Cherry wine. - Alfie

Sentir sa main serrer la sienne l'a d'abord amusé, mais il n'y a rapidement plus prêté la moindre attention. Alfie, il se dit qu'il est juste là pour l'aider. L'aider d'une façon peut-être un peu poussée, mais l'aider tout de même. Il remarque ses joues rougir et ça le fait doucement sourire, mais il ne fait cependant pas la moindre remarque. Il la regarde, attendant une simple réaction de sa part. Peut-être un rire nerveux, ou bien sa main qui claque contre sa joue pour avoir osé s'approcher trop près d'elle. À la place, il sent les lèvres de Bérénice venir se poser furtivement sur les siennes à une vitesse trop rapide pour qu'il puisse réagir. Surpris, Alfie reste ainsi quelques secondes, immobile, puis se redresse lentement pendant qu'elle se confond en excuses. Soudainement, il ressent une sorte de boule au ventre certainement due à l'étonnement qu'il a ressenti, mais trop intense que pour n'être seulement la cause d'un effet de surprise. « Si tu veux aller, jusque là, va falloir être un peu plus convaincante, » lâche-t-il sans contrôler les paroles qui s'échappent d'elles-mêmes d'entre ses lèvres. Immédiatement, il glisse une main dans sa nuque et rompt la distance entre leurs visages en embrassant Nice plus longtemps, avec plus d'entrain. Il ne sait pas pourquoi il fait ça. Peut-être qu'il le regrettera mais, sur le moment, il n'en a rien à faire.

Il ne sait pas pourquoi il a fait ça. Peut-être qu'il n'aurait pas dû. En réalité, il n'aurait même sûrement pas dû. Sauf qu'Alfie reste Alfie, jamais il n'a réussi à se battre contre une envie soudaine même si celle-ci est tout sauf raisonnable. Elle était simplement là, avec son sourire et ses grands yeux qui le fixaient comme si ils étaient soudainement les derniers êtres sur terre. Alors, il n'a pas réfléchi. Il s'est laissé aller, a répondu à cette envie qui a animé son corps entier à la seconde où elle a posé ses lèvres sur les siennes. Il sent ses mains qui entourent sa nuque, qui l'attirent vers elle, et ça suffit à lui faire ressentir un frisson tout le long de son dos. L'esprit vide, il se penche vers elle, pose une main sur le canapé à coté d'elle et se penche en avant pour qu'elle puisse être sous lui. Son autre main glisse vers sa joue, son cou, son épaule. Sur le moment, il ne pense pas à la possibilité qu'elle puisse le repousser. Il a l'impression d'être entraîné par une vague d'envie soudaine, incontrôlable, et les quelques verres qu'ils se sont enfilés depuis le début de la soirée n'aident pas vraiment à contrôler ce désir en lui. Après quelques secondes où ses lèvres n'ont plus lâché celles de Nice, il recule un peu son visage pour pouvoir la regarder dans les yeux.

Il ne brise pas de cœur, il prend toujours soin de ne pas tourner autour d'une fille qui pourrait s'attacher à lui car, même si il passe d'une à fille à l'autre sans scrupule, ce n'est pas qu'un sombre crétin. Il ne sait pas ce qu'il fait là, avec Bérénice. Alfie pourrait penser aux conséquences de ses actes pour une fois, sauf que c'est une chose qu'il n'a jamais faite. Pourquoi elle, il n'en a aucune idée. Il a simplement fini par la trouver intéressante, attirante, et a aimé la sensation des lèvres de cette fille sur les siennes. Il veut vérifier qu'il ne fait rien contre son gré en observant son visage, mais son sourire le rassure et le fait craquer. Elle s'approche de lui, et les baisers qu'elle dépose sur sa peau le font frissonner. Sa main glisse le long de son corps, s'arrêtant au bord de son haut sous lequel il glisse ses doigts pour pouvoir toucher son ventre. En peu de temps, sa bouche retrouve celle de Nice et il l'embrasse avec autant passion qu'elle pendant qu'à coté, le film n'est définitivement plus qu'un simple bruit de fond qui remplace leurs voix. Lentement, il rapproche son corps du sien jusqu'à coller leurs bassins l'un contre l'autre.

Il n'en sait pas plus qu'elle, au final. Ce n'est clairement pas le genre de soirée qu'il prévoyait en arrivant ici, jamais il n'aurait pensé que Bérénice puisse soudainement se mettre à l'embrasser, réveillant ainsi une envie pour elle qui, inconsciemment, sommeillait en lui. Pas elle, pas cette demoiselle si réservée et emprunte au véritable amour. Il devrait se retenir, la laisser croire à la beauté du monde et ne pas se faufiler directement dans cette porte qu'elle a entre-ouverte. Sauf qu'il n'y arrive pas. Il n'en a pas envie, il la veut ce soir rien que pour lui. Il la caresse, sent avec plaisir la chaleur de sa peau contre ses doigts et la tendresse de sa bouche contre ses lèvres. Le coeur battant, il remonte le t-shirt de Béré le long de son ventre, par-dessus son soutien-gorge, puis finit par le retirer en se mordillant la lèvre de la voir pratiquement torse nu devant lui. Il sent son désir pour elle grandir de plus en plus, à mesure que le temps passe et que la distance entre eux-deux se réduit. Une fois débarrassé du bout de tissu superficiel, il dépose sa main au niveau de ses hanches et embrasse le coin de ses lèvres, descendant ensuite petit à petit le long de sa nuque jusqu'à arriver au creux de son cou.

Il la sent frémir sous ses caresses, rougir sous ses baisers, et il n'arrive plus à contrôler cette envie qu'il a pour elle et qui surpasse toute autre pensée plus rationnelle. Il ne veut plus réfléchir, il ne pense d'ailleurs plus à rien à part à Bérénice, se livrant à lui dans toute sa splendeur. Une décharge électrique lui parcourt l’entièreté du corps lorsqu'il sent ses doigts glisser à hauteur de sa ceinture et ses doigts se ressèrent un peu plus sur son dos à elle. Il n'en peut plus. En quelques mouvements rapides, il se débarrasse du reste des vêtements qui empêchent leurs corps de ne faire plus qu'un. Il parcourt d'une main celui de Bérénice, laisse glisser ses doigts dans sa nuque, sur sa poitrine, puis dans le creux de son dos. Leurs lèvres ne se quittent plus et, d'abord avec douceur, il entre en elle. Il a chaud, son souffle se fait court contre la bouche de Bérénice son cœur bat à vive allure dans son torse. Il se met à accélérer le rythme, juste un peu, des mouvements amples qui secouent son corps entier de nouveaux chocs électriques bien trop plaisants.

C'est trop plaisant, trop agréable. C'est pas qu'une partie de jambe en l'air pour le plaisir du sexe, c'est pas aussi bâclé. C'est enivrant, ça le réchauffe de l'intérieur tout en le faisant frissonner de plaisir. Il la sent se cambrer, glisse ses mains au niveau de ses hanches, la colle à lui comme si il ne voulait plus ne faire qu'un avec elle. Putain. Il garde ce juron dans un coin de sa tête, se retient de le lâcher tout haut, laisse à la place quelques soupirs de bien-être s'échapper d'entre ses lèvres entre-ouvertes. Il veut plus la lâcher, il la veut pour lui, Bérénice. Après un moment de plaisir intense, Alfie sent ses bras défaillir et se laisse tomber à coté d'elle. Il respire vite, fort, a le regard fixé sur le plafond et le dos de la main posé sur son front dégoulinant de sueur. « Wow, » souffle-t-il avant de sourire, tournant ensuite la tête vers elle. Il a les yeux brillants, comme si il était en train de découvrir la lune pour la première fois. Il ne dit rien, profite du moment, et attend une quelconque réaction de la part de Béré.

Il la regarde reprendre sa respiration, elle aussi. Elle est belle Bérénice, tellement belle. Plus belle que les autres, plus douce, plus tout. Alors pourquoi tu perds ton temps à la blesser ? Son rire le fait sourire et il se tourne dans sa direction, prenant appui sur une main. Il n'aurait peut-être pas dû, il aura même certainement peur de la savoir attachée à lui, le cœur en morceaux par sa faute. Sauf que sur le moment, il n'y pense pas. Il est bien avec elle, il aime l'admirer et voir sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration accéléré. Elle lui fait penser à autre chose. Elle l'emmène ailleurs, loin. « T'as pas à être désolée, » lui dit-il en glissant sa main sur sa joue. Il se doute que ce n'est pas son genre de faire ça, peut-être même que ça le vexerait si c'était le cas. Et pourquoi ? Aucune putain d'idée. Parce que c'est Bérénice, parce qu'elle est spéciale, et qu'elle ne mérite pas d'en être réduite à l'état de fille d'un soir. Il s'attache, il le sent. Et ça l'effraie. Alfie se penche vers son boxer, l'enfile, et attrape son paquet de cigarettes glissé dans la poche de son pantalon. Il se lève ensuite et va jusqu'à une fenêtre qu'il ouvre. Il sort le briquet du paquet et s'en allume une, ressentant plus que jamais le besoin de nicotine dans son sang.

Posté à la fenêtre, sa cigarette se consumant entre ses doigts, il s'interroge. Et après ? Il n'en sait rien. Il se prend la tête, laisse la réalité lui retomber lentement dessus quand il réalise ce qu'ils ont fait. Il devrait oublier, ne plus y penser, il ne sait même pas pourquoi il s'emmerde à se poser ce genre de questions qui, autre fois, ne l'ont jamais effleurées. Pourquoi est-ce plus compliqué avec elle ? Pourquoi a-t-il plus de respect pour elle que pour une autre ? Alors qu'il tire une nouvelle bouffée de sa clope, Alfie sent le corps de Bérénice venir entourer son torse. Elle l'enveloppe dans sa chaleur réconfortante, elle balaie ses tourments et fait apparaître sur son visage un nouveau sourire sincère. Ses baisers le font frissonner, de petits chocs électriques qui lui parcourent l'entièreté du dos. Sur l'appuie-fenêtre, il écrase la fin de son mégot et se promet de le jeter en repartant. Il se tourne, fait face à cette Bérénice si différente que celle qu'il a connue jusqu'à présent. Avec douceur, il dépose ses mains sur ses joues et se penche vers son visage pour lui voler un baiser. Qu'est-ce que tu fous, Alfie ? « On se reverra. » Parole en l'air ou promesse sincère ? Pendant quelques secondes, il la regarde. Son visage, son corps, ses cheveux décoiffés. Il sourit, puis finit par se détacher d'elle. Va-t-en avant qu'il ne soit trop tard. « Faut que j'y aille, » soupire-t-il en retournant près du canapé où il ramasse ses affaires une à une.