Encore une chance. (Clifford)

C'est dire que tu te retrouvais seul, et que pour le coup tu t'ennuyais un peu. Tu as fouillé dans la table de nuit de Tiana, ou du moins tu as regardé à l'intérieur. Tu y a trouvé un bouquin et des trucs typiquement féminin. Tu t'es résolu à lire la quatrième de son livre à l'eau de rose. Tu n'avais même pas encore mis en route le nouveau téléphone que tu avais réclamé à ton collègue alors il fallait bien que tu t'occupes. Quand tu as entendu l'eau s'arrêter de couler, tu te doutais qu'elle finirait par arriver et tu étais bien content d'être encore éveillé. Relevant légèrement la couverture, tu as fini par attraper la nuisette de Tiana. « C'est de ça que tu parles ? » Tu faisais le mec un peu confus mais il fallait pas t'en vouloir. Elle savait que tu étais joueur, taquin, enquiquineur, emmerdeur, coquin, et tout ça à la fois. Tu as fini par sourire amusé, et charmé par ce que tu voyais. Elle était canon. « Tu lis des livres comme ça, toi ? C'est toujours la même chose, à coup sur. » Oui comme toutes les comédies romantiques en somme. Tu étais convaincu qu'un roman d'amour c'était pas palpitant du tout.

L'air faussement boudeur quand elle t'arracha sa nuisette comme ça tu as rit légèrement. « Je croyais que tu me ferais un petit show, moi. » Elle s'est habillée en vitesse et elle s'est retrouvée à tes côtés sous la couette. Tu n'avais rien vu passé. Et dans la foulée elle t'a pris le livre des mains en râlant presque. « C'est le genre de choses qui sont mieux à vivre qu'à lire. » Oui tu défendais l'idée que votre histoire était meilleure à vivre que n'importe quel livre à l'eau de rose où en plus elle fantasmerait probablement sur le personnage principal. A coup c'était utopique ce genre d'histoire. Trop rose, pas le reflet de la réalité du tout. Râleur, tu avais toujours un avis sur tout. En attendant tu relevais légèrement la couette pour jeter un coup d'oeil sur ce qu'elle y cachait. Oui tu étais comme ça. La regarder tu adorais ça, et en même temps c'était une manière de l'embêter. Les deux à la fois c'était tellement toi.

Dix mois sans rien de toi, c'est pas sans conséquences.. Tels étaient tes arguments. Tu étais le genre tactile, mais les retrouvailles accentuait tout ça et c'était normal maintenant vous étiez juste naturels et plus dans la gêne ou la retenue. Au moins Tiana ne souffrira jamais de se dire que tu ne la désirais pas assez. C'est toi qui voulait pas de moi. C'était la seule chose qui t'avait retenu loin d'elle. Tu as rit à sa question. Elle te faisait passer pour un touriste en fait. Oui je dois avouer que c'est plaisant. As-tu reconnu sans gêne avant de la regarder et la serrer un peu plus contre toi.

« Peut-être mais rien ne dit que ça se vaut.. » Forcément tu étais bien plus sensible à Tiana, tes sentiments pour elle étaient là depuis trop longtemps alors forcément ce n'était pas comparable avec d'autres potentielles conquêtes. D'ailleurs tu n'avais connu que du futile. Hochant la tête pour confirmer une fois de plus ses dires tu finissais par te dire que vous aviez fait le tour de la question. Chacun savait ce qu'il reprochait à l'autre, et chacun savait ce qu'il pardonnait à l'autre. Appréciant ses caresses à ton torse tu riais légèrement à sa remarque, sa question très rhétorique. « Tu pensais vraiment que j'allais pouvoir faire autrement ? » Oui tiens qu'on te jette la première pierre si c'était mal. Tu savais qu'elle n'avait rien fait pour empêcher ça, voir même qu'elle l'avait fait pour que tu regardes. Il ne fallait pas vous en vouloir, vous compensiez comme vous pouviez.

« J'aime quand tu te vantes tes effets que tu me fais. » Tu le pensais vraiment. Tu aimais quand elle était sure d'elle, et qu'elle se savait au dessus des autres dans tes yeux, ta tête et ton cœur. Ça prouvait beaucoup de choses. Tu profitais de ses caresses et de ses baisers apaisants sur ta peau. Elle te faisait de l'effet c'était certain, mais elle te faisait surtout du bien. Elle prenait soin de toi en étant douce, et tendre et ça, tu adorais, surtout tu n'avais pas à le réclamer. « Tu penses que je suis capable de m'en plaindre ? » Jamais, au grand jamais. Tu aimais qu'elle soit coquette, et plus encore quand on sait qu'il avait accouché il y a un mois à peine. Mais elle était canon, et bien dans son corps et ça tu aimais, même si plutôt elle avait tout fait pour se couvrir et ne pas rester en sous-vêtements sous tes yeux. Surpris quand elle s'empara de son oreille, tu n'as pas attendu longtemps avant de le retirer. « T'es pas sérieuse. Reste là, je serai sage promis. » Oui tu voulais au moins dormir en la sentant près de toi, et pour le coup tu sentais la fatigue.

Prévenu ou pas une chose était sure, tes yeux ne sauront pas se plaindre de cette jolie vue. Tu connaissais Tiana, vous vous étiez fréquentez, vous avez fait un bébé ensemble et bien que tu avais déjà dormi chez elle et inversement ce soir c'était différent. Vous étiez comme un couple qui laisse ses affaires chez l'autre et se sent à son aise. Ça voulait allait assez bien il fallait le reconnaître. Tu as sourit à sa remarque avant de lui dire en la sentant revenir contre toi glissant sa jambe entre les tiennes. Voilà, je préfère.. là on est bien. Tu as éteint la lumière. Tu sentais la fraîcheur de ses cheveux contre ta peau et tu caressais son bras. Tu avais besoin de cette nuit de sommeil, cétait certain.

Difficile de savoir si c'était l'effet du calmant, ou l'accumulation de la fatigue mais tu n'as pas bougé de la nuit. Toi qui te contentait de petites nuits en temps normal tu avais dormi une belle nuit sans encombre. Au petit matin, tu n'as même pas senti la demoiselle se réveiller jusqu'à qu'elle se mette à bouger. Basculant ta tête sur le côté, yeux fermés tu te promettais encore quelques minutes et très vite tu sentais qu'elle était encore là. Qu'est-ce que tu fais là ? Sourire aux lèvres, gardant les yeux fermés tu avais vite compris qu'elle était trop occupée à te regarder dormir. Ton bras s'était glissé à sa taille et tu as niché ton visage au creux de son épaule presque prêt te rendormir. Tu sens bon. Ses cheveux avaient eu toute la nuit pour sécher complètement, te partageaient leur parfum en plein nez et l'odeur te berçait presque. Trainer au lit le matin, c'était toujours bon quand tu étais accompagné. Chose que tu ferais jamais seul.

Reconnais tu aimais qu'elle soit amoureuse, qu'elle l'assume, qu'elle le dise, qu'elle ne batte plus contre tout ça. Tu le voyais bien dans sa manière d'être avec toi, de te parler, de te complimenter, de ta câliner. Même endormi, tu le notais. Un sourire s'était presque vu à tes lèvres et tu as déposé un baiser au creux de son épaule, en la gardant contre toi. Tu traînais au lit, comme rarement. Ce n'était pas le genre de choses qui t'arrivaient souvent mais là tu donnerais beaucoup pour profiter encore d'une dizaine de minutes, d'un petit quart d'heure. Tu l'as entendu t'ordonner de la garder près de toi, et c'était véritablement ce que tu voulais, alors tu l'as fait et tu t'es endormi presque dans la foulée. Treize minutes de sommeil, qui t'avaient paru presque une heure. T'es encore là ? As-tu dit amusé, en la sentant là, et en la regardant. Tu donnerais cher pour que tout vos matins soient comme celui-ci.