sleeping trees (henri) (hot)

L’homme se rhabillait légèrement et je lui adressais un sourire. Ce qui me plaisait d’Henri, c’était qu’il ne se sauvait pas à l’arrache après avoir terminé. Si j’avais un besoin de câlins, il restait présent. Ses baisers me faisaient sentir importante, en sécurité même. L’homme me faisait sourire avec son commentaire. « Paradis? Waouh. J’pensais pas être si douée. » Je lui adressais un clin d’œil taquin. Je fermais les yeux un moment alors que j’étais contre lui. J’étais bien. L’homme poursuivait en me disant qu’il se chargerait du vin et je pouffais de rire. « Je te laisse te charger du vin pour la prochaine fois, c’est promis. » Toute façon, je savais qu’il préférait le rouge et les cépages de partout sauf d’Australie. S’il passait souvent, je devrais en garder une bouteille ou deux de secours. « Si tu veux, on pourrait garder quelques bouteilles en stock, si jamais tu reviens... » Oui, il reviendrait. Je le savais, je l’espérais du moins. Ce n'était pas la brosse à dent, c'était que du vin après tout.

Je reconnaissais avoir des goûts de luxe, parfois. Disons que j’aimais les bonnes choses, les bons produits et le vin faisait partie de mes petites faiblesses. J’étais amateur de rouge depuis que j’étais jeune. À vingt ans, j’avais goûté mon premier Bordeaux et après cela, je n’avais plus jamais gouté un vin de la même façon.
— Je me ferai un plaisir de m’occuper de ta cave, répondis-je sur le ton de la plaisanterie.
Evidemment que je comptais revenir. Ally était mon amie, et mon attachement pour elle grandissait de jour en jour, encore davantage depuis que nous nous étions retrouvés en Australie. C’était difficile à expliquer, peut-être même qu’il ne fallait pas l’expliquer, mais seulement le vivre. Peut-être qu’il nous fallait lâcher prise. Je me penchai vers Ally, tout à coup, lui levai le menton et embrasser sa bouche. Juste comme ça, en tout simplicité, un sourire heureux aux lèvres, je redessinai son visage du regard.
— C’est drôle, à New York, on n'est pas pareils qu'ici, tous les deux. Ou bien je me fais des idées ?

Il aimait les bonnes choses, les bons vins, les bons fromages... C’était Henri! Qu’est-ce qu’on y pouvait? L’homme me suggérait qu’il s’occuperait de ma cave et j’avais envie de lui répondre qu’il se chargerait de notre cave, mais je me passais de ce commentaire. « Et si tu reviens, tu pourras aussi en profiter. Situation gagnante, tu ne crois pas? » Suggérais-je avec un clin d’œil.

Je prenais sa main pour mélanger mes doigts aux siens avec un léger sourire sur les lèvres. J’étais légère dans tout mon être. Henri se penchait vers moi, me relevait le menton pour m’embrasser tendrement. Mes yeux pétillaient soudainement, des petits papillons commençaient à s’amuser dans mon estomac. C’était si simple nous deux... Il ne connaissait pas la Ally d’antan, il connaissait la Ally qui vivait pour elle-même et pour Maxwell. Il ne connaissait pas l’égoïste d’il y a quelques années. L’homme poursuivait en plongeant son regard sur moi. Nous n’étions pas pareil ici. Il avait raison. Je hochais la tête. « Ça doit être le mode de vie de l’Australie. » Commentais-je avec douceur pour ne pas répondre autres choses. « Tu ne te fais pas d’idées. » Non, il ne s’en faisait aucune. Tout doucement, notre relation changeait, elle s’adaptait à nous deux. Ce n’était plus clair... On s’était toujours dit que nous deux c’était sans sentiments, sans complications. Je n’osais pas trop en parler et si lui s’approchait dangereusement de la vérité, je tremblais toujours un peu à l’idée d’admettre qu’il y avait quelques papillons dans le bas de mon ventre.

Ses allusions depuis mon arrivée ne m’avaient pas vraiment échappé. Elles m’amusaient, m’attendrissaient même. Je n’étais pas sûr d’être encore prêt pour une relation de couple, j’avais encore trop à faire pour me trouver moi-même, mais je devais avouer que l’idée de me lier ainsi à Ally ne me semblait pas si incongru que cela finalement. Nous nous fréquentions depuis plus de quatre ans, je l’avais connue enceinte, puis jeune maman. Elle était devenue mon amie presque le jour même de notre rencontre – qui s’était faite dans le cadre professionnel – et nous avions commencé à coucher l’un avec l’autre peu de temps après cela. Sans attendre plus. Pourtant, ce plus semblait nous tomber dessus depuis que nous nous étions retrouvés en Australie, et aucun de nous deux ne l’avait vu venir. Quand elle me confirma que je ne rêvais pas, je ne pus m’empêcher de lui sourire. Ce genre de sourire heureux, sans artifice. Le genre de sourire qui n’était réservé qu’à très peu de gens dans mon entourage. Ceux qui m’étaient proches. Je ne savais pas encore bien ce que nous étions Ally et moi, mais une chose était sûre, elle faisait complètement partie de ma vie.
— C’est drôle, la vie, dis-je tout d’un coup. Je suis venu ici pour retrouver mon frère, faire table rase et je tombe sur toi, la seule personne qui, à la fois, me raccroche à New-York et me retient ici, à Bowen…
Avec tendresse, je caressai sa joue du bout de doigt puis vins l’embrasser. Le genre de baiser qu’on ne se donnait pas vraiment entre amis, même entre amis qui ont l’habitude de coucher ensemble. C’était autre chose.

Plus rien n’était pareil. Enfin si, d’un certain côté c’était similaire. De l’autre, c’était différent. Tout ce qu’on faisait avant était pareil, mais de l’autre côté, tout paraissait si différent. C’était instinctif, ça se faisait comme par habitude. Il avait connu un bon nombre de mes phases, il n’avait pas connu la Ally avant New York par contre et d’un côté, je me disais que c’était mieux ainsi. Il n’aurait pas aimé l’abominable créature que j’étais. Néanmoins, son sourire me ramenait à la réalité, il me ramenait à aujourd’hui : à nous deux. Il semblait heureux, il semblait l’être véritablement et j’avais l’impression d’y être un peu, dans son bonheur. J’entremêlais ses doigts aux miens. Il me disait que c’était drôle la vie et je pouffais de rire. « On ira où tu veux. » lui dis-je avec douceur, prête à le suivre. J’aurais apprécié rester à Bowen, mais il en valait la chandelle. L’homme caressait ma joue et des papillons s’émerveillaient dans mon estomac. Son baiser changeait la donne. Je le prolongeais avec passion, amour même. J’étais déjà si profondément attachée à Henri que ça m’en faisait peur. Je le serrais contre moi en prolongeant le baiser de plus belle. Les étincelles y étaient, mes papillons étaient là, encore. Je suis bien à ses côtés, j’ai besoin de lui. J’aurais voulu que ce baiser dure toujours, il était capable de mettre bien des mots sur ce que je n’étais pas capable de dire.

Bowen, c’était très bien. Je commençai à m’habituer au calme et le mode de vie à l’australienne ne me semblait plus si étrange désormais. Moi qui vivait à cent à l’heure à New-York, je m’étais trouvé un peu décontenancé en arrivant sur la petite ville côtière. Cela avait changé, et Ally avait aidé à ce que je me sente bien sur son île. Toutefois, elle avait raison sur un point, l’endroit importait peu. Je me rendais compte que j’aurais apprécié n’importe quel coin du monde en sa compagnie. Ce constat me donna le vertige un instant, mais je ne le laissai pas s’installer, préférant donner plus de ferveur à notre baiser. J’aimais l’embrasser, tout comme j’aimais la sentir contre moi, et tout d’un coup, mon envie d’elle se raviva. Comme une braise sur laquelle on soufflait. Une de mes mains s’aventura alors sous son haut, caressa son ventre, puis s’attarda sur l’un de ses seins dont je vins pincer l’extrémité entre mes doigts. Mes lèvres migrèrent dans son cou tandis que je l’allongeai sous moi.

Le calme australien n’avait rien à voir avec la vitalité de New York, la ville qui ne dort jamais. En Australie, c’était des vacances en tout temps. L’homme me suivait dans mes envies, l’Océanie nous allait bien à tous les deux. Henri s’aventurait de plus belle sous mes tissus. Il était doux et pourtant je ne pouvais que me cambrer un peu plus. Je frissonnais, il me faisait un effet incroyable. Ses baisers dans mon cou me faisaient soupirer de bonheur et je m’allongeais avec ses gestes. Mes jambes venaient l’entourer comme par réflexe pour ne pas le laisser partir. Je lui retirais son jeans et son boxer, excitée par la tournure des évènements. Ma main s'affairait à l'allumer davantage. Je rattrapais ses lèvres qui s’enfuyaient un peu trop loin. J’avais envie de l’embrasser encore... Je ne m’en lassais pas. Je mordillais sa lèvre avec envie. « T’es parfait. » Que j’lui susurre.

Elle était irrésistible. Quand elle réclama mes lèvres à nouveau, je l’embrassai sans me faire prier, caressant sa langue de la mienne et lorsque que ses mains s’emparèrent de mon érection qu’elle découvrit habillement, j’écrasais un soupir contre sa bouche. Une vive chaleur irradiait mon bassin, rendant mon envie de lui faire l’amour presque insoutenable. Je la débarrassai finalement de son t-shirt et couvris sa poitrine d’une pluie de baisers, à peine appuyés, descendis sur son ventre lentement. Ses jambes, qui me retenaient contre elle, me rendait fou, je les caressais d’une main avant d’ouvrir son short pour l’envoyer rejoindre son autre vêtement, un peu plus loin. Je levai les yeux vers elle, comme pour garder ce contact qui m’enivrait puis fis glisser la dentelle le long de ses jambes. Elle était nue, entièrement, offerte à ma vue. Je saisis ses genoux, embrassai l’intérieur de ses cuisses pour descendre avec lenteur vers sa féminité, elle aussi, offerte. Rien, en cet instant, ne pouvait m’exciter d’avantage. Je débutai alors mes caresses, glissant ma langue en elle avec douceur et sensualité, guettant le moindre de ses soupirs.

La raideur du membre d’Henri me faisait tressaillir. C’était une excitation indéniable pour moi et sans doute pour lui aussi. Il était tendre avec moi, intense mais tendre. Je le laissais couvrir mon corps de baisers un à un, ses lèvres laissaient une trace invisible sur moi, une chaleur. Il retirait les quelques barrières textiles nous séparant et je me retrouvais nue, une fois de plus devant lui. L’homme descendait mes jambes et je ne pouvais que le laisser faire. Je savais ce vers quoi il se dirigeait et il excellait chaque fois qu’il le faisait. Je tremblais et je me laissais aller, je le laissais s’exécuter en gémissant lorsqu’il était près des points sensibles. Mes mains allaient vers sa chevelure et sa tête pour amplifier ce qu’il me faisait. Ses doigts, ses lèvres, sa bouche, sa langue... Je me tortillais sans cesse tant il savait y faire. Mon corps se crispait pour mieux tout relâcher par la suite alors que je gémissais si fort que j’avais presque peur qu’on nous attrape, tous les deux, nus dans le jardin... Moi en plein orgasme, en plein jour. Henri, visiblement excité par tout ça. « T’arrêtes pas. » Que j’lui dis. J’avais eu un premier orgasme, mais je savais qu’en continuant, il pourrait facilement m’en faire avoir un deuxième. Bonjour l’égoïsme, je le vivais très bien à ce moment précis.

La sentir se tortiller sous moi était une sensation des plus exquises, dont je ne me laissais pas. Je me sentais capable de continuer ainsi aussi longtemps qu’elle le désirait, et visiblement, elle le désirais. Ses doigts dans mes cheveux, ses gémissements m’encourageaient à redoubler d’intensité. Le monde, tout à coup, sembla disparaitre autour de moi pour ne laisser de la place que pour le plaisir que j’étais heureux de lui donner. Je n’avais rien à faire que quelqu’un puisse l’entendre crier, plus rien n’existait autour de nous. Quant au fait de faire l’amour en plein jour, cela ne rendait la chose que plus excitante encore. J’embrassai son sexe une dernière fois avant de remonter doucement vers elle pour l’embrasser dans le cou.
— J’ai envie de toi, lui murmurai-je en m’écartant à contre cœur pour aller chercher une protection dans la poche arrière de mes jeans.
Je revins aussitôt vers elle, mon érection, malgré l’attente, n’avait pas diminué, au contraire. J’embrassai sa bouche avec passion, enserrait mes bras autour d’elle et, ramenant son bassin contre le mien, la pénétrai dans un soupir.

Rien n’existait en dehors de nous, de la nature, de son côté apaisant mais également très excitant dans le contexte actuel. L’homme me faisait trembler une seconde fois à m’en faire perdre la tête. Il me disait qu’il avait envie de moi et je hochais la tête positivement parce que moi aussi j’avais envie de lui. Je regardais son entre-jambe avec un sourire un peu coquin, prête à le sentir en moi. Je le laissais m’étreindre jusqu’à ce que nous faisions qu’un et je soupirais également alors que je le sentais en moi. Je bougeais les hanches pour mieux le sentir encore au fil de ses mouvements. J’embrassais son cou et dans un soupir, je le laissais me combler une fois de plus. Sa passion me faisait trembler de plus belle, la lumière nous mettait tous les deux en valeur. Je déglutissais en échappant quelques gémissements puisque tout était si bon. J’avais envie qu’il me prenne un peu plus sauvagement en l’ayant derrière moi. Je bougeais un peu pour avoir ce que je voulais et les mouvements s’amplifiaient. Je me mordillais la lèvre pour ne pas gémir trop fort. « Plus fort. » Le suppliais-je entre quelques gémissements qui ne tarderaient pas à se transformer en cris.

J’aimais être en elle, j’aimais ressentir le plaisir que je lui donnais, la faire jouir. Cela décuplait mon propre plaisir. Depuis le temps que nous nous côtoyons, je commençai à la connaître, à connaître ses envies. Je savais ce qu’elle aimait et étais attentif à la moindre de ses réactions, guettant les soupirs, les légèrement crispations dues au plaisir. J’aimais voir son corps se tordre sous le mien. Mon bassin ondulait contre elle, à un rythme soutenu et je ne pus, moi non plus, garder mon plaisir pour moi seul. Mes cris se joignaient au sien, et je ne pus m’empêcher de rire en entendant sa requête. Elle changea de position, je l’accompagnai alors, me plaçant de côté, derrière elle. Je la pénétrai à nouveau, passai un bras sous l’une de ses jambes que je soulevai légèrement pour me rapprocher encore plus d’elle. . L’étreinte devint au fur et à mesure plus animale, plus intense, plus sauvage. J’allais et venais, suivant une cadence endiablée, répondant à sa demande avec ferveur. Je soupirais, gémissais contre son dos, que j’embrassais par moment.

Tous les deux étions compatibles et surtout complémentaires. Il savait ce que je voulais pile au moment où je le voulais. Le beau brun guettait mes réactions et pour un deuxième orgasme, je cédais et j’en redemandais encore. Je le sentais si profondément en moi en soupirant longuement, ce que c’était bon! Il relevait ma jambe, ce qui me donnait nettement moins d’équilibre, mais qui me donnait plus de sensations. Je tremblais de tous mes membres pour avoir un troisième qui me jetait sur le carreau, je gémissais de plaisir et de bonheur. Qui aurait cru que l’amour dans le jardin m’aurait fait ça?! Le cœur me débattait à tout rompre et je me décollais lentement d’Henri pour finalement lui glisser un baiser sur la commissure des lèvres. « Tu es un amant merveilleux. » lui dis-je en me laissant tomber sur le drap étendu sur le sol, le cœur battant encore à vive allure! « J’ai envie que ça dure nous deux. » Ça durait déjà depuis fort longtemps... mais encore plus longtemps encore. Jamais un homme ne m’avait fait cet effet.

Le plaisir grimpait à mesure de mes coups de rein, le sien faisait écho au mien. Elle tremblait, gémissait et nous ne tardâmes pas à jouir d’une même salve, mon cri se joignant au sien. Quand elle me complimenta, je ne pus m’empêcher de rire.
— Merci, soufflai-je en l’embrassant.
Une telle osmose était rare, et je ne croyais pas l’avoir déjà connu avec une autre personne qu’Ally. Cela me troublait d’ailleurs légèrement, tout comme l’affirmation qu’elle me tint juste après. Je ne savais pas quoi faire des sentiments qui commençait à fleurir en moi depuis quelque temps, et encore moins leur donner un nom. Je n’étais pas le genre d’homme à avoir peur de l’amour, toutefois je n’avais donné mon cœur qu’une unique fois et n’étais pas certain d’être tout à fait prêt à le confier à nouveau. Je déposai un baiser sur l’épaule nue de mon amie, et m’écartai doucement d’elle, posant mon regard sur le ciel azur. Quoi répondre ? Je ne savais pas. J’avais peur de faire un faux pas.
— C’était plutôt dur, entre nous, il y a quelques seconde, lâchai-je, pris au dépourvu.
L’humour, c’était ma seule échappatoire. Je pouffai face à ma connerie.
— Désolé, c'est...très con. Moi aussi, j'ai envie que ça dure. Laissons faire les choses, d'accord ?

Décompte d’orgasmes du jour : 3. Qui dit mieux? Dans tous les cas, il riait face au fait qu’il était un excellent amant! Je l’embrassais tendrement et j’avais l’impression de vivre, de renaître avec Henri. L’homme et moi avions une symbiose inexplicable. Son baiser sur mon épaule m’arrachait un sourire. Il blaguait par la suite et je levais les yeux au ciel. « C’est le moins qu’on puisse dire! » dis-je en lui glissant un baiser sur le coin de ses lèvres, un rire léger au cœur. Il s’excusait en me disant que c’était con et je secouais la tête. « T’en fais pas. » lui dis-je plus pour me rassurer moi que lui. « Laissons faire les choses. » Concluais-je alors que je n’étais pas la meilleure pour lâcher prise. J’attrapais sa main et je la gardais prisonnière près de la mienne. « T’as prévu quoi pour le reste de la journée? » Lui demandais-je en réalisant à quel point le temps passait rapidement.