sleeping trees (henri) (hot)

Max était l’innocence incarnée, le chien de son géniteur avait fait une diversion parfaite. Le petit n’avait pas conscience de ce qui se passait entre sa mère et cet homme qui l’avait engendré, et ce n’était peut-être pas plus mal. Au moins, il n’avait pas été perturbé, c’était déjà ça. Je me sentais soulagé, même si, pour Ally, c’était une autre paire de manche. Max comprendrait plus tard. Si l’autre ne jouait pas au con. Mais j’imaginais que ça n’était pas vraiment mes oignons. Pourtant, je me sentais étrangement bouillir de l’intérieur, sans arriver à expliquer pourquoi. Humeur qui rapidement balayé lorsque mon amie plaisanta sur le fait de me proposer d’emménager avec elle.
— Dis pas ça, Al, je pourrais te prendre aux mots. Et je te rappelle qu’il n’y a que deux chambres...
Je lui souris en coin avant de nous servir à boire et de remettre la question professionnelle sur le tapis. Il était vrai que l’idée de lancé une affaire me préoccuper ces derniers temps. J’avais beaucoup cogité et plus le temps passé, plus je me disais que c’était jouable.
— j’y pense pour être honnête.
Je bus une gorgée de rosé – pas fameux, mais passable – et me servis à manger.
— Je t’en ai parlé, les auteurs australiens sont de vraies pépites, j’en ai repéré quelques-uns avec de gros potentiels et avec deux personnes comme nous pour les défendre, je suis sûre que ça peut faire des étincelles. T’en as jamais rêvé, toi, de créer ta maison ?

Je me disais que dans tous les cas, Concho pouvait me faire du mal, mais il n’en ferait pas à Max. Je voyais bien la situation s’améliorer entre eux, j’aurais voulu qu’ils se connaissent mais dans d’autres circonstances. Max avait d’autres présences masculines dans sa vie, Henri étant l’une d’elles. Le petit rouquin le connaissait et lui vouait une confiance sans borne. L’homme me soulignait qu’il pourrait me prendre au mot. « C’est dommage, tu devrais dormir avec moi la nuit. À moins qu’Happyland te tente? » Lui demandais-je taquine. En même temps, lorsque je dormais avec quelqu’un, tout allait bien. Je ne faisais plus de cauchemars alors que lorsque j’étais seule, c’était récurrent. L’homme m’annonçait que c’était ce sur quoi il cogitait à l’heure actuelle. Je hochais la tête positivement, je comprenais ce qu’il voulait dire. Je grignotais dans les plats ouverts tranquillement alors que l’homme poursuivait son cheminement de pensées. « T’as déjà rencontré des auteurs potentiels? » lui demandais-je avec des yeux surpris. Bon, il fallait dire qu’actuellement, je n’en recherchais pas plus que ça, mais l’idée était bonne. Puis, il me posait la question fatidique et j’étais décontenancée. « J’ai toujours été une entrepreneure née. J’ai eu ma galerie d’arts, j’ai aidé mon ex avec son organisme, j’veux dire... sans rêver de la maison d’édition, je rêve d’être mon propre patron sur le long terme. » Voilà, il y avait bien des points sous-jacents, mais c’était le principal, non?! Je me mordillais la lèvre inférieure. « Mais à l’époque, j’étais sans enfant et là, j’veux pas que Max voit plus une baby-sitter que moi. » lui expliquais-je avec beaucoup de douceur. « On a le temps d’y penser, non? » À moins qu’il ait déjà pris certaines directions sans m’en faire part. Après tout, j'étais celle qui avait enfanté un héritier et que le deuxième géniteur ignorait.

Je souris à l’évocation de la chambre du petit. Happyland…en effet, il devait être vraiment heureux dans cette pièce pleine de couleur. Et non…lorsque je viendrais ici, rendre visite à Ally, je ne comptais effectivement pas dormir dans la chambre de son fils. Quant à l’idée d’emménager ici, l’idée était séduisante, je devais l’admettre, mais j’aimais aussi mal liberté. Ally et moi n’étions pas un couple. Les choses évoluaient, depuis quelques temps, c’était vrai, mais je ne voulais rien précipiter. Ally me confia que monter une affaire la titillait, malgré tout, ses responsabilités parentales la freinaient, ce que je pouvais comprendre. Je n’avais pas moins même ce genre d’attaches. Pas encore. Je n’avais qu’à subvenir à mes propres besoins. J’aimais vivre dans un certain luxe, certes, mais je prenais moins de risque qu’elle en me lançant dans une entreprise.
— Ouais, on a le temps, conclus-je, en venant prendre mon amie dans mes bras, me plaçant dans son dos, embrassant ses cheveux. On parle pas boulot, aujourd’hui, d’acc ? On peut bien s'accorder un temps de pause, non ?
Je terminai mon verre d’une traite, et mangeai un peu, profitant que la quiétude du jardin de mon amie.
— Tu te sens bien ici ? demandai-je, après un silence.

L’idée de cohabiter était fort intéressante, précipitée sans doute, mais intéressante. Nous n’étions pas un couple, même si c’était presque tout comme et quelque part, ça me convenait ainsi. Max était habitué à sa présence et ça ne semblait pas si louche... Il était au courant pour New York et maintenant une partie de Bowen. Je n’avais pas eu le droit à des crises de jalousie : tout était pour le mieux! L’homme concluait concernant les affaires qu’on avait le temps, ses caresses étaient instinctives et je me laissais prendre dans ses bras en m’y blottissant tout en douceur. Je hochais la tête. « Un temps de pause, j’aime l’idée. » dis-je avec un fin sourire qui me tirait les lèvres. Je mangeais et je buvais avec lenteur pour profiter du moment. L’homme me questionnait si je me sentais bien ici... Sa question était si vague et j’étais embêtée d’y répondre adéquatement. « Ici, tu veux dire à Bowen, en Australie? Ici, dans cette maison? Dans tes bras? » Demandais-je parce que toutes les réponses étaient différentes. À Bowen, je ne m’y sentais pas encore comme chez moi, mais d’être en retrait dans cette maison, avec la nature tout près : je me sentais très bien, détendue. Je voyais une différence dans mon tempérament. Je relevais le regard vers lui en attente de sa réponse. « Et toi, t’es bien? » Que j’lui demande un peu curieuse. Après tout, c’était lui le canado-américain et moi l’australienne...

Répondre à une question par une autre question traduisait une chose : inconsciemment ou pas, la personne en face n’avait pas envie de répondre, ou bien la question la mettait mal à l’aise. Ally, je le savais, avait beaucoup de chose à gérer avec le décès de sa mère, ajoutant à cela le fait de devoir déménager son petit monde, Max, Cinnamon, et puis revoir son ex, le père de son enfant, ça n’était pas rien. Et moi ? Quand elle me posa la question, je ne pus m’empêcher de sourire.
— Ok, un point partout, dis-je à son oreille.
Moi je ne savais pas vraiment non plus. Il était vrai que j’avais les idées plus claires depuis quelques temps, une envie de rester sur place aussi, de faire ma vie ici, de repartir de zéro ou presque, malgré tout, pouvais-je réellement dire que je me sentais bien ? Pas sûr.
— On va faire un deal, proposai-je en commençant à masser ses épaules, toi et moi, on va essayer de prendre du recul. De ne pas gamberger inutilement ou de se faire des cheveux blancs…si on essayait de vivre au jour le jour, comme ça vient, sans se poser de question. T’en dis quoi ?
Mes mains descendirent sur ses bras que je caressais avec tendresse.
— On va commencer tout de suite, tiens. Ferme-les yeux, écoute les bruits qui t’entourent. T’entends le ruisseau ? C’est agréable n’est-ce pas ?
Je passai sur son ventre, soulevai le t-shirt.
— Ferme-les yeux, j’ai dis…
Je ris dans ses cheveux de la voir essayer de tricher.
— Les oiseaux, tu les entends ? C’est paisible, non ? Faut profiter de l’instant, on est au calme, rien ne peut venir perturber ça pour le moment.
Je déboutonnai alors son short, embrassai doucement sa nuque. Je la tenais toujours contre moi, essayant de créer une impression de détente absolue. Elle en avait grandement besoin.
— Relâche-tout, Ally, lui susurrai-je à l’oreille.
Lentement, je passai sous son sous-vêtement et vins caresser la petite protubérance de chair au coeur de son intimité.

J’aurais répondu à n’importe quelle question provenant d’Henri, ses intentions n’étaient que louables. L’homme me répondait alors un point partout et j’esquissais un petit sourire. L’homme me proposait un marché et il savait vraiment comment me convaincre parce que son massage sur mes épaules me détendait au plus haut point. L’homme me suggérait de prendre du recul, de ne pas m’inquiéter et de ne pas m’en faire. J’esquissais un petit sourire. Ce n’était pas toujours évident de vivre au jour le jour sans se poser de questions. Je me questionnais sur tout ça, sur le fait de ne pas se questionner. Ses caresses apaisaient mon esprit d’un seul coup. Je hochais positivement la tête, je lui faisais confiance. Il me disait qu’on commençait tout de suite. Sans même avoir le temps de répliquer, il me suggérait d’écouter ce qui se passait autour de nous. Le ruisseau, l’eau... Je parvenais à me détendre peu à peu, à trouver une respiration lente et détendue. Ses mains se rendaient sur mon ventre et il me rappelait de fermer les yeux. Je levais les yeux au ciel, un fin sourire au visage. J’obéissais cette fois.

Les oiseaux... C’était tranquille, apaisant et naturel. Il me rappelait le calme. Je sentais ses mains s’agiter un peu plus sur mon short, ses lèvres sur ma nuque. « Relâche-tout, Ally. » C’était si difficile et pourtant, il me guidait si bien que j’y parvenais. Ses caresses m’animaient dans un tout autre sens. Mes mains retrouvaient ses bras et son toucher savait comment me détendre de plus belle. Je tressaillais doucement, je craquais et mes yeux clos, je parvenais à me détendre. Je le laissais prendre le contrôle dans son entièreté. Mes mains remontaient le long de ses bras allant chercher sa mâchoire pour aller chercher ses lèvres le temps d’un court baiser.

— C’est ça, Ally, laisse-toi aller…
Je la sentais se détendre totalement dans mes bras, et c’était le but. Je voulais qu’elle évacue toute la pression, qu’elle ne pense plus à rien d’autre qu’au moment présent. Je déposai de furtif baiser sur ses lèvres quand elle les réclamait, me concentrant sur mes caresses. Je les accentuai légèrement, glissant en elle. Chacun des mes passages la rendait plus humide à chaque fois, et c’était exactement ce que je voulais. Son short, même ouvert restreignait mes mouvements, mais je m’appliquai tout de même. La voir ainsi, yeux clos, bouche entrouverte, ses jambes qui s’écartaient instinctivement, m’excitait aussi et une rigidité significative ne tarda pas à tendre mon pantalon.

Il prenait si soin de moi et ça me faisait un bien fou. Je ressentais le désir grandir, j’avais envie de lui, j’avais envie de lâcher prise pour vrai. J’avais envie de tout ça. Je le laissais aller dans tout ce qu’il faisait. Je sentais une raideur derrière moi et je ne pouvais qu’échapper un petit sourire alors que mes mains se rendaient à son organe génital pour mieux le caresser. « Dis-moi que j’aurai droit à toi après... » J’étais si sage, il ne pouvait pas me punir ainsi. Il ne pouvait pas me laisser incomplète, il pouvait me combler et ensuite me laisser s’occuper de lui. « Ici? » lui demandais-je comme pour m’en assurer.

Cela marchait, Ally lâchait prise et moi aussi par la même occasion.
— Ouais, ici…
Je laissai échapper un gémissement léger quand sa main entoura mon sexe et qu’elle se mit à le caresser. Ma main quitta sa culotte pour remonter sous son t-shirt, j’y glissai aussi la seconde pour venir empoigner ses seins à deux mains. Posant mon front sur son épaule, je fermai les yeux un instant, soupirant longuement.
— t’arrêtes pas, lui soufflai-je alors que mon bassin ondulait sous l’effet de ses caresses. Elle me procurait un bien fou, je serrai les dents pour retenir mes gémissements.

Tout était instinctif, naturel, bestial par moment. L’homme réagissait et j’échappais un sourire. Ses mains remontant à ma poitrine, ma main l’ayant trouvé commençait à le caresser. Plus de douceur, je poursuivais en augmentant en intensité. Je me retournais officiellement vers lui et je l’invitais à s’allonger pour mieux m’occuper de lui avec mes mains dans un premier temps puis ma bouche. J’avais envie de sentir son plaisir liquide couler dans ma bouche, j’avais envie de le sentir tressaillir lui aussi. Il me faisait trembler si souvent, c’était à mon tour cette fois. « J'ai pas envie de m'arrêter. » lui soufflais-je.

Allongé, à demi dans l’herbe, à demi sur le drap qui nous avait servi de nappe pour notre pic-nic, j’étais totalement à sa merci. Ally savait y faire, elle connaissait par ailleurs chacune de mes réactions. Mon jeans à peine baissé sur mes cuisses, je me tenais sur les coudes, la tête renversée en arrière. Sa bouche, ses mains, tout était parfait. Je serrai les dents, jusqu’au moment où je laissai parlé mon plaisir, car du plaisir elle m’en donnait plus qu’elle ne l’imaginait.
— Ally…, soufflai-je dans un râle.
J’étais tendu à l’extrème. Elle me rendait fou. Je m’allongeai alors totalement, savourant l’instant, enfonçant mes doigts dans l’herbe.

« Laisse-toi aller, Henri. » Lui suggérais-je comme il l’avait fait plus tôt avec moi. Je guettais chacune de ses réactions et je m’ajustais en conséquence. Mes mains me donnaient un coup de pouce après ce que je faisais avec mes lèvres, ma bouche. « Tu vas tout me donner? » Lui demandais-je avec un regard un peu pervers, mentionnant ainsi sa semence, parfait pour cette situation. « Abandonne-toi à moi. » C’était plus une suggestion qu’un ordre, mais je l’invitais réellement à mes côtés. Le sexe était excellent et chaque fois, je ressentais une complicité inégalable, une envie de le combler, de lui faire plaisir qui me gagnait. J’avais envie de tout avec lui à mes côtés.

Je peinai à résister, elle ne me laissait aucun répit. Je ris entre deux souffles en écoutant ses propos salaces, puis me laissai à nouveau aller, m’allongeant dans l’herbe, fermant les yeux. C’était bon, vraiment bon. Ma respiration était bruyante, saccadée. Je ne tenais plus. Un long râle éructa de mes lèvres au moment où je vins. Je me cambrai, tout tremblant. Au moment où mon bassin retomba sur le sol j’étais comblé. Mes paupières papillonnaient, mon souffle se calmait peu à peu, comme mon sexe qui retomba sur mon ventre. Je me passai une main sur le visage puis me penchai pour voir ma partenaire. Je lui souris, me redressai avec difficulté puis vins l’embrasser dans le cou.
— et toi, alors ?
Si elle me laissait un peu de temps, je pouvais peut-être repartir, mais il fallait que je reprenne un peu mes esprits d’abord. J’embrassai son cou, descendis sur ses seins. Je relevai son t-shirt et son soutien-gorge pour prendre ses mamelons dans ma bouche, les suçotant, les mordillant.

Je l’entendais me guider, puis sa semence venait se glisser dans ma bouche. J’avalais le tout goulument en le regardant. C’était le genre de choses que je pouvais faire avec Henri contrairement à un homme nouvellement rencontré. On se connaissait et je savais que ça lui ferait du bien au final de profiter de cette fellation. Il me questionnait concernant moi et je riais doucement. « Détends-toi et profite du moment présent. Tu viens de libérer des tas d’endorphines. » Et c’était là que je faisais ma savante. « Viens là. » lui dis-je en m’allongeant près de l’endroit où il était. Je le serrais doucement contre moi malgré ses baisers et son envie de me combler. « Viens-là.. » lui ordonnais-je une nouvelle fois en riant un peu. Lorsqu’il s’exécutait je me blottissais dans ses bras. « Prends quelques minutes pour l’apprécier. » Moi, ça pouvait attendre qu’il profite de l’orgasme qu’il venait d’avoir. Il n’y avait pas de course, ni urgence, ni mort d’homme.

De l’endorphine, j’en avais effectivement libéré un paquet. Je me sentais bien, incroyablement bien même, heureux et détendu. Je ne me fis pas prié quand elle me proposa une pause, je remis mon boxer et mon jeans en place, un peu à l’arrache – cela ne me déranger pas vraiment d’être nu, mais le vêtement à demi baissé entravait mes mouvements, j’étais plus à l’aise ainsi –, puis je vins m’allonger prêt d’elle. Cela m’embêtait un peu qu’elle n’ait pas eu son compte, mais après tout, la journée n’était pas finie, loin de là. Profitant du moment, comme elle me le suggérait, je la serrai dans mes bras, heureux qu’elle se glisse contre moi. J’embrassai son front avec tendresse, descendis sur son nez, sa joue, pour embrassa sa bouche.
— Demandes-moi à nouveau comme je me sens, et je te dirai que je suis au paradis, lançai-je en riant.
Je fermai les yeux et la pressai contre moi, la câlinant doucement, appréciait la légère brise qui nous caressait, le bruit de l’eau toujours aussi agréable à écouter.
— Tout es parfait, Ally, dis-je après un moment, mais la prochaine, pitié, laisse-moi ramener le vin…
Je la taquinai bien sûr – quoique – et parti d’un rire, qui diffusa une douce sensation de bonheur dans mon estomac.