[FELIX & MAXYM - UA] submarine.

Pas le temps pour ça ? Felix cille, interpellé. Son père ne cesse de lui répéter qu'à son âge il avait déjà une copine et qu'il devrait en faire de même. La pression, il la lui met sur tous les plans, sans même s'en rendre compte, parfois. Jeremiah est meilleur que lui en maths, par exemple et ça l'énerve. Presque autant que de se sentir montré du doigt paternel parce qu'il n'a pas de copine. Est-ce que c'est pour ça que Graham sort avec des filles ? Pour faire taire ses précieux amis qui, comme le père de Felix, trouvent peut-être que c'est l'ordre naturel des choses ? Entendre le blond lui affirmer avec aplomb qu'il n'a pas le temps pour se mettre en couple le laisse songeur. Felix est perplexe sur la fidélité. A Miami, son père avait une maîtresse. Il n'a jamais dit à personne qu'il l'avait compris. Parfois, il se demande s'il ne devrait pas faire chanter son vieux, juste pour se venger quand ce dernier lui dit que rien n'est jamais suffisant, ni les bonnes notes, ni les premières places aux compétitions équestres.

- Seulement si tu veux finir chasseur ou cowboy dans le Wyoming ... C'est la première chose qu'il lui vient à l'esprit lorsque que Graham affirme qu'il n'utilisera jamais ce qu'on tente de lui enseigner en cours. Son ton est plus rêveur que sarcastique. Être cowboy, ça doit être cool. Il y a beaucoup de chevaux dans le Wyoming.

Soudain, la réalité s'impose à lui. Il est déjà l'heure de rentrer. Le temps a passé si vite, Felix n'en revient pas et regarde sa montre pour s'assurer de ne plus être en train de rêvasser. Arrête avec Perry, sinon je te plante ici. Ce n'est pas de la colère, c'est une affirmation qui ne souffre d'aucune réplique. S'il continue à l'enquiquiner avec ça, Felix sortira les griffes pour de bon. Malgré tout, il se redresse à son tour et prend les devants pour sortir du dîner, le goût de la fraise encore présent dans la bouche.

Il n'a pas envie de rentrer en réalité. Ses jeux vidéos peuvent attendre. parler avec Maxym lui donne un sentiment d'alerte plus exaltant, même s'il le déstabilise. Quelque part sous sa chemise, à l'endroit où bat son coeur, des variations s'opèrent ; Felix les perçoit sans les comprendre. Il y a de l'adrénaline et de l'excitation qui se mélangent dans son corps dont toute la charpente est en mouvement. Lui qui se cherche trouve dans ce rapport conflictuel quelque chose de stimulant. C'est trop rare pour ne pas l'intriguer, le rendre curieux. Felix est un chat, il aime bien observer les humains et les connaître sans forcément les laisser l'approcher.

- Tu veux que je te montre un endroit cool ? Le soleil qui se couche lui donne une idée. Felix se tourne vers le blond, le casque à nouveau sur la tête et lui rend son air provoquant : Sauf si ta maman t'attend pour souper. Le choix des mots est percutant. Maxym a deux ans de plus que lui, insinuer qu'il obéit encore à sa mère est une moquerie déguisée. Felix lui sourit avec l'insolence d'un prince attendant que son chauffeur prenne place pour lui indiquer le chemin. Il est prêt à provoquer le destin quand il a décidé de s'amuser. Puisqu'il n'a pas envie de rentrer et que Graham semble préférer étudier à l'extérieur, autant planter le décor d'entrée de jeu et lui faire découvrir une partie de son univers.

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- Seulement si tu veux finir chasseur ou cowboy dans le Wyoming ...
Son coeur sursaute dans sa cage thoracique, certain que ça doit faire un bruit que tout le monde doit entendre. Max fronce les sourcils mais n'ajoute rien, vexé jusqu'au plus profond de lui de voir un tel dédain concernant tout ce qui le fait rêver. Le Wyoming, c'est le premier voyage qu'il mettra en place pour se changer les idées quand il en aura l'âge et l'argent. Suffit que Félix lui en parle pour remettre en doute tout ce qu'il aime. Le blond supporte mal d'ailleurs, de douter de lui-même ou plutôt de ses rêves. Et si c'était vraiment nul ? S'il était vraiment destiné à se prendre un mur ? Il a pas envie que sa bulle explose et de se retrouver dans une réalité qui ne lui correspond pas. Max se redresse, se fiche de la menace du gamin. Au pire il rentrera à pieds, c'est pas la première fois, ce sera encore moins la dernière. Trop fier pour s'excuser, trop bête pour essayer de calmer le jeu. Max met son sac sur ses épaules et quitte le diner en saluant d'un mouvement de tête la serveuse. La lumière des néons restent là tandis que celle de l'extérieur, tamisée, grise par la nuit qui arrive accompagne ses mouvements.

Félix sait à quel jeu jouer avec lui et le pique à nouveau dans son ego. Max grimpe sur le vélo, pas de négociations possible, lui lance un regard du garçon qui n'a pas de limites et encore  moins de parents pour l'engueuler une fois qu'il rentrera chez lui trop tard. Ils ont l'habitude de le voir rentrer tard, se faire punir parfois et faire le mur. Max est un adolescent difficile, ils ont déjà pensé à le mettre dans une école fermée, une prison pour adolescent où on dort même sur place, aligné dans un internat au milieu de garçons comme lui. Heureusement ses parents auront jamais le fric nécessaire. Ce serait l'envoyer au casse pipe, certain qu'il se battrait contre tous ces cons parce qu'ils lui ressemblent et qu'il déteste ça, qu'on le mette face à son reflet. Lui il veut être lumineux, apprécié de ses amis, traîner dans les rues en dissimulant précieusement sa sensibilité. Celle qui l'a fait pleurer des jours entiers lorsque Foulcamp leur chat est mort. C'est Max qui a retrouvé son corps écrasé par une voiture devant chez eux. Il rentrait de l'école et a ramassé le matou, on pouvait voir la trace du pneu sur son petit corps. Le lendemain, Max est resté chez lui, sa mère a accepté de mentir pour lui en prétextant de la fièvre. Aujourd'hui encore il peut pas en parler sans avoir la voix qui tremble. Les chats il les adore depuis toujours. Peut-être pour ça que Félix lui donne autant envie de le suivre dans son endroit si cool. Il a envie de l'entendre ronronner. Ou de le voir montrer les griffes, encore.

Je vais où ? Max les conduit sur la route sans savoir s'ils vont à droite ou à gauche et attend les instructions du passager. Il a la sensation d'être un taxi à vélo et qu'il a juste le droit de la fermer. Félix a ce pouvoir là sur lui : l'empêcher de faire trop le malin. Dans leur dos, par les grandes fenêtres, tous les élèves les regardent. Certains ont le nez collés aux vitres pour essayer de savoir ce qu'ils se disent, ou ils vont, si Max va lui refaire le nez ou devenir ami avec ce grand con. Demain, il devra leur donner des explications, se justifier. Heureusement, leur tête à tête avec Perry les sauvera.
Et puis c'est bon, il a juste pitié de le voir tout le temps seul.
Il fait juste acte de présence, de la charité quoi ...
Il s'amuse pas tant que ça de l'écouter le remettre à sa place.
(Il adore)

Félix lance la ligne et accroche le poisson en moins de temps qu’il ne lui en faut pour monter derrière Maxym. S’il sourit, c’est parce qu’il est content de passer encore une heure dehors à faire autre chose que de s’occuper le temps dans sa chambre. En ce moment, Félix s’ennuie souvent. Il y a les cours trop faciles mais aussi sa vie de famille qui ressemble plus à une colocation avec ses parents. Depuis qu’ils ont déménagé, les Coalman passent encore plus de temps à travailler. Parfois même la nuit. Félix a appris à faire son petit déjeuner seul le matin car tout le monde bosse déjà lorsqu'il part au lycée ; son père pour sa start up et sa mère sur comment la faire connaître dans le monde entier. Sûr qu’ils auront mangé sans l’avoir attendu lorsqu’il rentrera tout à l'heure. Après tout il le considèrent déjà comme un adulte. C’est ça d’avoir des bonnes notes. Il ne sait plus si c’est lui qui a pris l’habitude de ne plus manger avec eux ou si c’est l’inverse. New York est une étape importante pour ses parents ; bientôt, d’après son père, s’ils travaillent dur, ils pourront vivre de leur chiffre d’affaires et rattraper le temps perdu à rester concentrés du matin au soir. Sa mère veut absolument se rendre en Italie durant les vacances ; c’est pour ça qu’elle et et son père s’investissent autant. Du moins c’est ce qu’elle lui dit lorsqu’elle vient l’embrasser, le soir, avant qu’il ne s’endorme.

- La troisième à droite et toujours tout droit. Debout dans le dos du blond, les mains sur ses épaules pour plus de stabilité, Félix se penche à son oreille pour lui indiquer la route. Il a remarqué les regards qui les accompagnent et préfère ne pas dire tout haut l’adresse de son endroit top secret. C’est un lieu mystérieux, comme lui, qu’il ne partage avec personne en temps normal. La route défile tandis qu’il se laisse griser la fraîcheur de la nuit tombante contre son visage. Maxym pédale vite avec ses grosses jambes, jamais Félix n’a traversé le pont de l’Hudson en si peu de temps. A cette heure-ci, les voitures se résument à des silhouettes sombres dans l’obscurité. Seuls leurs phares et les lampadaires éclairent la pénombre. Arrivés de l’autre côté du pont, Félix fait signe à Max de prendre la direction des quais. Il garde le silence face aux panneaux en interdisant l’accès et défie Graham de le suivre en sautant du vélo pour lui montrer un trou dans le grillage. Il connaît le chemin par cœur et sait comment ne pas se faire prendre. Il va falloir grimper. Mise en garde du poids plume à son aîné tandis qu’il s’élance dans l’ascension des containers empilés les uns sur les autres. Derrière lui, il entend le corps plus lourd de Max le suivre et fait exprès d’emprunter les chemins les plus difficiles pour lui compliquer la tâche. A un moment, il prend de l’élan et se met à courir pour sauter sur une plateforme. Sa mère ferait certainement un arrêt cardiaque si elle savait que plus de dix mètres le sépare du sol lorsqu’il lui dit qu’il va lire près du fleuve. En haut de la plus haute tour d’acier, ils sont ici les rois du monde.

- Alors ? Félix est fier de montrer à quelqu’un la vue magnifique à laquelle donnent accès tous les efforts à fournir pour arriver sur ce perchoir. Au loin, les ultimes rayons du soleil se teintent de vert et de rose derrière les pointes des immeubles se reflétant dans le fleuve. Ce n’est pas le Wyoming, mais les couleurs sont si saisissantes qu’elles lui donnent l’impression d’être dans un film. S’asseyant sur le métal glacé, Félix croise les jambes et attrape son sac. Son visage se tourne vers Graham. Il est au moins certain d’une chose : Max n’est jamais venu ici. Ça fait un partout. Partager le secret de sa cachette préférée avec le blond est une espèce de remerciement pour le diner. Je viens souvent ici. C'est le perchoir de Maurice.

Maurice, c’est le chaton abandonné pour lequel il sort sa bouteille d’eau et sa boîte à goûter qu’il secoue vivement afin de faire s'entrechoquer le contenu. Comme d'habitude, le chat se matérialise presque instantanément. On entend ses griffes déraper sur le métal tandis qu'il saute de cube en cube pour les rejoindre tout là haut. La tête de l'animal vient se frotter contre les mollets de Maxym tandis qu'il observe avec gourmandise et des ronrons plein la gorge la boîte entre les mains de Felix. Ce dernier l'ouvre et la pose au sol. Elle est remplie de croquettes. Depuis qu'il a trouvé ce chaton dans une poubelle le long des docks, ses goûters restent au frigo ; il préfère lui amener de quoi survivre jusqu'à sa prochaine visite.

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Le chemin se passe vite et sans encombre. Max pédale de toutes ses forces pour être certain que Félix pense à lui à chaque fois qu'il grimpera sur son vélo en se disant qu'il n'ira jamais aussi vite que maintenant. Le vent dans les cheveux, les mains de son copilote sur les épaules, il se sent pousser des ailes alors que le jour tombe mollement sur la ville, prêt à perdre ses dernières couleurs, troquer ses derniers rayons de soleil avec la lune qui transperce quelque part les nuages de pollution au dessus d'eux. New York est un grand bocal dans lequel ils sont enfermés et dont l'oxygène manque parfois. Si Max rêve tant de le quitter, c'est avant tout pour tenter de trouver une liberté qu'il ne trouvera certainement jamais. Il ne sait pas encore, que partout où il existera, des chaînes seront là pour lui rappeler que ses rêves sont à portée de mains et que seuls ses gestes sont réduits. Le piège s'étend au delà des grands bâtiments qu'il observe avec mépris. En vouloir chaque jour au monde de l'avoir fait naître ici n'est pas une solution viable.

Son corps peine à passer par le trou dans le grillage. Le gamin accroche son t shirt à un fer qui dépasse et le bruit du tissu qui se déchire le fait grimacer. Merde ... Qu'il murmure tandis que Félix ne l'attend pas. Il connaît la route par coeur alors que lui la découvre. Demander à la brindille de l'attendre le vexerait, il préfère avoir du retard, souffrir des embûches qu'attraper une main tendue. Les doigts de Coalman ne sont peut-être pas un pilier auquel s'accrocher. Le blond préfère ne pas s'y aventurer et prend une longue inspiration une fois tout en haut. Le souffle coupé par le vertige, Max fait le fier et parvient à s'asseoir à côté de Félix en laissant son regard naviguer sur la vue. Si l'ado ne dit rien c'est parce qu'il est impressionné. Il s'attendait à tout un tas de choses, à une bibliothèque à la con mais à la place de ça, c'est un horizon sans fin qui l'accueille. L'atmosphère est douce tandis que le chat les rejoint. Maurice de son nom. Maurice ? Il rit un peu alors que le matou roux parvient à l'attendrir par ses coups de tête. Sa grosse main se perd dans son pelage. Il a la coeur un peu serré, forcément. Max est un grand con bien sensible et fixe un point invisible sur l'horizon pour ravaler le deuil de Foulcamp.
Si seulement cet idiot n'avait pas insisté pour traîner après les filles du quartier alors il ne se serait pas fait percuter par une voiture.

Je te pensais pas si aventureux. Il le voyait seulement bon à passer son temps dans sa chambre à ne rien faire. L'intelligence de la tête et non celle du coeur, une théorie dont parle souvent sa mère et qui consiste à dire que personne n'est bête. Peut-être est-elle en train de se rassurer sur les capacités de son fils là où ses deux autres filles excellent. Max attrape finalement son sac, l'enlève de ses épaules pour le poser sur ses jambes, là il fouille dans ses cahiers désordonnés, déchire une page et la tend à Félix. Le dessin qu'il a fait tout à l'heure en cours, son camarade de classe, l'air concentré et des oreilles de chat pour adoucir ses traits. La ressemblance est frappante, des traits bien maniés. Personne ne sait qu'il dessine sauf lui maintenant, des secrets qu'ils s'échangent dans un sourire pudique alors qu'il remonte la fermeture de son sac. J'aime bien les chats. De quoi meubler le silence. Comme si c'était pas évident, il caresse déjà Maurice en évitant de pas laisser traîner ses doigts jusqu'aux siens pour les serrer contre lui, voir si sa peau est si douce qu'elle en a l'air. Un soupir de soulagement quitte ses poumons, la beauté du paysage l'apaise.

Le problème avec Félix, c’est justement que les autres n’imaginent pas ce dont il est capable. Tout le monde tombe d’accord pour dire que il est très intelligent mais personne ne le connaît vraiment. Il n’y a que Maurice pour comprendre qu’il a besoin d’affection et venir se frotter à lui pour lui rendre son amour en câlins plein de puces. Ces deux chatons sont des animaux sauvages, ayant grandi avec peu d’attention et devenus très autonomes pour leur âge. Personne ne les voit courir sur les toits des containers à la recherche de liberté, c’est pour ça que Max est le premier à découvrir que l’intello de la classe est un aventurier. Les genoux de Félix n’ont simplement pas de traces d’herbe sur son pantalon. Il a l’air sage, c’est ça son tort, ce qui fait qu’on le suppose ennuyeux à mourir dans la cour du lycée. Un jour, Felix en est persuadé, c’est ce même air de gendre idéal qui fera de lui quelqu’un de respecté et d’estimé à sa juste valeur. Et moi je ne te pensais pas capable de me suivre. Sourire appréciateur. Maxym non plus ne renvoie pas une image à 100% en adéquation avec la réalité. A le voir, on ne s’attend pas à ce qu’il soit capable de se hisser si haut. En plus, Félix aurait parié que Graham lui ferait une remarque sur la hauteur du perchoir. Le courage du blond est donc bien réel et c’est tant mieux car le plus jeune ne supporte pas les dégonflés.

Ce a quoi Félix ne s’attendait pas, en revanche, c’est d’avoir à constater que Max cache autant de secrets que lui sur ses passe-temps. En plus de ce petit quelque chose rendant son profil particulièrement hypnotisant en découpe contre le ciel toujours éclairé de New York, le voilà qui sort un dessin de son sac. Félix s’en empare d’un air interdit et détaille longuement l’esquisse, sans rien dire. Son regard se pose sur chaque détail de son visage qu’il reconnaît sans mal ; les oreilles le font sourire parce que ce sont les mêmes que celles qu’il dessinait sur ses cheveux quand il était petit, pour se différencier des autres monsieur patate de ses gribouillages d’enfant. Les doigts de sa mains gauche tiennent la feuille tandis que ceux de la droite rencontrent ceux de Max dans la fourrure du chat. Gêné, Félix les reprend et passe sa main dans ses cheveux pour l’occuper, ma rendre moins curieuse. Il ne comprend pas d’où vient ce frisson. Pourtant, il n’a pas froid après le coup de chaud provoqué par l’ascension. «  Ça se voit ... » qu’il aime bien les chats. Pudique, Félix plie minutieusement la feuille et la range dans son sac comme s’il s’agissait d’une bien précieux. Il n’a pas appris à féliciter les autres pour leur travail. On ne le félicite jamais, lui. Félix ne sait tout simplement pas exprimer son adoration, pas comme Maurice qui ronronne et bave de satisfaction sous les caresses du blond. «  Il t’aime bien lui aussi ... Mon père ne veut pas de chat dans la maison, alors je lui apporte à manger quand j’ai le temps. Il hésite en regardant le chaton, pas certain de s’y prendre correctement dans son effort de socialisation. Tu peux venir le voir quand tu veux, je crois qu’il n’appartient à personne. Libre. : sans parents, sans contraintes, sans cours ennuyeux auxquels assister. Une belle vie de chat quoi. Mais je préfère que ça reste secret. Parce qu’il sait que Maurice est comme lui, qu’il ne reviendra plus si trop d’enfants viennent lui tirer les moustaches.

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Perchés sur le toit du monde, ici ils sont égaux. Il n'y en a pas un pour écraser l'autre avec son QI et l'autre avec ses muscles ou sa popularité. Tout ce qu'ils ont laissé derrière le trou de ce grillage est un monde futile dans lequel ils se doivent déjà d'être d'autres, assez forts pour ne pas se faire écraser, assez intéressants pour ne pas être seuls et devenir celui de la meute contre lequel on crache. Max sait que ses amis aiment frapper les plus jeunes, les plus minces, les plus moches. La différence est quelque chose que l'enfance accepte mal, c'est presque animal comme instinct. Mettez un poussin avec une tâche noire au milieu de ses congénères jaunes et ils piqueront ses plumes noires jusqu'à ce que le petit en meure. C'est la même histoire dans un lycée, le même schéma qui fait que des gamins terminent terrorisés par l'école. Maxym a conscience qu'il doit parfois être à l'origine de cette peur mais ici, il a la sensation d'être plus léger. Ses doigts dans le pelage roux du chat, Félix qui lui accorde le droit de revenir si l'envie lui prend et le blond qui répond d'un signe de tête. Il a quoi contre les animaux ton père ? Le gamin fronce les sourcils et accorde un regard un peu sombre au plus jeune comme s'il devait faire attention à sa réponse. Sa famille lui a toujours appris le respect et l'amour pour les animaux et même s'ils n'en ont plus pour le moment, Max sait que plus tard il aura au minimum un chat.

En se rendant compte de l'importance qu'il donne à cette petite boule de poils plein de ronrons, Graham lâche un soupir pour se ressaisir, retrouver son visage de garçon qui se fout de tout. C'est bon ça restera entre nous. Il le partagera pas aux copains un peu curieux qui risquent de lui demander où il était. Max est pas certain de savoir tenir parole mais il veut quand même essayer de faire un effort. Au moins pour Maurice, ça l'emmerderait que le chaton prenne peur par sa faute, qu'il aille dans un endroit qu'il ne connaisse pas et se mette en danger. Mais si tu voulais vraiment que ça reste secret, tu m'aurais pas ramené ici. T'as pas confiance en moi. C'est normal, ils ne se connaissent pas. Sa réaction pour le contrôle de chimie lui revient en tête alors il ajoute. Et à l'avenir, j'en ai rien à faire de tes réponses. Même si tu me les montrais, je ferai exprès de répondre à côté. Juste pour emmerder Perry et la mise en place de ce programme qui les oblige à travailler ensemble mais aussi par esprit de contradiction. S'il le dit à Félix, c'est pour qu'il le sache, qu'il est pas un pauvre con là pour essayer de lui voler des réponses. Il s'en fout des notes, tout ce qui l'intéresse c'est le sport, les amis et les sorties.

- Il n'aime pas être déconcentré. " Les chats marchent sur les claviers, mangent les fils électriques et salissent tout ". Jeremiah Coalman et sa sainte horreur des poils de chat. Felix remarque a quel point Maxym ne semble pas dérangé par les animaux, lui. Le temps d'une poignée de secondes, son regard fixe le blond comme s'il l'imaginer en train de caresser son cheval préféré, celui qui s'appelle Chad et n'aime pas qu'on lui monte dessus. Cet animal là, Felix l'aime encore plus que Maurice ; c'est avec lui qu'il a appris à ne jamais baisser la tête et à se tenir bien droit, fier d'être le seul capable de le chevaucher en concours alors que même le professeur d'équitation n'aurait pas misé un dollar dessus. Est-ce que Chad aimerait Maxym autant que l'aime le chat ?

La question perturbe Felix qui se demande pourquoi il est en train de se la poser et ne réalise pas tout de suite le changement d'attitude de son voisin. Ce n'est que lorsque le blond lui parle de la confiance que Felix n'a pas en lui que ce dernier sort de ses rêveries pour lui décocher un regard noir. Le chaton n'aime pas qu'on le contredise. C'est dans sa nature, il a trop l'habitude d'avoir toujours raison. T'inquiètes pas pour ça, je n'avais pas prévu de te les montrer. Cassant, il attrape Maurice et le met sur ses genoux.

Contrairement à Graham, Felix ne fait pas semblant d'être insensible au rouquin. Il n'a pas beaucoup d'amis mais se montre loyal envers eux, comme s'ils faisaient partis de sa famille. Parfois, il se demande si c'est ça, grandir : se créer une nouvelle famille. Un monde que l'on choisit, contrairement à celui de ses parents, et que l'on partage avec des êtres triés sur le volet. Le chat en fera partie, c'est certain. Si Felix ne s'ouvre pas beaucoup aux autres, c'est aussi parce qu'il a peur de faire de mauvais choix. Lui qui n'aime pas se tromper se retrouve parfois victime de frilosité. Ca lui arrive quand les choses lui tiennent à coeur ; c'est peut-être pour ça qu'il frisonne à nouveau, alors que ses joues sont rougies par la contrariété. Cela l'embête de finir la soirée sur une note aussi sèche que celle-ci. Il décide de faire un effort pour ravaler sa fierté chiffonnée par le dédain de Max et détourne le regard du chat pour le braquer sur le blond. Maintenant que la nuit est tombée, les ombres de son visage ont changées. Felix constate avec perplexité que son voisin est beau. Vraiment beau. Les rayons de lune mettent en évidence sa blondeur et la douceur derrière l'épaisseur de ses gros muscles. Déstabilisé, il en oublie qu'être direct n'est pas toujours ce qu'il y a de plus adapté à toutes circonstances. Sa réserve s'en prend un coup lorsqu'il sent ses lèvres articuler des mots qu'il n'avait pas prévu de dire à voix haute : Je n'ai pas confiance en toi parce que tu changes de comportement tout le temps depuis tout à l'heure. Sa gorge se serre, Felix réalise qu'il vient de perdre le contrôle de sa bouche et la muselle d'une main gênée en faisant semblant de caresser ses lèvres plus douces que celles d'un bébé. Il est plutôt doué pour cacher ce qu'il ressent derrière un visage impassible d'habitude. Sa gestuelle désinvolte le démontre : Felix est le roi pour faire comme s'il assumait parfaitement ce qu'il disait alors qu'il tremble intérieurement d'avoir fait pareille confidence. Il se sent comme la fois dernière, au repas de famille, alors qu'il gagnait au poker cinq minutes après avoir appris les règles : conscient de ne pas maîtriser le jeu auquel il joue, mais résolu a en découdre.

L'incertitude quant à la pertinence de cet aveu vis à vis des études ne l’effleure même pas. Felix oublie le duo d'étude et s'adresse à son camarade de classe comme s'il venait de le rencontrer pour la première fois car c'est un peu ce qu'il se passe, ce soir, sur ces quais, tout en haut des containers : un jeune garçon fait connaissance avec un autre et sent bien qu'il est dangereux pour lui de le fréquenter. Cette boule dans son ventre que Max fait naître en déréglant son corps au point d'avoir fait parler sa langue plus vite que sa tête est le premier symptôme d'une maladie dont Felix ne connait rien. Pour lui, c'est peut-être que son estomac a envie de manger ; il n'imaginerait pas un seul instant que Maxym est en train de la contaminer avec son visage angélique et ses yeux dans lesquels se reflètent la lune.

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Il sait pas pourquoi il se met à parler d'un type qu'il connaît même pas. Tout ce que Maxym se dit, c'est que Monsieur Coalman doit avoir un sacré caractère. Y a qu'à voir le fils pour comprendre qu'il est pas né comme ça, que quelqu'un a mis son grain de sel pour le façonner et le rendre tout lisse. Félix est comme les pierres polies qu'il regarde parfois dans le magasin ésotérique qui se trouve dans la rue où il habite. Améthyste, cytrine, opale, quartz ... oeil de tigre pour le chat, rien d'autre. Il doit avoir des vertus thérapeutiques si ça se trouve. Oui il en a, il calme déjà un peu Max qui oublie de faire le malin, de lui chercher les puces pour montrer à toute l'école qu'il est capable de se battre et qu'il vaut mieux pas le faire chier. Il est normal, perché au dessus de la ville ; il est lui, comme il est à la maison avec sa famille et les amis de la famille. Ce doit être pour ça que Félix l'a ramené ici. Si ça se trouve, il l'aime bien quand il fait pas le malin au lycée. Peut-être que Max aura un jour les couilles de lui demander. En attendant, ça parle de chat et de père.
Mais aussi de notes.
Et là il ne fait pas l'ombre d'un doute, Félix ne porte pas de masque quand ils sont en classe, il est le même qu'ici où personne ne les regarde : cassant, désagréable.
Tant pis, le grand se rebiffe pas. Il a pas le droit, il est pas chez lui. Il est comme un indien, il se porte bien dans la tribu voisine.

Va te faire foutre Graham avec tes beaux yeux bleus, ça prend pas. C'est comme ça qu'il percute ses mots. Il s'en foutait de ses notes mais son cerveau lui joue des tours et Max fait la gueule. Cela lui était égal mais le ton cassant de Félix change la donne. Le plus vieux a envie de lui demander pourquoi il est comme ça, qu'est-ce qu'il lui a fait, qu'il est dégueulasse et puis que c'est pas la mer à boire non plus de lui refiler ses notes ... mais non, il sera pas l'exception, pas le petit con que Coalman accepte d'aider, il a la sensation d'échouer.
Les épaules lourdes, son regard tombe sur Maurice qui s'en fiche bien tant qu'il peut digérer ses croquettes en se faisant caresser.
Pa(chat).

Il s'apprête à dire qu'il rentre parce que ses parents vont l'attendre et qu'il a la flemme de prendre le bus de nuit mais Félix en rajoute une couche. Son attention se tourne vers lui. Max bouche bée. Il a pas l'impression de changer tant que ça. Si ça se trouve sans le vouloir il est en train d'essayer de lui plaire, de se faire apprécier par l'intello alors qu'au final ça change rien. Tout le monde ne peut pas l'aimer, Maxym en a conscience et pourtant cela le chagrine. C'est comme échouer à un match important de sport. pff, n'importe quoi. Il hausse les épaules, un peu gêné, plus qu'il ne le voudrait d'être analysé à son insu. Le blond tourne le regard sur la nuit qui se dessine. Elle est en train de ternir leurs traits sans leur demander leur avis. Elle les délave mais leurs coeurs d'adolescent restent les mêmes, colorés, brûlants, colériques parfois. Le blond sait pas quoi lui dire, il est en train de trébucher face à ce que Félix est en train de lui dire. Il se pensait sincère, normal, calme et finalement, la brindille lui raconte tout le contraire. T'as juste décidé que tu m'aimais pas, c'est tout. Te cherche pas des excuses, c'est pas grave. On peut faire semblant pour Perry et pendant les heures de chimie, je m'en fous, on est pas marié non plus. Cassant à son tour, Félix lui déteint dessus, Max déteste ça. L'adolescent commence à se redresser, accorde une caresse à Maurice qui se prélasse encore.
Amuse-toi bien avec ton chat.
Ça laisse entendre que des moments comme celui là, ils risquent pas d'en repasser ensemble si vite. Il est patient, Max (enfin c'est ce qu'il croit) mais tout ce que Félix lui balance à la gueule le vexe alors il préfère s'éloigner que le frapper.
Parce que c'est étrange mais il a pas envie de lui faire mal.
S'en aller, le meilleur qu'il puisse faire pour ne pas se retrouver chez le directeur ou encore pire, aux flics si ses parents décident de porter plainte contre lui parce qu'il l'a cogné et qu'il est plus vieux.

- Quoi, n'importe quoi ?! La réplique fuse, projetée par un ego piqué à vif d'être traité de menteur . Felix dresse le poil, contrarié d'être coupé dans son élan de franchise par un interlocuteur qui ne comprend pas à quel point la sincérité est importante à ses yeux. Menteur hors paires, il sait que la vérité est précieuse et se vexe que Maxym n'en veuille pas. Sa bouche s'ouvre pour répliquer aux accusations mensongères du blond mais la fin de sa phrase le dissipe. Être marié avec lui ? Jamais de la vie, de toute façon ! Outré, Felix garde le silence. Ses doigts cessent de caresser Maurice tandis que Max se lève et s'éloigne. Il ressent un pincement au coeur de le voir rentrer mais sa colère est trop vive pour l'adoucir. Felix préfère bouder dans son coin sans rien répondre, pas même un bonne nuit de politesse. Tant pis pour Perry, le prochain relevé de notes de Graham ne sera pas plus brillant que le précédant. Et après ? Ce n'est pas son problème, après tout.

* * *

Ce soir là, allongé sur le ventre, seulement vêtu de son short de pyjama, Felix regarde son dessin à la lumière de la lampe de chevet. Comme il est rentré tard, il est désormais privé de sorties et d'équitation. Difficile pour lui de trouver le sommeil aussi bien à cause de ce qui s'est dit sur le container que parce que son père l'a puni. La règle était très claire : pas de retour après le couché du soleil. Elle est totalement idiote cette règle. Cela veut dire que l'on peut sortir l'été mais pas l'hiver. Natif de Floride, Felix n'a jamais vu la neige et serait déçu de ne pas pouvoir se balader à la sortie des cours, en décembre, lorsque les températures négatives s'abattront sur New York. Ce qui l'agace également, c'est que cette punition ne lui permettra pas de se rendre à la boom organisée par l'une des chearleaders du lycée. Son binôme, Stanley, avec lequel il partage son cours d'informatique, l'a invité parce que cette fille est sa soeur et qu'il a réussi à négocier un invité auprès de ses parents pour justifier qu'ils ne disaient pas oui à l'un mais pas à l'autre. Felix s'imaginait déjà aller nager dans la piscine des propriétaires tandis que la fête aurait probablement lieu dans le grenier aménagé de la maison. Il aurait pu passer un bon moment à buller avant de rentrer ... si cette punition n'était pas venue tout gâcher.

C'est pourquoi il se montre plus froid qu'un glaçon durant les trois jours qui suivent. Sa contrariété a tendance à s'abattre sur les innocents, c'est comme ça ; il parait qu'il est un peu tyrannique. Le défaut des enfants gâtés, parait-il. Felix tient Graham pour responsable de son assignation à domicile et se contente du strict nécessaire pour ses conversations scolaires. Même sa participation orale se calme subitement tandis qu'il vit mal d'être enfermé chez lui dès qu'il n'est pas à l'école. Tous ses devoirs sont faits et il a déjà lu tous les livres du programme de littérature. Felix s'ennuie c'est aussi simple que ça. L'ennui : première cause de décrochage des enfants comme lui.

* * *

- Je vais me baigner. On se voit tout à l'heure. Stanley acquiesce sans même écouter, trop pris dans sa partie de PacMan pour comprendre quoique ce soit. D'après ce que Felix a entendu en arrivant de sa fugue nocturne, la piscine est à l'arrière de la maison, dans le jardin. Lorsqu'il traverse le couloir, l'écho de la musique raisonne à ses oreilles. Il avance jusqu'à l'escalier et se trompe de porte en pensant ouvrir un placard. Dans les toilettes, Maxym, le pantalon baissé, lui tourne le dos tandis que Felix reste figé, la poignée dans la main. C'est le moment que choisit une fille pour descendre du grenier par une échelle aménagée dans le plafond. Lorsqu'elle les aperçoit, elle remonte aussi sec en hurlant à ses copines qu'elles ne la croiront jamais. Maxym Graham se déshabille dans les toilettes avec un garçon. Tétanisé, Felix peine à réagir : Je ... Désolé, je pensais que c'était un placard. Il est déjà trop tard, la rumeur est lancée.

S U B M A R I N E félix&maxym

Terminé les dessins de Félix.
Les tentatives de l'inviter de à boire un milkshake. Les sorties à vélo. Même Maurice, Max n'est plus allé le voir parce qu'il lui en veut aussi, à ce chat. Ou plutôt parce qu'il a pas envie de se remémorer cette soirée terminée dans le froid. Depuis c'est le blizzard, ils se parlent mais ne se regardent pas, ils s'adressent la parole par politesse et retournent à leurs occupations. Quand les amis de Maxym tentent de le charrier sur son amitié avec Félix, le grand se rebelle. La dernière il a même chopé Donald par le col et depuis plus personne n'en parle. Hors de question. Sujet tabou. Clos. On n'essaie plus de briser le silence depuis. Les cours avec Perry sont vides. On fait attention à se parler uniquement pour le cours, à ne pas laisser les coudes s'effleurer. Max a toujours pris beaucoup de place avec ses grands bras mais il se fait petit, réservé, sauvage.
Il tire la gueule.
Encore. Il se pensait pas si rancunier.

***

En rentrant de cours, sa mère lui a demandé sur un ton un peu taquin si c'était à cause d'une fille et Max s'est emporté. Il a claqué la porte de sa chambre et n'est même pas descendu pour manger.
Il sait pas ce qui l'énerve le plus : le fait que ce soit pas une fille ou celui qu'en plus de ça ce soit un garçon qui puisse le mettre dans cet état pour pas grand chose. Heureusement au lycée il est fort pour faire mine de s'en foutre.

***

Il a écrit tête de gland sur le casier de Félix, en noir, avec un marqueur qui part pas. Il a même fait une faute au mot gland mais pour le peu que ça compte. Tout le monde s'est bien marré. Lui le premier. Personne savait que c'était Max.

***

Max boit rarement. A cause de ça il est saoul après deux bières, du moins pompette, un peu plus heureux. De quoi changer de ces derniers temps où il a pas le rire facile. Le froc un peu baissé, il se concentre pour viser la cuvette jusqu'à ce que dans son dos, une présence le fasse sursauter. La vue un peu floue, ses gestes sont pas aussi rapides qu'il le voudrait. D'abord y a une esquisse de sourire sur ses lèvres.
Félix. Il est content de le voir malgré tout. Il s'attendait pas à ce que ce rat sorte de son trou mais Max déchante vite lorsque la voix d'une fille résonne au dessus de leur tête. L'attroupement commence à descendre pour se foutre de leur gueule, quelques gars, surtout des meufs. Elles doivent être déçues de se dire que Max pourrait être potentiellement gay.
Gay. Non merci. Il préfère sauver son honneur. Le gamin remonte son pantalon et fait le coq, pose ses mains sur les épaules de Félix pour le pousser brusquement. Il entend son dos claquer contre le mur derrière et bizarrement ça lui fait mal au coeur. Pourtant, le blond cède pas. Je ... Désolé, je pensais que c'était un placard. Il n'a aucun mal pour déformer la voix de celui qu'il violente, la rendre plus féminine et agaçante. Va te faire foutre Coalman. Qu'il termine par balancer avant de se diriger vers la sortie, ou du moins la chercher. Un de ses potes lui propose de l'accompagner mais Graham préfère rester seul. Un signe de tête et il se perd pour finalement atterrir devant une piscine. Le garçon enlève ses chaussures et ses chaussettes et s'assoit sur le rebord.
Il a envie de pleurer. C'est rare.
D'ici, les rumeurs grouillent.

Le temps d'une seconde qui semble durer une heure, Felix s'imagine déjà les dégâts que fera la rumeur. Il y a fort à parier que ce " tête de glan " tagué sur son casier hier ne soit que le premier d'une longue série. S'il avait le temps, il soupirerait d'exaspération. Depuis qu'il est entré au collège, son casier a toujours été décoré de messages de ce genre. Lui ne s'en formalise plus, a appris à ne plus les voir avec le temps mais, pour Maxym, c'est une autre histoire. Le blond le repousse violemment tandis que les invités de la boom descendent et les encerclent. Felix entend les rires autour de lui mais ne leur prête aucun crédit. Il n'a pas peur d'être au centre de l'attention, il aime bien ça à vrai dire. C'est probablement du au fait que toute l'affection de sa mère lorsqu'elle a du temps à lui consacrer ne rattrape pas le manque d'intérêt total de son père à son encontre. Lorsqu'on le regarde, il se sent plus vivant que jamais, sait que le moindre de ses mots sera capté par l'assistance et garde la tête froide, à l'aise avec l'idée qu'on l'épie mais beaucoup moins avec celle d'avoir blessé Maxym. C'est forcément ça pour qu'il s'énerve à ce point. Pourquoi est-ce que ça le touche ? Lui qui enchaîne les flirts avec les filles sans jamais en garder une n'a pas besoin de s'énerver comme ça pour sauver son image, du moins c'est ce que pense Felix tandis que Max disparaît de sa vue.

Il se retrouve alors seul au milieu des requins, encore plaqué au mur, le t-shirt chiffonné et la braguette ouverte parce qu'il avait déjà commencé à se déshabiller sur le chemin de la piscine. Dignement, il referme son jean et relève la tête, provoquant jusque dans l'intonation de sa voix lorsqu'il s'adresse à ceux qui le regardent : Arrêtez de fantasmer, vous faites pitié. Princier, lui tourne les talons et les laisse abasourdis par son culot. Ca y est, New York connait désormais la superbe de Felix Coalman lorsqu'il a décidé de se foutre de l'avis d'autrui. Sa démarche assurée le mène jusqu'à la piscine sans se perdre. Être contrarié le rend plus efficace, plus alerte aussi. Felix est un chat à l'affût, il refuse de rester dans la foule et de subir leurs commérages toute la soirée mais, puisqu'il a fugué pour venir ici, autant profiter de ce que la maison a à offrir avant de rentrer en douce et de reprendre la place du traversin planqué sous les couvertures. Rentrer maintenant serait gâcher les efforts de dissimulation pour s'absenter durant la nuit.

Lorsqu'il arrive devant l'étendue d'eau turquoise, éclairée depuis le fond du bassin, Felix s'immobilise. Son regard détaille le profil de Maxym, assis seul, les pieds dans l'eau. Il ne l'a pas entendu. D'ici, il a l'impression que le blond est sur le point de pleurer. Une vague de culpabilité le submerge tout à coup et l'échoue à ses côtés, arrivant sans un bruit parce qu'il est agile comme un félin. Sans prendre la peine de retirer ses converses, Felix s'assied et met ses pieds dans l'eau. Il a gardé une distance de sécurité entre lui et Max, mais il est suffisamment proche pour n'avoir qu'à tendre le bras pour le toucher. Tout en fixant leurs pieds, Felix garde le silence, tente de réconforter le blond par sa présence à ses côtés même s'il se doute qu'il est la dernière personne que Max veut voir. Après un moment d'hésitation, il reprend la parole en se tournant vers lui, encore entouré de l'aura de superbe qu'il avait face aux invités de la boum : Ce que pensent les autres n'est important que si on leur accorde de l'importance. C'est quelque chose qu'il a lu dans un livre de philosophie.  Enfermé dans sa chambre depuis des jours, Felix s'ennuyait tellement qu'il a lu les bouquins de sa mère. Il est plutôt d'accord avec cette phrase, sent qu'elle est en train de faire son petit bonhomme de chemin dans son esprit depuis qu'il y a songé, allongé sur son lit, repensant à Maxym qui ne l'avait pas regardé de tout le cours de Chimie. Difficile de composer avec des sentiments contradictoires quand on a quinze ans. Ce genre de chose ne s'apprend pas dans les livres. C'est pourquoi, malgré sa volonté première de ne pas envahir l'espace de Max, Felix tend le bras pour poser une main réconfortante sur son épaule. Je t'en veux pas pour le mur. Parce qu'en vrai, il n'a pas eu mal. Ca l'a surpris mais son dos mince a claqué bien à plat, d'où le bruit impressionnant. Avec l'équitation, Felix est musclé, lui aussi. Plus mince et plus petit que Max mais solide et bien stable. Je comptais me baigner. Reste ici si tu veux. Je ne pense pas qu'ils viendront te harceler dans le jardin, c'est l'heure des slow. En s'entendant parler, Felix retire sa main. Cette phrase associée au geste et beaucoup trop bizarre. Il bat des cils et réalise qu'il est plus facile de se moquer de ce que pense les autres que de ce que pense le blond en cet instant. Comme il se sent un peu coupable de s'être trompé de porte, il ne souhaite en réalité qu'agiter un drapeau blanc, histoire que chacun profite du calme du jardin. Demain, les hostilités reprendront, Felix le sait déjà. Max cherchera à convaincre ses copains que tout est de la faute du plus jeune et lui pourrira probablement la vie. D'ailleurs, il n'est pas dupe. Graham est son voisin de table ; Felix connait son écriture. Il soupçonne Max d'être à l'origine du graffiti sur son casier mais ça non plus, il ne lui en tient pas rigueur. Il s'en fiche parce qu'il commence à le soupçonner d'un truc encore pire : de ne pas être lui-même lorsqu'il joue sa star du lycée.

S U B M A R I N E félix&maxym

Il regarde l'eau en se disant que si un de ses idiots d'amis vient à le pousser dedans, Max risque de paniquer parce qu'il ne sait pas nager. En réalité, les pieds ça va mais à partir des chevilles il commence à flipper. Sa baignoire reste le seul bain qu'il parvient à dompter sans avoir le coeur qui bat à mille à l'heure. Par contre, le voilà qui sursaute lorsque Félix vient prendre place à côté de lui. Le blond n'essaie même pas d'être désagréable avec lui parce qu'il s'en veut d'avoir réagit si bêtement. Ca valait pas le coup et il se rend compte qu'avec ce genre de comportement, les gens risquent de se poser des questions plus qu'autre chose. S'il avait rien à se reprocher, il aurait rien fait. Il a juste eu peur, c'est con mais quand t'es un minimum apprécié à l'école, le moindre truc peut te faire flipper. Tu peux passer du type adoré à celui qu'on humilie à longueur de temps et Max y survivrait pas. Finalement, il est pas aussi fort que Félix. Pas de quoi se la ramener avec ses muscles, franchement, il vaut rien là dessous. Le blond est doux comme de la guimauve ... on a envie de le goûter, de l'embrasser, de savoir la douceur de ses lèvres mais il laisse rarement qui que ce soit passer le cap. En réalité, rouler des pelles comme disent les autres, c'est même pas son truc. Il trouve pas ça dingue d'échanger de la salive, d'avoir un truc dans la bouche et de baver comme des chiens. Non, vraiment.

Sa main contre son épaule, le contact est étrange. Non pas parce qu'il vient de Félix mais parce que ce gamin n'a jamais eu la moindre trace de gentillesse à son égard depuis qu'ils se sont parlés pour la première fois. Max n'essaie pas de jouer les durs ou de l'envoyer chier, Max se laisse happer par ce contact et c'est comme plonger au fond de cette piscine qui l'effraie. Il est en train de boire la tasse mais parvient à ne pas tousser, cracher ses poumons, avoir mal à la gorge parce que le chlore est corrosif. Félix fait office de chlore. Il est en train de grignoter toutes les crasses sur son coeur et sa fierté de garçon qui se croit déjà plus vieux que son âge alors qu'il sait tout juste lasser ses chaussures. La brindille veut se baigner. L'heure des slow. Les informations tournent mal dans sa tête avec les bières qui lui font mal au ventre mais il parvient tout de même à répondre un : je peux te laisser tranquille. Ouais, ça sert à rien de rester alors qu'il peut pas le voir. Pas besoin de se rajouter ça en plus du reste.

Il est prêt à se barrer mais Maxym fait l'erreur de jeter un regard vers Félix et tout son corps reste cloué sur place. Tu m'en veux pas pour le mur ... Murmure, il se le répète à voix haute alors que la vérité tape au fond de sa gorge. Max se penche un peu vers l'avant, ses mains posés sur le par terre encore chaud de la journée qui contourne la piscine pour pas qu'on glisse si on vient à courir autour. Mais moi je t'en veux pour cette semaine. De lui avoir fait la gueule, de pas lui avoir demandé si quelque chose allait pas, de pas avoir fait le premier pas pour arrêter ce froid entre eux alors qu'il aurait accepté d'enterrer la hache de guerre. Etre un peu saoul l'aide à parler un peu mieux, ouvrir son corps aussi fermé qu'une huître en temps normal. J'en ai rien à foutre de ce que pensent les autres. Je t'aime bien Félix et je sais même pas pourquoi parce que t'es sacrément con comme gars ... Il lâche un soupire, donne des coups de pied dans l'eau, la brasse alors que son visage est illuminé d'une lueur bleue par la piscine.
Enfin bon ...
Il sait plus où il veut en venir. Enfin si, Max sait que cela ne mènera rien de dire ce genre de choses. Il va pas non plus obliger Félix à être son ami, ça sonnerait un peu désespéré. Tu crois pas ?

Max se penche vers l'eau. Felix hésite interpellé par son reproche. Jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse lui en vouloir pour cette semaine de guerre froide, Graham faisait trop bien semblant de ne pas vouloir lui adresser la parole non plus. L'entendre dire qu'il l'aime bien lui donne le tournis, comme s'il avait bu une coupe entière de champagne. La lumière de la piscine éclaire le visage du blond par en dessous, lui donne l'air plus vieux, comme s'il était déjà un homme alors que Felix, lui, redevient un enfant qui détourne vivement la tête pour cacher qu'il rougit. Il a beau contrôler tous les muscles de son visage pour ne rien laisser paraître de son trouble, rougir est une fatalité contre laquelle il ne peut rien. Toute la volonté qu'il met à croire que ça ne se verra pas lorsqu'il tourne à nouveau le regard en direction de Max n'y change rien, on lit sur son visage qu'il vient d'avoir une émotion forte et perturbante. Je me demande qui est le plus con des deux. Il voudrait s'empêcher de sourire mais n'y parvient pas car l'aveu de Max efface toutes les rancœurs qu'il a à son encontre.

Felix ne contrôle pas cet élan de sympathie qui le pousse a taper dans le dos du blond pour le faire tomber vers l'avant. Il a envie de s'amuser avec lui et de partager un bon moment dans l'eau, son élément préféré. Celle de la piscine est chauffée, ce qui rend la baigande encore plus agréable lorsqu'il saute à sa suite, coulant un peu sous le poids de son jean trempé. Nageant vers la surface, il en ressort en éclatant de rire et secoue la tête pour que sa mèche de cheveux arrête de lui cacher la vue. C'est là qu'il remarque la panique de Max et comprend que quelque chose ne va pas.

Lorsqu'il était plus jeune, Felix a fait partie des scouts. Il est devenu chef de campement avant de réaliser que c'était ringard et d'abandonner en entrant au lycée. Déceler des signes de noyade faisait partie de son quotidien lorsqu'il partait en camp de vacances à Miami. En trois coup de crawl, Felix arrive à la hauteur de Max et passe dans son dos pour placer ses bras sous ses aisselles, lui tenir la tête hors de l'eau. Lui aussi pèse lourd avec ses vêtements mais le chaton sait très bien nager. Hé, Maxym, panique pas, je te tiens. Il agit par réflexe et le met en position de planche sur le dos tout en posant une main sur son front. C'est ce qu'il faut faire pour calmer un angoissé du milieu aquatique. Regarde, tu flottes. Son visage renversé penché par dessus le sien, Felix sourit pour le rassurer. Il pourrait se moquer de lui, le menacer de dire à tout le monde qu'il ne sait pas nager mais il n'en fera rien, l'idée ne lui traverse même pas l'esprit.

Felix est un chat, rappelons-le ... Lui aussi avait peur de l'eau avant que son père ne lui dise que la natation est un sport complet. C'est uniquement pour ça qu'il a surmonté sa trouille : avoir l'approbation de son père en faisant des compétitions de natation.

S U B M A R I N E félix&maxym

Le plus con des deux, Max ne répond rien, n'essaie pas de se défendre parce qu'il est évident que lui aussi possède ses torts. Il en oublie un instant que la piscine est un trou sans fond dans lequel il panique dés qu'il y plonge mais Félix le pousse brutalement dans le bassin. Le gamin se met à gesticuler instantanément. Ses vêtements le rendent encore plus lourd ce qui double sa peur. Au passage, le blond boit la tasse et lâche un gémissement alors que Félix vient enfin à sa rescousse. Il a la sensation que cela fait une éternité qu'il se bat contre l'eau et peine à ne pas le repousser par peur de couler avec lui. Il parvient pas à parler, tousse encore un peu jusqu'à ce que son regard rencontre le ciel, que sa main se pose sur son front et que le regard de Coalman vienne cueillir le sien. Il inspire, le corps tremblant, les lèvres rouges et les joues si blanches qu'elles gardent cette couleur bleue de la lumière que fait refléter la piscine. Ses doigts s'accrochent instinctivement au bras de Félix, à ses vêtements par peur de finir au fond de l'eau et de rester collé tout en bas. Max peine encore à respirer mais se concentre sur les paroles de son camarade.

Me lâche pas. Il le supplie, les yeux vides de toute fierté, le coeur au bord des lèvres et le corps flottant mollement sur l'eau. Ramène-moi vers le bord, s'il te plaît. Malgré tout, Maxym ne se sent pas à l'aise, que ce soit à cause de sa peur qui le tiraille, sa position de faiblesse ou sa proximité avec Félix. Il a besoin de respirer un air qui ne sera pas pollué par celui qui l'a mis de mauvaise humeur toute la semaine. Il a envie de lui dire : à cause de toi je me suis engueulé avec ma mère. A cause de toi j'ai vandalisé un casier qui n'avait rien demandé à personne. A cause de toi j'ai eu envie de sécher des cours de chimie. Une fois au bord, ses doigts lâchent Félix pour s'accrocher désespérément à la piscine. Le corps collé à la paroi, il fixe un instant le ciel sombre, reprend connaissance de la musique qui traverse les murs dans un boum boum délicat et reposant. Le blond lève les yeux vers la maison, imagine tous ces corps qui se marrent ensemble alors que lui est coincé ici, bête et encore apeuré, à peine un peu plus calme.

Pourquoi t'es doué en tout ? C'est énervant tu sais, personne pourra jamais te supporter si tu continues. Sa voix est un peu colérique, comme un reproche qui masque en réalité une admiration et une curiosité qui caresse ses organes. Il a remarqué comme Félix pouvait être fort en chimie mais aussi dans toutes les autres matières, comme il sait bien nager alors que lui est un véritable caillou une fois dans l'eau. Des filles savent aussi qu'il fait de l'équitation, qu'il est l'un des meilleurs de son club alors que lui ne fait rien si ce n'est jouer au foot et au basket parfois. Maxym a l'impression d'être nul quand il regarde Félix-parfait dans les yeux comme ça. Ses bras se croisent sur le rebord de la piscine alors qu'il pose sa tête dessus tout en continuant de fixer son sauveur.
Il est soulagé de pouvoir lui reparler.

- Je te lâcherai pas. Non, bien sûr que non. Felix voit bien que ça ne fait pas rire Maxym de se retrouver à l'eau. Son éclat de rire est déjà loin tandis qu'il réalise qu'il vient de commettre une nouvelle erreur. Tout va de travers ce soir, qu'est-ce qu'il a fait pour mériter ça ? D'abord la porte des toilettes, maintenant la tentative de noyade ... Pourtant - il le jure - il ne fait pas exprès de mettre le blond dans l'embarras. Ce n'est pas comme lorsqu'il le défiait dans la descente du diner ou lors de l'escalade des containers. Felix n'avait pas prévu que Max serait là a la fête et se surprend à le ramener au bord de la piscine en regrettant de le voir partir. Après une peur pareille, Graham va s'en aller, c'est évident. Ce plan sur la comète rend le coeur de Felix plus lourd et moins motivé à rester dans la piscine. Pas maintenant qu'il a fait le choix de partager l'eau avec Max mais que ce dernier n'a pas apprécié sa démarche. Il a l'impression d'échouer, d'être un partenaire de jeu nul avec deux mains gauches. C'est pourquoi la remarque du plus vieux le surprend. Lui qui barbotait jusqu'alors à quelques mètres de Max se fige, regarde dans sa direction en fronçant les sourcils. Pourquoi lui dire qu'il l'aime bien si c'est pour lui dire qu'il est énervant ? Felix ne va quand même pas s'excuser de savoir nager. En deux brasses, il vient se placer à côté de Maxym, pose ses mains sur le rebord et s'extrait de l'eau avec grâce. Lorsqu'il se redresse, son t-shirt lui colle à la peau tandis que ses baskets sont pleine d'eau et font des flaques sur le rebord du bassin. Il prend le temps d'enlever les tissus qui pèsent une tonne et de se battre avec son jean pour se mettre en caleçon. Felix ne se laissera pas traiter de je ne sais tout insupportable sans réagir, voilà pourquoi il reprend à l'intention de Graham, très sérieux dans son intonation. Alors je vais t'apprendre. C'est pas compliqué. Peut-être qu'il l'énervera moins si Graham et lui sont a égalité ? En plus, c'est dangereux de ne pas savoir nager. Et si un jour Maxym tombait dans le fleuve ? Il finirait noyé sans même avoir pu se battre pour sauver sa peau !

Heureusement qu'il est d'un naturel confiant et sûr de lui, sans ça, Felix se sentirait probablement ridicule de mimer le mouvement de bras de la brasse en tournant le dos à Max pour qu'il voit bien comment réaliser les gestes et placer son dos. Il faut imaginer que tu as des cuisses de grenouilles. C'est le même mouvement pour les jambes. A ces mots, il amorce une flexion et part en salto arrière pour atterrir dans la piscine et éclabousser le blond. Lorsqu'il refait surface, à nouveau, il rigole et secoue la tête pour dégager ses cheveux. Ca d'accord, c'est énervant. Il frime, c'est évident, mais c'est comme ça : l'eau le rend plus tendre, plus taquin aussi. Il n'a pas envie de se disputer alors que toute la piscine n'attend plus qu'eux pour faire des vagues et s'amuser avec les bouées qui flottent un peu plus loin. Encourageant, Felix en pousse une dans la direction de Max. Avec ça, s'il n'est pas rassuré, alors c'est qu'il n'y a rien à faire. Peut-être que le plus vieux a une phobie de l'eau ? Le chaton, lui, a peur des chiens.