[FELIX & MAXYM - UA] submarine.

S U B M A R I N E félix&maxym

Il n'aurait pas su dormir seul dans son lit après ce passage contre la maison de pierres. Max s'était dit que ça ne durerait que quelques minutes, juste le temps de le prendre dans ses bras, de se rassurer tous les deux. Ensuite il avait prévu de retourner dans son coin et y finir la nuit mais c'est idiot quand on sait que le corps de Félix est son unique refuge. Il y a des je t'aime qui courent tout le long de sa peau et qui terminent leur course sur celle du chaton. Ses bras se se resserrent un peu plus et il se cale un peu mieux lorsque Félix se met en boule contre lui. A passer la nuit ici, il prévoit bien sa place sur ce minuscule lit et s'endort si vite qu'il ne sait pas lequel des deux rejoint ses rêves le premier.

Si Félix n'avait pas réagi le premier, certainement qu'ils seraient encore l'un contre l'autre sous le regard de son père qui serait déjà en train de jeter les affaires de Max par la fenêtre. Il s'imagine alors, rouler jusqu'au premier village et demander dans un bar à appeler sa mère qui ne vit pas sur le territoire pour qu'elle lui paye un billet d'avion et rentrer dans la hâte. Elle sentirait dans la voix de son enfant une telle détresse qu'elle le ferait quitte à se saigner. Parce que c'est assurément ce qu'il se passerait : Maxym serait dévasté d'être mis à la porte à cause de son amour pour un garçon dont le père est un dragon protecteur.

Le plus vieux râle lorsque Félix l'extirpe des draps pour l'embarquer sous la douche. D'habitude, chaque matin, sa mère bataille pour qu'il n'arrive pas en retard à l'école. S'il était chez lui, certain qu'il dormirait jusqu'à midi sans se soucier du reste mais ici, il y a des règles que le blond s'efforce de respecter. Des particules de cette nuit tombe de ses cheveux et se noient sous le jet d'eau tandis que le chat lui frotte le dos. Le grand reste un peu pataud et se laisse faire sans trop bouger. Il revoit Félix cette nuit en train de dormir contre lui. Il s'était endormi dos à lui et durant ce bref réveil, son visage était tout proche du sien. Le chat tenait le corps du grand comme si c'était une peluche alors que Max en profitait pour l'admirer dormir. Rien n'est plus doux et calme que le visage de Félix. Rien n'est plus agréable que son odeur, rien n'est plus tendre que caresser ses cheveux. Il voudrait retourner dans cette nuit, s'y caler pour l'éternité mais sort de ses songes pour s'habiller, encore trempe.

Maxym enfile à la hâte la première tenue qui lui vient. Tandis qu'ils s'apprêtent ensemble à quitter les lieux, le blond le prend par la taille et lui réclame un baiser. Impossible de bien commencer la journée sans ça.

Tu sais ce qu'on va faire ? Personne ne l'a informé du programme, pas même Félix. Son père klaxonne dans l'allée, impatient que les garçons ramènent leur fesse à l'arrière de la voiture. Max lâche un soupir, garde pour lui d'être agacé face au comportement trop strict du père Coalman. Le sien se concentre plus sur la bouteille que ses enfants. On ne peut pas dire que Graham entretienne la moindre relation avec son paternel mais il a au moins la qualité de lui foutre la paix et de ne pas se soucier de lui. Durant sa crise d'adolescence, Max ne peut que bénir ce comportement. Ce même comportement qu'il lui reprochera certainement une fois adulte à moins que son père ne meure avant. Rien d'étonnant lorsqu'on fait face quotidiennement à ses excès.
Un alcoolique reste un alcoolique, qu'importe qu'il soit père. Cela relève du rêve de se dire qu'il prendra le temps d'être sobre pour élever ses enfants.
Ils ne sont rien à côté de son addiction.

Maxym attache sa ceinture et le regard de madame Coalman parvient à lui redonner le sourire et le calmer. Le coeur battant à vive allure, le blond ne s'explique pas quand le père leur demande comment on peut être aussi long pour se préparer. Son menton se pose sur sa main tandis qu'il regarde le paysage défiler autour d'eux. Ici, il n'est plus question d'embrasser ou de caresser Félix. Le chat est à côté de lui et lui manque pourtant horriblement. Ce doit être ce message que Max cherche à lui faire passer en le fixant un instant.
Tu me manques, je t'aime.
J'ai hâte qu'on se retrouve.
Qu'on parle.
Ils ne l'ont jamais vraiment fait, finalement, parler. Il s'est rendu compte en se réveillant qu'il désirait tout savoir de lui, dans les moindres détails, sans une once de retenue. Félix sera son livre préféré même s'il ne va jamais à la bibliothèque, Max en est persuadé.
On ne peut pas se lasser de la personne qu'on aime.
Encore moins lorsqu'elle est le premier amour.

L'étape de la douche est vite réglée. Méthodique, Felix a appris à se laver en moins de deux minutes. Chez les scoot, en pleine nature, ils n'avaient le droit qu'à un seau d'eau par personne alors tu penses bien qu'il sait y faire. Max et lui sont encore un peu mouillés mais l'essentiel est là : tous deux sont opérationnels dans le temps imparti. Du moins jusqu'à ce que Max le chavire en l'attrapant par la taille pour lui voler un baiser. Sonné par la bouffée de bonheur que lui inspire ce petit geste, Felix reste niais et ne reprend conscience du chrono qu'en entendant le coup de klaxon. Ravalant son sourire, il court jusqu'à la voiture, Max sur ses talons. On va à la plaaaaage ! Voilà sa réponse. Un véritable cri de joie qui repousse les ondes négatives de son père lorsqu'il prend place sur la banquette arrière. Faussement docile, Felix s'excuse pour qu'il leur fiche la paix et se remette à discuter avec sa mère comme s'ils n'existaient pas. Au jeu de l'ignorance, Monsieur Coalman est un As ; les chats ne font pas des chiens comme on dit.

Autour d'eux, le paysage défile. Felix est excité comme une puce. Lui qui adore nager s'y voit déjà, partant à la découverte des criques loin des endroits où se posent les adultes comme ses parents. Sa mère a acheté un parasol multicolore et une glacière, il se doute qu'un pique nique se cache derrière tout ça. Peut-être pourront-ils prendre leurs sandwichs et partir déjeuner entre copains ? Son père sera d'accord, il sait que son fils nage à la perfection, même s'il ne le félicite jamais d'être aussi bon nageur. Sa mère hésitera sûrement, toujours plus inquiète, mais Felix la soupçonne d'être pour quelque chose dans le réveil en fanfare de ce matin. Il le voit à travers le regard tourmenté qu'elle pose sur lui, comme si elle s'en voulait d'avoir oublié de réveiller son fils. Comme elle était un peu ivre en rentrant hier soir, elle aussi a raté l'heure ; c'est pour ça que Jeremiah est de mauvaise humeur et qu'elle sourit à Maxym. Son aura féminine explique en silence que son époux est toujours aussi bourru, qu'il ne faut pas s'en offusquer. Felix réussira à la faire culpabiliser suffisamment pour qu'elle accepte de le laisser partir à l'aventure avec Graham même hors de portée de vue. Quoiqu'elle en dise, elle n'aime pas l'idée que son enfant soit contrarié durant ses vacances parce qu'il a été réveillé un peu sèchement par son père autoritaire.

Tandis que Felix tourne la tête pour apercevoir le paysage par dessus la plage arrière, son regard rencontre celui de Max et de nouveaux nids de fourmis naissent dans son ventre. Sa joie est si grande d'avoir gagné en complicité avec le blond qu'il se sent transporté par son amour pour lui. Ainsi, le moindre contact - qu'il soit visuel ou tactile - devient source d'un émois saisissant. Felix rougit en constatant qu'il peut désormais lire dans les pensées de son dieu aux yeux bleus. Est-ce que c'est ça, l'amour : Savoir ce que l'autre pense rien qu'en le regardant ? Felix aussi éprouve ce manque, lui aussi l'aime un peu plus à chaque seconde qui s'égraine sous le ciel d'Italie. Prétextant d'avoir oublié de faire ses lacets, le chat se penche et embrasse le genou du plus vieux en toute discrétion avant de reprendre sa place comme si de rien n'était.

Durant tout le voyage, il réitère : une main qui glisse contre la sienne dans un virage, une cuisse s'écartant pour venir effleurer la sienne lors d'un cédez le passage ... Des signaux subtils et pourtant révélateurs de son état d'esprit. Lorsqu'ils arrivent sur le bord de mer entouré de cabanons de pécheurs aussi colorés que leur parasol, Felix saute de la voiture et profite que son père demande à Max un coup de main dans le déchargement du coffre pour attirer sa mère dans un coin et obtenir le droit d'emprunter une barque. Ainsi, ils pourront ramer le long de la côte à condition de ne pas s'approcher des rochers mais Felix se moque des conditions. Il est trop impatient de s'isoler avec le blond ; se parler après ces deux longues heures de silence plein de frustration sera forcément quelque chose d'intense et d'enrichissant ; tout ce qu'il aime.

Son père lui tend un couteau Suisse. Chez les Coalman, on sait bricoler et le couteau suisse est la base de tout bricoleur en vacances. Felix en prendra soin, il est habitué à ce genre de responsabilités. Une lame c'est toujours pratique pour couper les algues si une rame s'englue au détour d'une vague. Felix attrape une bouteille d'eau tandis qu'il laisse Max prendre les sandwichs. Tous deux seront rentrés avant 16 heures, c'est promis. Oui oui, comme hier soir : pas de bêtises ! Tu parles d'une sacrée paire de menteurs ! Felix éclate de rire en entraînant le blond loin de la voiture, là-bas, à l'autre bout de la plage, où des barques n'attendent plus qu'on y grimpe pour prendre le large et traverser les criques.

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Il préfère fixer le paysage qui défile tout autour d'eux plutôt que croiser le regard de Félix. Ca n'a rien de violent, il sait juste que les sentiments dans ses yeux sont évidents et ne veut pas que sa mère soit perturbée par tant de bouleversements. Hors de questions de gâcher les vacances des autres et de prendre le risque de mettre fin à l'Italie si vite. Max mime bien l'indifférence et l'éloignement spirituel mais il suffit que son camarade joue avec lui pour que son visage se tourne ver lui et lui adresse un sourire tendre et complice. S'il ne répond pas aux provocations douces du chat, c'est qu'il ne connaît pas encore suffisamment ses parents pour pouvoir jouer dans leur dos alors qu'ils se trouvent dans la même voiture. Maxym est le plus timide des deux dans les démonstrations et reste à sa place en acceptant les caresses de Félix. Durant tout le trajet, ses jeux le poussent à revenir quelques heures en arrière. La veille, lorsque le chaton n'avait plus rien de ce regard inoffensif et qu'il lui procurait un plaisir si fort qu'il n'avait su le contenir en lui que quelques minutes. La honte de ne pas avoir été performant l'a fait aussi fuir parce qu'il a la sensation d'avoir été bête et nul. Ses copains lui parlent souvent, mentent peut-être sur leurs performances au lit mais Maxym est trop innocent sur le sujet pour tenter de les remettre en doute. Et puis les amis, ils sont là pour qu'on puisse les croire, rien de plus.
Lorsque la voiture s'arrête, le blond quitte presque l'engin dans la hâte. L'air marin l'aide à se ressaisir et ne pas partir dans des délires surréalistes. Max n'écoute rien de ce que  les parents disent et acquiesce en se contentant de suivre le mouvement, d'attraper la bouffe et courir après Félix.

Ce n'est qu'une fois devant les barques que l'adolescent se stoppe net. Et s'ils venaient à tomber dans l'eau ? Max n'est pas suffisamment à l'aise à la nage pour savoir se laisser porter par les vagues. Il met les pieds dedans en faisant de grandes enjambées, ressemble à un chiot qui déteste se baigner et pose tout sur l'embarcation. Le soleil lui tape sur les épaules, s'il ne met pas de crème solaire, certain qu'il finira avec un coup de lune qui l'empêchera de bien dormir durant quelques nuits. Max est blanc comme un linge, au delà de sa peur panique de cette étendue d'eau, il possède aussi la peau claire et fragile de sa mère. Il sait déjà que ses cheveux deviendront encore plus blond au bout de quelques jours mais tous ces détails là l'importent peu ; l'adolescent se crispe.

Tu finiras par avoir ma peau, tu le sais ça ?! Qu'il râle avant de grimper malgré tout dans la barque avec le coeur au bord des lèvres. Maxym n'est pas à l'aise, c'est évident mais il commence tout de même à ramer au milieu des couleurs et des rayons du soleil qui lui donnent un courage honnête. Son amour pour Félix n'y est pas pour rien non plus mais une part de lui, celle que Donald a crée le pousse à réfuter cette idée. Cette part de lui est ce qu'on appelle fierté, déjà si développé pour son jeune âge, déjà présente avant même qu'il ne commence l'école. Il voit dans le comportement du plus jeune que celui-ci est plus à l'aise que lui mais contrairement à ses débuts, Max ne s'en offusque pas. C'est qu'il commence à avoir l'habitude, finalement, d'être si mauvais en tout là où Félix remonte sans cesse le niveau. Espérons seulement que cela ne dure pas toute leur vie.
Toute leur vie.
C'est ce à quoi son cerveau pensait hier avant de s'endormir : on sera quoi dans dix ans ? Amoureux.
On ne se défait pas de ces sentiments comme ça du jour au lendemain, si ? Il se sent soudainement naïf d'avoir pensé à toutes ces choses durant la nuit alors que derrière eux, la terre ferme s'éloigne. Ses amis subissent plus de séparations que de réconciliations. Ils n'y échapperont pas.

Tu crois que tes parents se doutent de quelque chose ? A partir de maintenant ce sera sa préoccupation première. Il a déjà la sensation qu'ils savent tout.

Felix a oublié, c'est aussi simple que ça. Enfin, peut-être pas oublié que Max ne sait pas bien nager, mais  l'information est passée au second plan à l'instant même où cette idée d'escapade en amoureux lui a caressé l'esprit. Maintenant que le blond râle contre la barque instable, Felix hésite à faire machine arrière pour ne pas le brusquer. Il a bien vu que Max n'était pas à l'aise avec l'eau, c'est peut-être un peu égoïste de l'obliger à le suivre alors qu'il a peur, non ? Pas le temps d'y réfléchir que la fierté du plus vieux a déjà trouvé sa place dans l'embarcation et que ses coups de rame les éloignent du rivage. Discrètement, Felix s'applique à se faire tout petit pour laisser au corps du plus grand le plus de place possible au milieu du bateau. Il ne voudrait pas que le blond passe un mauvais moment parce qu'il s'inquiète pour l'étendue salée et insondable sur laquelle ils s'éloignent des regards trop curieux de ses parents. Au pire, il aimerait bien lui promettre qu'il plongera pour le repêcher, si Max tombe, mais sa réplique est prise de cours par celle du blond mettant en doute leur discrétion. Felix se met à réfléchir et redevient sérieux. Concentré sur son mouvement de rame, il observe l'eau un moment puis jette un oeil en direction de son voisin :

- Je crois que ma mère nous a vu ce matin. Autant ne pas mentir. Max et lui font partie de la même équipe maintenant, un peu comme s'ils devaient jouer au basket sans se jeter la balle à la figure. Il en va de la protection de leurs secrets, des dessins de chat, des cigarettes fumées en cachette et du souvenir impérissable de la cabane abandonnée. C'est bien à ça que ça sert d'être amis, non ? A se couvrir l'un l'autre. Parce qu'en plus d'en être amoureux, le chaton considère Graham comme son meilleur ami, désormais. C'est pourquoi il se veut rassurant lorsqu'il lui sourit en lui balançant de l'eau avec sa rame. T'inquiète pas pour ça, elle dira rien. Felix en est certain ; sa mère l'a tellement couvé qu'elle est comme un prolongement direct de son âme. Quelque part en elle sommeille forcément l'envie que son fils soit heureux, que ce soit avec une fille ou un garçon.

Portés par le courant, ils dépassent un tas de rochers qui les cachent à la vue de la plage. Devant eux s'ouvre une crique quasi déserte si l'on ne compte pas ce bateau là-bas, au loin, de pêcheurs probablement. Felix profite de cette solitude pour lâcher sa rame et se tourner vers Max. Il n'a pas peur de dériver et sait reconnaître un courant quand il en voit un. Celui-ci va les faire s'échouer sur le sable blanc de la crique, le chat en est persuadé et oublie désormais le pilotage pour se concentrer tout entier sur le visage de Max. Tout a été tellement vite ce matin qu'ils n'ont pas pu parler ; il a besoin de laisser sortir le trop plein de sentiments qui le font bouillir depuis que leurs regards se sont croisés dans la voiture. " J'ai adoré ce qu'on a fait hier. " Voilà qui met fin à la discussion. Quand Felix adore quelque chose, même la peur ne fait plus son travail. Il n'y a qu'a voir comme il monte à cheval alors qu'il est déjà tombé plusieurs fois. Hors de question de se laisser impressionner par l'avis de son père maintenant qu'il est tellement amoureux de Max que même l'idée de se faire prendre ne lui fait plus peur. Comme si le blond tombait à l'eau, Felix sait qu'il plongerait dans le conflit pour le sauver de la tourmente. C'est un truc viscéral que leur proximité physique dans la barque lui fait comprendre. Quand son coude entre en contact avec celui du blond, Felix brille de tout le courage que lui inspire ses sentiments pour Graham et déglutit avec émotion. Il se sent si vaillant pour cet amour qu'il n'hésite pas à se pencher pour demander un baiser.

Du haut de ses quinze ans, Felix Coalman est en train de prendre son indépendance vis à vis de ses parents. Sa crise d'adolescence est peut-être en train de commencer pour de bon, il n'en sait rien. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il aime Max plus qu'il n'aime sa famille et qu'il fera tout pour que ça marche entre eux parce qu'il est accroc aux papillons émotionnels qui lui barbouillent l'estomac de paillettes multicolores en sa présence. Une barque, du soleil et Max. Il n'en faut pas plus à Felix pour être heureux.

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Maxym tente de donner autant d'importance aux mots de Félix qu'à l'eau mais son cerveau prend beaucoup de place sur le coeur. Une grosse masse paresseuse qui sursaute à la moindre vague un peu trop forte. Il s'imagine des tas de scénarios qui terminent toujours brusquement jusqu'à ce que le chat lui annonce pour sa mère. Quoi ?! La surprise dans ses mots l'effraie lui-même tandis qu'il  culpabilise déjà d'avoir traversé l'espace entre leurs deux lits pour le rejoindre plutôt que de rester sagement dans le sien et attendre le lendemain afin d'en parler. Sa respiration se coupe mais  Félix n'a pas l'air aussi stressé que lui. C'est là que Max s'ordonne de se détendre à ce sujet là, puis à propos de la barque aussi et de lâcher la rame une fois l'arrière de l'embarcation posée sur le sable. Il est prêt à sortir de là mais la présence de son camarade l'en empêche encore et son baiser lui vient comme un réconfort plus profond. Une caresse sur l'âme dont il se laisse pénétrer sans essayer de faire de la résistance. Il s'est promis en mettant un pied sur l'Italie de ne pas fuir ses sentiments ou de ne pas leur mettre des chaînes. Il s'est juré de ne pas laisser son coeur agoniser alors que les lèvres de Félix sont si douces et qu'elles l'atteignent jusque dans ses retranchements rien qu'en lui offrant un baiser.

Maxym lui adresse un sourire, encore. Perturbé par ce qu'il vient de lui dire. Deux grosses informations qui descendent mal dans son œsophage. Comment peut-on aimer quelque chose de si éphémère ? Il ramasse les sandwich et toutes leurs affaires avant de rejoindre la terre ferme dans un soupir de soulagement. Son coeur palpite un peu plus fort.

Lui aussi a adoré, même plus que ça. Ce n'est pas la question. Si Max n'en parle pas c'est que les choses sont différentes de son point de vue. Tout est toujours étrange lorsqu'on se déverse pour la première fois dans la bouche d'un garçon. Il a la sensation d'avoir offert à Félix une part sombre de lui. Une part honteuse de lui-même qu'on apprend à cacher grâce à l'école et la société. Le chat vient tout basculer en lui disant qu'il apprécie cette facette de lui. En réalité, personne ne lui a jamais rien dit d'aussi tendre et gentil. Personne avant Félix ne l'a jamais regardé dans les yeux avec un tel amour. Dans un coin d'ombre, Max dépose tout et se tourne vers son chaton pour le prendre dans ses bras, le serrer de ses maigres forces amoureuses tout en déposant un baiser dans son cou. J'ai flippé hier. Il ne voulait pas le laisser seul, pas après un moment de partage si rare et important. Pas alors que ses tripes étaient recouvertes d'un tissu doux et agréable. Maxym respire son odeur, ferme les yeux, se concentre sur le son que fait l'eau autour d'eux et la chaleur du soleil contre leur peau.

Son torse termine par se détacher du sien alors qu'un sourire charmeur et complice s'offre à Félix. Et arrête de me regarder avec ses yeux, je pourrais avoir envie de recommencer. Mais il ne veut pas non plus passer pour un drôle d'obsédé qui ne pense qu'à expérimenter son plaisir sur son amoureux. Ses doigts descendent le long de son bras gauche et attrapent sa main pour l'emmener avec lui un peu plus loin. Tu recommencerais toi ? Sa langue commence à se délier, c'est à cause des milliers de questions qui naissent dans sa tête à l'égard de Félix. Maxym veut apprendre à le connaître, l'écouter parler pendant des heures sans se lasser alors qu'il ronchonnait quelques semaines plus tôt rien qu'à l'entendre parler de la chimie. Aujourd'hui il accepterait que son ami lui refasse toutes les leçons une à une.
Le voile sur ses yeux est en train de l'abrutir. L'avantage reste de ne pas s'en rendre compte. Les cons ne savent jamais qu'ils le sont. Les amoureux le comprennent mais réalisent que trop tard les effets secondaires. Sans ça il n'y aurait pas de couple, pas de séparations dans les larmes. Ils ne seraient rien. Max a toujours su que l'amour était ce qui rendrait sa vie plus belle.
Il avait raison.

Felix descend à la suite de Max, les reflets du soleil dans ses cheveux blonds le fascinent et l'hypnotisent. Sa beauté l'aveugle lorsqu'il revient vers lui après avoir déposé les affaires. Ému du moindre contact, Felix vénère chaque seconde de leur étreinte et voudrait figer le temps sur cette plage à l'abris des regards indiscrets. Les bras solides de Max sont ce qui existe de meilleur sur cette Terre, Felix ne peut que s'y laisser prendre et chavirer d'amour. Ici ils ne sont qu'à d'eux dans un décor magnifique qui le comble de bonheur tandis qu'il ronronne sous ses baisers. Tu peux pas trouver chaton plus grisé que lui à cet instant, nul part dans le monde ! Une brise légère caresse sa peau, Felix se sent plus libre que jamais. L'aveu de Max contre son cou libère son cœur de ses incertitudes, il se sent moins gêné d'avoir lancé ce pavé dans la marre sous le coup de l'émotion. Lorsque Max lui sourit à nouveau et le menace malicieusement, son ventre se tord, ce qui le fait sursauter intérieurement, derrière un air mystérieux qu'il se donne pour analyser ce qu'il ressent. S'il recommencerait ? C'est certain. Plus le temps passe et plus Felix se sent fébrile en la présence du blond, ça n'a plus rien à voir avec cette main qu'il avait retirée du pelage de Maurice, en haut des containers, pour ne pas le toucher. Depuis la veille, le contact physique est devenu une nécessité, en témoignent les nombreux signes d'affection dont il a parsemé le trajet en voiture.

La main dans la sienne, Felix se laisse guider par Max. Ils ne risquent rien à s'éloigner un peu car il a pris soin d'attacher la barque à un rocher. Un sourire se dessine sur ses lèvres de chaton amoureux tandis qu'il bouscule légèrement l'épaule du plus vieux pour le provoquer : " Quand tu veux. " . Felix ne déconne qu'à moitié car il sait bien qu'il ne se contrôle pas à 100% lorsque Max lui donne chaud. Puisqu'il ne peut pas prétendre que ça ne se reproduira pas - et qu'il n'a pas envie de le faire - autant assumer ce que son corps ressent pour le blond. Il ne voit pas comment il pourrait rester pudique sur la force de son désir quand on sait que ce dernier est responsable des bleus laissés par les cailloux sur ses genoux. On les voit sous la couture de son short.

Sa main ébouriffe les cheveux de Max et le décoiffe avant qu'il ne parte dans une course vers les dunes. Le sentiment de liberté à son paroxysme, Felix bondit, se cache derrière le sommet d'une bosse et attend que le blond le rattrape pour le plaquer en plein vol. Dans le sable, la chute est si douce qu'ils roulent l'un sur l'autre jusque dans un creux qui les enferme dans une bulle étanche. Du sable dans les cheveux, Felix éclate de rire et essuie le visage de Max du bout des doigts, penché sur lui pour lui faire de l'ombre. " On fugue et on ne rentre jamais à New York ... " Tant pis pour les études, tant pis pour ses parents. Felix sent son coeur battre la même mesure que celle de Graham. La démesure de ses sentiments ne l'effraie pas parce qu'il ne connait pas encore les tourments des peines de coeur et de tout le mal que l'entourage peut faire à des histoires aussi belle que la leur. Le chaton est un peu naïf lorsqu'il plante son regard dans celui Max, perdu entre l'amour passionné et l'insolence de lui montrer qu'il peut le gratifier de regards encore plus épris que ceux échangés sur la barque.

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Son coeur s'emballe de mille couleurs. Il a des arc en ciel un peu partout dans l'âme et plus particulièrement dans le ventre. Il imagine un magnifique paysage fait de lumières et de papillons qui flottent comme dans un paradis merveilleux. A peine s'il réalise qu'il est en train de courir aux côtés de Félix et qu'ici leur amour peut fleurir sans que personne ne tente de le couper à la racine. Ils sont ensemble dans un monde parallèle qui met tout en oeuvre pour les préserver et l'attention est belle lorsque le ciel bleu les accompagne dans leur course mais aussi dans leur chute. Le torse un peu bombé de Max se laisse percuter par celui de Félix. Leurs silhouettes s'effondrent dans le sable où les grains s'accrochent à leurs cheveux. Maxym grimace en sentant de la poussière craquer sous ses dents mais reprend en douceur lorsque le chaton lui ébouriffe sa tignasse blonde qui semble déjà plus lumineuse rien qu'au contact du soleil. Tout lui semble plus beau, surréaliste. Il en oublie Donald et son regard dur, il en oublie leurs camarades qui doivent se poser des questions. Ses mains se posent dans le dos de Félix qui lui fait comprendre qu'ils pourraient rester ici, se faire la belle ensemble pour se construire un avenir. L'idée est belle et fait sourire le plus vieux qui le serre contre lui, le regard tendre, les traits du visage parfaitement détendus.

Certain que tu me supporterais pas ... Dans un rire complice. Il n'y a qu'à se souvenir le nombre incalculables de froids qu'ils ont déjà traversé ensemble. C'est simple : Félix et Max ont passé plus de temps à se faire la tête que le contraire. Ses jambes s'écartent pour laisser le corps de son chaton s'emboîter contre le sien alors que ce serait bien lui au final qui se mettrait à ronronner. Le gorge un peu nouée par l'émotion et la joie d'être avec lui, le blond se laisse porter par un court silence. Ses doigts en profitent pour se glisser sous son t shirt et caresser ses côtes. Ce geste est chaste et tendre, Max n'est même pas pris d'arrières pensées lorsqu'il redresse légèrement la tête pour déposer plusieurs baisers sur son visage. Il couvre la peau de son chat de ses lèvres, embrasse sa bouche, ses joues, le bout de son nez, son menton, sa mâchoire et son front.

Puis madame Perry serait vraiment malheureuse de pas te voir rentrer. Max le charrie un peu dans un sourire qui se veut insolent avant redresser doucement son torse et de se servir de ses coudes comme appui. Son visage n'est qu'à quelques centimètres de celui de Félix, il peut sentir son souffle sucré contre sa joue en plus du vent qui remue légèrement le sable et les herbes. Si on restait vraiment ici, tu ferais quoi ? Il inspire, le fixe de tous ses grands yeux bleus avant de reprendre la parole pour l'inciter à s'ouvrir en lui montrant la voie. Non je sais ! On va faire mieux. Tu me verrais devenir quoi, toi, de tes yeux à toi ? Fermier ? Barman ? Prisonnier ? Ses dents blanches n'en peuvent plus de lui sourire, de lui montrer comme elles existent et comme sa présence peut rendre Max heureux.

Il sait bien que ce n'est pas possible et que, s'ils disparaissent du jour au lendemain, son père réussira à les retrouver pour le priver de sortie jusqu'à la fin des temps. Un bon fils ne fugue pas, c'est ce que Jeremiah appelle " un principe élémentaire ", mais Felix s'en fout, se projetterait volontiers dans un futur aux contours abstraits aux côtés du blond sur lequel il s'étale, conquis par ses caresses, captivé par ses baisers. Devenir adulte avec Max, dans le même appartement, avec plusieurs pièces rien que pour eux et grâce auxquelles ils n'auraient plus besoin de se cacher dans des bureaux où sous des lampadaires pour s'embrasser, ça ne pourrait qu'être le bonheur, même s'il rigole en admettant par un sourire qu'ils auraient effectivement peut-être un peu de mal à se supporter. Mais c'est aussi pour ça que Felix aime Max : pour tous ces sentiments contradictoires qu'il lui fait ressentir et dont, parfois, la surabondance suffit à faire naître des tensions. Mais les tensions ne sont-elles pas là que pour mettre en évidence les moments de calme ? Un peu comme celui qui s'installe entre deux dans une douceur et une tendresse à te faire ramolir le plus sec de tous les nougats.

- Elle serait malheureuse de ne plus pouvoir t'accuser de dormir, ouais ! Felix lui rend sa taquinerie en lui chatouillant les côtes. Être collé à Max, bien au chaud dans le périmètre de son aura magique, lui permet d'accepter l'idée que ces vacances auront une fin sans pour autant la redouter. Il se dit que s'ils ont dormi dans le même nuit cette nuit, alors ils pourront recommencer à New York. Quelques noeuds entre ses draps pour permettre au blond de grimper à sa fenêtre une fois la nuit tombée devrait leur offrir l'opportunité de passer plus de temps ensemble, à l'insu de tous, comme ici. L'Italie sera le point de départ de cette folle aventure dans laquelle l'amour les entraîne tout en faisant pousser les ailes de leur imagination. Aussi souriant que Maxym, Felix saisit la perche que lui tend le blond et se met à réfléchir à sa question tout en jouant avec une mêche de ses cheveux. Dingue comme le soleil stimule leurs reflets, Max à l'air d'un ange avec cette auréole de lumière autour de la tête mais le chat commence à connaître son ours. La beauté de Max est avant tout un piège à chatons comme lui. La vraie force de Graham, c'est ce qu'il cache à l'intérieur. Dessinateur. Sa réponse est claire et sincère, preuve des regrets qu'il a d'avoir jeté le dessin de chat que le blond lui avait offert lors de leur première sortie. L'Art italien est très reconnu. Ma mère a fait un stage à Rome quand elle vivait encore en Angleterre ; beaucoup d'étudiants viennent dans ce pays pour dessiner les statues de l'antiquité. Tu sais, ce genre de représentations de la beauté masculine, avec des jupettes de gladiateurs et des couronnes de lauriers sur la tête. Felix imagine Max, plus appliqué qu'il ne l'est au lycée, passionné par son art et donc plus en paix avec le fait d'apprendre à l'améliorer. Sûr qu'il deviendrait un grand artiste. Et Felix dans tout ça, que ferait-il ? Modèle et amoureux transi, pourquoi pas ? Les dessins de Max seraient les plus beaux du monde s'il se donnait pour mission de dessiner tout l'amour qu'on peut lire dans les yeux du chat au moment où il embrasse la mâchoir de Max, à la recherche d'encore plus d'attention. Et moi, qu'est-ce que tu me donnerais comme métier ? Parce qu'être amoureux c'est la base, mais ça ne paie pas le loyer.

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Dessinateur ... Ben ça, il a lui-même oublié qu'il dessine. Ces derniers temps sa tête était prise ailleurs et il n'avait pas le coeur à griffonner quoi que ce soit. Et puis ces dessins, la plupart du temps, Max les trouve nul même si les professeurs l'encouragent dans ce sens là. C'est important d'avoir des passions à ce qu'il paraît mais les siennes ... Tu parles. Il les envoie vite bouler si Donald ou ses amis ne les trouvent pas assez cool. Il préfère leur plaire que se plaire ce qui est complètement idiot mais logique.

Maxym n'a pas envie de contrarier Félix et lui accorde un sourire en l'écoutant attentivement. Vraiment ? Lui n'y connait rien sur l'art en dehors de ses dessins et de ce qu'il fait. Il va rarement à la bibliothèque et même si ses parents savent tout un tas de choses sans même avoir voyagé, la fibre artistique ne leur appartient pas tellement. Sa mère fait parfois quelques peintures mais comme son fils n'essaie pas d'élargie le champs de ses connaissances. La main du plus vieux dans les cheveux du plus jeune, les étoiles dans ses yeux sont les plus belles oeuvres d'arts qu'il puisse lui offrir sans avoir à fournir d'effort. S'il ne le contredit pas c'est qu'il accepte de jouer le jeu et de se projeter dans un futur hypothétique où il vivrait dans la galère pour tenter de dégager un salaire de sa passion. Son père lui dit toujours qu'il ne faut pas travailler de passion, que c'est un attrape fric, une perte d'énergie qui ne mène à rien si ce n'est à la déception.

Lorsque Félix lui retourne la question, la réponse de Max fait rapidement son chemin dans sa tête. Chimie, parfum, pêche, amour. Créateur de parfum. Ça pourrait te rapporter suffisamment pour ne pas contrarier ton père. Sourire taquin. Il a bien compris que Jeremiah est un homme d'ambition et qu'il supporterait mal voir son fils être employé à l'épicerie du coin. Felix est destiné à un avenir brillant contrairement au plus vieux qui se contente de suivre sa route sans être vraiment persuadé de pouvoir arriver un jour quelque part. Si ça se trouve, il terminera sur le bord d'une falaise à ne pas avoir suivit les rails du train.

Pris d'un élan de fougue, le blond échange brutalement les positions pour se retrouver au dessus de son chimiste en herbe. L'ébullition dans son cerveau et ses veines est un procédé périlleux dont Felix connaît parfaitement la formule. La bouche de Max, gercé d'amour pour lui se penche pour attraper la sienne tandis qu'elle descend ensuite dans son cou pour y déposer une trace violine en oubliant que ses parents pourront la voir. Graham ferme les yeux, se concentre sur sa langue et la saveur de sa peau. Il trouve grisant la possibilité de le marquer, de gêner toute la famille par une simple marque dans son cou que les écharpes ne cacheront pas puisqu'ils n'en mettent pas ici.

" Ne pas contrarier son père ". Felix le prend comme une provocation et lui tire la langue. C'est vrai qu'il a toujours tout fait pour lui plaire mais, depuis que Max est entré dans sa vie, l'avis de Jeremiah perd de son importance. S'il s'en était tenu à ce qui ne contrarie pas son père, jamais Felix ne se serait rendu à une fête en douce pour avoir son premier baiser. Non, ce n'est pas parce qu'elle conviendrait à son paternel que l'idée de devenir créateur de parfum le séduit. Plutôt parce qu'elle sort de la bouche du blond et que tout ce qu'il dit est pris au sérieux. C'est comme ça, Felix ne se l'explique pas : ce qu'il ressent pour Graham rend l'avis de sa famille secondaire. Tant mieux pour lui, d'ailleurs, car il aura besoin d'être profondément indifférent au jugement de ses parents lorsque ces derniers poseront leur regard sur son cou.

Encore tout étourdi d'avoir été retourné comme une crêpe, du sable plein les cheveux, le chaton se laisse faire et se lèche les lèvres pour savourer encore un peu le goût de Max. Felix ne se projette pas un instant dans les conséquences de ses actes car la langue du plus vieux contre sa peau rend toute pensée extérieure à leur bulle d'intimité inintéressante. Son esprit se focalise sur les frissons qui parcourent son corps et sur l'odeur de ses cheveux qui lui chatouillent les narines. Max a raison, Felix a du flaire mais de toute évidence pas assez pour sentir venir les marques violacées. Il ne sait pas que se faire aspirer la peau laisse des traces que tout le monde pourra voir lorsqu'ils retourneront à la voiture. Tout ce que Felix sait, c'est qu'il aime ça et que ses jambes s'entourant autour de la taille de Max ne sont qu'une réponse de son corps à ce genre de caresses.

Instinctivement, son bassin pousse contre le ventre du plus vieux. Lorsqu'il ferme les yeux et qu'il se concentre sur le soleil qui les réchauffe, le chaton se reverrait presque aux pieds de la maison en pierre. Cet endroit où Max lui avait donné l'impression de l'abandonner mais dont le souvenir lui arrache un sourire car il le sent plus proche que jamais, aujourd'hui. Comblé par l'affection que lui manifeste Max, Felix ne résiste pas à l'envie de se laisser fondre sous son corps imposant. Avide de contact physique, il s'arrange pour les débarrasser de leur t-shirt en deux temps, trois mouvements et quelques grains de sable dans le nez mais peu importe : plaquer son torse à celui de Max vaut bien toutes les envies d'éternuer du monde. Agrippé à son cou, enroulé autour de sa taille, le chaton se transforme en pieuvre pour lui caresser le dos et les fesses, incapable de contrôler ses mains qui se mettent à nouveau à agir toutes seules. Il sent le désir monter en lui aussi soudainement que la veille mais réussi à mieux l'appréhender et parvient cette fois-ci à communiquer plutôt que d'être spectateur de son propre corps entrant en action sans qu'il n'ait de contrôle sur rien. J'ai envie de recommencer. Une pression incontrôlée de son bassin contre celui de Max appuie ses propos. Les baisers du blond l'ont rendu fébrile, Félix lui passe les mains dans les cheveux et immobilise son visage pour l'embrasser du bout des lèvres. T'es d'accord ? Sa question n'est qu'un souffle qui s'insinue entre les lèvres de Max pour le faire vibrer autant que lui ne tremble de désir, quelque part entre l'impression de mourir de chaud et celle d'avoir des papillons dans le ventre.

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Les mains de Félix prennent de l'ampleur contre son corps, supprime son t shirt, caresse ses fesses et Max se sent à la ramasse. Il a envie, bien évidemment qu'il ne rêve que de ça mais ici ? Il a pas la même folie que le chat au fond des tripes. Il est plus posé, moins énergique, un peu tendre dans sa façon de voir les choses certainement. Le début d'érection dans son short le titille mais il prend le temps de le regarder dans les yeux cette fois. La cabane lui revient en tête, ce moment étrange, perdu dans l'espace et au fond de leurs sentiments. Il était bien sur le moment, tellement bien qu'il n'avait rien contrôlé et qu'il se demande encore comment Félix a bien pu aimer. Et puis recommencer, oui, mais à quelle échelle ? Se toucher ? Le prendre à nouveau en bouche ? Aller plus loin ? Et les capotes ? Il n'en a pas, ses parents ne font pas attention à ce genre de choses, c'est à leurs enfants de réfléchir par eux mêmes. Sauf qu'en venant en italie, Max ne se doutait pas qu'il allait expérimenter sa sexualité. Fin si, mais pas aussi vite. Il se sent débordé.

Maintenant ? Ici ?! Sa voix est étonnée alors que la cabane n'était pas mieux. Pas comme s'ils étaient en âge de pouvoir prendre une chambre d'hôtel ou de s'absenter trop longtemps sans que les parents de Félix s'inquiètent. Alors oui, ici, surtout en sachant comme les lits craquent à la maison. Quoi qu'il a déjà pensé à poser des oreillers et des couvertures par terre pour pouvoir lui faire l'amour à même le sol autant qu'ils le veulent sans se faire prendre. Max imagine le son de ses soupirs contre les siens et sent des fourmillements au bas de son ventre s'intensifier. Il ne dirait pas non pour avoir les lèvres de son chat contre sa peau.

Les joues rosées, le plus vieux sent bien que s'il reste encore là,au dessus de Félix, les choses déraperont trop vite. C'est pourquoi il se redresse un peu brusquement, la peau piquante par le soleil qui caresse son dos et part reprendre leurs affaires pour chercher un meilleur coin. T'as rien mangé depuis hier. Sauf une part de lui mais il évite le sujet, encore gêné de l'avoir laissé tomber. Allez viens, on va se poser. En attrapant sa main délicatement pour marcher tel un couple heureux qui se respecte. Dans son boxer, il y a toujours cette tension que Max tente de dissimuler. Il s'en voudrait de le salir alors qu'il est tout propre et qu'il sent encore la lessive. Ses yeux bleus cherchent ceux de Felix, l'embrassent sans un contact. J'ai jamais rien vu d'aussi beau ... Qu'il murmure, enfant de New York dont la vue est prise par les buildings qui s'élèvent jusqu'au ciel.
Sans compter qu'il ment.
Le regard de son chat est plus beau que ce paysage.
Il le complète.

Le départ de Max arrache à Felix un frisson d'appréhension, l'enferme dans un mutisme sous apnée au sein duquel il se flagelle d'avoir osé lui dire ce qu'il a sur le cœur. Est-ce qu'il lui a fait peur ? Et s'il s'est montré trop entreprenant ? Il n'a pas fait exprès, pourtant. Son corps n'a fait que répondre à cette pulsion que le blond à fait naître en lui avec ses baisers. Felix s'en voudrait de le voir partir à nouveau par sa faute. Toujours au sol, hissé sur les coudes, du sable dans le short et la peau encore humide de sa salive, Felix le regarde s'éloigner, récupérer les affaires puis revenir vers lui. Une vague de soulagement détend sa mâchoire qui s'était crispée lors de la perte de contact. Max ne l'abandonne pas cette fois, il lui tend la main et l'entraîne à sa suite. C'est tout ce qui compte aux yeux du chat ; plus encore que de se tripoter dans le dos des parents.

Docile, Felix ramasse les t-shirt et suit Graham en se remémorant la bonne résolution qu'il a pris la veille : manger plus. Il sait bien qu'il ne sera jamais aussi costaud que Max mais le regard de ce dernier est si doux et si bleu que ça vaut quand même la peine d'essayer. Ne serait-ce que pour lui faire plaisir. Ses doigts se resserrent autour des siens tandis que du rouge lui monte aux joues parce qu'il ne sait pas si Max parle de lui où de la beauté du paysage. Tournant le regard vers le large, Felix observe un moment la mer et le fin liseré qui tapisse l'horizon à l'endroit ou l'eau touche le ciel sans nuages. Il sent contre sa nuque la morsure du soleil et apprécie le vent léger qui leur permet de quitter les dunes pour revenir sur le rivage sans avoir l'impression de cuire. S'il avancent jusqu'aux grands rochers, la bas, ils auront de l'ombre et un peu de fraîcheur. Bien sûr, la chaleur dans son ventre est toujours présente, elle le consume de l'intérieur tel un feu sournois capable de réduire la portée de ses flammes pour tromper l'ennemi mais Felix la supporte bien. La paume de Max dans la sienne est l'équivalent d'une brise pour son âme : elle tempère ses ardeurs, répond à son besoin de contact tout en permettant à son cœur de battre plus sereinement. Il a l'impression d'évoluer dans un autre monde ; un monde qui n'appartient qu'à eux, fait de leurs regards, du demi-sourire dont il n'arrive pas à se défaire et de toute la beauté de ce pays qui aura connu leur premier je t'aime. Ses pas laissent des empruntes dans la sable fin. Sur cette plage, même le sol est mou et doux, tout le laisse croire qu'il vit un rêve éveillé.

Lorsqu'il se laisse tomber sur les fesses pour s'adosser à la roche d'une petite alcôve, son impression de bonheur est à son paroxysme. Et moi, j'ai jamais été aussi heureux. Peut-être que c'est ça, son destin ? Vivre dans une maison en bord de mer avec Maxym. Il s'accorde une poignées de secondes fleur bleu durant lesquels il s'imagine en compagnie du blond, plus vieux que des fugueurs à peine adultes. Peut-être qu'ils seraient riches et qu'ils auraient un balcon donnant sur la plage parce que Felix aurait créé un parfum inspiré de Max et que la terre entière se le serait arraché dans les boutiques de luxe pour avoir l'impression d'être à sa place. Il bat des cils pour revenir dans la réalité et tire sur le bras du plus vieux pour le rapprocher de lui avant de sortir les sandwichs de leur sachet. Après avoir ouvert la bouteille d'eau, Felix observe le liquide tremblotant à l'extrémité du goulot. Une idée germe dans son esprit. Fougueux, Felix feint un faux mouvement et vise Max pile dans la figure. Pas grand chose, à peine une giclée, mais suffisante pour le faire sursauter. Felix éclate de rire, plus juvénile que jamais. Lorsqu'il est aux côtés de Max, le chaton parvient à oublier son comportement d'adulte précoce. Jouer avec lui est devenu son passe temps préféré car cela lui permet d'être insouciant. T'as peur de l'eau à ce point là ? Qu'il lui demande, taquin, tandis qu'il prend soin d'écarter la bouteille pour éviter toute représailles. L'aluminium à préserver les sandwich des éclaboussures. Felix tend l'un d'eux en direction de Max. J'espère que c'est ma mère qui les a fait ! Mon père est trop nul en cuisine. Le voilà qui se moque de son paternel, dédramatisant le fait de ne jamais être assez bien pour lui. Il s'en fiche maintenant que Max est devenu le garçon le plus important de sa vie. Felix ne s'en rend pas vraiment compte mais le sent dans cette volonté qu'il développe de jour en jour à son contact : il veut ce qu'il y a de mieux pour son amoureux. Un peu comme lorsqu'il l'aidait en chimie et qu'il aspirait à lui ouvrir des portes plus grandes qu'une moyenne insuffisante pour aller à l'université. Felix aimerait bien que ce sandwich soit délicieux pour voir le blond se régaler. Lui-même déballe le sien en relançant la conversation sur leur avenir : On peut partir de New-York sans fuguer. Son visage reste jovial bien que son ton soit tout à fait sérieux. J'ai reçu un courrier de Berkeley pour intégrer leur université à la rentrée prochaine. Une lettre administrative avec un mot du doyen disant qu'il avait rencontré Jeremiah pour assurer la confidentialité des données académiques et scolaires du campus. D'après lui, il n'y a plus de fuites de sujets d'examen depuis que l'université a investi dans le système de sécurité Coalman. Etc, etc. Felix se moque bien des raisons pour lesquelles ont lui propose cette opportunité. Le type de chez Harvard, lui, prétendait être intéressé par  son QI supérieur à la moyenne. Aucune des deux raisons n'est attirante selon lui mais le campus du nord lui semble soudainement beaucoup moins séduisant que celui de Californie. Ils adorent le sport, là-bas. Comme Max ! Et même si les plages ne sont pas les mêmes que celles d'Italie, sûr qu'ils pourraient se trouver un coin tranquille où pique-niquer régulièrement, comme ce midi.

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Si Max contient ses désirs c'est qu'il a d'abord la pression. Celle de décevoir Felix qui n'a pourtant rien pour comparer mais cela ne l'empêche pas de ne pas se sentir à la hauteur de ses attentes. Quand on est enfant on ne réfléchit pas à ce genre de bêtises mais lorsqu'on s'appelle Graham et qu'on est un adolescent avec des allures d'adulte, on se met forcément la rate au court bouillon pour ces histoires qui pourraient faire de lui un homme. Il est soulagé lorsque le chaton ne tente pas un autre rapprochement et s'avance jusqu'aux rochers en oubliant autour de lui la beauté du paysage. Son soleil à lui porte un nom étrange. Coalman. Des rayons qui sortent de ses yeux, de ses sourires, de ses caresses, de ses baisers. Des brûlures qui portent à confusion, qui font réagir le corps de Maxym jusque dans son boxer. Il trouve cet instant irréel, lui qui n'a jamais rien vu d'autre que la crasse de ses parents et de son quartier. L'atmosphère de l'italie est si légère qu'il sait déjà qu'il risque de s'en prendre plein la tronche en rentrant. Tu sais ce poids là, qui te tombe dessus au moment où tu réalises comme ta vie peut-être fausse et ratée. Il inspire, le vent dans ses cheveux l'aide à relativiser, ne pas se concentrer sur les détails fâcheux comme sa mère qu'il devra reconquérir à son retour. Elle lui manque terriblement mais l'amour de Felix annihile tout. Seulement, c'est une mère, elle sentira forcément que son fils n'est plus le même, qu'il rentre avec une place en moins dans son coeur et celle-ci montrera les griffes comme tout être se sent menacé. Il sent son regard noir se planter sur lui sans lâcher un seul mot pour tenter de le faire culpabiliser d'en aimer d'autre qu'elle.

Le coeur lourd, l'eau que Felix lui jette au visage le fait d'abord sursauter et ensuite râler dans sa barbe. Merde !
T'es con.
Non, ça, il ne le dira pas.
Max préfère lui tirer la langue et lui donner une tape sur l'épaule. C'est plus efficace que tout le reste.

Concentré sur son sandwich, il déglutit difficilement face à ce que lui dit Felix. Berkeley ?! Et s'ils doivent déjà être séparés ? Son chat n'aura jamais le temps d'accumuler les deux : l'université et leurs bisous en cachette. Sans compter tous les garçons qui doivent se trouver là-bas ... Au pire ils pourront négocier pour se voir les week end et pendant les vacances ? Au moins pendant les vacances ! Une vague de stress le traverse même s'il ne montre rien. Hors de question de laisser ses insécurités prendre le dessus, Felix pourrait en profiter, tout retourner contre lui un jour ou l'autre. Ses sourcils se froncent alors qu'il hausse les épaules. Max prend une grosse bouchée de son sandwich. Le sport ouais ... T'oublies quand même que je sais pas avoir une note au dessus de la moyenne alors l'unif tu sais. Pas besoin de lui faire un dessin, ils ne voudront pas de lui là-bas. Sans compter qu'il est persuadé de ne pas être fait pour les grandes études. Son père serait content de le savoir là-bas uniquement pour ne pas voir sa tête tous les jours mais c'est tout. De toute façon, sa mère lui a toujours dit que les études coûtaient de l'argent et qu'elle refusait de voir ses enfants devenir des moutons de l'éducation. Il soupire, termine tout de même son sandwich même si l'aveu de Felix lui a légèrement coupé la faim.

Enfin, tant mieux pour toi. Max est content, au fond, certainement. Il n'a pas envie d'être égoïste au point de désirer l'échec de Felix pour pouvoir rester avec lui. Bien sûr qu'une pointe de déception ponctue ses mots mais cela lui semble normal, le blond n'a pas encore parfaitement mis au point tout son système de défense et de dissimulation lorsque quelque chose le chagrine. Tu vas faire quoi là-bas ? En dehors de l'oublier, bien évidemment, cela va de soi. Il attrape la bouteille de Felix pour en boire quelques gorgées et fixer l'horizon.

Le sourire de Felix se fane lorsque Max hausse les épaules. Il croque un morceau de son sandwich pour s'occuper l'esprit et ne pas laisser la déception du blond lui zapper le moral. Dans ce décor si beau, assis côte à côte, tous seuls et amoureux, Felix refuse que quoique ce soit vienne gâcher ce moment, encore moins la mauvaise estime que Max à de ses propres capacités scolaires. Le chat n'est pas idiot, il a bien vu que Max est plein de ressources mais et qu'il manque juste de motivation pour être bon dans d'autres domaines que ceux qu'il maîtrise. Tant pis s'il n'y a pas de cours de baisers volés où de câlins sous les draps à Berkeley, le blond serait capable de briller dans d'autres domaines. Pour Felix c'est une évidence, il suffit juste de trouver l'objectif qui motivera Graham à libérer son potentiel. Dans son cas personnel, le chat a très bien compris que la motivation se trouvait dans le fait de découvrir de nouvelles choses. C'est pourquoi il garde le silence et réfléchit à la question de Max avant d'y répondre le plus sincèrement du monde : Des matières compliquées. Je ne sais pas encore lesquelles, je n'ai pas lu tous les programmes ... Il prend une gorgée d'eau pour faire passer le pain qu'il mange beaucoup moins vite que son voisin et délaisse l'horizon afin de capturer son regard. Mais je sais que j'aimerais y aller avec toi. Ses sentiments le rendent courageux, l'aident à jouer franc jeu alors qu'un nuage d'insécurités rôde au dessus de leur tête avec l'intention de s'en prendre à la candeur de leur amour. Felix fait tout ce qu'il peut pour chasser les points d'interrogations qui se baladent dans un coin de sa tête. Au fond de ses pupilles, on peut lire à quel point ce qu'il ressent pour Max est plus important que l'université en elle-même.

Sérieux, le chat ouvre son coeur, inconscient des dangers que cela représente en amour : En fait, j'aimerais qu'on reste ensemble. Sa déglutition devient difficile. Avec des papillons dans le ventre, Felix réalise qu'il est beaucoup moins suffisant qu'en temps normal. D'habitude, il impose sa volonté. Là, il est comme soumis à celle de Max. Sa main se pose sur celle du blond puis la serre avec une pointe de possessivité. Si tu ne veux pas y aller, c'est moi qui resterai avec toi. Point sur lequel il se sent incapable de négocier. Son coeur est trop épris de Max pour envisager un amour à distance. Même avec les doigts tremblant de se montrer aussi transparent et sincère, Felix essaye de convaincre Max qu'il l'aime autrement qu'en le lui disant comme aux pieds de la cabane en pierre. S'ouvrir à ce point est terrifiant mais aussi grisant. Parce que je t'aime. Ses doigts se crispent un peu plus autour des siens, preuve de sa fébrilité mal contrôlée. Felix à le coeur au bord des lèvres. V ... L'oxygène disparaît soudain. Il a l'impression de manquer d'air. Même l'ombre du rocher ne peut calmer le phare monumental qu'il pique tandis qu'il se penche pour venir poser sa bouche contre la sienne. Felix ne l'embrasse pas vraiment, parle plutôt contre ses lèvres et les caresse de son souffle brûlant. Vraiment.

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Ce n'est pas parce qu'ils sont en vacances qu'ils ne doivent pas penser à l'avenir. Avant d'être avec Felix, Max ne réfléchissait jamais au futur, aux études et à toutes ces choses mais le chat vient de lui faire réaliser que ses bêtises risquent de les séparer. La peur le prend au ventre, c'est pour cela qu'il réagit si bêtement, sur la réserve, attristé de de ne pas pouvoir faire plus. Il trouve son ami naïf sans remettre pour autant en doute sa sincérité. Felix est simplement plus jeune, difficile pour lui de réaliser qu'une fois à l'université, le monde ne sera pas pareil. Il pourra alors le découvrir réellement et réaliser que son amour pour Max n'est finalement pas grand chose. C'est en vivant ce genre d'histoires que l'on se forge justement. Pourtant, lorsque ses doigts se serrent sur les siens, le blond se sent complètement fondre. Il aurait presque envie d'en verser des larmes tellement qu'il trouve l'avenir injuste. La vie ne devrait se résumer qu'à ce petit morceau de terre d'Italie. Le reste ne vaut rien.
L'amour glisse sur leurs doigts, se mélange en une peinture invisible sur leurs phalanges.

Si Max ne répond rien c'est que Felix prend toute la place, respire toute l'oxygène par la force et le courage qu'il dégage. Il lui faut quelques secondes pour réaliser ce je t'aime qui se fond contre ses lèvres, imbiber sa langue et faire son chemin jusqu'à son coeur. Sa main libre se pose sur la joue du chat pour l'embrasser avec une passion qu'il ne peut contrôler. Une déclaration d'amour sans un seul mot comme il en est capable. Le souffle coupé, ce n'est qu'une fois en manque d'air que le blond accepte de couper le contact tout en le regardant toujours dans les yeux.

Je refuse que tu gâches tout pour moi. Ca, il ne reviendra jamais là-dessus, hors de question. Maxym est convaincant dans sa façon de le regarder, sévère comme un grand-frère qui sait parfaitement ce qu'il désire. Leur amour peut être grand sans pour autant tâcher le potentiel de Coalman. Au pire je trouverai un boulot pour pouvoir me rapprocher de toi. On trouvera une solution. L'espoir caresse ses mots pour tenter de noyer la peur qui se cache encore quelque part.
Felix l'aime. Cela le rassure même si une part de lui sait parfaitement que ça ne suffira pas. Max n'est pas assez sûr de lui pour accepter que quelqu'un puisse l'aimer sur la longue durée. Ses doigts restent tout de même dans les siens.

J'ai tellement peur que tu oublies tout ça à la rentrée prochaine. Ses yeux le lâchent en même temps que sa main pour retrouver sa place et mettre en boule l'allu de son sandwich qu'il a terminé en quelques bouchées seulement. Puisque Felix accepte de s'ouvrir sur son amour, Max accepte de le faire avec ses peurs. Il les lui présente, qu'importe qu'il termine tout cassé. Il veut être transparent avec lui parce qu'il n'y a que ça qui puisse les tenir en vie.