tout à fait naturelle et spontanée. A croire que c'était nos différences qui nous rapprochaient. On découvrait chacun quelque chose de nouveau chez l'autre et en nous-mêmes. Je me surprenais à découvrir une Amara plus sauvage, moins réservée. Et de mon côté, je devenais plus prévenant, plus attentionné. Des qualités que je ne me soupçonnais pas jusque là, des qualités que je n'avais jamais exploitées avec qui que ce soit. Finalement, je n'avais pas que des défauts, il me fallait juste une bonne raison de laisser s'exprimer ces qualités en sommeil. Et Ams' c'était une putain de bonne raison ! J'avais rencontré des tas de nanas au cours de ma vie, malgré mon jeune âge, et même des filles qui me ressemblaient beaucoup. Pourtant, je n'avais jamais éprouvé quoi que ce soit de plus qu'un désir purement physique pour elles. C'était donc plutôt étonnant que celle sur qui je jetais mon dévolu se trouve être l'exact opposé de moi, en tous points. Il n'y avait pas grand chose de cohérent dans ces sentiments que j'avais pour Amara, puisque d'ordinaire je n'aimais pas les nanas trop sérieuses. Et elle, n'aimait pas les mecs frivoles. Pourtant elle s'intéressait à moi de la même façon irrationnelle. Mais les gens avaient tendance à dire que l'amour était un concept dénué de sens, qui ne pouvait se quantifier, ni même se comprendre. Que ça tombait sur les gens comme ça, sans qu'on s'y attende, sans qu'on l'ait prévu. Peut-être que justement on tombait amoureux de personnes qu'on trouvait différentes, de celles qui sortaient du lot, qui se démarquaient par une authenticité unique que l'on avait jamais perçue chez qui que ce soit d'autres. Ce n'était pas si inconcevable que ça finalement. De toute façon, j'en avais la preuve sous les yeux. Aucune forme de logique ne nous prédestinaient à nous mettre ensemble, et pourtant on en était là. Du moins, avant de parler d'une quelconque relation de couple bien concrète, on était quand même tous les deux allongés par-terre en train de baiser comme des bêtes. Et ce n'était pas que l'expression d'un désir physique, c'était une volonté de concrétiser quelque chose de plus fort que ça. J'aurais pu voir Amara comme un défi à relever, une proie difficile à chasser, mais ce n'était pas du tout ça qui me motivait. Pourtant cette nouvelle relation entre nous s'avérait un véritable challenge. Parce qu'on défiait les lois de la nature en s'amourachant l'un de l'autre, alors que rien ne présageait que cette histoire pouvait fonctionner. Cependant on le désirait tous les deux, et cette envie était impossible à nier ou à réprimer. Alors pourquoi lutter ? Mes doutes s'envolaient peu à peu que l'euphorie s'emparait de mon corps. Quoi qu'il advienne, j'étais prêt à tout risquer pour elle, pour nous, parce que ça valait le coup. Et parce que je voulais vivre cet amour naissant sereinement, sans me prendre la tête, sans me poser dix-mille questions sur mes capacités à être quelqu'un de suffisamment bien pour mériter l'amour d'Amara. C'était épuisant, et ça aurait gâché l'ivresse du moment. Il fallait que je me fasse confiance, parce qu'elle avait déjà décidé qu'elle croyait en moi. Je savais que des trucs moches risquaient de se mettre en travers de notre route, mais les anticiper sans raisons était stupide. Il suffisait que je garde à l'esprit mon amour pour Ams' et tout irait bien. J'en étais persuadé.

- Ne te retiens pas, tu peux y aller.

Rassuré par les mots d'Amara, je me laissai aller, accélérant la fréquence et l'intensité de mes mouvements. Ce n'était pas forcément évident de connaître en détails les envies et les craintes de sa partenaire quand on ne la touchait pour la première fois. Pourtant d'habitude, je n'y accordais aucune importance. Mais je ne voulais pas tout gâcher avec Ams', je voulais qu'elle prenne son pied autant que moi. Je crois même que son plaisir à elle m'importait plus que le mien là tout de suite. C'était bien la première fois que je faisais passer quelqu'un d'autre avant ma petite personne. Elle pouvait donc se vanter d'être privilégiée. Maintenant qu'on avait passé cette étape sans accrocs, je savais ce qu'elle aimait, et comment elle l'aimait. Je n'aurais pas besoin de faire autant attention la prochaine fois. C'était tout aussi jouissif que l'acte en lui-même, en savoir plus sur elle, connaître ses goûts en matière de sexe. Et c'était rassurant de constater que je n'avais pas échoué ni dans le fond, ni dans la forme.

Je parcourrai son corps chaud et moite de mes mains, poursuivant mes va-et-vient. J'embrassai sa tempe, sa joue, laissant ses gémissements caresser mon oreille. Elle montait dans les décibels, elle était prête à jouir, je le sentais, et moi aussi. On était parfaitement synchro. Il m'avait suffit de prendre le temps de m'intéresser à ma partenaire, ce que je ne faisais pas d'habitude. Finalement, c'était bien aussi de penser à l'autre.

J'attendis qu'Amara ne pousse son dernier gémissement avant de relâcher la pression. C'était bon, putain ! Finalement, c'était encore plus jouissif d'essayer de se synchroniser avec sa partenaire, retenant le plaisir jusqu'au dernier moment, que de se contenter d'écouter ses propres besoins. Mais je savais aussi que si cet échange charnel avait été aussi exaltant, c'était parce qu'il avait été tout aussi passionné. C'était donc ça, la passion ? Tout le monde en parlait tout le temps, pourtant ça avait été toujours été un concept totalement abstrait pour moi. Malgré toutes mes partenaires passées, et mes expériences parfois si insipides que ma mémoire les avait effacées, je ne découvrais ça qu'aujourd'hui. Et je savais que c'était parce que je l'avais fait avec Ams'. Elle était unique, et j'avais de la chance qu'elle se soit intéressée à moi comme je m'intéressais à elle. Je l'embrassai tendrement avant de poser ma tête sur sa poitrine quelques secondes, écoutant avec bonheur nos respirations haletantes.

- Alors, heureuse ? demandai-je en souriant d'un air amusé.

Évidemment, je plaisantais avec ma vieille question de gros beauf. Même si j'espérais sincèrement qu'elle soit satisfaite. Peut-être que je m'inquiétais un peu que ce ne soit pas le cas, d'où le besoin de tourner la chose en dérision. Mais aux sons qu'elle avait poussés, j'imaginais qu'elle avait aimé ce moment autant que moi. Je restai là, allongé sur elle en lui souriant, dégageant une mèche de cheveux de son visage dans un geste délicat, quand soudain on sonna à la porte.

- Merde ! La pizza !

J'avais complètement zappé ! Mais le livreur tombait à pic, parce qu'entre la weed et le sexe, j'avais une faim de loup. Je me relevai précipitamment en cherchant mes fringues au sol. Je ramassai mon boxer et l'enfilai rapidement après m'être débarrassé de la capote. Je galérai un peu à remettre mon fut en clopinant jusqu'à la cuisine pour jeter la capote dans la poubelle. Encore torse poil, je me dépêchai d'aller ouvrir la porte, encore un peu essoufflé.

- Heu... Bonsoir, me salua le livreur en me regardant de haut en bas, surpris, sa pizza à la main. La savoyarde, c'est bien ici ?

- Salut. Oui oui, c'est ici, confirmai-je en tendant la main.

Le livreur m'esquissa un sourire malicieux, tout en gardant la pizza à la main, laissant échapper un petit gloussement coquin. Je devais avoir les cheveux en pétard en plus...

- Y en a qui s'amusent bien apparemment.

La remarque me plaisait pas, et le clin d’œil qu'il me fit c'était carrément déplacé. Il était chelou un peu celui-là ! Je fronçai le nez et grimaçai, lui faisant comprendre que j'avais pas envie de lui raconter ma vie et encore moins de l'inviter à se joindre à nous. Le livreur saisit parfaitement le message et se racla la gorge avant de me tendre la pizza.

- Bon appétit, et bonne soirée...

Mais quel péteux ce mec... Il pouvait se gratter pour avoir un pourboire. Et si l'appli me demandait de noter le service, je lui ferais pas de cadeaux. Je claquai la porte derrière lui et retournai au salon pour retrouver Ams' que j'avais un peu laissée en plan. Elle était sur le canapé, seulement vêtue de mon t-shirt, ce que je trouvais grave sexy.

- T'as faim, bébé ? demandai-je en posant le carton sur la table basse avant de l'ouvrir et de grogner comme un crève-la-faim en sentant le délicieux fumet qui me chatouillait les narines.

J'attrapai la main d'Amara pour qu'elle s'asseye par-terre avec moi. Je lui servis une part avant d'en attraper une autre dans laquelle je mordis immédiatement. Tandis que je dévorais ma pizza, je fixais Ams' d'un air... amoureux ? Oui, apparemment... Je pouvais pas m'empêcher de la regarder, j'étais complètement accro...

- Je suis content que tu sois là...

Je souriais comme un idiot, mais je m'en foutais. J'étais sincère, et ça m'arrivait pas souvent d'exprimer mes sentiments. C'était pas énorme en soi, juste une phrase comme ça plutôt anodine, mais sortant de ma bouche c'était assez incroyable.

On avait transpiré comme des bêtes, on avait clairement besoin d'une douche, mais plus tard. J'avais trop la dalle. Et puis si on attendait un peu, on aurait sûrement envie de recommencer à s'amuser sous la douche. Cette idée me faisait sourire dans ma tête. J'engloutissais une deuxième part de pizza, étouffant un rot. D'habitude je ne me retenais pas, mais je n'avais pas envie de rebuter ma belle. Dire que je m'empêchais d'éructer pour plaire à une nana... Ams' avait déjà une influence indéniable sur moi, et le pire c'est que c'était carrément indirect. C'était moi qui me mettais à faire attention à ces petits détails, de ma propre initiative, sans qu'elle ne m'ait rien demandé. J'étais pas peu fier quand même.

Je léchais mes doigts avant d'attraper mon paquet de clopes. Rien de tel après l'amour, une pizza, une clope. Le pied, quoi ! J'allumai ma cigarette avant d'en tirer une première taffe et de souffler la fumée derrière moi pour ne pas gêner Amara.

- Tu sais qu'il te va bien mon t-shirt ?, la complimentai-je en la regardant de haut en bas d'un air coquin.

C'était tellement improbable. Amara et moi, allongés par-terre, nus comme des vers. Pourtant c'était arrivé, pour mon plus grand plaisir. Si j'avais su que c'était possible, j'aurais tenté ma chance bien plus tôt. Quoi que, peut-être que rien ne se serait passé si je lui avais avoué mes sentiments avant. De toute façon, j'avais eu besoin de tout ce temps pour réaliser réellement ce que je désirais d'elle. C'était arrivé maintenant parce que c'était visiblement le bon moment pour nous deux.

- Si tu veux savoir si je suis satisfaite... Oui. Comblée même. Et toi, ça t'a plu?

J'esquissais un large sourire plein de fierté. On avait évité le désastre, ouf ! S'il y avait bien une nana avec qui je ne voulais pas foirer ma performance, c'était bien Ams'.

- Plus que ça même, répondis-je avant de l'embrasser.

C'était un euphémisme, j'avais pris mon pied comme jamais ! Pourtant je m'en étais envoyé quelques unes des nénettes, mais jamais comme ça. Les sentiments, ça changeait tout. Avant je me marrais quand j'attendais quelqu'un dire que le sexe c'était mieux quand on aimait la personne, je trouvais ça tellement ridicule, persuadé qu'il fallait être sacrément naïf pour croire à un truc pareil. Finalement, c'était moi qui avait fait preuve de naïveté en étant convaincu du contraire, sans même en avoir fait l'expérience. Je n'étais qu'un ignorant, se complaisant dans ses théories purement fictives. Mais je devais avouer maintenant, que je m'étais fourvoyé.

Heureusement pour nous, le livreur s'était pointé dans un timing presque parfait ! On avait pu finir notre partie de jambes en l'air dans les règles avant que ce débile ne sonne à ma porte.

- Je meurs de faim même ! Elle tombe plutôt bien, cette pizza.

Une fois la désagréable rencontre avec le livreur passée, on s'était tous les deux jetés sur la pizza, voulant calmer cette putain de fringale ! Voir Amara s'empiffrer me faisait sourire. Je la trouvais mignonne même quand elle mangeait aussi salement que moi.

Je pouvais voir à son regard qu'elle saisissait toute la portée de mes mots. Même si jusque là nous étions seulement amis, elle savait combien c'était difficile pour moi d'exprimer ce que j'avais sur le cœur. Il y avait des choses dont je parlais facilement, surtout quand j'étais énervé de quelque chose en particulier, et ça avait toujours été avec elle que je vidais mon sac avec le plus d'aisance. Et ça m'aidait grandement pour lui exprimer ce que je ressentais. Ce n'était pas hyper évident pour moi, mais le fait que ce soit Ams' facilitait grandement les choses pour un coincé de l'amour comme moi.

- Je suis contente d'être là aussi, et surtout d'avoir pu passer une telle soirée avec toi.

Je souris un brin intimidé en baissant les yeux sur la pizza. Putain de merde, j'étais gêné ? Sérieux ? Amara me transformait en vraie guimauve...

Mon compliment la fit rougir, ce qui me permit de constater qu'elle était elle aussi légèrement gênée. C'était rassurant. Et puis c'était normal, on était amis jusque là, donc la situation était un peu étrange. Délicieusement étrange, mais bizarre quand même. Et je savais qu'on dépasserait rapidement ce léger embarras vu qu'on avait été suffisamment à l'aise pour s'envoyer en l'air. Au final le plus dur, ce n'était pas de baiser, mais de se parler à cœur ouvert en se regardant dans le blanc des yeux. Cependant, ça n'était en rien désagréable.

- Je me sens bien dedans en plus, mais j'ai l'étrange impression que je ne le garderais pas longtemps avec toi dans les parages.

- Tu es perspicace mon chat...

Je me mordis la lèvre inférieure en lui adressant mon regard le plus salace. En effet, on ne resterait pas à moitié habillé longtemps, c'était bien pour ça qu'on avait pas remis toutes nos fringues d'ailleurs. Je tirai à nouveau sur ma cigarette, sans cesser de reluquer Amara que je trouvais encore plus sexy dans cette tenue. Elle savait s'habiller, ayant un goût prononcé pour la mode. Mais je ne l'avais jamais trouvée aussi belle qu'à cet instant, vêtue simplement de mon t-shirt pourri, et légèrement décoiffée.

J'écrasai ma cigarette et remplit à nouveau nos verres avant d'en tendre un à Amara. Ça aurait été mieux si j'avais fait du poisson, genre avec du risotto pour que ce vin blanc soit un accompagnement parfait, mais pour ça il aurait fallut que je sache cuisiner. Ou que je commande dans un bon resto. Mais avec Amara, on se contentait de pizza en général. Cependant, maintenant qu'on était... en couple ? Peut-être que je pouvais essayer de faire des efforts aussi sur la bouffe, histoire de la recevoir chez moi dans de meilleures conditions qu'en lui offrant une pizza après l'avoir tringlée sur le sol du salon. Tout à coup je me demandais si j'avais pas merdé. Peut-être qu'elle aurait préféré que je la traite comme une princesse ? Ce que je n'avais pas fait. Merde... Pourquoi je me mettais à douter d'un coup ? A le faire, j'aurais dû me poser la question bien avant, ou alors ne pas me la poser du tout. Parce que là maintenant, ça servait à rien de se mettre à flipper pour ça, c'était trop tard.

- Je me rends compte que c'est pas hyper classe comme soirée... T'aurais probablement préféré manger autre chose, demandai-je en ne cachant pas une grimace inquiète.

Je bus une gorgée, déglutissant difficilement, redoutant la réponse d'Amara. Pour une fois que j'étais amoureux, j'aurais pu organiser un truc un peu plus classe, même si je n'avais pas eu le temps de m'y prendre à l'avance vu qu'on s'était un peu jeté l'un sur l'autre dans le feu de l'action. Mais quand même...

La soirée se passait divinement, mais je ne sais pas pourquoi je me mettais à douter du charme de celle-ci. Pour moi c'était parfait, mais Amara méritait tellement mieux qu'une vulgaire pizza grignotée au-dessus de la table basse en étant assis par-terre. Pourtant on avait fait ça cent fois déjà, sans que ça ne la dérange, mais maintenant qu'on entamait une relation de couple, je me mettais à me soucier des détails. Peut-être que ce n'était pas nécessaire, mais j'étais tellement peu confiant quant à mes capacités à tenir ce rôle du petit-ami irréprochable, que j'essayais déjà de compenser par des détails peut-être pas si importants que ça. Comme si j'essayais déjà de me faire pardonner des conneries futures. Je n'avais pas l'intention de lui faire du mal, je n'avais pas non plus envie d'aller voir ailleurs. Mais je savais aussi que quand j'avais un joli p'tit cul sous le nez, j'étais plus capable de réfléchir avec autre chose que ma bite. Et puis, c'était ma première relation sérieuse, je n'avais jamais eu l'occasion de m'entrainer à endosser ce rôle du mec fidèle, alors forcément je stressais un peu. Alors si je n'étais pas sûr de pouvoir me montrer digne d'elle par la fidélité, il fallait au moins que j'assure sur le reste. Putain, je me mettais à douter comme pas permis alors que cinq minutes plus tôt, j'étais hyper serein... Ce que je ressentais pour Amara me déstabilisait complètement, c'était bien la première fois de ma vie que je tenais à quelque chose si fort que j'en avais peur de perdre ce bonheur naissant. Rien ni personne n'avait jamais vraiment compté pour moi, à part mon père et ma sœur. Mais ça c'était un peu de l'acquis, parce que c'était la famille. Et tous les deux me connaissaient mieux que personne et m'aimaient d'un amour inconditionnel, alors même si je faisais de la merde, je savais que je ne risquais pas de les perdre. C'était bien différent avec Ams'. Si je la décevais, elle me quitterait, c'était sûr. Et rien que cette angoisse liée à un éventuel faux pas de ma part, réussissait à me convaincre que tôt ou tard j'allais merder. Heureusement, j'avais déjà ressenti ça plus tôt dans la soirée, et c'était finalement passé, nous permettant de passer un moment vraiment parfait. Alors, ça passerait probablement cette fois encore. Il fallait que j'arrête de me prendre la tête et que je me dise que c'était normal de douter de moi-même par moment. C'était juste humain. Ça ne voulait pas forcément dire que j'allais tout foutre en l'air. Mais j'avais ce côté auto-destructeur en moi, déclenché par ma mauvaise conscience, qui me disait que c'était voué à l'échec de toute façon, que j'étais loin d'être assez bien pour elle, alors autant fauter tout de suite et la laisser reprendre le cours de sa vie avec quelqu'un qui serait digne d'elle. Bordel, j'avais pas envie d'écouter cette petite voix défaitiste qui résonnait dans ma caboche.

Je finis mon verre d'une traite, un brin nerveux tout à coup, ressassant beaucoup trop de choses négatives dans ma tête. Je le remplis à nouveau, voulant faire passer ces doutes qui commençaient à se transformer en pessimisme. Je bus une nouvelle gorgée, essayant de trouver au fond de mon verre suffisamment d'ivresse pour penser à autre chose. Bon j'allais pas me déchirer la tête avec deux verres de vin, mais j'avais déjà bien picolé ce soir, alors il ne m'en faudrait pas beaucoup pour retrouver une paix imbibée d'euphorie.

- Eh... Tu sais, je m'en fiche. Moi ça me convient très bien. Puis, l'idée de commander, c'était la mienne en plus. J'ai pas besoin d'un repas de luxe, c'est futile. J'aime justement la simplicité de cette soirée que je n'oublierais jamais. Ce qui m'importe est que l'on passe tous les deux un bon moment, et c'est moi cas... J'espère que c'est aussi le tien ?

Son sourire m'apaisait un peu, ces mots aussi. Je savais qu'elle était sincère avec moi et qu'elle ne disait pas ça pour me rassurer, c'était pas son genre. Elle savait faire preuve de tact et de douceur, mais ce n'était pas une menteuse non plus.

- Évidemment, moi je m'en fous de ça, je veux juste être avec toi, répondis-je en tapotant nerveusement la table basse.

Je me connaissais pas ce côté anxieux que je développais soudainement. Les sentiments c'était quand même sacrément compliqué à gérer, d'autant plus que ce n'était que le début. J'étais pas dans la merde si je me tapais des crises d'angoisse comme ça régulièrement. Je bus une nouvelle gorgée, comme si chaque passage de l'alcool dans mon œsophage avait une chance d'anesthésier un peu plus mes craintes. Mais que chi ! Je me mettais à cogiter comme une bonne femme...

- Tu veux boire un thé ou autre chose ?

Je n’allais pas lui proposer un café, vu l'heure qu'il était. En fait, je me fichais qu'elle veuille un café, un thé, ou autre chose, j'avais juste besoin de m'éloigner deux minutes. Trouver un prétexte pour m'évader jusqu'à la cuisine et prendre une grande inspiration. Peut-être que c'était la weed, peut-être que j'avais trop fumé, ou trop vite. Ou alors c'était juste ma tête qui partait en vrille parce que mon petit cœur se mettait à tamponner la chamade pour la première fois, envoyant des signaux de détresse à mon cerveau qui se mettait en état d'alerte.